Homélie du 1er dimanche de l`Avent (Année C)

HOMELIE DU 1er DIMANCHE DE L'AVENT (ANNEE C)
Jérémie 33,14-16
1Th 3, 12 - 4, 2
Luc 21, 25-28.34-36
Dans un peu plus de 3 semaines ce sera Noël ! Aujourd’hui c’est le premier dimanche de
l’Avent, il y a en a 4 avant la Messe de minuit.
L’Église a quitté sa couleur verte d’espérance que nous avions dans les ornements, pour
aujourd’hui inaugurer la couleur violette qui est le signe de l’attente avant de prendre la
couleur blanche de Noël.
C’est le temps de l’attente. Que de gens qui attendent : on attend du travail, on attend les
Allocations, on attend le résultat des analyses, on attend les pompiers... On attend! L’homme
attend toujours, c’est le temps de l’Avent, de l’attente de Noël.
Saint Paul dit qu’il faut avoir à l’égard de tous les hommes un amour de plus en plus intense
et débordant, qu’il est temps de se réveiller, de donner de la lumière dans le monde autour
de nous, de se battre pour que ceux qui oublient de partager partagent, de dire et redire aux
pessimistes chroniques que tout n’est pas perdu, que l’espérance c’est possible !
Et nous aujourd’hui : Qu’attendons-nous ?
Un peu plus de bonheur pour nous et les autres, un peu moins de soucis pour nous et les
autres, un peu plus de prudence sur les routes, un peu plus de paix et de sécurité...
C’est curieux la vie : dans l’Évangile de ce jour Luc l’évangéliste vient de nous dire de ne pas
nous laisser aller à la débauche sous toutes ses formes, de rester éveillés.
De 2 hommes, l’un est sauf l’autre percute un talus et meurt ;
de 2 femmes l’une n’a jamais vu le médecin et l’autre meurt à 35 ans d’un cancer : c’est
aussi arbitraire que le Loto ou le Bingo.
Alors est-ce la fatalité ? Devant tous ces faits que fait le Bon Dieu, risque-t-on de penser !
Il vient à Noël - il est venu à Noël - pour nous dire et redire que Lui il a lancé le monde et
que l’homme est attelé à le faire réussir. Dieu fait le caillou et l’homme a mission d’en faire
une cathédrale, une maison ou encore de le laisser sur le bord du chemin!
Dieu vient nous dire de nous réveiller de cette tendance au sommeil que nous avons tous,
à l’impatience qui nous fait appuyer sur la pédale de l’accélérateur.
Il vient remettre les choses à leur vraie place. Dieu n’a pas dans les mains le boutonpoussoir qui fait creuser la terre et engloutir les hommes, il n’a pas la manette à réveiller les
volcans ou les tremblements de terre, il ne possède pas la pédale pour accélérer sur la ligne
continue. Nous sommes bien difficiles à comprendre : d’une part nous tenons à notre liberté
totale, nous voulons agir à notre guise et d’autre part nous voudrions que Dieu bloque notre
liberté en nous empêchant de mal faire.
Ce temps de l’Avent que nous commençons aujourd’hui nous invite à redécouvrir le sens de
l’attente, à redécouvrir que Dieu à Noël vient pour marcher avec nous. Si nous nous figeons
sur les catastrophes nous n’en sortirons pas et nous chercherons un coupable: Dieu.
Au-delà des tremblements de terre, des accidents, Dieu vient nous dire : je marche avec
vous. Pèlerins d’Emmaüs, sur votre chemin de désespoir, je marche avec vous,
Dans le bunker de la faim d’Auschwitz je marche avec toi, Maximilien Kolbe, avec Roméro
évêque assassiné je marche avec toi, avec toi Pierre, Jacques, André, Marie-Claude,
Francis, Dominique je marche avec toi...
Ce temps de l’Avent c’est le temps de la redécouverte de la solidarité de Dieu marchant avec
nous dans les coups durs mais aussi dans les moments plus faciles.
Ce temps de l’Avent c’est le temps de se retourner vers l’Orient. Oui l’homme a perdu
son Orient. Souhaitons-nous de nous retourner vers l’Orient, vers Bethléem.
P. Bernard Lécureuil