SOMMAIRE - CDEPNQL
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CDEPNQL.ORG L A V O IE D E S O D E C COMMISSION DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DES PREMIÈRES NATIONS DU QUÉBEC ET DU LABRADOR (CDEPNQL) DÉCEMBRE 2016 | VOLUME 15 | NUMÉRO 3 SOMMAIRE ESSIPIT, UNE COMMUNAUTÉ À L’ÉCONOMIE DIVERSIFIÉE 2 AVIS DE NOMINATION 3 DES POURVOIRIES POUR TOUS LES GOÛTS 4 LES CROISIÈRES AUX BALEINES 5 DES SITES D’HÉBERGEMENT VARIÉS ET COMPLETS Photos : Essipit 6 DIVERSIFIER L’ÉCONOMIE D’ESSIPIT 7 LES PÊCHES, UN SECTEUR ÉCONOMIQUE IMPORTANT 8 UNE BELLE VITRINE POUR LES ENTREPRISES DES PREMIÈRES NATIONS 9 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DE LA CDEPNQL 10 CHRONIQUE TOURISTIQUE 11 CHRONIQUE JURIDIQUE 12 CHRONIQUE ENTREPRENEURIAT JEUNESSE 14 HISTOIRE À SUCCÈS 16 CALENDRIERS D’ÉVÉNEMENTS En 1977, la communauté innue d’Essipit débute la construction de sa salle communautaire, un projet qui marquera le coup d’envoi du renouveau des Essipiunnuat et qui fera renaître l’esprit communautaire qui leur est propre. Dès le début des années 1980, Essipit se lance dans le développement économique communautaire. L’idée d’investir dans le secteur du tourisme s’impose naturellement à la communauté, elle qui dispose d’attraits naturels grandioses : le fleuve et ses mammifères marins, des paysages à couper le souffle et un territoire forestier riche de sa faune et de sa flore. C’est ainsi que les Entreprises Essipit verront le jour. Les débuts La communauté d’Essipit prend à sa charge au début des années 1980 certains programmes autrefois gérés par le gouvernement fédéral, notamment les services sociaux et les loisirs. Au cours des années suivantes s’ajouteront le développement économique et l’éducation. Afin de répondre adéquatement à ses nouvelles responsabilités, le Conseil de bande se lance dans un exercice de planification visant à établir le profil de compétences de ses membres (niveau de scolarité, expérience de travail, intérêt professionnel, etc.) et à recueillir leurs suggestions sur les services qu’ils souhaiteraient avoir dans la communauté. Cet exercice a permis de constater l’intérêt marqué de nombreux membres pour le travail en forêt et dans le secteur du tourisme, notamment en pourvoiries. Le Conseil possédait dès lors les bases nécessaires pour développer son offre touristique qui comprend aujourd’hui des pourvoiries, les croisières aux baleines et différents types d’hébergement. Ces secteurs d’activités seront d’ailleurs présentés plus en détails dans les prochains articles. LA VOIE DES ODEC Essipit aujourd’hui elle est copropriétaire. Le Conseil de bande est également un employeur majeur au sein de la communauté. Aujourd’hui, l’ensemble des infrastructures récréotouristiques d’Essipit permet de desservir jusqu’à 70 000 personnes, un fait assez exceptionnel pour une communauté de 250 membres sur réserve possédant un territoire de 0,8 km2. Les infrastructures de loisirs (terrain de balle, de tennis et de volley-ball, aire de jeux, piscine, etc.) et le centre communautaire ne sont pas réservés aux membres de la communauté. Au contraire, ils sont ouverts à tous les citoyens des alentours qui en profitent pleinement. Au-delà du tourisme, toujours à l’affût de nouvelles opportunités, Essipit est également active au sein de plusieurs secteurs d’activités tels que la foresterie, les pêches et l’énergie qui feront eux aussi l’objet d’articles dans ce numéro. Tous ces éléments expliquent le succès rencontré par Essipit et ses entreprises. Cette dernière est désormais reconnue dans le milieu par ses pairs et déterminée à poursuivre le développement de sa communauté et, par le fait même, celui de sa région. Les installations des Innus d’Essipit permettent de bonifier l’offre régionale en services de loisirs alors que les Entreprises Essipit, pour leur part, sont devenues au fil du temps un joueur incontournable dans le développement économique de la région. La preuve en est qu’Essipit crée actuellement près de 450 emplois dans la région, dont le tiers avec le tourisme et le reste avec les entreprises dont Nous espérons que les articles de ce numéro sauront vous intéresser et même, vous inspirer. Bonne lecture! SOCCA vous ouvre la voie À la réalisation de votre projet d’affaires AVIS DE NOMINATION Pour information ou formuler une demande www.socca.qc.ca Pour le démarrage, l’acquisition ou l’expansion de votre entreprise autochtone CONTRIBUTION NON-REMBOURSABLE, FINANCEMENT ET ACCOMPAGNEMENT socca.qc.ca DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA CDEPNQL 2936, rue de la Faune, Suite 200 Wendake (Québec) G0A 4V0 La Commission de développement économique des Premières Nations du Québec et du Labrador (CDEPNQL) désire vous annoncer la nomination de M. Mickel Robertson à titre de directeur général. 1 800 241-0972 418 842-0972 Membre de la communauté innue de Uashat mak Mani-Utenam et économiste de formation. M. Robertson a occupé au cours des dernières années diverses fonctions au sein de la Banque Royale du Canada, dont celles de directeur de comptes commerciaux et de responsable des marchés des Premières Nations du Québec. N’hésitez pas à communiquer avec lui si vous avez des questions ou tout simplement pour faire connaissance avec lui! Cdepnql - Fnqledc Mickel Robertson Directeur général Tél. : 418 843-1488, poste 1224 Courriel : [email protected] 2 LA VOIE DES ODEC DES POURVOIRIES POUR TOUS LES GOÛTS En 1983, le Conseil de la Première Nation des Innus Essipit (CPNIE) se lance dans la réappropriation de ses territoires en acquérant le Domaine du Lac des Cœurs, une pourvoirie de 141 km2. Par le fait même, la communauté fait ses premiers pas dans le développement de son offre touristique qu’elle bonifiera sans cesse au cours des décennies suivantes. À cette époque, Essipit est la première communauté autochtone à devenir propriétaire d’une pourvoirie, ce qui fera dire à bien des gens que les « Indiens » ne seront pas en mesure de la gérer adéquatement et qu’ils videront le territoire de ses ressources. La réalité fût, évidemment, toute autre. L’objectif premier lors de l’acquisition de ce territoire était justement d’en assurer une meilleure gestion. Pour atteindre cet objectif, le Conseil de bande a procédé à l’embauche d’un technicien puis s’est doté d’un plan de gestion de pourvoirie, une première en la matière. Ce plan offrait les outils nécessaires pour améliorer, entre autres, le potentiel halieutique des lacs, aménager des frayères afin de les rendre plus productive, etc. Loin de dilapider les ressources comme le craignait la croyance populaire, Essipit a plutôt œuvré à son renouvellement durable. Au fil du temps, la communauté d’Essipit a procédé à l’achat d’autres pourvoiries. Aujourd’hui, cette dernière en compte six, toutes situées à l’extérieur des terres de la réserve. L’ensemble des pourvoiries offre la pêche à la truite mouchetée indigène ainsi que l’équipement complet pour le faire, à l’exception du moteur, que l’on peut facilement louer sur place. La clientèle des pourvoiries Essipit est fidèle d’année en année, résultat de la qualité du service offert. Les six pourvoiries Essipit Les pourvoiries Essipit, c’est 382 km2 de territoire à droits exclusifs, plus de 125 lacs et 50 chalets. Chacune des pourvoiries offre des attraits différents, garantissant aux clients un séjour personnalisé qui saura répondre à leurs attentes. Pourvoirie des Lacs à Jimmy Cette pourvoirie est située à seulement 8 km de Tadoussac et est facilement accessible par la route 138. Les pêcheurs peuvent taquiner le poisson dans l’un des dix lacs du site et loger dans l’un de ses huit chalets. On peut aussi y pratiquer la chasse à l’original et y faire l’observation de l’ours noir dans un abri sécuritaire à seulement quelques mètres de ces animaux magnifiques. Fait intéressant, cette pourvoirie est particulièrement appréciée des touristes européens pour son style rustique. Domaine sportif du Lac Loup Ce Domaine, avec ses 27 lacs et 10 chalets, est accessible par un chemin forestier. Le qualificatif de sportif est attribué à cette pourvoirie, car en plus de la pêche, la clientèle peut y pratiquer des activités de plein air telles que la randonnée pédestre et le canot rabaska, en plus de pouvoir visiter un site traditionnel innu. Domaine du Lac des Cœurs Cette pourvoirie, située à 74 km en forêt est idéale pour les séjours de longue durée qui nous font oublier les tracas du quotidien. Dans ce véritable paradis sur terre, les passionnés pourront pêcher la truite dans l’un des 15 lacs accessibles ou directement à même les ruisseaux, les chutes et leurs eaux profondes. À la mouche, en embarcation, du quai ou à gué, tous y trouveront un bonheur inégalé. Domaine du Lac Bernier Le Domaine du Lac Bernier est situé à 40 minutes des Escoumins et est idéal pour les familles. Il compte un grand plan d’eau et des chalets pouvant accueillir de deux à douze personnes. La chasse au gros gibier y est aussi possible, de même que d’autres activités plus familiales. La pêche à la journée est offerte pour les clients qui ne désirent pas faire un séjour de longue durée. Le Lac à Gilles, intégré au Domaine du Lac des Cœurs, se différencie des autres sites en raison de son village de chalets. Ce secteur met à la disposition des pêcheurs et des chasseurs une quarantaine de lacs sur un territoire d’une superficie de 189 km2. Onze chalets sont aussi disponibles pour héberger les touristes désireux de vivre une expérience en forêt, sur la trace du peuple innu. Club Claire La Pourvoirie du Club Claire est localisée à seulement 41 km des Escoumins et met à la disposition des pêcheurs une vingtaine de lacs et sept chalets. Ce site est idéal pour la pêche en randonnée pédestre et on peut aussi y chasser le gros gibier. La pêche à la journée est également offerte. 3 LA VOIE DES ODEC Les croisières aux baleines UNE ATTRACTION INCONTOURNABLE DANS LA RÉGION DE LA CÔTE-NORD En 1993, le Conseil de la Première Nation des Innus Essipit (CPNIE) réalise une planification stratégique de son secteur touristique. L’objectif de cet exercice est de planifier l’avenir des entreprises et leur développement sur un horizon de dix ans. À la fin de cet exercice, il est ressorti clairement qu’Essipit souhaitait devenir une destination touristique à part entière. Pour y arriver, cette dernière allait devoir développer des produits d’appel forts. De fil en aiguille, l’idée d’investir le secteur des croisières aux baleines a germé. Sur la Côte-Nord, participer à une croisière aux baleines sur le fleuve St-Laurent est un incontournable pour une grande majorité de touristes. Constatant cette réalité, le Conseil de la Première Nation des Innus Essipit décide, au début des années 1990, de se porter acquéreur d’une première entreprise de croisières aux baleines du nom de Sanctuaire marin de Bergeronnes. Désormais propriétaire d’un bateau, un ancien chalutier pouvant accueillir 76 passagers, Essipit peut commencer à offrir des croisières aux touristes. La communauté deviendra propriétaire par la suite de deux autres entreprises de la région et procèdera à leur fusion pour créer Croisières Essipit. avantage non-négligeable puisque les capitaines sont en mesure de naviguer en peu de temps entre Tadoussac et Les Escoumins, zone d’alimentation importante des mammifères marins. En 2012, avec l’aide de différents ministères provinciaux et fédéraux, le CPNIE a d’ailleurs investi, en partenariat avec la municipalité des Bergeronnes, dans la réfection du quai et de ses installations pour un coût total de 4,9 M $. En maintenant ses installations aux Bergeronnes, Croisières Essipit participe également au développement de l’économie régionale. Croisières Essipit opère du début juin au début octobre. En haute saison, plusieurs départs sont offerts chaque jour dans l’un ou l’autre des six bateaux pneumatiques de type zodiac de l’entreprise. Une fois à bord, un capitaine chevronné se fera un plaisir de transmettre ses connaissances sur les différentes espèces de baleines présentes dans l’estuaire, le milieu marin, sa faune aviaire, etc. Croisières Essipit est fière d’offrir une expérience en mer personnalisée et de garantir un rendez-vous avec les plus grands mammifères de la planète ! Les installations de Croisières Essipit se trouvent à la marina des Bergeronnes, localité située à un peu moins de 20 km à l’ouest de la communauté. Cet emplacement a été choisi parce que les eaux profondes et l’exposition aux grands vents des berges d’Essipit y rendent impossible l’installation d’un quai d’embarquement. De plus, Bergeronnes se trouve à être l’un des meilleurs sites d’observation aux baleines en Haute-Côte-Nord, avec Tadoussac et Les Escoumins. La position géographique des Bergeronnes est également un 4 LA VOIE DES ODEC DES SITES D’HÉBERGEMENT VARIÉS ET COMPLETS À partir du milieu des années 1980, la communauté innue d’Essipit se dote progressivement d’infrastructures d’hébergement pour répondre à la demande touristique. Le Camping Le Tipi voit le jour en 1984-1985 alors que survient, l’année suivante, l’achat d’un premier chalet à l’Anse-à-Yves. Bientôt, d’autres chalets seront acquis jusqu’à ce que le Conseil de bande, en 2000, entame la construction d’un complexe d’hébergement, Natakam CondosHôtel. Ce complexe vient compléter une offre de services touristiques de grande qualité au moment où la clientèle des croisières aux baleines est en plein essor. Voici un aperçu des différents hébergements offerts aujourd’hui par la Première Nation des Innus Essipit. Condos Natakam Le Conseil de bande d’Essipit possède également deux terrains de camping : Le Tipi et le Camping Tadoussac. Le premier, situé dans la communauté, comprend 50 emplacements. Le second, surplombant le fleuve et la baie de Tadoussac, offre pour sa part 200 emplacements. Ce dernier, en plus de bonifier l’offre d’hébergement d’Essipit, permet d’attirer une partie des milliers de touristes qui se rendent chaque année à Tadoussac vers les nombreux autres attraits touristiques d’Essipit et de la HauteCôte-Nord. Finalement, afin d’offrir une expérience diversifiée à sa clientèle, quatre tentes prêt-à-camper ont été installées au Camping Tadoussac et une au Camping Le Tipi. En 1997-1998, entre 20 000 et 25 000 touristes sont déjà présents sur le territoire malgré l’absence d’hébergement au sein de la communauté. À la même époque, le Conseil de bande obtient un agrandissement de la réserve, mettant ainsi à la disposition de la communauté des terrains libres pour la construction d’hébergements. Une fois l’emplacement choisi, différents concepts sont étudiés. Le Conseil de bande arrêtera son choix sur des unités complètes style condo. Au total, 32 condos seront construits, répartis dans huit bâtiments ayant tous une vue magnifique sur le fleuve. Une offre touristique complète La construction du Natakam a débuté en 2000 et leur inauguration officielle a eu lieu en 2002. Deux types de condos sont offerts à la clientèle : des condos à une chambre, munis d’un foyer, ou à deux chambres. Avant même la fin des travaux, tous les condos étaient déjà réservés, ce qui était de très bon augure pour l’avenir! La promotion de ce nouveau site d’hébergement a rapidement fait augmenter le nombre de visiteurs à Essipit. La construction des condos est venue consolider l’offre touristique offerte par Essipit. À court terme, aucun développement important n’est prévu pour ce secteur. La dernière planification stratégique menée par le Conseil de bande se concentre plutôt sur le maintien de la qualité des infrastructures et le renouvellement de l’ensemble des outils promotionnels et publicitaires du secteur. En somme, le travail consiste maintenant à garantir une expérience client de qualité à la hauteur de toutes les attentes, pour un séjour « Innubliable ». Autres types d’hébergement disponibles En plus des condos, Essipit est également propriétaire de plusieurs chalets, dont ceux de l’Anse-à-Jos et de l’Anse-àYves, tous situés sur son territoire. Dans un endroit paisible en bordure du fleuve, à 5 km à l’est de la communauté, les chalets Shipek complètent l’offre d’hébergement de type chalets mis à la disposition des touristes en vacances à Essipit. 5 LA VOIE DES ODEC DIVERSIFIER L’ÉCONOMIE D’ESSIPIT En 2003, Marc Genest, directeur du développement économique au Conseil de la Première Nation des Innus Essipit, reçoit le mandat de diversifier l’économie de la communauté afin qu’elle ne repose pas sur une seule industrie. Pour y arriver, ce dernier analysera les différentes avenues possibles du côté des ressources naturelles, soit les pêcheries, la forêt, les mines et l’énergie. En 1999, les Innus d’Essipit ont une première expérience dans le secteur des ressources naturelles en partenariat avec Hydro-Québec. Le projet consistait à faire dévier une rivière située sur le Nitassinan (territoire traditionnel) des Essipiunnuat. Ce n’est toutefois qu’à partir de 2003 que la communauté est réellement active dans le secteur des ressources naturelles et qu’elle répond à différents appels d’offres. Depuis un peu plus d’une décennie maintenant, la communauté a développé des projets intéressants dans les secteurs de la foresterie et de l’énergie. Granules de bois Les Essipiunnuat sont devenus copropriétaires en 2009 de Granulco, une usine de production de granules de bois construite sur les terrains de l’entreprise Boisaco à SacréCœur. Les Innus d’Essipit ont pris part au projet dès le début, participant à l’élaboration du plan d’affaires et à la recherche de financement. Granulco offre deux produits originaux sur le marché : des granules écoénergétiques pour les poêles domestiques et commerciaux et de la litière pour chevaux, fabriquée elle aussi à partir de granules. Ces produits sont vendus au Québec, en Ontario, dans les provinces maritimes et jusqu’à dans le nord-est des États-Unis. Centrale de cogénération En 2011, Hydro-Québec lance le Programme d’achat d’électricité provenant de centrales de cogénération à base de biomasse forestière résiduelle pour l’achat de 150 mégawatts d’électricité produite au Québec provenant de centrales de cogénération. celui du parc éolien de Rivière-du-Moulin, situé dans la Réserve faunique des Laurentides. Ce projet implique les communautés d’Essipit et de Mashteuiatsh qui détiennent 5 % des parts, les MRC du Fjord-du-Saguenay et Charlevoix pour 5 % et la Nation Huronne-Wendate pour 5 %. La gestion du parc éolien, inauguré en juillet 2015, a été confiée à EDF Canada qui possède 42,5 % des parts. Les actifs restants (42,5 %) appartiennent au consortium formé du Mouvement des Caisses Desjardins, de la Société Financière Manuvie et du groupe financier Industrielle Alliance. Ce partenariat permet notamment aux trois communautés de participer au développement de leur territoire, et ce, dans le respect de ce dernier et de leurs valeurs. Profitant de l’occasion, le Conseil de la Première Nation des Innus Essipit s’associe à Hydroméga Énergie et Boisaco pour développer un projet de cogénération de 10 mégawatts à Sacré-Cœur dans lequel il détient 15 % des actifs. La centrale, qui débutera ses opérations en 2018, a de nombreux avantages environnementaux et énergétiques : elle s’approvisionnera à même les résidus forestiers de l’usine de Boisaco et la vapeur produite alimentera les séchoirs à bois de l’usine. Projets futurs Parc éolien Le Conseil de bande d’Essipit continue d’être à l’affût des opportunités de développement qui se présentent dans les domaines de la foresterie, de l’énergie et des mines. Ce dernier est toujours prêt à prendre part à un projet qui contribuera au développement et au mieux-être de sa communauté. Au cours des dernières années, Hydro-Québec a lancé plusieurs appels d’offres dans le secteur de l’énergie éolienne. Les Innus d’Essipit ont d’ailleurs déposé des projets pour tous ces appels, avant d’être invités en 2008 à devenir partenaire d’un projet de grande envergure, 6 LA VOIE DES ODEC LES PÊCHES, UN SECTEUR ÉCONOMIQUE IMPORTANT POUR ESSIPIT En 1990, le Jugement Sparrow de la Cour suprême du Canada, reconnaissait le droit de pêche ancestral des Autochtones. À la suite de cette décision, Pêches et Océans Canada se voyait confier le mandat de faciliter l’accès des Autochtones aux ressources marines. C’est ainsi que les communautés innues situées en bordure du fleuve Saint-Laurent, dont les Innus d’Essipit, eurent accès à la pêche commerciale et purent ainsi poursuivre la diversification de leur économie. À la suite de cet arrêt, Pêches et Océans Canada a lancé, en 1992, la Stratégie relative aux pêches autochtones (SRAPA).Le Programme de transfert des allocations (PTA) issu de la SRAPA a permis aux Innus d’Essipit de s’initier aux pêcheries commerciales en faisant usage de permis annuels temporaires. La communauté ne possédant pas de bateau, elle confia d’abord à un pêcheur allochtone le mandat de remplir le quota de crabe qui lui était alloué. L’expérience devait porter fruit puisqu’à Essipit, on ne tarda pas à se rendre compte de l’énorme potentiel économique que représentait le secteur des pêches. On fit bientôt l’acquisition d’un premier bateau et d’un permis en bonne et due forme, puis en 2002, on élabora une première planification stratégique adaptée au secteur des pêches. Les dirigeants de la communauté s’y fixèrent comme objectifs de diversifier et intégrer leurs opérations de manière à procéder non seulement à la capture, mais également à la transformation et à la distribution des produits marins. Entre 2005 et 2010, l’acquisition d’une participation dans Crabiers du Nord, une usine plus diversifiée et multi-espèces, s’est imposée comme choix stratégique, les communautés innues disposant, en plus du crabe des neiges, d’autres espèces à transformer telles le turbot, le flétan, le buccin, la mactre de Stimpson, etc. C’est ainsi que le 31 mars 2010, le Groupe UMEK, s.e.c. s’est porté acquéreur de 51 % des actions de Pêcherie Manicouagan inc. et de 30 % de celles de Crabiers du Nord inc. Achat d’une usine de transformation Dans chacune des communautés actives dans le domaine des pêcheries commerciales, Pêches et Océans Canada finance un poste de coordonnateur aux pêches. Lors d’une réunion avec ceux des communautés innues de la Côte-Nord, les représentants d’Essipit, de Pessamit et de Uashat mak Mani-Utenam ont élaboré le projet de travailler ensemble en matière de transformation des produits marins et peu après, les trois communautés faisaient l’acquisition d’une usine située à Sept-Îles. La transaction impliquait des partenaires québécois qui possédaient déjà l’usine de transformation Crabiers du Nord de Portneuf-sur-Mer, ainsi que le réseau de distribution Pêcheries Manicouagan. C’est ainsi que les trois communautés innues devinrent propriétaires à 70 % de l’usine UMEK de Sept-Îles. De partenariat en partenariat Le partenariat avec les Innus dans le dossier de l’usine UMEK s’étant bien déroulé, les propriétaires de Pêcheries Manicouagan et les Innus d’Essipit s’engagèrent, en 2005, dans un autre partenariat concernant cette fois la poissonnerie/restaurant située dans la municipalité des Escoumins. C’est ainsi que le Conseil des Innus Essipit devenait copropriétaire d’une poissonnerie/ restaurant, tout en demeurant copropriétaire d’usines de transformation et de réseaux de distribution exportant, notamment, des produits transformés par les usines de Pêcheries Manicouagan et de Crabiers du Nord. Notons que ces deux usines sont autonomes du point de vue de l’approvisionnement, puisqu’elles sont approvisionnées par leurs propres pêcheurs et qu’elles sont en mesure de procéder à la première, deuxième et troisième transformation des produits de la pêche. Diversification et acquisitions Au départ, UMEK n’effectuait que la transformation du crabe des neiges. Mais, dans le domaine des pêcheries commerciales, il est important d’avoir plusieurs cordes à son arc puisque les fluctuations au niveau des captures peuvent ainsi être compensées par la diversité en matière de transformation et de distribution. Et ça, les Innus des trois communautés l’avaient bien compris! C’est pourquoi, lors de l’achat de l’usine UMEK, ils avaient pris soin de négocier une option d’achat applicable au réseau de distribution Pêcheries Manicouagan, leur permettant d’acquérir 49 % des parts sur une période de cinq ans. La clé du succès On voit donc qu’en mois de dix ans, les Innus d’Essipit ont atteint la plupart des objectifs qu’ils s’étaient fixés dans leur première planification stratégique, résultat d’autant plus significatif qu’ils avaient tout à apprendre dans le domaine des pêcheries commerciales. Ils ont su démontrer qu’en plaçant les bonnes personnes aux bons endroits, et en s’associant avec des partenaires expérimentés, tout est possible! 7 LA VOIE DES ODEC Québec Mines 2016 UNE BELLE VITRINE POUR LES ENTREPRISES DES PREMIÈRES NATIONS Du 22 au 24 novembre dernier, la CDEPNQL a participé pour une troisième année consécutive au congrès Québec Mines présenté au Centre des congrès de Québec. appréciées. Au cours du cocktail, les participants ont pu découvrir les entreprises touristiques des Premières Nations grâce à la présence du personnel de Tourisme Autochtone Québec. Au total, près de 200 personnes ont pris part au cocktail, ce qui a permis de terminer cette journée en beauté. À l’invitation du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) et forte du succès connu en 2015, la journée Premières Nations organisée par la CDEPNQL était de retour sous le thème « Les entreprises des Premières Nations : des ressources à portée de vos chantiers!. » La journée a tout d’abord débuté par des mots de bienvenue du chef régional de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, M. Ghislain Picard et du directeur général de la CDEPNQL, M. Mickel Robertson. Par la suite, cinq conférences portant sur différents sujets ont été présentées aux participants, dont celles de la CDEPNQL, qui visait à présenter son étude sur les chaînes d’approvisionnement des minières et celle du Conseil de la Première Nation Abitibiwinni, qui avait pour objectif de faire le portrait du développement minier effectué sur le territoire des Abitibiwinnik dans les dernières années. Pour clore la portion conférences de la journée, l’anthropologue Serge Bouchard a su captiver l’assistance avec sa conférence portant sur les Premières Nations, l’industrie minière et les ressources naturelles. Tout comme en 2015, des entreprises autochtones dont les activités sont en lien avec le développement minier ont été invitées à venir présenter leurs services aux congressistes. Les 12 entrepreneurs présents ont grandement apprécié l’occasion qui leur était donnée de rencontrer et de discuter avec des représentants de différentes entreprises avec qui ils pourraient faire des affaires. Promotion du Répertoire d’entreprises autochtones Au-delà de la journée Premières Nations, la CDEPNQL, représentée par Anne Esther Legagneur et Marie-Christine Tremblay, a animé un kiosque pendant les trois jours du congrès afin de promouvoir le Répertoire des entreprises autochtones. Ainsi, de nombreuses démonstrations du fonctionnement du répertoire ont été présentées aux participants. Les deux représentantes de la Commission ont aussi profité de l’occasion pour leur faire valoir les avantages pour les entreprises du secteur minier de travailler avec des entreprises des Premières Nations. Finalement, ce fut aussi l’occasion de rencontrer plusieurs personnes qui pourraient avoir un impact significatif pour l’avancement des projets de la CDEPNQL dans les prochains mois. Pour conclure la journée, les participants étaient invités à participer à un cocktail réseautage, qui a débuté par la prestation remarquée de deux chanteuses de gorge inuites. Par la suite, MarieCecile Nottaway, chef propirétaire de Wawatay Catering de Kitigan Zibi, a fait une démonstration culinaire au cours de laquelle deux bouchées à saveur autochtone ont été cuisinées. Ces bouchées, qui avaient auparavant été préparées en grande quantité, ont par la suite été servies aux personnes présentes, qui les ont grandement En conclusion, encore cette année, le MERN a souligné la pertinence de la participation de la CDEPNQL au congrès Québec Mines ainsi que la popularité des activités organisées, qui contribuent à montrer le dynamisme entrepreneurial de nos communautés et à défaire les préjugés existants à l’endroit des membres et entreprises des Premières Nations. La CDEPNQL espère pouvoir participer à nouveau à cet événement en 2017! 8 LA VOIE DES ODEC ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DE LA CDEPNQL Le 23 novembre, la CDEPNQL a tenu son assemblée générale annuelle à l’hôtel Palace Royal de Québec. Au total, 15 ADEC et 2 observateurs ont participé à la rencontre, au cours de laquelle la nouvelle planification stratégique de la Commission a été présentée. Voici un retour sur les faits marquants de cette journée. La journée a débuté par la présentation des états financiers 2015-2016 de la CDEPNQL et s’est poursuivie avec la présentation de son rapport d’activité par son directeur général, Mickel Robertson. Fait important à noter, cette année le concept du rapport d’activités en version papier et électronique a été complètement revu afin de le rendre plus intéressant à consulter. En effet, le rapport est présenté de façon plus synthétisée et est agrémenté de photos, ce qui le dynamise grandement. Cette nouvelle façon de faire met aussi davantage en évidence les différents projets de la CDEPNQL. Élections Comme chaque année, des sièges d’administrateurs sur le conseil d’administration se devaient d’être comblés, de même que le poste de président, rendu disponible à la suite du départ de M. Adam Jourdain à mi-mandat. Ainsi, de nouveaux administrateurs ont été élus pour les nations Atikamekw, Malécite, Micmac et Mohawk. Quant au poste de président, il sera occupé dans la prochaine année par M. François Rompré, de la nation Innue. Voici un tableau vous présentant le conseil d’administration 2016-2107 de la CDEPNQL : Nom Titre Nation François Rompré Président Innue Justin Roy Vice-président Algonquine Pierre Jenniss Secrétaire-trésorier Malécite Theresa Chemaganish Administratrice Naskapie Denys Bernard Administrateur Abénakise Nathalie Gélinas Administratrice Mohawk Delphine Metallic Administratrice Micmac Vacant Administrateur Atikamekw Raymond Picard Administrateur Huronne-wendat Vacant Administrateur Crie 15 ANS DE SERVICE POUR LORRAINE RHÉAUME En décembre 2016, la secrétaire de la CDEPNQL, Lorraine Rhéaume, fête ses 15 années de service. Pour souligner cet anniversaire et la qualité de son travail, une mention lui a été faite pendant l’assemblée générale annuelle et une montre lui a été remise pour la remercier. De toute l’équipe de la CDEPNQL, félicitations Lorraine et merci et pour toutes ces années! 9 LE COIN DE L’ENTREPRENEUR Chronique touristique ESSIPIT : UNE DESTINATION INNUBLIABLE Par Dave Laveau, directeur général de Tourisme Autochtone Québec ©TAQ / Entreprises Essipit Quand on pense au tourisme autochtone au Québec, on ne peut passer sous silence la communauté innue d’Essipit! Forte d’un plan directeur pour le développement de sa destination vacances, cette communauté innue de la Côte-Nord propose une offre touristique structurée, diversifiée et renommée! La clientèle de leurs installations, mais aussi à l’amélioration de l’expérience client dans son ensemble. De plus, Essipit est bien enlignée avec plusieurs stratégies sectorielles du ministère du Tourisme dont la Stratégie maritime – volet tourisme et les stratégies de mise en valeur du tourisme de nature et d’aventure et celle du tourisme culturel qui ajoute ainsi à leur apport et à leur volonté de prendre part au développement collectif de la destination Québec. Cette communauté a donc misé sur le tourisme comme outil de développement économique depuis quelques années et propose des expériences touristiques prisées, toujours en évolution et innovation, et ce, dans divers secteurs appréciés de la clientèle internationale et nationale. À l’heure actuelle, la clientèle est majoritairement composée de francophones de l’Europe et du Québec avec des visiteurs de Montréal, Québec, Saguenay, Lévis et Sherbrooke en prédominance et provient à 60 % des clients fidèles ou de leurs références. De plus, les intentions des visiteurs internationaux de France, de Russie, des États-Unis, de la Belgique et de la Suisse de choisir Essipit comme destination vacances sont clairs puisqu’ils sont les principaux internautes hors Québec qui naviguent sur leur site internet Destination vacances Essipit, site sur lequel la communauté travaille ardemment à maximiser son positionnement et son référencement qui portent fruit : en 2016, près de 70 % étaient des nouveaux visiteurs Web! Wow! La promotion Depuis 2015, Essipit a misé sur une fabuleuse et efficace campagne marketing multiplateforme pour accroître leur notoriété, augmenter leur clientèle dans les basses saisons et évidemment, renouveler leur image et outils promotionnels et publicitaires. Ainsi, vous avez pu voir le branding « Innubliable Essipit » qui a circulé sur les véhicules du transport en commun et en 2016, aux abords des grandes artères de Québec et de Lévis et dans les publications touristiques et régionales! Vraiment une excellente façon de les rendre Innubliables! Pour plus de détails sur l’offre touristique d’Essipit et pour réserver votre prochain séjour dans cette communauté innue, rendez-vous sur vacancesessipit.com. Et petit secret, la réservation en ligne devrait être rendue possible au printemps 2017! L’offre touristique transversale Le succès touristique d’une communauté comme Essipit n’est pas que régional ou culturel, mais est attribuable aux efforts et aux actions de tous les employés, autant gestionnaires que terrains, qui décident de travailler sur le maillage de clientèles dans leurs entreprises, aux forfaits possibles entre expériences, aux constantes innovations Vous pouvez également lire plusieurs commentaires élogieux sur Trip Advisor! 10 LE COIN DE L’ENTREPRENEUR Chronique juridique L’ARRÊT DANIELS ET LE JUGEMENT DESCHÊNEAUX Par Me Benoît Champoux, Neashish & Champoux S.E.N.C. Deux jugements ont récemment été émis relativement aux droits des personnes revendiquant le statut d’Indien. Dans l’arrêt Daniels datant du 20 avril 2016, la Cour suprême est venue préciser les droits des personnes qui se prétendent Métis. Pour sa part, la Cour supérieure s’est prononcée dans le jugement Deschêneaux, le 3 août 2015, sur les discriminations dont sont victimes certaines personnes qui souhaitent être inscrites à titre d’Indiens en vertu de la Loi sur les Indiens. L’arrêt Daniels et le statut de Métis À la suite de l’arrêt McIvor de la Cour d’appel de la Colombie-Britannique de 2010, le gouvernement fédéral modifia la Loi sur les Indiens afin de permettre, à certaines conditions précises, l’inscription de descendants de femmes qui avaient retrouvé leur statut d’Indiennes en vertu de la modification de la Loi sur les Indiens de 1985. La modification de la Loi en 2010 ne concernait toutefois que les cas précis décrits dans l’arrêt McIvor, ce qui faisait en sorte que d’autres situations de discriminations pouvaient subsister dans la Loi sur les Indiens en ce qui concerne les inscriptions au Registre des Indiens. Dans cet arrêt, la Cour suprême, affirme que le terme « Indien » ou « Indiens » a deux sens en contexte constitutionnel : un sens large, au par. 91(24) de la Loi constitutionnelle de 1867, qui inclut tant les Métis que les Inuits et que l’on peut assimiler à celui de l’expression « peuples autochtones du Canada » employée à l’art. 35 de la Loi constitutionnelle de 1982; et un sens plus restreint, qui distingue les bandes indiennes des autres peuples autochtones. De manière concrète, cela signifie, selon nous, que les personnes qui se revendiquent Métis sans appartenir à une communauté métisse historique pourraient être reconnues dans les relations avec le gouvernement fédéral. Ces derniers pourraient donc avoir droit aux différents services offerts aux Autochtones sans toutefois se voir reconnaître de droits ancestraux ou issus de traités. Seuls les Métis issus d’une communauté historique pourraient se voir reconnaître des droits ancestraux ou issus de traités en plus d’avoir droit aux différents services offerts aux Autochtones par le gouvernement fédéral. Le jugement Deschêneaux, du 3 août 2015, vise à corriger les cas de discrimination qui pourraient persister malgré la modification de la Loi sur les Indiens en 2010. Pour ce faire, le tribunal a déclaré inopérant les articles 6 (1) a) c) et f) ainsi que le paragraphe 6 (2) de la Loi sur les Indiens en vertu de l’article 15 de la Charte canadienne. Cette dernière conclusion a toutefois été suspendue pour une période de 18 mois dans le but de permettre au gouvernement fédéral de modifier une nouvelle fois la Loi sur les Indiens afin d’identifier et de mettre fin à toutes les situations discriminatoires fondées sur le sexe ou d’autres motifs prohibés en regard des droits consacrés à la Charte canadienne. Le jugement Deschêneaux et le statut d’Indien dans la Loi sur les Indiens Depuis la fin du XIXe siècle, les Indiennes et leurs descendants ont été victimes de discrimination fondée sur leur sexe puisqu’elles perdaient leur statut lorsqu’elles épousaient un non-Indien. En 1985, la Loi sur les Indiens a été modifiée afin de corriger les inégalités du passé et de reconnaître le statut de personnes inscrites au Registre des Indiens et le droit des personnes qui auraient pu y être inscrites suivant les règles qui leur étaient applicables immédiatement avant l’entrée en vigueur de la Loi de 1985. Malgré la modification apportée à cette loi, la discrimination entre les descendants des hommes indiens et des femmes indiennes était maintenue. Neashish & Champoux s.e.n.c. 50, boul. Maurice-Bastien, bureau 400, Wendake (Québec) G0A 4V0 T : 418 845-8317 11 LE COIN DE L’ENTREPRENEUR Chronique Entrepreneuriat jeunesse RENEW BEAUTY SPA & SALON : ENTREVUE AVEC HEATHER TOLLEY Entrepreneure : Heather Tolley Entreprise : Renew Beauty Spa & Salon Communauté et nation : Kitigan Zibi, Algonquin Créée en : 2012 Faites connaissance avec Heather Tolley, la fière propriétaire de Renew Beauty Spa & Salon, à Kitigan Zibi. Heather a démarré son commerce il y près de 5 ans et il n’a cessé de croître depuis sa création! Heather est très reconnaissante de tout le soutien que sa communauté lui a apporté comme jeune entrepreneure et elle se réjouit de pouvoir créer de l’emploi pour d’autres jeunes de la Nation Algonquine. « Cela fait du bien de pouvoir travailler et de faire ce que l’on aime ici même à Kitigan Zibi et je n’ai pas de mots pour exprimer toute ma reconnaissance pour le soutien que ma communauté, ma famille et mes amis m’ont apporté et qu’ils continuent de me démontrer dans mon cheminement, » a-t-elle dit. « C’est grâce à vous si mon entreprise prend de l’essor! » Née à Ottawa, Heather a grandi à Kitigan Zibi et a obtenu son diplôme d’études secondaires de l’école secondaire Kitigan Zibi Kikinamadinan. En 2010, elle obtient un diplôme du Collège Algonquin à Ottawa en esthétisme. Elle a tenté de trouver un emploi dans la ville comme esthéticienne, mais c’était difficile. Elle s’est éventuellement trouvé un emploi à temps partiel avec une dame qui possédait une clinique mobile d’esthétique, mais elle a dû reconnaître que cela ne lui permettait pas de régler les factures. Heather voulait réellement travailler dans son domaine, mais il n’y avait tout simplement pas d’opportunités en ville. ensuite s’agrandir dans un espace devenu disponible dans un autre bâtiment. N’arrivant plus à satisfaire les besoins, n’ayant pas suffisamment d’espace, elle a saisi la première occasion pour emménager dans un local plus grand et agrandir son commerce pour la deuxième fois, son entreprise croissant de plus en plus. Elle ne s’attendait pas à ce que son commerce démarre aussi vite, mais elle a reçu beaucoup d’appui de la communauté. Son ancien employeur et ses clients furent une grande source d’inspiration pour elle. « La rétroaction est très importante », de dire Heather. « J’accueille toujours favorablement les commentaires. » Son expérience de travail avec la propriétaire de l’entreprise mobile lui a fait réaliser qu’il était possible pour elle de démarrer sa propre entreprise, même si le fait d’être souvent sur la route comportait son lot de défis. Au fur et à mesure que Heather voyageait pour assister à divers événements, elle se rendait compte par elle-même de l’ampleur du travail et c’est à ce moment qu’elle a réalisé qu’elle voulait établir son entreprise dans un lieu physique, plutôt que d’avoir à se déplacer fréquemment pour rencontrer les clients. « J’adore ce que je fais. J’ai travaillé dans l’industrie près de sept ans. Je n’ai pas réellement de vie sociale parce que je suis toujours au travail. Mais, tout ça fait partie du sacrifice. Je consacre tout mon temps à mon entreprise et je suis vraiment heureuse de le faire! », dit-elle. « Je continue d’aller aux foires et aux événements pour accommoder les clients et pour promouvoir mon entreprise, » affirme-elle. « Mon commerce est maintenant situé au 313, chemin Fafard, à Maniwaki. » Elle admet qu’il y eut de nombreux changements. « Mais, je trouve que ça en valait la peine. Les longues heures, faire le sacrifice de sa vie sociale et sa vie personnelle… Ma vie sociale je la retrouve au travail, je rencontre et interagit avec beaucoup de gens! », dit-elle en riant. « Le côté financier a également apporté son lot de défis au cours des années. Elle a alors décidé qu’il était temps pour elle de tenter le coup et de commencer son entreprise, ce qui était son idée première dès le début. La famille de Heather l’a aidé financièrement à démarrer son entreprise dans le sous-sol de sa mère. C’est là qu’elle a commencé à travailler pour 12 LE COIN DE L’ENTREPRENEUR En juin 2016, Heather a commencé à travailler avec Nikita, une jeune femme dynamique de 27 ans de Barriere Lake, qui loue une chaise au salon Renew Beauty Spa & Salon. Heather est reconnaissante et fière de l’opportunité de pouvoir aider d’autres jeunes dans la communauté. « J’ai maintenant la chance de créer de l’emploi pour d’autres dans la communauté … il n’y a pas tellement d’emplois sur la réserve », admet-elle. « On se doit de créer plus d’emplois pour notre peuple et il faut dépendre de nous-mêmes », ajoute-t-elle. Heather aime expérimenter en incorporant des ingrédients médicinaux traditionnels dans les traitements. Plus tard, elle aimerait pouvoir fabriquer sa propre gamme de produits pour le bain, le corps et la peau, inspirés de la culture et des traditions Anishinabe. « Ça fera bientôt cinq ans, de dire Heather, avec un sourire. Mon entreprise est toujours en croissance, et je pense qu’il en sera ainsi pour de nombreuses années à venir. » On a de bons mois, et des moins bons mois, mais les avantages l’emportent sur les inconvénients; vous prévenez pour les mois difficiles ». Comme Heather n’a pas de comptable, elle voit elle-même à la tenue de livre, de même qu’aux formalités administratives et à la publicité, tout en s’occupant de ses clients. « Apprendre à dire non à certaines situations génératrices de revenus, c’est difficile. Je veux toujours plaire à tout le monde. » Elle avoue avoir passé à travers un petit effondrement émotif à un moment donné, mais dit avoir appris de son expérience et amélioré ses aptitudes à garder son entreprise ouverte, qui ne s’en porte que mieux. « Il faut toujours aller de l’avant », ditelle, «parce qu’en bout de ligne, cela en vaut la peine. » © TAPISKWAN Un conseil aux jeunes qui aimeraient démarrer un jour leur propre entreprise? « Vous avez une idée, établissez des objectifs et faites tout votre possible pour y arriver. Tout est possible, il faut toujours y croire, » dit-elle. « Le travail ne trahit jamais, et en fin de compte, vous vous réjouirez. » Rassemblement des pRemièRes nations suR l’économie sociale 8-9 février 2017 INformATIoN eT INSCrIPTIoN www.cssspnql.com/evenements [email protected] Hôtel Plaza Québec, Québec • Soirée des partenaires Tournée du Chantier de l’économie sociale table régionale d’économie sociale des premières nations 13 LE COIN DE L’ENTREPRENEUR Histoire à succès LE PROGRAMME SPÉCIAL DE RÉNOVATION DE MAISONS DE KITCISAKIK À Kitcisakik, le Programme spécial de rénovation de maisons connaît un succès resplendissant sur toute la ligne. En plus d’améliorer directement les conditions de vie des membres de la communauté à travers la rénovation de leurs logements, ce programme permet de former des charpentiers-menuisiers de la communauté afin qu’ils réalisent eux-mêmes les travaux. Les participants développent non seulement des compétences et une expérience terrain prisées sur le marché du travail, mais deviennent de fiers travailleurs de la Coopérative Wenicec et des modèles de réussite pour les autres membres de la communauté. Les membres de la communauté ont d’ailleurs manifesté un grand intérêt envers le programme, et ce, dès ses débuts. En effet, les instigateurs du projet ont rencontré plus de 40 personnes en entrevue pour participer à la formation en charpenterie-menuiserie, pour ne retenir que les candidatures de 20 personnes, le nombre maximal de places disponibles dans le programme. « Il y a eu des gens de tous les âges, aux compétences et aux expériences différentes. Nous recherchions les personnes les plus motivées, celles qui démontraient le plus de sérieux. C’était important que les candidats réalisent ce dans quoi ils s’embarquaient, parce que le programme représente quand même un engagement d’un minimum de deux ans et demi! », révèle Mélanie Deslauriers, chargée de projets en développement économique pour la Société économique de Kitcisakik. terminé leur cheminement en octobre 2016. Tous sont membres de la Coopérative Wenicec et effectuent des travaux dans la communauté. Plusieurs jeunes sont parmi les diplômés et ils n’ont que des mots positifs à dire sur leur expérience. « Le programme m’a permis de commencer à rêver, à imaginer ma propre maison… Ça a été une révélation pour moi, je me suis découvert des talents que je ne me connaissais pas! J’encourage tous les jeunes à s’engager dans ce genre de programme. Tu ne sauras jamais jusqu’où tu peux aller si tu ne risques rien! », affirme Sharon Pénosway, 25 ans. John Randy Kouachiche, 33 ans, est du même avis : « C’est une trop belle expérience pour passer à côté! » La première cohorte d’étudiants a commencé à suivre des cours en alternant travail et études en avril 2012, avec comme objectif d’obtenir un diplôme d’études professionnelles (DEP) en charpenterie-menuiserie. Grâce à une entente avec le centre Polymétier, des enseignants se déplaçaient pour donner les cours directement dans la communauté. Le cheminement des étudiants ne s’est pas fait sans heurts et ils ont tous fait face à leur part d’obstacles. Mais, leurs efforts et leur persévérance ont fini par porter fruit. Le programme de formation a un taux de rétention excellent, soit de 16 sur 20. En plus des sept travailleurs actuellement diplômés, cinq autres ont En plus de réaliser des travaux extérieurs sur les maisons, les charpentiers-menuisiers effectuent aussi des modifications intérieures, telles que la création de divisions pour permettre un minimum d’intimité. Les maisons rénovées représentent une amélioration majeure des conditions de vie des gens qui y vivent et les travailleurs de la Coopérative Wenicec en sont fiers : « Ça nous permet de faire notre petite contribution. Les travaux, ça change la vie des personnes propriétaires des maisons. C’est plus chaud en hiver! Les familles peuvent à nouveau accueillir des enfants et des aînés », lance Jérémie Papatie. HISTORIQUE DE LA COOPÉRATIVE WENICEC ET DU PROGRAMME SPÉCIAL DE RÉNOVATION DE MAISONS 2009 : Fondation de la Coopérative Wenicec et mise sur pied du « Programme spécial de rénovation de maisons de la communauté algonquine de Kitcisakik » en collaboration avec la Société d’habitation du Québec (SHQ) 2009-2010 : Trois maisons sont rénovées par sept membres de la Coopérative avec le soutien des Architectes de l’Urgence et de la Fondation Frontiers Avril 2012 : Début de la première cohorte alternance travail-études menant à l’obtention d’un DEP en charpenterie-menuiserie Février 2014 – actuellement : 16/20 étudiants complètent le programme et 7 sont diplômés Décembre 2016 : 5 étudiants obtiendront leur diplôme, pour un total de 12 diplômés 14 LE COIN DE L’ENTREPRENEUR « Les jeunes d’aujourd’hui ont tendance à lâcher l’école, rajoute Hélène Papatie-Brazeau, une autre diplômée du programme. Ça prend des diplômes pour travailler, surtout à l’extérieur [de la communauté]. Il faut foncer! » Les charpentiers-menuisiers de la Coopérative Wenicec s’entendent tous : en plus de leur avoir permis de développer leurs compétences, le programme leur a apporté une confiance en soi et une grande une fierté. Ils sont aussi devenus des modèles pour les jeunes de la communauté et ouvrent la voie pour les autres qui veulent entreprendre un tel projet. Jusqu’à ce jour, 44 maisons ont été rénovées à Kitcisakik et la Coopérative Wenicec prévoit en rénover dix par année pour les années suivantes. D’ici 2021, toutes les maisons de la communauté devraient donc être restaurées. « Ça forge le caractère, de travailler sur le chantier, » affirme Gilles Brazeau, l’un des diplômés en charpenteriemenuiserie. « Les parents doivent pousser leurs enfants à rêver et les aider dans leur cheminement. Ils ne doivent pas accepter qu’ils ne fassent rien. C’est plus facile pour nous de faire passer ce message parce qu’on travaille. » Qui sait, peut-être que le succès de ce programme et de ses participants inspirera d’autres communautés à monter un projet semblable? Les chargés de projet de la Société économique de Kitcisakik espèrent déjà pouvoir former une nouvelle cohorte, cette fois en électricité, dès l’année prochaine. LA COOPÉRATIVE WENICEC EN CHIFFRES 12 diplômés en charpenterie-menuiserie, dont 3 femmes et 9 hommes 4 diplômés sont convoités par des entreprises extérieures 1 diplômée est retournée à l’école pour poursuivre ses études 40 maisons de la communauté seront rénovées au total d’ici décembre 2016 Approbation du visuel RBA Groupe financier vous offre des produits et services financiers adaptés à: vos besoins Numéro de commande Nikan • Régimes de retraited’impression Couleur(s) • Assurance collective • Régime collectif • Santé et sécurité au travail Fier partenaire des communautés autochtones du Québec et du Labrador : 4CP Spécification : 1/4 Horizontal Communiquez avec nous pour en connaître davantage ! 2936, rue de la Faune, bureau 202, Wendake 418 847-1840 • 1 888 242-0277 rbagroupefinancier.com www.maxaviation.com | 1 800 561-0613 15 LA VOIE DES ODEC Prochaine activité de la CDEPNQL Journée-conférence réseautage pour les ADEC Date : 7 février 2017 Lieu : Hôtel Plaza Québec Formation aux ADEC Date : 21 et 22 février 2017 Lieu : Le Nouvel Hôtel, Montréal Conférence sur la fiscalité autochtone Date : Mars 2017 Lieu : À confirmer Formation sur la reddition de comptes Date : Mars 2017 Lieu : Québec Autre événement Rassemblement des Premières Nations en économie sociale Organisateurs : CSSSPNQL et CDEPNQL Date : 8 et 9 février 2017 Lieu : Hôtel Plaza Québec MÉMO AUX ADEC Pour nous faire part d’une nouvelle ou d’un bon coup dans votre communauté, n’hésitez pas à communiquer avec Marie-Christine Tremblay par courriel ([email protected]) ou par téléphone au 418 843-1488, poste 1225. COMMISSION DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DES PREMIÈRES NATIONS DU QUÉBEC ET DU LABRADOR 265, Place Chef Michel Laveau, bureau 200, Wendake (Qc) G0A 4V0 T : 418 843-1488 | Télec. : 418 843-6672 [email protected] | cdepnql.org Rédaction : Marie-Christine Tremblay et Catherine Savard Traduction : Aline Chéné Graphisme : Nancy Pomerleau, Siamois graphisme AVIS SUR LA PROTECTION ET LA CONFIDENTIALITÉ DE L’INFORMATION L’information contenue dans ce bulletin est protégée en vertu des lois et règlements applicables. Il est donc interdit de le diffuser ou de le copier en tout ou en partie sans l’autorisation écrite de la CDEPNQL. légal – Bibliothèque nationale du Québec, 2004 Cdepnql - Dépôt Fnqledc Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Canada, 2004 16 Coaching alimentaire Produits naturels Traitements corporels 418.655.0999 [email protected] cliniqueoterra.com 45, rue Chef Philippe Vincent Wendake (Qc) G0A 4V0