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L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov CH : Veille technologique et réputation numérique : introduction Table des matières I. L’e-réputation : définitions, enjeux, sources ........................................................................................ 1 1.1. De la réputation à l’e-réputation............................................................................................. 2 1.1. Sources d’e-réputation ............................................................................................................. 3 1.2. Identité numérique ................................................................................................................... 5 1.3. Données formelles et informelles et traces sur Internet ........................................................ 7 Partie II. Acteurs, espaces et menaces d’e-réputation ........................................................................... 10 2.1. Notion d’écosphère réputationnelle ............................................................................................ 10 2.2. Les lieux d’e-réputation .............................................................................................................. 11 2.3. Crise et menace d’e-réputation ................................................................................................... 13 2.4. Dimensions juridiques d’e-réputation........................................................................................ 14 Partie III. La veille sur la réputation numérique.................................................................................... 15 Typologie des outils de veille sur l’e-réputation : ............................................................................. 16 Conclusion ............................................................................................................................................. 19 Annexe : prise en main de GEPHI ........................................................................................................ 20 Bibliographie indicative ........................................................................................................................ 21 I. L’e-réputation : définitions, enjeux, sources Dans ce cours, nous nous intéressons à la notion de la réputation numérique. L’e-réputation est un enjeu économique réel, mais aussi un enjeu de société majeur pour le XXIème siècle (Galinon-Mélénec 2011). Ce terme valise est souvent employé dans une approche instrumentale pour servir (ou desservir) une personne, une marque, un produit, une organisation. Ce n’est donc pas un hasard si l’on reparle de réputation dans le management de la communication aujourd’hui, alors que le terme paraissait associé à un vocabulaire des années soixante. Il existe des dizaines de définitions de l’e-réputation (parfois appelée cyber- ou webréputation ou encore réputation numérique). On peut définir l’e-réputation comme la perception qu’ont les internautes d’une entreprise, d’une marque ou des personnes qui y collaborent. Les internautes vont constituer cette représentation en fonction des flux L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov d’informations qu’ils rencontrent sur le net. Chaque internaute ou chaque communauté peut donc se faire sa propre représentation de la réputation numérique. L’e-réputation est un concept mouvant, s’adaptant aux organismes et entreprises qui proposent de la manager. Il est difficile de parler d’une seule e-réputation mais d’un phénomène complexe construit à partir des relations entre les acteurs à l’intérieur d’un système. En étudiant l’e-réputation, on doit prendre en compte des critères, des parties prenantes et des médias web différents. En 2010, le marché français de l’e-réputation a été évalué à 110 millions d’euros [Digimind], le marché mondial à 1 milliard d’euros (BIA/Kelsey). 1.1. De la réputation à l’e-réputation Le mot « réputation » a apparu au 14ème siècle. Il est d’origine du mot latin reputation ce que signifie « compte, évaluation ». Le dictionnaire nous donne trois volets de la signification contemporaine de ce mot : 1. Le fait d’être honorablement connu du pont de vue moral. (= gloire, honneur). 2. Le fait d’être célèbre, d’être avantageusement connu pour sa valeur (= célébrité, considération, renommé). 3. Le fait d’être connu honorablement ou fâcheusement. La réputation de quelqu’un est définie comme le fait d’être considéré comme, passer pour. [Le Petit Robert, 2013]. L’encyclopédie en ligne Wikipédia définit la réputation comme « l'opinion (plus techniquement, l'évaluation sociale) du public envers une personne, un groupe, ou une organisation ». Ainsi, nous comprenons la réputation comme construite par les autres. La réputation concerne des individus mais aussi «les groupes, les communautés, les collectivités, et les entités sociales abstraites (tels que les firmes, les corporations, les organisations, les pays, les cultures, ou même les civilisations). ». Le concept de « réputation d’entreprise » apparaît dans la littérature des sciences du management à partir des années 1990, notamment lors de la création, en juillet 1997, du magazine Corporate Reputation Review. Le magazine fait des publications en ligne sur le concept de réputation pour des marques. Avant l’apparition d’Internet, construire ou maitriser une réputation d’une entreprise était le fruit d’une démarche organisée et maitrisée par de L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov nombreux professionnels (contrôler la diffusion de l’information, des rumeurs). Aux années 1980, la bonne réputation est développée par la presse et la publicité (les boites aux lettres pour les réclamations, le service consommateurs par courrier, le service réclamation par téléphone). La réputation d’entreprise ou de la marque commerciale se traduisait forcement par l’omniprésence. C’est aux années 1990 que le scientifique Howard Rheingold parle d’eréputation en évoquant la « digital social life » : vivre une vie parallèle grâce aux nouvelles technologies. L’e-réputation apparait donc progressivement par l’apprentissage de la nouvelle technologie qui est le web. Rheingold aborde le concept de l’utilisation de l’avatar et de la « personnalité online » au sein de « Communautés virtuelles ». L’avatar étant un moyen de s’exprimer sans exposer sa réputation online. 1.1. Sources d’e-réputation Au début des années 2000, le terme d’e-réputation est apparu dans l'une de nombreuses études suisses-allemandes et américaines consacrées aux relations entre réputation du vendeur et performances des ventes sur les sites d'enchères en ligne. En 2001, le terme e-réputation a fait une des premières apparitions dans un article titré " E-reputation: The role of mission and vision statements in positioning strategy " de R. Chun and G. Davies. Pourquoi ce retour de la réputation ? Nous pouvons proposer trois explications sur la montée en puissance de cette notion de la réputation numérique. Il s’agit de : 1. Retour de l’éthique dans le management Dans la littérature managériale, la montée en puissance de l’e-réputation est expliquée comme le signale que l’entreprise est aujourd’hui en quête permanente de légitimité, du «droit d’agir». Cela ne saurait combler la seule qualité de ses produits ou services. La logique de réputation pose, en effet, d’autres questions à l’entreprise elle-même, sur ses pratiques, ses finalités, ses dirigeants, ses résultats financiers. 2. Montée en puissance du web 2.0 L’arrivée d’Internet marque un grand détour dans les stratégies des entreprises dans la construction de leur réputation. Aux années 1990 la communication ne s’entendait qu’unidirectionnelle (de haut en bas) par les médias et était totalement contrôlée. L’arrivée d’Internet et ses outils a donné la voix concurrente aux autres acteurs libres que la L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov communication officielle. Ainsi, la réputation numérique ne pouvait pas se traduire par l’omniprésence. Les entreprises devaient écouter les signaux faibles, les trier. Déjà au milieu des années 1990, les internautes se sont exprimés sur le Net par l’intermédiaire des newsgroups, des pages personnelles (puis les blogs) et des forums de discussions (puis réseaux sociaux). Au milieu des années 2000, les bloggeurs reprennent les fonctions des agences de relations publiques en accumulant l’audience importante. Ils organisent de nouveaux circuits d’information, les échanges et les débats sur les entreprises et les marques commerciales. Depuis le début des années 2000, le développement des « médias sociaux » (Stenger et Coutant-2011) est exponentiel. En 2011, Facebook totalise plus de 750 millions d’utilisateurs dans le monde, soit près d’un internaute sur deux. Les réseaux socionumériques (RSN) tels Facebook, Twitter, LinkedIn sont des espaces où souvent une forme de proximité s’opère alors même que la conversation est ouverte au public. Il y a une dynamique systémique entre flux et stock d’informations (Merzeau 2009) qui contribue à structurer une « e-réputation ». Pourtant, Bernard Miège nous rappelle que, pendant les années 1970, la notion des selfs media est apparue, désigne l’expression en dehors des médias historiques. Cette expression a notamment été utilisée par Jean Clotier en 1973. Comme expliqué par Bernard Miège, l’Internet contemporain n’a pas fait apparaître de nouvelles pratiques, mais c’est leur ampleur et la conjugaison de ces pratiques qui ont retenu l’attention : « le peer-to-peer prend appui sur une longue tradition d’archivage, de collection, d’échanges» [Miège, 2010]. Il s’agit donc d’un aménagement plutôt que de transformations. Depuis le milieu des années 2000, les « médias sociaux » (blogs, projets collaboratifs, sites réseaux sociaux) [Kaplan, Haenlein, 2010] ont été intégrés dans les stratégies de communication des grandes entreprises. En 2007 Nokia a invité des internautes pour tester le nouveau produit, en 2010 pour la nouvelle Ford Fiesta, 100 testeurs ; utilisateurs web ont été choisis sur 4 000 candidatures. (Rosoor, 2012). En 2000 la banque française BNP a ouvert l’Atelier, cellule de veille sur les nouvelles technologies. 3. Mutation profonde de l’économie contemporaine Pendant des dizaines de milliers d’années, l’« économie » a consisté pour les humains à maximiser la production de biens (matériels) à partir de ressources toujours affectés de rareté. Depuis les années 1970 (Toffler, 1970 ; Simion, 1971), puis depuis le milieu des années 1990 (Goldhaber, 1996 ; Aigrain, 1997) nos économies « traditionnelles » basculeraient vers une économie de l’attention. Nous nous trouvons actuellement dans une situation renversée, où les L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov biens (culturels) de consommation nous sont parfois offerts gratuitement (Google Books, Wikipedia, YouTube) et où le problème principal est d’optimiser notre capacité à recevoir (filtrer, absorber, diriger) cette production surabondante dans les dispositifs mis en place par le capitalisme contemporain, ce sont les consommateurs qui détiennent la ressource devenue la plus rare et la plus précise – leur attention – et il faut s’attendre à voir se généraliser les agencements dans lesquels nous recevons des services gratuits (Google, Facebook) en échange d’un accès privilégié à nos capacités et dispositions attentionnelles ». Cette nouvelle économie ne remplace pas les conceptions traditionnelles de l’économie mais elle peut contribuer à en reconfigurer certaines logiques. « Une nouvelle économie (attention economy) par le rôle dominant qu’y joue un nouveau type de rareté, porte moins sur les ressources matérielles que sur cette forme d’énergie mentale qu’est l’attention » (Citton, 2014). D’autres scientifiques ont proposé les notions proches de la nouvelle économie comme l’économie « de l’information », « de la connaissance » (Miège, 2004 ; Lafrance, 2009 ; George et Granjon, 2008). 1.2. Identité numérique Avec l’essor des médias sociaux, nous assistons également à l’émergence du concept d’identité numérique. Ce concept associe les notions d’e-réputation. En ligne, comme dans la société, nous avons une « identité » : c'est ce qui nous permet d'être uniques. « Identité numérique » est donc constituée de l'ensemble des contributions et des traces que vous laissez en ligne, volontairement ou non. Nous disposons, d'un côté, de données personnelles, a priori non liées entre elles, et, d'un autre, de traces. L’identité numérique peut être définit comme l’ensemble des traces laissées par les internautes sur des sites sociaux. Fanny Georges nous décrit ces traces d’une part, par leur visibilité partielle : toutes les traces mémorisées par le système ne sont pas visibles pour tout interacteur ; elles se caractérisent, d’autre part, par leur caractère semi-intrusif : le système informatique capte des informations parfois à l’insu de l’internaute ; et enfin, par leur caractère actuel ou performatif : produites au cours d’une interaction sociale, elles dépendent du cadre d’interaction humaine et technique. Ces trois spécificités de l’identité numérique comme collection de traces en partie enfouies, non intentionnelles et performatives, sont déterminées par les propriétés fonctionnelles du support informatique et particulièrement d’internet, à la fois médiation technique, sociale et cognitive (Pinte, 2011). L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov L’expression « identité numérique » est apparue récemment, dans la continuité du phénomène sociotechnique et économique nommé web 2.0., et dont le point culminant – aujourd’hui – serait occupé par le site de socialisation Facebook. L’identité numérique semble en effet contenir tout à la fois la mise en scène de soi sur les jeux vidéo et les sites de réseaux sociaux : choix d’un avatar, profilage psychoculturel, autofiction ou mise en ligne de contenus en lien avec la vie affective. Cette trivialisation de l’intime encourage les médias à stigmatiser un jour les apéros géants, le lendemain les licenciements abusifs (Pierre, 2011). Identité numérique se compose de toutes les informations disponibles sur Internet sur une personne ou une organisation. Pour une entreprise, il s’agit de l’ensemble de ses sites corporate mais aussi de ses pages et profiles sur les réseaux sociaux. L’identité numérique peut être produite par des tiers : avis consommateurs, communautés, mentions par des internautes sur les réseaux sociaux ainsi que les collaborateurs qui citent l’entreprise dans leurs profils personnels ») ». [Rosoor, 2014]. Les deux termes, l’e-réputation et l’e-identité semblent indissociables. Mais ces deux notions, bien que très proches, ont leur définition propre qu'il est utile d'éclaircir. Les différences entre e-réputation et identité numérique peuvent se résumer dans le tableau suivant : e-réputation identité numérique vient du mot latin reputation. vient du grec idem, dérivé du Origine « Compte, évaluation ». verbe être, et signifie « le même » : A=A, « Je suis moi » C’est une évaluation sociale Est composée de toutes les Nature C’est la confiance que notre informations présentes à son entourage nous accorde Construit Sources par les sujet sur Internet autres Aspect volontaire acteurs dans les différents lieux numériques, la manière dont les gens perçoivent une personne au travers de ce qu’Internet leur révèle sur elle, avec ou contre son gré L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov Important : Il faut distinguer l’e-réputation de l’entreprise (image de l’entreprise ou de la marque commerciale sur Internet) contre personal branding (l’identité numérique personnelle). 1.3. Données formelles et informelles et traces sur Internet Comme nous avons déjà indiqué, l’identité numérique se compose de toutes les informations et données disponibles sur Internet sur une personne ou une organisation. Il s’agit des données : •Données formelles : des éléments qui vont permettre d’identifier de façon unique et non équivoque l’entité: – certificats: qui attestent l’identité (certificats tels que ceux fournis par le logiciel OpenID, qui permet de garantir l’authenticité d’un expéditeur de mail par exemple); –coordonnées: qui indiquent par une localisation comment et où joindre un internaute dans la sphère digitale. Par exemple un e- mail ou l’adresse IP (Internet Protocol) qui permet d’identifier grâce à une suite de chiffres une machine et une seule parmi celles connectées au réseau. Données informelles : l’identité va ici se construire pour l’internaute par l’agrégation d’éléments et par l’interaction de ces éléments entre eux. Ces éléments vont être trouvés dans divers lieux du Web: des blogs, des forums, le site de l’entreprise. Chaque lieu, chaque plateforme où va se trouver de l’information sur l’entreprise correspond à un type de communication: – expression: ce que je dis (TypePad…); – publication: ce que je partage (Flickr,YouTube…); – profession: ce que je fais (LinkedIn, Xing…); – avis: ce que j’apprécie (Digg…); – réputation: ce qui se dit sur l’entreprise (eBay, Technorati…); – hobbies: ce qui me passionne (Boompa…); – consommation: ce que j’achète (PayPal,Amazon…); – connaissance: ce que je sais (Google,Yahoo,Wikipedia…); – avatars: ce qui me représente (Gravatar…); – audience: qui je connais (Meetic, Facebook…). L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov Toute activité sur le Web implique la création de traces. Certaines sont volontaires et nécessaires, d'autres sont involontaires et totalement hors contrôle de l'internaute. Pourtant c'est leur addition qui constitue l'identité numérique de chacun. Ces traces sont fragmentées, elles sont parfois chevauchantes. Traces volontaires (profil rempli sur les réseaux sociaux, message publié sur son propre « mur » ou « journal », ou celui des autres, article ou le commentaire posté sur un blog, etc.) Ces traces sont durables : tout ce que vous publiez reste, rien n'est totalement effaçable. Les robots d'indexation des moteurs de recherches peuvent rendre visible les données assez rapidement. Elles constituent votre identité numérique : leur addition peut permettre de retrouver toutes les facettes de votre personnalité, de votre vie sociale ou professionnelle. Elles vous engagent juridiquement : ce que vous dites ou faites est soumis aux lois. Des affaires de diffamation, d'incitation à la violence, d'injure publique, ou encore de publicité d'une infraction sont régulièrement traitées par les tribunaux. Traces involontaires. Elles sont de deux types différents : l'adresse IP, et les cookies. - L'adresse IP. L'adresse IP permet à votre ordinateur d'être identifié sur le réseau Internet afin que les serveurs distants puissent savoir qui envoie une information et à qui il faut répondre. Mais elle permet aussi de collecter des informations vous concernant : - l'heure de votre connexion, les sites que vous avez visités, - le temps que vous avez passé dessus, les pages que vous avez consultées, - les liens sur lesquels vous avez cliqué, les documents que vous avez téléchargés, les motsclés de vos recherches. La loi impose aux fournisseurs d'accès Internet (FAI) de conserver ces informations pendant un an. Elles sont à la disposition des autorités judiciaires en cas d'enquête. - Les cookies. Les cookies sont de petits fichiers enregistrés sur votre ordinateur et collectant à peu près les mêmes données que celles obtenues grâce aux adresses IP, mais avec une dimension « contenus » plus importante. Leur utilisation est nécessaire pour toute action d'identification à un site. Ils permettent aussi à certains sites d'enregistrer vos préférences d'utilisation. - Traces subies. Elles regroupent toutes les données (publications, commentaires, photographies) vous nommant ou vous faisant apparaître. Par exemple, au travail, l'organigramme de votre service sur le site Internet de l'entreprise. Sur Facebook, quelqu'un qui nomme tous les participants à la soirée qu'il avait organisée... et où vous L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov étiez. Quelqu'un qui vous identifie sur une photo de classe du temps où vous étiez en CE1, sur Copains d'Avant. L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov Partie II. Acteurs, espaces et menaces d’e-réputation 2.1. Notion d’écosphère réputationnelle Comme nous avons déjà indiqué, la réputation numérique se construit de plusieurs acteurs dans les lieux espaces numériques différents. On peut parler d'« écosystème » (Cavazza, 2006) parce que notre identité dépend autant de ce que nous faisons ou disons sur Internet que de ce que les autres en font ou en disent. L’e-réputation d’une organisation est composée des données explicites et implicites, diffusées sur le Web à la fois par l’organisation elle-même, ses employés, ses clients, ses concurrents ainsi que par des personnes relais qui ne sont ni les uns, ni les autres (bloggers, twitterrers). Une veille d’e-réputation est nécessaire pour suivre ce que disent ces acteurs et y répondre si nécessaire. La gestion de l'e-réputation devra, dans la mesure du possible prendre en compte l'ensemble de ces parties prenantes et ses messages sur les médias web. Ainsi, l'audit d'e-réputation devra prendre en comptes les parties prenantes clients (fan/sceptiques), dirigeants, ONG, fournisseurs, organismes réglementaires, journalistes et concurrents sur l'ensemble des médias web (Facebook, Twitter, Forums, Blogs, Avis Produits, sites de boycott/pétitions, Pinterest, Instagram, YouTube…). L’e-réputation est composée de l’image (subjective) que renvoie à un internaute l’ensemble des contenus qui lui sont accessibles en ligne, en rapport avec la marque. Ceux-ci peuvent être créés par les internautes ou par la marque elle-même, sur déférentes sources : blogs, forums, réseaux sociaux, sites d’avis de consommateurs. Ces informations sont produites par l’organisation elle-même mais aussi par les acteurs de son environnement économique proche : par ses salariés, ses fournisseurs, ses concurrents, ses clients, par toute une écosphère réputationnelle. Cette dernière est constituée par des acteurs : blogueurs, des journalistes, experts, scientifiques, des internautes ordinaires, tous qui s’expriment sur de nombreux espaces d’Internet (sites des grands médias, médias participatif, réseaux sociaux, forums, files de discussion, blogs). L’e-réputation se décompose en différents éléments : volume de conversations générées ou spontanées, publication de liens vers les sites de l’entreprise, contextes de mention, appréciations sur les dirigeants, L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov les campagnes de communication ou les produits, attributs associés. 2.2. Les lieux d’e-réputation Une étude IFOP, datée d’octobre 2009, « Influence des médias sur les décisions d’achat », a confirmé l’influence d’Internet dans le comportement d’achat des consommateurs. Dans toutes les catégories de produits (hors médicaments et produits de grande consommation), Internet apparaît comme le média ayant le plus d’impact sur la décision d’achat : 52 % (pour les billets spectacles), 53 % (pour l’automobile) ou 63 % (pour les séjours à l’hôtel ou en location). Selon une étude menée par l’agence de marketing interactif Nurun Paris, seul un consommateur sur dix visiterait les sites de marques pour y trouver des informations. La majorité des consommateurs préférant se renseigner sur des forums, des blogs, des comparateurs d’achat où priment les avis des clients (ou supposés tels) (Pouy, 2011). Il est important de distinguer les principaux supports qui constituent les vecteurs essentiels de l'e-réputation. Elle se construit en différents lieux régis par des codes différents : blogs, forums, réseaux sociaux, sites d’avis de consommateurs, encyclopédies en ligne, jeux en ligne ; Les lieux d’e-réputation. (les-infostrateges.com) Les sites institutionnels. On qualifie généralement un site web d’institutionnel lorsqu’il a pour principal but de promouvoir l’image d’une entreprise, d’une marque ou d’une organisation auprès du grand public, des médias, des clients potentiels, des fournisseurs, des actionnaires ou de tout autres partenaires potentiels. D’une certaine manière, on peut considérer un site institutionnel comme un site web vitrine. On entend parfois l’expression équivalente de « site corporate ». Les sites des grands médias. Les sites de la grande presse – télé, radio, presse écrite – disposent d’une bonne visibilité sur le réseau. Les forums et listes de discussion. Les forums et listes de discussion apparaissent comme des vecteurs importants de l'e-réputation. Dans le cadre d’une liste de discussion professionnelle, il est toujours intéressant d’apparaître comme un référent et donc de jouir d’une bonne image dans son domaine d’activité. Quant aux forums de discussion, ceux-ci peuvent s’avérer stratégiques surtout quand ces derniers bénéficient d’une bonne visibilité dans les moteurs de recherche. L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov Les blogs. La notion de blogs (weblog) est apparue en 1997, mais les origines et la filiation exactes de ce terme sont difficiles à trouver. La constitution d'un terme désignant d'une pratique de communication, en l'occurrence le mot « weblog » ou « blog », renvoie au terme de « weblog » créé par Jorn Barger, en décembre 1997 [Le Cam, 2010]. Il désigne des sites mis à jour régulièrement, le plus souvent quotidiennement, et qui sont organisés sous la forme calendaire de posts. Une autre dimension essentielle de cette technologie est la possibilité de commenter les posts et de lister des liens vers des blogs préférés dans le blogroll. Ces publications personnelles ou collectives, proposent souvent des commentaires (publiés par les lecteurs), des archives ouvertes et des liens vers l'extérieur en direction d'un éventail de sites « amis » et jugés intéressants à visiter. Seuls vingt-trois weblogs ont été répertoriés au début de l'année 1999. En mars 2013, on apprend qu’il existe près de 200 millions de blogs dans le monde, chiffre en hausse de 3 millions, tous les mois. Les wikis. Les Wikis sont des plateformes collaboratives très prisées par les internautes. La plus connu reste l’encyclopédie gratuite Wikipédia. Les réseaux sociaux. Danah Boyd et Nicole B. Ellison ont défini ce type de réseaux comme permettant de construire des profils, de gérer une liste d'utilisateurs et de naviguer sur des listes de liens. Stenger et Coutant proposent de compléter la classification par la dimension « interactive », pour désigner ceux qui ne réalisent pas les activités dans ces espaces. Ainsi, les réseaux socionumériques permettent aussi d’« interagir avec les "amis" par le biais de profils, de liste de contacts et de variétés d’activités ». Les réseaux sociaux se développent réellement à partir 2009-2010 (actuellement 53% des français possèdent un compte dans un réseau social). Avec les RSN on voit l’émergence des services de recommandation, sélection de l’information. Les plateformes de vidéos ou de photos. Les sites de partage de contenus (vidéos, photos), considérés comme une dimension du web « social », sont censés être caractérisés par l’absence de hiérarchie entre les contributeurs. En réalité, ces outils sont vite devenus la propriété des grands acteurs des industries culturelles et médiatiques pour devenir des outils supplémentaires de diffusion de contenus. Les agrégateurs d’actualités. Agrégateur est un outil informatique qui permet à un internaute d'être prévenu des mises à jour de sites web prédéfinis (linternaute.com). Parmi les principaux agrégateurs d’actualités, l’on trouve Google News et sa version francophone Google Actualités. L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov 2.3. Crise et menace d’e-réputation Pourtant, l’Internet représente un endroit parfait pour la circulation et le stockage des rumeurs. Avec Internet nous voyons apparaitre de la notion de l’e-rumeur. Les risques liés à l’e-réputation sont nombreux et vont de la manipulation de l’information à l’atteinte de l’image en passant par la manipulation de l’identité. (Gailraud, 2012). Avec Internet on peut évaluer toutes les étapes du cycle de vie de la rumeur, on peut la voir respirer et croitre ou, au contraire, s’étioler et mourir. Les réseaux sociaux ont un rôle de premier plan dans la diffusion des rumeurs. Le danger pour la réputation numérique est lié avec la rédaction des faux avis et la création des faux profile. L'usurpation d'identité et cybersquatting (le squatte des noms des demains ou des profils) peuvent aussi porter gravement atteinte à l'image d'un tiers. En février 2012 où l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy a obtenu le retrait de comptes twitter parodiques de Nicolas Sarkozy. Notion de «cybercrise» signifie « Crise médiatique née ou relayée dans le cyberespace, donc sur Internet ». (Heiderich, 2004). Les cybercrises ont pour spécificité de naître ou d’être relayées et amplifiées sur le Web. N’importe quel internaute peut être à l’origine d’une cybercrise. Le cycle d’une crise sur le net comporte généralement six étapes : 1. L’information est divulguée sur Internet. 2. La presse utilise Internet comme outil de connaissance et d’échange. 3. La presse en ligne et les portails s’emparent de l’information. 4. Le public utilise à son tour Internet pour s’informer et prend connaissance de la crise. 5. Des groupes de discussion véhiculent la crise et des sites dédiés à celle-ci apparaissent. 6. Internet conserve la mémoire de la crise qui pourra resurgir lors de toute autre occasion. Les conséquences des cybercrises sont souvent lourdes: –dévalorisation de la marque; –chute des ventes; –publicité négative; – effondrement des parts de marché; –impacts sur la bourse; –perte de motivation des employés. L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov La gestion de l’e-réputation nécessite une réaction rapide pour minimiser l’impact des atteintes à son identité numérique. 2.4. Dimensions juridiques d’e-réputation En France, l'e-réputation est encadrée par un ensemble de lois qui visent d'un côté à limiter les aspects négatifs d'Internet à l'encontre des entités concernées (propos diffamatoires notamment). De l'autre côté, cette législation cherche à limiter les interventions de ces entités susceptibles d'être assimilées à de la publicité mensongère ou non-désirée. Selon la législation actuelle française, la responsabilité de tous les acteurs peut être engagée : L’auteur du contenu, L’éditeur ou le distributeur de ce contenu, L’hébergeur s’il a eu connaissance du caractère illicite du contenu et qu’il n’a rien fait pour le supprimer ou le modifier. Plusieurs actions en justice sont possibles : L’action en diffamation/injures : elles sont sanctionnées comme des abus de liberté d’expression car il y a atteinte à la personne. L’action en dénigrement : souvent utilisée par les entreprises (atteinte à leurs produits). Les atteintes aux droits de la personne résultant des fichiers ou des traitements informatiques : fait de traiter, stocker des données personnelles sans le consentement de la personne. (CNIL : droit de rectification, d’accès, de suppression). Source de la législation : Code civil, du Code pénal, du Code de la consommation, ou du Code de la propriété Intellectuelle. S'appuyant sur les lois traditionnellement applicables à la presse ou au commerce, le corpus applicable a peu à peu été enrichi pour tenir compte de spécificités propres à Internet, telles que la rémanence des propos tenus, la plus grande diffusion et l'anonymat permis par cet outil, même si le recours au droit n'est pas toujours le meilleur moyen pour défendre sa e-réputation. C'est le cas avec la Loi pour la confiance qui permet de lever l'anonymat des intervenants en cas de suspicion d'actions contraires à la loi (insultes, diffamation, incitation à la haine raciale…). L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov Les cas de diffamation concernent aussi bien des attaques en provenance de tiers, qu'en provenance de salariés de l'entreprise. En France, les propos tenus sur Facebook, pourtant initialement ressenti comme faisant partie de l'espace privé, sont régulièrement assimilés à des propos publics, et les commentaires de salariés imprudents régulièrement condamnés. Il en est quelquefois de même pour des diffamations envoyées par e-mail à des concurrents ou relations du dirigeant d'une entreprise. Le dénigrement public, défini par le code civil (article 1382), s'applique lui de préférence à des atteintes à l'image des produits ou des marques, bien que la distinction avec la diffamation ne soit pas toujours simple à établir. Le Chapitre VI, titre II Livre II du code pénal prévoit toute une mesure d'articles de loi s'opposant à l'atteinte à la personnalité, qui concernent essentiellement les personnes physiques. L'atteinte à la vie privée (Article 226-1) concerne la reproduction de paroles ou de photos émises dans un cadre privé. L'atteinte à la représentation de la personne (Article 226-8) réprime le cas de montages réalisés avec les paroles ou l'image d'une personne sans son consentement, s'il n'apparaît pas à l'évidence qu'il s'agit d'un montage ou s'il n'en est pas expressément fait mention. L'atteinte au secret professionnel (Article 223-13) s'applique à des diffusions qui auraient été faites via internet, tout comme l'atteinte au secret des correspondances (Article 226-15). Enfin, les atteintes aux droits de la personne résultant des fichiers ou des traitements informatiques (Articles 226-16 à 24) incluant le fait de traiter, stocker des données personnelles ou des condamnations sans le consentement de la personne sont susceptibles d'être utilisées comme voie de recours. L'article visant à protéger la vie privée permet entre autres de s'opposer à ce qu'un lien soit fait entre un pseudonyme et l'identité réelle d'un tiers représenté par son nom de famille. Partie III. La veille sur la réputation numérique Le discours de l’entreprise n’est plus unique, il se fond avec celui des utilisateurs de mieux en mieux informés et dont la résonance en termes de crédibilité dépasse celle des institutionnels. L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov Ces utilisateurs-experts, ces « consommateurs-acteurs » représentent à la fois un formidable relais pour la communication d’entreprise et un risque de dénigrement dangereux. Surveiller cette communication désorganisée afin de gérer son image virtuelle et anticiper les éventuelles crises est devenu nécessaire. La dimension « en ligne » de la tâche implique la mise en place d’outils spécialisés. Comment mesurer l’e-réputation : la visibilité, l’influence, la tonalité. Le besoin de veille e-réputation est issu de la rencontre de 3 environnements : - les internautes de plus en plus nombreux à s’exprimer, - les médias et outils de publications web de plus en plus diversifié, mobiles, multimedias et facile à utiliser ; - les organisations et individus (entreprises, administration, dirigeants..) de plus en plus exposés en dehors de leurs propres canaux de communication et au-delà des grands médias. Typologie des outils de veille sur l’e-réputation : Il existe des centaines d’outils de veille sur l’e-réputation. Il y a des outils payants. Ils sont destinés aux professionnels de veille. Il existe des outils gratuits. On peut diviser tous les outils de veille sur la réputation numérique en trois types. Ils correspondent à trois étapes de veille : recherche de l’information, tri et édition de l’information et, finalement, analyse et présentation des résultats. Important : Il faut choisir l’outil de veille sur la réputation numérique par rapport à la source utilisé. Par exemple, l’étude de LinkedIn est favorable pour saisir les rumeurs dans le monde de l’entreprise, (2/3 des utilisateurs de LinkedIn disposent d’un pouvoir de décision dans leur entreprise). L’examen de Twitter est utile pour suivre les leaders d’opinion, la veille sur Facebook quand on souhaitera d’apprendre comment l’eréputation est construite par un public jeune (Facebook est utilisé par un Français sur quatre ; 48/52 hommes/femmes ; 44 % d’usagers, agés entre 15 et 24 ans, et 28 % d’entre eux ont entre 25-34 ans. (Gailraud, 2012). 1. Recherche et bookmarking (indexation) : identifier des sources d’information pertinentes. L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov L’utilisation des moteurs de recherche généraliste comme (Google, Yahoo, Bing).représente la première approche que l’on peut se faire de sa e-réputation. Ces moteurs de recherche font également l’indexation des vidéos, des images. Pour une entreprise, les premiers liens référencés sont son propre site internet ainsi que les sites annexes de la marque. Puis viennent les sites d’avis de consommateurs, des forums ou tous sites qui parlent de la marque. Il existe des systèmes d’alertes personnalisables (Google Alerts, par exemple) pour recevoir un mail lorsque votre marque ou nom est cité dans l’actualité, afin de vous prévenir. Les défauts des moteurs de recherche généraliste consistent en ce qu’ils n’ont pas accès au contenu des réseaux sociaux (ne peuvent pas indexer les fils de discussion). De nouveaux outils de recherche spécialisée se sont lancés récemment. Ils ont la spécificité de ne prendre en compte que des résultats venant des réseaux sociaux et de les indexer en temps réel. Moteurs de blogs et suivi des commentaires (BlogPulse, Icerocket, Veooz ou Twitter Search). Ils servent à réaliser des recherches ciblées et rapides sur des contenus. Ces moteurs puisent toutes les informations à l’intérieur des blogs. L’entreprise est dont plus attentive et peut réagir en cas de problèmes. Par exemple, IceRocket est un moteur de recherche internet spécialisé dans la recherche de blogs. Google Blog Search permet d’effectuer des recherches parmi les flux RSS de blogs indexés par Google (en mai 2014 Google Blog Search a été intégré dans le moteur de recherche d’actualité Google Actualité). Topsy est un moteur de recherche en temps réel sur les réseaux sociaux et le web, il permet de faire des recherches par mots clés et hashtags sur Twitter et Facebook. Pour rechercher les personnes sur Facebook on peut utiliser le moteur de recherche facebook.com/people-search. On peut également mentionner les outils de recherche sur les forums de discussions (BoardReader, Boardtracker, Omgili…) Ils permettent d’observer et de suivre les discussions publiées et les actualités sur les forums. On peut inclure dans ce groupe les moteurs d’actualités (Google Actualité, Yahoo Actualité, Bing Actualité) Ces moteurs de recherche d’actualité permettent de s’informer de tous les nouveaux contenus ou informations déposés sur le web, par le biais de mots clés. 2. Sélection, édition et partage du contenu (curation) : sélectionner, éditer et partager le contenu. Après avoir identifié les lieux et des acteurs de la construction d’e-réputation, on a besoin de récupérer l’information et la trier. La curation de contenu (étymologiquement du latin curare : prendre soin et de l'anglais content curation ou data curation) est un néologisme en français L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov correspondant à une pratique qui consiste à sélectionner, éditer et partager les contenus les plus pertinents du Web pour une requête ou un sujet donné (wikipedia). On peut mentionner de plusieurs outils gratuits de la curation de contenu. Il s’agit de Tumblr, Curated.by, Storify ou Amplify.com. En France, l’outil gratuit Pealtrees est un service qui permet à ses utilisateurs d'organiser, d'explorer et de partager des pages web, des notes, des photos ou des fichiers. Ces contenus sont organisés sous formes de perles reliées par un collier virtuel. L’outil Scoop.it permet quant à lui de créer une page thématique et d'y associer les contenus du Web. Google Alertes (google.fr/alerts ) est un outil de veille de base pour être informé dès qu’une nouvelle page est référencée par Google sur un thème précis. Avec les alertes Google, vous êtes averti par e-mail lorsque de nouveaux résultats correspondant aux termes que vous recherchez sont publiés (Web, actualités, etc.). On peut paramétrer : type de résultats : actualités, blogs, vidéos, discussions, livres, fréquence : immédiatement, une fois par jour ou une fois par semaine etc., nombre de résultats : les « meilleurs » résultats ou tous les résultats. 3. Analyse, traitement et présentation de l’information (valider les informations collectées, extraire le contenu pertinent, réaliser des synthèses) Ce type d’outil nous permet de traiter et présenter les résultats de veille sur la réputation numérique obtenus. Parmi de plusieurs outils, on attire votre attention sur les outils de la visualisation des données (cartographie). Il s’agit de la visualisation des résultats de recherche dans un corpus de manière à faire apparaître des liens, des réseaux. Une représentation graphique de données ou visualisation de données statistiques est un résumé visuel des données statistiques chiffrées. Elle permet en un seul coup d'œil d'en saisir la tendance générale. Gephi est un logiciel français libre d'analyse et de visualisation de réseaux. Il a développé en Java et basé sur la plateforme NetBeans. Gephi est notamment utilisé dans des projets de recherche scientifique et de journalisme de données. L'utilisation de Gephi permet de visualiser quels sont les éléments d'un réseau les plus centraux, les plus éloignés, les mieux connectés. Que représenter avec Gephi ? L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov Sur les réseaux sociaux : •Les conversations autour d’une thématique (#hashtag ; combinaison de requêtes) •L’écosystème d’un compte Twitter •L’activité et l’écosystème d’une page Facebook Sur le web : •Dynamique de diffusion et de relations entre des sites web et blogs Conclusion Avec Internet, la e-réputation devient palpable et mesurable, tangible et, surtout qualifiable. Construire une e-réputation consiste donc à être dans une démarche proactive dans la maitrise de l’image d’une entreprise ou d’une marque sur Internet. Selon une étude menée par l’agence de marketing interactif, seul un consommateur sur dix visiteraient les sites de marques pour y trouver des informations. La majorité des consommateurs préférant se renseigner sur des forums, des blogs, des comparateurs d’achat où priment les avis des clients (Pouy, 2011). Pourtant, 90 % des budgets digitaux sont investis sur des sites de marques. E-réputation représente un enjeu stratégique majeur. Elle est devenue stratégique. C’est grâce à elle qu’une entreprise peut se différencier de ses concurrents et générer les ventes. Le Web social est encore en pleine évolution : les supports et les usages changent en permanence. La volonté des organisations d’être présentes sur les réseaux sociaux donne à ces médias précisément une importance accrue. L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov Annexe : prise en main de GEPHI Gephi Quick Start : http://gephi.github.io/users/quick-start/ Tutoriel Gephi (initiation) http://master-iesc-angers.com/tutoriel-gephi-construction-dungraphe-les-patrons-du-cac40-et-leurs-formations/ Gephi : première utilisation – spatialisation https://bibliotheques.wordpress.com/2014/07/23/gephi-premiere-utilisation-spatialisation/ Trucs et astuces pour étudier les réseaux sociaux avec Gephi : http://master-iescangers.com/trucs-et-astuces-pour-etudier-les-reseaux-sociaux-avec-gephi/ http://www.clementlevallois.net/gephi/tuto/fr/gephi_tutorial%20foundations%20_fr.pdf#page =31 Bastian M., Heymann S., Jacomy M. (2009). Gephi: an open source software for exploring and manipulating networks. International AAAI Conference on Weblogs and Social Media. http://gephi.org/publications/gephi-bastian-feb09.pdf Jacomy M., Heymann S., Venturini T. , Bastian M. (2012): “ForceAtlas2, A Continuous Graph Layout Algorithm for Handy Network Visualization.” (draft) http://www.medialab.sciencespo.fr/publications/Jacomy_Heymann_VenturiniForce_Atlas2.pdf Vidéos : Introducing Gephi 0.7 : https://www.youtube.com/watch?v=bXCBh6QH5W0 https://gephi.github.io/videos/ Cartographier vos informations https://www.youtube.com/watch?v=FxckuTRz0cg avec Gephi (YouTube): gephi 1 - Cartographie de votre réseau Facebook : https://www.youtube.com/watch?v=PcG7kpUw7U Gephi 2 - Cartographie de Twitter, YouTube et Flickr : https://www.youtube.com/watch?v=R1xq668OXA Gephi 3 - Cartographier des données brutes : https://www.youtube.com/watch?v=OcJxX0JNdA http://www.clementlevallois.net/gephi/tuto/fr/gephi_tutorial%20foundations%20_fr.pdf#page =31 Forum actif : (www.forum.gephi.org) L3 Pro – Gestion de l’information : e-réputation - 2015-2016 Alexander Kondratov Bibliographie indicative ADAMY Gilbert, Le Web social et la e-réputation : le nouveau pouvoir des consom-acteurs, Gualino-Lextenso éd., Paris, 2013, 141 p. 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