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SupplÄment au nÅ 2 Nouvelle sÄrie Novembre 1969 Num€ro Sp€cial €lections M.N.E.F. 1969-70 POUSS•E DES LUTTES DANS LE SECTEUR SANT• UNE GREVE EXEMPLAIRE 1. - LE DEBUT DE LA GREVE La grÇve des Ätudiants en mÄdecine est une nouvelle dÄmonstration que le secteur santÄ est devenu un terrain de lutte entre, d'un cÉtÄ l'ensemble des mouvements rÄactionnaires rÄunis sous la houlette du syndicat autonome, et de l'autre, le mouvement Ätudiant, qui, aprÇs une Äclipse, rÄapparaÑt au premier plan. De nouveau se confirme l'analyse selon laquelle les tendances rÄformistes : SNESUP, syndicat des Chefs de clinique, Doyens ÄliminÄs par le syndicat autonome, mÖme soutenu par la presse, ne reprÄsentent pas une vÄritable force. La grÇve a commencÄ au CHU Cochin sur le problÇme prÄcis des fonctions hospitaliÇres en troisiÇme annÄe, Ü l'initiative du ComitÄ d'action UNEF. Elle fut immÄdiatement Ätendue aux Ätudiants de premiÇre et de deuxiÇme annÄe, Ü la suite de la dÄcision d'application aux annÄes supÄrieures de l'arrÖtÄ Guichard-Boulin, du 26 septembre. Cette extension a ÄtÄ rendue possible gráce Ü l'expÄrience de l'annÄe prÄcÄdente ; en effet, d'une part, contrairement aux autres CHU, Cochin avait menÄ deux grÇves d'une semaine et demie en 1969 et les Ätudiants avaient conscience que leur lutte pour aboutir ne pourrait qu'Ötre longue. D'autre part les Älections au sein du conseil provisoire avaient atteint l'un des pourcentages les plus bas de France, c'est donc sur un terrain prÄparÄ que s'est engagÄ le premier affrontement de la rentrÄe. II. - L'EXTENSION DE LA GREVE Le Doyen et le syndicat autonome en refusant toute concession, la presse en exploitant et grossissant les incidents de Cochin (peinture d'une croix gammÄe sur la voiture du Doyen transformÄe en invasion de l'HÉpital) ont contrairement Ü leur attente, polarisÄ l'attention de tous les Ätudiants de Cochin, au lieu d'isoler le mouvement. III - LA GENERALISATION DE LA GREVE Les comitÄs d'action UNEF, quoique faiblement implantÄs, reprÄsentaient la seule structure susceptible d'Ätendre la grÇve CHU par CHU. Deux rÄunions de coordination mettaient sur pied un premier planning. De Cochin, la grÇve s'Ätendait Ü Montrouge oà Ätudiants et enseignants Fauristes faisaient front commun, puis atteignait Broussais, BicÖtre et tous les CHU au cours de la deuxiÇme semaine. La lutte contre la sÄlection a ÄtÄ dÇs le dÄbut le mot d'ordre central, mais, trÇs tÉt, elle a ÄtÄ reliÄe aux problÇmes de la santÄ : manque de mÄdecins pour maintenir les privilÇges de la caste mÄdicale, lÜ Ätaient les vraies raisons du renforcement de la sÄlection entreprise par les mandarins. Le caractÇre de mouvement de masse est apparu Ü l'Ävidence dans la phase d'extension des grÇves. La tactique d'isolement du syndicat autonome de faâon Ü contraindre le gouvernement Ü se dÄmasquer en se solidarisant avec lui ou Ü remettre en question l'alliance prioritaire avec les ÄlÄments durs de la caste mÄdicale a ÄtÄ constamment mise en avant dans la prÄsentation des luttes. Dans ce cadre, la M.N.E.F., par l'infrastructure dont elle dispose, par ses rÄalisations expÄrimentales et les conclusions que nous en tirons, fut d'un apport important. QUELQUES CHIFFRES Si l'on considÇre le nombre de mÄdecins en 1965 dans l'Europe des SIX, la France avec 118 mÄdecins en activitÄ pour 100.000 habitants se classe bonne avant-derniÇre. Quant aux projections Ü l'horizon 75, constatons que dans l'hypothÇse la plus optimiste, avec une densitÄ de 129 mÄdecins pour 100.000 habitants, la France rattraperait seulement le niveau belge de 1960. avant par l'U.N.E.F. Elle se traduit dÄjÜ par une progression du niveau de conscience politique de la masse des Ätudiants. Jusqu'Ü prÄsent, les tentatives groupusculaires de parachutage de mots d'ordre prÄfabriquÄs ont ÄtÄ repoussÄs par la base. De plus, fait nouveau et important : Ü Paris et encore plus en Province, au niveau de la menÄe rÄelle des luttes, de la progression des mots d'ordre de l'Älargissement de la grÇve, de l'analyse Ü faire des contradictions entre d'un cÉtÄ syndicat autonome et corps mÄdical, gouvernement et monopoles de l'autre, l'avancÄe thÄorique et pratique de l'UNEF, est indÄniable. La valeur exemplaire de cette grÇve se traduit dÄjÜ par une remobilisation dans d'autres secteurs : le secteur universitaire, que beaucoup pensaient incapable cette annÄe de mener des luttes de grande ampleur, se rÄveille Ü la suite de la grÇve, en mÄdecine qui a durÄ plus d'un mois, d'autres grÇves ont commencÄ, d'autres sont en prÄparation et l'on voit se dessiner la possibilitÄ de mouvements s'Ätendant Ü l'ensemble de l'universitÄ. C'est dans cette optique pour le dÄveloppement de lutte de masse Ü l'universitÄ que nous continuons notre intervention Ü la M.N.E.F. NON ‚ l’aust€rit€ Cette insuffisance globale est encore aggravÄe par les disparitÄs rÄgionales (227 mÄdeclns pour 100.000 habitants dans la Seine en 1967, 60 dans la Meuse) et les disparitÄs de spÄcialitÄs, le scandale le plus visible Ätant celui de la psychiatrie, mais rappelons Ägalement que 16 dÄpartements franâais sont sans gynÄcologue. 68 n'ont pas d'an atomopathologiste. Le nombre de lits hospitaliers n'augmente pas, tout au moins le nombre de lits d'hÉpital public. En effet, la politique de dÄgradation systÄmatique, de l'hospitalisation publique au profit du secteur privÄ se fait avec la complicitÄ et la participation tant du gouvernement que des ä princes de la mÄdecine ã IV. - EN CONCLUSION Cette grÇve traduit une remobilisation dans le secteur santÄ. Elle s'est dÄclenchÄe et poursuivie sur des mots d'ordre et des axes de luttes mis en L’ETUDIANT de France. SupplÄment au nÅ 2 Nouvelle sÄrie Novembre 1969 Num€ro Sp€cial €lections M.N.E.F. 1969-70