Paroles de lycéens
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Paroles de lycéens
L’intelligence de l’esprit, la plume du poète. Une éternelle rivalité entre science et poésie. Paroles de lycéens AVRIL 2010 Je m’arrache les yeux sous les lumières de ma faim Je Je Je Je Je Je m’ouvre les veines dans les rafales de ma haine m’explose les tympans sur les rocs d’une humanité en perdition me brûle les ongles en regardant tes yeux vitreux déchire mes reins devant l’infection qui se donne en spectacle m’écrase sans douleurs devant les immortelles souffrances humaines m’épanche face à l’enfer qu’est le cœur de l’Homme Je suis las de souffrir Je suis un lampadaire. Oui un lampadaire placé là. Mes pieds sont en proie aux affres des urbanistes, mon corps est érodé par le fond de la terre et ma tête, sempiternellement, penchée vers le bas … Mes yeux ne ratent rien. Je suis condamné à voir ce qui me rend malade, sans répit, ces choses me poursuivent et me rongent un peu plus chaque jour. Je Je Je Je Je Je Je Je Je Je Je Je Je Je Je suis suis suis suis suis suis suis suis suis suis suis suis suis suis suis le tag sur le mur de l’espoir la mère qui voit son enfant agoniser le ventre vide le dieu qui voit ses sujets s’entretuer sous les coups de ses propres déchets le chien qui ère dans l’aride désert de la vie. le trottoir qui s’ébroue sans bouger sous le passage d’ingrats personnages la mer, furie ensanglantée qui embrase les Hommes le rat qui arpente les égouts du désespoir aussi la chemise blanc neige que tu arraches sur la porte de ta chambre le pneu de l’autobus qui saigne l’asphalte la table de l’écolier à moins de n’être que sa chaise le vent du soir qui t’électrise les nerfs et qui fait danser les arbres quimboiseur interné qui prêche dans les nuages la pelouse dont on massacre les enfants la petite aiguille du clocher de Notre Dame la couture qui git au fon d de ton sac Je suis un lampadaire, un pauvre lampadaire posé là. Je Je Je Je suis suis suis suis le cafard que l’on noie sous la paille des chimistes le fermoir de la rivière de diamants la clé de voute du plafond de saint Paul le clignotant de la moto du gendarme Je Je Je Je Je Je Je Je Je Je Je Je Je suis suis suis suis suis suis suis suis suis suis suis suis suis une grotte souterraine une nappe phréatique le poivre sur la table de la pizzeria la dernière feuille du paquet sur le bureau du juge la poignée de la porte de l’état major la télécommande du climatiseur de ta chambre le ressort du stylo du président une goutte d’eau qui coule du robinet le petit carreau sur lequel tu t’appuie le maillot jaune des champions le M sur le clavier de ton ordi la boucle de ta ceinture tout mais je ne suis rien. DANSICARE Mathieu 2de R3 Des naseaux frémissants, Une crinière sauvage Ô grand cheval d’ébène Je te suis du regard Toute la nuit durant… Des sabots impatients Une croupe luisante Ô grand cheval d’ébène Tu me fuis du regard Toute la vie durant ! CORDONNIER Fanny 2de R3 Je suis un cœur naïf ouvert aux fleuves de l’oubli. Les désirs de mon âme sont la hantise de ma raison. Les reins dénoués au-dessus de l’eau noire, Mon buste s’écrase, s’abandonne, Et se prête à gorger l’océan ensorcelé de ses courbes enivrantes dessinées à l’encre sombre. Il y a des hommes pieux et sages qui nous élèvent et nous enseignent. Il y a des hommes grands et respectés dont l’image sera gravée sur le roc. Il y a des hommes forts et courageux qui lèvent le poing et hissent des drapeaux. Il y a des hommes épris de folie dont on admire encore les créations, Mais c’est avant tout des femmes tendres et soigneuses qui sont les mères de la nation HELEINE Charles-Anthony 2de R3 Je te donne mes oreilles pour ne plus t’entendre, mes yeux pour ne plus pleurer, ma bouche pour ne plus te courtiser, ma tête pour t’oublier et mon cœur pour ne plus jamais t’aimer. Je te les donne et prend-les pour que tu abordes l’amour non pas comme un jeu mais comme quelque chose de sérieux. Je te les donne et garde-les pour ne pas m’oublier. Je ne suis pas un cœur aride mais juste un cœur desséché qui a cessé d’être arrosé par ton amour qui jadis m’était précieux. Souviens toi de moi comme au premier jour quand il n’y avait ni dispute ni jalousie, juste toi, moi et notre amour quand les mots dépassaient notre pensée. Souviens t’en N’oublie pas notre histoire… LENTERNIER Hugo 2R3 Je vis sur une terre d’antiques désirs. Ceux des esclavagistes aux yeux corrompus et ceux des esclaves dont le sang se fait feu de liberté. De tout temps, les Hommes se sont toujours, même pour faire le Bien, appuyés sur la barbarie. Ils ont parlé cette langue avec leurs congénères, subalternes et aujourd’hui aussi avec la tendre nature. La barbarie est donc au fondement de l’humanité. Barbare, Barbare, Barbare Au creux de mon cœur tu résonnes tel mon réveil le matin. Tu es en moi et pourtant je te déteste. Ma mémoire et mon sang, Barbare. Je m’embarque sur le chemin de mes Histoires. Histoires par-ci, Histoires par-là … Je me promène sur le fleuve de ces grands-mères et toujours, là, se tient devant moi comme un unique point de chute, inévitablement le mot Barbare … C’est à se demander si ce n’est pas une science, un art. L’Homme est un maître, un expert, un ingénieur au pays du Rouge et du Noir. … L’Homme subit un perpétuel retour à ses instincts primitifs. Barbarie, c’est en effet l’asservissement du plus humain des besoins : celui de l’extension, de l’expansion, de grandeur et puissance. La Barbarie habite le cœur des Hommes. Elle est au quotidien leur moteur, conductrice de leur vie et incinératrice de leur conscience. La Barbarie est indispensable à l’être humain. - Mais qui es-tu Barbare ? - Je suis la voix de l’inconscient, de l’inconcevable, du vivant bien réel. Je suis la lumière de tes ténèbres, je suis l’âme qui embrase tes yeux. Vois-tu mon ami, je suis toi ! - Mais !? Comment ?... - Tous les jours tu me nourris, tu deviens un homme et je grandis. Petit à petit je te conquiers. Tu es un environnement très, comment dire, intéressant. Avoue-le : tu te complais dans mes bras. Tu es moi !!! - Non … - Oh oui. Je suis la foi de l’Homme, la tienne. Dansicare Mathieu 2de R3 Moi, mon coeur. Mon ouverture, ma tendresse, ma liberté. Rien de tout cela n'est compris. Ma soif de savoir, incomprise elle aussi. J'attire et suscite l'etonnement, les autres, leurs idées mauvaises, empoisonnées. Moi, fou ? Je me fie à mon coeur et ensable les mares. Alessandro Rui 2de R3 Je te donne mes yeux pour en faire les tiens Ma bouche pour en faire des paroles des plus suaves Ma langue pour en faire bon usage Mes pieds pour te guider vers le droit chemin Mes mains pour me prendre dans tes bras Mes émotions pour construire du nouveau Mon coeur pour pouvoir m'aimer Ma vie pour en prendre soin et la rendre meilleure Je te les donne Grand admirateur Frédérique Ericher 2de R3 Pourquoi as-tu soif ? Pourquoi es-tu en perdition ? Que recherches-tu ? Les mares remplies de poison qui t'encerclent Traduisent-elles ta désillusion, ton manque d'espoir en la vie ? Tous tes sentiments se sont évaporés, conduisant à la sécherresse de ton âme, Fissurant la terre de ton coeur qui fut un temps si fertile. La vie a-t-elle mis à ce point ton coeur en lambeaux ? Le poids de la souffrance de tes ancêtres ne doit pas te laminer mais au contraire, Libère toi et avance aussi loin que le vent peut te porter … au-delà des mers, Au delà des terres Dépasse l'horizon et parviens à toucher le ciel si celui qui y habite te le permet. Christophe Chalons-Mouriessse 2de R4 Barbare C'est le mot qui me soutient Trop tard C'est la seule pensée qui me vient Au-delà de mon regard Une souffrance sans fin Allongé sur mon brancard Du passé je me souviens. La vie est une muse M'a-t-on dit auparavant Avec nous elle s'amuse Mais pendant un court instant Elle s'est jouée de moi Ne m'a donné ce que je voulais Et m'a abandonné Alors que c'est elle que je souhaitais. Après chaque événement J'ai appris de moi-même Que mes seuls sentiments Sont la rage et la haine Mais un jour comme tous les autres Quelque chose transperce mon coeur Est-ce un message des apôtres ? Non, bien plus profond encore. Un événement inattendu Son sourire me redonne vie Devant moi elle est venue Et tout de suite j'ai compris : La violence C'est terminé, L'innocence en moi est née. Maintenant je vis ma vie Je dis adieu au passé Avec elle je me construis Et pour l'éternité Terry Philibert 2de R3 L'intelligence de l'esprit, la plume du poète Une éternelle rivalité entre science et poésie. Luc-François Rangon-Virapin 2de R3