Sur le rivage

Transcription

Sur le rivage
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JAN RIER
FÉV
2015
ÉDITIONS
RIVAGES
LITTÉRATURE/NOIR
ESSAIS/POCHE
015
2
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JANVIER-FE
SOMMAIR
LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Rafael CHIRBES - Sur le rivage
Traduit de l’espagnol par Denise Laroutis
Bernard MALAMUD - Le Meilleur
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Josée Kamoun
LITTÉRATURE FRANÇAISE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Miguel BONNEFOY - Le voyage d’Octavio • PREMIER ROMAN
Alexandre CIVICO - La terre sous les ongles • PREMIER ROMAN
Hadrien LAROCHE - Qui va là !
RIVAGES/THRILLER
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Pascal DESSAINT - Le Chemin s’arrêtera là
Emily ST. JOHN MANDEL - Les Variations Sebastian
Traduit de l’anglais (Canada) par Gérard de Chergé
James Lee BURKE - Dieux de la pluie
Traduit l’anglais (États-Unis) par Christophe Mercier
RIVAGES/ROUGE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Dylan JONES - L’Ovni Bowie.
La flamboyante épopée de Ziggy Stardust and the Spiders from Mars
Traduit de l’anglais par Émilien Bernard
RIVAGES/POCHE
RIVAGES/NOIR
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Luca POLDELMENGO - L’Homme noir • INÉDIT
Traduit de l’italien par Patrick Vighetti
Elmore LEONARD - Raylan
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Bondil
Tobie NATHAN - Les Nuits de Patience
James SALLIS - Le Tueur se meurt
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Christophe Mercier et Jeanne Guyon
Emily ST. JOHN MANDEL - On ne joue pas avec la mort
Traduit de l’anglais (Canada) par Gérard de Chergé
Daniel WOODRELL - Manuel du hors-la-loi
Nouvelles traduites de l’anglais (États-Unis) par Isabelle Maillet
LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
22
Rafael CHIRBES - Crémation
Traduit de l’espagnol par Denise Laroutis
Bernard MALAMUD - L’Homme de Kiev
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Solange et Georges de Lalène.
Préface de Jonathan Safran Foer
PETITE BIBLIOTHÈQUE
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MADAME DE SABLÉ - Maximes
Précédées d’un essai de George Eliot, La Femme en France. Traduit de l’anglais par Laurent Folliot.
Présentées par Sylvie Robic.
Arthur SCHOPENHAUER - L’Art de se connaître soi-même
Traduit de l’allemand par Laurent Ferec.
Préface de Franco Volpi
Filippo Tommaso MARINETTI - Contre Venise passéiste. Et autres textes
Traduit de l’italien par Pierre Musitelli.
Préface de Maxime Rovere
Simone WEIL - Écrits sur l’Allemagne. 1932-1933
Préface de Valérie Gérard
RÉÉDITIONS – RIVAGES POCHE / PETITE BIBLIOTHÈQUE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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PLUTARQUE - Comment tirer profit de ses ennemis
Traduit du grec et présenté par Pierre Maréchaux
Adolf LOOS - Ornement et crime
Traduit de l’allemand et présenté par Sabine Cornille et Philippe Ivernel
RÉÉDITIONS – RIVAGES POCHE / LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
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Elizabeth TAYLOR - Angel
Traduit de l’anglais par Tina Jolas.
Préface de Diane de Margerie
Elizabeth TAYLOR - Mrs Palfrey, Hôtel Claremont
Traduit de l’anglais par Nicole Tisserand
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Rafael CHIRBES
Sur le rivage
Traduit de l’espagnol par Denise Laroutis
« Une magistrale anatomie de
la chute. »
Frankfurter Allgemeine Zeitung
S
ur le rivage démarre comme un thriller : deux
cadavres sont découverts à Olba. Ces morts
mystérieuses vont agir tel un révélateur sur la
population de la ville. Parmi les habitants du coin, on croise Esteban, menuisier en
faillite. Son père ne parvient plus à se laver ou à manger seul, et il passe son temps
devant la télévision, attendant que son fils vienne le délivrer du silence. On croise
aussi Ahmed et Rachid, immigrés installés en Espagne pour trouver du travail,
contraints à la débrouille depuis qu’il n’y a plus d’emplois sur les chantiers.
Le monde en lambeaux dépeint par Chirbes cède à toutes les tentations : la religion, la violence, ou la résignation. Comme DeLillo dans Outremonde, c’est un pays
entier que Chirbes convoque sur la scène du roman. D’un personnage à l’autre,
d’une génération à l’autre, se dessine l’Espagne d’aujourd’hui et, au-delà, l’Europe
du xxie siècle.
R
afael Chirbes est né dans la province de Valence, en 1949. Après des études
d’histoire à Madrid, il décide de se tourner vers le journalisme et la critique littéraire. Son œuvre est traduite dans le monde entier et il est l’un des auteurs hispanophones les plus respectés de notre époque, comme Javier Marías, découvert lui
aussi par Rivages. Il a publié une dizaine de livres dont Tableau de chasse (1998),
Les Vieux Amis (2006) ou Crémation (sortie simultanée en Rivages poche.) Bestseller en Espagne et en Allemagne, Sur le rivage a reçu de multiples récompenses,
dont le prestigieux Premio de la Critica.
Rafael Chirbes sera en France
du 8 au 10 décembre
pour présenter Sur le rivage
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LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
« C’est le meilleur roman espagnol de notre époque, et l’une des trois ou quatre
œuvres majeures du siècle, à n’en pas douter. »
El País
« Sur le rivage impressionne car la critique sociale et le portrait psychologique
des personnages visent juste, sans préjugés ou manichéisme. Au-delà d’un
roman sur la crise, le nouveau livre de Rafael Chirbes aborde tous les aspects
d’une époque en plein désarroi : la globalisation commerciale, la tyrannie de la
communication – symptômes d’une modernité aride et d’un présent déshumanisé. Un roman nécessaire. »
Jesús Ferrer, La Razón
EXTRAIT :
« La lumière devient plus fluette, une fragile lumière
d’hiver qui dore tout ce qu’elle touche. L’après-midi
offre de la douceur : la surface de l’eau, les roseaux,
les lointains palmiers, les immeubles qu’il arrive à
voir encore plus loin, tout se teint d’or peu à peu :
jusqu’à la ligne de la mer qu’il contemple s’il grimpe
sur une des dunes et qui cesse d’être d’un bleu
intense et prend ces irisations miellées. Il allume
une cigarette pour faire taire sa faim. Il décide de
profiter du temps qui lui reste jusqu’au retour de
son ami et, quand il a fini de fumer sa cigarette,
rejoint le coin d’étang où il a laissé sa canne bien
calée entre des pierres, lance le filet qu’il porte
attaché à la taille et contemple le miroir d’eau
sur lequel les insectes, de leurs fines pattes, tracent des dessins géométriques.
Son panier contient deux loches de taille moyenne et une tanche plutôt petite. La
journée n’est pas mauvaise. Et son dîner de ce soir – réglé.
Alors qu’il se penche pour relancer son filet, des aboiements et des grognements
viennent capter son attention : à quelques mètres de l’endroit où il se trouve, deux
chiens se battent pour un bout de barbaque. Ils s’aboient après. […] Ahmed, qui
regardait avec curiosité le bout de barbaque, le regarde en cet instant avec une
horreur croissante, car il s’est rendu compte que la masse noirâtre pour laquelle ils
se battent présente des formes reconnaissables : bien que noircie par la pourriture
et décharnée par endroits, il s’agit d’une main humaine. La curiosité le pousse à
regarder encore, en dominant sa répugnance, son épouvante qui tire son regard
de l’autre côté. Ahmed veut, à la fois, voir et ne pas voir ; à la fois, savoir et ne pas
savoir. »
En librairie le 7 janvier 2015
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Bernard MALAMUD
Le Meilleur
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Josée Kamoun
tient qu’à lui. »
Philip Roth
« La langue de Malamud n’appar
D
ans le train qui le conduit vers Chicago, et une prometteuse carrière de joueur
de baseball, Roy Hobbs croise Harriet Bird. Créature séduisante, elle interrompt
brutalement ses rêves de gloire, telle une héroïne vénéneuse de David Goodis.
Quinze ans plus tard, Roy accomplit néanmoins sa destinée. Il devient une star,
pulvérise tous les records, attire les foules et les médias. Le pays entier écrit sa
légende. Pourtant, l’american dream s’enraye, suivant sa logique profonde : celle de
la réussite spectaculaire qui annonce la chute.
Classique de la littérature américaine, Le Meilleur a inspiré de grands auteurs
comme Don DeLillo ou Michael Chabon. Publié en 1952, ce roman de Bernard
Malamud est traduit pour la première fois en français.
F
ils d’immigrés juifs né aux États-Unis, Bernard Malamud (1914-1986) fut romancier et nouvelliste. Couvert de récompenses, dont le National Book Award et le
prix Pulitzer, il a su créer une alchimie unique entre le roman russe et l’humour
de Brooklyn. Outre-Atlantique, il fait partie du cercle très fermé de la Library of
America – la Pléiade américaine – aux côtés de John Cheever, Ernest Hemingway
ou Raymond Carver. En France, il fut publié par différents éditeurs (Gallimard,
Le Seuil, etc.), lu par de nombreux lecteurs, puis tomba dans l’oubli.
Aujourd’hui, la parution chez Rivages de ce roman ouvre un chapitre inédit de son
histoire éditoriale. À cette découverte s’ajoute une nouvelle édition en poche de
L’Homme de Kiev (Rivages poche n° 834, voir page 22). Dans les années à venir,
c’est toute l’œuvre d’un auteur majeur que nous ferons revivre, en republiant deux
romans magnifiques : Le Commis et La Vie multiple de Michael D.
« Malamud manie l’ironie en virtuose, tout en refusant les facilités du cynisme
et du détachement froid. Ses romans, empreints d’humanité, sont toujours
traversés par une fragilité sous-jacente. »
The New York Times
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LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
EXTRAIT :
« « Hôtel Stevens ? » demanda Roy, et sans
répondre, le chauffeur démarra en trombe avant
même qu’il se soit assis convenablement, il grilla
un feu rouge et fit détaler un infirme qui traversait
une rue déserte. Ils roulèrent des kilomètres dans
cette jungle urbaine infestée d’ombres entre les
réverbères.
Il avait vu des photos en relief de Chicago ; c’était
une fourmilière de pierres entassées les unes sur
les autres, un gigantesque damier de rues qui
s’étendaient sur des kilomètres, sans beaucoup
d’espaces vides, sinon les voies ferrées, les hangars
et la berge d’un lac battu par les vents.
« Qu’est-ce que je suis venu faire ici », marmonnait
Roy, en proie au mal du pays.
Le taxi s’engagea dans Michigan Avenue, et Roy découvrit le lac, ainsi qu’un
immeuble éclairé de blanc dressé comme un clocher dans le ciel, et puis, avant
d’avoir compris ce qui lui arrivait, il se retrouva planté devant l’hôtel (Bon Dieu qu’il
était grand), énorme forteresse à quatre corps de bâtiments.
[…]
Son cagibi du dix-septième étage était propre et intime. Alors, après qu’il eut rangé
toutes ses affaires dans la penderie, sa nervosité le quitta. La fenêtre, une fois
ouverte, laissa entrer la brise du lac. À ses pieds scintillaient les lumières de la ville.
Il ne s’était jamais trouvé aussi haut de sa vie, sauf un soir ou deux en montagne.
La cité à ses pieds, il eut l’impression que les écrous qui vissaient ses genoux, ses
poignets et son cou s’étaient desserrés, et qu’il avait gagné en stature. Ici, perché
si haut, la terre découpée en petits carrés, il ne doutait plus qu’il irait les trouver
demain, et qu’il les épaterait par sa détente foudroyante, et qu’ils le reconnaîtraient
pour le magnifique lanceur qu’il était. »
En librairie le 4 février 2015
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Premier roman
Miguel BONNEFOY
Le voyage d’Octavio
Un premier roman incroyablement maîtrisé,
au style riche et foisonnant.
Le voyage d’Octavio est celui d’un analphabète
vénézuélien qui, à travers d’épiques tribulations,
va se réapproprier son passé et celui de son pays. Le destin voudra qu’il tombe
amoureux de Venezuela, une comédienne de Maracaibo, qui lui apprend l’écriture.
Mais la bande de brigands « chevaleresques », menée par Rutilio Alberto Guerra,
pour laquelle il travaille, organisera un cambriolage précisément au domicile de sa
bien-aimée. Avant que ne débute un grand voyage dans le pays qui porte son nom.
Octavio va alors mettre ses pas dans ceux de saint Christophe, dans ceux d’un hôte
mystérieux, dans ceux d’un peuple qu’il ignore.
Car cette rencontre déchirante entre un homme et un pays, racontée ici dans la
langue simple des premiers récits, est d’abord une initiation allégorique et amoureuse, dont l’univers luxuriant n’est pas sans faire songer à ceux de Gabriel García
Márquez ou d’Alejo Carpentier.
L
auréat du prix du Jeune Écrivain de langue française en 2013 pour sa nouvelle
Icare, Miguel Bonnefoy est de nationalité vénézuélienne. Il vit actuellement à
Paris. Le voyage d’Octavio est son premier roman.
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LITTÉRATURE FRANÇAISE
EXTRAIT :
« Dans le port de La Guaira, le 20 août 1908, un
bateau en provenance de La Trinidad jeta l’ancre
sur les côtes vénézuéliennes sans soupçonner qu’il
y jetait aussi une peste qui devait mettre un demisiècle à quitter le pays. Les premiers cas se présentèrent sur le littoral, parmi les vendeurs de pagres
et les marchands de cochenille. Puis suivirent les
mendiants et les marins qui, aux portes des églises
comme aux portes des tavernes, éloignaient à
force de prières les misères et les naufrages. Après
une semaine, le pavillon de quarantaine fut hissé
et on décréta qu’il s’agissait d’une épidémie nationale. La deuxième semaine, les autorités ouvrirent
la chasse aux rats et on paya une pièce d’argent
pour chaque bête morte. La troisième semaine, on isola les malades pour faire des
prélèvements et on extirpa des ganglions aussi gros que des œufs. Il fallut peu de
temps pour voir les premiers feux dans les basses-cours et les fumées de soufre
sortir des cabanes. Au bout d’un mois, lorsque la maladie approcha les portes de la
capitale, on sortit en grande procession le premier saint en bois.
Des fidèles bloquèrent les ruelles d’un village aux alentours de Caracas. Ils portèrent
sur des brancards d’argent, accompagnée de psaumes et de chansons, l’effigie
du Nazaréen de Saint-Paul vêtu d’un habit mauve brodé d’or, soutenue par des
mulâtres en direction des infirmeries. On ne distinguait presque pas le saint tant il
était couvert d’orchidées, une couronne d’épines sur la tête, entouré de cloches et
de symboles. Passant la tête aux portes, les gens voyaient ce cortège de femmes
et d’hommes qui ne cessait de grandir, rue après rue, au rythme des tambours
et des trompettes. On le faisait entrer sous le porche des maisons où des dames
en chemise sortaient en lui tendant les bras, le front en sueur, en murmurant des
paroles qui ressemblaient à des complaintes.
Parmi ces maisons, à la robe d’une montagne, il y avait celle d’un créole qui avait
planté contre sa haie un citronnier robuste, aussi vieux que lui, dont les fruits se
mêlaient au gui du feuillage. La procession s’était approchée. Le créole était sorti
avec un fusil à verrou et une grappe de cartouches sous l’aisselle.
« Je tue le premier qui franchit la haie », avait-il crié depuis la rambarde. « Et je
commencerai par celui que vous promenez. Nous allons voir si les saints ne
meurent pas. » »
En librairie le 7 janvier 2015
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LITTÉRATURE FRANÇAISE
Premier roman
Alexandre CIVICO
La terre sous les ongles
Un récit qui croise brillamment les thématiques romanesques : celles de l’exil et de
la mort, du voyage et du souvenir, du retour
douloureux au pays natal et de l’évacuation
expiatoire du passé familial.
A
u volant d’une voiture, un homme quitte Paris
et s’enfonce dans la nuit. Il prend l’autoroute,
traverse la France en direction de l’Espagne. Dans le coffre, un paquet cogne au
moindre virage. Au fil du voyage, de bars en aires d’autoroutes, lui reviennent en
mémoire l’arrivée de son père d’Andalousie pour travailler sur les chantiers parisiens, sa propre enfance dans un quartier pauvre de la capitale, empêtré dans
la langue hybride des fils d’immigrés. Au bout de son périple, Cadix, la ville des
origines, aussi bien géographiques que sociales, qu’il a voulu se réapproprier à
travers un ultime geste de liberté. La terre sous les ongles est un road-novel noir et
haletant, au style tendu et acéré, où la langue symbolise la domination. Un voyage
sans retour, ayant pour seules issues la violence et la mort.
A
lexandre Civico est éditeur et membre du collectif inculte. La terre sous les
ongles est son premier roman.
En librairie le 14 janvier 2015
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LITTÉRATURE FRANÇAISE
Hadrien LAROCHE
Qui va là !
Un texte bref et frappant qui traite avec
beaucoup de finesse et avec émotion les
ambiguïtés d’une relation amoureuse entre
des êtres déracinés et blessés, au passé
douloureux.
Trois personnages se rencontrent dans le cadre
cosmopolite d’une ville d’outre-Atlantique, Vancouver : une jeune artiste coréenne, fille d’une
teinturière de quartier, une vidéaste française et
un « visiting professor » à l’université Jacques Derrida de Hope, qui se prénomme
Adrien. Tous sont exilés, fragiles, fantomatiques. Tous sont vivants et vont mourir.
Qui va là ! raconte l’histoire mystérieuse, aussi poignante qu’ambiguë, qui va se
nouer autour de ce trio amoureux promis à une fin tragique. Qui va là ! est un conte
fin et subtil, d’une mélancolie mêlée de cruelle ironie, qui aborde aussi, à travers le
cadre géographique et romanesque où évoluent ses protagonistes, la question de
la déconstruction des identités, ainsi que celle du déracinement dans un monde
soumis à la violence et à la prolifération des images.
H
adrien Laroche a publié des essais sur Jean Genet (Seuil), Marcel Duchamp
(Éd. du Regard, 2014) et Sade, et trois fictions : Les Orphelins (Allia, 2005),
Les Hérétiques (Flammarion, 2006) et La Restitution (Flammarion, 2009). Avec
Qui va là !, Hadrien Laroche confirme qu’il est l’un des écrivains les plus doués et les
plus originaux de sa génération.
En librairie le 4 février 2015
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RIVAGES/THRILLER
Pascal DESSAINT
Le Chemin s’arrêtera là
Un roman choral à la construction savante,
servi par une écriture, élégante et soignée.
S
ur une côte nordiste industrielle et fantomatique, sept personnages survivent au jour le
jour, poursuivis par un passé dont la noirceur ne les
empêche pas de faire preuve de courage. Mais qui
sont ces laissés-pour-compte de notre époque, qui
semblent camper dans un temps suspendu plutôt
que vivre comme tout un chacun ? Des êtres qui,
derrière l’apparence de normalité qu’ils essayent de préserver, ont été broyés ou
souillés, à l’image du pays qu’ils habitent, marqué par les stigmates d’une industrie
moribonde et d’une nature qui reprend ses droits, de plus en plus inquiétante.
O
riginaire du Nord, dont l’ambiance imprègne une partie de son œuvre, Pascal
Dessaint dépeint, dans un style poétique et plein d’humanité, la fragilité des
êtres et la confusion des sentiments, sur fond de questions sociales et environnementales. Au fil des romans, il crée un univers très personnel, qui a fait de lui une
voix majeure du polar français. Il a remporté de nombreux prix (Prix Mystère de la
critique 1997 et 2008, Grand Prix de littérature policière 2000, Prix du roman noir
français 2006). Il vit aujourd’hui à Toulouse.
En librairie le 11 février 2015
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RIVAGES/THRILLER
Emily
ST. JOHN MANDEL
Les Variations Sebastian
Traduit de l’anglais (Canada) par Gérard de Chergé
« Un hymne à l’innocence perdue (et peutêtre rêvée). » Washington Post
J
eune journaliste passionné par son métier, Gavin
Sasaki se rend en Floride pour y effectuer un
reportage. C’est aussi l’occasion de revoir sa sœur
Eilo qui y exerce le métier d’agent immobilier. La
jeune femme montre à son frère une photo qu’elle a prise dans une maison avant
saisie ; Gavin voit le visage d’une petite fille qui lui ressemble comme deux gouttes
d’eau. Il revoit aussi celui d’Anna Montgomery, son amour de lycée, disparue dix ans
plus tôt sans laisser de trace. L’enfant est-elle sa fille ? Qu’est devenue Anna ? La
réponse à ces angoissantes questions va conduire Gavin sur des chemins sombres
et périlleux, peuplés d’âmes tourmentées.
N
ée au Canada, Emily St. John Mandel commence à écrire dès son plus jeune âge.
Après des études de danse à Toronto, elle séjourne brièvement à Montréal, puis
s’installe aux États-Unis. Elle réside aujourd’hui à Brooklyn. Son quatrième roman,
Station Eleven (à paraître chez Rivages en 2016) est finaliste pour le National Book
Award.
En librairie le 18 février 2015
15
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RIVAGES/THRILLER
James Lee BURKE
Dieux de la pluie
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Christophe Mercier
,
« Le Prêcheur est peut-être fou
”
mais c’est l’un des “méchants
de Burke les plus inspirés. »
The New York Times
À
plus de soixante-dix ans, devenu shérif d’une
petite ville du Texas, Hackberry Holland essaye
d’oublier la guerre de Corée, l’alcool et son épouse défunte lorsque neuf cadavres
de femmes, immigrées clandestines, sont découverts enterrés derrière une église.
Avec son adjointe Pam Tibbs, il entreprend de démêler les fils de cette affaire
compliquée, alors qu’un vétéran d’Irak tente d’échapper à des criminels qui veulent
sa peau. Parmi eux, un tueur à gages fanatique surnommé « le Prêcheur », habité
d’un haut sens moral, et qui ne cesse de surprendre…
Trente-huit ans après Déposer glaive et bouclier, Burke renoue avec le personnage
de Hackberry Holland.
A
uteur de plus de trente romans et recueils de nouvelles, James Lee Burke a
remporté, parmi bien d’autres récompenses, l’Edgar, le Crime Novel of the Year,
le Prix Mystère de la critique, le Grand Prix de littérature policière, et a été nommé
Grandmaster par les Mystery Writers of America en 2009. Trois de ses romans ont
été adaptés au cinéma, dont Dans la brume électrique par Bertrand Tavernier.
En librairie le 7 janvier 2015
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RIVAGES/ROUGE
Dylan JONES
L’Ovni Bowie
La flamboyante épopée de Ziggy Stardust and
the Spiders from Mars
Traduit de l’anglais par Émilien Bernard
C
e livre parle de quatre petites minutes. Quatre
petites minutes qui ont secoué le monde…
6 juillet 1972 : David Bowie débarque sur le plateau
télé de The Top of the Pops pour présenter le premier
single de son nouvel album, The Rise and Fall of
Ziggy Stardust and the Spiders from Mars. Un choc !
Moulé dans une combinaison multicolore aux reflets fluos, chaussé de bottines
rouge cerise, David Bowie, cheveux orange de feu, une guitare acoustique d’un bleu
éclatant en bandoulière, bouscule tous les codes de l’époque pour apparaître en
flamboyant alien, glamour et décadent, sur les notes d’un hymne venu d’ailleurs,
Starman. Le mythe Ziggy est né. En quatre minutes historiques, David Bowie donne
subitement de nouvelles couleurs à la pop, à la mode, à l’Angleterre et très bientôt
au monde, dont il devient l’une des plus immenses stars.
Loin d’être une biographie complète et exhaustive de la star, ce livre, truffé d’anecdotes parfois inédites, se focalise sur ce moment crucial de la carrière de David
Bowie, et replace cette véritable « révolution musicale » dans le contexte culturel,
politique et social de l’époque.
D
ylan Jones a travaillé pour The Face, Arena, The Observer et The Sunday Times
et a rencontré de nombreuses fois David Bowie au fil de sa carrière. Auteur de
plusieurs livres sur la musique, il est aujourd’hui le rédacteur en chef de l’édition
anglaise de GQ.
En librairie le 18 février 2015
17
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RIVAGES/POCHE
RIVAGES/NOIR
Luca POLDELMENGO
Inédit
L’Homme noir
Traduit de l’italien par Patrick Vighetti
F
abiana, directrice d’un hôtel à Rome, roule en scooter sur une route de
campagne lorsqu’elle est heurtée de plein fouet par une Punto conduite
par un dénommé Filippo, manifestement en état d’ivresse. L’accident se
produit sous les yeux d’Alida, une enfant Rom de 10 ans. Il se trouve que Fabiana était la sœur
de Marco, inspecteur de police sans gloire qui rêve de fuir le monde pour l’île de Pâques. Désireux de prouver à son père, haut placé dans la hiérarchie policière, qu’il est capable de faire la
lumière sur ce qui se révèle être un crime, Marco mène l’enquête...
L
uca Poldelmengo est un jeune écrivain et scénariste né à Rome en 1973. Il a déjà publié un
premier roman, Le Salaire de la haine, remarqué pour l’originalité de sa construction.
RIVAGES/NOIR NO 981
En librairie le 11 février 2015
Elmore LEONARD
Raylan
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Bondil
Le héros de la série Justified.
D
ealers à l’intelligence limitée, les frères Crowe décident d’élargir leurs
activités au trafic d’organes, mais une éminence grise semble se dissimuler derrière ce projet un peu trop complexe pour eux. Le patriarche du clan Crowe, lui, a
maille à partir avec une entreprise minière qui convoite sa montagne. Il y a aussi une jeune
fugueuse as du poker et trois strip-teaseuses qui braquent des banques. Face à tout ce petit
monde, le super marshal Raylan Givens s’apprête à faire parler la poudre. Mais il se retrouve
nu dans une baignoire, en compagnie d’une jolie infirmière prête à prendre livraison de ses
reins…
E
lmore Leonard (1925-2013) a exercé une influence profonde sur deux générations d’écrivains et de scénaristes américains. Des westerns aux romans policiers, ses livres ont fait
l’objet de nombreuses adaptations pour le grand écran et la télévision.
RIVAGES/NOIR NO 977
En librairie le 14 janvier 2015
19
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RIVAGES/NOIR
Tobie NATHAN
Les Nuits de Patience
« Ce thriller est passionnant quand la magie et la logique font
jeu égal. » Ouest France
V
enue en France poursuivre des études mais chassée par sa famille,
la jeune Guinéenne Patience est confiée au psychologue Ernesto
Sanchez, à qui elle avoue qu’elle « sort la nuit et mange les gens ». Comment croire une chose
pareille ? Religieux, exorcistes, politiciens, simples villageois ou migrants, autant de gens pour
qui la sorcellerie n’a pourtant rien d’une vague superstition folklorique.
A
uteur du célèbre Saraka Bo (1993, adapté au cinéma en 1996 par Denis Amar, avec Richard
Bohringer et Yvan Attal), Tobie Nathan est diplomate, universitaire et ethnopsychiatre. Sa
méthode de recherche, fondée sur l’étude des particularités culturelles pour comprendre les
troubles psychiatriques, a fait le tour du monde. Il a reçu le Prix Fémina essai pour Ethnoroman (2012), qui retrace son expérience.
RIVAGES/NOIR NO 978
En librairie le 14 janvier 2015
James SALLIS
Le Tueur se meurt
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Christophe Mercier et Jeanne Guyon
Grand Prix de littérature policière 2013
À
Phoenix, Arizona, un tueur à gages en fin de vie traque celui qui a tiré à
sa place sur l’homme qu’il devait abattre. Avec son coéquipier Graves,
le policier Sayles enquête sur le meurtre avorté. Quant à Jimmie, jeune garçon d’une dizaine
d’années, il a tout simplement été abandonné par ses parents et tente de survivre seul grâce
au commerce sur Internet. Dans cette ville de science-fiction qu’est Phoenix, les trois personnages vont se trouver réunis par les circonstances, la communication sur la Toile et… leurs
rêves qui se mêlent à leur quotidien de manière troublante.
U
niversitaire, enseignant, critique littéraire, James Sallis est l’une des voix importantes et
respectées de la littérature américaine. Passionné par la musique du sud américain, il
pratique lui-même la musique avec son groupe Three-Legged Dog. Il est l’auteur du célèbre
Drive.
RIVAGES/NOIR NO 979
En librairie le 14 janvier 2015
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RIVAGES/NOIR
Emily ST. JOHN MANDEL
On ne joue pas avec la mort
Traduit de l’anglais (Canada) par Gérard de Chergé
Prix Mystère de la critique 2014
« Le ton décalé, la mélancolie presque métaphysique, le style
bouleversant de ce livre à part sidèrent. » Le Monde
C
adre dans une société new-yorkaise, Anton a enfin concrétisé son projet de mariage avec
Sophie, violoniste fantasque. Mais la lune de miel sur l’île d’Ischia tourne court quand
Anton annonce à son épouse qu’il ne rentrera pas aux États-Unis avec elle. Sous son apparente normalité, l’existence d’Anton cache bien des zones troubles. Est-il bien celui qu’il
prétend être ? Anton a une curieuse famille et en particulier une cousine qui joue à des jeux
très dangereux. Mais on ne joue pas avec la mort. Anton, qui attend sur son île la venue d’un
messager, va s’en apercevoir…
N
ée au Canada, Emily St. John Mandel commence à écrire dès son plus jeune âge. Après
des études de danse à Toronto, elle séjourne brièvement à Montréal puis s’installe aux
États-Unis. Elle réside aujourd’hui à Brooklyn.
Daniel WOODRELL
Manuel du hors-la-loi
Nouvelles traduites de l’anglais (États-Unis) par Isabelle Maillet
« En seulement quelques pages d’une remarquable sécheresse
de ton, Woodrell n’a pas son pareil pour plaquer son décor
terreux et composer des portraits de personnages originaux,
dépassés par la notion de bien et de mal. Secouant. »
Baptiste Liger, L’Express
D
ans le rude pays des Ozarks, « tout en collines escarpées et fonds pierreux », les gens sont
condamnés à la pauvreté, en marge d’un monde qui les a oubliés. Alors, devant l’absence
d’espoir et d’éducation, de contacts avec l’extérieur, il ne faut pas s’étonner si cette région
devient la terre de la folie. Tous les personnages qui peuplent les pages de ce recueil mènent
des combats perdus d’avance contre les autres, et aussi contre leurs propres démons. Mais
l’écriture âpre et belle de Woodrell leur redonne leur dignité d’êtres humains.
D
aniel Woodrell est né dans le Missouri, dans la région des Ozarks où il vit toujours. Il est
l’auteur de plusieurs romans dont Un hiver de glace, magnifiquement porté à l’écran par
la réalisatrice Debra Granik sous le titre Winter’s Bone.
Daniel Woodrell a reçu le prix du PEN Club américain entre autres distinctions littéraires.
Ellroy l’a salué comme le chantre du « rural noir ».
RIVAGES/NOIR NOS 980 ET 982
En librairie le 11 février 2015
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RIVAGES POCHE/LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
Rafael CHIRBES
Crémation
Traduit de l’espagnol par Denise Laroutis
« Je voulais autopsier l’état de notre âme au commencement du
xxie siècle », dit Chirbes pour résumer le roman.
M
atias est allongé sur un drap. Mort. Dehors la chaleur règne sur Misent, ville balnéaire
d’Espagne. La mort de ce fils de famille, militant de gauche recyclé dans le bio, est un
coup de tonnerre. Ses proches s’agitent. Notamment son frère Ruben, brillant architecte
devenu un promoteur véreux, depuis toujours en conflit avec son frère, qu’il voyait comme
un révolutionnaire de salon. Autour d’eux, les femmes gravitent : la mère dure et cathédrale ;
la fille à la rébellion sans objet ; la nouvelle épouse fraîche et pragmatique. Et, pendant que
les passions s’expriment, le soleil écrase ce paysage hérissé où les malfrats de tous bords
règnent sans partage.
R
afael Chirbes est né en 1949 dans la province de Valence. Traduit dans une quinzaine de
langues, il est l’un des plus grands écrivains de notre époque.
Bernard MALAMUD
L’Homme de Kiev
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Solange et Georges de Lalène
Préface de Jonathan Safran Foer
Y
akov est un homme ordinaire, ni tout à fait bon, ni corrompu par tous les
vices. Dans la Russie de Nicolas II, Yakov est d’abord un Juif. Lorsqu’un
enfant est retrouvé assassiné sauvagement, il devient le coupable idéal. L’Homme de Kiev,
recrée l’Europe des tsars, ravagée par les superstitions et obsédée par la peur de l’étranger.
Grand succès dès sa parution en 1966, ce texte est un récit édifiant : Bernard Malamud nous
montre les origines du mal, le racisme s’infiltrant dans toutes les couches de la société, avant
l’avènement du nazisme. Mais L’Homme de Kiev n’est pas qu’une fable politique, c’est surtout
un puissant roman sur la condition humaine, un magistral huis-clos kafkaïen, au-delà des
aléas de l’Histoire.
B
ernard Malamud (1914-1986) est l’un des maîtres du roman américain. Il a publié une
dizaine de livres, dont Le Meilleur (Rivages, 2015). L’Homme de Kiev a reçu le Prix Pulitzer
et le National Book Award en 1967.
RIVAGES POCHE/LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE NOS 828 ET 834
En librairie le 28 janvier 2015
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RIVAGES POCHE/PETITE BIBLIOTHÈQUE
MADAME DE SABLÉ
Maximes
Précédées d’un essai de George Eliot, La Femme en France. Traduit de l’anglais par
Laurent Folliot
Présentées par Sylvie Robic
D
ans son salon, aussi réputé pour le raffinement de ses soupers que
pour le jugement très sûr de la maîtresse de maison, se met en place,
au début des années 1660, un jeu intellectuel étonnant autour de la forme littéraire de la
« sentence ». Le salon de Madame de Sablé devient à ce moment une sorte de laboratoire
d’écriture sentencieuse sur la nature humaine, d’où naissent les Maximes de La Rochefoucauld, dans la constitution desquelles elle joua un rôle essentiel. Plutôt que d’ironie spectaculairement acérée, comme chez son illustre ami, son style à elle est fait de moquerie fine, où
le piquant du trait conserve l’urbanité naturelle, et comme sans effort, d’une conversation.
M
adame de Sablé (1599-1678) est l’archétype de ces femmes en vue dans l’entourage
desquelles se réunissent, au xviie siècle, des sociétés choisies, des salons féminins. À
partir des années 1650, devenue veuve et installée à proximité du couvent parisien de PortRoyal, elle ouvre un salon littéraire d’où sortira le genre littéraire des maximes.
Arthur SCHOPENHAUER
L’Art de se connaître soi-même
Traduit de l’allemand par Laurent Ferec
Préface de Franco Volpi
Cet écrit autobiographique de Schopenhauer se compose de
30 feuillets rassemblés dans un « cahier secret », sorte de
journal intime tendant à la maxime, dont la publication fit l’objet d’une polémique à la disparition du philosophe.
P
lus qu’une réflexion générale sur la nécessité et la façon de se connaître, L’Art de se
connaître soi-même reste centré sur la personne d’un auteur au pessimisme revendiqué,
vécu au quotidien. Il justifie son éloignement du monde par la mission intellectuelle au service
de la vérité dont il s’est senti tôt investi. Renonçant à se servir soi-même, il s’attache pour le
bien de l’humanité à se détacher du monde. Ce texte est un bel exemple de regard ironique
porté sur soi-même.
A
rthur Schopenhauer (1788-1860) est issu d’une riche famille de banquiers. Il vit en célibataire, sans responsabilité sociale, enclin à la mélancolie et au cynisme. Il expose sa philosophie pessimiste, très tôt élaborée, dans son ouvrage majeur Le Monde comme volonté et
représentation (1819).
RIVAGES POCHE/PETITE BIBLIOTHÈQUE NOS 829 ET 830
En librairie le 28 janvier 2015
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RIVAGES POCHE/PETITE BIBLIOTHÈQUE
Filippo Tommaso MARINETTI
Contre Venise passéiste
Et autres textes
Traduit de l’italien par Pierre Musitelli
Préface de Maxime Rovere
C
omme l’énergie qui fait les bombes peut aussi faire rouler les trains,
la vigueur de Marinetti, locomotive du futurisme, illumine ses textes
d’étincelles électriques. Hostile aux souvenirs de pacotilles semblables à des antiquités
de plâtre, l’initiateur du futurisme appelle à une résistance esthétique. « Tuons le clair de
Lune !! », son mot d’ordre le plus célèbre n’est encore que le premier d’un cycle de textes
courts qui définissent une esthétique qui touche à tous les domaines – la nature, les mœurs,
et naturellement les arts. Contre Venise, Contre le mariage, Ce déplorable Ruskin – le poète
s’attaque avec un courage endiablé à tout ce qui sent la passivité, la normalisation, la poussière. Aujourd’hui, ces mots résonnent comme un appel au réveil.
N
é en 1876, Filippo Tommaso Marinetti est un écrivain et poète italien, initiateur du mouvement futuriste où la vitesse, la machine, la guerre et l’héroïsme sont les mots d’ordre. En
janvier 1909, il publie dans Le Figaro son célèbre Manifeste du futurisme, premier véritable
mouvement d’avant-garde artistique qui marquera le xxe siècle.
Simone WEIL
Écrits sur l’Allemagne. 1932-1933
Préface de Valérie Gérard
À
l’été 1932, Simone Weil se rend en Allemagne pour observer la situation politique et sociale en une période prérévolutionnaire cruciale.
Elle y consacre quatre articles publiés dans diverses revues. Ces textes
sont des témoignages sur cette conjoncture historique critique, mais aussi l’occasion d’une
compréhension de ce que c’est, pour un pays, qu’être en crise – sur la manière dont la crise
contraint toute une population à vivre une vie déterminée par la situation politique. La question qui guide Simone Weil dans son étude de la conjoncture allemande du début des années
1930 est : « La révolution est-elle possible en Allemagne ? »
Un cinquième article clôt ce corpus, qui revient sur les échecs des révolutions pour penser ce
qu’il peut rester, à partir de là, d’espoir ou de courage politique.
L
a philosophe, Simone Weil (1909-1943) lutta contre la montée du fascisme en Europe.
Sa vie et son œuvre révèlent son mysticisme chrétien (La Pesanteur et la Grâce) et son
ardente recherche de justice sociale (La Condition ouvrière).
RIVAGES POCHE/PETITE BIBLIOTHÈQUE NOS 832 ET 833
En librairie le 25 février 2015
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RÉÉDITIONS - RIVAGES POCHE/PETITE BIBLIOTHÈQUE
PLUTARQUE
Comment tirer profit de ses ennemis
Traduit du grec et présenté par Pierre Maréchaux
E
n brillant causeur Plutarque manie la plaisanterie, l’anecdote, le mythe, dans son discours
érudit sur la flatterie. En fin stratège, il dévoile tous les artifices des flagorneries, enseigne
à se méfier des éloges sucrés, de la fausse franchise et des amitiés hypocrites. Conclusion : il
faut accorder plus de crédit à ses ennemis qu’à ses proches. Le reproche est plus fécond que
la flatterie. Rédigé aux environs de l’an 100, ce bref traité a gardé toute son actualité, preuve
de sa justesse et de sa rigueur.
L
a figure de Plutarque (66-120 apr. J.-C.), célébrée par Montaigne et Rousseau, apparaît
comme l’une des plus attachantes de l’Antiquité tardive. Nourri de platonisme et de stoïcisme, il est l’auteur des Moralia, grande synthèse sur la morale antique.
Adolf LOOS
Ornement et crime
Traduit de l’allemand et présenté par Sabine Cornille et Philippe Ivernel
C
et ensemble de textes est structuré autour de Ornement et crime, un
essai célèbre de 1908 qui contient la philosophie esthétique de celui
qui se vantait d’avoir « libéré l’humanité de l’ornement superflu » privilégiant la qualité du matériau, la simplicité de la forme et la fonction de l’édifice. Il est composé
de courts essais et articles qui rappellent les principes et le combat d’Adolf Loos, le Robespierre de l’architecture, considéré comme le précurseur de l’architecture moderne.
A
rrivé à Vienne à l’âge de 26 ans, Adolf Loos (1870-1933) fut un esprit révolutionnaire,
adepte de la table rase, énergiquement hostile à tout ce qui relevait de l’académisme
ambiant, en particulier celui de la Sécession.
RÉÉDITION – RIVAGES POCHE/PETITE BIBLIOTHÈQUE NOS 103 ET 412
En librairie le 25 février 2015
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RÉÉDITIONS - RIVAGES POCHE/LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE
Elizabeth TAYLOR
Angel
Traduit de l’anglais par Tina Jolas
Préface de Diane de Margerie
E
n quelques mois, Angel Deverell passe du statut de jeune fille sage à
celui d’icône de la littérature à l’eau de rose. Elle peut enfin, grâce au
succès de ses livres, donner libre cours à ses rêves de grandeur, s’affranchir de son milieu
d’origine et vivre la vie qu’elle a toujours cru mériter. Mais la réalité n’est pas clémente avec
notre rêveuse : son mari la trompe, sa gloire s’érode et elle finit seule, entourée de ses chats.
Mrs Palfrey, Hôtel Claremont
Traduit de l’anglais par Nicole Tisserand
P
ublié en 1971 en Angleterre et sélectionné pour le Booker Prize, Mrs Palfrey, Hôtel
Claremont fut salué par la critique comme l’un des romans essentiels de cette romancière anglaise. Veuve, Mrs Palfrey s’installe dans un hôtel qui est en fait une résidence pour
personnes âgées. Chaque pensionnaire, afin de distraire la monotonie des menus et des
conversations, applique la stratégie du temps qui reste, et la drôlerie le dispute sans cesse
à l’émotion. Un jour, Mrs Palfrey rencontre Ludo, un jeune écrivain qu’elle fait passer pour
son petit-fils, et cette « aventure » qui bouleverse sa vie fera d’elle une vieille dame indigne,
délicieusement britannique.
E
lizabeth Taylor (1912-1975) est l’une des plus célèbres romancières anglaises du xxe siècle.
Elle a écrit plusieurs romans devenus des classiques comme Mrs Palfrey, Hôtel Claremont
ou encore La Belle Endormie, parus chez Rivages.
RÉÉDITION – RIVAGES POCHE/LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE NOS 41 ET 67
En librairie le 25 février 2015
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VIER
JAN RIER
FÉV
2015
ÉDITIONS
RIVAGES
LITTÉRATURE/NOIR
ESSAIS/POCHE
ATTACHÉE DE PRESSE
Hind Boutaljante
01 44 41 39 72
[email protected]
ASSISTANTE - FESTIVALS-SALONS
Pauline Gauthier
01 44 41 39 76
[email protected]
[email protected]
SERVICE COMMERCIAL
Justine Goy
01 44 41 39 62
[email protected]
RELATIONS LIBRAIRES
Thierry Corvoisier
01 44 41 39 51
[email protected]
DROITS ÉTRANGERS ET DÉRIVÉS
Marie-Martine Serrano
01 44 41 39 74
[email protected]