LE " CHEMIN DU CITOYEN QUI MARCHE DROIT " " JEUNES DU

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LE " CHEMIN DU CITOYEN QUI MARCHE DROIT " " JEUNES DU
LE " CHEMIN DU CITOYEN QUI MARCHE DROIT "
« Pour disposer d’une main d’œuvre obéissante dans les entreprises et de soldats fanatisés dans l’armée,
les nazis embrigadent garçons et filles, en mêlant activités de jeu et accoutumance à l’obéissance
inconditionnelle.
" JEUNES
DU
PEUPLE "
" JUNGVOLK "
Le jeune garçon, enrôlé comme " Pimpf " (" gamin "), devient " Jungvolk "
(" Jeune du Peuple ") à 10 ans, après avoir prêté serment de servir et de donner
sa vie à " Hitler, sauveur de la patrie " sur le drapeau. Il reçoit alors un
entraînement physique et une formation idéologique, sanctionnée par des notes
et des récompenses, les " insignes de performance ".
" JEUNESSE HITLERIENNE "
" HITLERJUGEND "
A 14 ans, le jeune garçon devient membre à part entière de la
" Hitlerjugend " c’est-à-dire de la " Jeunesse hitlérienne " et reçoit alors une
formation sportive, politique et paramilitaire plus poussée.Les séjours dans
les camps – dont chaque portail est orné de la devise " Nous sommes nés pour
mourir pour l’Allemagne " – permettent de lui faire partager les mêmes
valeurs et de lui inculquer le culte de la force et la dévotion du Führer, afin
d’en faire des sujets fanatisés, entraînés physiquement et militairement.
Cette organisation nazie concernant la jeunesse allemande
se développe sous la direction impitoyable de Baldur von
Schirach, intime du Führer, puisque de 100.000 membres en
1932, la " Jeunesse hitlérienne " est passée à 3.4 millions en
1934, pour atteindre plus de 8 millions en 1938, devenant
ainsi une force majeure au début des années 1930.
Von Schirach, qui est nommé chef de la Jeunesse du Reich
en juin 1933, affirme que " seul ce qui est éternellement
jeune doit avoir sa place dans notre Allemagne… La
jeunesse est une attitude… Les hommes intérieurement
vieux sont la peste d’un peuple sain " ajoutant que " celui
qui marche dans les rangs de la Hitlerjugend n’est pas un
numéro parmi des millions d’autres, mais le soldat d’une
idée ".
Le Service du Travail : L’armée
A 18 ans, les garçons sont mûrs pour passer dans le " Service du Travail ", puis dans l’armée et pour
rejoindre, selon " l’ordre de marche " du Führer, le Front du Travail, la S.A. ou la SS.
En effet, dès le 25 juin 1935, le " Service du Travail ", couronnement de
l’éducation national-socialiste dont l’un de ses objectifs est de
développer l’esprit de communauté et d’instruire la jeunesse, mieux que
ne peut le faire l’armée, dans la pure doctrine national-socialiste,
devient obligatoire.
Dans un discours prononcé en 1938, Hitler évoque l’embrigadement de
la jeunesse allemande : " Cette jeunesse n’apprend rien d’autre qu’à
penser allemand, à agir allemand... Ces garçons entrent à dix ans dans
notre organisation, et souvent y respirent pour la première fois un air
frais. Après huit années aux Jeunesses hitlériennes, nous les prenons
tout de suite dans le parti, dans le Front du travail, etc. Puis la
Wehrmacht les prend en mains pour un nouveau traitement et quand ils
en reviennent, nous les reprenons tout de suite pour qu’ils n’aient pas
de rechute, dans les SA, les SS et ainsi de suite. Et ils ne seront plus
jamais libres de leur vie entière ".
En effet, lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate en 1939, les enfants commencent à être enrôlés dans
les Jeunesses hitlériennes et, lors des derniers jours de guerre, lorsque l’armée allemande est en déroute,
Adolf Hitler utilise les adolescents des Jeunesses hitlériennes pour la défense de Berlin.
Comme on le voit ci-contre, le Führer, le 20 avril 1945, pour
son 56e anniversaire, est sorti dans les jardins du bunker pour
épingler ses dernières décorations sur la poitrine de ces vaillants
" soldats d’une idée " qui, conformément au serment prêté lors
de la " consécration du drapeau ", ont juré de servir et de
donner leur vie à " Hitler, sauveur de la patrie ".
Cet embrigadement ne concerne pas uniquement les garçons puisque fillettes et jeunes filles sont
enrôlées dans des formations parallèles. A 10 ans, elles entrent dans le " Jungmädel " (" Jeunes
Vierges ").
De 14 à 18 ans, elles sont membres du " Bund deutscher
Mädel " c’est-à-dire de la " Ligue des jeunes filles
allemandes " puis, jusqu’à 21 ans, prolongent leur
formation dans la section " Glaube und Schönheit " (" Foi
et Beauté ").
En uniforme (chemisier blanc et jupette bleue) dessiné par
Hitler, elles font des exercices en plein air car elles doivent
aussi se préparer aux combats à venir (cours de
secourisme, de défense passive, …).
Mais elles sont surtout initiées à la maternité – considérée par les nazis comme une fonction vitale pour
la nouvelle Allemagne - car, comme le déclare Hitler dans un discours le 8 septembre 1934, " chaque
enfant que [la femme] met au monde est une bataille qu’elle livre pour la survie de son peuple ". »1
1
Embrigadement de la jeunesse, 1997, 10 juillet 2009, http://webetab.acbordeaux.fr/Etablissement/CMontaigne/memoire/23par4-2-1.htm.
LA ROSE ET L'EDELWEISS. CES ADOS QUI COMBATTAIENT LE
NAZISME 1933-1945
« La Rose et l’Edelweiss, c’était le nom de leurs groupes. Pour être plus exact : la Rose
blanche et les Pirates de l’edelweiss. Et ils s’appelaient encore : les Volontaires de la liberté,
les Schlurfs, les Chattes paresseuses, la Cagoule 40, la Main noire, l’Espoir français, le club
Churchill, le groupe du Boul’Mich, les Navajos, la Phalange antinazie, les Zazous, les
Pionniers rouges, les « scouts gris », la compagnie Gavroche, le Groupe insurrectionnel
français, les « swing kids », la Jeune garde, le Club du serpent, le Groupe 07, la Bande à Jojo,
le groupe Marceau… Parfois, ils n’avaient pas de nom et ils étaient encore plus dans
l’ombre. Ils le sont restés bien souvent jusqu’à ce livre. À travers toute l’Europe, ils
combattaient Hitler et le nazisme.
Ces « enfants de la liberté »pouvaient avoir entre douze et vingt ans. Le plus grand nombre,
plutôt seize à dix-huit ans. Combien étaient-ils ? Les historiens sont incapables de nous le
dire. Au bas mot, des dizaines, sinon des centaines de milliers, si j’en juge par tous ceux que
j’ai répertoriés. Filles et garçons, ces très jeunes gens ont pris part à la Résistance. (…)
La Rose et l’Edelweiss, c’est la fresque composite de ces très jeunes qui se sont opposés au
fascisme et au nazisme dans les pays même où ces systèmes ont vu le jour : en Italie, en
Allemagne, en Autriche. Et cela dès les années 1930, comme on le verra avec le destin
hallucinant des 25 000 Pirates de l’edelweiss. Ou de plus petits groupes, mais très influents,
comme la Rose blanche de Hans et Sophie Scholl. (...)
De même en Allemagne, lorsque les premiers Pirates de l’edelweiss ou les jeunes gens de la
Rose blanche refusent l’embrigadement dans les jeunesses hitlériennes, ils sont, dans les
années 1930, fort jeunes : ils portent des signes distinctifs : fleur, cheveux plus longs,
écoute de la musique interdite (Swing), chante des chansons et slogans anti-nazis. Et nous
suivrons leur évolution jusqu’à la période de la guerre, lorsqu’ils entrent en collision frontale
avec l’appareil de répression nazie à l’intérieur même du IIIe Reich. Même si certains Pirates
ont vingt ans en 1942, qu’ils mobilisent de plus jeunes recrues et leur passent le flambeau
de l’antinazisme. Certains vont aider les prisonniers de guerre à s’échapper. »2
2 LA ROSE ET L'EDELWEISS. CES ADOS QUI COMBATTAIENT LE NAZISME 1933-1945, février 2009, 10 juillet 2009,
http://www.rogerfaligot.name/fr/Le_peuple_des_enfants/LA_ROSE_ET_L'EDELWEISS._Ces_ados_qui_combattaient_le_nazisme_19331945,21.html.
Traduction libre :
« Exercice de dictée donné dans une école du primaire en 1934
De la même façon que Jésus nous sauve de l’enfer, Hitler a sauvé l’Allemagne de la ruine. Jésus
et Hitler ont été persécutés, mais pendant que Jésus est crucifié, Hitler devient premier ministre.
Pendant que les disciples de Jésus vont le renier et le trahir, les seize camarades d’Hitler vont
mourir pour lui. Les apôtres ont complété le travail pour le seigneur. Nous espérons que Hitler
soit capable de terminer son travail par lui-même… »3
3
Hite, J. et Hinton, C., Weimar & nazi Germany, Advanced history core texts, Londres, 2000, page 284.

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