LE CANADA: UN PAYS EN CONSTRUCTION
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LE CANADA: UN PAYS EN CONSTRUCTION
LE CANADA: UN PAYS EN CONSTRUCTION Une période de grands bouleversements Les rébellions de 1837-1838 L’acte constitutionnel de 1791 a modifié l’organisation de la société. S’il a permis de régler certains problèmes, il en a créé d’autres. Bien que la population ait dorénavant la possibilité d’élire des députés, ceux-ci ont très peu de pouvoir. La tension entre le gouverneur et les chambres d’assemblée grimpe. Les Patriotes du Bas-Canada Patriote (n.m.) : celui qui aime et défend sa patrie Série Épopée en Amérique: • Épisode 7: Les patriotes du Bas-Canada et les rébellions de 1837-1838 Films: • Quand je serai parti…vous vivrez encore, un film de Michel Brault • 15 février 1839, un film de Pierre Falardeau Musique: Chant d’un patriote, Félix Leclerc La chambre d’assemblée du Bas-Canada: 2 visions s’affrontent Parti Canadien ou Parti Patriote (dès 1826) Regroupe les députés canadiensfrançais et quelques députés canadiens-anglais Bien que ce parti soit majoritaire à la chambre d’assemblée, il possède, dans les faits, peu de pouvoir. Chef: LouisJoseph Papineau Parti Anglais ou British Party Regroupe les députés canadiens-anglais Bien que ce parti soit minoritaire à la chambre d’assemblée, il possède, dans les faits, beaucoup de pouvoir. En effet, le gouverneur général nomme des membres de ce parti au conseil législatif et au conseil exécutif. Une population en colère Problèmes politiques Problèmes économiques Problèmes sociaux La population canadienne-française se rend compte que les députés qu’elle a élu n’ont pratiquement pas de pouvoir alors que les canadiens-anglais en ont beaucoup même s’ils sont minoritaires. Le Bas-Canada est au pris avec une grave crise agricole. L’immigration massive fait grimper le taux de chômage. Les immigrants qui ont fuient l’Europe et les guerres napoléoniennes ont apporté avec eux une terrible maladie: le choléra. Les épidémies qu’elle provoque font de nombreuses victimes. La radicalisation du parti Patriote Face au mécontentement qui gronde dans la population, le parti Patriote, qui compte dans ses rangs Ludger Duvernay, multiplie les discours et organise de nombreuses manifestations. Les membres plus radicaux du parti ont de plus en plus de pouvoir, d’influence. En 1832, la mort de 3 canadiens-français, tués par des soldats britanniques lors d’une émeute, fait grimper la tension. En 1834, les députés du parti Patriote transmettent au gouvernement britannique, un document contenant leurs revendications, Les 92 résolutions. Le parti Patriote réclame: Un gouvernement responsable: un gouvernement dans lequel les membres du conseil exécutif sont choisis parmi les députés Le pouvoir de faire appliquer les lois qu’ils votent L’élection des membres du conseil législatif Ludger Duvernay Notre école porte le nom de ce patriote. Ludger Duvernay a été journaliste, éditeur et politicien. Journaliste et éditeur Il a contribué à la publication de plusieurs journaux. Il a été emprisonné trois fois parce que les idées qu’il défendait dans ses journaux allaient contre le gouvernement. Politicien Député du parti Patriote de 1833 à 1838. Il a fondé la société Saint-JeanBaptiste pour défendre les droits des canadiens-français. On retrouve maintenant ces sociétés dans toutes les régions du Québec. La radicalisation du parti Patriote (suite) En 1837, le gouvernement britannique répond aux 92 résolutions des députés patriotes. La réponse est claire: il n’est pas question de donner plus de pouvoir aux chambres d’assemblée. La situation devient alors explosive et les patriotes demandent à la population de passer de la parole aux actes, le temps des affrontements armés est arrivé. Boycottez les produits britanniques. L’objectif des Patriotes est maintenant clair: ils souhaitent organiser une insurrection, c’est-à-dire une révolte armée, afin d’obtenir l’indépendance du Bas-Canada, comme les États-Unis ont réussi à le faire en 1776. Nelson: Mettez de côté vos plats et vos cuillères d’étain afin de les fondre pour en faire des balles. 1837: première rébellion 23 novembre 1837: bataille de SaintDenis victoire des Patriotes 25 novembre 1837: bataille de SaintCharles victoire de l’armée anglaise 14 décembre 1837: bataille de SaintEustache victoire de l’armée anglaise Plusieurs centaines de Patriotes meurent lors des batailles de cette première rébellion et de nombreux villages sont pillés et incendiés. Papineau et plusieurs autres chefs patriotes s’enfuient aux États-Unis où ils préparent une deuxième insurrection. 1838: deuxième rébellion novembre 1838: bataille à Odelltown victoire de l’armée anglaise novembre 1838: bataille à Napierville victoire de l’armée anglaise novembre 1838: bataille à Beauharnois victoire provisoire des Patriotes, mais victoire finale de l’armée anglaise L’armée anglaise a définitivement écrasé les rébellions dans le Bas-Canada. 12 Patriotes sont pendus et 58 se voient forcés de s’exiler en Australie. En tout, les rébellions auront fait 325 morts (dont seulement 27 chez les soldats anglais). Les réformistes du Haut-Canada Des demandes semblables Dans le Haut-Canada, les réformistes et leur chef, William Lyon Mackenzie, réclament également des changements dans la structure politique. En 1834, ils rédigent un document semblable aux 92 résolutions des Patriotes. Ils demandent, entre autres, un gouvernement responsable. Rébellions ACTIONS Les réformistes demandent à la population de boycotter les produits anglais. En 1837, Mackenzie essaie de prendre le contrôle du gouvernement avec l’aide de 1000 hommes. RÉPERCUSSIONS La rébellion est un échec, les réformistes sont peu nombreux et mal préparés. La majorité de la population est d’ascendance loyaliste et se range donc du côté du gouvernement anglais. Mackenzie doit fuir aux États-Unis et une vingtaine de réformistes sont arrêtés puis exécutés. Les conséquences des rébellions Un enquêteur de Londres En 1838, le roi d’Angleterre nomme un nouveau gouverneur général: Lord Durham. Sa mission: Enquêter sur les causes des rébellions et suggérer des solutions. Ses constats: • Sur le plan politique: La mise en place d’un gouvernement élu, mais n’ayant pas de pouvoir a créé de nombreuses tensions. • Sur le plan économique: La division de la colonie en 2 a nuit au développement économique du territoire. • Sur le plan social: La division du territoire a provoqué une lutte acharné entre deux nations: francophones et anglophones. Ses solutions: • L’instauration du gouvernement responsable. • L’union du Bas-Canada et du Haut-Canada L’Acte d’Union (1840) Le gouvernement anglais décide d’appliquer partiellement les recommandations de Lord Durham. En 1840, il adopte l’Acte d’Union. Comme toujours, cela aura des répercussions sur trois éléments fondamentaux: le territoire, les lois, la culture. Le territoire: Le Haut-Canada et le BasCanada sont unis en une seule province. On parle dorénavant de Canada-Ouest et de Canada-Est Les lois: Les deux Chambres d’assemblée sont fusionnées, mais n’obtiennent pas davantage de pouvoir. La culture: L’anglais est déclaré seule langue officielle. Le Canada-Uni Problèmes politiques Problèmes économiques De 1840 à 1851, l’alliance des Réformistes des deux Canadas permet une certaine stabilité politique. Cela permet également aux Canadiens d’obtenir la responsabilité ministérielle en 1848 de même que la reconnaissance officielle de la langue française. Malgré l’union des colonies, le développement économique demeure lent. Afin de le favoriser, plusieurs hommes d’affaires proposent de relier par train l’Ouest canadien aux colonies de l’Atlantique. Ils souhaitent ainsi favoriser la création d’un marché intérieur canadien afin de cesser de dépendre des produits américains et anglais. À partir de 1851, la situation politique devient très instable, car de nombreux partis plus radicaux apparaissent. Plusieurs querelles les opposent ce qui a pour effet de paralyser la Chambre d’assemblée. L’Acte de l’Amérique du Nord britannique (1867) Face aux problèmes du Canada-Uni, certains proposent l’union de toutes les colonies britanniques d’Amérique du Nord: Canada-Est, Canada-Ouest et colonies de l’Atlantique. En 1867, l’Angleterre adopte un nouvel acte: l’Acte de l’Amérique du Nord britannique. Celui-ci aura des répercussions sur: 1) le territoire 2) les lois 3) la culture L’Acte de l’Amérique du Nord britannique (suite) Le territoire change considérablement. L’Acte de 1867 crée le Dominion du Canada, qui comprend 4 provinces: l’Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse. L’Acte de l’Amérique du Nord britannique (suite) Les lois sont modifiées. Les provinces sont regroupées dans une confédération. Cela signifie que chaque province à son parlement. Il y a également un parlement central où sont représentés chacune de ces provinces. Le chef de se parlement est un premier ministre. Le premier fut John A. Macdonald. Cette structure est toujours en vigueur aujourd’hui. Affiche électorale de John A. Macdonald L’Acte de l’Amérique du Nord britannique (suite) La culture est modifiée. En effet, l’instauration d’un parlement indépendant dans chaque province permet aux canadiens-français de la province de Québec de faire valoir leurs droits. Dorénavant, la reconnaissance de la langue française et de la religion catholique leur sont acquises.