TIMBER! par Charles Gave,Le Japon sur des oeufs,Tartuffe, Saint

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TIMBER! par Charles Gave,Le Japon sur des oeufs,Tartuffe, Saint
Le Japon sur des oeufs
Au Japon, Haruhiko Kuroda le nouveau gouverneur de la Banque du Japon, a annoncé qu’il
voulait doubler la taille du bilan de sa banque. Elle devrait atteindre 60% du PIB fin 2014, contre
30% à la fin de 2012 ! Cette décision souhaitée par Shinzo Abe le nouveau Premier ministre, dans
le cadre de son plan, surnommé par les investisseurs « Abenomics » a immédiatement été saluée
par la hausse des actions japonaises, qui se sont littéralement envolées cette semaine. Elle est
néanmoins une stratégie risquée, si cela n’arrête pas la déflation mortifère qui touche l’économie
japonaise depuis vingt ans et surtout si cela ne fait pas repartir la croissance. Ce qui est probable,
car quand le rendement de l’obligation d’Etat 10 ans est à 0,32%, il n’y a plus beaucoup de marge
de manœuvre pour baisser les taux qui donneront envie aux entreprises d’emprunter. En tout cas,
George Soros, le légendaire gérant de hedge fund estimant que cette stratégie était dangereuse
s’est mis à vendre le yen à découvert pour profiter de la baisse de la devise japonaise.
Pour bien prendre la mesure de l’importance de cette révolution monétaire, il faut la comparer
avec celle de la Federal Reserve américaine qui avec plus de 3000 Md$ de dette rachetée dans
les marchés depuis le début de la crise, n’en est actuellement qu’à 20% du PIB. Mohamed el-Rian
de Pimco a d’ailleurs redit une fois de plus, que les stratégies d’expansion de bilan de la banque
centrale étaient des stratégies expérimentales qui avaient beaucoup de chances de se terminer
dans les larmes.
Le dévoiement monétaire d’une banque centrale se termine en général, à son dernier stade
par l’achat d’obligations directement émises par l’Etat et non plus sur le marché secondaire. Les
exemples de ce type dans l’histoire sont la République de Weimar qui s’est terminée dans l’hyper
l’hyperinflation, le développement du populisme et l’arrivée au pouvoir de Hitler. En 1923, un
dollar valait 4 milliards de deutschemark. Dans le Zimbabwe de Monsieur Mugabe, l’hyper
inflation a atteint en 2008 des sommets avec un taux annuel de 231 millions pour cent.
Concrètement, cela signifiait que le prix moyen des biens en juillet cette année était 231 millions
de fois plus chers qu’une année auparavant. La situation économique du pays était simplement
apocalyptique. Dans l’ancien grenier à céréales de l’Afrique (=la Rhodésie), un pain coûtait entre
7 000 et 10 000 dollars zimbabwéens soit entre 27 et 43 euros.
Les économistes sont en retard dans l’analyse de la
complexité du monde
Sur les effets des politiques monétaires non conventionnelles qui ont été menée par les
Etats-Unis, la Grande-Bretagne et dans une moindre mesure par l’Europe, les économistes ne
sont pas en mesure de répondre de façon claire à des questions aussi simples que : 1/ en période
de récession faut il réduire le déficit budgétaire ou l’augmenter ? 2/ l’Etat providence doit-il
augmenter ses prestations ou les réduire pour inciter les chômeurs à chercher activement un
emploi. 3/ est-ce que les inégalités de revenus sont de nature à encourager l’activité
économique ?
Anatole Kaleytsky de GaveKal Londres a assisté à la conférence du Institute For New Economic
Thinking à Hong Kong. Cette fondation dotée de 150M$ a pour mission de trouver des solutions à
ces questions en dehors des réponses convenues sur le retour à l’équilibre, l’efficience du marché
et la foi aveugle dans les statistiques.
Anatole Kaletsky estime que le monde est trop complexe et incertain pour être analysé
avec des modèles. L’influence des marchés peut aboutir à des erreurs désastreuses. L’économie
mondiale doit être gérée de façon flexible en ne fixant pas des objectifs irréalistes en matière
d’inflation, d’endettement, de chômage. On voit bien, dit-il, que les normes adoptées par le Traité
de Maastricht (=déficit de 3% du PIB et une dette de 60% du PIB sont les critères maximum
tolérés) sont en train de détruire l’euro.
Et pendant ce temps la France continue d’emprunter à
1,75% à 10 ans
En France, l’affaire Cahuzac a fait l’objet de suffisamment de commentaires pour ne pas en
rajouter dans le cadre de cette chronique. Il faut absolument lire le papier de Charles Gave de
GaveKal sur « Tartuffe patron des socialistes ». Le vrai sujet est maintenant de savoir quand le
gouvernement prendra enfin conscience que l’on ne peut relancer une économie en dépensant
toujours plus et faire fonctionner une économie insérée dans la mondialisation sans capital et
sans investisseurs…
Pierre Moscovici, ministre de l’Economie, pendant que tous les journaux et télévisions
commentaient l’affaire Cahuzac en boucle, en a profité pour admettre qu’il n’y aurait pas de
croissance en 2013 et très peu en 2014. En fait on peut s’attendre à ce que d’ici six mois le PIB se
contracte au rythme de 1% et le PIB marchand (=le secteur privé seul créateur d’emplois
durables) au rythme de 3%.
Tout cela, curieusement n’empêche toujours pas la France d’émettre des obligations à dix ans
rémunérées à 1,75%. C’est une stratégie qui soumet les épargnants à une double peine. L’Etat
pratique la « répression financière » pour orienter l’épargne vers le financement de sa dette et
ensuite par la pression fiscale et l’inflation le rendement devient négatif.
Dans la rubrique des mauvais signe, la troisième faillite d’Heuliez SAS (emboutissage et
carrosserie) soutenue en 2010 par la présidente de la région Poitou Charente n’est pas une bonne
nouvelle. La société a perdu 5M€ pour un chiffre d’affaires de 35M€. Quant à l’activité voiture
électrique reprise par Mia Electric elle ne décolle toujours pas (1500 voitures vendues en 2012
au lieu des 12 000 escomptés !). L’exercice du métier de banquier peu compatible avec les
contraintes politiques ne va pas être facile pour Nicolas Dufourcq directeur général de la BPI.
Entre Jean-Pierre Jouyet, président et « meilleur ami du président » et Ségolène Royal viceprésidente de la BPI et « ex-compagne du président » la marge de manœuvre va être plutôt
faible.
L’Europe à bout de souffle attend les élections
allemandes
Le sauvetage de Chypre peut avoir des conséquences très négatives. On pourrait voir des
retraits importants dans des banques considérées comme faibles. Le premier endroit où cela se
produira sera Chypre. Dans le cadre du dispositif Emergency Liquidity Assistance (ELA) Bank of
Cyprus et Laiki Bank peuvent tirer jusqu’à 15Md€. A Ce jour 13Md€ ont été déjà tirés ! La gestion
de cette crise a été catastrophique.
En Italie, cinq mois après les élections il n’ y a toujours pas de gouvernement. Les banques
italiennes ont baissé de 30% depuis leur plus haut de janvier. En Espagne, où l’on assiste à une
forte baisse de l’encours de crédit à l’économie, la situation n’est pas meilleure avec un recul des
banques ibériques de 20% sur la même période. Au Portugal, la rigueur imposée par l’Europe ne
fait plus l’unanimité. On assiste à la fin de l’entente entre le premier ministre de centre droit
Pedro Passos Coello et le parti socialiste.
La situation en Europe est d’autant plus compliquée que l’on approche des élections allemandes
qui auront leu en septembre et que les problèmes de la France vont malheureusement devenir
ceux de l’Europe entière.
En Europe, on a eu un recul de la production industrielle. Mario Draghi le président de la BCE
s’est montré plutôt pessimiste sur les perspectives économiques.
Les actifs européens auront des performances décevantes tant que les sujets politiques n’auront
pas été tranchés.
Aux Etats-Unis, les derniers indices ISM laissent présager une croissance de 2% au T2 après
+3% au T1. Les dernières statistiques de l’emploi pour le mois de mars ont été divisées par trois.
Ce qui n’est finalement pas si mal. Le rebond surprise des commandes de biens durables est une
bonne nouvelle mais plusieurs sociétés ont prévenu que leurs résultats ne seraient pas à la
hauteur des attentes du marché : ce sontFedEx, Oracle, Adobe Systems, Apple…
Matières premières : cuivre et or en baisse
Le cours du cuivre devrait encore baisser car l’offre de métal va augmenter avec le
développement de Escondida la plus grande mine de cuivre du monde située au Chili. Par rapport
au plus haut de 2011, la baisse du cuivre atteint déjà 28%. Les valeurs concernées par cette
évolution : BHP Billiton (Australie UK), Anglo American (UK/Afrique du Sud), Freeport
McMoran (US), Antofagasta (Chili), Codelco (Chili),Aurubis (Allemagne/raffinerie).
L’or est passé de 1 690$ l’once à la mi-janvier à 1 570$. Didier saint Georges le stratégiste de
Carmignac a annoncé que les fonds gérés par Carmignac avaient réduit significativement leur
exposition or. Parmi les valeurs qui se trouvaient au début de l’année dans le portefeuille de
Carmignac Investissement on note : Newmont Mining, Detour Gold, Franco Nevada Corp,
Kinross Gold Corp et Eldorado Gold Corp.
Secteurs : Télécommunications en Europe et Raffinage
aux Etats-Unis affectés
Le secteur des télécommunications a souffert cette semaine sur des perspectives de
ralentissement de chiffre d’affaire. La société qui ont le plus baissé étant TeliaSonera (Suède)
et Telecom Italia (-5,4%) en Europe à la baisse. Parmi les autres valeurs susceptibles d’être
affectées il y a : France Telecom, Bouygues, Vivendi, Vodafone (UK), Deutsche Telekom.
Le secteur du raffinage aux Etats-Unis a baissé cette semaine de 10% après avoir doublé en
un an. Les deux éléments qui expliquent ce mouvement sont le ralentissement de la demande en
Europe et en Asie ainsi que l’instauration de normes environnementales plus strictes. Les valeurs
qui ont le plus souffert sont les raffineurs indépendants notamment : Valero Energy, Marathon
Petroleum, Tesoro Corp…
Dans le cloud computing, F5 Networks une des valeurs vedette du secteur a reculé de 19%
après l’annonce de résultats T2 un peu en dessous des estimations des analystes… A suivre.
Tartuffe, Saint patron des socialistes
Tout le monde se souvient du Tartuffe de Molière.
Donnant des leçons de morale à tout le monde, sur tous les sujets, « Cachez ce sein que je ne
saurai voir« , il capture la confiance de celui qui l’avait hébergé (Orgon), et manœuvre pour que
ce dernier lui donne tous ses biens, dépouillant ainsi toute sa famille. Seule une intervention du
Roi, en fin de pièce, (à laquelle on ne croit guère) empêche l’horrible Tartuffe de jouir
tranquillement des biens qu’ il avait volé.
Remplaçons Tartuffe par le Parti Socialiste et Orgon par la France et nous avons
exactement le même scénario.
Notre nouveau Tartuffe, le Parti Socialiste entend s’accaparer tous les biens produits par les
Français depuis la nuit des temps, alors qu’aucun de ses membres n’a jamais rien fait de ses dix
doigts. Comme le Tartuffe, ils se servent de la « Morale »….pour voler les autres.La Morale est
utilisée par nos socialistes comme un instrument de domination sur les autres et non pas comme
quelque chose qui doit être vécu intérieurement.
Cette hypocrisie qui autorise une captation illégitime des biens que dans toutes les autres
civilisations on a appelé « VOL » , voila qui toujours et partout a amené à un appauvrissement
général, comme le décrit si bien Molière ( ou la parabole du Maitre et de la Vigne dans le nouveau
Testament) et tel est le scenario qui se déroule sous nos yeux.
Comme Tartuffe, nos thuriféraires du « partage » (mot technique pour designer ce qui
est en fait un vol) nous assurent qu’ils sont du bon coté de la Morale.Eux, ils sont
« bons » leurs opposants sont « méchants ». (Voila une catégorie qui n’a RIEN à voir en
Politique)
Eux, ils cherchent « le bien commun », tandis que leurs opposants ne cherchent qu’à
s’enrichir personnellement. (voila une distinction qui n’a rien a voir avec l’économie)
La France, bonne fille (de l’Eglise Catholique, ou ce genre de discours a beaucoup sévi (NDLR ce
qui est une remarque contre un certain clergé et non contre l’Eglise) ), convaincue de la pureté de
leurs intentions leur a donc confié le Pouvoir politique, alors qu’ils exerçaient quasiment déjà tous
les autres pouvoirs …
Hélas! Celui que la nouvelle Eglise avait mis en position de ruiner monsieur Orgon LEGALEMENT
se découvre d’un seul coup être une crapule, sans aucune morale personnelle, qui ayant déjà
dépouillé des gens dans un vie antérieure avait mis le produit de ses forfaits à l’abri des
montagnes Helvètes. A moins qu’il ne s’agisse d’un lampiste, allez savoir avec ces grandes
consciences…
Du coup, la grande confrérie des Tartuffes panique un bon coup et se met à crier « haro sur le
baudet » qui a dévoilé le pot aux roses. (Un baudet qui dévoile le pot au roses, l’image est
…hardie, mais rien ne me fait peur). Le danger pour tous nos Tartuffes est en fait que le voile ne
se déchire et que les Français se rendent compte d’un seul coup et tous ensemble qu’ils sont
gouvernés par des hypocrites malhonnêtes.
Le coup était déjà passé bien prés avec l’affaire ou les affaires DSK, mais voila qui commence à
faire-un peu- désordre. Cahuzac+ DSK = Doute existentiel sur la qualité de nos élites, voila qui
est dangereux.
Ils essayent donc d’expliquer qu’il s’agit là d’une faute « individuelle » , que cela n’a rien à voir
avec eux que leurs intentions étaient et restent pures et qu’l ne faut pas oublier que le vrai
ennemi n’est pas celui qui vole la richesse , mais celui qui la crée, la palme revenant à un article
de Libération expliquant que le crime de monsieur Cahuzac trouvait sa source dans le
Libéralisme ambiant…Las.
La France, comme chacun le sait a une Presse de qualité qui ne survivrait pas une seconde sans
les subsides de l’Etat. D’ou la farouche indépendance dont elle fait preuve sans arrêt dans la
recherche des vraies responsabilités.Mais est ce bien sur qu’il s’agit là d’un crime individuel?
Se pourrait-il que ce soit non pas la pratique du Socialisme par certains qui serait fautive, mais
l’essence même de cette nouvelle religion qui soit pourrie?En toute honnêteté, je me
contrefous de monsieur Cahuzac et de ses turpitudes. La réalité est que Socialisme , Tartufferie et
Crime sont consubstantiels et qu’il ne peut pas en être autrement .
Revenons à la source de toute vraie corruption qui n’est jamais l’argent mais le Pouvoir. Le
corrompu est TOUJOURS quelqu’un qui dispose d’un pouvoir POLITIQUE et qui se fait acheter. De
nombreuses études ont été faites sur la corruption dans tous les pays du monde, des classements
sont publiés chaque année, des think tanks se penchent sur ces problèmes en temps réel et les
conclusions sont toujours les mêmes: ce qui crée la corruption, c’est l’accès sans contrôle
par les détenteurs du pouvoir politique à de l’argent qu’ils n’ont pas gagné.
Mettez des hommes devant la possibilité de transformer de l’argent public dans de l’argent privé,
et un certain nombre d’entre eux succomberont à la tentation. C’est ainsi , et cela se passera
toujours ainsi. (Voir Zadig (si vous ne trouvez pas demandez à Monsieur Frédéric Lefebvre))En
fait, dans tous les classements internationaux de la corruption, il existe une corrélation quasiment
parfaite entre le poids de l’Etat dans l’économie et l’indice de corruption, et c’est bien
normal , il ne peut pas en être autrement.
Et comme le poids de l’Etat ne cesse de monter dans notre économie (à cause des Socialistes,
certes mais aussi hélas à cause d’une droite Française stupidement Etatiste), la France ne cesse
de reculer dans tous ces classements pour se retrouver à des niveaux de pays assez peu réputés
pour l’éthique de leur classe politique.Et le pire est que la population s’y habitue et trouve cela
« normal ».
Prenons quelques exemples de corruption patente et qui pourtant n’ont alarmé
personne:
–Un Président de la République a un enfant adultérin, ce qui ne me regarde pas et dont je
me contrefous. Il fait entretenir cet enfant par les deniers publics, ce qui constitue un crime
habituellement appelé « abus de biens publics ». Corruption.
–Un autre Président de la République vit avec une compagne avec laquelle il n’est pas
marié. Il n’existe donc aucun lien juridique entre eux. C’est son droit et je n’ai rien à en dire. La
République, c’est à dire nos impôts, entretient à grands frais un secrétariat pour cette personne
et la défraie de tous les voyages qu’elle effectue. La République n’ a pas à entretenir les
Pompadour de nos élus. Corruption
–Les journalistes bénéficiaient d’un abattement fiscal de 7 500 euro par an. Cet
abattement fut supprimé par Chirac. Cette suppression fut confirmée par Sarkozy . L’une des
premières décisions de monsieur Hollande une fois élu fut de rétablir ce privilège, alors même
que la France est dans une situation fiscale épouvantable. Celle qui menait le combat pour ce
rétablissement se trouve être la compagne du Président ,mentionnée plus haut, et qui est
journaliste. Trafic d’influence et corruption.
Le sommet de l’Etat donne l’exemple, comme chacun peut le voir tous les jours. Descendons un
peu.
La France a population égale à 40 % de fonctionnaires de plus que l’Allemagne . Pourquoi? Parce
que des petits barons locaux tels que Les Guérini à Marseille ont accès à de l’argent public sans
contrôle aucun et s’en servent pour se constituer des clientèles électorales en embauchant sur
ces fonds des gens qui n’ont rien à faire (Voir le livre » Absolument débordée » de Zoé
Shépard.) Trafic d’influence et Corruption.
Le lecteur aura compris…Comme le disent les Chinois, les poissons pourrissent par la tète. Et nos
poissons ne sentent pas bon, mais pas bon du tout. Et ils ne savent même plus qu’ils puent! Et
ceci confirme une vieille vérité de la Science Politique.Dans un pays, plus la classe dirigeante
parle de quelque chose, moins cette chose est présente dans la réalité . Tout le monde se
souvient de la République Démocratie Allemande , qui n’était ni une République, ni une
Démocratie, ni Allemande …
Aujourd’hui tout la classe jacassière comme l’appelait Raymond Barre ne parle que de
» morale », tout simplement parce qu’elle a complètement disparu de l’espace public .
De même « ON »ne parle que de croissance économique et que d’emplois , alors que
toutes les décisions prises leurs sont hostiles. Bel exemple de ‘pensée magique » …
Mais il y a plus grave.
Abélard, le grand philosophe Français, au XII siècle a introduit une distinction essentielle entre la
morale et le Droit (voir sur ce site « Au secours Abélard, ils sont devenus fous« ), et cette
distinction a permis l’émergence de la société civile et de la Démocratie chez nous.Une faute
contre la morale s’appelle un péché et punir un péché ne relève en rien de la Loi.
Un crime par contre relève de la Loi et met en œuvre pour être puni le privilège de la Violence
Légitime dont seul l’Etat dispose.Les socialistes, en parlant sans arrêt de ‘morale », essaient de
réintroduire dans la Société la punition du péché, ce qui est un recul juridique inimaginable dans
la mesure ou cela donne aux Clergé de leur nouvelle religion le droit de punir des intentions et
non pas des délits.
Le clergé Socialiste a donc accès a la violence légitime pour punir ceux dont ce même clergé
pense qu’ils ont commis des péchés.Quel recul !
Parallèlement, ce même clergé s’octroie le privilège de ne pas sanctionner ce que la Loi définit
comme un Crime, puisque dans leur morale à géométrie variable , n’est un crime que ce que
eux ont décidé après coup avoir été un crime.. C’est ce à quoi fait allusion Madame Taubira
quand elle dit qu’il faut débarrasser nos Lois de leurs relents Judéo- Chrétien. Le but est donc
bien de remplacer un Droit objectif, fondée sur les dix commandements , par une
morale subjective fondée sur les intentions et non pas sur les résultats.
On remplace « Tu ne voleras point » ce qui est assez clair, par, « Tu pourras voler si la majorité
décide que la personne a qui tu voles est trop riche » (« Je hais les riches… »).Or une Société ne
peut être fondée sur la morale, elle ne peut être fondée que sur le Droit, et cette réalité est aussi
l’essence même du Libéralisme. Dans une société Libérale, Tartuffe ne peut voler son argent. Il
doit le gagner.
Le Saint Patron du socialisme est et à toujours été Tartuffe et nous en avons des preuves
éclatantes tous les jours. Et jamais plus que quand les Socialistes sont au pouvoir.
Charles GAVE
Vue de New York, j’aurais souhaité qu’il fut
innocent
Il s’agit bien sûr de Jerome Cahuzac, ministre du Budget, non par sympathie pour l’homme que je
ne connais pas , mais plutôt par méfiance vis-à-vis du journalisme dit d’investigation, mon
jugement sur l’animateur de Mediapart ayant été forge depuis longtemps par la lecture de La face
cachée du Monde dont un certain nombre d’entre vous se souviennent sans doute.Or il était bien
coupable et pris dans l’engrenage du premier mensonge, son sort était scelle. Il emporte avec lui
les illusions que la campagne avait laissé espérer sur des institutions plus transparentes et
intègres.
Pour tenter de préserver sa carrière, il a contribué à la perte de confiance de l’électorat dans
l’administration Hollande. Il alimente dans les franges extrêmes de l’échiquier politique, le » tous
pourris » des ligues d’entre les deux guerres.C’est un mauvais coup pour son clan qui demande à
tous et particulièrement aux plus fortunes, de contribuer de manière significative à la réduction
des déficits.
Au-delà de son sort personnel, et des conséquences politiques de ce scandale, . je m’interroge sur
ce que cette affaire relève de manière plus générale des comportements de notre société,
singulièrement, en France face à l’argent.Notre pays, à ce titre très en phase avec son Président
Normal, n’aime pas les riches, qu’il définit de manière très large en incluant les classes dites
moyennes supérieures..
A l’exception toutefois des artistes et sportifs…
Dans notre pays, surtaxe au niveau des particuliers, on observe pourtant une relative indulgence
via vis de l’évasion fiscale, voire de la fraude. Les taux de prélèvements notamment pour les
revenus non déclarées par des tiers, employeurs, institutions bancaires et financières, sont
supérieurs à ce qu’ ils devraient être ce qui implicitement valide mon observation, un certain
pourcentage des rentrées fiscales attendues ne se matérialise pas et le législateur corrige et
surtaxe ceux qui s’acquittent de leurs obligations.D’où mon argument selon laquelle la fraude
fiscale est avant tout un acte incivique pour le profit illicite d’un individu, ou de toute entité
taxable, au détriment de la collectivité.
Si l’on accepte cette approche, la fraude est particulièrement répréhensible lorsqu’il s’agit d’élus,
et plus généralement de personnes publiques.Le summum est évidemment le Ministre du Budget
qui lui a la responsabilité institutionnelle de lutter contre cette fraude.Certes ce n’est pas la
première fois qu’on observera un décalage entre le discours public et le comportement prive,
mais je considère pour ma part que dans ce cas spécifique, on atteint le niveau maximum de
l’inacceptable.Qu’il faut bien au moins en partie expliquer par ce sentiment diffus mais bien
incontestablement présent chez nos concitoyens, que nous sommes surtaxes, et qu’après tout, la
faute peut s’expliquer, même si elle est inexcusable.
De ce cote de l’Atlantique, la fraude fiscale existe bien évidemment, mais ,elle est dissimulée,
furtive, honteuse et personne ne s’en vante.Elle est aussi sévèrement réprimée non pas
seulement par la confiscation des sommes en jeu, mais par de lourdes amendes et des peines de
prisons effectives.Dans un domaine différent, mais comparable, je me souviens d’un échange
muscle que j’avais eu à Paris pendant un diner de l’Association Nationale des Docteurs en droit,
avec l’époux récemment licencie d’un haut magistrat du siège. Ce personnage m’avait raconté
avec une certaine fierté et sur un ton badin qu’il était tout à la fois bénéficiaire du RMI et
redevable de l’ISF..
D’où sa surprise lorsque je lui ai signifié en termes non ambigus ce que je pensais de son
comportement.
Qu’on se vante avec un parfait inconnu d’abuser de manière éhontée des .aberrations de notre
système est bien la confirmation que les délinquants s’attendent à bénéficier d’une certaine
indulgence lorsqu’ils franchissent la liste rouge qui sépare fraude de l’évasion fiscale.Aux Etats
Unis, ou l’administration fiscale, le redoute IRS ( Internal Revenue Service), un Département du
Trésor americain, est extraordinairement efficace – elle avait, non les Incorruptible – fait tomber
Al Capone.
Les fraudeurs pris ne bénéficient d’aucune indulgence et les rigueurs de la loi sont
appliquées.Pourtant les contribuables américains utilisent de manière agressive les dispositions
complexes d’une législation abondante et touffue.Mais on sait, avec l’aide de spécialistes avertis
s’arrêter pour ne pas commettre le délit d’abus de droit.Et l’argent ainsi économisé est souvent
massivement utilise pour des dons qui ne bénéficient pourtant pas du traitement accorde en
France, ou la déductibilité est effectuée sur l’impôt alors qu’ici elle est seulement sur la base
fiscale.
Dans ce pays où comme l’avait déjà observé Alexis de Tocqueville, le principe de subsidiarité de
l’Etat est endosse aussi bien à droite qu’à gauche, on constate en effet le rôle majeur de la
philanthropie pour financer les religions, l’art, la culture, et les services hospitaliers.
Alors que les dons des particuliers en France sont limites, le public souscrivant à l’idée que la
redistribution par l’impôt et les subventions publiques y pourvoira.
Il y loin me direz-vous de la fraude fiscale a la philanthropie.
Je préfère les Etats Unis qui taxent marginalement moins mais ne font preuve d’aucun laxisme ni
tolérance pour la fraude, a la France, ou trop d’impôts tue les rentrées fiscales et excuse des
comportements inacceptables.
Je comprends l’embarras de la gauche empêtrée dans cette affaire, mais à la place de la droite
qui affiche sa satisfaction face à une telle aubaine, j’aurai un autre langage et élargirai le débat
au thème de la pression fiscale insupportable.
« La pression est telle que même les meilleurs d’entre eux ouvrent des comptes en Suisse ».
La France a-t-elle définitivement perdu la main en
Afrique?
A la lecture de la presse marocaine cette semaine, avant la visite de François Hollande au
Maroc, on comprenait bien que le Président de la République Française, à la différence d’autres
dirigeants socialistes connaissait finalement assez peu le Maroc. Le pays a désormais pour
premier partenaire commercial l’Espagne et surtout a une vraie stratégie de développement vis à
vis de l’Afrique au sein des pays du MANGANESE. C’est un nouvel acronyme, inventé par Cheickna
Bounajim Cisse, banquier, dans la cadre d’un article publié par la revue « Les Afriques ». Il
désigne les économies de neuf pays africains : Maroc, Algérie, Ghana, Angola, Namibie, Egypte,
South Africa, Ethiopie. Le précédent acronyme de BRICS (Brésil, Russie, Chine, South Africa)
inventé par Jim O’Neill ex patron de Goldman Sachs Asset Management risque de devenir moins à
la mode parmi les investisseurs.
L’Afrique est donc en train de basculer. Le logiciel de la « Françafrique » n’est plus adapté. Deux
exemples parmi beaucoup d’autres : 150 000 immigrés portugais travaillent aujourd’hui en
Angola. Près de 35 000 espagnols ont choisi le Maroc pour vivre et y trouver du travail. Un jour, le
visa pour entrer en Afrique sera très recherché…..
L’indice de stress des marchés calculé par Bank of America Merrill Lynch s’est retrourné à la
baisse de façon brutale. Il est considéré comme un signe avancé de la baisse des bourses
mondiales.
A Chypre on est passé du niveau ou le sauvetage des banques est effectué non plus par le
contribuable mais par le déposant. Le PIB va baisser de 10 à 20% et le pays n’ayant plus les
moyens de faire du développement économique va devenir insolvable. Ce que la Troika (UE +
BCE+FMI) impose est injuste scandaleux et surtout inefficace dit Patrick Artus de Natixis. On ne
devrait pas dans ce type de circonstances prendre que des mesures d’austérité.
Aux Etats Unis, les signes de la renaissance de l’industrie américaine ne sont pas encore
perceptibles expliques Jan Hatzius le chief economist de Goldman Sachs.
La confiance des consommateurs américains est retombée en mars. A suivre…
Le monde entier profite de la révolution numérique pour créer des emplois, pas la
France
En France le dernier rapport de Michel Rousseau et Philippe Ansel de la Fondation Concorde
montre bien que l’alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail, le gouvernement de
François Hollande a mis en pièce « l’écosystème entrepreneurial » et « condamne les projets
entrepreneuriaux collectifs ambitieux, les plus prometteurs en terme d’innovation et de création
d’emplois »
Sans aucune surprise, les derniers chiffres du chômage ont été très mauvais…. Avec 18 400
chômeurs de plus en février, la France se rapproche du triste record de février 1997 avec 3,2 M
de chômeurs. Cela fait 250 000 chômeurs de plus depuis l’élection de François Hollande. Le
Président de la République est devenu l’incarnation des impôts et du chômage dit Laurent
Wauquiez, Maire UMP du Puy en Velay. Dans son intervention télévisée, François Hollande, n’a à
aucun moment fait le moindre commentaire sur ses décisions qui détruisent des emplois dans les
secteurs du logement et des services à la personne ou ses dispositifs qui entravent le pouvoir
d’achat des classes moyennes comme la suppression de la défiscalisation des heures
supplémentaires, la pression fiscale accrue de 30Md€ depuis son arrivée et le système de Crédit
d’Impôt Compétitivité Emploi inutilement compliqué.
Dans la rubrique des mauvais signes
La France assouplit la délivrance des visas pour ceux qui souhaitent immigrer en France.
Une circulaire adressée aux consulats allège les conditions d’obtention de visas de court séjour.
La Grande Bretagne en revanche annonce des restrictions sur les droits des immigrés en matière
d’aide au logement, d’indemnité chômage et d’accès au système de santé. David Cameron , le
premier ministre britannique a expliqué que « l’accès aux services publics clés soit quelque chose
que les immigrants gagnent et non un droit automatique »
Dans la rubrique des bons signes :
Laurence Parisot ne sera pas la prochaine patronne du Medef. Denis Kessler ancien vice
président du Medef avait expliqué dans le Figaro q »on ne peut parler au nom des chefs
d’entreprise si on ne l’est pas soi même depuis de nombreuses années et si on fait tout pour ne
pas le redevenir. Etre président du Medef c’est une mission pas une fonction dit il.
Une école d’informatique gratuite formant 1000 « génies » de la programmation par an va
être lancée et financée personnellement par Xavier Neel patron le patron de Free. Le diplôme
délivré par l’école ne sera pas homologué par l’Education Nationale mais il permettra à tous ceux
qui le détiendront de trouver très probablement un emploi !
Secteurs :petit espoir pour le gaz de schiste en France
Dans le secteur des gaz de schistes, on avance doucement en France. Comme la fracturation
hydraulique en France est interdite au nom du principe de précaution une nouvelle technologie
est expérimentée dans le Laboratoire des Fluides Complexes de l’Université de Pau. Un arc
électrique crée une onde de choc qui provoque des microfissures dans la roche réservoir mais ne
la casse pas… . La meilleure façon de s’intéresser à ce secteur porteur est d’acheter les
équipementiers notamment :
Sulzer (gestion de l’eau), Flowserve (pompes centrifuges/US), Weir Group plc (pompes/UK),
Rotork plc (Valves/UK), Burckhardt Compression Holding AG (Allemagne), IDEX
Corporation (US), Kentz (UK)
Plusieurs pesticides vont être interdits par l’Union Européenne car ils détruisent la population
des abeilles sans lesquelles le processus de polinisation ne se produit pas. Un puissant lobby
réunit notamment Bayer CropScience, et Syngenta
Matières premières : uranium, huile de palme et riz
Les cours de l’uranium ont tellement baissé que son exploitation n’est plus rentable. Pour
être à l’équilibre il faudrait un cours de 70$ la livre alors qu’on est péniblement à 42$. Les
sociétés concernées sont notamment : Rio Tinto société (Rössing en Namibie/ UK Australie),
Paladin (Langer Heinrich/Australie), Areva ( Arlit Niger= 20% de la consommation d’EDF,
Trekkopje reporté/France), China Guandong Nuclear Power Corporation (Husab en
Namibie/Chine)
L’huile de palme est attaquée par plusieurs organisations qui reprochent à cette culture de
détruire la forêt. Bertrand Vignes directeur général de Sifca, premier groupe industriel d’Afrique
de l’Ouest estime que cette critique vaut beaucoup plus pour l’Asie (Malaisie et Indonésie) que
pour l’Afrique. Les sociétés concernées par cette évolution sont en Afrique : Palmci (filiale de
Sifca/Côte d’Ivoire), Benso Oil Palm Plantation (Ghana), Okumu Oil Palm (Nigeria) ; en Asie :
Sime Darby (Malaisie /n°1 mondial), Felda Global Ventures Holding FGVH (Malaisie/n°3
mondial), Global Palm (Singapour), Golden agri Resources (Singapour), Indofood Agri
Resources (Singapour), , Wilmar (Singapour), Sarawak Oil Palms (Malaisie), NPC (Malaisie),
First Resources (Singapour)
Le marché du riz est déstabilisé. En Thailande, Mme Yingluck Shinawatra premier ministre a
accumulé 17MT de stocks rachetés aux paysans 50% au dessus du prix de marché afin de
garantir des revenus à son électorat paysan… Au prix du marché cela représente une perte
potentielle de 6Md$. En Inde le cours du riz basmati est passé de 840$T il y a un an à 1400$. Il
pousse exclusivement à la frontière de l’Inde et du Pakistan(= 40% de la consommation de riz des
européens). Les emblavements ont baissé de 30 à 40% car il ne reçoit aucune aide du
gouvernement. En Italie, c’est la fin des rizières de la plaine du Pô qui produisent du Riz
Carnaroli. Son coût de production est trop élevé. Parmi les producteurs de riz européens cotés on
trouve Ebro Foods en Espagne.
Connaissez-vous Simon Leys ?
Au prince de Ligne, émigré à cause de la Révolution française et qui, sous l’Empire, se maintenait
en exil malgré son attachement à la terre natale, on demanda pourquoi tant d’obstination.
« L’humeur, l’honneur, l’horreur » répondit, de façon percutante, ce parfait honnête homme du
18ème siècle. Ce n’est pas un hasard si, deux cents ans après, L’Humeur, l’Honneur, l’Horreur est
devenu le titre de l’un des livres de Simon Leys ( Robert Laffont, 1991 ).
Rappelons qu’en plein délire maoïste de l’Occident, ce sinologue d’origine belge, ayant longtemps
séjourné à Hong-Kong et de son vrai nom Pierre Ryckmans, avait été le premier occidental – avec
Jean Pasqualini, l’auteur de Prisonnier de Mao – à oser briser le mur d’idolâtrie devant la tragique
réalité chinoise. A contre courant des doctes exégèses ou des grotesques imbécillités ( la même
chose d’ailleurs ! ), il clamait dans les Les Habits neufs du président Mao ( Champ libre, 1971 ) ce
que les les dirigeants de la Chine ont fini, longtemps après, par admettre en partie : la prétendue
« révolution culturelle » fut un gigantesque massacre au sens propre comme au sens figuré. « La
révolution culturelle, écrivait-il dès les premières lignes de son essai étincelant, qui n’eut de
révolutionnaire que le nom, et de culturel que le prétexte tactique initial, fut une lutte pour le
pouvoir, menée au sommet entre une poignée d’individus derrière le rideau de fumée d’un fictif
mouvement de masse. »
On imagine mal le discrédit et les insultes ayant suivi la publication d’un diagnostic aussi lucide.
Le journal Le Monde – oui, Le Monde… – qualifia Simon Leys de colporteur de piètres ragots et
d’agent de la CIA ( sic ) et jamais n’a fait fait amende honorable tout en le célébrant, maintenant,
comme l’un des grands esprits de notre temps… A l’époque, seuls des intellectuels indépendants
et, du reste, pour la plupart venus d’une gauche non contaminée par le stalinisme et la servilité
devant le communisme, à savoir René Vienet, Jean-François Revel ou Etiemble, ont tout de suite
compris que Simon Leys disait tout simplement la vérité. De même, quelqu’un comme Raymond
Aron. Mais l’ensemble de la droite, dans sa version gaulliste ou son versant giscardien, célébrait
aussi le « Grand Timonier ». Dans la préface écrite pour l’un des livres de Simon Leys et que l’on
trouve dans Essais sur la Chine ( collection « Bouquins », Robert Laffont, 1998 ), Revel
écrivait : « Observateur, historien, et penseur, Leys reste au long de ces pages surtout un
homme, et un écrivain chez qui la science et la clairvoyance se mêlent merveilleusement à
l’indignation et à la satire. Ne cessons pas de relire ces œuvres, pour constater qu’au siècle du
mensonge, parfois, la vérité relève la tête et éclate de rire. » Si Revel parlait du 20éme siècle,
reconnaissons qu’au 21ème, où l’on voit tant d’opportunistes se précipiter pour commercer avec
la Chine sans se poser une once de question, le problème existe encore : le régime politique de ce
puissant pays n’est-il pas « communiste » avec tout ce qu’une telle appellation peut signifier ? Ou
alors nous sommes très mal informés et, dans ce cas là, il ne nous resterait plus qu’à tirer
l’échelle…
En réalité, un minimum d’honnêteté intellectuelle oblige à reconnaître qu’en dépit d’évolutions
indéniables, nous sommes aujourd’hui en présence de ce que Simon Leys, le plus qualifié pour
s’exprimer à ce sujet, nomme une « dictature post-totalitaire ». Cette formule se trouve dans son
dernier livre qui vient tout juste de paraître, Le Studio de l’inutilité ( Flammarion ), et dont nous
rendrons compte dans une prochaine chronique. Mais, d’ores et déjà précipitez-vous en librairie
car il s’agit de la lecture la plus enrichissante, à la fois profonde, brillante et, le cas échéant,
délicieuse qui puisse se faire en ce moment non seulement à propos de la Chine mais, aussi, de
la littérature ou de la mer. En attendant, quelques repères sur cet auteur exceptionnel. Venu de
sa Belgique natale, Pierre Ryckmans avait presque vingt ans – en 1955 – lorsqu’il se rendit en
Chine.L’ancien Empire du Milieu allait, désormais, compter un nouveau citoyen par le cœur et
l’esprit. Pierre Ryckmans séjourne à Hongkong, Singapour ou Taïwan, épouse une Chinoise, la
subtile Hanfang, et décide de consacrer sa vie à l’exploration d’une civilisation plusieurs fois
millénaire. Mais, en 1967, « une scène très inoubliable» comme il me l’a confié beaucoup plus
tard , oblige cet érudit dont la vie était consacrée aux arts et lettres, à quitter sa tour d’ivoire : sur
le pas de son domicile à Hongkong, il assiste à l’assassinat de Li Pin, artiste de variétés connu
animant une émission où il se moquait quelque peu des maoïstes. Li Pin a été brûlé vif devant les
yeux de Pierre Ryckmans qui, d’une voix émue mais déterminée, vous raconte : « Là, il y a eu un
contact avec l’horreur de la politique. J’ai compris alors qu’on est acculé, qu’il n’est pas possible
d’être seulement en dehors du monde dans un poste d’observation privilégiée. On est dedans, il
n’y a pas moyen de ne pas prendre position. » Les notes et les observations accumulées au cour
de la révolution culturelle, tout un matériau puisé aux meilleures sources grâce à un maniement
parfait de la langue chinoise ( ce qui déjà constituait un avantage décisif par rapport aux
crétineries débitées par les maoïstes occidentaux ), lui servent à rédiger Les Habits neufs du
président Mao, puis à le faire publier à Paris grâce à l’entremise de René Vienet. Sollicité par une
université, Pierre Ryckmans a rejoint alors l’Australie – où il réside toujours actuellement –, mais
dans l’espoir de garder des chances d’un retour en Chine, il le publie sous le pseudonyme de
Simon Leys ( en hommage à Victor Segalen ). …
En France, son cri de colère est accueilli dans une indifférence glaciale, voire, comme je le
mentionnais, par des sarcasmes ou des injures qu’il serait instructif, sinon plaisant de republier…
« Rétrospectivement, raconte-t-il, je me trouve tout à fait idiot, mais j’ai été ahuri : il n’y a jamais
eu le moindre élément de discussion, cela n’a pas changé d’un iota les vues de la presse
française sur la Chine, et cela n’a pas suscité la moindre réfutation. J’avais minutieusement
préparé ma défense en prévision de l’inévitable débat qui allait avoir lieu. Résultat : rien ».
C’est avec Ombres chinoises, publié sous l’égide de Jean François Revel et Claude Mahias ( Robert
Laffont, 1974 ), que les avertissements si salutaires de Simon Leys commencent à être un peu
entendus. Mais, dans l’ensemble, à gauche comme à droite, les thuriféraires de Mao s’obstinent à
ne pas vouloir écouter et choisissent souvent le registre du mépris… Là encore il y aurait une
petite anthologie cuisante à constituer réunissant quelques grands noms de l’intelligentsia : « On
m’a fait remarquer, note Leys avec ironie, que j’avais une vision simplifiée des processus
historiques, que je réduisais tout à des querelles d’individus et qu’il y avait une dynamique des
forces sociales et économiques non saisies dans mes livres. » Sans commentaires ! Il faudra
quelque temps encore pour démontrer l’insanité de ces objections formulées à l’encontre de
quelqu’un qui, à propos de dynamique des processus, lui avait vu pendant des jours et des jours,
des mois et des mois, la rivière Zhu Jiang à Hongkong charrier d’innombrables cadavres
atrocement mutilés en provenance directe de la glorieuse « révolution culturelle » sur la rive d’en
face.
Confronté à « l’horreur de la politique », Simon Leys est sorti de sa réserve naturelle pour
combattre le scandale du mensonge et de la bêtise coupable. Mais son inclination première et
principale, le porte à ne s’occuper que de littérature ou de peinture, de la traduction de Confucius
ou de la navigation à voile qu’il a pratiqué avec assiduité. (Jamais je n’oublierai la belle sortie en
Mer de Tasmanie qu’il m’a offert, une fois, en compagnie de ses deux fils jumeaux dont il
commandait avec une bienveillante autorité le manœuvres ) Simon Leys aime citer un article de
de George Orwell auquel il a consacré un remarquable essai ( disponible dans une réédition
récente chez Plon ). L’auteur de 1984 et le militant en lutte contre tous les totalitarismes y
développait quelques réflexions inappréciables sur …le crapaud ordinaire : « Combien de fois
suis-je resté à observer des crapauds copulant ou une paire de lièvres se battant dans un champ
de blé en herbe ; tout en songeant à ces innombrables personnes importantes qui aimeraient me
l’interdire si elles en avaient le pouvoir. Mais, heureusement, elles ne le peuvent pas. »
De nos jours, Simon Leys est connu dans le monde entier. Il a souvent éte primé ( par exemple, le
Renaudot essai en 2001 ) ; il a accepté de succéder à Georges Simenon à l’Académie Royale de
Belgique mais, sollicité par L’Académie française – démarche rarissime de la part d’une Institution
où l’on doit se porter candidat – Leys a décliné avec politesse au prétexte réel qu’il ne veut guère
se déplacer de Canberra. A ses amis, il envoie des lettres délicieuses d’une écriture dont la
calligraphie fine et ciselée est déjà un enchantement en soi. Ici ou là on parle de lui comme d’un
nobélisable et ce ne serait que justice. Il accepterait cet honneur mais, à la différence de tant
d’autres, ne fait strictement rien pour le décrocher.
Simon Leys ? En un seul mot : l’honneur de l’esprit humain.
« E pur si muove » et l’abjuration
L’une des choses les plus difficiles, pour un intellectuel a toujours été de reconnaitre ses erreurs.
Mais quand il le faut, il le faut, c’est une question de principe. Ma compréhension de l’Economie
était fausse, je viens de m’en rendre compte et il me faut donc reconnaitre mes torts.
Je soumets donc au lecteur ce papier dans lequel je confesse mes fautes, en espérant contribuer
ainsi à l’édification des jeunes générations. Voici la liste des leçons que j’ai apprises, durement,
au cours des cinq dernières années.
Leçon # 1: Le Gouvernement sait bien mieux que le secteur privé comment allouer ce
bien rare entre tous qu’est le capital.
Nous sommes-ENFIN!- dans un monde ou le marché ne décide plus du niveau des taux d’intérêts
courts ou longs ou des taux de change. Cette nouvelle situation a commencé en 2000 avec
l’arrivée de l’Euro (qui nous protège tous, comme on le voit à Chypre) et s’est renforcée avec
l’arrivée des taux d’intérêts négatifs aux USA à partir de 2002. Compte tenu des succès
gigantesques enregistrés par cette politique, les gouvernements ont décidé de l’étendre à
d’autres prix, en commençant par les salaires (salaire minimum,maximum mis aux bonus etc.), en
taxant les rémunérations excessives (tout ce qui est supérieur au salaire minimum, sauf les
émoluments des fonctionnaires bien sur) et en faisant passer des réglementations qui forcent
l’épargne à être investie en priorité en obligations d’Etat (Bale 3, Solvency 2). De ce fait, les
obligations d’Etat, depuis 12 ans font beaucoup mieux qu’un portefeuille d’actions et cela devrait
continuer dans le futur, surtout si les autorités interdisent comme elles devraient le faire l’achat
d’or qui est un investissement stérile entre tous. Déjà, le contrôle des changes a été rétabli à
Chypre et il faut s’attendre à ce que cette mesure soit prise dans notre beau pays le plus vite
possible, accompagnée si possible d’un contrôle généralisé des prix. Ces mesures nécessiteront
d’embaucher de multiples fonctionnaires, ce qui bien sur fera baisser le chômage.
Leçon # 2; Les banques centrales devraient empêcher le prix des actifs de baisser
Le problème du capitalisme, qui comme chacun le sait ne marche pas puisqu’il va de crise en
crise, est que le prix des actifs gigote dans tous les sens en fonction de ce que le spécialistes
appellent la rentabilité escomptée du capital. Les banques centrales devraient arrêter une fois
pour toute cette anarchie afin que les gens sérieux puissent enfin prendre des décisions sans
aucune incertitude. Les banques centrales doivent donc garantir que les prix des actifs ne
baisseront jamais et qu’ils ne feront donc que monter. Ce phénomène déclenchera un heureux
« effet de richesse », ce qui relancera la consommation et l’emprunt. Comme le risque disparaitra
des marchés, cela permettra de taxer le capital plus que le travail, ce qui contribuera à la
disparition des déficits budgétaires chroniques dont la France souffre depuis trop longtemps. La
France, comme toujours à l’avant garde des progrès sociaux s’est déjà vigoureusement engagée
dans cette voie, ce dont on ne peut que se féliciter.
Leçon # 3 Darwin et Schumpeter ont tort, les créationnistes ont raison et les repas
gratuits, ça existe.
J’ai longtemps pensé que la croissance économique était créée par le processus de « création
destructrice » telle qu’elle a été décrite par un charlatan, Schumpeter, mais bien sur , je me rends
compte maintenant de mon erreur. Richesse, Emploi et Croissance économique sont de fait crées
ex nihilo par un Dieu tutélaire et bon qui s’appelle l’Etat dont le rôle consiste à créer a partir de
rien des biens et des services dont personne n’a besoin avec de l’argent qui n’existe pas. Ce
processus enclenche bien sur une hausse perpétuelle du niveau de vie, en particulier de ceux qui
travaillent à l’intérieur de l’Etat. Cette réalité a été révélée aux anciens élèves de l’ENA par un
prophète, Keynes, ce qui a permis le développement foudroyant d’une nouvelle Eglise et d’un
nouveau clergé (sous le nom incompréhensible de Parti Socialiste), dont le cout, fort important,
est amplement justifiée par le soin qu’il porte à nos intérêts.
Leçon # 4 Vers une nouvelle orthopraxie
L’orthopraxie consiste à suivre les règles édictées par les Eglises et à penser que ce conformisme
va nous assurer le bonheur sur terre. Mais comment le nouveau clergé sait-il, lui, que Dieu l’a
entendu? En vérifiant que quelque chose qui s’appelle le PIB monte continuellement. C’est là le
point central du Keynésianisme. On additionne la valeur ajoutée créée par le secteur privé au
travers de transactions qui sont toutes volontaires aux couts encourus par le secteur public,
toute embauche de fonctionnaires déclenchant une hausse du PIB et bien sur, on ne prend pas en
compte la détérioration du bilan du pays engendré par ces embauches (voir l’article à ce sujet
sur ce site). Rien de mal ne peut arriver à un pays si le PIB monte, telle est le signe de l’élection
Divine
.
Leçon # 5 Les moyens d’assurer cette croissance du PIB.
Le nouveau clergé utilise deux instruments miraculeux pour créer cette croissance ininterrompue.
Il imprime de l’argent et cet argent est utilisé pour acheter ces biens et ces services dont
personne ne veut. Ce qui veut dire que le pouvoir politique, (contre son gré bien sur), a du
prendre le contrôle de la banque centrale, ce qui rend ivre de fureur les partisans de l’ancienne
religion centrée autour d’un fondamentalisme désastreux, celui qui adore le veau d’or sous le
nom de « marché libre ». Je pense ici a la Bundesbank qui fort heureusement a perdu tout
pouvoir, ce que la situation Chypriote montre amplement.
Leçon # 6 Comment financer tout cela?
C’est bien sur la que le miracle a lieu. Prenons l’exemple des USA. Le nouveau chef de cette
religion Heli (copter) I , ex Ben Bernanke demande à l’Etat d’émettre un montant illimité de dette
pour « soutenir la demande et le prix des actifs« . Les politiques, enchantés, obtempèrent. Et
notre Heli I met alors les taux d’intérêts à zero, ce qui veut dire que le cout du service de la dette
tombe aussi à zéro! La malédiction qui nous accompagne depuis que nous sommes sortis du
jardin d’Eden est enfin brisée. Je me demande pourquoi personne n’y avait jamais pensé jusqu’à
la ? Heli I est vraiment un grand homme et le fait que toutes les prévisions économiques qu’il a
faites depuis de années se soient révélées erronées et que toutes les décisions qu’il a prises ont
eu des effets désastreux ne doit en rien entamer l’admiration que l’on doit lui porter. Voila enfin
un banquier central qui fait preuve d’une vraie fibre sociale.
Pour me résumer, voici mes nouvelles convictions.
1.
Le gouvernement est mieux à même d’allouer le capital que le secteur privé et doit donc
manipuler les taux d’intérêts, les taux de change, les prix , les salaires les impôts etc. en fonction
de l’Intérêt général qu’il est seul à comprendre et à défendre.
2.
Le rôle de la Banque Centrale est de financer les déficits budgétaires.
3.
La monnaie appartient au gouvernement et à personne d’autre et surtout pas aux déposants
dans les banques, comme l’exemple de Chypre le prouve.
4.
Le droit de propriété est une foutaise (voir Chypre à nouveau ).
5.
Les actifs vont continuer à monter jusqu’ à la fin des temps puisque les banques centrales
impriment de l’argent (85 milliards de dollar par mois aux USA).
6.
Imprimer de l’argent crée de la richesse.
7.
Les biens et services achetés avec de l’argent qui n’existe pas vont faire monter le PNB, ce
qui est la seule chose qui compte.
8.
Les services ou les biens produits par l’Etat ont une valeur MORALE supérieure à ceux
produits par le secteur privé comme la comparaison entre une infirmière et un trader dans une
banque le prouve. Seule la notion « d’utilité sociale » mise en lumière par Staline et Lénine et
reprise avec enthousiasme par monsieur Melenchon doit être retenue dans les choix à
effectuer.Le Président , dans sa dernière allocation télévisé a fortement rappelé tous ces principes
essentiels qui tous guident son action et j’en suis très heureux.
Le moindre doute n’est plus permis.La croissance va repartir et le chômage baisser.
Envisager le contraire serait se mettre en position d’hérétique et tout le monde sait ce qui arrive à
ces malfaisants quand une pensée unique domine une Société.Ils sont brulés en place
publique.Donc, je suis un nouveau croyant et demande mon admission dans la nouvelle Eglise, en
confessant bien sur toutes mes fautes passées, tout en murmurant “e pur si muove”.

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