Résumé du projet de recherche

Projet du Fonds national suisse de la recherche scientifique avril 2016 ; ERHISE-AIJJR pour 2016-2019 ;
Rita Hofstetter, requérante, Joëlle Droux, co-requérante.
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Abstract. Le Bureau International d’Education (BIE) :
un laboratoire de l’internationalisme éducatif (1919-1952)
Ce projet de recherche a pour but d’analyser les configurations que revêt l’internationalisme éducatif à
l’époque de sa première institutionnalisation à une échelle mondiale. Nous examinerons pour ce faire les
chantiers investis par ses acteurs et cartographierons les réseaux ayant contribué à sa construction.
Fort des travaux préliminaires à cette requête, nous avançons la thèse que la genèse de l’institutionnalisation de
l’international dans le champ éducatif peut être rapportée au premier 20e siècle, et plus particulièrement à
l’entre-deux-guerres : entendant combler une brèche de la Société des Nations (SDN, 1919-1946), le Bureau
International d’Education (BIE) en constitue un exemple emblématique. Fondé en 1925 à l’initiative de
l’Institut Rousseau pour promouvoir la paix par la science et l’éducation et fédérer les autres agences
internationales qui s’y emploient, le BIE devient, dès 1929, la première organisation intergouvernementale
permanente en éducation. Les bornes temporelles de ce projet sont ainsi 1919-1952, pour inclure, en amont,
les prémisses du BIE, en aval, sa redéfinition lorsque le BIE devient une agence technique de l’UNESCO,
dont il constitue un organisme précurseur.
Nous appréhendons le BIE comme « laboratoire de l’internationalisme éducatif » – expression justifiée dans
notre projet –, menant l’enquête en couplant deux perspectives complémentaires.
Axe 1. En centrant l’attention sur la manière dont l’internationalisme éducatif s’opérationnalise à partir du
BIE, nous étudierons les chantiers dans lesquels s’investissent ses promoteurs, les savoirs produits
pour ce faire et la manière dont ils sont discutés, systématisés, diffusés et transformés durant le
premier 20e siècle.
Axe 2. A partir de ce centre névralgique qu’est le BIE, nous cartographierons les réseaux œuvrant à
l’internationalisation de l’éducation, en suivant les acteurs individuels et collectifs qui en sont les
bâtisseurs, les saisissant dans l’évolution de leurs trajectoires, de leurs positionnements et de leurs
interactions.
Cette double perspective s’impose car nous postulons que la nature des actions menées et des savoirs produits
par le BIE est indissociable des régimes circulatoires dans lesquels il évolue : l’existence du BIE dépend de ces
connexions, s’en enrichit pour justifier et concrétiser ses objectifs, tout en contribuant à les façonner et les
pérenniser. La mission que ses responsables confèrent au BIE se situe d’ailleurs sur un double registre :
promouvoir l’éducation internationale en transposant au monde éducatif les méthodes de la coopération
internationale, prétendant être ainsi à même d’élaborer une « charte des aspirations mondiales en matière
éducative ». Nous examinerons comment se justifient, se conceptualisent et s’institutionnalisent l’éducation
internationale et comparée ; cela en particulier à l’heure où les directeurs du BIE (Jean Piaget et Pedro
Rosselló) profilent le BIE comme Centre mondial d’éducation comparée, une éducation comparée conçue
progressivement comme mode de travail et de gouvernance entre Etats et comme nouvelle discipline
scientifique.
S’appuyant sur l’outillage conceptuel et méthodologique du transnational turn, cette recherche mise sur les effets
de connaissances d’une variation des échelles spatio-temporelles d’observation, articulant des niveaux micro,
méso et macro d’analyse (local-global) pour saisir, à partir d’une institution genevoise à vocation internationale,
certains aspects essentiels des configurations de l’éducation internationale. Elle enrichira les connaissances sur
les phénomènes de globalisation, les acteurs qui y interagissent, les causes qu’ils investissent et leurs modes
opératoires, à partir d’un terrain, l’éducation, actuellement un des champs les plus investi de la mondialisation,
mais dont la sociogenèse à l’ère de sa première institutionnalisation reste largement méconnue.
Ce projet tire parti des riches archives (publiées et manuscrites) disponibles au BIE, aux Archives Jean Piaget
(AJP) et de l’Institut J.-J. Rousseau (AIJJR), de la SDN, de l’Institut international de Coopération intellectuelle
(IICI) et de l’UNESCO comme dans d’autres institutions significatives, avec lesquelles le BIE a été en contact.
Des archives privées seront aussi exploitées, en particulier celles des premiers protagonistes de cette entreprise,
à l’exemple de Piaget, directeur 40 ans durant du BIE. La recherche débouchera sur deux thèses, des
symposiums et publications réunissant les membres permanents et associés d’ERHISE, spécialistes du
domaine, et les partenaires internationaux du projet.
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Projet du Fonds national suisse de la recherche scientifique avril 2016 ; ERHISE-AIJJR pour 2016-2019 ;
Rita Hofstetter, requérante, Joëlle Droux, co-requérante.
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Abstract.The International Bureau of Education (IBE):
a laboratory of educational internationalism (1919-1952)
This research project aims to analyze the configurations of educational internationalism at the time of its first
institutionalization on a global scale. The project intends to examine the projects invested by its actors and
map the networks that contributed to its construction.
The project argues that the genesis of the institutionalization of international education unfolded during the
interwar period: the International Bureau of Education (IBE), filling a gap in the League of Nations’
competencies, constitutes an emblematic example. Founded in 1925 on the initiative of the Rousseau Institute
(Geneva) to promote peace through science and education, and also to federate any other international
agencies involved in the process, the IBE became, in 1929, the first permanent intergovernmental
organization in education. The temporal limits of this project include the decades 1919-1952, in order to cover
both the premises of the IBE and its redefinition when it became a technical agency of UNESCO. The
project will consider the IBE as a "laboratory of educational internationalism," and will study its activity in the
field by combining two complementary perspectives.
Axis 1.
By focusing on the operationalization of educational internationalism from the IBE’s standpoint,
we will study the projects in which its promoters involved themselves, the knowledge built for this
purpose and how they were discussed, systematized, disseminated and processed in the first
decades of the 20th century.
Axis 2.
From this hub that was the IBE, we will map the networks working in favor of the
internationalization of education, according to the individual and collective actors that were active
in this field, analyzing them in their changing trajectories, positioning and interactions.
We postulate that the type of actions and knowledge produced by the IBE cannot be separated from the
circulatory systems within which it operated: much of the existence of the IBE depended on these
connections, enriching them in order to justify and achieve its objectives, while contributing to shape and
sustain their pursuit. The mission that the IBE officials gave to the agency covered a double register: to
promote international education by applying to the educational world the very methods of international
cooperation, thereby claiming to develop a "charter of global educational aspirations".
We will examine how comparative and international education were justified, conceptualized and
institutionalized, especially at a time when the directors of the IBE (Jean Piaget and Pedro Rosselló) outlined
the IBE as a world center of comparative education. Comparative education was as much designed as a work
program and a governance mode between states, as well as a new scientific discipline.
Based on the conceptual and methodological tools of the transnational turn, this research builds on the
knowledge gain brought about by using diverse scales of observation in time and space, articulating different
levels of analysis (local-global) to analyze, from a Geneva institution dedicated to an international vocation,
some key aspects of the configurations of international education. It will enrich knowledge on phenomena
such as the process of globalization, the actors involved, the causes they invest and the procedures they resort
to, considering them from the specific field of education policies and their configurations.
Education being currently one of the most invested fields of globalization, it is surprising that its social genesis
remains largely unknown. The present project will address this issue, using various archives (published and
handwritten): BIE, Jean Piaget Archives (AJP), the archives of the Institute JJ Rousseau (AIJJR), the LON, the
International Institute of Intellectual Co (IIIC), UNESCO and other relevant institutions with which the IBE
was in contact. Private archives will also be used, especially those of its first protagonists and partners. The
research will result in two theses, a diversity of symposia and publications involving the permanent and
associate members ERHISE, experts in the field, and international partners associated to its implementation.
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