Niousha Shahidi - Académie de l`Entrepreneuriat

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Niousha Shahidi - Académie de l`Entrepreneuriat
Intention de communication aux deuxièmes rencontres de la recherche et de l’action :
« Enseignement, formation et accompagnement dans le champ de l’entrepreneuriat »
31 janvier et 1er février 2013, Groupe ESC Chambéry Savoie
Résumé long d’un article en cours
L’intention entrepreneuriale et la contribution au développement durable
Niousha Shahidi
Enseignant-chercheur
EDC Paris
Observatoire et Centre de Recherche en Entrepreneuriat
Ecole des Dirigeants et Créateurs d’entreprise
70, galerie des Damiers, Paris La Défense 1,
92415 Courbevoie Cedex, France
+33 (1) 46 93 02 70
[email protected]
L’intention entrepreneuriale fait référence à une propension à entreprendre (Fayolle
2002) ou à une volonté individuelle qui est tournée vers la création d’entreprise (Bruyat 1993
et Bird 1992). Depuis le début des années 90 des recherches sont menées sur l’intention
entrepreneuriale.
La présente recherche se propose d’étudier si le souhait à contribuer au développement
durable peut avoir un impact sur l’intention entrepreneuriale des étudiants. Dans ce cadre là,
est-ce que l’étudiant part de ce qu’il a comme ressources matérielles pour manifester son
intention de créer ou est-ce qu’il part de l’objectif de manifester son intention de créer pour
évaluer les moyens à mettre en œuvre ? Dans un premier temps, on analysera dans quelles
mesures on s’éloigne de la théorie de l’effectuation (Sarasvathy, 2001). Dans un second
temps, en se basant sur la théorie planifiée de Ajzen (1991) et en ajoutant une nouvelle
variable qui est caractérisée par le souhait des étudiants à contribuer au développement
durable, on testera nos hypothèses (Toutes les hypothèses ont été testées suivant la technique
des équations structurelles).
Après avoir présenté le cadre conceptuel, nous exposerons le modèle de l’intention
entrepreneuriale. Ensuite, nous détaillerons la méthodologie, les opérationnalisations des
variables et les hypothèses testées sur lesquelles s’appuie cette recherche. C’est à partir d’un
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travail empirique que nous avons produit nos hypothèses. Notre terrain d’étude est une
population d’étudiants d’une grande école de commerce. Ce choix est motivé par le fait de
trouver des étudiants ayant une intention entrepreneuriale (conformément aux résultats
d’autres études Fayolle 2002). Avant de conclure, nous présenterons les principaux résultats,
les limites et les voies des recherches futures. En autre, nous mettrons l’accent sur le rôle de
l’enseignement pour apporter des solutions nécessaires pour mettre le système sur une piste
durable.
Dans la littérature, il existe deux principales approches pour expliquer l’intention
entrepreneuriale d’un individu. La première approche est basée sur les travaux de Shapero et
Sokol (1982). Ils expliquent l’intention entrepreneuriale d’un individu par la désirabilité
perçue (les facteurs sociaux et culturels qui influencent le comportement entrepreneurial), la
faisabilité perçue (les perceptions des facteurs de soutien à la création) et la propension à
l’acte.
La deuxième est basée sur la théorie du comportement planifié par Ajzen (1991). Il définit
l’intention comme un indicateur « de la volonté à essayer, de l’effort que l’on est prêt à
consentir pour se comporter d’une certaine façon » qui est déterminée par 3 concepts : les
attitudes associées au comportement, les normes subjectives et les perceptions du contrôle
comportemental. On pourra alors étudier l’approche effectuale (Sarasvathy, 2006) :
L’individu se pose des questions relatives à sa capacité de manifester son intention à partir de
ce qu’il est ou de ce qu’il connaît (les attitudes associées au comportement, les normes
subjectives) et de ce qu’il sait (les perceptions du contrôle comportemental).
Ces deux principales approches restent assez proches. En effet, les attitudes associées au
comportement sont souvent comparées au concept de désirabilité perçue de Shapero et Sokol
(1982). Les normes subjectives traduisant la pression sociale concernant le devenir
entrepreneurial de l’individu, peuvent être comparées à la désirabilité perçue. Alors que, les
perceptions du contrôle comportemental renvoient au concept de faisabilité perçue de Shapero
et Sokol (1982). Ces deux modèles sont parfois confondus.
On présentera une synthèse des différentes recherches menées en entrepreneuriat qui ont
démontré la validité des deux modèles pour l’acte d’intention entrepreneuriale.
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Dans cet article, en nous basant sur le modèle de Ajzen, nous considérons une vision
multidimensionnelle des construits qui sont les attitudes associées au comportement, les
normes subjectives et les perceptions du contrôle comportemental. L’utilisation d’une mesure
décomposée permet de mieux mettre en évidence les facteurs spécifiques qui influencent
l’intention entrepreneuriale. Dans la littérature, il existe différentes façons de décliner ces
concepts. L’approche multidimensionnelle du modèle de l’intention suggère l’utilisation des
équations structurelles (pas souvent utilisée dans la littérature de l’intention entrepreneuriale).
Toutes les hypothèses ont été testées suivant la technique des équations structurelles. La
fonction d’ajustement au maximum de vraisemblance a été employée. La démarche suivie,
préconisée par Anderson et Gerbing (1988), est structurée en deux étapes. Dans un premier
temps, les instruments de mesure des construits ont été évalués en étudiant la fiabilité et la
validité des échelles. Dans un second temps, les relations ont été testées.
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