dossier de presse

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Exposition de photos de Jocelyne Saab
Après son film DUNIA qui a défrayé la chronique en Egypte et dans le monde arabe
et suite à une carrière internationale, Jocelyne Saab, metteur en scène de cinéma nous
revient dans une exposition de 100 photographies.
A travers ses images , la photographe plasticienne pose une véritable réflexion,
décrypte le regard que les arabes portent sur eux-mêmes et sur l’Occident après les
évènements du 11 septembre 2001.
Ce qui fait l'universalité de Jocelyne Saab, c'est par exemple, un souffle d'épopée
dans une photo où l’on voit Zeus transformé en arabe ramenant Europa de là ou elle
a été arrachée.
C'est un ineffable titre sous une image kitch teintée d’humour « still looking for
nuclear weapon » où des poupées Barbie habillées en Courrèges sont recouvertes de
billets Irakiens à l’effigie de Saddam Hussein.
Dans la série sur l’architecture molle, on pourrait paraphraser Marguerite Duras
lorsqu’elle écrit: "Chaque jour, on regardait ça : la mer écrite." Jocelyne, elle, nous
présente le désert écrit.
C'est aussi la métaphore mise en image. La retombée bancale et bouleversante qui
font qu'on a le sentiment de voir là du nouveau. Une certaine torsion de l’image, un
déhanchement, un incongru impromptu, un tremblement qui signalent le frémissement
d'un style et l'acuité d'un regard.
Laure Bader, commissaire d’exposition à Paris.
A l’origine, une reflexion sur le pouvoir de l’image.
En arabe le mot « œil » revêt un double sens.
Métaphore, l’organe de la vue “aïn” devient source dans laquelle l’image se reflète.
Sense icons and sensitivity puise son inspiration du regard duel.
INTENTION
« L'Orientalisme, c'est l'image déformée que l'Occident s'est fait de l'Orient pour
pouvoir mieux se le représenter, se définir et le dominer.
De là cette propension à associer l'Orient à tous les clichés que l'on connaît,
notamment l'irrationalité, le tribalisme, la danse du ventre, Ali baba, Aladin.
L'Orient est-il, de son côté, innocent de tout regard déformé par rapport à cet Occident
qui le fascine et qu'il rejette aujourd'hui ? Ne compose-t-il pas lui aussi des
représentations, clichés de l'Occident, comme l'a fait l’Orientalisme ? »
Edward Saïd
Lignes de tensions, fractures de sens, Jocelyne Saab scrute la faille qui oppose
l’Orient à l’Occident.
Son travail consiste à explorer les mécanismes de rejet et de fascination de
l’imaginaire arabe.
Au travers de mises en scène, de mises en espaces d’icônes féminines et masculines,
ses photos deviennent ainsi de petites installations de l’imaginaire arabe.
L’exposition SENSE ICONS SENSITIVITY” qui transporte ces nouvelles icones les
BARBIES IN ARABLAND” consiste a explorer dans sa collection figurative , les
mecanismes de rejet et de fascination de l'imaginaire arabe . C'est le contrepied de
l'orientalisme.
METHODE
Tout commence dans les marches aux puces des capitales arabes.
C’est dans les ruelles poussièreuse des souks que la photographe-metteur en scène
choisit ses personnages. Sur les étals des marchands, dans les vitrines des boutiques,
Jocelyne Saab trouve ses icones.
Saddam Hussein, Marylin, Nasser, Barbie ou encore Coca Cola.
Effigies politiques, stars de cinema, affiches de pubs, les figures se succèdent, se
mélangent. Figurines et objets du XXème siècle peuplent dès lors l’imaginaire de
Jocelyne Saab.
Reste le cadre: un décor naturel repéré au préalable. Un espace opposant matières
brutes et matières lisses. C’est dans cet espace scénique que se déploie alors une
narration. La photographe devient metteur en scène. Le metteur en scène deviant
photographe. Les icones de plastique ou de plâtre évoluent alors dans un espace de
jeu. Jocelyne Saab les dirige comme de vrais acteurs. Imaginaire fantasque où la
figurine s’affuble d’un sentiment.
PERSONNAGES
Chez Jocelyne Saab, l’icône masculine est orientale, la féminine, occidentale.
Plastique filiforme, blond synthétique et sourire en éternel caoutchouc, la poupée
Barbie a représenté pour des générations entières en Occident l'image d'une femmeobjet. Décriée par les féministes depuis les années 60 elle reflète ici les frustrations
sociales et politiques des peuples d’Orient.
L’icone masculine est representée par l’homme à la keffieh.
Etrangement, celle ci n’a pas changé depuis le début du XXème siècle.
De plâtre de ou plastique, elle arbore le meme sourire hiératique, la meme pose
éternellement héroïque.
Objets neo-pop-art issus de la consommation de masse s’exposent face à l’objectif de
Jocelyne Saab. Orientales ou occidentals, les icones prennent la pose.
Imaginaire hybride et mélange des genres pour exprimer la pensée cachée de la
société arabe envers les changements de culture et de moeurs dus à la mondialisation.
Stereotypes et clichés innondent et saturent souvent nos sociétés.
Dans sa demarche, Jocelyne Saab cherche à animer ces images arrêtées, gelées. Pour
cela, elle revisite l'inconscient collectif.
LEGENDES ET CONTES
Légendes et contes populaires constituent un fond universel. Ils irriguent, par leurs
figures et par leurs thèmes, de nombreuses formes d’expressions humaines.
Ils deviennent ici des supports d’identification de l’histoire moderne, ses hommes, ses
ressentiments et ses frustrations politiques.
LE KITCH
Phénomène esthétique immensément populaire qui a toujours été dédaigné comme
"de mauvais goût" ou relevant d'une imitation à bon marché de l'art. En soutenant, au
contraire, que le kitsch est le produit d'une plus grande sensibilité à la perte, Céleste
Olaquiaga Franco-Chilienne montre comment il permet la re-création d'expériences
qui n'existent que comme souvenirs ou fantasmes. Dans sense icons ans sensitivity ,Il
permet à Jocelyne saab, photographe de regarder avec humour la relation entre
nature et technologies et les ruines de la modernité.
SPIRITUALITE ET LUMIERE
Une quête naturelle de fond et de forme
Dans la collection Architecture molle, Jocelyne Saab met en lumière la sensualité
de l’Orient. Tentes du désert, tissus et toiles s’enlacent, se font et se défont, se
tordent et se distordent.
Une architecture du désert faite d’ombres et de lumières.
Un regard qui revisite les corps et qui redécouvre dans ses errances les traités
érotiques arabes. Une sensualité, une sexualité boudée voire souvent oubliée.
La lumière, Jocelyne Saab la puise dans les toiles de la Renaissance , dans les toiles
de Turner ou encore chez l’américain James Turrell, cet architecte de la lumière qui a
fait l’achat d’un cratère volcanique pour en faire un gigantesque observatoire
astronomique.
C’est dans ce sens que Turrell a marqué le travail de la plasticienne.
Le cratère de Turrell rapproche le ciel de la terre. Il relie l’action des hommes au
mouvement des planètes et des galaxies lointaines. Sa fascination pour la lumière va
de pair avec une quête intime et personnelle de la place de l’Homme dans l’Univers.
Matériau de prédilection… chez Jocelyne Saab, la lumière est soeur du silence et de la
méditation.

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