Mieux vivre ensemble - Adapei du Bas-Rhin
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Mieux vivre ensemble - Adapei du Bas-Rhin
/ Molsheim / Classes No 77 - Mercredi 1er avril 2009 ARF MO 05 Molsheim 5 Molsheim / Semaine de la citoyenneté au lycée Henri-Meck « Mieux vivre ensemble » Au lycée, on fait également l’apprentissage de la citoyenneté. L’opération éponyme – que tenait pour la 13e fois le Henri-Meck de Molsheim la semaine dernière – a entre autres tâché de sensibliser les secondes à l’intégration des personnes handicapées, ainsi qu’à la gestion des déchets (ci-dessous). parents, des militants, pour l’intégration des personnes handicapées. Sur le Bas-Rhin, on accompagne 1 000 personnes. Pour cela, la structure emploie pas moins de 450 salariés. » Tout ça finalement pour dire aux lycéens que les personnes handicapées aussi travaillent, et que des gens font leur métier de les y aider. Qu’elles travaillent, parfois dans des entreprises « adaptées » – comme chez Messier-Bugatti ou MessierServices, à Molsheim –, parfois dans des « Ésat » – comme à Duttlenheim, en ce qui les concerne –. Et dans plein de domaines : « les espaces verts, la menuiserie, la lingerie, la restauration... » Et pas au rabais : « On a un délai à respecter... » Qu’elles aussi ont droit à un vrai projet professionnel, de se qualifier. Le public handicapé a ses besoins, avec ses rythmes Gaëlle, Amandine, Marie-Louise, Marie-Christine et Claudine... Suite à des « brimades », elles se sont invitées au lycée. « Pour mieux se connaître ». (Photo DNA) ■ Elles devaient s’asseoir au milieu des lycéens... mais c’est encore un peu dur. Gaëlle, Amandine, MarieLouise, Marie-Christine et Claudine. Elles ont 26 ou 52 ans et sont venues de leur foyer de Mutzig, de leur Ésat (*) de Duttlenheim. Tout simplement, et c’est déjà beaucoup. Avec leur handicap mais aussi leur courage, celui d’agir pour « mieux se connaître » et donc « mieux vivre ensemble ». Celui de surmonter des « brimades ». Et de penser que celles-ci sont dues « à un manque d’information sur (leur) compte ». Avec ce courage-là, elles se sont invitées par courrier au lycée. Sans volonté de revenir sur le contenu de ce dernier, ni chercher de coupables, Christine Dutriez, la conseillère principale d’édu- Mois de l’Autre Créée par la Région, l’opération a été imaginée en réaction aux actes antisémites et racistes qui ont marqué l’Alsace en 2004. Au HenriMeck, « Le mois de l’autre » existait pour ainsi dire avant d’avoir été inventé : le PAE, ou projet d’action éducative (inscrit au projet d’établissement), permettait déjà aux enseignants de bénéficier de l’intervention de témoins, d’acteurs d’associations ou de spécialistes. Sa création relève d’ailleurs de cette même volonté de « réagir ». Cette année, les élèves auront entendu parler d’accès à l’eau (le thème du "traditionnel" spectacle de fin d’année), et comme toujours, d’égalité garçons-filles, de développement durable ou de lutte contre les discriminations, avec Thémis, Amnesty International, RESF... Objectif affiché : « Mener une réflexion sur la citoyenneté et les droits de l’Homme ». « Et, qui sait, donner envie aux lycéens de s’engager pour une cause... », a complété Guido Becker, responsable de l’opération pour le lycée. cation (CPE), a vu que « la réponse se trouvait dans la prévention, et la prévention dans la connaissance ». Elles aussi ont droit à un vrai projet professionnel, de se qualifier Avec un film, entourées de Julie, leur aide médico-psychologique au foyer, et de Danielle, leur monitrice au travail, ces personnes ont dévoilé un peu d’elles... « Il y a quelques années, nous, on ne faisait rien, on disait qu’il fallait nous protéger de nous-mêmes, qu’on était des enfants terribles... » C’est ainsi que s’est créée l’association qui les accompagne, l’Adapei (**), a expliqué aux secondes 4 André Hollebeque, son directeur. « Nous sommes des L’intégration dans la société : c’est bien cela que l’Adapei voulait dire aux lycéens. Leur montrer la carte qu’ils avaient à jouer, peut-être bien, en tant qu’appelés à la citoyenneté. Des lycéens encore un peu timides, que les intervenants se sont évertués à faire parler... Voulant une « table-ronde » interactive. « Vous vivez où ? » a encore questionné Ramzi Touati, chargé de développement culturel et social. « Dans un "foyer", à Mutzig. » C’est que l’Adapei aide également à « habiter ». « Les logements col- lectifs, avec plus ou moins d’encadrement, les appartements-relais... » Le public handicapé a ses besoins, avec ses rythmes. Mais là encore, aussi son droit à bénéficier d’un peu d’indépendance... « J’ai 26 ans, alors [le collectif], ça m’énerve ! » Puis on a évoqué les transports en commun, l’adapation de l’informatique, l’aide aux courses, l’envie d’aller en boîte... Eh oui, c’est ça, le droit à la différence : le droit d’avoir les mêmes envies. « Avant le handicap, il y a une N.S. personne. » (*) Établissements et services d’aide par le travail (Ésat) (**) Association départementale de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis Objectif intégration Association loi 1908 créée en 1957, l’Adapei accompagne la personne handicapée de façon globale : travail (en milieu protégé ou ordinaire), habitat (avec surveillance médicale et soins constants, ou plus large autonomie), insertion économique et sociale, activités (sportives, culturelles, associatives, etc.). Elle gère 15 établissements et services, répartis sur 17 sites et prône le respect de la personne, la qualité de son accueil, ainsi que le droit de progresser à son rythme. Avec pour intention ultime, l’intégration dans le tissu social ordinaire. Réduire, récupérer, trier, recycler... ■ Eau, déchets : comment traiter, faire des économies ? Sensibilisation en classe de 2n 11 par le directeur-adjoint de l’École nationale du génie de l’eau et de l’environnement de Strasbourg (Engees) et ancien directeur "environnement" de la Communauté urbaine de Strasbourg (Cus), Jean-Marc Willer. démontré comme chacun, « individuellement, dans son geste quotidien », pouvait œuvrer à la « réduction à la source » des déchets. « On peut encore penser au compost, à l’achat des légumes de saison, des fruits locaux... » Énergie et matière première Pour souligner la complexité de la tâche, le spécialiste a encore détaillé la traitement du verre : système de caution ou recyclage immédiat, le choix n’est pas si simple... Car, à ne pas occulter, par exemple : le lavage – dispendieux en eau – des bouteilles ! « Vous savez quelle quantité de déchets, en moyenne, un Français produit par jour ? » « 1,2 kg » Bonne réponse ! « Sur la Cus par exemple, ça donne l’équivalent de trois fois le volume de la cathédrale de Strasbourg... » Voilà pour mettre les lycéens au pied de l’enjeu, les apprentis-citoyens face à leurs (futures) responsabilités. Deuxième priorité : la réutilisation. « Réutiliser un objet, c’est également réutiliser l’énergie et ma matière première qui ont servi à le fabriquer. » L’ordinateur dont je ne me sers plus ? « Je l’adresse à une association qui répare. » Le sommier définitivement cassé ? « Je le dirige vers la benne "métaux" d’une déchetterie. » « Sur la Cus, on récupère ainsi le poids de la Tour Eiffel, soit 8 à 9 000 tonnes », a illustré Jean-Marc Willer. « Là, on est dans le tri et déjà dans le recyclage. » La troisième priorité, avant l’ultime alternative : l’incinération. L’intervention visait à attirer l’attention sur les petits gestes « citoyens » d’économie... Et pouvait s’inscrire dans la thématique annuelle retenue par le lycée, celle de l’eau. Autour de celle-ci, la classe de 2n11 – soutenue par l’Agence de l’eau Rhin-Meuse – a travaillé sur sa gestion dans le bassin de la Bruche, élaboré un concours de "quizz", écrit des poèmes... Des poèmes affichés au CDI. Où, enfin, une expo en 12 panneaux devait avertir qu’un milliard d’hommes (sur six que recense la Terre) n’ont pas accès à l’eau potable... N.S. L’intervenant s’est ensuite attaché à détailler les « quatre priorités fixées pour collecter et traiter », étayant son exposé d’exemples. Dosettes, lingettes, rasoirs... Ce dernier a Les déchets de la Cus, par an ? « Trois fois le volume de la cathédrale de Strasbourg. » (Dessin Risacher)