Le suicide: pas une solution - Fédération des médecins résidents du

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Le suicide: pas une solution - Fédération des médecins résidents du
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Ontario et par Agence Directe TD Assurance inc. ailleurs au Canada. Notre adresse est le 50, place Crémazie, Montréal (Québec) H2P 1B6.
En raison des lois provinciales, notre programme d’assurance auto et véhicules récréatifs n’est pas offert en Colombie-Britannique, au Manitoba et en Saskatchewan.
*Moyenne basée sur la différence entre les primes des polices d’assurance auto et habitation actives au 31 juillet 2014 de nos clients du Québec qui font partie d’un groupe de professionnels ou de diplômés avec qui nous avons une entente et les
primes que ces clients auraient payées au même assureur s’ils n’avaient pas obtenu un tarif de groupe préférentiel et un rabais multiproduit. Ces économies ne sont pas garanties et peuvent varier selon le profil du client.
MD
Le logo TD et les autres marques de commerce TD sont la propriété de La Banque Toronto-Dominion.
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Le message du président / The President’s Message
4-7
Le suicide: pas une solution
8
Introduction
8
Le suicide chez les médecins... Quelques chiffres
8
Mon collègue va mal
11
Comment vont les médecins résidents?
12
Comme dirait Kundera
14
Un pas en avant
15
Témoignages
16-20
Actions et solutions
21
Le suicide c’est une mort évitable
22
Liste de ressources
24
Suicide: not a Solution
26
Introduction
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Suicide among doctors . . . Some figures
26
My colleague’s not doing so well
29
How are medical residents doing?
30
As Kundera would say
32
A step forward
33
Personal stories
34-38
Action and solutions
39
Suicide is an avoidable death
41
List of resources
42
CONSEIL DE DIRECTION 2014-2015
RÉDACTRICE EN CHEF :
Joseph Dahine, président
Julien du Tremblay, secrétaire
Maxime Dussault-Laurendeau, trésorier
Johanne Carrier
PERSONNEL
Diane Goulet Graphisme enr.
Jean Gouin, directeur général
Patrick Labelle, directeur des services administratifs
Patrice Savignac Dufour, directeur des affaires juridiques
Johanne Carrier, conseillère, communications et affaires publiques
Jocelyne Carrier, coordonnatrice aux affaires pédagogiques
Geneviève Coiteux, coordonnatrice, médecine familiale
Marilyn Gagnon-Huot, coordonnatrice aux effectifs médicaux
Marie-Anik Laplante, coordonnatrice aux affaires syndicales
Andréa Larivière, coordonnatrice, aide aux médecins résidents
Liliane Francoeur, adjointe à la direction générale et aux affaires juridiques
Anna Beaudry, technicienne à l'administration
Élise St-Pierre, technicienne à l'administration
Vicki Portelance, technicienne à l'administration
Louise Francoeur, commis à l'administration
Edyta Zaniewska, commis à l'administration
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CONCEPTION GRAPHIQUE, INFOGRAPHIE
ET PUBLICITÉ :
ISBN / ISSN :
Convention de la poste/Publication : 1484699
Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :
FÉDÉRATION DES MÉDECINS RÉSIDENTS DU QUÉBEC
510-630 rue Sherbrooke O, Montréal QC H3A 1E4
Téléphone : 514 282-0256 ou 1 800 465-0215
Télécopieur : 514 282-0471
Site Internet : www.fmrq.qc.ca – Courriel : [email protected]
ABONNEMENT ANNUEL : 20 $
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Réflexions sur le suicide en médecine
« Oui, des
actions collectives,
fédératives et
concertées peuvent
aider à atténuer le
problème
du suicide. »
La problématique du suicide en médecine a pris, ces derniers mois,
une ampleur sans précédent – et un caractère beaucoup plus personnel pour plusieurs d’entre nous – en raison de la médiatisation
du suicide d’une de nos collègues, la Dre Émilie Marchand. Dans la
tragédie, plusieurs résidents ont trouvé le courage de partager leurs
expériences, le stress qu’ils vivent, le poids des responsabilités traîné
tous les jours pendant des années et la difficulté à trouver de l’aide
parmi nos collègues. Ces témoignages ont fait le tour du monde. Ils
nous permettent de dresser un constat (que nous connaissions
malheureusement) : la détresse en résidence, mais également plus
tard en médecine, n’est pas qu’une suite de cas isolés.
Face à cette problématique, beaucoup se sentent impuissants.
Néanmoins, on ne le dira jamais assez, le suicide n’est jamais une
solution. Mais quelle est la solution au suicide?
Cette édition du Bulletin se penche sur le problème et vous propose
des lectures intéressantes. Encore une fois, l’équipe de rédaction se
distingue par des textes sensibles et pertinents sur un sujet complexe
et délicat.
En guise d’avant-propos, je vous propose la réflexion suivante. Oui,
des actions collectives, fédératives et concertées peuvent aider à
atténuer le problème. Nous en proposons et continuerons toujours
d’en proposer. Mais acceptons également le constat que le
problème ne sera éradiqué que lorsque chacun d’entre nous fera
preuve d’une plus grande tolérance à l’endroit de nos collègues qui
présentent des difficultés et que nous éviterons la stigmatisation
auprès de ceux qui doivent s’absenter pour des problèmes de santé
mentale lorsqu’ils reviennent en résidence. Car il sévit une certaine
culture d’hypocrisie en médecine. D’un côté, on offre d’aider un
collègue en difficulté, mais de l’autre, on pose un jugement sur sa
capacité à travailler comme les autres. Et pouf , on se fait coller une
étiquette de médecin faible. Ce qui est ridicule? C’est qu’on collerait
même cette étiquette à un résident qui a eu un bête accident de ski
et qui ne peut pas courir faire les consultations aux quatre coins de
l’hôpital aussi rapidement que s’il n’avait pas de béquilles…
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LE BULLETIN
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Si tous les résidents, lorsqu’ils deviennent patrons, s’appliquent à
continuer à épauler leurs collègues et à mettre en place des moyens
de contrer l’intimidation, il sera beaucoup plus facile pour ceux qui
souffrent d’aller chercher de l’aider sans craindre d’être jugés par
leurs pairs.
Entre-temps, continuons à parler ouvertement de la détresse chez les
résidents afin que le sujet ne redevienne jamais tabou et que la
mémoire des victimes, comme Émilie, ne soit jamais oubliée.
Joseph Dahine, MDCM, FRCPC – Président
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Thoughts on suicide in medicine
“Yes, collective,
Federation and
joint action can
help mitigate the
problem.”
The issue of suicide in medicine has assumed an unprecedented scale over the past few months – and a much more
personal character for many of us – owing to the media
coverage of the suicide of one of our colleagues, Dr Émilie
Marchand. In the tragedy, several residents found the courage to share their experiences, the stresses they are living
through, the burden of responsibility borne every day for
years, and the difficulty finding help from among our colleagues. These personal stories have gone viral. They allow
us to acknowledge something we unfortunately already knew:
distress in residency, but also later in medicine, is not just a
series of isolated cases.
In the face of this issue, many feel powerless. But it can never
be emphasized enough: suicide is never a solution. If not,
then what is the solution to suicide?
This issue of the Bulletin looks at this question, and offers you
some interesting reading. Once again, the editorial team has
excelled itself with sensitive, timely texts on a complex, delicate topic.
Before you start reading the articles, I offer you the following
thought: Yes, collective, Federation and joint action can help
mitigate the problem. We are already proposing, and will
continue to propose, such steps. But let us also accept the
observation that the problem will be eradicated only when
each one of us shows greater tolerance toward his colleagues
who present difficulties, and when we avoid stigmatizing
when they return to residency those who have to take time off
to deal with mental health problems. For there is a certain
abiding culture of hypocrisy in medicine. On the one hand
we offer to help a colleague in difficulty, while on the other
we make a judgment on his ability to work like others. And
there you are, the “weak doctor” label sticks.
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LE BULLETIN
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And you know what’s ridiculous? The same label would be
stuck to a resident who has a dumb skiing accident and
cannot run for consultations all over the hospital as quickly as
if he did not have to use crutches.
If all residents, when they become staff physicians, make a
point of continuing to support their colleagues and implementing means of fighting intimidation, it will be much easier
for those who are suffering to seek help without being afraid
of being judged by their peers.
In the meantime, let us continue to speak openly about distress among residents, so the topic is never again taboo and
so the memory of victims, such as Émilie, never fades.
Joseph Dahine, MDCM, FRCPC – President
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Le suicide :
pas une solution
Le suicide chez les
médecins…
Quelques chiffres
Introduction
Au cours des derniers mois, nous avons tous été soufflés par la
nouvelle du suicide d’une résidente qui a fait les manchettes des
journaux. Malheureusement, elle n’est pas la première qui décide de
mettre fin à sa souffrance de cette manière, ni la dernière. Mais, si
nous voulons gagner la bataille contre le suicide, nous devons nous en
donner les moyens. Nous devons identifier les façons de reconnaître
les symptômes de dépression et autres manifestations de détresse
psychologique chez nos collègues, afin de pouvoir intervenir en temps
opportun.
Dans les lignes qui suivent, les membres du Comité du bien-être des
médecins résidents de la Fédération des médecins résidents du Québec
vous proposent une série d’articles qui témoignent de ces signes, ainsi
que des témoignages, des entrevues et quelques chiffres sur la
dépression et le suicide répertoriés dans des articles scientifiques. Mais
surtout, vous y trouverez des pistes de solution pour prévenir le
suicide, des conseils pour intervenir auprès de collègues dont la
situation vous inquiète et une liste de ressources auxquelles vous ou
un collègue en détresse peut s’adresser.
Mais, juste avant d’introduire quelques statistiques sur la question,
nous aimerions partager avec vous la mission que s’est donnée
l’Association québécoise de prévention du suicide et qui reflète notre
souhait à tous, tant pour les médecins que pour toute la population :
Bâtir un Québec sans suicide.
1
Bright, R.P., and L. Krahn. “Depression and suicide among physicians.”
Current Psychiatry. April 2011, 16–30.
2
Fahrenkopf, A.M., et al. “Rates of medication errors among depressed and
burnt out residents: prospective cohort study.” BMJ. 2008; 336:488–91.
8
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Le suicide chez les médecins, et plus particulièrement chez les
médecins résidents, n’a pas fait l’objet de plusieurs études au fil du
temps. Dossier souvent tabou, il commence toutefois, comme la santé
et le bien-être des médecins, à susciter un plus grand intérêt chez les
chercheurs et au sein de la profession médicale, et ce, non seulement
pour établir des statistiques, mais surtout pour trouver des solutions
qui nous permettront de sauver des vies, la vie de nos collègues.
Une recension des écrits de Current
Psychiatry
Dans une recension des écrits publiée dans Current Psychiatry, en avril
2011, les auteurs1, deux psychiatres travaillant au sein du
département de psychiatrie et de psychologie de la Clinique Mayo à
Scottsdale en Arizona, font le point sur la situation qui prévaut dans
différents milieux. Bien que le taux de dépression chez les médecins
soit équivalent à celui que l’on retrouve dans la population en
général, le taux de suicide chez les médecins est pour sa part
beaucoup plus élevé. On croit que la dépression et les autres troubles
de l’humeur seraient sous-diagnostiqués et traités inadéquatement
chez les médecins pour plusieurs raisons: le fait qu’un médecin hésite
à consulter, qu’il tente de diagnostiquer et traiter lui-même ses
symptômes dépressifs; ou qu’il reçoive et recherche un « traitement
VIP » de la part de collègues médecins.
Les médecins ne sont pas immunisés
contre la dépression
Selon les études, le taux de dépression chez les étudiants et les
résidents en médecine est de 15 % à 30 % plus élevé que dans la
population en général. Une étude réalisée à l’Université de Californie
à San Francisco a démontré que le taux de dépression chez les
étudiants en médecine avant d’entrer en formation médicale est
équivalent à celui de la population, mais que ce taux est d’environ
25 % plus élevé dans la première et la deuxième année d’études
prédoctorales. Une étude américaine réalisée par Fahrenkopf et al. 2
rapporte pour sa part un taux de dépression de 20 % au sein d’un
groupe de résidents en pédiatrie dans trois hôpitaux pour enfants.
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Tableau 2 – Manifestation de la
maladie mentale chez les médecins
Il semble que le taux de dépression persiste après la résidence, mais
la prévalence à ce moment atteint 13 % chez les hommes et 20 %
chez les femmes, des taux similaires à ceux que l’on retrouve dans la
population. Les auteurs ont établi une liste de prédicteurs de la
dépression chez les médecins (voir Tableau 1 ci-dessous).
Un taux de suicide plus élevé
Les auteurs notent que la revue de 14 études témoigne d’un taux de
suicide comparatif de 1,1 % pour les hommes dans la population
générale versus 3,4 % chez les médecins; ce taux atteint 2,5 % chez
les femmes dans la population générale versus 5,7 % chez les femmes
médecins. Le taux relatif de suicide en fonction de la spécialité n’a pas
été établi dans les études consultées, bien que l’on note que celles-ci
rapportent un taux de suicide plus élevé chez les psychiatres et les
anesthésiologistes. Toutefois, ces études présentent des failles sur le
plan scientifique, selon Bright & Krahn, pour des raisons qui ne sont
pas explicitées dans la recension des écrits.
Les problèmes de santé mentale associés
au suicide
Les problèmes de santé mentale souvent associés au suicide se
manifestent de différentes façons chez nos collègues médecins,
étudiants et résidents en médecine (voir Tableau 2).
Tableau 1 – Prédicteurs de la
dépression chez les médecins
• Relations interpersonnelles difficiles avec
des médecins plus seniors,
le personnel et/ou les patients
• Manque de sommeil
• Composer avec la mort
• Faire des erreurs
• L’isolement
• Irritabilité sévère et colère, entraînant des
conflits interpersonnels
• Changements marqués dans l’énergie, la
créativité, l’enthousiasme, la confiance en
soi et la productivité
• Un comportement erratique au bureau ou à
l’hôpital (faire des consultations de nuit et ne
pas se présenter au travail avant midi le
lendemain)
• L’établissement de barrières inappropriées
avec les patients, le personnel et les
collègues
• L’isolation et le retrait
• L’augmentation du nombre d’erreurs ou un
manque d’attention/de suivi dans la mise à
jour des dossiers et les retours d’appels aux
patients
• Un changement de personnalité et des
sautes d’humeur
• Impulsivité ou irrationalité dans la prise de
décision et les actions
• Tenue vestimentaire inappropriée et hygiène
négligée
• Commentaires et comportements sexuels
inappropriés
• Diminution ou augmentation du besoin de
sommeil
• Changements fréquents de poste/lieu de
travail
• Manque de consistance dans la performance,
absentéisme
Tiré de Michalak EE, Yatham LN, Maxwell V, et al. The impact of
bipolar disorder upon work functioning : a qualitative analysis.
Bipolar Disord. 2007, 9:126-143
• La responsabilité des patients 24 h sur 24
• L’autocritique
Tiré de Firth-Cozens J. Individual and organizational predictors of depression
in general practitioners. Br J Gen Practice. 1998 : 48:1647-1651.
Les statistiques répertoriées dans cet article proviennent de deux
articles :
BRIGHT, RP et KRAHN, L. Current Psychiatry. Depression and suicide among
physicians. April 2011 : 16-30
GAGNÉ, P, MOAMAI, J, BOURGET, D. Clinical Study. Psychopathology and
Suicide among Quebec Physicians : A Nested Case Control Study.
Depression Research and Treatment. Volume 2011. Article ID 936327,
6 pages.
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Le suicide
Les freins à la recherche de traitement
Les médecins hésitent à demander de l’aide lorsqu’ils croient souffrir
d’un problème de santé mentale. Ils craignent la stigmatisation et ont
de la difficulté à trouver un professionnel de la santé auquel ils
peuvent faire confiance et qui n’est pas un collègue. La crainte d’une
faille dans la confidentialité ou de récriminations de la part des
collègues, établissements et organismes régulateurs (collèges de
médecins), sont parmi les principaux éléments relevés dans cet article.
Une étude américaine3 réalisée en 2002 montre même que seulement
22 % des étudiants en médecine qui ont été identifiés comme
démontrant des signes de dépression ont demandé de l’aide, et
seulement 42 % de ce groupe d’étudiants, qui avaient des idées
suicidaires, ont consulté. Les contraintes de temps, la confidentialité,
la stigmatisation, les coûts d’une consultation et la crainte que leur
diagnostic soit consigné à leur dossier académique sont parmi les
principaux freins à solliciter de l’aide.
Une étude québécoise
En 2011, les docteurs Pierre Gagné, Javad Moamai et Dominique
Bourget 4 publiaient un article dans la revue Depression Research and
Treatment sur la psychopathologie et le suicide chez les médecins
québécois. Dans leur introduction, ils soulignent que le suicide est la
9e cause de décès au pays selon Statistique Canada (2007). L’article
rapporte également qu’entre 85 % et 90 % des personnes qui
s’enlèvent la vie souffraient d’un problème psychiatrique 5. Les
problèmes les plus souvent liés à un suicide sont les problèmes
financiers, les difficultés dans les relations de couple et les relations
interpersonnelles au travail, le statut marital, l’abus de substances et
l’alcoolisme, et un problème de santé mentale préexistant.
Entre 85 % et 90 % des
personnes qui s’enlèvent la
vie souffraient d’un
problème de santé mentale.
Une autre étude 6 mentionnée dans l’article rapporte que, dans 75 %
des cas de suicide, les sujets ont pris moins d’une heure pour décider
de mettre fin à leurs jours.
L’étude québécoise conclut que les femmes médecins au Québec se
sont suicidées à un plus jeune âge que leurs collègues masculins
(41 ans versus 51 ans). L’étude, basée sur l’autopsie psychologique,
montre un certain nombre de faiblesses, selon les auteurs, notamment
en raison de l’impossibilité d’obtenir certaines informations. Les
auteurs concluent que les problèmes psychiatriques qui mènent les
individus au suicide, médecins et autres, sont similaires.
L’étude réalisée au Québec a été faite en collaboration avec le Bureau
du coroner du Québec. Entre 1992 et 2009, le coroner a répertorié
1 300 suicides par année en moyenne au Québec. Trente-six cas de
suicide chez des médecins (7 femmes et 29 hommes âgés de 50 ans
en moyenne) ont été identifiés et comparés à autant de suicides par
des non-médecins. Le tiers des médecins étaient des médecins de
famille. La majorité d’entre eux (77,8 %) vivaient en milieu urbain.
On note que la dépression majeure comptait pour 61,1 % des
problèmes identifiés et que 83,3 % des médecins s’étant suicidés
souffraient d’un problème de santé mentale identifiable au moment de
leur suicide : dépression majeure (61,1 %); trouble bipolaire (8,3 %),
et schizophrénie (2,8 %). Les deux tiers d’entre eux (66,7 %) avaient
demandé de l’aide psychiatrique avant leur tentative de suicide.
3
Givens JL, TJia J. Depressed medical students’ use of mental health services and barriers to use. Acad. Med. 2002; 77(9): 918-921.
4
P Gagné, J Moamai et D Bourget. Clinical Study : Psychopathology and Suicide among Quebec Physicians : A nested Case Control Study. Depression Research and Treatment.
Volume 20111. Article ID 936327, 6 pages.
5
M.F. Myers and G.O. Gabbard. “The suicidal physician and aftermath of physician suicide. The Physician as Patient”. Chapter 11, pp. 185-203, American Psychiatric
Publishing, Washington, DC, USA, 2008
6
S. Bridge. “Suicide prevention – targeting the patient at risk”. Australian family physician. Vol. 35, no 5, pp. 335-338, 2006.
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LE BULLETIN
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Mon collègue va mal
Vous n’êtes pas sans savoir qu’une de nos collègues résidentes s’est
enlevé la vie le 17 novembre dernier. Émilie Marchand n’est pas la
première à passer à l’acte et elle ne sera malheureusement pas la
dernière, si rien ne change. Plusieurs facteurs doivent être considérés
lorsque nous parlons du suicide chez les médecins résidents du
Québec. Bien au-delà d’une problématique individuelle, nous devons
aussi remettre en question la façon d’enseigner la médecine. En effet,
des modifications à certains éléments du cursus pourraient nous
permettre de diminuer la détresse psychologique chez nos résidents. À
cet égard, la possibilité d’un retour progressif après un congé prolongé
est un élément fondamental à implanter dans notre pratique.
Nous ne pourrons toutefois pointer du doigt les services de support aux
médecins, car, au fil des ans, ces services ont été de fervents partisans
de la santé globale physique et mentale des médecins et résidents du
Québec. Le Programme d’aide aux médecins du Québec (PAMQ) et la
Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ) offrent des
services pour les médecins à travers la Belle Province, sans compter
qu’au niveau local, il existe aussi une multitude de services. Par
exemple, à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, le
Bureau d’aide aux étudiants et résidents en médecine (BAER) offre des
interventions ciblées aux difficultés et appels rapportés. Le BAER peut
donc intervenir autant en matière de plaintes pour harcèlement que
pour offrir des services au centre de santé ou des consultations
psychologiques. Mais pourquoi, malgré tant de services, autant
d’individus font-ils encore face à une détresse palpable? Un des
problèmes rarement énoncé n’est pas l’accessibilité aux ressources,
mais le recours aux ressources. Souvent, les résidents en détresse
résistent, voire même refusent de consulter de peur d’avoir l’air faible
et d’être jugés par leurs pairs. Ces personnes ont besoin que quelqu’un
les guide dans ce processus.
Annie Trépanier, MD
R4 en psychiatrie, ARM – Présidente du CBER, FMRQ
Christopher Lemieux, MD
R2 en médecine interne, AMRM – Vice-président au bien-être, CBER, FMRQ
Le cinquième des médecins
résidents pensera au suicide
durant sa formation médicale.
C’est 540 personnes qui ont consulté l’an passé auprès du PAMQ. De
ce nombre, 124 étaient des résidents dont 113 consultaient
l’organisme pour la première fois. Ces personnes ont su trouver de
l’aide. Mais qu’advient-il des autres?
Un autre se présentera avec un tout autre tableau, en multipliant les
heures de travail tout en étant moins motivé. Il niera sa détresse ou
bien il vous semblera cynique et détaché par rapport à son travail.
La clé résidera dans le changement caractériel et surtout, sur votre
6e sens vis-à-vis votre collègue.
Une panoplie de facteurs influence la détresse psychologique des
médecins résidents. Le manque de temps, le nombre d’heures de
travail, la pression pour effectuer un projet de recherche, les conditions de travail, la situation financière ainsi que les erreurs médicales
perçues sont fréquemment cités dans les études. Environ le tiers des
résidents vivent un niveau de stress modéré à sévère. Le cinquième
d’entre eux pensera au suicide durant sa formation médicale et il
s’agit là d’un taux avoué, faisant fi des biais de représentativité. Les
trois quarts des résidents évolueront vers un épuisement professionnel
suite au stress important de la profession. Le tableau n’est pas rose et
c’est pour cette raison que nous nous devons d’agir pour aider ceux
qui souffrent à tort dans le silence.
Parfois, une approche simple et honnête comme d’aborder cette
personne peut s’avérer un bon départ, et même plus. Si, par chance,
elle s’ouvre à vous, écoutez-la et soyez présent pour elle. Être un ami
implique d’offrir du support en temps voulu, mais parfois ce collègue
devra se tourner vers les différentes ressources disponibles au niveau
local et provincial. Le déni étant parfois plus fort que tout, sachez que
vous pouvez tout de même aider cette personne. Tout ce que vous
devez faire c’est de rapporter votre inquiétude au PAMQ qui pourra
discuter avec vous des différentes possibilités qui s’offrent à vous pour
l’aider ou l’amener à communiquer avec le Programme d’aide.
Souvenez-vous, nous ne sommes jamais assez prévoyants. Vous ne
serez jamais accusé d’avoir tenté d’aider quelqu’un.
Mais comment peut-on reconnaître un collègue en détresse? Il faut
être très vigilant. Parfois, les signes sont clairs et précis, parfois les
signes sont très subtils. Un collègue qui s’isole, qui performe moins
bien qu’auparavant ou bien qui accuse un retard sur le plan
académique par rapport à ses collègues ne sont que quelques
exemples parmi tant d’autres.
Le bien-être est entre vos mains!
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Le suicide
Et bien non! D’un autre côté, certains n’acceptent pas d’être malades,
ne peuvent s’identifier à l’image de « patient » et n’iront pas chercher
de l’aide, d’une part, par crainte des préjugés, d’autre part, parce
qu’ils sont convaincus qu’ils peuvent s’en sortir seuls. Ne pas montrer
sa vulnérabilité. On peut les comprendre : les exemples de
compréhension et d’empathie sont plutôt rares comparativement aux
quolibets (juste pour rire bien sûr), qui n’ont pourtant pas leur place.
Gabrielle Larouche, MD
R4 en psychiatrie, AMReQ – Vice-présidente au bien-être, CBER, FMRQ
Réflexion
Comment vont les résidents?
Dans le contexte des tristes évènements des derniers mois et des
témoignages de détresse qui ont suivi, une question m’est venue en
tête : Comment vont les résidents? Pour m’aider à y répondre, j’ai
rencontré la Dre Carole Ratté, psychiatre, professeure titulaire et
responsable du programme de mieux-être auprès des étudiants à la
Faculté de médecine de l’Université Laval.
Dans les vingt dernières années, Dre Ratté a rencontré un peu plus de
500 étudiants, externes et résidents en médecine, dans un contexte
principalement de difficultés d’ordre psychologique. Selon elle, la
médecine est responsable de la détresse à 50%, l’autre 50% provient
de difficultés personnelles, financières et autres. De nombreux facteurs
de la culture et de la pratique médicales entrent en ligne de compte.
Notez bien qu’il ne s’agit pas d’une liste exhaustive mais plutôt de
facteurs qui m’ont interpellée, tant pour moi-même que pour ce que
j’ai pu en observer chez mes collègues.
Celui qui me semble le plus important, et le plus difficile à changer,
est le tabou. Qu’on le veuille ou non, nombreux sont les résidents
avec un problème de santé mentale qui préfèrent taire leur condition
(et leurs conséquences telles les difficultés de concentration et
l’augmentation du temps requis pour faire une tâche), plutôt que de
passer pour « le résident faible », moins compétent, tant auprès de
leurs patrons que de leurs collègues. La crainte du regard des autres,
des préjugés, de l’impact dans la pratique de tous les jours est une
préoccupation de tous les instants pour eux. La culture du milieu
médical est un autre facteur étroitement lié au premier. Comme si les
médecins n’avaient pas le droit d’être malades. Comme si nous étions
invincibles, « vaccinés » contre la maladie.
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Il y a aussi les exigences du milieu de travail qui ne s’accordent pas
avec les besoins des médecins résidents. Par exemple, lorsqu’un
résident prend un congé de maladie prolongé, disons de quelques
mois, 2 options de retour s’offrent à lui : retour à temps complet dans
les conditions de travail habituelles ou stage non contributoire à
temps complet dans les conditions presque habituelles de travail,
exempt de gardes et d’évaluations. Et, évidemment, on s’attend à ce
que le résident soit en forme, performe à 100 % de ses capacités,
comme si de rien n’était. Wow. Cette perception du système me
choque; nous sommes indulgents avec nos patients (et avec raison),
signons des formulaires de retour progressif, posons un regard
empathique sur leurs conditions en leur expliquant que c’est normal
que ce soit difficile au début, que ça prend du temps pour se remettre
sur les rails. Et pour nous? Pfff… Cela ne s’applique pas à nous.
Nous sommes médecins. Nous sommes (et devons être) performants. Il
y a un manque de souplesse de la part des facultés (et de certains
programmes) quant à l’adaptation du retour au travail des résidents
en fonction de leur condition.
Discuter de performance m’amène à parler d’un autre facteur, la
différence intergénérationnelle. Les nouveaux médecins veulent une
qualité de vie, profiter de leur famille, avoir une vie sociale bien
remplie. Cela, malheureusement, n’est pas valorisé par notre système
de santé actuel, où le débit est tout ce qui compte (ce qui est d’autant
plus vrai avec les nouvelles mesures que veut implanter notre ministre
de la Santé), où la pression est de plus en plus forte et donc le niveau
de stress plus élevé. Nos valeurs ne sont pas facilement compatibles
avec celles des générations qui nous ont précédés, où une majorité de
médecins se sont dévoués corps et âme pour leur pratique, parfois au
détriment de leur famille. Également, avec la charge de travail
actuelle, il est impossible aux médecins nouvellement parents, par
exemple, de travailler à temps partiel ou de prendre de longs congés
sans que leurs collègues n’en paient la note. Cela crée des tensions
entre les générations de médecins que même nous, à titre de résidents
en quête de « modèles », pouvons percevoir.
Finalement, le dernier facteur notable en est un propre à chacun de
nous : notre personnalité. Une forte proportion d’entre nous avons un
petit côté perfectionniste et tout ce que nous faisons doit être parfait.
Nous ne nous accordons pas le droit à l’erreur. Comme s’il était
inconcevable d’être « assez bon » sans être parfait. Nous sommes très
sévères envers nous-mêmes, et donc nous nous imposons un stress
supplémentaire pour chaque décision que nous prenons. De plus,
avouons-le, les résidents ont une incroyable capacité à se sentir
coupables pour la moindre erreur, même la plus banale et sans impact
sur le patient.
LE BULLETIN
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Au plan académique, il pourrait être intéressant qu’au sein des facultés,
tous les programmes se dotent d’une personne ressource, un patron ou
un enseignant, vers qui un résident pourrait se tourner en cas de besoin
et qui proposerait des solutions à son programme, pour accommoder les
résidents qui en ont besoin, par exemple, pour un retour d’un congé de
maladie prolongé. Au quotidien, il est primordial que chacun de nous
crée des liens sociaux dans son milieu de travail, avec des collègues, afin
de briser l’isolement et de permettre de verbaliser sur des situations
difficiles vécues. Il serait intéressant que chacun fasse l’exercice de
réfléchir sur les améliorations possibles au sein de ses propres programmes et milieux de stage et en fasse part aux gens concernés. Qui
sait, peut-être cela améliorerait-il la qualité de vie (et de formation) de
l’ensemble des résidents de son programme?
Comment vont les résidents?
La meilleure façon de le
savoir, c’est encore de le
demander à vos collègues, en
vous réservant du temps pour
en discuter.
Bien que ma réflexion soit peu réjouissante, j’en conviens, il y a des
pistes de solutions envisageables. La première demandera un travail
colossal mais s’avère inévitable : changer le climat de travail dans nos
milieux de formation, ainsi que la perception négative véhiculée des
problématiques de santé mentale. Cela se fera sur le long terme, mais
je crois qu’il est déjà débuté et que les dernières générations de
médecins sont davantage sensibilisées à ces aspects.
Alors, comment vont les résidents? La réponse demeure floue, pour
plusieurs raisons dont quelques-unes énumérées ci-haut. La meilleure
façon de le savoir, c’est encore de le demander à vos collègues,
idéalement autour d’un café, en vous réservant du temps pour en
discuter.
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Le suicide
Comme dirait Kundera
À l’aube de nos études médicales, un grand nombre d’entre nous ne se
doutait guère que les défis ne faisaient que commencer. Les réalités
du métier nous happent par surprise pour nous laisser en plein
désarroi. La médecine, souvent romancée dans les médias, reste une
vocation vous me direz, mais une vocation qui se gagne à la sueur de
nos fronts et trop souvent aux dépens de notre vie extra-médicale. Les
exigences sont élevées et nous devons incontestablement exceller.
Constamment évalués, dans un contexte où l’erreur est notre ennemi
juré, plusieurs auront maille à partir avec la pression constante. En
matière de facteurs de stress, pour bon nombre de nos collègues, il est
clair que les études médicales n’en sont nullement dénuées. Certains
s’isoleront, d’autres consommeront alcool et drogues de façon
régulière, alors que certains iront jusqu’à penser au suicide.
Annie Trépanier, MD
R4 en psychiatrie, ARM – Présidente du CBER
Les coulisses des études médicales sont emplies de situations et de
conversations diverses, liées de près ou de loin à la médecine. Des
collègues en pleurs après de longues heures de travail ou encore
suite à une situation pénible, bien que ne faisant pas partie du
quotidien, ne sont pas pour autant rarissimes. Certains d’entre nous
ne semblent jamais s’écrouler mais plutôt, traversent ces couloirs
avec aise et une certaine légèreté. Il y a plusieurs années, une
proche collègue vivant de très durs moments en stage, tant pour des
raisons professionnelles que personnelles, n’en pouvait plus de
l’incertitude, de l’anxiété et du mal-être vécu au quotidien. Elle
décida de choisir autre chose que la médecine. Plusieurs, surpris de
son choix, se disaient qu’elle le regretterait un jour. En fait, il est
fort probable que ce fut le choix le plus sain pour elle, si son
bonheur et son bien-être étaient affectés de la sorte. D’autres
parviendront à poursuivre leur trajectoire, non sans peine peut-être,
et feront carrière. Mais qu’advient-il de ceux qui ne peuvent
poursuivre avec cette légèreté?
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Au sein de notre profession,
le cynisme et le manque
d’empathie envers nos
collègues en difficulté
devraient être considérés
comme les ennemis jurés de
notre santé mentale.
La maladie mentale est présente chez plusieurs de nos collègues et
nous ne pouvons être aveuglés par le fantasme « d’être des superhumains », ignorant ainsi l’importance de la problématique. Dans
les faits, les multiples évènements stressants vécus au cours des
études médicales et de la résidence sont suffisants pour déclencher
une maladie mentale chez de nombreux individus. Le déficit
chronique de sommeil, l’insatisfaction au travail (ou dans la vie
privée) et certains schémas cognitifs, sont tous des éléments
pouvant contribuer à une instabilité psychologique. La médecine n’a
pas encore créé un vaccin nous immunisant au stress ou à la
maladie mentale. Le processus de sélection en médecine permet
notamment de sélectionner des candidats excellant tant au niveau
personnel qu’académique et ayant à cœur le soin des patients.
Lorsque l’adversité frappe, la chute peut être brutale et difficile pour
certains, tandis que les autres seront en mesure d’aborder la
situation sans heurts et de poursuivre leur chemin.
Au sein de notre profession, le cynisme et le manque d’empathie
envers nos collègues en difficulté devraient être considérés comme
les ennemis jurés de notre santé mentale. Pour répondre à ces
problématiques, le CBER, comité du bien-être des médecins
résidents, chapeauté par la FMRQ, a développé au fil des années
différents outils, afin d’appliquer nos recommandations en matière
de santé mentale et d’équilibre de vie. La Tournée Santé et Bienêtre mise en place pour sensibiliser les différents programmes de
formation, les réunions interuniversitaires sur la santé des résidents,
les sondages sur le bien-être et la campagne de sensibilisation, font
partie des actions entreprises par votre comité CBER pour répondre à
vos besoins. Le CBER se fait aussi présent pour les résidents ayant
des difficultés et qui ont besoin de support. D’ailleurs, Kundera
l’exprime si bien dans l’Insoutenable légèreté de l’être : « Le
vertige, c’est autre chose que la peur de tomber», car l’équilibre
nécessite de se connaître, de trouver ses exutoires et parfois même,
de savoir quand se tourner vers un ami, un proche ou une personne
ayant les compétences pour éviter de chuter.
LE BULLETIN
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Entrevue
Un pas en avant
Nombreux sont ceux qui conviendront que les conditions de vie des
étudiants en médecine et des résidents se sont améliorées au cours des
vingt dernières années. Mais quand même, nous devons prendre en
charge des patients de plus en plus complexes, atteints de maladies
multisystémiques et vivant une grande détresse sociale. Nous sommes
forcés de travailler dans un système qui est, parfois, dysfonctionnel.
Aucun doute que pour les nouveaux stagiaires, la réalité de la médecine
telle que pratiquée dans la vraie vie est choquante, parfois même
terrifiante. Ces facteurs font en sorte que les médecins résidents et les
patrons sont à risque d’épuisement professionnel, voire de dépression.
Nous devons bien sûr axer nos efforts sur les personnes les plus à
risque, mais il nous faut également prendre du recul et porter une
attention particulière aux causes de la dépression en médecine. À
McGill, la résidente en chef en pathologie a lancé un programme de
mentorat pour favoriser l’établissement de liens durables entre les
résidents et les patrons de son département. Les objectifs de ce
programme? Aider les résidents à trouver des modèles de rôle,
améliorer la collégialité et prévenir l’épuisement professionnel. On
envisage de proposer l’idée à la faculté de médecine.
Entrevue avec Dre Chelsea Maedler-Kron
Pourquoi le mentorat est-il impor
tant pour les résidents?
important
Il est important parce qu’il leur permet de construire une relation avec
quelqu’un dont les connaissances et la sagesse sont basées sur des
années d’expérience, quelqu’un qui peut les aider à trouver des
repères dans des situations qui leur semblent difficiles à surmonter.
Savoir que d’autres ont vécu des situations semblables à celles qu’ils
vivent peut contribuer à réduire le stress des résidents durant la
formation. Bien sûr, le mentorat est une relation complexe, qui exige
de trouver le bon équilibre entre professionnalisme, empathie et
encadrement, mais finalement, c’est une relation enrichissante pour
toutes les personnes impliquées.
Chelsea Maedler-Kron, MD
Alastair Dorreen, MD
R3 en médecine interne, ARM – Vice-président au bien-être, CBER, FMRQ
Qu’est-ce qui vous a incitée à lancer un programme
de mentorat?
Reconnu comme un outil précieux pour la formation médicale, le
mentorat offre de nombreux avantages. Pourtant, bien des patrons et
des résidents n’ont jamais appris la manière d’établir une relation
de mentorat saine et enrichissante. Je voulais vraiment éliminer les
obstacles au mentorat dans mon département et donner aux mentors
et aux mentorés le goût de s’engager dans une telle relation.
Quels sont les avantages et les obstacles?
Ces programmes présentent des avantages à bien des niveaux : les
établissements en bénéficient, les mentors tirent satisfaction de la
possibilité qui leur est offerte de guider de jeunes collègues et les
résidents ont la possibilité de discuter de leurs préoccupations dès le
début de leur formation. Quant aux obstacles, il y a le fait que
beaucoup de mentors potentiels disent manquer de temps protégé en
raison des diverses exigences du travail. Il y a aussi le manque de
ressources et de formation. Finalement, une certaine culture
institutionnelle, qui veut que, si une activité n’est pas à caractère
académique, elle n’est pas officiellement appuyée ou n’est pas
considérée comme critère de promotion professorale.
Pour conclure, Dre Maedler-Kron conseille ce qui suit aux résidents qui
souhaitent devenir mentorés : « Trouvez un mentor qui partage
certaines de vos valeurs fondamentales et soyez proactifs quant au
maintien de la relation de mentorat ». Et à ceux que le rôle de mentor
intéresse, elle donne le conseil suivant : « Ne laissez pas votre désir
d’être un parfait mentor vous empêcher de devenir un bon mentor ».
L’introduction des programmes de mentorat à la grandeur de la faculté
créera, espère-t-on, un cadre dans lequel les mentorés deviendront des
mentors à mesure qu’ils progressent dans leur formation. En fin de
compte, nous devons, en tant que médecins, être proactifs et intervenir
pour corriger les lacunes dans notre système. Faire changer les choses
en médecine peut prendre du temps, mais il sera certainement
gratifiant de voir de jeunes médecins qui, tout au long de leur
formation, ont été sensibilisés à l’importance du bien-être et ont
bénéficié de conseils tout au long de leurs études.
R2 en radiologie diagnostique – Résidente en chef en pathologie, Université McGill
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Deux randonneurs admirant le soleil couchant
Reprise d’une lettre d’une résidente en psychiatrie à la
Faculté de médecine de l’Université McGill, D re Melissa
Pickles. La lettre a été publiée dans le quotidien The
Gazette le 10 juin 2014, en version originale anglaise.
Dépression
et stigmatisation
Pendant mes études de médecine, j’ai eu la chance d’être jumelée à un
oncologue qui avait lui-même déjà souffert d’un cancer, chose qu’il
n’avait cachée ni à ses collègues ni à ses patients. Les répercussions sur
les relations avec ses patients étaient considérables car ces derniers
appréciaient de toute évidence qu’il leur ait dévoilé cette information. Le
fait qu’il ait, comme eux, vécu cette expérience qui change le cours de la
vie, le rendait à leurs yeux plus fiable, plus empathique, plus sage.
Je me remettais tout juste de graves blessures et savais qu’il y a plus
d’une façon de connaître la souffrance. Il est réconfortant de savoir
que les connaissances de la personne qui vous aide découlent de son
expérience personnelle. J’avais déjà abordé le sujet de façon
informelle avec une superviseure qui, sans être contre le dévoilement
de renseignements privés aux patients, estimait qu’il faut le faire en
temps et lieu appropriés. Son conseil : « Commencez par vous
demander : Est-ce que ça aide le patient? »
Depuis, j’ai commencé ma formation en psychiatrie, une discipline dont
la plus grande force, selon moi, est de mettre l’accent sur l’empathie
humaine. Et pourtant, c’est aussi le domaine de la médecine où les
chances de vous retrouver en eaux troubles si vous dévoilez des
renseignements privés sont les plus grandes. Devrait-on y voir des
réminiscences de l’époque psychanalytique, où le psychiatre devait être
comme un « écran vide » face à ses patients? Ou peut-être cela tient-il
de la nécessité de fixer des limites à des patients qui peuvent être
parfois envahissants. Mais il m’arrive aussi de penser que la crainte de
la stigmatisation y est pour quelque chose. Je le dis en tant que
psychiatre en formation… et en tant que patiente psychiatrique.
Il y a de cela presque six ans, durant mes études de médecine, j’ai
vécu un épisode de dépression majeure. J’ai souvent dit, un peu à la
blague, que c’était comme avoir la grippe, sauf qu’au lieu de me
sentir nauséeuse, je me détestais. Je dis « un peu à la blague » parce
que jusqu’à un certain point, c’était exactement ça. J’ai souvenir
d’avoir passé des journées entières au lit, terrassée par la souffrance
physique. J’avais l’impression d’être totalement vidée d’énergie. Tout
me semblait trop difficile.
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Malheureusement, ce n’était que la pointe de l’iceberg. Le plus
difficile avec la dépression, c’est de perdre ce qui permet à la plupart
des gens de faire face à l’adversité. La passion, l’optimisme et le
dynamisme qui me caractérisaient jusque-là avaient laissé place à
l’anhédonie et à une sorte de sombre pessimisme. L’anhédonie (ou
incapacité à ressentir du plaisir), c’est comme manger sans rien
goûter. Et rapidement, le sentiment que rien n’était intéressant ou
agréable s’est transformé en un sentiment de vide existentiel – plus
rien n’avait d’importance. Aux prises avec un afflux constant d’idées
de plus en plus noires, je n’arrivais plus à penser de façon rationnelle.
Difficile pour moi de ne pas croire que j’étais devenue une sorte de
monstre inutile et incontrôlable. J’étais terrifiée à l’idée d’avoir en
quelque sorte perdu tout contrôle sur moi-même. Souvent, je me
disais que j’étais trop malade pour être aidée.
PHOTO : JONATHAN HAYWARD/Montreal Gazette
Témoinages
« En tant que psychiatre
en formation, je ne devrais
pas avoir à cacher mes
antécédents de dépression. »
Bien des personnes souffrant de maladie mentale répugnent à
demander de l’aide parce que les obstacles sont trop nombreux,
notamment parce que la dépression entraîne une énorme
stigmatisation. Pour une stagiaire en médecine, les choses auraient dû
être plus faciles, mais ce ne fut pas le cas. Une source majeure
d’anxiété : la peur de ce que mes collègues allaient penser. Ma vision
faussée des choses était en partie le fruit de la dépression : j’avais
peur que les autres me voient comme le monstre que je croyais être
devenue. Ma peur se nourrissait en partie d’opinions et de ragots déjà
entendus. J’avais peur que mes collègues me trouvent faible,
incapable de gérer le stress du travail, « déséquilibrée » ou devenue
indigne de leur respect. Je dois leur rendre justice : très peu de ces
craintes se sont avérées. Mais parmi les personnes ayant des
problèmes de santé mentale, je n’étais très certainement pas la seule
à éprouver de tels sentiments. Dans une certaine mesure, nous
sentions toutes qu’il fallait garder le silence.
J’ai fait ma formation à Kingston, une petite ville où il était
pratiquement impossible d’obtenir des soins de santé mentale sans
rencontrer un collègue actuel ou futur. Cela me terrifiait et ajoutait à
ma très grande répugnance à demander de l’aide. Ma santé, comme
mes relations personnelles, en souffraient. Difficile d’être témoin de la
détérioration de l’état d’une personne qui refuse tout traitement. Je
crois qu’une partie de moi le comprenait à l’époque, mais j’avais trop
peur d’être étiquetée « patiente psychiatrique » et d’avoir à
reconnaître que c’était le cas.
Heureusement, j’ai fini par recevoir les soins dont j’avais besoin. Je
me suis rétablie et j’ai repris le contrôle de ma vie et de moi-même.
Surmonter la dépression est ce que j’ai fait de plus difficile dans ma
vie. Aujourd’hui, plusieurs années plus tard, je peux honnêtement dire
que non seulement j’ai vaincu la dépression mais aussi que je suis
heureuse. Pourtant, je me suis faite plutôt discrète à propos de ce que
j’ai vécu. J’estime que mon épisode de dépression a enrichi mes
habiletés cliniques, mais je crains toujours que les autres doutent de
ma compétence ou me respectent moins s’ils l’apprennent.
LE BULLETIN
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Le suicide
Toutefois, plus j’essaie d’aider les patients à faire face à la
stigmatisation, plus je me sens hypocrite. J’ai aussi commencé à
m’intéresser au mouvement de défense des droits des LGBT et j’ai
remarqué que certains de ses leaders les plus en vue, comme Harvey
Milk, insistaient beaucoup sur le coming-out. Il estimait qu’il est plus
difficile de faire preuve de discrimination envers des gens que l’on
connaît et qui comptent pour nous. Même s’il existe de nombreuses
différences entre le défi posé par l’élimination de la stigmatisation qui
entoure la maladie mentale et la lutte pour les droits des LGBT, les
deux groupes sont aux prises avec le silence forcé et les préjudices qui
en résultent. Il est difficile de comprendre l’inconnu, et le vide qui
résulte de l’ignorance peut être comblé par toutes sortes de préjugés
et de craintes.
De nombreuses organisations psychiatriques se sont attaquées au défi
de mettre fin à la stigmatisation. Mais je me demande si nous
pouvons vraiment rester dans nos placards respectifs tout en exerçant
des pressions pour une société démontrant une plus grande ouverture
envers la maladie mentale. Plus important, je ne peux m’empêcher de
repenser à la question posée par ma superviseure de l’époque :
Est-ce que ça aide le patient?
Melissa Pickles est résidente en psychiatrie à Montréal.
Les opinions exprimées ici sont celles de l’auteure, et
non pas celles du programme de for
mation.
formation.
J’ai souvent eu peur que mon propre silence ait contribué à renforcer
certains préjugés à propos de la maladie mentale – que le
rétablissement est impossible ou que la maladie mentale doit
demeurer un secret. Je pense à cet oncologue qui était capable
d’utiliser son expérience du cancer pour enrichir les soins dispensés à
ses patients et je me demande pourquoi on ne pourrait pas faire la
même chose avec l’expérience de la maladie mentale.
Étudiants en médecine:
la permission d’être
au bout du rouleau…
Le mois de novembre a été fort en émotions pour plusieurs d’entre
nous. Le suicide d’une résidente de l’Université de Montréal a
affecté tous les médecins résidents du Québec. Et c’est ce qui nous a
amenés, au Comité du bien-être des médecins résidents de la FMRQ
à publier ce bulletin dédié au suicide. Mais nous ne sommes pas les
seuls à avoir réagi à cette situation. Mme Elise Jetté, une jeune
journaliste travaillant pour le magazine Coupe de pouce, a publié
l’article qui suit. Voici donc le point de vue d’une non-résidente…
qui a vu de près l’impact de la résidence sur ses amis.
Élise Jetté, journaliste
Coup de pouce – 30 novembre 2014
Athlète dans l’âme, Élise s’accomplit chaque jour dans
une piscine, sur son vélo ou dans ses souliers de course.
Elle cache difficilement son amour passionnel pour la
musique et les livres et se doit de confesser sa
dépendance au shopping en ligne. Ce qui l’inspire: le
printemps, ses amis, la mer et le cinéma.
La semaine dernière, dans La Presse : une lettre ouverte d’un
étudiant en médecine qui lançait un S.O.S. Une collègue résidente
en médecine avait mis fin à ses jours, en dépression majeure,
ensevelie par ses études. Aveuglée par la pression et le mal de vivre,
elle n’a jamais pu apercevoir des solutions.
Lavigna Lavoie, MD
À la fin de mon cégep en 2008, j’ai deux amis qui ont poursuivi leurs
études en médecine. La première, Marie-Pier, a traversé cinq années
d’étude, d’insomnie, d’examens de par cœur, d’examens pratiques, de
livres très épais à connaître sur le bout des doigts, et ce, en faisant
preuve de compassion, d’humanité et patati et patata.
Vice-présidente au bien-être, AMReS, CBER
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Le suicide
Quand tu es dans les souliers de Marie-Pier, chaque année, c’est certain
que tu te remets en question. C’est sûr que tu te demandes si tu es
capable d’affronter une autre année aussi difficile. Tu renouvelles chaque
fois le choix de ne pas avoir le temps de faire du sport, de voir ta famille
et de t’inscrire à des cours de peinture. Chaque fois, elle a mesuré les
sacrifices, mais elle se disait qu’en donnant un peu plus d’énergie
encore, tout le reste en vaudrait bien la peine. À l’automne 2013, au
début de sa résidence, Marie-Pier pleurait toutes les larmes de son corps
au bout du fil, tous les soirs. Je l’écoutais. Ses parents l’écoutaient. Le
seul conseil que je pouvais lui donner, c’était de partir. Partir malgré
l’opinion des autres, partir malgré le temps «perdu» en médecine (mais
perd-on vraiment son temps dans la vie?), partir malgré la dette d’étude
astronomique, partir parce que c’est trop lourd, qu’il n’y a plus de plaisir
et que la pression finira par avoir raison de soi. Elle a quitté pour
recommencer ailleurs. Dans deux ans et demi, elle sera pharmacienne.
Elle a cessé de pleurer.
L’histoire finit bien pour Marie-Pier, mais
qu’en est-il de la majorité?
Les statistiques parlent d’elles-mêmes, un étudiant en médecine sur
cinq a déjà songé au suicide. La Fédération des médecins résidents du
Québec a soutenu la semaine dernière que plus d’efforts de
sensibilisation pourraient être faits. Les futurs médecins sentent que
leur carrière (dans laquelle ils ont investi leur corps, leur âme et leur
tête depuis maintes années) est en péril s’ils osent démontrer un signe
de faiblesse.
C’est inconcevable de savoir que ceux qui sauvent nos vies tous les
jours sont plus nombreux à songer à mourir. Ceux qui réaniment les
cœurs qui cessent de battre sont plus enclins à mettre leur vie à off.
Réagissant au dossier de La Presse sur la détresse psychologique chez
les médecins, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a affirmé que
les médecins résidents ne subissaient pas trop de pression et que
la pression vécue aujourd’hui était vraiment moindre que ce
qu’elle était il y a 15 ans. « C’est beaucoup, beaucoup plus
accommodant aujourd’hui », à son avis.
Cette analyse de M. Barrette est le plus triste des sophismes. Et que
dire de la suite? L’étudiant en médecine deviendra un médecin. Un
médecin probablement déjà épuisé. Avec le projet de loi 20 visant à
augmenter le nombre de patients par médecin de famille, combien
seront-ils à endurer l’envie dévorante de quitter?
Mon deuxième ami qui a entrepris des études en médecine, Antony, en
est actuellement à sa deuxième année de résidence pour devenir
médecin spécialiste. Il se porte bien, mais me parle constamment de
la pression. Quand on se battait pour être premiers de classe au
cégep, c’était une chose. Ici, Antony se bat contre une marée humaine
de premiers de classe. Pas seulement pour réussir tous les examens,
mais également pour se démarquer parmi tous les autres EXCELLENTS
résidents qui veulent tous être celui ou celle qui aura les bons mots
des patrons, et plus sérieusement, l’emploi désiré par la suite. Quand
je lui dis « je n’arrive pas à croire que vous soyez sains d’esprits », il
me répond « le sommes-nous vraiment? ».
Peut-on s’entendre sur le fait
qu’il y a d’abord un humain
derrière chaque sarrau blanc?
Je me demande parfois ce qui serait arrivé à mon amie Marie-Pier si
elle n’avait pas trouvé le courage de changer de parcours. Serait-elle
encore en larmes au bout du fil? Serait-elle encore là?
On ne peut pas mettre une montagne sur les épaules des médecins et
des futurs médecins sous prétexte qu’ils doivent donner un rendement
à la hauteur de ce que l’État réclame.
Peut-on s’entendre sur le fait qu’il y a d’abord un humain derrière
chaque sarrau blanc?
C’est certain qu’on doit évaluer les étudiants en médecine et tester
leurs connaissances pour s’assurer que ceux qui nous soigneront seront
aptes à le faire. Toutefois, ces évaluations ne doivent pas se faire au
détriment de l’humain évalué. Ce n’est pas vrai qu’un être humain
peut travailler 13 heures par jour, étudier durant 20 heures par
semaine, manger et dormir de temps en temps et être sous évaluation
perpétuelle pendant tout ce temps-là. Ce n’est pas parce que tu étais
premier de classe toute ta vie que tu peux passer à travers ça.
Quand le ministre Barrette dit que la pression sur les aspirants
médecins est moins grande aujourd’hui qu’il y a quinze ans, ça
équivaut à dire aux jeunes « c’est à votre tour de passer à
travers le calvaire que j’ai vécu ». Mais le calvaire est-il
nécessaire? En affirmant qu’on en fait déjà assez pour aider les futurs
médecins, c’est aussi l’équivalent de dire « vous voyez, il y a moins
d’accidents de la route aujourd’hui qu’il y a 15 ans, alors on va
arrêter de prévenir la vitesse, la fatigue et l’alcool au volant ».
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LE BULLETIN
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Le suicide
J’ai 24 ans, je suis résidente en médecine de famille
et ce soir, j’ai besoin de parler...
Vous trouverez ci-après un texte qui nous a été transmis
par une résidente qui préfère demeurer anonyme, un
texte qui en dit long sur la souffrance qui nous entoure
et qui est souvent, et malheureusement, trop bien
cachée.
Bonsoir,
J’ai 24 ans, je suis résidente en médecine de famille, et ce soir j’ai
besoin de parler. J’ai besoin de m’ouvrir la trappe.
J’ai 24 ans. Cela veut donc dire que je suis entrée en médecine à
l’université tout de suite après avoir complété mon CÉGEP. En fait, à
14 ans, j’ai décidé que j’allais me diriger vers la médecine parce que
j’étais passionnée par le corps humain et son fonctionnement. J’ai
donc, depuis une dizaine d’années, consacré de plus en plus d’énergie
et de temps à l’atteinte de mon but. Au courant de chacune de ces
années, j’ai progressivement délaissé les choses qui me faisaient
plaisir, ce qui me gardait en santé et bien dans ma tête et mon corps,
afin de me permettre de consacrer un maximum de temps à l’étude.
J’ai réussi ma médecine, j’ai reçu le diplôme, je peux maintenant
ajouter les lettres MDCM à la suite de mon nom. J’ai aussi passé le
LMCC avec brio, cet examen qui nous permet, en tant que résident en
médecine, de prescrire des médicaments, et j’ai eu ma place en
résidence à l’endroit de mon choix.
Les gens me félicitent, me disent “Tu dois être fière! Tu dois être
heureuse!” Oui, je suis fière et heureuse de ce que j’ai accompli, d’où
je suis rendue. Mais tout ça à quel prix?
J’ai commencé la résidence, comme tous mes collègues, le premier
juillet. Toute heureuse, toute excitée, mais surtout très anxieuse.
J’avais maintenant une lourde responsabilité, soit le bien-être, la
santé, voire même la vie des gens entre mes mains. Oui j’ai la
formation, oui je savais dans quoi je m’embarquais à l’avance, mais
ce n’est pas avant d’avoir les deux mains dedans que j’ai réalisé
l’ampleur que cela signifiait.
En résidence, on est supposé étudier, lire autour de nos cas,
approfondir nos connaissances sur tout ce qu’on pourrait avoir à traiter
un jour. Facile à dire... Comment est-ce que je suis supposée étudier
après une journée de 12 heures à l’hôpital? Et si j’étudie, comment
est-ce que je peux possiblement avoir, en même temps, une vie
équilibrée contenant sport, activités sociales et culturelles, famille et
relation amoureuse? Tout ça avait déjà pris le bord au courant des
dernières années, mais le peu qui restait a complètement disparu avec
le début de la résidence.
Les gens me félicitent, me disent
“Tu dois être fière! Tu dois être
heureuse!” Oui, je suis fière et
heureuse de ce que j’ai accompli,
d’où je suis rendue. Mais tout ça à
quel prix?
J’ai rapidement réalisé que quelque chose n’allait pas, que mon
anxiété augmentait de façon exponentielle. J’ai commencé à parler à
la psychologue de mon UMF, qui m’a orientée vers une autre
psychologue qui pourrait me suivre à l’externe. Mais ces démarches
prennent du temps. Et du temps, je n’en avais pas. Comment est-ce
que j’étais supposée aller voir une psychologue une fois par semaine
alors que je travaillais tous les jours avec un horaire très rempli?
Manquer le travail? C’est une chose plutôt complexe et on ne voudrait
surtout pas briser la continuité des soins pour nos patients. Alors j’ai
pris mon trou et j’ai attendu. J’ai attendu que ça se passe, que ça
aille mieux, que le stage finisse. J’ai fini par réussir à voir la
psychologue, j’avais trouvé la solution idéale: comme je travaillais de
nuit, je pouvais utiliser mes journées à bon escient pour aller voir mon
propre médecin de famille et ma psychologue. Parce que dormir...
C’est optionnel!
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Le suicide
À ce rythme-là, il n’a fallu que quelques semaines pour que je
m’épuise assez pour ne plus être capable de dormir en raison de
l’anxiété qui me rongeait de plus en plus à chaque soir.
Tranquillement, ça a commencé. Les idées n’étaient pas claires au
début, puis de plus en plus claires: “Je ne suis pas bien, j’ai mal, je
veux faire cesser le mal... De n’importe quelle manière”. Après une
nuit particulièrement mouvementée, j’ai pris peur, j’ai annulé ma
clinique ce matin-là et je suis partie voir un psychiatre. Un premier
diagnostic est tombé: Dépression majeure. Traitement? Arrêt de
travail, antidépresseurs et suivi en psychiatrie toutes les semaines en
plus du suivi en psychologie.
Je suis donc en congé forcé, cela devrait m’aider. Mais le contraire
arrive, je me sens de plus en plus mal, je ne tiens plus en place, je
saute partout, je grimpe aux rideaux, même ma famille ne me
reconnaît plus. Je me rends donc à l’urgence, où je dois me battre
pour me faire entendre et me faire hospitaliser en raison du danger
que je crois représenter pour moi-même. Petit séjour des plus
agréables à l’hôpital, après quoi on me renvoie à la maison, avec
un suivi 2 mois plus tard et un retour au travail dans 10 jours à
temps plein.
« Vous n’êtes pas seuls! Il y a toujours
quelqu’un, et s’il n’y a personne, il y a
les lignes d’écoutes, les urgences.
Soyez au courant de votre filet de
sécurité et n’hésitez pas à l’utiliser! »
Retour au travail agréable, petite semaine de 60 heures pour se
remettre dans le bain, puis une semaine de congé prévue depuis
longtemps et une deuxième semaine de travail qui se termine... À
l’urgence... Deuxième hospitalisation durant laquelle, cette fois, les
gens me prennent plus au sérieux. Comme quoi se passer la corde
autour du cou, ça peut faire réagir les gens.
Voilà où j’en suis. Je suis sortie de l’hôpital, j’ai un suivi serré en
psychiatrie et je commence à aller mieux, même si chaque journée qui
passe contient son lot de difficultés sur le plan émotionnel. Je réalise
tranquillement tout ce que j’ai laissé derrière et tout ce que j’ai à
retrouver avant de pouvoir rééquilibrer ma vie. Je prends les obstacles
un par un, avec l’aide de ma famille et de mes amis, sans qui je ne
serais plus là. Je réapprends à vivre une vie sensée, dans laquelle
j’existe, non pas seulement pour les autres, mais pour moi aussi.
J’apprends à me faire plaisir, à profiter de la vie et de ses secrets.
Plusieurs me demandent quels sont mes plans par rapport au travail.
Ma réponse est simple: Je vais retourner à l’hôpital, reprendre ma
résidence où je l’ai laissée et devenir un médecin de famille comme je
l’ai décidé il y a plusieurs années. Ce qui a changé dans ma
démarche, c’est l’intention de non seulement devenir médecin de
famille, mais aussi de prendre soin de moi, parce que sans ma santé,
je ne pourrai pas prendre soin de celle de mes patients.
20
|
Ce qui m’inquiète dans toute cette histoire ce n’est pas moi, ce sont
les autres. Une de nos collègues s’est suicidée cette année au même
moment où j’étais hospitalisée en proie à des idées suicidaires. Nous
ne sommes malheureusement pas deux cas isolés. Au contraire, je
connais plusieurs personnes, venant de différentes facultés de
médecine, dans diverses régions du Canada, qui éprouvent des
difficultés similaires.
Pour mes collègues: Vous n’êtes pas seuls! Il y a toujours quelqu’un,
et s’il n’y a personne, il y a les lignes d’écoutes, les urgences. Soyez
au courant de votre filet de sécurité et n’hésitez pas à l’utiliser!
Pour mes amis et ma famille: merci d’être là, merci de me supporter
au travers de toutes les épreuves.
Pour les lecteurs: Merci d’avoir pris le temps de me lire. Si vous
connaissez un résident en médecine, prenez le temps de lui dire qu’il
compte pour vous de temps en temps et rappelez-lui qu’il n’est pas
seul. Si vous n’en connaissez pas mais que vous en voyez à l’hôpital,
sachez qu’un sourire et un remerciement peuvent changer une journée
du tout au tout.
Merci à tous!
Le Comité du bien-être des médecins
résidents de la FMRQ
• Dre Annie Trépanier, R4 en psychiatrie, ARM
Présidente
• Dr Christopher Lemieux, R 3 en médecine
interne, AMRM
Vice-président au bien-être
• Dr Alastair Dorreen, R 3 en médecine interne,
ARM
Vice-président au bien-être
• Dre Gabrielle Larouche, R4 en psychiatrie,
AMReQ
Vice-présidente au bien-être
• Dre Lavigna Lavoie, R2 en radiologie
diagnostique, AMReS
Vice-présidente au bien-être
LE BULLETIN
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Actions et solutions
Prévenir le suicide :
c’est possible
À la suite du décès de Dre Emilie Marchand, de nombreux organismes
et regroupements sont intervenus, certains pour comprendre, d’autres
pour apporter des solutions, et tous pour déplorer un geste que nous
aurions voulu pouvoir éviter. C’est dans ce contexte que nous avons
communiqué avec l’Association québécoise de prévention du suicide,
dont le directeur général a généreusement accepté de répondre à nos
questions.
L’Association québécoise de prévention du
suicide a été fondée en 1986. Elle représente
tous les organismes qui agissent en prévention
du suicide. Son mandat est double :
1) sensibiliser la population, et
2) mobiliser la communauté.
L’organisme est mandaté par le ministère
de la Santé et des Services sociaux
pour intervenir auprès des gens
suicidaires, pour former les intervenants
et des sentinelles dans les différents
milieux, ainsi que pour former
des professionnels de la santé au repérage
des personnes suicidaires. L’AQPS est
financée par le gouvernement du Québec,
de même que par le biais de levées de fonds,
de dons et des revenus de la formation
accréditée qu’elle offre. L’AQPS n’intervient
pas directement auprès de la population.
Elle constitue une ressource pour le
MSSS et les centres de prévention du suicide.
Jérôme Gaudreault
Directeur général, Association québécoise de prévention du suicide (AQPS)
Sensibiliser, informer, convaincre
D’entrée de jeu, monsieur Gaudreault a mis la table en soulignant la
mission de l’AQPS : Bâtir un Québec sans suicide, un objectif
atteignable, selon lui. Comment l’Association compte-t-elle y arriver?
Pour ce faire, l’AQPS met en œuvre tous les moyens pour sensibiliser,
informer et convaincre la population que le suicide n’est pas une
solution, ni un choix. Il faut mobiliser l’opinion publique et les
décideurs quant à l’ampleur du problème. Les personnes qui passent à
l’acte suicidaire souhaitent arrêter de souffrir, et non mourir. Mais il y
a de l’espoir. M. Gaudreault souligne que, déjà, les mesures concrètes
qui ont été mises en place ont montré leur efficacité. De 1 600
suicides en 1999, le Québec en comptait 1 100 en 2011, soit une
diminution de 500 suicides par année. Mais ce sont encore trois
suicides par jour que l’on compte au Québec. Il reste donc beaucoup
de travail à faire.
Quels sont les signes que nous devons sur veiller?
Le directeur général de l’AQPS soutient que nous devons être attentifs
aux changements : isolement d’une personne habituellement sociable,
agressivité, témérité, augmentation de la consommation d’alcool ou
de drogues, à des changements dans l’alimentation, les habitudes de
sommeil ou l’hygiène personnelle. Il faut aussi faire attention à des
commentaires comme : « J’ai trouvé une façon de régler tous mes
problèmes » ou encore « Bientôt, vous ne m’aurez plus sur le dos ».
Le suicide résulte de l’interaction de
plusieurs facteurs : dépression, anxiété,
personnalité limite, épisodes
psychotiques, et peut être précipité
par un événement comme une perte
d’emploi, une rupture amoureuse ou
un deuil. Il n’est pas le résultat
d’un seul facteur. Et une tentative
de suicide est souvent suivie d’une
récidive dans l’année qui suit. Il
faut donc être vigilant. Monsieur
Gaudreault souligne que les personnes qui passent à
l’acte ont souvent consulté avant pour des problèmes de santé mentale.
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Le suicide
Comment doit-on inter
venir auprès d’un collègue
intervenir
ou d’un ami dont le compor
tement nous inquiète?
comportement
Comment aborder le sujet du suicide avec quelqu’un ? Y a-t-il des
phrases toutes faites, un modèle à suivre ? Peut-on être accusé d’avoir
manqué aux principes de confidentialité par rapport à un collègue de
travail par exemple ? M. Gaudreault est ferme sur cette question : « La
règle d’or à l’AQPS, c’est : Dans le doute, on ne s’abstient pas ». Les
gens pensent toujours que d’autres sont mieux habilités qu’eux à
intervenir mais il n’en est rien. Il faut démontrer à l’individu qu’on est
inquiet pour lui, qu’on a observé des changements dans son
comportement dernièrement, offrir de l’aide, demander si l’on peut
faire quelque chose pour alléger les difficultés et, oui, lui demander si
lui ou elle a pensé au suicide. Cela peut même inciter la personne à se
dévoiler. Si la personne répond dans l’affirmative, poussez plus loin
l’interrogation nous dit M. Gaudreault : As-tu un plan, un moyen ?
Quand comptais-tu passer à l’acte ? Rien ne justifiera jamais une
absence d’action pour une personne qui va s’enlever la vie. Il faut
l’amener à appeler la ligne 1 866 APPELLE, ou le faire pour lui, afin
qu’un expert puisse nous aider à intervenir dans cette situation en
particulier.
Si vous avez des doutes sur les
intentions d’un collègue, d’un
ami ou d’une personne de votre
famille, posez la question,
appelez le 1 866 APPELLE et
accompagnez la personne.
10 mesures efficaces pour intervenir en
cas d’urgence
Dans le cadre de son mandat, l’Association québécoise de
prévention du suicide a publié un plaidoyer pour prévenir
le suicide qui propose 10 mesures efficaces pour intervenir
en cas d’urgence.
1. Augmenter l’accessibilité de la ligne 1 866 APPELLE
2. Développer l’intervention sur le Web
3. Renforcer les services de crise
4. Généraliser le suivi étroit des personnes ayant commis
une tentative de suicide
5. Développer les services aux endeuillés et la postvention
6. Améliorer l’accès à la formation pour les intervenants
7. Multiplier et soutenir les réseaux de sentinelles
8. Mettre en œuvre des campagnes de sensibilisation et de
mobilisation
9. Réduire l’accès aux moyens de s’enlever la vie
10.Augmenter la connaissance et la surveillance du problème
22
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L’Association travaille par ailleurs à développer des outils disponibles
en ligne qui sont offerts ailleurs dans le monde et qui donnent des
résultats : aide par clavardage, courriels, forums de discussion. Les
gens consultent de plus en plus le Web pour identifier des ressources.
Malheureusement, prévient l’AQPS dans son plaidoyer pour prévenir le
suicide au Québec, présentement, il est plus facile de trouver de
l’information sur les moyens de se suicider que de l’aide.
Monsieur Gaudreault note que certaines mesures concrètes mises en
place pour prévenir le suicide au cours des dernières années ont porté
fruit. La mise en place de clôtures le long du Pont Jacques-Cartier a
permis de diminuer le nombre de suicides de 15 par année. Dans un
autre ordre d’idées, la compagnie pharmaceutique qui produit le
Tylenol a diminué la grosseur de ses contenants et, par le fait même,
le nombre de comprimés par contenant. Cette mesure a aussi un
impact sur le nombre de suicides. Il y a donc un bénéfice réel à
contrôler les moyens que les gens utilisent pour se suicider.
Quelles sont les mesures concrètes privilégiées
par l’AQPS?
La ligne 1 866 APPELLE : une source d’information, d’appui,
disponible 24 h sur 24, 7 jours sur 7. Cette ligne permet de répondre
à plus de 40 000 appels par an. Les personnes qui y ont recours
peuvent parler à des personnes formées pour reconnaître les signes et
agir rapidement.
Une formation accréditée : L’AQPS offre des formations accréditées
pour outiller les intervenants, les professionnels de la santé et même
des citoyens, à reconnaître les signes et à intervenir auprès des
personnes suicidaires, notamment pour les maisons de jeunes, les
milieux scolaires et les psychologues. Cette formation d’une durée de
trois jours a été offerte à 15 000 personnes dans les trois dernières
années. M. Gaudreault insiste sur le fait que cette formation offre un
avantage de taille en uniformisant les outils de dépistage et
d’intervention, ce qui facilite les interactions entre les différents
intervenants.
La formation de sentinelles : Cette formation est offerte à des
adultes seulement, non endeuillés par le suicide. Elle se donne en une
journée et permet aux participants de reconnaître les signes, de poser
les bonnes questions, d’évaluer la gravité de la situation, d’orienter
les personnes vers les ressources appropriées et de les accompagner.
Les programmes d’aide aux employés : L’AQPS intervient
également en entreprise en formant des intervenants et/ou sentinelles,
par le biais d’activités de sensibilisation et de mobilisation. Monsieur
Gaudreault note à cet égard que les organismes membres de l’AQPS,
notamment les centres de prévention du suicide à travers le Québec,
peuvent assurer un suivi étroit d’une personne qui retourne au travail
après une tentative de suicide, notamment en communiquant avec
celle-ci de une à deux fois par jour au début. Cette personne ne peut
être laissée à elle-même. Les organismes sur le terrain sont donc là
pour la soutenir dans ces moments difficiles.
Le repérage : Cette approche est faite par les infirmières à l’urgence
par exemple, pour leur permettre d’évaluer la situation et d’orienter
les patients aux autres ressources.
LE BULLETIN
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Avez-vous quelques statistiques que vous pourriez
par
tager avec nous?
partager
Les statistiques dont dispose l’AQPS proviennent de l’Institut national
de santé publique. M. Gaudreault en souligne quelques-unes :
Le suicide, c’est
une mort évitable
• On compte 1 100 suicides au Québec par année, soit 3 par jour ;
• Pour chaque suicide, on compte en moyenne de 6 à 10 proches
endeuillés, de 20 à 30 tentatives et plus de 100 personnes en
proie avec des idées suicidaires ;
• Les hommes se suicident de 3 à 4 fois plus que les femmes ;
• Le groupe d’âge le plus touché se situe entre 29 et 55 ans.
M. Gaudreault note qu’une des belles victoires de la démarche de
prévention du suicide au Québec est la réduction du nombre de
suicides chez les jeunes. C’est d’ailleurs maintenant au Québec que le
taux de suicide est le plus bas chez les jeunes au Canada, celui-ci
ayant baissé de moitié depuis 2000.
Une entrevue avec...
Valérie Briançon
Responsable équipes Accessibilité et Suivi étroit, Suicide Action Montréal
« La prévention du suicide, ça
passe par la mise en place
d’une communauté solide ».
Pouvez-vous nous parler de la Semaine
de prévention du suicide qui se tiendra du
1 er au 7 février 2015?
« Cette année marquera la 25 e édition de la Semaine de prévention du
suicide au Québec », a-t-il indiqué. C’est une activité qui est unique au
Québec et pendant laquelle on invite la population à se mobiliser pour la
prévention du suicide. » L’AQPS est donc présente dans les médias et
dans les milieux, entre autres, par le biais d’objets promotionnels que
l’on peut se procurer sur leur site Internet : bannières, affiches,
signets, épingles à linge T’es important-e pour moi, etc.
Invité à résumer en une phrase ce qu’il faut faire pour Bâtir un
Québec sans suicide, monsieur Gaudreault en aurait encore long à
dire sur le sujet. Il nous laisse avec ce qui suit : « La prévention du
suicide, ça passe par la mise en place d’une communauté solide ».
Autrement dit, il faut sensibiliser, mais aussi et surtout, se mobiliser
pour atteindre cet objectif, notre objectif à tous.
Pour plus d’information sur l’AQPS, visitez leur site au www.aqps.info
ou écrivez-leur à [email protected].
Suicide Action Montréal a pour mission de prévenir le suicide et ses
impacts en assurant l’accès à des services de qualité aux personnes
suicidaires, à leur entourage et aux intervenants qui les côtoient. De
plus, SAM mise sur l’engagement et le développement des
compétences des individus et des organisations de la communauté.
Suicide Action Montréal est un organisme communautaire qui offre
des services d’intervention et de crise auprès de la population depuis
plus de 30 ans. Il est né d’une mobilisation citoyenne initiée en
1984. L’organisme est aujourd’hui financé par le ministère de la
Santé et des Services sociaux et recueille des dons de Centraide et
des contributions directes.
SAM travaille directement avec des bénévoles, sélectionnés en
fonction de leur capacité d’écoute, de respect et d’acceptation de
l’autre. Et ils doivent satisfaire le profil d’engagement requis par
l’organisme. Après avoir suivi une formation de 50 heures, ils
doivent s’engager à donner 150 heures de bénévolat par année.
Par exemple, 4 h par semaine pendant les 7 premiers mois et 4 h
chaque deux semaines pour les mois suivants.
Il est important de mentionner ici que Suicide Action Montréal ne
vient pas seulement en aide aux personnes qui pensent au suicide.
« Les valeurs de Sam sont empreintes d’un sentiment plus large de
solidarité et d’humanité dans la collectivité. L’organisme œuvre
également auprès des proches, des personnes endeuillées et des
intervenants. « Suicide Action Montréal, c’est du bénévolat extrême,
nous confie Valérie Briançon, responsable équipes Accessibilité et
Suivi étroit. Mais les bénévoles sont bien entourés, ils reçoivent de
la formation continue et un intervenant est toujours présent sur
place pour les aider en cas de difficulté ». Mme Briançon note que
les bénévoles de SAM disent avoir l’impression de recevoir autant
sinon plus que les personnes qui appellent.
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Le suicide
La dépression, ça se soigne!
Mme Briançon soutient que nous devons faire encore plus d’efforts
pour faire comprendre à la population que « la dépression, ça se
soigne ! ». Mais c’est un processus qui peut être long et qui exige des
soins médicaux, soit en psychiatrie ou avec le médecin de famille,
une psychothérapie, des médicaments, et des adaptations aux
habitudes de vie des individus. Bref, les gens ont besoin de temps
pour guérir. Elle note que la société offre des soins et services de
qualité mais qu’on rate souvent l’objectif en raison de l’importance
qui est toujours accordée à la sacrosainte performance. Pour aller
mieux, ça prend du temps, de l’espace et des moyens. Il faut repenser
nos priorités.
Interrogée sur la meilleure façon de réduire encore davantage le taux
de suicide, Mme Briançon soutient que « la santé publique passe par
la volonté politique ». Quand le gouvernement du Québec a décidé de
faire du suicide une priorité, le taux de suicide a baissé de façon
significative. Mme Briançon indique que la clientèle cible de SAM
actuellement, ce sont les hommes entre 35 et 49 ans, qui comptent
pour 80 % des suicides.
SAM propose des services de parrainage dans le cas de personnes à
haut risque de suicide et intervient dans des situations de crise. Dans
les écoles, on forme les intervenants du milieu – psychologues,
travailleurs sociaux, éducateurs spécialisés – pour repérer les
personnes suicidaires qu’ils vont référer à l’organisme pour une
intervention spécifique. SAM intervient directement et développe
également des projets de recherche et d’intervention avec d’autres
organismes et professionnels du réseau. Mme Briançon rappelle que
les barrières anti-saut qui ont été installées au Pont Jacques-Cartier il
y a quelques années ont permis de réduire le nombre de suicides à
cet endroit de 13 à 15 par année à seulement un ou deux.
Mme Briançon conclut l’entrevue en insistant sur le fait que Suicide
Action Montréal est là pour aider, 24 h sur 24, 7 jours sur 7. « Si
quelqu’un en ressent le besoin, il ne doit pas hésiter : 1 866 APPELLE
ou 514 723-4000 ».
Liste des ressources
CENTRES DE PRÉVENTION DU SUICIDE
1 866 APPELLE (1 866 277-3553)
Service disponible 24h/24 et 7jrs/7
Suicide action Montréal : 514 723-4000
Région de Québec : 418 683-4588 / 1 866 277-3553
Région de l’Estrie : 819 564-1354 / 1 866 277-3553
Moncton – CHIMO : 1 800 667-5005
FÉDÉRATION DES MÉDECINS RÉSIDENTS
DU QUÉBEC
514 282-0256 ou 1 800 465-0215
Andréa Larivière, coordonnatrice, aide aux médecins résidents
[email protected]
PROGRAMME D’AIDE AUX MÉDECINS
DU QUÉBEC
514 397-0888 / 1 800 387-4166 • Téléc. : 514 397-0654
[email protected] – www.pamq.org
Facultés de médecine / Universités
UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL
Bureau d’aide aux étudiants et aux résidents
Isabelle Duchesnay (pour Dr Ramses Wassef, directeur)
514 343-6603 / 1 866 862-5642
www.med.umontreal.ca/communaute_facultaire/
ressources_etudiants/baer.html
Centre de santé et consultation psychologique de l’Université de
Montréal
514 343-6452 (rendez-vous) – www.scp.umontreal.ca
Clinique médicale
514 343-6452
UNIVERSITÉ LAVAL
Direction des affaires étudiantes (DAE)
Dr Fabien Gagnon, directeur
418 656-2131, poste 3459
[email protected]
Service de consultation de l’École de psychologie
418 656-5490
www.scep.ulaval.ca/cms/site/scep
Centre d’aide aux étudiants
www.cocp.ulaval.ca/
418 656-7987
[email protected]
Clinique médicale de l’Université Laval
418 656-2943
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LE BULLETIN
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CHUL – Unité de médecine familiale Laurier
418 654-2701
Centre médical Sainte-Foy
418 653-4931
UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE
Service d’aide aux étudiants
CHUS – Campus Est
819 346-1110
LE JEUDI 26 FÉVRIER 2015
Saguenay
819 541-1012
Moncton
506 229-5999
Longueuil
450 466-5000
www.usherbrooke.ca/étudiants/services/orientation/
Service de psychologie et d’orientation
819 821-7666 ou 450 463-1835, poste 657666
[email protected]
www.usherbrooke.ca/etudiants/services-a-la-vie-etudiante/spo/
Centre d’intervention psychologique
(819) 821-8000 poste 63191
www.usherbrooke.ca/psychologie/cipus/
Clinique de l’Université
819 821-7667
Clinique médicale de la Cité
418 542-1510
À TOUS LES MÉDECINS RÉSIDENTS
La Fédération des médecins résidents du Québec
vous convie à une assemblée générale qui
se tiendra au :
CENTRE MONT-ROYAL
Salon Mont-Royal (niveau 4)
2200, rue Mansfield, à Montréal de midi à 17 h 30
AU PROGRAMME
Midi
Assemblée
générale
13 h à 17 h 30
Journée Carrière hors-Québec
Bureau de santé – Centre hosp. George-L.-Dumont
506 862-4082
Venez rencontrer des représentants
d’établissements de santé des autres
provinces canadiennes.
MCGILL UNIVERSITY
Dr. Richard Montoro, Assistant Dean, Resident Professional Affairs
514 398-1781 / 514 398-5836
[email protected] / [email protected]
Heures de libération
McGill Mental Health Services
www.mcgill.ca/mentalhealth/
514 398-6019
McGill Counselling Services
514 398-3601
McGill Health Services – McGill Campus
514 398-6017
Pour plus de détails, consultez notre site au www.fmrq.qc.ca/
Ressources et services, sous Bottin des ressources, ou communiquez
avec la FMRQ au 514 282-0256 / 1 800 465-0215.
Montréal de 11 h à 19 h
Sherbrooke de 8 h 30 à 21 h
McGill de 11 h à 19 h
Québec de 8 h à 22 h
COVOITURAGE
de Québec et Sherbrooke
Contactez-nous pour de plus
amples informations.
N’hésitez pas à communiquer avec la FMRQ au
514 282-0256 ou 1 800 465-0215 pour plus de détails.
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Suicide:
not a Solution
Suicide among
doctors . . .
Some figures
Introduction
Over the past few months, we were all affected by the news of a
resident’s suicide, which made newspaper headlines. Unfortunately,
she was not the first to decide to end her suffering this way, nor will
she be the last. But, if we want to win the battle against suicide, we
have to acquire the means to do so. We have to identify the ways of
recognizing the symptoms of depression and other manifestations of
psychological distress in our colleagues, so we can intervene in a
timely manner.
In the following pages, the members of the Fédération des médecins
résidents du Québec Resident Wellness Committee offer you a series
of articles that talk about these signs, along with personal stories,
interviews, and some figures about depression and suicide found in
scientific papers. But above all, you will find potential solutions for
preventing suicide, tips for intervening with colleagues whose situation
concerns you, and a list of resources you or a colleague may turn to.
Before introducing some statistics on the issue, though, we would like
to share with you the mission Quebec’s association for suicide
prevention (Association québécoise de prévention du suicide) has set
itself, which reflects the wish we all share, for both doctors and the
public at large: To Build a Suicide-free Quebec.
1
Bright, R.P., and L. Krahn. “Depression and suicide among physicians.”
Current Psychiatry. April 2011, 16–30.
2
Fahrenkopf, A.M., et al. “Rates of medication errors among depressed and
burnt out residents: prospective cohort study.” BMJ. 2008; 336:488–91.
26
|
Suicide among doctors, and particularly medical residents, has not
been the subject of many studies over time. Often a taboo issue, it is
nevertheless beginning, like physician health and wellness, to elicit
greater interest from researchers and within the medical profession,
not only for establishing statistics, but above all for finding solutions
that will help us save lives – our colleagues’ lives.
Current Psychiatry literature review
In a literature review published in Current Psychiatry in April 2011,
the authors,1 two psychiatrists working in the Department of Psychiatry
and Psychology at the Mayo Clinic in Scottsdale, Arizona, provided an
update on the situation in different settings. While depression levels
among physicians were equivalent to those in the general population,
the suicide rate among doctors was much higher. It was believed that
depression and other mood disorders are underdiagnosed and
inadequately treated in doctors for several reasons: doctors’ hesitation
to consult, their attempts to self-diagnose and self-treat their
depressive symptoms, or the fact that they receive and seek special
treatment from their fellow physicians.
Doctors do not have immunity against
depression
According to the studies, depression rates among medical students and
residents were 15-30% higher than in the general population. A study
conducted at the University of California, San Francisco showed that
the level of depression among medical students prior to starting their
medical training was equivalent to the population at large, but it was
about 25% higher in the first and second years of pre-med. A U.S.
study carried out by Fahrenkopf et al2 reported a 20% depression rate
in a group of pediatric residents in three children’s hospitals. The level
of depression appeared to persist after residency, but the prevalence at
that point was 13% in men and 20% in women, rates similar to those
found in the population. The authors drew up a list of predictors of
depression in doctors (see Table 1).
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Table 2 – Manifestation of mental
illness in doctors
Table 1 – Predictors of depression
in doctors
• Difficult interpersonal relationships
with senior doctors, staff and/or
patients
• Lack of sleep
• Dealing with death
• Severe irritability and anger, leading to
interpersonal conflict
• Marked changes in energy, creativity, enthusiasm, self-confidence and productivity
• Erratic behaviour at the office or hospital
(doing nighttime consultations and not
reporting to work until noon the following
day)
• Making mistakes
• Establishment of inappropriate barriers with
patients, staff and colleagues
• Loneliness
• Isolation and withdrawal
•
• Increased number of errors or lack of
attention/follow-up in updating files and
returning patients’ calls
24-hour responsibility for patients
• Self-criticism
• Personality change and mood swings
Taken from Firth-Cozens, J. “Individual and organizational
predictors of depression in general practitioners.” Br J Gen Pract.
1998; 48(435):1647–51.
Higher suicide rate
The authors noted that the review of 14 studies showed a comparative
suicide rate of 1.1% for men in the general population, as against
3.4% among physicians; this level rose to 2.5% for women in the
general population, compared with 5.7% for women doctors. The
relative suicide rate by specialty was not established in the studies
consulted, although it was noted that higher suicide rates were
reported among psychiatrists and anesthesiologists. But these studies
present shortcomings in scientific terms, according to Bright and
Krahn, for reasons not explained in the literature review.
Mental health problems associated with
suicide
Mental health problems often associated with suicide manifest in
different ways in our fellow physicians, medical students and residents
(see Table 2).
• Impulsivity or irrationality in decisionmaking and actions
• Inappropriate dress and poor personal
hygiene
• Inappropriate sexual comments and behaviours
• Decreased or increased need for sleep
• Frequent changes of position/workplace
• Inconsistent performance, absenteeism
Extracted from Michalak E.E., et al. “The impact of bipolar disorder
upon work functioning: a qualitative analysis.” International Journal of
Bipolar Disorders. 2007, 9(1-2):126–43
The statistics mentioned in this article come from two papers:
Bright, R.P., and L. Krahn. “Depression and suicide among physicians.” Current
Psychiatry. April 2011, 16-30.
Gagné, P, J. Moamai and D. Bourget. “Clinical Study. Psychopathology and
Suicide among Quebec Physicians: A Nested Case Control Study.” Depression
Research and Treatment. 2011. Article ID 936327, 6 pages.
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Suicide
Curbs on seeking treatment
Doctors hesitate to ask for help when they think they are suffering
from a mental health problem. They are afraid of being stigmatized,
and have trouble finding a health professional they can confide in who
is not a colleague. Their fear of a breach in confidentiality or of
recriminations from colleagues, establishments and regulatory
authorities (Colleges of Physicians) are among the main elements
pinpointed in this article. A U.S. study3 conducted in 2002 even
observed that only 22% of medical students who were identified as
showing signs of depression asked for help, and of that group of
students who had suicidal ideas, only 42% consulted. Time constraints, confidentiality, stigmatization, the cost of consultation, and
fear of having their diagnosis entered in their academic file were
among the main factors preventing them from seeking help.
Quebec study
In 2011, Drs Pierre Gagné, Javad Moamai and Dominique Bourget 4
published a paper in the periodical Depression Research and Treatment on psychopathology and suicide among Quebec doctors. In their
introduction, they emphasized that suicide was the 9th leading cause
of death in the country according to Statistics Canada (2007). The
paper also reported that 85–90% of people who take their own lives
had psychiatric problems.5 The problems most often linked with suicide
were financial troubles, difficulties in couple relationships and
interpersonal relations at work, marital status, substance abuse and
alcoholism, and a pre-existing mental health condition.
Between 85-90% of people
who take their own lives had
psychiatric problems.
Another study 6 mentioned in the article reported that, in 75% of cases
of suicide, the subjects took less than an hour to decide to take their
own lives. The Quebec study concluded that female physicians in
Quebec committed suicide at a younger age than their male colleagues
(age 41 vs 51). The study, based on psychological autopsy, exhibited
a number of weaknesses, according to the authors, in particular owing
to the impossibility of obtaining certain information. The authors
concluded that the psychiatric problems prompting individuals to
commit suicide – doctors and others – were similar.
The study was conducted in Quebec in conjunction with the Office of
the Quebec Coroner. Between 1992 and 2009, the coroner found an
average of 1,300 suicides per year in Quebec. Thirty-six cases of
suicide among doctors (7 women and 29 men, average age 50) were
identified and compared with the same number of suicides by nonphysicians. One third of the doctors were family physicians, the
majority (77.8%) of them living in urban settings. Major depression
accounted for 61.1% of the problems identified, and 83.3% of the
doctors who committed suicide suffered from an identifiable mental
health problem at the time of their suicide: major depression
(61.1%); bipolar disorder (8.3%); and schizophrenia (2.8%). Two
thirds of them (66.7%) had sought psychiatric help before their
suicide attempt.
3
Givens, J.L., and J. Tjia. “Depressed medical students’ use of mental health services and barriers to use.” Academic Medicine. 2002; 77(9): 918–21.
4
Gagné, P., J. Moamai and D. Bourget. “Clinical Study. Psychopathology and Suicide among Quebec Physicians: A Nested Case Control Study.” Depression Research and
Treatment. 2011. Article ID 936327, 6 pages.
5
Myers, M.F., and G.O. Gabbard. “The suicidal physician and aftermath of physician suicide.” The Physician as Patient. Chapter 11, pp. 185–203, American Psychiatric
Publishing, Washington, DC, 2008.
6
S. Bridge. “Suicide prevention – targeting the patient at risk.” Australian Family Physician. 2006: 35(5): 335–8.
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My colleague’s not
doing so well
You will certainly be aware that one of our fellow residents took her
own life on November 17, 2014. Émilie Marchand is not the first to
have put her thoughts into action, and unfortunately she will not be
the last, if nothing changes. Several factors have to be considered
when we talk about suicide among Quebec medical residents. Well
beyond individual issues, we also have to call into question how
medicine is taught. In fact, changes to certain elements in the
curriculum could help us diminish psychological distress among our
residents. In that regard, the possibility of progressive return following
extended leave is a fundamental element that should be implemented
in our practice.
We cannot, however, point the finger at physician support services, since
over the years these services have been keen supporters of Quebec
doctors’ and residents’ overall physical and mental health. The Quebec
Physicians’ Health Program (QPHP) and the Fédération des médecins
résidents du Québec (FMRQ) offer services for doctors across the
province, and locally there is also a multitude of services. For instance,
at the University of Montreal Faculty of Medicine, the medical student
and resident aid office (Bureau d’aide aux étudiants et aux résidents en
médecine, or BAER) offers intervention targeted to the difficulties
reported and calls received. So the BAER can respond both to harassment
complaints and to provide health centre services or psychological
consultations. But why, with so many services available, are so many
individuals still dealing with palpable distress? One of the problems
rarely mentioned is not access to resources, but actually using the
resources. Often, residents in distress resist consulting, and even refuse
to consult, for fear of appearing weak and being judged by their peers.
These individuals need someone to guide them through this process.
Last year, 540 people consulted the QPHP. Of that number, 124 were
residents, of whom 113 were consulting the program for the first time.
These people found help. But what happens to the others?
A whole range of factors influence psychological distress in medical
residents. Lack of time, number of hours of work, pressure to carry out a
research project, work conditions, financial situation and perceived
medical errors are frequently mentioned in studies. About a third of
residents experience stress levels from moderate to severe. One fifth of
them will think of suicide during their medical training, and this is a
declared rate, ignoring any representative bias. Three quarters of
residents will head toward professional burnout as a result of the
profession’s high stress levels. The picture is not a rosy one, and that is
why we have to act in order to help those mistakenly suffering in silence.
Annie Trépanier, MD
R4 in Psychiatry, ARM – Chairperson, RWC, FMRQ
Christopher Lemieux, MD
R2 in Internal Medicine, AMRM – Vice-President for Wellness, RWC, FMRQ
One fifth of residents will
think of suicide during their
medical training.
Sometimes, a simple, honest approach like confronting this person can
be a good start, and even more. If by chance he opens up to you,
listen to him and be there for him. Being a friend means offering
support at the appropriate time, but sometimes this colleague will
have to turn toward the different resources available locally and
provincially. Since denial is sometimes the strongest of all, be aware
that you can nevertheless help this person. All you have to do is report
your concern to the QPHP, which will be able to discuss with you the
different possibilities open to you to help him or prompt him to get in
touch with the health program. Remember, we are never far-sighted
enough. You will never be blamed for having tried to help someone.
Wellness is in your hands!
But how can we recognize a colleague in distress? We have to be very
vigilant. Sometimes, the signs are clear and specific, other times they
are very subtle. A colleague cutting himself off, not performing as well
as before, or who is behind his colleagues academically – these are
just some examples among many. Another colleague may present with
a whole other profile, working excessive hours while showing less
motivation. He will deny being distressed, or seem cynical and
detached about his work. The key will lie in the change in character,
and especially in your sixth sense concerning your colleague.
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Suicide
Gabrielle Larouche, MD
R4 in Psychiatry, AMReQ – Vice-President for Wellness, RWC, FMRQ
Thoughts
How are medical residents doing?
In the context of the sad events of recent months, and the stories of
distress that followed, one question occurred to me: How are medical
residents doing? To help me answer the question, I met with Dr Carole
Ratté, psychiatrist, full professor responsible for the student wellness
program at the Laval University medical faculty.
In the past 20 years, Dr Ratté has met with a little over 500 students,
clinical clerks and medical residents, in a context of difficulties
primarily of a psychological nature. In her view, medicine is 50%
responsible for the distress, while the other 50% stems from personal,
financial and other difficulties. Numerous factors with respect to
medical culture and practice come into play. She has drawn up a list,
which is not comprehensive, but includes factors that have drawn her
attention, both for herself, and for what she has observed in her
colleagues.
What seems to me the most important, and the hardest thing to
change, is the taboo. Whether we like it or not, many residents with
a mental health problem prefer to keep their condition quiet (along
with its consequences, such as difficulty concentrating and the
longer time required to perform tasks), rather than being known as
the “weak resident,” less competent, both to their staff physicians
and to their fellow residents. The fear of how others see us, of
prejudice, of the impact in day-to-day practice is a constant concern
for them. Medical culture is another factor closely linked to that
fear. As if doctors weren’t allowed to be sick. As if we were invincible, “vaccinated” against disease. But no! On the other hand, some
don’t accept being sick, can’t identify with the image of “patient”
and won’t seek help, from fear of prejudice, but also because
they’re convinced they can get straight themselves. Not showing
their vulnerability. We can understand them: examples of understanding and empathy are rather rare, compared with jibes (just
joking, of course), which are so inappropriate.
There are also the demands of the workplace, which are not compatible with medical residents’ needs. For instance, when a resident takes
extended sick leave, for several months, say, there are two options
available to him when he comes back: returning full-time in the usual
work conditions, or a full-time non-contributory rotation in almost the
usual work conditions, but without call duty and evaluations. And of
course, the resident is expected to be in good shape, to perform at
100% of his abilities, as if there were no problem. Wow. This
perception of the system shocks me; we are indulgent with our
patients (and rightfully so), sign progressive return-to-work forms,
look with empathy on their conditions, explaining to them that it’s
normal for it to be difficult to start with, but it takes time to get back
on the rails. And for us? Well, that doesn’t apply to us. We’re doctors.
We are (and have to be) high performers. The faculties (and some
programs) are not very flexible when it comes to adjusting residents’
return to work on the basis of their condition.
Discussing performance brings me to another factor, intergenerational
differences. New doctors want quality of life, to enjoy their family, to
have a well-filled social life. That, unfortunately, does not rate highly
with our current health system, where throughput is all that counts
(and this is even truer with the new measures our health minister
wants to implement), where the pressure is ever greater and stress
levels are ever higher. Our values are not very compatible with those
of the generations that preceded us, where a majority of doctors
devoted themselves body and soul to their practice, sometimes to the
detriment of their families. Also, with the current workload, it is
impossible for physicians who are new parents, for instance, to work
part-time or take long leave without their colleagues bearing the brunt
of it. This creates tensions between generations of doctors which even
we, as residents looking for models, can see.
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So then, how are residents
doing? The best way to find
out is still to ask your
colleagues how they’re
doing, ideally over a coffee,
setting aside time to talk
about it.
Finally, the last notable factor is specific to each of us: our personality. A large proportion of us have a little perfectionistic side, and
everything we do has to be perfect. We don’t allow ourselves the right
to make mistakes. As if it were inconceivable to be “good enough”
without being perfect. We are very hard on ourselves, so we impose
additional stress on ourselves for each decision we make. Also, let’s
admit it, residents have an incredible ability to feel guilty for the
slightest error, even the most trivial that has no impact on the patient.
Although my thoughts are not that cheerful, I admit, there are some
imaginable solutions. The first will require a huge amount of work, but
is unavoidable: changing the work climate in our training sites, as
well as the negative perception conveyed concerning mental health
problems. This will happen over the long term, but I think it has
already begun, and the latest generations of doctors are more
sensitized to these aspects. On the academic front, it could be helpful
if, in the medical faculties, all programs had a resource person, a staff
physician or instructor, to whom a resident could turn in case of need
and who would propose solutions to his program to accommodate
residents who need it, for instance, for a return from extended sick
leave. On a day-to-day basis, it is essential for each one of us to
create social links in our work settings, with colleagues, in order to
break through the isolation and make it possible to verbalize concerning difficult situations being experienced. It would be helpful for
everyone to go through the exercise of thinking about possible
improvements within their own programs and rotation sites, and to
share them with the people concerned. Who knows, perhaps this would
improve the quality of life (and training) of all the residents in that
person’s program.
So then, how are residents doing? The response is unclear, for several
reasons, some of which were mentioned above. The best way to find
out is still to ask your colleagues how they’re doing, ideally over a
coffee, setting aside time to talk about it.
THURSDAY, FEBRUARY 26, 2015
TO ALL MEDICAL RESIDENTS
The Fédération des médecins résidents du Québec
invites you to attend a general meeting at:
CENTRE MONT-ROYAL
Salon Mont-Royal (level 4)
2200, Mansfield street, Montreal
From noon to 5:30 pm
PROGRAM
Noon
General
meeting
1:00 pm to 5:30 pm
Outside Quebec Career Day
Meet recruiters and representatives
from health care establishments from
other canadian provinces.
Release schedule
Montreal from 11 am to 7 pm
Sherbrooke from 8:30 am to 9 pm
McGill from 11 am to 7 pm
Quebec from 8 am to 10 pm
CARPOOLING
From Quebec and Sherbrooke
Contact us for
more information.
For further information, you may call the FMRQ
at 514 282-0256 or 1 800 465-0215
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Suicide
As Kundera would say
When we began our medical studies, a large number of us had no idea
that the challenges were just beginning. The realities of the profession
catch us by surprise, and leave us in a state of disarray. Medicine,
often romanticized in the media, remains a vocation, you’ll tell me,
but a vocation earned through the sweat of our brows and too often at
the expense of our lives outside medicine. The demands are high, and
without question we have to excel. Constantly evaluated, in a context
where errors are our nemesis, many will struggle with the constant
pressure. In terms of stress factors, for a good number of our colleagues, it’s clear that studying medicine is far from devoid of them.
Some will shut themselves off, others will regularly consume alcohol
and drugs, and some will go as far as considering suicide.
Within our profession, cynicism
and lack of empathy toward our
colleagues in difficulty should
be considered arch enemies of
our mental health.
Mental illness is present in many of our colleagues, and we can’t be
blinded by the fantasy of “being superhuman,” thus ignoring the scale
of the issue. In fact, the numerous stressful events experienced during
their medical studies and residency are sufficient to trigger mental
illness in many individuals. The chronic sleep deficit, dissatisfaction at
work (or in their private lives) and certain cognitive patterns are all
elements that can contribute to psychological instability. Medicine
hasn’t yet come up with a vaccine giving us immunity from stress or
mental illness. The admissions process for medicine is used in
particular to select candidates who excel both personally and academically, and are committed to patient care. When adversity rears its
head, the fall can be brutal and harsh for some, while others will be
able to face the situation smoothly and carry on their way.
Annie Trépanier, MD
R4 in Psychiatry, ARM – Chairperson, RWC
Behind the scenes, studying medicine is full of miscellaneous
situations and conversations, associated in varying degrees with
medicine. Colleagues in tears after long hours of work, or following a
difficult situation – while we don’t see these every day, nevertheless
they aren’t that rare. Some of us never seem to collapse, but rather
pass through these corridors comfortably, and with a certain lightness.
A few years ago, a close colleague who was having a very hard time
on rotation, for both professional and personal reasons, could no
longer bear the daily uncertainty, anxiety and unhappiness. She
decided to choose something other than medicine. Many were
surprised at her choice, and thought she would regret it one day. In
fact, most probably it was the healthiest choice for her, if her
happiness and wellness were affected to that extent. Others will
manage to continue on their path, perhaps not without difficulty, and
will have medical careers. But what happens to those who cannot
continue with this lightness?
32
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Within our profession, cynicism and lack of empathy toward our
colleagues in difficulty should be considered arch enemies of our
mental health. To respond to these issues, the FMRQ Resident
Wellness Committee (RWC) has developed different tools over the
years, in order to apply our recommendations concerning mental
health and life balance. The Health and Wellness Tour instituted to
raise awareness in the different training programs, inter-university
meetings concerning resident health, wellness polls and the awareness
campaign are some of the actions taken by your RWC to meet your
needs. The RWC is also present for residents who have difficulties and
need support. Indeed, as Milan Kundera put it so well in The Unbearable Lightness of Being: “Vertigo is something other than the fear of
falling,” since being balanced means knowing yourself, finding
outlets, and sometimes even knowing when to turn to a friend,
someone close, or a person with the skills to stop you from falling.
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Interview
A step formard
Many will agree that the life of a medical student and resident has
improved over the last two decades. Despite this, we are faced with
increasingly complex patients with multisystem disease and
incredibly difficult social situations. We are forced to work in a
system that is dysfunctional at times. The reality of real-world
medicine is undoubtedly shocking, and sometimes terrifying to new
trainees. These factors make us, as residents and staff, prone to
burnout, and even depression.
While we need to focus on those at risk, we also need to take a step
back and focus on the causative agents of depression and burnout.
Here at McGill, the Chief Resident of Pathology has spearheaded a
project to promote mentorship among both residents and staff in her
own department, and plans are underway to pitch the idea to the
faculty of medicine.
An interview with Dre Chelsea
Maedler-Kron
Why is mentorship impor
tant for residents?
important
It is important because it allows residents to have a relationship
with someone who has experience, skills and wisdom, and can
offer some insight into situations that can be difficult. Knowing
someone that has gone through a similar situation can help to
reduce the burden of stress that you might feel during your
training. Mentorship is a complex relationship that requires the
right balance of professionalism, empathy and guidance.
Alastair Dorreen, MD
R3 internal medicine, ARM – Vice-President for wellness, RWC, FMRQ
Dr. Maedler-Kron’s closing comments were to those who are
interested in becoming a mentor, “Don’t let being a perfect
mentor get in the way of being a good one.” The introduction
of mentorship programs at a faculty-wide level will hopefully
create a framework that allows the mentees to become mentors
as they progress through their training. Ultimately, I think we,
as physicians, need to be proactive about intervening to correct
the deficiencies in our system. Change in medicine can take
time, but it will undoubtedly be rewarding to see young
physicians trained in ways that promote well-being and provide
guidance along the way.
What prompted you to star
startt a mentorship
program?
There is well-known research regarding the benefit of
mentorship, and it’s been recognized as an invaluable tool for
medical training. We lack, however, a formal curriculum
despite appreciating that is an essential component of
academic medicine. I wanted to help mentors and mentees
embark on this relationship.
What are the benefits and barriers?
Mentorship provides an opportunity to potential at an early
stage in their training. It can aid in supporting resident
wellness, collegiality, and can improve self-reflection. As for
the barriers, there are a lot of potential mentors who find that
there is a lack of time for various work-related demands. There
is also a lack of resources and training. Finally, there is an
institutional culture where, if an activity is not viewed as
academic, then it is not formally supported.
Chelsea Maedler-Kron, MD
Chief Resident, Pathology, McGill Facuty of Medicine
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Two hikers watch the setting sun.
Reprinted from a letter from a Psychiatry resident in
the McGill University Faculty of Medicine, Dr Melissa
Pickles, published in Montreal daily, The Gazette, on
June 10, 2014.
Depression
and Stigmatization
During medical school, I had the good fortune to shadow an oncologist, who had also been a cancer patient. This was well known among
his colleagues and patients. This had a powerful effect on his patient
interactions: they clearly valued his disclosure. There was a sense that
he was more trustworthy, more empathetic, more wise, for having
undergone the same life-changing experience.
Having recently recovered from substantial injuries, I understood there
was more than one way to know suffering. There’s comfort in knowing
that the person helping you has access to the kind of knowledge that
comes from personal experience. This was discussed somewhat
informally with another supervisor. She was open to self-disclosure
with patients, but felt there was a time and a place for it. She advised
us to first ask ourselves, “Does it help the patient?”
I have since moved on to training in psychiatry. For me, psychiatry
draws its greatest strength from its emphasis on human empathy.
Yet, it’s also the area of medicine where self-disclosure becomes
murkiest. Maybe it’s a throwback to past psychoanalytic days, where
psychiatrists were expected to act as “blank slates.” It also likely
stems from the necessity of maintaining boundaries with patients
who may have difficulties maintaining them. But I’ve also felt that
stigma may play a role. I say this both as a psychiatrist-in-training,
and as a psychiatric patient myself.
Nearly six years ago, during medical school, I had an episode of
major depression. I’ve often joked, somewhat facetiously, that it
was like having the flu, except that instead of feeling nauseous, I
hated myself. I say “somewhat facetiously,” because to a certain
extent, that’s exactly what it was like. I remember spending days in
bed, physically hurting. I had that same “sick” lethargic feeling.
Everything seemed too hard.
34
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Unfortunately, that was only the tip of the iceberg. One thing that
can be hardest about depression is that it involves losing the things
that help most people cope with adversity. For me, the passion,
optimism and drive that I defined myself by were replaced by
anhedonia and a bleak kind of pessimism. Anhedonia, or the
inability to experience pleasure, is kind of like eating without taste.
For me, the feeling that nothing was interesting or pleasurable
quickly transformed into something much more existential – that
nothing mattered. My ability to think rationally was replaced by a
constant stream of increasingly dark thoughts. It was hard not to
feel like I had become something monstrous and useless and out of
control. I was terrified that I had somehow lost myself. I often felt
that I was too sick to be helped.
PHOTO: JONATHAN HAYWARD/Montreal Gazette
Personal Stories
Suicide
“As a psychiatrist in training,
I should not have to hide my own
history of depression.”
For many people with mental illness, accessing care comes with far too
many barriers, of which stigma can be tremendous. As a medical
trainee, it should have been easier for me, but it wasn’t. The fear of
what my colleagues would think was a major source of anxiety. Some
of this was a distorted product of depression: I worried others would
see me for the monster I felt I had become. However, some of this fear
was based on overheard gossip and opinions. I worried that my
colleagues would see me as weak, unable to handle the stresses of the
job, “unbalanced,” or no longer deserving of their respect. In defence
of my colleagues, very little of this was ever confirmed to be true. But
I definitely wasn’t the only one with mental health issues who felt this
way. We all, to some extent, felt the pressure to remain silent.
I did my training in Kingston, a small city where it was nearly
impossible to access mental health care without encountering a
present or future colleague. This terrified me, and made me
incredibly resistant to getting help. Not only was this detrimental to
my own health, but to my personal relationships, as well. It’s hard
to watch someone deteriorate as they refuse treatment. I think a
part of me understood this at the time, but the fear of becoming
known as a “mental patient,” and having to acknowledge this
myself, was just too much.
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Fortunately, I did eventually receive the care I needed. I was able to
recover, and get my life, and myself, back. I worked harder at recovery
than I have worked at anything, and can honestly say that years later,
not only am I depression-free, but happy. Yet, I have remained fairly
silent about my experience. In spite of the fact that I feel my history of
mental illness has enriched my clinical abilities, I still worry that it
will make others doubt my competence, or respect me less.
The more I try to help patients cope with stigma, however, the more
I’ve begun to feel like a hypocrite. I’ve also begun to follow the LGBT
rights movement, and noticed the emphasis put by prominent leaders,
like Harvey Milk, on coming out. He felt it would be harder for people
to discriminate against people they knew and cared about. While there
are many differences between the challenge of ending stigma against
mental illness and the fight for LGBT rights, both groups have
struggled with enforced silence and the resulting prejudices. It’s hard
to understand the unknown, and the void that is created can be filled
in with all kinds of assumptions and fears.
I’ve often worried that my own silence has helped to reinforce certain
assumptions about mental illness — that recovery is impossible, or
that mental illness should be kept secret. I think of the oncologist,
who was able to use his experience with cancer to enrich patient care,
and I wonder why this shouldn’t be the same for mental illness.
Many psychiatric organizations are taking on the challenge of stigma.
But I wonder if we really can stay in our respective closets while still
advocating for a society that is more open about mental illness. More
important, I can’t help but be reminded of the question posed by one
of my first teachers:
Does it help the patient?
Melissa Pickles is a resident in psychiatry in Montreal.
The views expressed here are the author’s own, and not
those of her training program.
Medical students:
Permission to be at the
end of their rope
November 2014 was a highly emotional month for many of us. The
suicide of a University of Montreal resident affected all Quebec
medical residents. And that is what prompted those of us on the FMRQ
Resident Wellness Committee to publish this issue devoted to suicide.
But we are not alone in having reacted to this situation. Élise Jetté, a
young journalist working for Coup de pouce magazine, wrote the
following article. So here is the viewpoint of a non-resident – who has
seen first-hand the impact of residency on her friends.
Élise Jetté, Journalist
Coupe de pouce – November, 2014
An athlete to the core, Élise fulfils herself each day in a
swimming pool, on her bike or in her running shoes. She
has trouble concealing her passion for music and books,
and has to admit to being addicted to online shopping.
Her inspirations: springtime, her friends, the ocean and
movies.
Last week, La Presse published an open letter from a medical student
sending out an SOS. A fellow medical resident had taken her own life,
suffering from major depression, overwhelmed by her studies. Blinded
by pressure and angst, she never saw any solutions.
Lavigna Lavoie, MD
R2 in Diagnostic Radiology,
Vice-President, Wellness, AMReS, RWC, FMRQ
After we finished Cegep in 2008, two friends of mine went into
medicine. The first, Marie-Pier, went through five years of studying,
insomnia, rote-learning exams, practical exams, thick volumes she had
to have at her fingertips, all while showing compassion, humanity,
and so on and so forth.
When you’re in Marie-Pier’s shoes, each year, you definitely
question yourself. Certainly, you wonder whether you’re able to face
another year as difficult as the last one. Each time, you make the
choice again not to have time to do sport, to see your family and to
take painting classes.
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Suicide
Each time, she took stock of the sacrifices, but she told herself that by
giving just a little bit more energy again, the rest of it would be well
worth the trouble. In fall 2013, as she started her residency, MariePier cried her heart out over the phone every evening. I listened to
her. Her parents listened to her.
The only advice I could give her was to walk away. To walk away
despite other people’s opinions, walk away despite the time “wasted”
in medicine (is any time in your life really wasted, though?), walk
away despite her astronomical student debt, because it was too
burdensome, there was no pleasure any longer, and the pressure
would end up overwhelming her. She left so she could start again
somewhere else. In two and a half years, she’ll be a pharmacist. And
she’s stopped crying.
Things worked out for Marie-Pier, but
how about for the majority?
My second friend who went to medical school, Antony, is currently an
R2 in a specialty. He’s doing well, but constantly talks to me about
the pressure. When we fought to be top of the class at Cegep, that was
one thing. Here, Antony’s fighting a human tide of top students. Not
only to pass all the exams, but also to stand out among all the other
OUTSTANDING residents, all of whom want to be the one receiving
positive comments from staff physicians and, more seriously, to be
receiving the position they want following residency. When I tell him,
“I have trouble believing you’re in your right minds,” he responds,
“Maybe we aren’t.”
Can we agree that first and
foremost behind each white
coat there is a human being?
The statistics speak for themselves: one medical student in five has
thought of suicide. The Fédération des médecins résidents du Québec
last week said more could be done to raise awareness. Future
physicians feel that their careers (in which they have invested
themselves body, mind and soul for years) are in jeopardy if they dare
show any sign of weakness.
I sometimes wonder what would have happened to my friend MariePier if she hadn’t found the courage to change direction. Would she
still be in tears at the other end of the phone line? Would she still be
with us?
It is hard to believe that a higher proportion of those who save our
lives every day think about dying. Those who restart hearts that stop
beating are more prone to switching their own lives off.
We can’t place an unbearable burden on the shoulders of doctors and
future physicians on the grounds that they have to perform at the high
level the government requires of them.
Reacting to the special report in La Presse on psychological distress
among doctors, the Minister of Health, Gaétan Barrette stated that
medical residents were not under too much stress and that “the pressure
today is much less than it was, say, 15 years ago.” In his view, “it’s
much, much, much more accommodating than it was in my time.”
Can we agree that first and foremost behind each white coat there is a
human being?
Certainly, medical students have to be evaluated and their knowledge
has to be tested to ensure that those who will be delivering care to us
are suited to doing so. But these evaluations should not be carried out
to the detriment of the person being evaluated. It’s not true that a
human being can work 13 hours a day, study 20 hours a week, eat
and sleep occasionally and be under constant evaluation all that time.
Just because you were top in your class your whole life does not mean
you can live through that.
When Minister Barrette says that the pressure on aspiring physicians is
less today than it was 15 years ago, that’s like telling young people,
“now it’s your turn to go through the hell I experienced.” But is the
hell necessary? Saying that enough is already being done to help
future physicians is also like saying, “you see, there are fewer road
accidents than there were 15 years ago, so we’re going to stop
preventing speeding, and driving while exhausted or drunk.” This
analysis by Minister Barrette is pathetic sophistry. And what happens
next? The medical student will become a doctor, a doctor who is
probably already burnt out. With Bill 20, which aims to increase the
number of patients per family doctor, how many of them will be able
to resist the all-consuming desire to quit?
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Suicide
I’m 24 years old, I’m a family medicine resident,
and this evening I need to talk
The following text was sent to us by a resident (she
prefers to remain anonymous). It says a great deal
about the suffering that surrounds us, and which is
often – unfortunately – too well hidden.
Good evening,
I’m 24 years old, I’m a family medicine resident, and this evening I
need to talk. I need to open up.
I’m 24 years old. So that means I went into medicine at university
right after finishing Cegep. In fact, when I was 14, I decided I was
going to go into medicine, because I was fascinated by the human
body and how it works. So, for 10 years or so, I’ve devoted more and
more energy and time to attaining my goal. During each of those
years, I gradually abandoned the things that gave me pleasure, that
kept me in good health and at ease both mentally and physically, so I
could spend maximum time studying.
I passed my medical exams, received my medical degree, and can now
write MDCM after my name. I also did really well on the LMCC exam –
the exam that allows us, as medical residents, to prescribe medication,
and I was given the residency spot I wanted.
People congratulate me, saying “You must be proud! You must be
happy!” Yes, I’m proud and happy at what I’ve accomplished, how far
I’ve got. But at what price?
I started residency, like all my colleagues, on July 1. All happy and
excited, but above all, very anxious. I now had a weighty responsibility – that of the wellness, health and even lives of people – in my
hands. Yes, I had the training, yes, I knew ahead of time what I was
getting into, but it wasn’t until I was right in it that I realized the
magnitude of that responsibility.
In residency, we’re supposed to study, read around our cases, and
deepen our knowledge of everything we could have to treat one day.
Easy enough to say! How am I supposed to study after a 12-hour day
in the hospital? And if I study, how can I possibly have at the same
time a balanced life involving sports, social and cultural activities,
family and an intimate relationship? All that had already gone by the
wayside in the past few years, but the little that remained completely
disappeared when my residency began.
I quickly realized something wasn’t right, my anxiety was growing
exponentially. I began speaking to the psychologist in my FMU, who
guided me toward another psychologist who would be able to follow
me, outside my trainig milieu. But these steps take time. And time
was something I didn’t have. How was I supposed to go and see a
psychologist once a week when I was working every day on a very full
schedule? Miss work? That’s rather complicated, and above all we
wouldn’t want to break the continuity of care for our patients.
People congratulate me, saying “You
must be proud! You must be happy!”
Yes, I’m proud and happy at what I’ve
accomplished, how far I’ve got. But at
what price?
So I sucked it up and waited. I waited for it to end, for things to start
going better, for the rotation to be over. I ended up managing to see
the psychologist, I’d found the ideal solution: since I was working
nights, I could use my days profitably to go and see my own family
doctor and psychologist. Because sleeping was optional!
At that rate, it took just a few weeks for me to be exhausted enough
not to be able to sleep anymore, because of the anxiety eating away
at me more and more each evening. Slowly, it began. The ideas
weren’t clear to start with, then they became more and more clear.
“I’m not doing well, I’m hurting, I want to stop the hurting . . . any
way I can.” After a particularly turbulent night, I got scared, cancelled
my clinic that morning and went to see a psychiatrist. The first
diagnosis came in: major depression. Treatment? Stop work, take
antidepressants, and be followed by a psychiatrist every week, in
addition to a psychologist.
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Suicide
So I was on forced leave, that should help me. But the opposite
happened: I felt worse and worse, I couldn’t sit still, I was all over the
place, climbing the walls, even my family didn’t recognize me
anymore. So I went to Emergency, where I had to fight to be heard
and to get myself admitted because of the danger I thought I
represented for myself. A most pleasant short stay in hospital,
following which I was sent home, with follow-up in two months, and I
was back to work full-time just 10 days later.
For our readers: Thanks for taking the time to read what I had to say. If
you know any medical residents, take the time to tell them from time to
time that they matter to you, and remind them that they aren’t alone. If
you don’t know any residents but see them at the hospital, be aware
that a smile and a word of thanks can completely change their day.
Thanks to you all!
A pleasant return to work, a little 60-hour week to get back into the
swing of it, then a week’s vacation, planned long since, and a second
week of work which ended . . . in Emergency. A second stay in
hospital. This time, I’m taken more seriously. All in all, placing your
neck in a noose can get a reaction.
“You’re not alone! There’s always
someone, and if there isn’t, there are
the help lines, and Emergency departments. Be aware of your safety net,
and don’t hesitate to use it!”
So here’s where I am now. I’m out of hospital, I’m followed closely in
psychiatry, and I’m starting to do better, even if every day that goes
by brings its share of emotional difficulties. I’m gradually realizing
everything I’ve left behind, and everything I have to get back before I
can retrieve my life balance. I take obstacles one by one, with the
help of my family and friends, without whom I’d no longer be here.
I’m learning again how to live a sensible life, where I exist not just for
others, but for myself, too. I’m learning to indulge myself, to enjoy
life and its secrets.
Many people ask me what my plans are for work. My answer is simple:
I’m going to go back to hospital, pick up my residency where I left off,
and become a family physician, as I decided several years ago. What
has changed in my approach is the intention not only of becoming a
family doctor, but also of taking care of myself, because without my
own health, I won’t be able to take care of my patients’ health.
What concerns me in all this is not myself, it’s other people. One of
our colleagues took her own life this year right when I was in hospital
with suicidal thoughts. Unfortunately, we’re not two isolated cases. On
the contrary, I know several people, from different medical faculties,
in different parts of Canada, who are experiencing similar difficulties.
For my colleagues: You’re not alone! There’s always someone, and if
there isn’t, there are the help lines, and Emergency departments. Be
aware of your safety net, and don’t hesitate to use it!
For my friends and family: thanks for being there, thanks for supporting me through all the trials and tribulations.
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FMRQ Resident Wellness Committee
• Dr Annie Trépanier, R4 in Psychiatry, ARM
Chairperson
• Dr Christopher Lemieux, R3 in Internal
Medicine, AMRM
Vice-President for Wellness
• Dr Alastair Dorreen, R3 in Internal Medicine,
ARM
Vice-President for Wellness
• Dr Gabrielle Larouche, R4 in Psychiatry,
AMReQ
Vice-President for Wellness
• Dr Lavigna Lavoie, R2 in Diagnostic
Radiology, AMReS
Vice-President for Wellness
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Action and Solutions
Suicide can be prevented
Following the death of Dr Émilie Marchand, numerous organizations
and groups responded, some trying to understand, others to bring
solutions – and all of them to express regret at an act we would
have liked to be able to prevent. In that context, we contacted the
Association québécoise de prévention du suicide, whose director
general generously agreed to answer our questions.
Jérôme Gaudreault
Director General, Association québécoise de prévention du suicide (AQPS)
Raise awareness, inform, convince
Quebec’s association for suicide prevention –
Association québécoise de prévention du suicide or
AQPS – was founded in 1986. It represents all
organizations in the suicide prevention field. Its
mission is twofold:
(1) to raise public awareness; and
(2) to mobilize the community.
The organization has a mandate from the Ministry
of Health and Social Services (MSSS) to intervene
with suicidal individuals, train responders and
watchers in different settings, and train health
professionals to identify suicidal individuals. The
AQPS is funded by the Quebec government, and
through fundraising campaigns, donations and
revenue from the accredited training it offers. The
AQPS does not intervene directly with the population. It is a resource for the MSSS and suicide
prevention centres.
From the outset, Mr Gaudreault set the stage by emphasizing the AQPS’s
mission: To Build a Suicide-free Quebec. In his view, the goal is
achievable. How does the Association intend to attain it? To that end,
the AQPS focusses all its efforts on raising awareness, informing and
convincing the public that suicide is neither a solution nor a choice.
Public opinion has to be mobilized, and decision makers have to be
made aware of the scale of the problem. People who actually commit
suicide want to end their suffering, not to die. But there is hope. Mr
Gaudreault emphasized that, already, the tangible measures that have
been put in place have proven effective: from 1,600 suicides in Quebec
in 1999, the number fell by 500 to 1,100 in 2011. But that’s still three
suicides a day in Quebec. So, much remains to be done.
What signs should we be looking out for?
AQPS’s director general said we should be attentive to changes:
isolation in a person who is usually sociable, aggressiveness,
recklessness, increased consumption of alcohol or drugs, and changes
in diet, sleep habits or personal hygiene. Attention should also be paid
to such comments as “I’ve found a way of solving all my problems” or
“Soon I won’t be on your back anymore.”
Suicide stems from the interaction of
several factors: depression, anxiety,
borderline personality, and
psychotic episodes, and may be
precipitated by an event, such as
losing a job, breaking up with a
partner, or bereavement. It is not
the result of a single factor. And
a suicide attempt is often
followed by a repeat attempt
within a year. So vigilance is
required. Mr Gaudreault stressed
that people who go through with suicide have often
consulted beforehand for mental health problems.
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Suicide
How should we act with respect to a colleague or
friend whose behaviour is worr ying us?
How should you address the topic of suicide with someone? Are there
any ready-made phrases, or a model to follow? Can you be accused of
breaching the principles of confidentiality concerning a colleague, for
instance? Mr Gaudreault is firm on this question: “AQPS’s golden rule is,
When in doubt, don’t refrain from saying anything.” People always
believe other people are better equipped than they are to intervene, but
that is untrue. The individuals have to be shown that we are worried
about them, that we have noticed changes in their behaviour recently.
We have to offer help, ask whether we can do anything to alleviate the
difficulties and, yes, we have to ask them if they have thought of
suicide. This can even prompt them to open up. If they respond
affirmatively, according to Mr Gaudreault we should question further:
“Do you have a plan, a way of doing it? When were you thinking of
acting?” Nothing will ever justify failing to act concerning someone who
is going to take their own life. They have to be convinced to call the 1866-APPELLE phone line, or we have to do it for them, so an expert can
help us intervene in this situation in particular.
If you have doubts about the
intentions of a colleague, friend
or family member, ask the
question, call 1-866-APPELLE
and accompany the person.
10 effective steps for intervening in
case of emergency
As part of its mandate, the AQPS has published a plea to
prevent suicide which sets out 10 effective steps for intervening in case of emergency:
1. Make the 1-866-APPELLE phone line more accessible
2. Develop intervention on the Web
3. Reinforce crisis services
4. Generalize close monitoring of people who have attempted suicide
5. Develop services for the bereaved and postvention
6. Improve access to training for stakeholders
7. Increase the number of and support for watcher networks
8. Run awareness and mobilization campaigns
9. Reduce access to means for taking one’s life
The Association is also working on developing online tools, as is done
elsewhere in the world with good results: live chat, email and
discussion forums. People are increasingly consulting the Web to
identify resources. Unfortunately, as the AQPS warns in its plea to
prevent suicide in Quebec, it is currently easier to find information on
ways of committing suicide than to find help.
Mr Gaudreault notes that a number of tangible measures put in place
to prevent suicide over the past few years have borne fruit. The
installation of fencing along the Jacques Cartier Bridge walkways has
helped bring down the number of suicides by 15 a year. In a different
vein, the pharmaceutical company that manufactures Tylenol has
reduced the size of its containers, and thereby the number of pills per
container. This measure also has an impact on the number of suicides.
So there is a real benefit to controlling the means people use to kill
themselves.
Which tangible measures are promoted by the
AQPS?
The 1-866-APPELLE line: a source of information and support,
available 24/7. This line is used to answer more than 40,000 calls a
year. The people dialling it can talk with individuals trained to recognize
the signs and act quickly, among other things by calling 911.
Accredited training: The AQPS offers accredited training to provide
caseworkers, health professionals and even members of the public with
the tools they need to recognize the signs and intervene with suicidal
individuals, in particular for youth homes, schools and psychologists.
This three-day training has been given to 15,000 people in the past
three years. Mr Gaudreault stresses that this training presents a
significant advantage in ensuring consistency of tools for screening
and intervention, thus facilitating interaction among the different
stakeholders.
Training of watchers: This training is provided to adults only, not
bereaved through suicide. It is given in one day, and helps participants recognize the signs, ask the right questions, evaluate the
seriousness of the situation, guide people to the appropriate resources,
and accompany them.
Employee assistance programs: The AQPS also intervenes with
corporations by training caseworkers and/or watchers, through
awareness and mobilization activities. Mr Gaudreault notes in this
regard that AQPS member organizations, in particular suicide
prevention centres across Quebec, can provide close monitoring of an
individual returning to work after a suicide attempt, even by contacting him once or twice a day to start with. This person cannot be left to
himself, so organizations in the field are there to support him through
these difficult moments.
Identification: This approach is carried out by nurses in Emergency,
for instance, to enable them to evaluate the situation and guide
patients to other resources.
10.Increase knowledge and monitoring of the problem
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Do you have some statistics you could share with us?
The AQPS’s statistics come from Quebec’s provincial institute of public
health, the Institut national de santé publique. Mr Gaudreault
emphasized several of them:
Suicide is an
avoidable death
• There are 1,100 suicides a year in Quebec, or 3 a day;
• For each suicide, an average of 6-10 family members or close
friends are left in mourning, 20-30 attempts are made, and more
than 100 people fall prey to suicidal thoughts;
• Men are 3-4 times more likely to commit suicide than women;
• The hardest hit age group is 29-55-year-olds.
Mr Gaudreault pointed out that one of the success stories of suicide
prevention in Quebec is the reduction in the number of suicides among
young people. Indeed, today, Quebec has the lowest suicide rate
among youth in Canada, its rate having halved since 2000.
“Suicide prevention requires a solid
community to be put in place.”
Can you tell us about Suicide Prevention W
eek,
Week,
to be held Februar y 1–7, 2015?
“This year will mark the 25th edition of Suicide Prevention Week in
Quebec,” said Mr Gaudreault. This activity is unique to Quebec, and
involves an invitation to the public to mobilize to prevent suicide. So
the AQPS has a presence in the media and the community, among
other things, through promotional objects available on their website,
including banners, posters, bookmarks, and You’re important to me
clothes pegs.
When invited to sum up in one sentence what has to be done to Build
a Suicide-free Quebec, Mr Gaudreault would still have far more to
say on the subject. He left us with the following: “Suicide prevention,”
he told us, “requires a solid community to be put in place.” In other
words, awareness must be raised, but also – and above all – people
must be mobilized to attain this goal, which is shared by all of us.
For further information on the AQPS, visit their site at www.aqps.info
or email them at [email protected].
An interview with...
Valérie Briançon
Team Leader, Accessibility and Follow-up, Suicide Action Montreal
The mission of Suicide Action Montreal (SAM) is to prevent suicide and
its impact by ensuring that suicidal individuals, those around them,
and caseworkers have access to quality services. SAM also builds on
the commitment and know-how of the individuals and organizations
that form the community.
Suicide Action Montreal is a grassroots organization that has been
offering intervention and crisis response services to the public for more
than 30 years. It came into being following community mobilization in
1984. The organization is funded today by the Ministry of Health and
Social Services (MSSS), and receives donations from Centraide along
with direct contributions.
SAM works directly with volunteers, selected for their ability to listen,
show respect, and accept others. They also have to meet the commitment profile required by the organization. After taking 50 hours of
training, they have to undertake to give 150 hours of volunteer work
per year: for instance, four hours a week for the first seven months,
and four hours every two weeks for the remaining months.
It is important to mention here that Suicide Action Montreal does not
just come to the aid of people thinking of suicide. “SAM’s values are
imbued with a broader sense of solidarity and humanity,” said team
leader Valérie Briançon. It also works with friends and family, the
bereaved, and caseworkers. “Suicide Action Montreal is extreme
volunteering. But the volunteers are well coached, they receive
ongoing training, and a caseworker is always on-site to help them in
case of difficulty.” Ms Briançon pointed out that SAM volunteers say
they have the impression of receiving as much as, if not more than,
the people who call in.
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Suicide
Depression is treatable!
Ms Briançon maintained that we have to try even harder to get the
public to understand that depression is treatable. But it can be a
lengthy process, and requires medical care, from a psychiatrist or a
family physician, psychotherapy, medication, and adjustments in
individuals’ lifestyles. In short, people need time to heal. She noted
that society offers quality care and services, but that the goal is often
missed because of the importance always placed on performance,
which is sacrosanct. Doing better takes time, space and funds. Our
priorities have to be rethought.
When asked how best to reduce the suicide rate even farther,
Ms Briançon stated that “public health requires political will.” When
the Quebec government decided to make suicide a priority, the suicide
rate fell significantly. Ms Briançon pointed out that SAM’s current target
clientele consist of men aged 35-49, who account for 80% of suicides.
List of Resources
SUICIDE PREVENTION CENTRES
1-866-APPELLE (1-866-277-3553) – Service available 24/7
Suicide Action Montreal: 514-723-4000
Quebec City Region: 418-683-4588 / 1-866-277-3553
Estrie Region: 819-564-1354 / 1-866-277-3553
Moncton (Chimo): 1-800-667-5005
FÉDÉRA
TION DES MÉDECINS RÉSIDENTS DU QUÉBEC
FÉDÉRATION
514-282-0256 or 1-800-465-0215
Andréa Larivière, Co-ordinator, Assistance to Medical Residents
[email protected]
QUEBEC PHYSICIANS’ HEAL
TH PROGRAM
HEALTH
Tel.: 514-397-0888 – 1-800-387-4166 / Fax: 514-397-0654
[email protected] / www.pamq.org
MEDICAL FFACUL
ACUL
TIES/UNIVERSITIES
ACULTIES/UNIVERSITIES
UNIVERSITY OF MONTREAL
Student and Resident Aid Office, Isabelle Duchesnay for Dr Ramses Wassef,
Director: 514-343-6603 / 1-866-862-5642
www.med.umontreal.ca/communaute_facultaire/ressources_etudiants/
baer.html
University of Montreal Health and Psychological Consultation Centre:
514-343-6452 (appointments) / www.scp.umontreal.ca
Medical Clinic / 514-343-6452
LAVAL UNIVERSITY
Student Affairs Office, Dr Fabien Gagnon, Director: 418-656-2131 ext. 3459
[email protected]
School of Psychology Consultation Service: 418-656-5490
www.scep.ulaval.ca/cms/site/scep
SAM offers mentoring services in the case of individuals at high risk of
suicide, and responds in crisis situations. In schools, caseworkers –
psychologists, social workers and special educators – are trained to
spot suicidal individuals, whom they refer to the organization for
specific intervention. SAM intervenes directly and also develops
research and intervention projects with other health system organizations and professionals. Ms Briançon pointed out that the installation
of anti-jump barriers on the Jacques-Cartier Bridge several years ago
has reduced the number of suicides at that location from 13-15 a year
to only 1-2.
Ms Briançon concluded the interview by stressing that Suicide Action
Montreal is there to help, 24/7. “If someone feels the need to call,
they shouldn’t hesitate: 1-866-APPELLE or 514-723-4000.”
Laval University Medical Clinic: 418-656-2943
CHUL – Laurier Family Medicine Unit: 418-654-2701
Sainte-Foy Medical Centre: 418-653-4931
UNIVERSITY OF SHERBROOKE
Student Aid Service / CHUS – Campus Est: 819-346-1110
Saguenay: 819-541-1012
Moncton: 506-229-5999
Longueuil: 450-466-5000
www.usherbrooke.ca/étudiants/services/orientation
Psychology and Guidance Service
819-821-7666 or 450-463-1835, ext. 657666 / [email protected]
www.usherbrooke.ca/etudiants/services-a-la-vie-etudiante/spo
Psychological Intervention Centre: 819-821-8000 ext. 63191
www.usherbrooke.ca/psychologie/cipus
University Clinic: 819-821-7667
La Cité Medical Clinic: 418-542-1510
Health Office, Dr George-L.-Dumont University Hospital Centre: 506-862-4082
McGILL UNIVERSITY
Dr Richard Montoro, Assistant Dean, Resident Professional Affairs
514-398-1781 / 514-398-5836
[email protected] / [email protected]
McGill Mental Health Services: 514-398-6019 / www.mcgill.ca/mentalhealth
McGill Counselling Services: 514-398-3601
McGill Health Services / McGill Campus: 514-398-6017
For further details, consult our site at www.fmrq.qc.ca, clicking on Resources
and Services, then on Directory of Resources in the left-hand column, or get
in touch with the FMRQ.
Student Aid Centre / www.cocp.ulaval.ca / 418-656-7987
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LE BULLETIN
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peut retrouver dans les contrats individuels :
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de versements de prestation d’invalidité que la
concurrence;
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pour les spécialités chirurgicales si vous subissez la
perte définitive de l’usage d’une main;
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font un Fellowship à l’étranger;
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l’assureur;
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votre assurabilité future;
• une indexation des prestations fixes à 5 % sur
demande;
• un montant de couverture maximal indexé chaque
année, et ce, jusqu’à l’âge de 54 ans;
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du statut fumeur à non-fumeur;
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devenir médecin, et vos revenus vont augmenter
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de façon substantielle. Face à ces nouvelles
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entrées d’argent, vous n’aurez peut-être pas le
médecins résidents,
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réflexe d’établir un budget pour vous aider à
franchir ce cap
grâce à ce plan d’action. Ensemble,
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nous évaluons votre
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financière actuelle,
planifier votre avenir. En tant que résident, votre
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vos dettes,
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financières. Nous établissons ensuite
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salaire aura triplé ou quadruplé, il vous sera
vos objectifs à court, moyen et long terme, puis
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impossible
de manquer d’argent!
nous mettons en place une démarche structurée
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pour les atteindre. Votre priorité : établir un
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budget réaliste, qui vous permet de gérer vos
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évident, les finances…
dettes, tout en planifiant votre épargne.
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rencontrons régulièrement des jeunes
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qui vous
connaissent mieux que quiconque. Nous
financièrement,
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tout
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dans
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accompagnons
les médecins résidents dans leurs
une situation précaire. Ces personnes ont souvent
décisions financières depuis 1994 – date à
le réflexe de se culpabiliser, remettant en cause
laquelle la FMRQ est devenue partenaire de
leur capacité de gérer leurs finances personnelles :
Financière des professionnels – et nous voulons
après tout, ils gagnent beaucoup plus d’argent
être partenaire de votre réussite!
que la majorité des gens, mais se retrouvent
quand même dans une situation fâcheuse…
L’ÉQUIPE DÉDIÉE AUX JEUNES PROFESSIONNELS
La nécessité de budgéter
Le réseau
Notre conseil : ne soyez pas trop dur
enversde la santé et des services sociaux de l’Estrie
estpas
à lasi
vous-même. Vous n’êtes sans doute
mauvais gestionnaire de vos finances : vous
avez simplement sous-estimé la nécessité de
Plusieurs autres postes au Plan régional d’effectifs
postes pas
de nouveaux
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budgéter etPlusieurs
vous n’avez
tenu compte
tousau
médicaux en médecine spécialisée
Plan
régional
d’effectifs
médicaux
2015
en
omnipratique
vos projets, incluant les impôts à payer et le
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exactement
où
va
chaque
dollar,
mais
qu’il
est
mon projet de vie en
Ce
m’a deconvaincue
de rester
enservices-conseils
Estrie,
gèrequi
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sa famille de fonds
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en planification
important d’avoir une vue d’ensemble de vos
c’est
la possibilité
pratiquer– Gestion privée inc. est un courtier en
financière.
Financière desde
professionnels
dans
plusieurs
domaines
à l’urgence,
en clinique,
dépenses pour prendre de bonnes décisions.
placement,
membre de
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de réglementation
du commerce des
«
»
ou
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LE BULLETIN
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Situés en Abitibi-Témiscamingue,
nous desservons une population
de 41 000 habitants
Coordonnées :
61170A_Gestion.indd 46
Site web : www.csssrn.qc.ca
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CSSS de Rouyn-Noranda
Détenteur de poste
Dépannage
4, 9e rue, Rouyn-Noranda, QC, J9X 2B2
Rémunération à 145%
Rémunération à 120%
Région administrative 08 – Abitibi-Témiscamingue
4 congrès par année
Temps de déplacement et coûts : RAMQ
Prime d’installation
Hébergement- frais subsistance : CSSS
Prime de revalorisation
PSYCHIATRIE (3 postes)
NEUROLOGIE (2 postes)
MÉDECINE INTERNE (Dépannage)
 Unité hospitalisation (16 lits)
 Clinique externe /garde
 Besoin de remplacement pour couvrir
régionale
garde hospitalière
 Clinique externe regroupant 12 intervenants
- Volet adulte, local seulement
 Laboratoire (EEG –
 A compter du 9 février au 26 avril
EMG)
2015 ((nombre de jours selon la
 Sismothérapie
disponibilité du médecin)
 Clinique régionale de la
 Collaboration active avec différents
 Rémunération mixte
mémoire
partenaires (organismes communautaires et
GMF)
 Lettre d’entente 112
Docteure Annie Léger, directrice des services professionnels, [email protected] 819 764-5131, poste 42108
Denise Paquet, technicienne en administration, [email protected], 819 764-5131, poste 42107
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Pour informations :
Dr. Allen Payne, md
Lise-Anne Deshaies, directrice administrative
Dr. Benoit Deshaies, md, Fondateur
Pour nous contacter : 514-524-3637 / 514-527-1572
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médecins qui voudraient démarrer une pratique de groupe avec une
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dermatologues, pneumologues, gastroentérologues
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informatisé
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Contactez-nous!
Dr Raphael
Assayag
bureau : 514 747-8888 poste 4308
cellulaire :514 576-0659
courriel : [email protected]
M. Gilles Racine
bureau : 514 747-8080
cellulaire : 514 941-0052
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Clinique Médi-Centre St-Jean
Recherchons :
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pour développer la pratique de son choix. Aucune
obligation de soir ou de fin de semaine. La clinique est
complètement informatisée et utilise le DME.
Vous pouvez contacter le Dr Karele Boudreau-Poissant
pour de plus amples informations ou pour venir visiter
la clinique, au numéro de téléphone 450.348.1388,
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Adj. à la direction des services professionnels
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