Habitat groupé de Louvigny

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Habitat groupé de Louvigny
Habitat groupé de Louvigny
La commune de Louvigny en Calvados est située au sud ouest de Caen : environ 2500 ha (à
10 mn environ du centre par transport en commun).
Le projet d’habitat groupé a démarré en 2006, les derniers accédants sont entrés dans leur
logement en janvier 2012.
Le maire : Patrick Ledoux a soutenu ce projet dès le départ. La municipalité a retenu une
parcelle de 5000m2 pour cette réalisation, mais il n’y a pas eu de faveur particulière quand au
coût du terrain.
Le groupe s’est constitué progressivement, seuls 2 ménages (du départ du groupe) sont allés à
la finalisation du projet, au fur et à mesure de la réflexion (3 ans) les uns ont quitté d’autres
sont venus. En tout 30 familles sont passées dans le projet pour rester à 13 qui sont passées à
la réalisation.
La particularité de ce groupe est l’inter génération de 29ans à 78ans dont 5 familles en primo
accédants. L’accessibilité aux plus jeunes était une préoccupation partagée par tous, de même
la qualité du lien, d’où un travail de réflexion menés en groupe, avec la méthode du
consensus , autrement dit il n’a jamais été fait appel au vote pour prendre des décisions. Pour
y arriver : prendre le temps nécessaire pour que les positions différentes puissent se
rapprocher. Remarque : cela fonde et construit le « vivre ensemble ». Le groupe se constitue
avec des personnes dont les besoins et les modes d’expressions sont différents, certains sont
en retrait, d’autres très impliqués, chacun évolue au fur et à mesure de la réalisation du projet
Au départ, ont envisagé la construction de 12 maisons en 2 barres et pour diminuer le coût
« ont fait la place » à un 13ème logement. Les surfaces des habitations : entre 70 et 120 m2
Coût : 1600 euros le m2, 2000 euros tout compris (avec le terrain)
ARCHITECTES
Pour la réalisation du projet ont fait appel à 2 architectes choisis suite à la présentation du
cahier des charges à un certain nombre de cabinets d’architecture
François VERSAVEL (cabinet privé Calvados)
Nicolas KNAPP (CAUE de l’Orne)
Ces 2 architectes ont eu l’élan de collaborer ensemble à ce projet et se sont dit
« complémentaires ».
François VERSAVEL souligne la grande souplesse dont ils ont fait preuve en tant
qu’architectes dans l’écoute des souhaits d’architecture intérieure de chaque ménage, ce qui a
alourdi leur tâche considérablement.
Dans l’éventualité d’un nouveau projet, ils souhaiteraient plus d’homogénéité, ceci au regard
de la complexité du travail avec les artisans. Celui-ci a été qualifié de « difficile »
probablement pour un problème de « culture d’entreprise » : pas habitués à ce type de projets
mais surtout à une construction écologique d’une telle dimension.
Les problèmes rencontrés : coordination des entreprises, sous-évaluation en temps des
travaux, insuffisance d’expérience (isolation paille)…
Le groupe a été « maître d’ouvrage », pour une raison de coût, n’ont pas fait appel à une
AMO : assistance à maîtrise d’œuvre.
Selon ses capacités financières et / ou techniques les uns ou les autres ont négocié la
possibilité d’intervenir eux-mêmes dans leurs finitions intérieures, enduits, peintures,
aménagements cuisine...Au départ le groupe a eu des chantiers participatifs notamment pour
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la transformation de la paille en bottes de moyenne densité, (200 à 300 bottes par maison)
également sur le chantier pour cette isolation paille jusqu’à l’arrivée d’un accident de l’un des
participants . A ce moment là les architectes ont fermés l’accès au chantier pour le gros
œuvre.
Suite à cette expérience difficile d’auto construction sur le gros œuvre, le groupe ne la
recommande pas sur un chantier d’une telle ampleur, organisation trop complexe. L’auto
construction c’est bien, mais sur une maison à la fois….
NOTAIRE
Montage juridique : ils ont eu un important soutien du notaire : Me Sonia de Meyer. Me de
Meyer a trouvé un statut juridique en désuétude : Société Civile Coopérative de Construction :
SCCC, pour l’achat du terrain et la période de construction. Ensuite, à la fin des constructions,
il y eu passage à un statut de copropriété, les parties communes étant un bien partagé entre les
13 ménages.
BANQUES
La NEF et le Crédit Coopératif ont accepté la rédaction d’actes marginaux alors que toutes les
autres banques ont refusé pour l’obtention des prêts. Il y eu obligation de passer par le Crédit
Coopératif pour la moitié des ménages demandeurs de prêts à taux zéro, la NEF n’étant pas
habilitée à les octroyer.
Soutien très important de : Tony BELLOEUVRE de la NEF (questions juridiques,
financières et assurances)
Soutien également de Maryse VIOLLEAU du Crédit Coopératif de Caen.
Chaque ménage a payé sa part à la banque, le chiffrage étant fait par l’architecte, les apports
de chacun ont été versé sur le compte de la SCCC.
Après la visite d’une des maisons, nous nous sommes retrouvés dans la salle commune en
cours d’aménagement mais déjà vaguement chauffée…Le groupe nous a visionné un film
réalisé en cours de chantier grâce à des subventions de l’ADEM, de la banque, de la
municipalité : en tout 20500 euros. Titre du film : « Une utopie au m2 »
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