Terre et Famille

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Terre et Famille
Vendredi 20 mars 2015 PRÉSENT — 3
La famille, rempart de nos libertés
Eric Letty, journaliste, et Guillaume de Prémare,
ancien président de la Manif pour tous et nouveau délégué général d’ICHTUS, viennent de faire paraître un ouvrage, sorti des presses il y a
quelques jours seulement, dont le titre est un programme à lui seul : Résistance au Meilleur des
mondes. Eric Letty expose le but des auteurs et le
résultat de leur analyse.
— Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ce livre : volonté de tirer
une sonnette d’alarme ? D’apporter
des munitions à certains combattants ?
— Il ne serait pas utile de sonner
l’alerte si les combattants n’ont pas
de quoi se battre… Mais au-delà de
ces nécessités immédiates, nous
sommes convaincus, Guillaume
de Prémare et moi, que la loi Taubira dite du « mariage pour tous »,
contre laquelle une grande partie des
Français s’est mobilisée, n’est qu’une
étape de la construction d’une société totalitaire mondialisée, qui ressemble sous de nombreux aspects au
Meilleur des mondes décrit dans le célèbre livre d’Aldous Huxley, publié
en 1932. Dans notre essai, nous
comparons d’ailleurs l’univers
d’Huxley avec l’émergence d’une
humanité unisexe, annoncée par
exemple par Jacques Attali : le parallélisme est frappant.
— Vous dites de l’ouvrage L’Evangile face au désordre mondial qu’il
est prémonitoire. Pouvez-vous nous
préciser en quoi ?
— Mgr Schooyans, professeur à
l’université catholique de Louvain,
qui a publié ce livre en 1997, y montrait déjà comment se mettait en
place, sous l’égide des Nations unies,
ce système mondialisé, par l’effacement des nations et la destruction de
la famille. Il consacrait en outre –
voilà près de vingt ans ! – un chapitre à l’idéologie du genre, dont on
parlait très peu à l’époque. L’ouvrage était préfacé par Mgr Ratzinger, futur Benoît XVI, qui dénonçait
la « nouvelle anthropologie, qui devrait être la base du Nouvel Ordre
Mondial ».
— Quelles sont, selon vous, les
Eric Letty, journaliste, écrivain, l’un
des auteurs du tout nouveau Résistance au Meilleur des mondes.
étapes de la mise en place du
« Meilleur des mondes » ?
— La conception du Meilleur des
mondes remonte au lendemain de la
deuxième guerre mondiale et sans
doute même avant : on y rencontre
des personnages comme la théosophe Margaret Sanger, raciste et eugéniste, qui fonda le Planning familial international et fut à l’origine de
l’invention de la pilule contraceptive. Les étapes de sa mise en place
suivent deux voies parallèles : celle
de la destruction des nations au bénéfice du mondialisme, qui vise à
déraciner l’individu, et celle de la
destruction de la famille, qui tend à
l’esseuler.
En France, ces étapes correspondent notamment, dans le premier
cas, aux abandons successifs de la
souveraineté nationale au bénéfice
d’une Union européenne fédéraliste,
et au choix politique d’une immigration de peuplement. Et dans le
deuxième cas, à l’adoption de législations qui ont favorisé l’effacement
du modèle familial traditionnel au
bénéfice des nouveaux modèles : familles recomposées, pacs, concubinage, aujourd’hui « mariage » homosexuel, mis sur un pied d’égalité avec
le premier dans le but de casser la
norme, et l’idée même de la norme.
— Le titre de l’un de vos chapitres
semble énigmatique : « La maison
sans toit ». De quoi parlez-vous ?
— Nous avons emprunté cette expression à un jeune patient du père
Tony Anatrella (prêtre et psychanaliste), qui disait : « Quand un père
quitte la maison, c’est son toit qui
s’envole. » L’idée de la paternité a été
saccagée, en particulier sous les assauts des mouvements féministes, et
notre société tout entière a perdu
son toit. Mais cette évolution s’est
retournée ensuite contre la femme,
attaquée dans ce qui la caractérise et
fait sa spécificité, comme le disait le
cardinal Ratzinger : la maternité.
— Finalement, si la famille est si
attaquée, est-ce parce qu’elle est le
maillon faible que l’on va pouvoir
facilement faire craquer ou, au
contraire, le maillon fort qu’il faut
réduire à tout prix ?
— La famille est, certes, fragilisée,
mais c’est un maillon fort et le principal lieu de résistance aux totalitarismes, parce qu’elle transmet naturellement un patrimoine linguistique, culturel, coutumier, etc. Elle
est le premier terreau, vital et nourricier, dans lequel les personnes –
j’oppose cette notion à celle d’individus – s’enracinent. Dans le
Meilleur des mondes d’Huxley, les enfants sont fabriqués en flacon et
l’idée même de la maternité est devenue obscène… La famille constitue donc l’enjeu principal d’une bataille depuis longtemps engagée ;
face au projet inhumain qui nous
menace, elle reste le rempart de nos
libertés.
Propos recueillis par
Anne Le Pape
[email protected]
● Eric Letty et Guillaume de Prémare, Résistance au Meilleur des
mondes,
éd.
Pierre-Guillaume
de Roux.
“Celui qui trouve un ami fidèle
a trouvé un trésor”
Depuis quelques années, les ouvrages les plus divers fleurissent sur
les anges. Influence du New Age ? Il
est d’autant plus conseillé de choisir
avec soin sa lecture, si l’on veut dé-
couvrir la doctrine réellement catholique sur le sujet.
Le petit livre intitulé Mon ange
gardien, un ami, un guide, du P. Hubert van Djik, qui vient de paraître
aux éditions Téqui, inspire toute
confiance. L’auteur, longtemps
prieur général de l’ordre des Chanoines réguliers de la Sainte-Croix et
docteur en théologie, se place d’emblée sous le patronage de Pie XII et
rappelle que les plus grands saints –
Padre Pio, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus… – ont fait appel avec
succès à leur ange gardien.
Quel est le rôle que remplit celuici près de chacun de nous ? Que
peut-on lui demander ? Peut-on arriver à le découvrir toujours plus de
jour en jour, pour parvenir à vivre
non plus seulement à ses côtés, mais
en union avec lui ?
Le P. van Djik ne craint pas de
rappeler l’exemple des confréries des
saints anges du XIXe et du début du
XXe siècle. Selon lui, loin d’être ré-
servée aux petits enfants, cette dévotion est particulièrement adaptée
aux temps troublés que nous vivons.
A.L.P.
● Mon ange gardien, un ami, un
guide, P. Hubert van Djik, éd. Pierre
Téqui.
Terre et Famille
Qui mieux qu’Anne Brassié
pouvait interroger pour Présent
Stéphanie Bignon – auteur, avec
elle, du livre paru l’année dernière
Cessez de nous libérer ! aux éditions Via Romana, sur la condition féminine ? Cette fois, c’est sur
la fondation de la toute nouvelle
association Terre et Famille, lancée le samedi 14 mars, que Stéphanie s’explique.
— Ingénieur, pilote de sous-marin, agricultrice et écrivain, vous
fondez avec Elisabeth de Malleray,
mère au foyer de huit enfants, l’association Terre et Famille. Quel est le
lien entre toutes ces activités ?
avant même le christianisme, la féminité dans sa fertilité. Le triquetra
est souvent reproduit dans les manuscrits enluminés comme le Livre
de Kells, ou Les Quatre Evangiles de
saint Colomban. A travers Terre et
Famille, nous tenons à protéger la
vie sur notre terre, et la famille.
— Quelles seront vos actions ?
— Donner des occasions de se retrouver sur notre terre, en Brionnais,
et partager avec d’autres l’idée de
créer d’autres Terre et Famille dans
chacune des régions de France.
Nous retrouver autour de conférenciers comme ce fut le cas samedi
dernier, 14 mars, avec Pierre MaPhilippe Vilgier
Entretien avec Eric Letty
Stéphanie Bignon et Anne Brassié signant l’ouvrage écrit en commun, Cessez de
nous libérer !
— Après avoir navigué sur
presque tous les océans, il me paraît
évident que l’urgence, c’est bien de
défendre sa terre et sa famille ! Il y a
une aventure à proposer aux jeunes :
reconquérir notre territoire et notre
identité. Celle que l’on nous impose
nous est étrangère. Notre entreprise
est une entreprise de
désintoxication et de
création de liens. Le
système veut détruire ces liens pour
nous isoler et nous
affaiblir, ces liens tissés par l’Eglise, la
mère au foyer, le
paysan, trois populations menacées parce
que trois vecteurs de
liberté. Ces liens sont
vitaux. Donner la vie en dehors de la
famille, n’est ce pas faire de la culture hors sol ?
— Quelle est la signification de
votre logo ?
— C’est un triquetra d’origine
celte, toujours très vivant en Bretagne.
Trois segments de cercle se rejoignent,
symbolisant la Sainte Trinité.
Il symbolise aussi tout ce qui représente la famille et la féminité
Avec les anges et Jésus Sauveur
Le pèlerinage de Pentecôte de Chartres à Paris les 23, 24 et 25 mai prochains, organisé par la Fraternité Saint-Pie X, aura pour thème « Anges de
Dieu, qui êtes nos gardiens ». Le dossier doctrinal cite notamment ces paroles du cardinal Amette : « Saint Michel est le héraut et le défenseur des
droits de Dieu : qu’il nous aide à les proclamer et à en ramener le respect
dans notre société contemporaine menacée, pour les avoir méconnus, de
sombrer dans le désordre et l’anarchie. » Pèlerinages de Tradition, 20 rue
Gerbert, 75 015 Paris. Téléphone : 01 55 43 15 60. Site internet : www.pelerinagesdetradition.com
Les pèlerins du 33e pèlerinage de chrétienté, qui marcheront de Paris à
Chartres aux mêmes dates, le feront sous le thème « Jésus-Christ, sauveur
du monde ».
Notre-Dame de Chrétienté, 191 av. du Gl Leclerc, 78 220 Viroflay.
Tél. : 01 39 07 27 00. Site informations : [email protected]
gnard, le grand philosophe chrétien
venu évoquer avec grand succès la
Terre, notre mère.
Nous retrouver aussi autour de
professeurs de cuisine, de musique,
de danse, de dessin, de théâtre, à
l’occasion de concerts, de projections de films.
Nous
voulons
prouver que nos
campagnes sont la
force vitale de notre
pays, nos communes
les cellules de base de
la France, à un moment où elles sont
en grand danger
d’anéantissement total avec les projets de
regroupement d’agglomérations. Nous
voulons faire circuler l’énergie entre
la ville et la campagne. Nous refusons l’agglomération et préférons le
lien.
— Dans quel esprit travaillezvous ?
— Dans un esprit médiéval, parce
que les priorités spirituelles de cette
époque nous paraissent urgentes à
restaurer avant toute autre action,
pour retrouver nos âmes de paysans
et de bâtisseurs, notre énergie, dans
une société ouverte vers le haut.
Nous voulons, par ces échanges de
connaissances et de savoir-faire, retisser les liens entre nous, et entre
nous, notre sol et notre histoire.
Nous voulons, par ces actions modestes et solidement ancrées dans
nos terroirs, inciter à retrouver le
goût de la vraie liberté, celle de travailler à découvrir et à devenir ce
que nous sommes.
Propos recueillis par
Anne Brassié
[email protected]
● Site internet : www.terreetfamille.fr
Adresse : [email protected]