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Du 30 avril au
18 septembre 2016
Dossier de presse
Mémorial Charles de Gaulle
52330 Colombey-les-Deux-Églises
www.memorial-charlesdegaulle.fr
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération.
Sommaire
-------------------------------------------Communiqué de presse
3
Éditoriaux
4
Charles de Gaulle et le cinéma
6
La scénographie
8
L’évocation de la Seconde Guerre mondiale, entre réalisme et comédie
9
Les films subversifs
12
Les clins d’oeil au Général de Gaulle
13
Les films annonciateurs des évènements de 1968
16
Le rayonnement cinématographique de la France à l’étranger
17
Le monde du cinéma dans les années 60
22
Les partenaires de l’exposition
24
Remerciements
25
Autour de l’exposition
26
La saison 2016 du Mémorial
27
Informations pratiques
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Communiqué de presse
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Moteur, ça tourne... Le cinéma français des années De Gaulle
Du 30 avril au 18 septembre 2016 au Mémorial Charles de Gaulle
Quelles que soient les générations, qui n’a jamais visionné un film français réalisé durant
cette radieuse décennie que constituent les années 60 ? Le retour au pouvoir du général
de Gaulle, en 1958, coïncide avec l’arrivée d’une « Nouvelle vague » dans le cinéma français, riche de cinéastes et de comédiens aux talents prometteurs. Durant les dix années
de présidence du général de Gaulle, le 7ème art va passer du noir et blanc à la couleur
et aborder des thèmes plus divers et variés que durant la décennie précédente. Qu’ils
s’agissent de comédies populaires ou d’œuvres plus subversives, nombreux sont les films
des années 60 à s’inscrire dans leur époque, en illustrant une certaine vision de la réalité
du moment et en épousant les modes liées à un contexte social, culturel, économique ou
politique.
Avec cette exposition « Moteur, ça tourne...Le cinéma français des années De Gaulle », le
Mémorial Charles de Gaulle mettra à l’honneur trente-deux films emblématiques de cette
période appartenant à des registres très différents et répartis autour de cinq thèmes : l’évocation de la Seconde Guerre mondiale, entre réalisme et comédie, les films subversifs, les
clins d’œil au général de Gaulle, les films annonciateurs des événements de 1968, et le
rayonnement cinématographique de la France à l’étranger. L’affiche de chacun de ces
films sera présentée, ainsi que des photographies, des articles de presse, des documents
promotionnels et certains objets insolites. S’y ajoute la projection d’une heure d’archives
audio-visuelles composée de reportages télévisuels réalisés pendant un tournage ou lors
de la sortie en salle d’un film.
L’exposition évoquera également des aspects adjacents de la vie cinématographique
durant les années De Gaulle avec les soirées des arts et lettres au palais de l’Elysée, l’affaire
de la cinémathèque française et l’interruption du Festival de Cannes en 1968.
Grâce à cette immersion dans le 7ème art, les plus anciens se replongeront avec nostalgie dans cette époque heureuse et révolue, tandis que les plus jeunes (re)découvriront
un cinéma qui, de façon générale, a su traverser les décennies sans prendre trop de rides.
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Éditoriaux
--------------------------------------------------------------------------------------Le cinéma français des années 60 est marqué par plusieurs mutations qui constituent un
tournant dans l’histoire du 7ème art. Bouleversement technique avec le passage du noir
et blanc à la couleur, l’arrivée en force du Cinémascope pour les prises de vue et l’accroissement des tournages en décor naturel plutôt qu’en studio. Transition générationnelle
avec l’émergence rapide et massive de comédiens et comédiennes très jeunes au jeu
plus spontané. Sans oublier le déferlement d’une « Nouvelle vague » dont, peu ou prou, la
durée de vie coïncidera avec la présidence du général de Gaulle et qui sera composée
de cinéastes aux méthodes diamétralement différentes de celles de leurs illustres prédécesseurs.
Entre archaïsme et modernisme, le cinéma des années De Gaulle va s’illustrer par une
grande diversité artistique dans laquelle se croisent films d’auteur, œuvres commerciales,
réalisations plus subversives et grandes fresques historiques coproduites avec d’autres
pays européens. C’est précisément cet éclectisme qui se trouve très bien mis à l’honneur
dans cette exposition par le choix des trente-deux films qui y sont présentés.
Ce renouveau cinématographique et le vent de liberté qui l’accompagne vont conduire,
durant cette décennie, à un plus important pluralisme dans les sujets traités que ce soit la
débâcle de 1940 dans « Week-end à Zuydcoote », les arcanes de la résistance française
durant la Seconde Guerre mondiale avec « L’armée des ombres », la guerre d’Algérie à travers « Les parapluies de Cherbourg », les préceptes de Mao Zedong dans « La chinoise », la
société de consommation américaine avec « Le gendarme à New-York », une image moins
reluisante de l’Union soviétique en suivant « Don Camillo en Russie », le fléau de l’instabilité
ministérielle dans « Le Président » ou encore le terrifiant système dictatorial instauré par le
régime des colonels en Grèce grâce à « Z ».
Durant la décennie 50, les films français paraissaient parfois trop académiques, trop codifiés et trop figés. Durant les années 70, la prééminence des genres fantastique, érotique et
de science-fiction va déboucher sur un cinéma de mode qui paraîtra très vite défraîchi.
Dès lors, c’est tout naturellement que le cinéma des années 60 va laisser derrière lui le
souvenir nostalgique d’une parenthèse enchantée, très largement liée à la prospérité économique que connaît alors le pays.
C’est pourquoi, je me réjouis que le Mémorial Charles de Gaulle ait réalisé une exposition
qui aborde les années de présidence du général de Gaulle à travers les réalisations cinématographiques de cette époque. Des œuvres qui, très majoritairement, n’accusent pas
le poids des années et continueront, j’en suis certain, de toucher encore d’autres générations.
Moteur, ça tourne…
Stéphane MARTINELLI
Président du Mémorial Charles de Gaulle
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Le cinéma français durant les années De Gaulle n’a rien d’un phénomène anecdotique.
Il est caractérisé par une modernisation gigantesque aussi bien derrière que devant la
caméra, c’est-à-dire dans la façon de filmer, dans le choix des décors ou dans l’interprétation des comédiens.
Qui peut croire qu’entre un film tourné en 1955 et un autre réalisé en 1965, seules dix années se sont écoulées tant l’écart paraît considérable ?
Qu’ils soient distrayants ou engagés, les films des années 60 sont, pour la plupart, inspirés
de l’évolution de la société française. Il convient de reconnaître qu’entre la fin de la guerre
d’Algérie, le vingtième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’arrivée à
l’âge adulte de la génération du « baby-boom », l’exode rural, les débuts de l’émancipation des femmes, la crise universitaire, le concile œcuménique Vatican II, la Guerre froide
ou le passage d’un régime parlementaire à un régime présidentiel, les idées de scénario
ne manquent pas pour les metteurs en scène.
Tous les cinéastes mesurent, par ailleurs, l’impact que peut avoir leurs œuvres sur l’opinion publique compte tenu de la place importante qu’occupe le 7ème art dans le quotidien des Français. Entre 1959 et 1969, 273 millions de tickets de cinéma sont vendus, en
moyenne, chaque année dans un pays qui compte alors moins de 50 millions d’habitants.
A titre de comparaison, en 2015, les salles obscures n’ont accueillis que 203 millions de
spectateurs quand la France dénombre plus de soixante-quatre millions d’habitants.
La télévision commence cependant à concurrencer le grand écran et c’est la raison pour
laquelle, sous les années De Gaulle, se multiplient les superproductions. Le 7ème art entendait ainsi se maintenir à une certaine hauteur avec des films à grand spectacle et gros
budget pour ne pas se laisser supplanter par le petit écran.
Reste enfin que cette exposition trouve toute sa place au Mémorial lorsqu’on sait que le
Président de la République, lui-même, était un grand amateur de cinéma – qui était né
comme lui à la fin du XIXème siècle – et ce bien avant de devenir le plus haut personnage
de l’Etat. Le général de Gaulle, comme la plupart de ses compatriotes, s’est laissé emporter par des films de guerre ou d’espionnages, des comédies ou des œuvres plus romantiques. C’est notamment cet intérêt pour le 7ème art qu’il l’a conduit à instituer les soirées
des arts et lettres au palais de l’Elysée. Des réceptions qui lui donnaient ainsi l’opportunité
de recevoir des comédiens et metteurs en scène qu’il n’aurait probablement jamais été
amené à rencontrer en d’autres occasions.
Mathieu GEAGEA
Directeur du Mémorial Charles de Gaulle
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Charles de Gaulle et le cinéma
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De l’aveu même de son fils, l’amiral Philippe de Gaulle, le général de Gaulle aimait beaucoup le cinéma et ce, bien avant qu’il ne devienne le plus haut personnage de l’Etat. Né
cinq ans avant le cinématographe, et fasciné par cette invention des frères Lumière, il s’y
est intéressé dès sa jeunesse. A partir des années 30, il entraîne souvent son fils dans les
salles obscures, dans le but de parfaire ses connaissances et de lui apporter une ouverture
sur le monde. Ainsi, en 1932, le commandant Charles de Gaulle conduit Philippe, âgé de
seulement dix ans, découvrir le film « Les croix de bois », transposition cinématographique
du roman de Roland Dorgelès, qui retrace, avec beaucoup d’authenticité, le parcours
d’un soldat durant la Grande guerre.
Dans les années qui suivent, Charles de Gaulle ne sélectionnera les films qu’il souhaite
visionner qu’après consultation de la presse et examen approfondi des jugements émis
par les différents spécialistes.
Dès son arrivée au palais de l’Elysée, en 1959, le nouveau Président de la République fait
savoir que sa fonction ne lui autorisant pas de sorties au cinéma, il souhaite que le cinéma vienne à lui. C’est ainsi que tout au long de ses deux mandats, le général de Gaulle
demandera au Service cinématographique des armées – devenu plus tard l’Etablissement
photographique et cinématographique des armées – de transformer, certains dimanches
après-midi, la salle des fêtes de l’Elysée, où se tenaient notamment les très solennelles
conférences de presse présidentielles, en salle de projection. Les petits-enfants de Charles
et Yvonne de Gaulle s’asseyaient à leurs côtés, tandis qu’une cinquantaine de collaborateurs du palais s’invitaient derrière eux. Les films présentés au général de Gaulle et à sa
famille étaient, la plupart du temps, ceux projetés au même moment dans les salles obscures de l’avenue des Champs-Elysées voisine.
Les heures cinématographiques du palais dans les années 60 sont surtout constituées de
films français, populaires et visibles en famille. Le général de Gaulle apprécie tout particulièrement des comédiens comme Jean Gabin, Paul Meurisse, Bourvil, Louis de Funès ou JeanPaul Belmondo. L’un des premiers films projetés au palais de l’Elysée sous la présidence du
général de Gaulle, vers la fin de l’année 1959, n’est-autre que « Babette s’en va-t-en guerre
» avec l’iconique Brigitte Bardot dans le rôle éponyme. Dans les années suivantes, seront
présentés à la famille présidentielle des films comme « Le Bossu » (1960), « Le Président »
(1961), « La princesse de Clèves » (1961), « Un singe en hiver » (1962), « Mélodie en sous-sol
» (1963), la trilogie du Monocle avec « Le Monocle noir » (1961), « L’œil du Monocle » (1962)
et « Le Monocle rit jaune » (1964), ou encore « Le gendarme de Saint-Tropez » (1964) et «
Viva Maria » (1965).
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Charles de Gaulle et le cinéma
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Sans surprise, Charles de Gaulle porte également un intérêt très vif à l’endroit de films traitant de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, sera projeté « La ligne de démarcation » (1966)
réalisé par Claude Chabrol et adapté du roman du même titre écrit par le colonel Rémy.
Abordant la même période, mais dans des registres différents, des œuvres comme « La
grande vadrouille » (1966) et « Paris brûle-t-il ? » (1966) seront également visionnées par le
général de Gaulle, ainsi que « Tu moissonneras la tempête », film de montage consacré à
la résistance sous l’occupation allemande et réalisé par le père Raymond Léopold Bruckberger, ancien aumônier des Forces françaises de l’Intérieur.
Le Président de la République ne dédaigne pas pour autant le cinéma étranger. Des superproductions américaines comme « Vingt mille lieues sous les mers » (1955) et « Le tour
du monde en quatre-vingt jours » (1956), tirées de l’univers de Jules Verne, obtiennent
les faveurs du général de Gaulle. En revanche, c’est avec un certain détachement qu’il
découvrira le film « Le jour le plus long » en 1962, sans doute parce que, dix-huit années
auparavant, les Alliés attendirent le dernier moment pour aviser le Chef de la France libre
de l’imminence du débarquement sur les côtes normandes. Plus consensuels, les premiers
épisodes des aventures de l’agent secret britannique James Bond avec « Bons baisers de
Russie » (1963) et « Goldfinger » (1964) divertiront la famille De Gaulle. En 1967, le Président
de la République adressera un message à Charlie Chaplin pour lui faire savoir combien il
a été sensible à son dernier film « La comtesse de Honk-Kong ».
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La scénographie
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Les espaces d’exposition
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1 L’évocation de la Seconde Guerre mondiale,
entre réalisme et comédie
2 Les films subversifs
3 Les clins d’oeil au général de Gaulle
4 Les films annonciateurs des évèments de 1968
5 Le rayonnement cinématographique de la
France à l’étranger
6 Le monde du cinéma dans les années 60
7 Salle de projection
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L’évocation de la Seconde Guerre mondiale,
entre réalisme et comédie
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Babette s’en va-t-en guerre (1959)
Trois ans après être devenue une icône internationale avec la sortie du film « Et Dieu
créa la femme », la comédienne Brigitte Bardot se voit diriger pour la première fois par
le cinéaste Christian-Jaque. « Babette s’en
va-t-en guerre » se révèle le premier film français à traiter de la Seconde Guerre mondiale sur le mode de la comédie, ce qui paraît pour le moins iconoclaste quatorze ans
seulement après la fin du conflit. « Babette
s’en va-t-en guerre » fait partie des films projetés au palais de l’Elysée pour le général
de Gaulle et sa famille.
Week-end à Zuydcoote (1964)
Paru en 1949, le roman « Week-end à Zuydcoote » vaudra à son auteur, l’écrivain français
Robert Merle, d’obtenir le Prix Goncourt la même année. Quinze ans plus tard, c’est le cinéaste Henri Verneuil qui décide de transposer au cinéma l’œuvre de Robert Merle. Avec
des moyens considérables et une distribution prestigieuse de laquelle se distinguent JeanPaul Belmondo, Pierre Mondy, François Périer, Catherine Spaak et Jean-Pierre Marielle, le
metteur en scène réalise son premier film en couleur. « Week-end à Zuydcoote » est le
premier film français à aborder un des épisodes tragiques de la désastreuse campagne
de 1940, une période de la Seconde Guerre mondiale restée très sensible jusqu’alors.
La vie de château (1965)
Avec « La vie de château », Jean-Paul Rappeneau réalise une comédie vaudevillesque,
matinée de marivaudage. Le scénario passerait presque inaperçu si l’action ne se situait
dans un château qui tombe en ruines en Normandie dans les semaines qui précèdent
le débarquement de juin 1944 sur les plages voisines. L’œuvre de Jean-Paul Rappeneau
reste cependant fidèle à ligne politique du pouvoir gaullien de ces années 60 lorsqu’il
s’agit d’évoquer l’occupation allemande en France. En d’autres termes, les personnages
interprétés sont composés soit de résistants, soit d’attentistes, mais qui se révèleront néanmoins héroïques. Le film rencontrera, contre toute attente, un grand succès public, ce qui
démontre mieux que n’importe quel discours que le temps a fait son œuvre et que rire
d’une période comme la Seconde Guerre mondiale n’est pas irrévérencieux
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Paris brûle-t-il ? (1965)
Durant l’été 1965, le cinéaste René Clément va installer ses caméras dans plusieurs quartiers de Paris afin d’enregistrer les scènes
de son film « Paris brûle-t-il ? ». Vingt-et-un ans après sa libération, la capitale s’apprête à en revivre les grandes heures pour
les besoins du 7ème art. Un tournage épique et compliqué qui
réunit pas moins de trente-trois vedettes françaises, américaines
et allemandes dans une ville réquisitionnée pour l’occasion car
tourner des scènes de batailles en plein cœur de Paris ne s’annonce pas des plus faciles. Si la capitale a souvent servi de toile de fond pour le tournage
d’un nombre incalculable de films depuis la naissance du cinématographe, aucun d’eux
n’aura égalé en ampleur celui de « Paris brûle-t-il ? » avec ses 20 000 figurants, 100 tanks et
400 techniciens. « Paris brûle-t-il ? » fait partie des films projetés au palais de l’Elysée pour
le général de Gaulle et sa famille. Le Président de la République put ainsi se voir sur grand
écran puisque les dernières minutes du film présentent des images d’archives de son défilé
sur les Champs-Elysées le 26 août 1944.
La grande vadrouille (1966)
Le récit narre les tribulations de trois aviateurs anglais qui, sautant en parachute audessus de Paris occupé, cherchent par tous
les moyens à se cacher des Allemands et à
gagner la zone libre. L’histoire est assez simpliste mais son développement scénaristique permet de constater quelque chose
de saisissant. En effet, il s’avère que, du début jusqu’à la fin du film, tous les Français
sans aucune exception, qui vont se retrouver sur le chemin des aviateurs anglais, ne
seront animés que par la volonté de les
aider. Il en découle la vision d’une France patriote et résistante. Il y a une volonté d’exalter
la France combattante. Le film attirera plus de dix-sept millions de spectateurs, un record
sans précédent dans l’histoire du cinéma. Devant un tel phénomène de société, ce film
sera également projeté au palais de l’Elysée à l’intention du couple présidentiel.
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L’évocation de la Seconde Guerre mondiale,
entre réalisme et comédie
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L’armée des ombres (1968)
Adaptation du roman de Joseph Kessel, « L’armée des ombres » retrace le rôle déterminant joué par la résistance française durant les années noires de l’occupation allemande. C’est le cinéaste Jean-Pierre Melville, lui-même ancien résistant, qui se charge de
la transposition cinématographique. Bien que fidèle au roman de Joseph Kessel, JeanPierre Melville ajoute quelques détails liés à ses propres souvenirs de résistant. Alain Dewavrin, alias le colonel Passy, chef des services secrets de la France libre, jouera lui-même
son propre personnage dans le film, pour participer à cet hommage à la résistance française. Le personnage du général de Gaulle, quant à lui, fait une furtive apparition dans
le film, interprété par un figurant grimé et revêtu d’un uniforme. « L’armée des ombres »
sort en salle le 12 septembre 1969, quelques mois après le départ du général de Gaulle
de l’Elysée.
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Les films subversifs
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Les quatre cents coups (1959)
Film mythique de la « Nouvelle Vague », « Les quatre cents coups » révèle à la fois le réalisateur François Truffaut et le tout jeune premier rôle du film : Jean-Pierre Léaud. En cette
fin des années 50, la plupart des films mettant à l’honneur des enfants veillent à les présenter comme respectueux de l’ordre établi et de la morale. C’est tout le contraire devant
la caméra de François Truffaut. Le spectateur s’identifie aisément au jeune personnage
d’Antoine Doinel. Si le désarroi affectif et la fuite en avant de l’adolescent sont de toutes
les époques, ils n’avaient, en revanche, jamais encore été présentés avec autant de réalisme dans le 7ème art.
La guerre des boutons (1962)
Les Français vont tomber sous le charme de ces batailles d’enfants. Le résultat se révèle
un grand succès auprès du public puisque le film se place en seconde position après
«Le jour le plus long» avec près de neuf millions d’entrées. Il est très vite récompensé
par le Prix Jean-Vigo et aux Victoires du cinéma français durant la même année. Dans
une France puritaine, conservatrice et soucieuse de l’ordre établi, la verve anarchisante
d’Yves Robert fait merveille pour dépeindre l’univers de l’enfance, même si, dans un registre plus grave, François Truffaut avait ouvert la voie, trois ans plus tôt, avec son film « Les
quatre cents coups ».
Un drôle de paroissien (1963)
« Un drôle de paroissien » s’inscrit dans le contexte du concile œcuménique Vatican II,
débuté quelques mois plus tôt, symbolisant l’ouverture de l’Eglise catholique au monde
moderne et à la culture contemporaine faits de progrès technologiques et d’émancipation des peuples. Sous la caméra de Jean-Pierre Mocky, Bourvil endosse le rôle d’un
aristocrate désargenté, oisif et catholique pratiquant qui, pour subvenir aux besoins des
siens, se transforme en pilleur de troncs d’église. Dans cette France conservatrice et catholique, un tel film, aussi satirique que grinçant, ne peut que choquer. Mocky, tour à tour
féroce, tendre et fantaisiste, égratigne les pouvoirs de l’époque, qu’il s’agisse de l’aristocratie, de l’église ou de la police. Le succès que va remporter « Un drôle de paroissien »
lors de sa sortie en salles avec plus de 2 300 000 entrées permet au réalisateur d’acquérir
une solide réputation de génial trublion doublé d’un ardent défenseur d’un cinéma à la
fois populaire, insolent et drôle.
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Le Président (1960)
Sans doute le film politique le plus intelligent, le plus ironique et le plus percutant de l’histoire du cinéma français. Bien qu’imaginaire, l’intrigue est directement inspirée des combinaisons parlementaires et de l’instabilité ministérielle des IIIème et IVème Républiques.
Jean Gabin y interprète magistralement le Président du Conseil Beaufort, homme intègre,
proche du peuple, fidèle à ses racines terriennes, politicien intransigeant mais droit. S’il
constitue un personnage taillé sur mesure pour le charisme de l’acteur, il est également
inspiré de plusieurs grands hommes d’État français. Tant par sa fougue que par son bagout, il fait naturellement penser, à des personnalités diverses comme Georges Clemenceau, que Gabin tenait d’ailleurs en très haute estime, Léon Blum, Aristide Briand, pour ses
opinions pacifistes et son idéologie sociale, et, bien entendu, le général de Gaulle. Le réalisateur Henri Verneuil a le mérite d’avoir coécrit et réalisé ce qui reste aujourd’hui encore
l’un des plus grands, clairvoyants et incisifs films politiques jamais produits en France.
Les Barbouzes (1964)
La guerre froide apparaît nettement en toile de fond de cette comédie burlesque. La
mort d’un marchand d’armes conduit plusieurs agents secrets de nationalités différentes,
mandatés par leurs gouvernements respectifs, à tenter de récupérer les secrets et l’héritage de l’industriel disparu, plus exactement des brevets sur des armes atomiques. Par
le prisme de la comédie policière, le cinéaste Georges Lautner rend hommage aux services secrets français. Le terme argotique de « Barbouze », doublé d’une forte connotation
péjorative, fait référence aux membres des diverses officines chargées de la lutte contre
l’espionnage avec des méthodes que ne pouvaient employer officiellement ni la police
ni l’armée. Georges Lautner choisit délibérément de réaliser une comédie parodique,
volontairement outrancière et sans aucun souci de vraisemblance. La réussite de l’agent
français, interprété par Lino Ventura, et les références au général de Gaulle, bien que le
nom ne soit jamais cité, donnent au film un faux-semblant cocardier.
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Le gendarme de Saint-Tropez (1964)
Dans le rôle du maréchal des logis-chef Cruchot, Louis de Funès campe l’esprit conservateur et autoritaire qui se fait gentiment brocarder. Son personnage émerge dans cette France
encore puritaine et religieuse, où les institutions politiques et
les forces armées sont inattaquables, et c’est notamment le
cas de la gendarmerie nationale. C’est pourquoi, en interprétant ce rôle de gendarme, dans l’uniforme duquel il se
glissera à cinq autres reprises, Louis de Funès veille à rendre
son personnage, certes le plus drôle possible, mais tout en
veillant cependant à mettre l’accent sur son impartialité, sa
rigueur et sa droiture. Si De Funès fréquente l’église ou se
décoiffe devant la religieuse qui le conduit dans son véhicule, en revanche, il doit aussi impitoyablement pourchasser
des nudistes, ces hommes et femmes qui, loin de toute convention et de morale, entendent
se dénuder entièrement pour profiter des caresses du soleil. Le phénomène du nudisme,
qui prête davantage à rire plutôt qu’à s’interroger dans le film, constitue subliminalement
l’un des prémices d’une mutation de la société. Enfin, la scène finale du film fait apparaître
Louis de Funès dans un uniforme de général debout, sur la banquette arrière d’une voiture
décapotable qui roule au pas, et saluant fièrement les personnes qui l’acclament de part
et d’autre du port de Saint-Tropez, sous doute une allusion au Président de la République de
l’époque, le général de Gaulle.
Le gendarme à New-York (1965)
Le phénomène retentissant rencontré par les mésaventures du maréchal des logis-chef Cruchot conduit naturellement au tournage d’un
deuxième épisode. Le gendarme va alors quitter Saint-Tropez pour
l’autre côté de l’Océan Atlantique et rejoindre New-York. En cette période de Guerre froide, ce n’est peut-être pas anodin. La brigade de
Saint-Tropez ne gagnera pas les États-Unis par les airs, mais par mer
et plus précisément à bord du paquebot « Le France », symbole par
excellence de l’apogée de la France gaullienne. Le scénario du «Gendarme à New-York » contribue notamment à brocarder gentiment les
dérives de la société américaine. Sans présenter « Le gendarme à New-York» comme un
pamphlet anti-américain, il apparaît cependant qu’au bout de quelques jours les gendarmes français ressentent comme une nostalgie de leur pays, ne parvenant et ne désirant
pas s’américaniser. Dans cette France gaullienne, force et de constater que « Le gendarme
à New-York » ne se fourvoie pas dans une vision idéaliste et complaisante des États-Unis.
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Le gendarme se marie (1968)
Au printemps 1968, Louis de Funès débute le tournage d’un troisième épisode de la série
du « Gendarme » intitulé « Le gendarme se marie ». Le tournage sera interrompu, plusieurs jours durant, par une grève des techniciens par solidarité avec la crise étudiante
et le mouvement social qui touchent toute la France. La personne même du Président
de la République va s’immiscer brièvement dans le récit du film lorsque le personnage
de Josépha Le François, campé par la comédienne Claude Gensac, déclare être une
amie personnelle du Chef de l’Etat. Le portrait présidentiel sera également filmé en gros
plan. Simple touche d’humour au service de la scène ou allusion politique indirecte aux
récents événements de façon à rappeler qu’en dépit du printemps atypique qui vient de
s’écouler, le Chef de l’Etat reste toujours le général de Gaulle ?
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Le ciném es De Gaulle
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Les films annonciateurs
des évènements de 1968
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La chinoise (1967)
Probablement l’un des films les plus subversifs sous l’ère gaullienne réalisé par le très engagé Jean-Luc Godard, l’une des grandes figures de la « Nouvelle Vague » et par ailleurs
théoricien du cinéma. « La Chinoise » présente le quotidien de cinq jeunes gens passant
leurs vacances d’été dans un appartement qu’on leur a prêté. Ensemble, ils essaient de
vivre en appliquant les principes prônés par le dirigeant de la République populaire de
Chine, Mao Zedong, dont le « Petit livre rouge » apparaît régulièrement à l’écran. C’est
d’ailleurs au même moment qu’émerge le mouvement maoïste en France. Les journées
de ces cinq protagonistes deviennent donc une succession de cours et de débats, teintés de références et de provocations verbales, portant sur le marxisme-léninisme, la Révolution culturelle et la guerre du Viêt-Nam. Le ton du film, à l’instar de son titre et de son
réalisateur, est résolument engagé, radical et provocateur. Lorsque quelques mois plus
tard, éclatent les événements du mois de mai 1968, « La Chinoise », par ses relents révolutionnaires, apparaît comme l’un des films annonciateurs de la révolte estudiantine.
Alexandre le bienheureux (1967)
Sorti le 9 février 1968, à quelques mois des événements du mois de mai, ce film a été
considéré, à postériori, comme anticonformiste, voire un brin soixante-huitard. Le personnage éponyme, superbement interprété par Philippe Noiret, entend vivre en véritable
hédoniste, en ne s’imposant aucune contrainte. Il vit en harmonie avec la nature, ne
souhaite plus travailler, vante les mérites de la sieste, se laisser pousser la barbe et, à la fin
du film, fuit l’institution que représente le mariage. Pire que tout, le mode de vie qu’il s’est
choisi devient contagieux dans la mesure où certains de ses amis commencent à l’imiter. Alexandre le bienheureux vit donc complètement à contre-courant de la société de
consommation, enraciné, de surcroît, dans son environnement campagnard, alors qu’à
la même époque l’exode rural ne cesse de s’amplifier.
Baisers volés (1968)
En février 1968, le réalisateur, François Truffaut, lance, avec d’autres cinéastes, le Comité de défense de la Cinémathèque française, dont il
devient le trésorier, pour protester contre le limogeage, sur décision gouvernementale, du directeur et fondateur de la Cinémathèque française,
Henri Langlois. C’est au même moment, et dans ce climat agité, que
François Truffaut débute le tournage de son nouveau film « Baisers volés ». Entièrement absorbé par « l’affaire Langlois », François Truffaut fut
contraint de tourner son film dans un climat de jeu, d’insouciance et dans une improvisation permanente à laquelle se sont pliés les comédiens qui, la plupart du temps, recevaient leur texte quelques minutes avant de tourner la scène dont il est question.
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Le rayonnement cinématographique
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de la France à l’étranger
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Tintin et le mystère de la Toison d’or (1961)
Tintin et les oranges bleues (1964)
C’est durant la présidence du général de Gaulle que le personnage fictif de Tintin, crée
par le dessinateur belge Hergé, sera transposé au cinéma. Une coproduction francobelge va conduire à la réalisation de « Tintin et le mystère de la Toison d’or » en 1961, puis,
trois ans plus tard, en 1964, c’est une coproduction franco-espagnole qui va déboucher
sur « Tintin et les oranges bleues ». Il est à noter que « Tintin et les oranges bleues » se révèle
le premier film à aborder la question des OGM, les Organismes génétiquement modifiés,
et ce, sous un jour positif, puisque présentés comme étant une possible solution pour
résoudre le problème de la faim dans le monde.
Les tontons flingueurs (1963)
Pastiche des films noirs des années 50, « Les tontons flingueurs » marque, de fait, la fin
d’une époque. Après ce film, le genre policier ne sera plus jamais le même. Les gangsters
rustiques et impulsifs imaginés par Lautner laisseront ensuite la place à des personnages
plus raffinés et réfléchis. En cette période où la « Nouvelle Vague » se trouve à son apogée,
« Les tontons flingueurs » apparaît totalement aux antipodes, comme un film de rébellion
contre le cinéma d’auteur ennuyeux et prétentieux de ce début des années 60, dont
le cinéaste Jean-Luc Godard incarne la figure de proue. Il se révèle néanmoins un film
emblématique de l’époque gaullienne. De façon elliptique, la génération des « babyboomer », la société de consommation, le processus de réconciliation franco-allemand
et la manie référendaire du général de Gaulle sont gentiment brocardés.
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de la France à l’étranger
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Les parapluies de Cherbourg (1964)
Sorti en 1964, « Les parapluies de Cherbourg » associe, d’une part des partis pris irréalistes
totalement assumés d’un film « enchanté » (dialogues intégralement chantés, décors
aux couleurs saturées accordées aux tenues des personnages), d’autre part un souci
de rendre compte des réalités économiques, sociales et politiques notamment en datant
précisément les parties du film. C’est un des premiers et rares films français à évoquer
la guerre d’Algérie. Le conflit en lui-même est peu évoqué même s’il est question de la
longue durée du service militaire, de l’embuscade contre une patrouille française ou
d’un attentat à la grenade auquel réchappe le personnage masculin. Ce sont surtout les
conséquences de la guerre sur la vie quotidienne qui sont racontées avec la séparation
d’un couple et l’impact sur un jeune homme confiant dans l’avenir et qui revient du front,
amer et désabusé. C’est un des rares films français à avoir parlé du conflit, et d’une façon
bien plus osée que ne le fera le cinéma français dans les décennies suivantes.
Fantômas (1964)
Le film « Fantômas » s’inscrit dans un contexte cinématographique marqué par l’apparition pour ne pas dire le retentissement mondial, deux années auparavant, en 1962, du
plus célèbre des agents secret : James Bond. André Hunebelle a donc été animé par la volonté de réaliser une sorte
de James Bond à la française avec de nombreuses scènes
d’action, notamment à l’occasion de la mémorable course-poursuite finale qui entraîne Fantômas, Fandor et Juve
dans des péripéties où se succèdent un fourgon, des motos, un train, une voiture, un chris craft, un hélicoptère et un
sous-marin de poche. Lors de sa sortie en Union soviétique,
en 1968, le film « Fantômas » rencontra un accueil triomphal
puisqu’il totalisa plus de 60 millions d’entrées, ce qui est un
chiffre énorme pour un pays qui comptait alors 230 000 millions d’habitants, trahissant la soif de culture de masse de
tout un peuple privé d’Hollywood.
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de la France à l’étranger
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Fantômas se déchaîne (1965)
Ce film, plus encore que le premier épisode, conforte davantage son mimétisme avec
les aventures de James Bond qui connaissent un retentissement mondial à la même
époque. On peut même se demander si « Fantômas se déchaîne » n’est pas une parodie
des premiers épisodes de James Bond puisqu’on y trouve les ingrédients essentiels : gadgets, gigantisme, futurisme. Comme le premier épisode, ce deuxième volet des aventures
de Fantômas contribue au rayonnement de la France. Dès la cinquième minute du film,
Fantômas et ses hommes vont frapper le pays au cœur de ce dont il est alors le plus fier.
En effet, les scènes au cours desquelles le professeur Marchand est enlevé sont tournées
dans la centrale nucléaire française de Chinon dans le département d’Indre-et-Loire. Il
s’agit de la première centrale nucléaire fran-çaise, nommée « Chinon A1 », qui a été mise
en service deux ans plus tôt, en 1963. Bien entendu, cinq années après que la France
s’est dotée de la bombe A et un an après le début de la permanence de la dissuasion
nucléaire française, ce n’est sans doute pas anodin si les tribulations de Fantômas le
conduisent tout naturellement dans une centrale nucléaire, une fois encore pour présenter, de façon elliptique, la modernisation et la toute puissance de la France.
Fantômas contre Scotland-Yard (1966)
Le troisième et dernier épisode de la série ploiera beaucoup moins sous l’emphase des
gadgets que le précédent opus. On notera cependant, à la fin du film, que c’est à bord
d’une fusée que Fantômas fait croire qu’il prend la fuite, ce qui n’est pas anodin en cette
période de course à la lune. Mylène Demongeot, quant à elle, verra son personnage
d’Hélène sensiblement évoluer au fil des épisodes de Fantômas, paraissant un tantinet
naïve et candide dans le premier épisode pour devenir une femme d’action téméraire
dans le dernier épisode. Cette mue, au-delà sans doute de la volonté de l’actrice, résume
parfaitement la métamorphose du caractère des femmes et de leur statut dans la société française, et à fortiori au cinéma, en ce milieu des années 60.
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Angélique, marquise des anges (1964)
Merveilleuse Angélique (1965)
Angélique et le roy (1966)
Indomptable Angélique (1967)
Angélique et le sultan (1968)
En l’espace de cinq ans, ces cinq films attireront plus de onze
millions de spectateurs français dans les salles de cinéma.
Le retentissement de cette saga, où se mêlent grands sentiments, cavalcades et un zeste d’érotisme, dépasse largement les frontières de la France puisque les films s’exportent
dans plus d’une quarantaine de pays. La sulfureuse Angélique devient l’un des personnages emblématiques du cinéma français de sa génération. Dans le rôle éponyme, Michèle
Mercier, élevée au rang de sex-symbol, va connaître une popularité que peu d’autres actrices ont atteinte. La beauté des
décors et la somptuosité des costumes participent au rayonnement de la France à l’étranger. Le troisième épisode de la
série, «Angélique et le roy », confirme cette volonté de magnifier et d’exalter les beautés d’un pays envié du monde entier.
Le soin apporté à la reconstitution du règne du roi Louis XIV
avec les prises de vue extérieures des jardins et du château de Versailles ne peuvent que
susciter le désir des futurs spectateurs de découvrir et de visiter le palais du Roi-soleil, l’un
des premiers sites touristiques de la France.
Don Camillo en Russie (1965)
« Don Camillo en Russie » s’avère le premier film, certes par le truchement de la comédie, à porter un regard lucide sur la réalité de l’Union soviétique, bien qu’il fut tourné en
Yougoslavie. On y découvre les difficultés de l’exercice du culte religieux, la crainte que
des micros soient installés pour espionner les conversations de la délégation italienne,
ou la confiscation de l’appareil photographique d’un des membres de cette délégation.
Le personnage de Peppone, maire communiste de son village, découvrira que la Russie
soviétique n’est pas tout à fait le monde parfait qu’il avait imaginé. Il est à noter que le
film inscrit son récit durant la période de « déstalinisation ». Ainsi, les portraits de dirigeants
soviétiques seront, en l’espace d’une nuit, remplacés par d’autres.
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de la France à l’étranger
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Un homme et une femme (1966)
« Un homme et une femme », au-delà du classicisme de son titre, bouleverse les codes
du cinéma traditionnel tant dans la sobriété de son style, le naturel qui se dégage du jeu
des comédiens que l’originalité de la mise en scène. En mai 1966, « Un homme et une
femme » est intégré in extremis à la sélection du Festival de Cannes alors que la liste était
close et, contre toute attente, obtient la palme d’or. C’est le début d’une remarquable
ascension dans le monde du cinéma pour Claude Lelouch qui, à même pas trente ans,
croule sous les propositions, notamment provenant d’Hollywood. Lors de sa sortie en salle,
en France, plus de quatre millions de spectateurs se laisseront séduire par « Un homme
et une femme ».
Z (1969)
La fin des années 1960 voit se multiplier les films politiques dans
lesquels est dénoncé le totalitarisme sous toutes ses formes. Le
film « Z » est constitue l’exemple le plus saisissant. L’œuvre de
Costa-Gavras s’impose comme un violent réquisitoire contre
la dictature des colonels instaurée le 21 avril 1967 en Grèce,
même si le nom du pays n’est jamais expressément mentionné. Adapté du roman de l’écrivain grec Vassilis Vassilikos, le film
voit son action se situer dans le contexte réel de l’assassinat du
député grec Grigoris Lambrakis en 1963 dans la ville de Thessalonique. Sans surprise, en pleine dictature des colonels, il fut
impossible de tourner le film en Grèce. C’est donc en Algérie
que Costa-Gavras réalisa les prises de vue, car la ville d’Alger,
par son architecture ressemble beaucoup à Athènes. «Z» va devenir le premier film francoalgérien de l’histoire du cinéma, six ans seulement après l’indé pendance de l’Algérie
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Le monde du cinéma dans les années 60
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Les soirées des arts et lettres
Sous l’influence de son énergique ministre des Affaires culturelles, André Malraux, le général de Gaulle initie les soirées des arts et lettres au palais de l’Elysée où se croisent des
artistes issus de différents domaines. La première d’entre elles se déroule le 14 mai 1963.
La soirée des arts et lettres la plus mémorable de la présidence gaullienne restera de
loin celle qui eut lieu le 7 décembre 1967. Outre la présence de Louis de Funès, Bourvil,
Michèle Morgan, Gérard Oury, Jean-Paul Belmondo, Fernandel ou Annie Girardot, c’est
bien entendu l’arrivée de Brigitte Bardot qui suscite l’intérêt de tous les médias. Fidèle à
sa réputation de femme libre et sulfureuse, même lorsqu’il s’agit d’être reçue sous les ors
de la République, Brigitte Bardot fait son arrivée dans la cour de l’Elysée au bras de son
troisième mari et revêtue d’un costume pantalon à brandebourgs militaires. Avec cet uniforme de hussard, elle fait voler en éclats tous les codes des réceptions officielles puisque
le protocole proscrit le pantalon pour les femmes.
L’«affaire Langlois»
Fondée en 1936, la Cinémathèque française se donne pour vocation de préserver et de
restaurer le patrimoine cinématographique. Depuis l’arrivée, en 1958, d’André Malraux à
la tête du ministère des Affaires culturelles, elle s’est vu allouer d’importantes subventions
de la part de l’Etat. Cependant, en contrepartie de sa participation financière, l’Etat exige
d’être davantage représenté au sein du Conseil d’administration. En février 1968, André
Malraux décide d’écarter de ses fonctions de directeur administratif Henri Langlois, figure
emblématique de la Cinémathèque dont il est par ailleurs l’un des artisans fondateurs.
A l’issue du Conseil d’administration du 9 février 1968, Henri Langlois se voit démis de ses
fonctions et remplacé par Pierre Barbin, choisi et nommé par le ministère. Cet événement
marque le début de ce qu’on appellera « l’affaire Langlois ». Dès le lendemain, le 10
février, le journal «Le Monde» réagit et publie un texte de protestation signé de quarante
réalisateurs. Toute la profession se mobilise. Le limogeage du fondateur de la Cinémathèque française provoque une avalanche de protestations dans le milieu du cinéma et
au-delà. Un Comité de défense de la Cinémathèque française est créé le 16 février 1968
pour soutenir Langlois avant qu’une grande manifestation de soutien ne soit organisée
le 14 février devant le siège de la Cinémathèque au palais de Chaillot. Devant l’ampleur
de la contestation, André Malraux fait marche arrière et Henri Langlois se voit réintégrer
dans ses fonctions le 22 avril 1968.
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Le monde du cinéma dans les années 60
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L’interruption du Festival de Cannes
Une poignée de jours avant que s’ouvre à Cannes le XXIème Festival international du film,
le 10 mai 1968, a éclaté dans le Quartier latin, à Paris, une grave crise estudiantine qui ne
cesse alors de gagner en ampleur. Les événements parisiens, marqués par de violents
affrontements entre étudiants et forces de l’ordre, doublés de l’érection de barricades,
ne pouvaient, naturellement, laisser indifférents les professionnels du cinéma. Le 17 mai,
les États généraux du cinéma demandent l’arrêt du Festival de Cannes. Le 18 mai, une
réunion-débat est organisée, à Cannes. S’ensuit un débat agité, tournant à la bagarre,
sur l’opportunité de clore ou non le festival. L’initiative des cinéastes Carlos Saura, Miloš
Forman et Alain Resnais, qui décident de retirer leurs films de la compétition, suivie de la
démission de trois membres du jury, par solidarité avec les étudiants en lutte, achèvent de
faire sombrer le Festival de Cannes dans la tempête. Le lendemain, le 19 mai, Robert Favre
Le Bret, le délégué général du festival, annonce, dans un communiqué, que le conseil
d’administration a décidé « à l’unanimité » de clore le Festival de Cannes 1968 ce même
jour à douze heures, cinq jours avant son terme normal.
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Les partenaires de l’exposition
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Le Conseil départemental de la Haute-Marne
La Fondation Charles de Gaulle
JC Decaux
Le Champagne Drappier
La chaîne Histoire
KG Productions
Le Musée de Louis
La ville de Saint-Tropez
L’ association «Les tintinophiles c’est nous»
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Remerciements
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Une exposition conçue et réalisée par :
Le Mémorial Charles de Gaulle
Scénographie :
Directeur général – Mathieu GEAGEA
Conception PAO – Relation presse :
Responsable communication – Thomas WAUTHIER
Montage et éclairage :
Responsable technique – Marc ROYER
Responsable scénographique – Philippe BROMANN
Services techniques du Mémorial – José GRISVAL – Aimé VACCHAIDRE
Crédits :
Rue des Archives, INA, Sonuma, AFP
Le Mémorial Charles de Gaulle remercie pour leur précieuse collaboration sans laquelle
cette exposition n’aurait pu voir le jour :
Monsieur Costa-GAVRAS, cinéaste
Monsieur Rémy JULIENNE, cascadeur
Monsieur Martin LARTIGUE, acteur
Madame Michèle MERCIER, actrice
Monsieur Jean-Pierre MOCKY, cinéaste
Monsieur Jean-Pierre TALBOT, acteur
Madame Danièle THOMPSON, cinéaste
Monsieur François BAGNAUD, conseiller littéraire de Brigitte Bardot
Monsieur Marc BETRANCOURT, directeur du Musée de l’Epopée et de l’Industrie
Aéronautique d’Albert
Monsieur Pascal DELMOTTE, biographe
Monsieur Jean-Claude DAL ZOTTO, collectionneur
Monsieur Charles et Madame Roselyne DURINGER, directeur et directrice du Musée de Louis
Monsieur Thierry GOURLIN, directeur du Musée Somme 1916
Monsieur Jean-Jacques JELOT-BLANC, biographe
Monsieur Laurent PERRIN, collectionneur
Monsieur Henry-Jean SERVAT, écrivain et journaliste
Monsieur Emmanuel RAMBURE-LAMBERT, collectionneur, président de l’association «Les tintinophiles c’est nous»
Monsieur Jean-Pierre TUVERI, maire de Saint-Tropez
Madame Gwenaëlle VAN BUTSELE, responsable service culture à la mairie de Saint-Tropez
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Autour de l’exposition
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Conférences – débats – projections
Dans le cadre de l’exposition temporaire « Moteur, ça tourne…Le cinéma français des années De Gaulle », plusieurs rendez-vous sont prévus dans l’amphithéâtre Anne de Gaulle :
- Jeudi 12 mai 2016, à 18 heures 30 : Conférence de Mathieu GEAGEA, Directeur général
du Mémorial Charles de Gaulle : « Louis de Funès, l’acteur-fétiche des années De Gaulle ».
- Jeudi 2 juin 2016, à 18 heures 30 : Conférence de Jean-Jacques JELOT-BLANC, journaliste
et biographe : « Vous êtes plus célèbre que moi ! (De Gaulle et Fernandel) ». A l’issue de
sa conférence, Jean-Jacques JELOT-BLANC dédicacera ses différents ouvrages.
- Jeudi 9 juin 2016, à 18 heures : Projection du film «Un drôle de paroissien» de Jean-Pierre
Mocky suivi d’une conférence de Pascal DELMOTTE, biographe. A l’issue de sa conférence,
Pascal DELMOTTE dédicacera son ouvrage « Bourvil: ça va ils sont contents » paru aux
éditions Flammarion.
- Mardi 21 juin 2016, à 13 heures 40 : Projection du film « Tintin et le mystère de la Toison
d’or » suivi d’un débat avec Jean-Pierre TALBOT, l’interprète principal du film.
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La saison 2016 du Mémorial
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- Mai-juin : Exposition « La grande guerre en 3 D ». Invités à entrer dans un cube de 30 m2,
les visiteurs se retrouvent immergés dans la Grande Guerre. Au total, un millier d’images
d’époque, racontant la Grande Guerre, pourront être visionnées par le visiteur en trois
dimensions, grâce à des lunettes spéciales.
- Du 18 juin au 31 août 2016 : Spectacle de son et lumière « Génération De Gaulle » projeté sur la Croix de Lorraine qui mettra à l’honneur le cinéma, la radio et la télévision des
années 60 afin de présenter l’évolution de la société française à travers ces trois médias
populaires.
- Octobre-décembre 2016 : Exposition « L’itinéraire de la 2ème Division blindée. La campagne de l’automne 44 (Champagne-Ardenne-Lorraine-Alsace) ». Circuit photographique réalisé par Thierry Girard qui présentera le parcours de la Division Leclerc à travers
l’est de la France en insistant particulièrement sur les endroits les plus symboliques, villes
et villages libérés, et tous les lieux marqués par des combats et des accrochages avec
l’armée allemande.
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Informations pratiques
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Moteur, ça tourne ... LE MÉMORIAL CHARLES DE GAULLE
Le cinéma français des années De Gaule 52330 Colombey-les-Deux-Églises
Tel: +33 (0)3 25 30 90 80
Du 30 avril au 18 septembre 2016 Fax: +33 (0)3 25 30 90 99
Salle Konrad Adenauer Email: [email protected]
AUTOUR DE L’EXPOSITION
Visites guidées en français
(pour les groupes, sur réservation obligatoire)
CONTACTS
Presse:
Thomas Wauthier
Tel: +33 (0)3 25 30 90 86
[email protected]
Accès
En venant de Paris:
A5, sortie n°23, Ville-sous-La-Ferté
Suivre Bar-sur-Aube, puis Colombey-les-DeuxÉglises
En venant de Lyon:
A5, sortie n°24 Chaumont-Semoutier
Suivre Chaumont, puis Colombey-les-DeuxÉglises
Horaires d’ouverture
1er octobre > 30 avril, ouvert tous les jours de
10h à 17h sauf le mardi
1er mai > 30 Septembre, ouvert tous les jours de
9h30 à 19h
Site internet
www.memorial-charlesdegaulle.fr
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