F:\INTERNAL\CORP_DEV\Web Page\Web Site Translation
Transcription
F:\INTERNAL\CORP_DEV\Web Page\Web Site Translation
L’ENTREVUE EN PROFONDEUR < évaluer diverses solutions < gérer un processus de recherche. INTRODUCTION Une simple conversation est la façon la plus couramment utilisée pour recueillir des données. En quelque sorte, l’entrevue en profondeur prolonge et rend la conversation plus formelle. Cette forme de collecte de données diffère du sondage direct où un questionnaire est préparé à l’avance et dont les questions sont posées verbalement. L’entrevue en profondeur, bien que ciblée, est discursive et permet au chercheur et au répondant d’approfondir le sujet. Les entrevues en profondeur servent à sonder les perceptions et les opinions des individus, à constater des faits et à établir des prévisions ainsi qu’à saisir les réactions face à des résultats préliminaires ou des solutions envisagées. Les entrevues en profondeur, bien qu’ayant la capacité de recueillir d’importants renseignements, sont généralement effectuées et rapportées incorrectement. Des détails essentiels sont négligés et les résultats sont trop souvent mal intégrés. Les résultats des entrevues en profondeur sont souvent mal considérés comparativement aux données jugées plus objectives. L’analyse qui résulte d’un sondage téléphonique de 1000 répondants* choisis de façon aléatoire parmi le grand public a bien souvent plus de crédibilité que l’opinion de 30 experts. Le doute face aux entrevues provient de préjugés qui ne datent pas d’hier et aussi du fait que les entrevues sont souvent mal effectuées ou mal rapportées. LE RÔLE DES ENTREVUES EN PROFONDEUR En matière d’évaluation de programme et d’étude de marché, l’entrevue en profondeur joue plusieurs rôles : < cerner un problème < remonter à la source d’un problème ou d’un enjeu © PRA Inc. 2006 Les entrevues en profondeur servent, avant tout, à recueillir des faits et des opinions mais peuvent également avoir d’autres objectifs. En début de recherche, les entrevues peuvent être utilisées pour mieux connaître les perceptions ou les préjugés face à un programme, un produit ou un service. Cette approche permet ainsi de mieux cibler les questions de recherche. L’analyse de solutions réalisables, souvent appelée * remue-méninge + permet de vérifier des propositions et émerge souvent lors de l’entrevue. PRÉPARATION Afin d’obtenir la collaboration des intervenants et des personnes détenant d’importantes données, une consultation sera nécessaire et prendra la forme d’entrevues en profondeur. Ces séances servent non seulement à rassembler des renseignements pertinents, mais aussi à faire en sorte que les personnes clés se sentent partie prenante de la démarche. Définir l’objectif des entrevues. Avant d’effectuer l’entrevue, le chercheur doit cerner l’information qui sera intégrée dans la recherche. Pour atteindre les objectifs de la recherche, les renseignements recueillis durant les entrevues doivent correspondre à des questions précises et également, les répondants doivent bien comprendre la raison de leur participation. Les entrevues en profondeur sont structurées. Les intervieweurs ne sont pas nécessairement experts sur le sujet à couvrir, cependant toutes les entrevues en profondeur nécessitent un format et une procédure à suivre. Des entrevues à structure libre peuvent être faites lors de la phase d’élaboration des questions de recherche, mais si elles sont menées par des intervieweurs inexpérimentés, elles peuvent être décevantes, www.pra.ca [email protected] 2 car des questions clés peuvent être oubliées ou des données intéressantes ignorées. Scénario de l’entrevue. Un intervieweur expérimenté pourrait sembler n’avoir aucun fil directeur, et pourtant, une entrevue en profondeur est toujours basée sur un scénario ou un protocole. Les questions devraient être préparées et révisées avec le client pour s’assurer que tous les enjeux sont soulevés. Une collaboration étroite avec le client est essentielle, ainsi qu’avec certains pairs, au besoin. Dans le cas d’une entrevue avec un répondant hostile ou incertain, il se peut que le scénario ne soit pas suivi. Une communication informelle permet de recueillir des renseignements alors qu’une entrevue structurée peut causer des difficultés ou des omissions. Préparer le répondant. Les répondants doivent être préparés à une entrevue en profondeur. L’entrevue sera confirmée par écrit (date, heure et lieu), un sommaire des questions ou un aperçu des enjeux à examiner sera soumis. Ce n’est peut-être pas le protocole complet, ceci étant laissé à la discrétion de l’intervieweur. Dans le cas d’entrevues exploratoires, ces éléments ne sont pas toujours nécessaires. De façon générale, les répondants sont des personnes occupées. Le chercheur doit cerner le rôle que l’information est censée jouer au sein de l’étude et en souligner l’importance. Le fait d’insister sur l’importance du rôle du répondant encourage la collaboration. La garantie de l’aspect confidentiel et de l’anonymat doit être précisée. Il est également important de mentionner la durée de l’entrevue. EFFECTUER L’ENTREVUE Une entrevue n’est jamais effectuée de façon désordonnée. Une entrevue est calculée, équilibrée et concentrée sur le répondant, tout le reste étant exclu. Si l’entrevue est interrompue par des facteurs externes (appels téléphoniques, etc.), le potentiel de l’entrevue ne sera pas maximisé. © PRA Inc. 2006 Débuter l’entrevue. Après quelques remarques d’introduction, il est nécessaire de confirmer de nouveau l’objectif de l’étude, le rôle que joue l’entrevue, le temps nécessaire pour faire l’entrevue et le fait que l’information restera confidentielle. Enregistrer l’entrevue. Le fait d’enregistrer une entrevue a plusieurs objectifs : < Motiver l’intervieweur < Encourager le répondant à bien répondre aux questions < Conserver l’enregistrement en plus des notes prises Il est nécessaire de toujours avoir l’autorisation d’enregistrer l’entrevue et de s’assurer que le magnétophone est visible. Il est bon d’offrir la possibilité d’interrompre, et d’indiquer clairement que l’enregistrement n’est pas une condition requise à l’entrevue. On peut préciser également que le magnétophone sert à colliger l’information de façon plus précise. Le répondant a le droit de demander la cassette après l’entrevue. Il existe cependant deux inconvénients au fait d’enregistrer : < Cela peut empêcher une discussion spontanée. L’utilisation de l’enregistrement est laissé à la discrétion de l’intervieweur. < Certaines circonstances peuvent être trop délicates pour être enregistrées. Il faut, dans ce cas, s’en remettre au désir du répondant. Ne jamais enregistrer sans autorisation. Ceci serait contraire à l’éthique et même illégal. Si un enregistrement caché est découvert, le répondant peut déposer une plainte contre le client ou le commanditaire ou même pire, à la presse. En plus, le chercheur sera discrédité. www.pra.ca [email protected] 3 LES TECHNIQUES D’ENTREVUES Le répondant doit occuper 90% du temps d’entrevue. Si ce n’est pas le cas, c’est que, soit que les questions n’étaient pas appropriées, soit le répondant n’était pas d’accord avec l’étude. Un intervieweur perspicace s’en apercevra et changera le style de l’entrevue. Il peut être utile de poser une question d’ordre général pour aider un répondant à s’ouvrir davantage. Par exemple : * Quel résultat attendez-vous de ce programme, (au niveau de la politique, du service, de la loi, etc.) dans cinq ans ? + * Quelle est votre plus grande préoccupation au sujet de... ?+ * Si vous pouviez changer un élément....? + En général, les intervieweurs ne sont pas à l’aise avec les pauses en cours de conversation et pensent que chaque instant devrait être comblé. Pourtant, ces pauses permettent aux répondants de rassembler leurs idées pour donner la bonne réponse. Prendre des notes. Même si le magnétophone enregistre la conversation, il est utile de prendre des notes. Ceci occupe l’intervieweur pendant que le répondant formule sa réponse, ralenti le rythme de l’entrevue et permet de faire en sorte que tous les points sont couverts. Également, le fait de prendre des notes indique au répondant que ses paroles ont de l’importance. Il est utile de remarquer sur la bande magnétique, la position des différents points forts pour les revoir ultérieurement. Par conséquent, il faut s’assurer de toujours commencer la bande magnétique à 0, de bien positionner le magnétophone et de noter les endroits des points forts. Revenir sur les points incomplets. Bien souvent, les répondants ne réussissent pas à donner toute l’information la première fois que la question est posée. Il est bon de répéter les questions clés au cours de l’entrevue. Ne reposez pas la question exactement de la même façon, utilisez plutôt des allusions qui aideront le répondant à dévoiler d’autres aspects d’une question clé. © PRA Inc. 2006 Soyez créatifs dans vos allusions . Un commentaire/une question comme * Des gens m’ont dit que ___________. Que pensez-vous de ? + aident les répondants à s’ouvrir. Spéculer peut aider les répondants à se livrer. Par exemple : * Je n’en suis pas sûr, mais est-il possible que...? + Dans certains cas, on utilise des commentaires supposément fautifs pour confirmer des faits. Conclure les entrevues avec une question générale, telle que * Y-a-t-il autre chose d’important que vous voudriez ajouter ? + et laissez le temps au répondant d’y réfléchir. Soyez attentif. Même si le magnétophone est arrêté, cela ne veut pas dire que l’entrevue est terminée. Il se peut que des renseignements intéressants soient révélés au moment des salutations. RAPPORT DE L’ENTREVUE Une fois l’entrevue achevée et que l’intervieweur a quitté le répondant, une autre phase importante débute. Il n’est pas recommandé * d’empiler + les entrevues, d’amasser des pages de notes de plusieurs entrevues et d’ensuite essayer de résumer des douzaines de cassettes de différentes entrevues. Cela ne fonctionne tout simplement pas. Il est indispensable de résumer les entrevues alors qu’elles sont encore * fraîches + à l’esprit. Cela signifie qu’il faut y consacrer du temps tout de suite après l’entrevue. Un suivi par téléphone peut s’avérer utile si d’autres renseignements se sont ajoutés et que d’autres questions se présentent. Si un répondant offre de nouvelles informations, il est très important de les vérifier en appelant les personnes interviewées précédemment. En outre, des questions controversées peuvent nécessiter d’autres communications. Une fois de plus, un climat de confiance sera établi. www.pra.ca [email protected] 4 Dans certains cas, le niveau de crédibilité de l’étude peut être rehaussé en fournissant un sommaire des notes d’entrevues au répondant pour son approbation. Le fait que le chercheur confirme la fiabilité de ses notes ou des rapports, garantit qu’aucune erreur ne s’est glissée. En plus, ceci peut amener à des renseignements supplémentaires. Dans des cas très délicats, il peut être utile de demander au répondant d’initialiser chaque page du rapport. Ce processus de validation de la part du répondant peut être crucial à la crédibilité du rapport. Des citations ciblées ajoutent de la crédibilité au rapport. Le nom d’une personne peut être mentionné dans une citation, mais généralement, les répondants préfèrent rester anonymes. Le chercheur doit toujours obtenir l’autorisation de citer et inscrire le commentaire. De nombreux répondants sont heureux d’être cités, mais il faut vérifier que la citation ne mentionne pas leur nom. Il faut s’assurer que la citation reflète une opinion générale. Si ce n’est pas le cas, il faut dire * Un répondant nous a dit que... +. provenant d’un sondage. Cette approche est généralement plus facile à suivre pour le lecteur. Les rapports segmentés sont parfois utiles pour séparer les données de l’entrevue des résultats quantitatifs. MÉTHODES DE RECHERCHE Les entrevues sont coûteuses. Une entrevue typique demande un minimum de quatre heures, en comprenant l’établissement du calendrier, le déplacement, l’entrevue elle-même et la rédaction des notes. Un maximum de deux entrevues peuvent être effectuées dans une journée de huit heures, ou trois, si une est faite en soirée, mais il faut prendre garde à l’épuisement. Le tarif d’un chercheur junior d’une firme privée se situe entre 500 $ et 800 $ par jour. Effectuer des entrevues avec des cadres supérieurs requiert des chercheurs chevronnés, le tarif se situe entre 800 $ et 1500 $ par jour. S’il existe plusieurs façons d’établir des rapports, ceux-ci doivent avant tout présenter une information crédible. Les éléments, tels que la description de la méthodologie, le protocole d’entrevue et le fait d’indiquer combien de répondants ont émis une opinion en particulier rendent un rapport crédible. SOMMAIRE Faire une étude de cas est une façon de présenter des entrevues. L’étude de cas devrait seulement présenter des observations d’ordre général au sujet du répondant ainsi que le nom de l’organisme représenté, et ceci avec une autorisation. * Le masculin englobe le féminin pour alléger la lecture. Des études de cas peuvent être si éloquantes que d’autres renseignements pourraient être minimisés. Il faut faire en sorte de présenter plusieurs cas et qu’ils soient représentatifs du spectre de l’étude. Il est essentiel d’effectuer des entrevues de façon professionnelle pour les études de marché et les recherches en sciences sociales. Les entrevues en profondeur apportent des renseignements précieux à la recherche. LECTURES COMPLÉMENTAIRES (en anglais) Crabtree, Benjamin F., & Miller, William L. (Eds.) (1992). Doing qualitative research. Newbury Park, CA: Sage. Pour obtenir plus de renseignements, adressezvous à [email protected] Faire un rapport intégré est une autre approche; dans ce cas les données quantitatives et qualitatives sont amalgamées. Les données de l’entrevue, particulièrement les citations, peuvent apporter une optique différente lorsque juxtaposées avec des renseignements statistiques © PRA Inc. 2006 www.pra.ca [email protected]