1585 enlevement du chateau d`angers

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1585 enlevement du chateau d`angers
1585
ENLEVEMENT DU CHATEAU D’ANGERS
Ce fut une singulière aventure.
Le château d’Angers, avec ses dix-sept puissantes tours, passait pour
imprenable. Surplombant la ville de sa masse, il assurait à qui le tenait, la
domination sur la capitale d’Anjou.
Il était occupé par un gouverneur, Danadieu de Puycharic (dit Pechery),
et un fidèle serviteur du roi.
Trois capitaines de fortune, dont on ne sait trop d’ailleurs pour qui ils
travaillaient, car leur cas est resté assez obscur, profitèrent d’une absence du
gouverneur pour pénétrer dans la place par un subterfuge bien conçu, tuèrent
les gardes qui résistaient, firent prisonniers le reste de la garnison.
Sans doute avaient-ils l’intention de remettre le château, contre une
coquette
somme
d’argent, au
premier chef, ligueur
ou
huguenot
qui
parviendrait à Angers.
Mais les milices bourgeoises furent alertées. Le meneur de l’entreprise,
un certain Du Hallot, s’imagina que par ses discours, il convaincrait aisément
les bourgeois, car il était beau parleur. Il fit baisser le pont-levis de la porte de
la ville et sortit de la citadelle.
Mal lui en prit : sur l’ordre des magistrats, on le mit en prison. Un de
ses complices, attiré dehors, fut tué comme il cherchait à fuir.
Pendant ce temps, Estrées, pour le duc de Guise, Condé pour les
protestants, accouraient à marche forcée avec leurs gens vers Angers. Ils
arrivèrent trop tard. Le dernier des associés négocia chèrement sa reddition et
obtint sa grâce.
Du Hallot fut décapité et Puycharic rentra en maître dans son château.
Effrayé par l’évènement, Henri II donna ordre de raser la forteresse « rez pied
et rez terre. »
Les travaux, par chance traînèrent en longueur. Les tours perdirent leur
couronnement et deux étages. Ce qui subsiste, reste impressionnant de
vigueur.
Source indéterminée