Rapport de fin de séjour Stage de 3 mois à l`Université fédérale de

Transcription

Rapport de fin de séjour Stage de 3 mois à l`Université fédérale de
Griot Sylvie
Rapport de fin de séjour
Stage de 3 mois à l’Université fédérale de Sud Russie
Rostov-sur-le-Don
A) VIE PRATIQUE
Logement : J’ai logé dans une résidence étudiante. Je vivais dans un appartement que je
partageais avec 3 autres étudiantes russes. Tous les appartements se divisent en 2 chambres de
2 places, une grande cuisine, une salle de bain et des toilettes ainsi qu’un balcon. Dans chaque
chambre il y a deux bureaux, 2 grands placards et 2 petites commodes. La cuisine n’était pas
équipée : l’électroménager (frigo, bouilloire électrique,…) et même les casseroles, la vaisselle
appartenaient aux étudiantes qui vivent là toute l’année. Elles m’ont gentiment prêté tout ce
dont j’avais besoin.
J’ai eu la chance d’avoir accès à une résidence neuve, les autres résidences sont nettement
moins confortables voir insalubres mais en général les étudiants étrangers sont toujours logés
dans les résidences neuves, de plus on peut demander à l’avance d’être logé dans ce type de
résidence.
J’ai payé 8100 roubles pour le loyer soit environ 68 euros par mois, ainsi qu’une caution de
500 roubles (12,5 €) pour les draps, couverture, oreiller. Attention le prix des loyers devrait
augmenter à partir de 2014.
Argent : Il y a de nombreuses banques régionales qui n’acceptent pas toujours les cartes
internationales, les étrangers doivent se diriger vers les banques nationales comme Sberbank
ou encore Russky Standart, qui acceptent les cartes visa et où l’on peut retirer des sommes
plus importantes. J’ai trouvé difficilement une ou deux banques dans le centre-ville où j’ai pu
retirer 10 000 roubles (235€) en une fois, la plupart du temps le seuil est fixé à 5000 ou 7000
roubles. Les commissions de retrait sont très importantes c’est pourquoi il vaut mieux retirer
le plus d’argent possible en une seule fois. Je conseille donc de vérifier avant de partir auprès
de sa banque quels pourcentages ils prennent sur les commissions.
En ce qui concerne les prix, de manière générale la vie est moins chère en Russie mais de
nombreux produits voient leur prix augmenter et s’aligner sur les prix européens. Cela est
notamment lié à l’implantation récente de nombreuses enseignes européennes et américaines
en Russie.
Santé : On ne peut pas obtenir de visa pour la Russie sans attestation d’assistance médicale
rapatriement. Pour ma part je bénéficie de cette assistance à l’étranger grâce à ma carte
bancaire sinon il faut se renseigner auprès de son assurance.
Dans une ville comme Rostov il n’y a aucun problème de santé à craindre, aucun vaccin à
faire. Il faut seulement éviter de boire l’eau du robinet et se protéger contre les moustiques
l’été, mais on trouve facilement des pharmacies partout en ville qui vendent exactement les
mêmes médicaments que l’on trouve en France.
Télécommunications : Les télécommunications ne coûtent vraiment pas cher. J’ai acheté une
carte SIM russe pour téléphoner uniquement en Russie et cela m’a coûté 150 roubles (3,75€ =
carte sim+forfait). Par contre téléphoner en France revient très cher, je conseille d’utiliser
Skype. A la résidence étudiante j’ai payé 300 roubles (7,50 €) par mois pour avoir accès à
internet dans ma chambre.
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Griot Sylvie
Vie universitaire : En Russie le système administratif est très lourd. Dès mon arrivée il m’a
fallut remplir et signer de nombreux formulaires en tous genres, fournir au moins 5 photos
d’identité et de nombreuses copies de mon passeport. Je conseille de préparer à l’avance des
copies du passeport et du visa et d’apporter des photos d’identité afin de gagner un temps
précieux une fois sur place.
Comme j’ai effectué mon stage durant l’été je n’ai pas pu assister aux cours. Cependant j’ai
assisté aux soutenances des étudiants en master. Le travail demandé est à peu près le même
qu’en France mais le déroulement des soutenances est différent. Les étudiants passent tous
ensemble devant un même jury et chacun écoute la présentation des autres. En Russie les
notes, depuis l’école primaire jusqu’à l’université, sont données sur 5 (et non sur 20).
En ce qui concerne les relations étudiants-professeurs dans la faculté d’archéologie les
étudiants étaient très proches de leur professeur, ils sont rattachés à la faculté d’histoire et il
n’y a que 2 professeurs qui sont archéologues les autres étant des historiens.
Stage : Dans le cadre de mes recherches portant sur l’archéologie en Russie j’avais besoin
d’effectuer un stage sur place. Des professeurs de l’Université Lyon 2 m’ont orienté vers un
de leur collègue russe à qui j’ai envoyé une demande de stage par mail et il a tout de suite
répondu favorablement. Je n’ai donc pas eu de problème pour trouver mon stage mais j’ai dû
payer l’université de Rostov-sur-le-Don: 27 000 roubles (700 €).
Mon stage était un peu particulier puisque je suis étudiante en archéologie et il ne s’agissait
pas d’un stage rémunéré mais d’un stage de recherche. J’ai effectué des recherches
bibliographiques pendant un mois puis j’ai participé pendant deux mois à un chantier
archéologique.
Vie quotidienne :
Le climat : Le climat à Rostov-sur-le-Don est très chaud en été et très froid en hiver ! Il fait en
moyenne 40 degrés en été, il faut être prudent : toujours avoir une bouteille d’eau avec soi,
porter une casquette et rester dans les endroits climatisés ! J’ai moi-même eu des malaises à
cause de la déshydratation et des insolations. De plus en été il y a beaucoup de moustiques
mais on trouve dans tous les magasins et toutes les pharmacies des produits répulsifs.
Les transports : Pour se déplacer il y a de nombreux bus et taxi collectifs qui coutent 15 ou 17
roubles pour un voyage (35 centimes). Il n’y a pas de métro et le tram n’a pas beaucoup de
lignes, il est très ancien et pas très rapide. Je tiens à signaler la presque inexistence de sécurité
routière. Tout le monde roule très vite, presque personne ne met sa ceinture, beaucoup roulent
en moto sans casque, les voitures sont vétustes (certains roulent sans phares, etc.) et les
accrochages sont très fréquents en ville.
Les loisirs : La ville est très verte, il y a de nombreux parcs et jardins avec des activités tout
l’été, des festivals, des manifestations en tous genres, concerts, ... On peut également se
promener sur les berges du Don en mangeant une glace. On trouve partout des vendeurs de
glace (les Russes en sont de grands consommateurs) ou de limonade. Enfin on peut visiter la
ville, le musée régional est très intéressant, il ne faut surtout pas manquer le zoo et le marché
central, sorte de grand bazar oriental où l'on trouve des produits venant d'Asie, du Caucase, du
Proche-Orient mais aussi des produits typiquement russes. Cependant je conseille de ne pas
sortir tard le soir, certains quartiers sont dangereux et les transports en commun beaucoup
moins sûrs le soir. De plus il y a beaucoup d'alcooliques, donc il vaut mieux éviter de traîner
dans les rues le soir quand on ne connait pas bien la ville.
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Griot Sylvie
La nourriture : Il n’y a pas d’eau potable au robinet il faut faire bouillir l’eau, utiliser des
filtres ou acheter de l’eau en magasin, il existe des bouteilles de 5 ou 6 litres. Ce qui est très
pratique c'est que l'on peut toujours trouver des magasins ouverts à toutes heures et tous les
jours. Il y a aussi de nombreuses cafétéria et « fast-food » où l'on peut manger pour pas cher.
A Rostov la nourriture est très influencée par la cuisine du Caucase, et il y a de nombreux
plats épicés. Il y a également beaucoup de produits provenant de la pêche.
Impressions diverses : En Russie, en plus du nom et du prénom il existe le patronyme, cela est
très important. Par exemple mon directeur s’appelle Victor Pavlovitch Kopylov (prénom,
patronyme, nom) et il convient de l’appeler Victor Pavlovitch et surtout pas monsieur
Kopylov. Je conseille de prendre connaissance avant de partir des quelques règles de politesse
qui diffèrent des nôtres, cela sera très apprécié.
Enfin j’ai été marqué par le fait que les Russes sont très croyants, nationalistes, attachés aux
traditions, très machistes et homophobes.
B) BILAN ET SUGGESTIONS
Le bilan de mon stage est très positif. Mes projets professionnels ont considérablement
avancé, tout d'abord en ce qui concerne mon travail bibliographique ainsi que la rédaction de
mon mémoire : j’ai pu consulter sur place des ouvrages auxquels je n’ai pas accès en France,
j’ai rencontré des archéologues, visiter les musées de la région de Rostov, et participer à des
fouilles archéologiques où l'on a pu discuter des différentes méthodes de terrain utilisées en
France et en Russie. De plus j’ai rencontré le directeur à l'académie des formations
pédagogiques qui à la suite du bon déroulement de mon stage souhaite établir des échanges
réguliers entre étudiants de Lyon et de Rostov. J’ai également pu intégrer un projet
professionnel franco-russe qui porte sur les contacts entre les Celtes et les Scythes. Et mes
rencontres m’ont permis d’être invitée à un colloque international d’archéologie qui se tiendra
en novembre en Géorgie afin de présenter mon travail. Enfin mon directeur de stage en
Russie, M. Kopylov, devrait devenir mon directeur de doctorat.
D’un point de vue personnel j’ai été ravie de l’accueil, je me suis tout de suite sentie à
l'aise et intégrée, les professeurs comme les étudiants ont été très gentils avec moi. J’ai
rencontré des étudiants formidables, avec qui j'ai gardé contact, nous discutons via internet.
J'ai adoré le rythme de vie de la Russie du Sud, très tranquille ! Je suis aussi très contente
d'avoir énormément progressé en russe.
Les principales difficultés que j’ai rencontré ont été d’ordre administratif et financier.
J'ai eu beaucoup de peine pour obtenir une invitation officielle de l’université et obtenir mon
visa. Et j'ai du demander de l'aide à mes parents pour m'aider à payer le stage.
Ma démarche a été un peu complexe car à l’université Lyon2 il n’y avait jamais eu
d’échanges avec Rostov, j’ai organisé seule mon voyage, heureusement mon responsable de
stage en Russie a pour amie une professeure de français qui m’a beaucoup aidée pour établir
tous les papiers nécessaires à mon stage car aucun papier valable à l’international rédigé en
anglais n’existait, il a fallu tout traduire et il leur a fallu me faire confiance. De même
heureusement que j’ai pu envoyer des papiers scannés par mail car c’est trop difficile
d’envoyer des originaux par la poste et très coûteux, voire risqué car il n'est pas rare que le
courrier se perde en Russie. J'aurais apprécié que quelqu'un me guide et m'explique les
démarches pour les visas. Obtenir un visa pour la Russie tient du parcours du combattant...Et
je n’ai malheureusement pas rencontré d’étudiants avant de partir.
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Griot Sylvie
Si je devais repartir je m’y prendrai encore plus à l’avance si cela est possible, le temps
d’obtenir tous les papiers nécessaires au départ est infiniment long même si l'on fait toutes les
démarches correctement. J’ai récupéré mon visa à Paris 3 jours avant mon départ. De plus il y
a beaucoup de frais annexes que je n'avais pas prévu: le TGV pour aller à Paris pour faire le
visa (il faut déposer son dossier à Paris puis revenir plusieurs jours plus tard pour récupérer
son passeport), le visa de 60 euros, les commissions de retrait,.... Je suggère à ceux qui vont
partir de ne pas se décourager devant les nombreux obstacles pour établir un dossier de visa et
une convention de stage car ils ne seront pas déçus par la Russie.
Afin d’améliorer les échanges internationaux et la bourse régionale je pense qu'il serait
intéressant de :
−
Recevoir un premier versement de la bourse plus tôt. Dans mon cas j’ai été prévenue
tardivement que ma bourse allait être moins importante, au lieu de toucher une aide
pour mes trois mois de stage je n’ai reçu qu’un mois, de plus le temps d’envoyer les
papiers originaux (minimum 3 semaines depuis la Russie) j’ai reçu le premier
versement très tard. Donner un premier versement plus tôt aiderait beaucoup les
étudiants car c’est au début qu’on a le plus de frais : le billet d’avion, le visa, payer la
résidence, la caution,…
−
Fournir des documents administratifs en anglais. Je pense qu'il serait intéressant que
l'université établisse un modèle de convention de stage en anglais valable pour toutes
les facultés. Et donner aux étudiants qui partent à l'étranger des prospectus qui
présentent l'université de Lyon afin d’encourager les échanges.
−
Permettre de communiquer les documents officiels par mail au lieu d’envoyer des
originaux depuis l’étranger qui risquent de se perdre et qui mettent très longtemps à
arriver.
Enfin je tiens à dire que j’aurais aimé être informée plus tôt du montant exact de ma bourse
qui au dernier moment a été divisé par 3. Heureusement que mes parents peuvent m’aider
financièrement, pour des étudiants plus en difficulté ce stage n’aurait pas été possible.
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