SOMMAIRE - CDEPNQL

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SOMMAIRE - CDEPNQL
CDEPNQL.ORG
L A V O IE D E S O D E C
COMMISSION DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DES PREMIÈRES NATIONS DU QUÉBEC ET DU LABRADOR (CDEPNQL)
DÉCEMBRE 2016 | VOLUME 15 | NUMÉRO 3
SOMMAIRE
ESSIPIT, UNE COMMUNAUTÉ
À L’ÉCONOMIE DIVERSIFIÉE
2 AVIS DE NOMINATION
3 DES POURVOIRIES POUR
TOUS LES GOÛTS
4 LES CROISIÈRES AUX BALEINES
5 DES SITES D’HÉBERGEMENT
VARIÉS ET COMPLETS
Photos : Essipit
6 DIVERSIFIER L’ÉCONOMIE
D’ESSIPIT
7 LES PÊCHES, UN SECTEUR
ÉCONOMIQUE IMPORTANT
8 UNE BELLE VITRINE POUR
LES ENTREPRISES DES
PREMIÈRES NATIONS
9 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
ANNUELLE DE LA CDEPNQL
10 CHRONIQUE TOURISTIQUE
11 CHRONIQUE JURIDIQUE
12 CHRONIQUE
ENTREPRENEURIAT JEUNESSE
14 HISTOIRE À SUCCÈS
16 CALENDRIERS D’ÉVÉNEMENTS
En 1977, la communauté innue d’Essipit débute la construction de
sa salle communautaire, un projet qui marquera le coup d’envoi du
renouveau des Essipiunnuat et qui fera renaître l’esprit communautaire
qui leur est propre. Dès le début des années 1980, Essipit se lance dans
le développement économique communautaire. L’idée d’investir dans le
secteur du tourisme s’impose naturellement à la communauté, elle qui
dispose d’attraits naturels grandioses : le fleuve et ses mammifères marins,
des paysages à couper le souffle et un territoire forestier riche de sa faune
et de sa flore. C’est ainsi que les Entreprises Essipit verront le jour.
Les débuts
La communauté d’Essipit prend à sa charge au début des années 1980 certains
programmes autrefois gérés par le gouvernement fédéral, notamment les
services sociaux et les loisirs. Au cours des années suivantes s’ajouteront le
développement économique et l’éducation. Afin de répondre adéquatement à
ses nouvelles responsabilités, le Conseil de bande se lance dans un exercice de
planification visant à établir le profil de compétences de ses membres (niveau
de scolarité, expérience de travail, intérêt professionnel, etc.) et à recueillir leurs
suggestions sur les services qu’ils souhaiteraient avoir dans la communauté.
Cet exercice a permis de constater l’intérêt marqué de nombreux membres pour
le travail en forêt et dans le secteur du tourisme, notamment en pourvoiries.
Le Conseil possédait dès lors les bases nécessaires pour développer son offre
touristique qui comprend aujourd’hui des pourvoiries, les croisières aux baleines
et différents types d’hébergement. Ces secteurs d’activités seront d’ailleurs
présentés plus en détails dans les prochains articles.
LA VOIE DES ODEC
Essipit aujourd’hui
elle est copropriétaire. Le Conseil de bande est également
un employeur majeur au sein de la communauté.
Aujourd’hui, l’ensemble des infrastructures récréotouristiques
d’Essipit permet de desservir jusqu’à 70 000 personnes,
un fait assez exceptionnel pour une communauté de
250 membres sur réserve possédant un territoire de 0,8 km2.
Les infrastructures de loisirs (terrain de balle, de tennis
et de volley-ball, aire de jeux, piscine, etc.) et le centre
communautaire ne sont pas réservés aux membres de la
communauté. Au contraire, ils sont ouverts à tous les
citoyens des alentours qui en profitent pleinement.
Au-delà du tourisme, toujours à l’affût de nouvelles
opportunités, Essipit est également active au sein de
plusieurs secteurs d’activités tels que la foresterie, les
pêches et l’énergie qui feront eux aussi l’objet d’articles
dans ce numéro.
Tous ces éléments expliquent le succès rencontré par
Essipit et ses entreprises. Cette dernière est désormais
reconnue dans le milieu par ses pairs et déterminée à
poursuivre le développement de sa communauté et,
par le fait même, celui de sa région.
Les installations des Innus d’Essipit permettent de
bonifier l’offre régionale en services de loisirs alors que les
Entreprises Essipit, pour leur part, sont devenues au fil du
temps un joueur incontournable dans le développement
économique de la région. La preuve en est qu’Essipit crée
actuellement près de 450 emplois dans la région, dont le
tiers avec le tourisme et le reste avec les entreprises dont
Nous espérons que les articles de ce numéro sauront vous
intéresser et même, vous inspirer.
Bonne lecture!
SOCCA
vous ouvre la voie
À la réalisation de
votre projet d’affaires
AVIS DE
NOMINATION
Pour information ou
formuler une demande
www.socca.qc.ca
Pour le démarrage, l’acquisition ou l’expansion de votre entreprise autochtone
CONTRIBUTION NON-REMBOURSABLE, FINANCEMENT ET ACCOMPAGNEMENT
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DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA CDEPNQL
2936, rue de la Faune, Suite 200
Wendake (Québec) G0A 4V0
La Commission de développement économique
des Premières Nations du Québec et du Labrador
(CDEPNQL) désire vous annoncer la nomination de
M. Mickel Robertson à titre de directeur général.
1 800 241-0972
418 842-0972
Membre de la communauté innue de Uashat mak
Mani-Utenam et économiste de formation. M. Robertson a
occupé au cours des dernières années diverses fonctions
au sein de la Banque Royale du Canada, dont celles de
directeur de comptes commerciaux et de responsable
des marchés des Premières Nations du Québec.
N’hésitez pas à communiquer avec lui si vous avez des
questions ou tout simplement pour faire connaissance
avec lui!
Cdepnql - Fnqledc
Mickel Robertson
Directeur général
Tél. : 418 843-1488, poste 1224
Courriel : [email protected]
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LA VOIE DES ODEC
DES POURVOIRIES POUR TOUS LES GOÛTS
En 1983, le Conseil de la Première Nation des Innus Essipit (CPNIE) se lance dans la réappropriation de ses territoires en
acquérant le Domaine du Lac des Cœurs, une pourvoirie de 141 km2. Par le fait même, la communauté fait ses premiers
pas dans le développement de son offre touristique qu’elle bonifiera sans cesse au cours des décennies suivantes.
À cette époque, Essipit est la première communauté autochtone à devenir propriétaire d’une pourvoirie, ce qui fera
dire à bien des gens que les « Indiens » ne seront pas en mesure de la gérer adéquatement et qu’ils videront le territoire
de ses ressources. La réalité fût, évidemment, toute autre. L’objectif premier lors de l’acquisition de ce territoire était
justement d’en assurer une meilleure gestion. Pour atteindre cet objectif, le Conseil de bande a procédé à l’embauche
d’un technicien puis s’est doté d’un plan de gestion de pourvoirie, une première en la matière. Ce plan offrait les outils
nécessaires pour améliorer, entre autres, le potentiel
halieutique des lacs, aménager des frayères afin de les
rendre plus productive, etc. Loin de dilapider les ressources
comme le craignait la croyance populaire, Essipit a plutôt
œuvré à son renouvellement durable.
Au fil du temps, la communauté d’Essipit a procédé à
l’achat d’autres pourvoiries. Aujourd’hui, cette dernière
en compte six, toutes situées à l’extérieur des terres de la
réserve. L’ensemble des pourvoiries offre la pêche à la truite
mouchetée indigène ainsi que l’équipement complet pour
le faire, à l’exception du moteur, que l’on peut facilement
louer sur place. La clientèle des pourvoiries Essipit est fidèle
d’année en année, résultat de la qualité du service offert.
Les six pourvoiries Essipit
Les pourvoiries Essipit, c’est 382 km2 de territoire à droits exclusifs, plus de 125 lacs et 50 chalets. Chacune des pourvoiries
offre des attraits différents, garantissant aux clients un séjour personnalisé qui saura répondre à leurs attentes.
Pourvoirie des Lacs à Jimmy
Cette pourvoirie est située à seulement 8 km de Tadoussac
et est facilement accessible par la route 138. Les pêcheurs
peuvent taquiner le poisson dans l’un des dix lacs du site
et loger dans l’un de ses huit chalets. On peut aussi y
pratiquer la chasse à l’original et y faire l’observation de
l’ours noir dans un abri sécuritaire à seulement quelques
mètres de ces animaux magnifiques. Fait intéressant, cette
pourvoirie est particulièrement appréciée des touristes
européens pour son style rustique.
Domaine sportif du Lac Loup
Ce Domaine, avec ses 27 lacs et 10 chalets, est accessible
par un chemin forestier. Le qualificatif de sportif est attribué
à cette pourvoirie, car en plus de la pêche, la clientèle peut
y pratiquer des activités de plein air telles que la randonnée
pédestre et le canot rabaska, en plus de pouvoir visiter un
site traditionnel innu.
Domaine du Lac des Cœurs
Cette pourvoirie, située à 74 km en forêt est idéale pour les
séjours de longue durée qui nous font oublier les tracas du
quotidien. Dans ce véritable paradis sur terre, les passionnés
pourront pêcher la truite dans l’un des 15 lacs accessibles ou
directement à même les ruisseaux, les chutes et leurs eaux
profondes. À la mouche, en embarcation, du quai ou à gué,
tous y trouveront un bonheur inégalé.
Domaine du Lac Bernier Le Domaine du Lac Bernier est situé à 40 minutes des
Escoumins et est idéal pour les familles. Il compte un grand
plan d’eau et des chalets pouvant accueillir de deux à douze
personnes. La chasse au gros gibier y est aussi possible, de
même que d’autres activités plus familiales. La pêche à la
journée est offerte pour les clients qui ne désirent pas faire
un séjour de longue durée.
Le Lac à Gilles, intégré au Domaine du Lac des Cœurs,
se différencie des autres sites en raison de son village de
chalets. Ce secteur met à la disposition des pêcheurs et des
chasseurs une quarantaine de lacs sur un territoire d’une
superficie de 189 km2. Onze chalets sont aussi disponibles
pour héberger les touristes désireux de vivre une expérience
en forêt, sur la trace du peuple innu.
Club Claire
La Pourvoirie du Club Claire est localisée à seulement 41 km
des Escoumins et met à la disposition des pêcheurs une
vingtaine de lacs et sept chalets. Ce site est idéal pour la
pêche en randonnée pédestre et on peut aussi y chasser le
gros gibier. La pêche à la journée est également offerte.
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LA VOIE DES ODEC
Les croisières aux baleines
UNE ATTRACTION INCONTOURNABLE
DANS LA RÉGION DE LA CÔTE-NORD
En 1993, le Conseil de la Première Nation des Innus Essipit (CPNIE) réalise une planification stratégique de son
secteur touristique. L’objectif de cet exercice est de planifier l’avenir des entreprises et leur développement
sur un horizon de dix ans. À la fin de cet exercice, il est ressorti clairement qu’Essipit souhaitait devenir une
destination touristique à part entière. Pour y arriver, cette dernière allait devoir développer des produits d’appel
forts. De fil en aiguille, l’idée d’investir le secteur des croisières aux baleines a germé.
Sur la Côte-Nord, participer à une croisière aux baleines sur
le fleuve St-Laurent est un incontournable pour une grande
majorité de touristes. Constatant cette réalité, le Conseil
de la Première Nation des Innus Essipit décide, au début
des années 1990, de se porter acquéreur d’une première
entreprise de croisières aux baleines du nom de Sanctuaire
marin de Bergeronnes. Désormais propriétaire d’un bateau,
un ancien chalutier pouvant accueillir 76 passagers, Essipit
peut commencer à offrir des croisières aux touristes. La
communauté deviendra propriétaire par la suite de deux
autres entreprises de la région et procèdera à leur fusion
pour créer Croisières Essipit.
avantage non-négligeable puisque les capitaines sont en
mesure de naviguer en peu de temps entre Tadoussac et
Les Escoumins, zone d’alimentation importante des
mammifères marins. En 2012, avec l’aide de différents
ministères provinciaux et fédéraux, le CPNIE a d’ailleurs
investi, en partenariat avec la municipalité des Bergeronnes,
dans la réfection du quai et de ses installations pour un
coût total de 4,9 M $. En maintenant ses installations aux
Bergeronnes, Croisières Essipit participe également au
développement de l’économie régionale.
Croisières Essipit opère du début juin au début octobre.
En haute saison, plusieurs départs sont offerts chaque
jour dans l’un ou l’autre des six bateaux pneumatiques
de type zodiac de l’entreprise. Une fois à bord, un
capitaine chevronné se fera un plaisir de transmettre ses
connaissances sur les différentes espèces de baleines
présentes dans l’estuaire, le milieu marin, sa faune aviaire,
etc. Croisières Essipit est fière d’offrir une expérience en
mer personnalisée et de garantir un rendez-vous avec les
plus grands mammifères de la planète !
Les installations de Croisières Essipit se trouvent à la marina
des Bergeronnes, localité située à un peu moins de 20 km
à l’ouest de la communauté. Cet emplacement a été choisi
parce que les eaux profondes et l’exposition aux grands
vents des berges d’Essipit y rendent impossible l’installation
d’un quai d’embarquement. De plus, Bergeronnes se trouve
à être l’un des meilleurs sites d’observation aux baleines en
Haute-Côte-Nord, avec Tadoussac et Les Escoumins. La
position géographique des Bergeronnes est également un
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LA VOIE DES ODEC
DES SITES D’HÉBERGEMENT VARIÉS ET COMPLETS
À partir du milieu des années 1980, la communauté innue d’Essipit se dote progressivement d’infrastructures
d’hébergement pour répondre à la demande touristique. Le Camping Le Tipi voit le jour en 1984-1985 alors que
survient, l’année suivante, l’achat d’un premier chalet à l’Anse-à-Yves. Bientôt, d’autres chalets seront acquis jusqu’à
ce que le Conseil de bande, en 2000, entame la construction d’un complexe d’hébergement, Natakam CondosHôtel. Ce complexe vient compléter une offre de services touristiques de grande qualité au moment où la clientèle
des croisières aux baleines est en plein essor. Voici un aperçu des différents hébergements offerts aujourd’hui par la
Première Nation des Innus Essipit.
Condos Natakam
Le Conseil de bande d’Essipit possède également deux
terrains de camping : Le Tipi et le Camping Tadoussac.
Le premier, situé dans la communauté, comprend
50 emplacements. Le second, surplombant le fleuve et la
baie de Tadoussac, offre pour sa part 200 emplacements.
Ce dernier, en plus de bonifier l’offre d’hébergement
d’Essipit, permet d’attirer une partie des milliers de
touristes qui se rendent chaque année à Tadoussac vers les
nombreux autres attraits touristiques d’Essipit et de la HauteCôte-Nord. Finalement, afin d’offrir une expérience diversifiée
à sa clientèle, quatre tentes prêt-à-camper ont été installées
au Camping Tadoussac et une au Camping Le Tipi.
En 1997-1998, entre 20 000 et 25 000 touristes sont déjà
présents sur le territoire malgré l’absence d’hébergement
au sein de la communauté. À la même époque, le Conseil
de bande obtient un agrandissement de la réserve,
mettant ainsi à la disposition de la communauté des
terrains libres pour la construction d’hébergements.
Une fois l’emplacement choisi, différents concepts sont
étudiés. Le Conseil de bande arrêtera son choix sur des
unités complètes style condo. Au total, 32 condos seront
construits, répartis dans huit bâtiments ayant tous une vue
magnifique sur le fleuve.
Une offre touristique
complète
La construction du Natakam a débuté en 2000 et leur
inauguration officielle a eu lieu en 2002. Deux types de
condos sont offerts à la clientèle : des condos à une
chambre, munis d’un foyer, ou à deux chambres. Avant
même la fin des travaux, tous les condos étaient déjà
réservés, ce qui était de très bon augure pour l’avenir!
La promotion de ce nouveau site d’hébergement a
rapidement fait augmenter le nombre de visiteurs à Essipit.
La construction des condos
est venue consolider l’offre
touristique offerte par
Essipit. À court terme, aucun
développement important n’est
prévu pour ce secteur. La dernière
planification stratégique menée
par le Conseil de bande se concentre
plutôt sur le maintien de la qualité des
infrastructures et le renouvellement de l’ensemble des
outils promotionnels et publicitaires du secteur. En somme,
le travail consiste maintenant à garantir une expérience
client de qualité à la hauteur de toutes les attentes, pour
un séjour « Innubliable ».
Autres types d’hébergement disponibles
En plus des condos, Essipit est également propriétaire de
plusieurs chalets, dont ceux de l’Anse-à-Jos et de l’Anse-àYves, tous situés sur son territoire. Dans un endroit paisible en
bordure du fleuve, à 5 km à l’est de la communauté, les chalets
Shipek complètent l’offre d’hébergement de type chalets mis
à la disposition des touristes en vacances à Essipit.
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LA VOIE DES ODEC
DIVERSIFIER L’ÉCONOMIE D’ESSIPIT
En 2003, Marc Genest, directeur du développement économique au Conseil de la Première Nation des Innus
Essipit, reçoit le mandat de diversifier l’économie de la communauté afin qu’elle ne repose pas sur une seule
industrie. Pour y arriver, ce dernier analysera les différentes avenues possibles du côté des ressources naturelles,
soit les pêcheries, la forêt, les mines et l’énergie.
En 1999, les Innus d’Essipit ont une première expérience
dans le secteur des ressources naturelles en partenariat
avec Hydro-Québec. Le projet consistait à faire dévier une
rivière située sur le Nitassinan (territoire traditionnel) des
Essipiunnuat. Ce n’est toutefois qu’à partir de 2003 que
la communauté est réellement active dans le secteur des
ressources naturelles et qu’elle répond à différents appels
d’offres. Depuis un peu plus d’une décennie maintenant, la
communauté a développé des projets intéressants dans les
secteurs de la foresterie et de l’énergie.
Granules de bois
Les Essipiunnuat sont devenus copropriétaires en 2009
de Granulco, une usine de production de granules de bois
construite sur les terrains de l’entreprise Boisaco à SacréCœur. Les Innus d’Essipit ont pris part au projet dès le
début, participant à l’élaboration du plan d’affaires et à la
recherche de financement. Granulco offre deux produits
originaux sur le marché : des granules écoénergétiques
pour les poêles domestiques et commerciaux et de
la litière pour chevaux, fabriquée elle aussi à partir de
granules. Ces produits sont vendus au Québec, en Ontario,
dans les provinces maritimes et jusqu’à dans le nord-est
des États-Unis.
Centrale de cogénération
En 2011, Hydro-Québec lance le Programme d’achat
d’électricité provenant de centrales de cogénération à
base de biomasse forestière résiduelle pour l’achat de
150 mégawatts d’électricité produite au Québec provenant
de centrales de cogénération.
celui du parc éolien de Rivière-du-Moulin, situé dans la
Réserve faunique des Laurentides. Ce projet implique les
communautés d’Essipit et de Mashteuiatsh qui détiennent
5 % des parts, les MRC du Fjord-du-Saguenay et Charlevoix
pour 5 % et la Nation Huronne-Wendate pour 5 %. La
gestion du parc éolien, inauguré en juillet 2015, a été
confiée à EDF Canada qui possède 42,5 % des parts.
Les actifs restants (42,5 %) appartiennent au consortium
formé du Mouvement des Caisses Desjardins, de la Société
Financière Manuvie et du groupe financier Industrielle
Alliance. Ce partenariat permet notamment aux trois
communautés de participer au développement de leur
territoire, et ce, dans le respect de ce dernier et de
leurs valeurs.
Profitant de l’occasion, le Conseil de la Première Nation
des Innus Essipit s’associe à Hydroméga Énergie et
Boisaco pour développer un projet de cogénération de
10 mégawatts à Sacré-Cœur dans lequel il détient 15 %
des actifs. La centrale, qui débutera ses opérations en
2018, a de nombreux avantages environnementaux et
énergétiques : elle s’approvisionnera à même les résidus
forestiers de l’usine de Boisaco et la vapeur produite
alimentera les séchoirs à bois de l’usine.
Projets futurs
Parc éolien
Le Conseil de bande d’Essipit continue d’être à l’affût des
opportunités de développement qui se présentent dans les
domaines de la foresterie, de l’énergie et des mines.
Ce dernier est toujours prêt à prendre part à un projet
qui contribuera au développement et au mieux-être
de sa communauté.
Au cours des dernières années, Hydro-Québec a lancé
plusieurs appels d’offres dans le secteur de l’énergie
éolienne. Les Innus d’Essipit ont d’ailleurs déposé des
projets pour tous ces appels, avant d’être invités en 2008
à devenir partenaire d’un projet de grande envergure,
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LA VOIE DES ODEC
LES PÊCHES, UN SECTEUR ÉCONOMIQUE
IMPORTANT POUR ESSIPIT
En 1990, le Jugement Sparrow de la Cour suprême du Canada, reconnaissait le droit de pêche ancestral des
Autochtones. À la suite de cette décision, Pêches et Océans Canada se voyait confier le mandat de faciliter
l’accès des Autochtones aux ressources marines. C’est ainsi que les communautés innues situées en bordure du
fleuve Saint-Laurent, dont les Innus d’Essipit, eurent accès à la pêche commerciale et purent ainsi poursuivre la
diversification de leur économie.
À la suite de cet arrêt, Pêches et Océans Canada a lancé,
en 1992, la Stratégie relative aux pêches autochtones
(SRAPA).Le Programme de transfert des allocations (PTA)
issu de la SRAPA a permis aux Innus d’Essipit de s’initier
aux pêcheries commerciales en faisant usage de permis
annuels temporaires. La communauté ne possédant pas
de bateau, elle confia d’abord à un pêcheur allochtone le
mandat de remplir le quota de crabe qui lui était alloué.
L’expérience devait porter fruit puisqu’à Essipit, on ne
tarda pas à se rendre compte de l’énorme potentiel
économique que représentait le secteur des pêches. On
fit bientôt l’acquisition d’un premier bateau et d’un permis
en bonne et due forme, puis en 2002, on élabora une
première planification stratégique adaptée au secteur
des pêches. Les dirigeants de la communauté s’y fixèrent
comme objectifs de diversifier et intégrer leurs opérations
de manière à procéder non seulement à la capture, mais
également à la transformation et à la distribution des
produits marins.
Entre 2005 et 2010, l’acquisition d’une participation dans
Crabiers du Nord, une usine plus diversifiée et multi-espèces,
s’est imposée comme choix stratégique, les communautés
innues disposant, en plus du crabe des neiges, d’autres
espèces à transformer telles le turbot, le flétan, le buccin,
la mactre de Stimpson, etc. C’est ainsi que le 31 mars 2010,
le Groupe UMEK, s.e.c. s’est porté acquéreur de 51 % des
actions de Pêcherie Manicouagan inc. et de 30 % de celles
de Crabiers du Nord inc.
Achat d’une usine de transformation
Dans chacune des communautés actives dans le domaine
des pêcheries commerciales, Pêches et Océans Canada
finance un poste de coordonnateur aux pêches. Lors d’une
réunion avec ceux des communautés innues de la Côte-Nord,
les représentants d’Essipit, de Pessamit et de Uashat mak
Mani-Utenam ont élaboré le projet de travailler ensemble en
matière de transformation des produits marins et peu après,
les trois communautés faisaient l’acquisition d’une usine
située à Sept-Îles. La transaction impliquait des partenaires
québécois qui possédaient déjà l’usine de transformation
Crabiers du Nord de Portneuf-sur-Mer, ainsi que le réseau
de distribution Pêcheries Manicouagan. C’est ainsi que les
trois communautés innues devinrent propriétaires à 70 % de
l’usine UMEK de Sept-Îles.
De partenariat en partenariat
Le partenariat avec les Innus dans le dossier de l’usine
UMEK s’étant bien déroulé, les propriétaires de Pêcheries
Manicouagan et les Innus d’Essipit s’engagèrent, en
2005, dans un autre partenariat concernant cette fois
la poissonnerie/restaurant située dans la municipalité
des Escoumins. C’est ainsi que le Conseil des Innus
Essipit devenait copropriétaire d’une poissonnerie/
restaurant, tout en demeurant copropriétaire d’usines de
transformation et de réseaux de distribution exportant,
notamment, des produits transformés par les usines de
Pêcheries Manicouagan et de Crabiers du Nord. Notons
que ces deux usines sont autonomes du point de vue de
l’approvisionnement, puisqu’elles sont approvisionnées
par leurs propres pêcheurs et qu’elles sont en mesure
de procéder à la première, deuxième et troisième
transformation des produits de la pêche.
Diversification et acquisitions
Au départ, UMEK n’effectuait que la transformation du
crabe des neiges. Mais, dans le domaine des pêcheries
commerciales, il est important d’avoir plusieurs cordes à
son arc puisque les fluctuations au niveau des captures
peuvent ainsi être compensées par la diversité en matière
de transformation et de distribution. Et ça, les Innus
des trois communautés l’avaient bien compris! C’est
pourquoi, lors de l’achat de l’usine UMEK, ils avaient pris
soin de négocier une option d’achat applicable au réseau
de distribution Pêcheries Manicouagan, leur permettant
d’acquérir 49 % des parts sur une période de cinq ans.
La clé du succès
On voit donc qu’en mois de dix ans, les Innus d’Essipit ont
atteint la plupart des objectifs qu’ils s’étaient fixés dans leur
première planification stratégique, résultat d’autant plus
significatif qu’ils avaient tout à apprendre dans le domaine des
pêcheries commerciales. Ils ont su démontrer qu’en plaçant les
bonnes personnes aux bons endroits, et en s’associant avec
des partenaires expérimentés, tout est possible!
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LA VOIE DES ODEC
Québec Mines 2016
UNE BELLE VITRINE POUR LES ENTREPRISES
DES PREMIÈRES NATIONS
Du 22 au 24 novembre dernier, la CDEPNQL a participé pour une troisième année consécutive au congrès
Québec Mines présenté au Centre des congrès de Québec.
appréciées. Au cours du cocktail, les participants ont
pu découvrir les entreprises touristiques des Premières
Nations grâce à la présence du personnel de Tourisme
Autochtone Québec. Au total, près de 200 personnes ont
pris part au cocktail, ce qui a permis de terminer cette
journée en beauté.
À l’invitation du ministère de l’Énergie et des Ressources
naturelles (MERN) et forte du succès connu en 2015, la
journée Premières Nations organisée par la CDEPNQL était
de retour sous le thème « Les entreprises des Premières
Nations : des ressources à portée de vos chantiers!. » La
journée a tout d’abord débuté par des mots de bienvenue
du chef régional de l’Assemblée des Premières Nations
du Québec et du Labrador, M. Ghislain Picard et du
directeur général de la CDEPNQL, M. Mickel Robertson.
Par la suite, cinq conférences portant sur différents sujets
ont été présentées aux participants, dont celles de la
CDEPNQL, qui visait à présenter son étude sur les chaînes
d’approvisionnement des minières et celle du Conseil de
la Première Nation Abitibiwinni, qui avait pour objectif de
faire le portrait du développement minier effectué sur le
territoire des Abitibiwinnik dans les dernières années. Pour
clore la portion conférences de la journée, l’anthropologue
Serge Bouchard a su captiver l’assistance avec sa
conférence portant sur les Premières Nations, l’industrie
minière et les ressources naturelles.
Tout comme en 2015, des entreprises autochtones dont les
activités sont en lien avec le développement minier ont été
invitées à venir présenter leurs services aux congressistes.
Les 12 entrepreneurs présents ont grandement apprécié
l’occasion qui leur était donnée de rencontrer et de
discuter avec des représentants de différentes entreprises
avec qui ils pourraient faire des affaires.
Promotion du Répertoire d’entreprises
autochtones
Au-delà de la journée Premières Nations, la CDEPNQL,
représentée par Anne Esther Legagneur et Marie-Christine
Tremblay, a animé un kiosque pendant les trois jours du
congrès afin de promouvoir le Répertoire des entreprises
autochtones. Ainsi, de nombreuses démonstrations du
fonctionnement du répertoire ont été présentées aux
participants. Les deux représentantes de la Commission
ont aussi profité de l’occasion pour leur faire valoir les
avantages pour les entreprises du secteur minier de
travailler avec des entreprises des Premières Nations.
Finalement, ce fut aussi l’occasion de rencontrer plusieurs
personnes qui pourraient avoir un impact significatif
pour l’avancement des projets de la CDEPNQL dans les
prochains mois.
Pour conclure
la journée, les
participants étaient
invités à participer
à un cocktail
réseautage, qui
a débuté par la
prestation remarquée
de deux chanteuses
de gorge inuites.
Par la suite, MarieCecile Nottaway,
chef propirétaire de
Wawatay Catering
de Kitigan Zibi, a fait une démonstration culinaire au
cours de laquelle deux bouchées à saveur autochtone
ont été cuisinées. Ces bouchées, qui avaient auparavant
été préparées en grande quantité, ont par la suite été
servies aux personnes présentes, qui les ont grandement
En conclusion, encore cette année, le MERN a souligné
la pertinence de la participation de la CDEPNQL au
congrès Québec Mines ainsi que la popularité des activités
organisées, qui contribuent à montrer le dynamisme
entrepreneurial de nos communautés et à défaire les
préjugés existants à l’endroit des membres et entreprises
des Premières Nations. La CDEPNQL espère pouvoir
participer à nouveau à cet événement en 2017!
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LA VOIE DES ODEC
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE
DE LA CDEPNQL
Le 23 novembre, la CDEPNQL a tenu son assemblée générale annuelle à l’hôtel Palace Royal de Québec.
Au total, 15 ADEC et 2 observateurs ont participé à la rencontre, au cours de laquelle la nouvelle planification
stratégique de la Commission a été présentée. Voici un retour sur les faits marquants de cette journée.
La journée a débuté par la présentation des états financiers 2015-2016 de la CDEPNQL et s’est poursuivie avec la
présentation de son rapport d’activité par son directeur général, Mickel Robertson. Fait important à noter, cette année le
concept du rapport d’activités en version papier et électronique a été complètement revu afin de le rendre plus intéressant
à consulter. En effet, le rapport est présenté de façon plus synthétisée et est agrémenté de photos, ce qui le dynamise
grandement. Cette nouvelle façon de faire met aussi davantage en évidence les différents projets de la CDEPNQL.
Élections
Comme chaque année, des sièges d’administrateurs sur le conseil d’administration se devaient d’être comblés, de même
que le poste de président, rendu disponible à la suite du départ de M. Adam Jourdain à mi-mandat. Ainsi, de nouveaux
administrateurs ont été élus pour les nations Atikamekw, Malécite, Micmac et Mohawk. Quant au poste de président, il
sera occupé dans la prochaine année par M. François Rompré, de la nation Innue. Voici un tableau vous présentant le
conseil d’administration 2016-2107 de la CDEPNQL :
Nom
Titre
Nation
François Rompré
Président
Innue
Justin Roy
Vice-président
Algonquine
Pierre Jenniss
Secrétaire-trésorier
Malécite
Theresa Chemaganish
Administratrice
Naskapie
Denys Bernard
Administrateur
Abénakise
Nathalie Gélinas
Administratrice
Mohawk
Delphine Metallic
Administratrice
Micmac
Vacant
Administrateur
Atikamekw
Raymond Picard
Administrateur
Huronne-wendat
Vacant
Administrateur
Crie
15 ANS DE SERVICE POUR
LORRAINE RHÉAUME
En décembre 2016, la secrétaire de la CDEPNQL, Lorraine
Rhéaume, fête ses 15 années de service. Pour souligner cet
anniversaire et la qualité de son travail, une mention lui a été
faite pendant l’assemblée générale annuelle et une montre lui a
été remise pour la remercier. De toute l’équipe de la CDEPNQL,
félicitations Lorraine et merci et pour toutes ces années!
9
LE COIN DE L’ENTREPRENEUR
Chronique touristique
ESSIPIT : UNE DESTINATION INNUBLIABLE
Par Dave Laveau, directeur général de Tourisme Autochtone Québec
©TAQ / Entreprises Essipit
Quand on pense au tourisme autochtone au Québec, on ne peut passer sous silence la communauté innue
d’Essipit! Forte d’un plan directeur pour le développement de sa destination vacances, cette communauté innue
de la Côte-Nord propose une offre touristique structurée, diversifiée et renommée!
La clientèle
de leurs installations, mais aussi à l’amélioration de
l’expérience client dans son ensemble. De plus, Essipit
est bien enlignée avec plusieurs stratégies sectorielles du
ministère du Tourisme dont la Stratégie maritime – volet
tourisme et les stratégies de mise en valeur du tourisme
de nature et d’aventure et celle du tourisme culturel qui
ajoute ainsi à leur apport et à leur volonté de prendre part
au développement collectif de la destination Québec.
Cette communauté a donc misé sur le tourisme comme
outil de développement économique depuis quelques
années et propose des expériences touristiques
prisées, toujours en évolution et innovation, et ce, dans
divers secteurs appréciés de la clientèle internationale
et nationale. À l’heure actuelle, la clientèle est
majoritairement composée de francophones de l’Europe
et du Québec avec des visiteurs de Montréal, Québec,
Saguenay, Lévis et Sherbrooke en prédominance et
provient à 60 % des clients fidèles ou de leurs références.
De plus, les intentions des visiteurs internationaux de
France, de Russie, des États-Unis, de la Belgique et de
la Suisse de choisir Essipit comme destination vacances
sont clairs puisqu’ils sont les principaux internautes hors
Québec qui naviguent sur leur site internet Destination
vacances Essipit, site sur lequel la communauté travaille
ardemment à maximiser son positionnement et son
référencement qui portent fruit : en 2016, près de 70 %
étaient des nouveaux visiteurs Web! Wow!
La promotion
Depuis 2015, Essipit a misé sur une fabuleuse et efficace
campagne marketing multiplateforme pour accroître
leur notoriété, augmenter leur clientèle dans les basses
saisons et évidemment, renouveler leur image et outils
promotionnels et publicitaires. Ainsi, vous avez pu voir
le branding « Innubliable Essipit » qui a circulé sur les
véhicules du transport en commun et en 2016, aux abords
des grandes artères de Québec et de Lévis et dans les
publications touristiques et régionales! Vraiment une
excellente façon de les rendre Innubliables!
Pour plus de détails sur l’offre touristique d’Essipit et pour
réserver votre prochain séjour dans cette communauté
innue, rendez-vous sur vacancesessipit.com. Et petit
secret, la réservation en ligne devrait être rendue possible
au printemps 2017!
L’offre touristique transversale
Le succès touristique d’une communauté comme Essipit
n’est pas que régional ou culturel, mais est attribuable
aux efforts et aux actions de tous les employés, autant
gestionnaires que terrains, qui décident de travailler sur le
maillage de clientèles dans leurs entreprises, aux forfaits
possibles entre expériences, aux constantes innovations
Vous pouvez également lire plusieurs commentaires
élogieux sur Trip Advisor!
10
LE COIN DE L’ENTREPRENEUR
Chronique juridique
L’ARRÊT DANIELS ET LE JUGEMENT DESCHÊNEAUX
Par Me Benoît Champoux, Neashish & Champoux S.E.N.C.
Deux jugements ont récemment été émis relativement aux droits des personnes revendiquant le statut d’Indien.
Dans l’arrêt Daniels datant du 20 avril 2016, la Cour suprême est venue préciser les droits des personnes qui
se prétendent Métis. Pour sa part, la Cour supérieure s’est prononcée dans le jugement Deschêneaux, le 3 août
2015, sur les discriminations dont sont victimes certaines personnes qui souhaitent être inscrites à titre d’Indiens
en vertu de la Loi sur les Indiens.
L’arrêt Daniels et le statut de Métis
À la suite de l’arrêt McIvor de la Cour d’appel de la
Colombie-Britannique de 2010, le gouvernement fédéral
modifia la Loi sur les Indiens afin de permettre, à certaines
conditions précises, l’inscription de descendants de
femmes qui avaient retrouvé leur statut d’Indiennes en
vertu de la modification de la Loi sur les Indiens de 1985.
La modification de la Loi en 2010 ne concernait toutefois
que les cas précis décrits dans l’arrêt McIvor, ce qui
faisait en sorte que d’autres situations de discriminations
pouvaient subsister dans la Loi sur les Indiens en ce qui
concerne les inscriptions au Registre des Indiens.
Dans cet arrêt, la Cour suprême, affirme que le terme
« Indien » ou « Indiens » a deux sens en contexte
constitutionnel : un sens large, au par. 91(24) de la Loi
constitutionnelle de 1867, qui inclut tant les Métis que les
Inuits et que l’on peut assimiler à celui de l’expression
« peuples autochtones du Canada » employée à l’art. 35 de
la Loi constitutionnelle de 1982; et un sens plus restreint,
qui distingue les bandes indiennes des autres peuples
autochtones.
De manière concrète, cela signifie, selon nous, que les
personnes qui se revendiquent Métis sans appartenir
à une communauté métisse historique pourraient être
reconnues dans les relations avec le gouvernement fédéral.
Ces derniers pourraient donc avoir droit aux différents
services offerts aux Autochtones sans toutefois se voir
reconnaître de droits ancestraux ou issus de traités. Seuls
les Métis issus d’une communauté historique pourraient se
voir reconnaître des droits ancestraux ou issus de traités
en plus d’avoir droit aux différents services offerts aux
Autochtones par le gouvernement fédéral.
Le jugement Deschêneaux, du 3 août 2015, vise à corriger
les cas de discrimination qui pourraient persister malgré
la modification de la Loi sur les Indiens en 2010. Pour
ce faire, le tribunal a déclaré inopérant les articles 6 (1)
a) c) et f) ainsi que le paragraphe 6 (2) de la Loi sur les
Indiens en vertu de l’article 15 de la Charte canadienne.
Cette dernière conclusion a toutefois été suspendue
pour une période de 18 mois dans le but de permettre au
gouvernement fédéral de modifier une nouvelle fois la Loi
sur les Indiens afin d’identifier et de mettre fin à toutes les
situations discriminatoires fondées sur le sexe ou d’autres
motifs prohibés en regard des droits consacrés à la
Charte canadienne.
Le jugement Deschêneaux et le statut
d’Indien dans la Loi sur les Indiens
Depuis la fin du XIXe siècle, les Indiennes et leurs
descendants ont été victimes de discrimination fondée
sur leur sexe puisqu’elles perdaient leur statut lorsqu’elles
épousaient un non-Indien. En 1985, la Loi sur les Indiens a
été modifiée afin de corriger les inégalités du passé et de
reconnaître le statut de personnes inscrites au Registre
des Indiens et le droit des personnes qui auraient pu y
être inscrites suivant les règles qui leur étaient applicables
immédiatement avant l’entrée en vigueur de la Loi de
1985. Malgré la modification apportée à cette loi, la
discrimination entre les descendants des hommes indiens
et des femmes indiennes était maintenue.
Neashish & Champoux s.e.n.c.
50, boul. Maurice-Bastien, bureau 400,
Wendake (Québec) G0A 4V0
T : 418 845-8317
11
LE COIN DE L’ENTREPRENEUR
Chronique Entrepreneuriat jeunesse
RENEW BEAUTY SPA & SALON :
ENTREVUE AVEC HEATHER TOLLEY
Entrepreneure : Heather Tolley
Entreprise : Renew Beauty Spa & Salon
Communauté et nation : Kitigan Zibi, Algonquin
Créée en : 2012
Faites connaissance avec Heather Tolley, la fière propriétaire de Renew Beauty Spa & Salon, à Kitigan Zibi.
Heather a démarré son commerce il y près de 5 ans et il n’a cessé de croître depuis sa création! Heather est très
reconnaissante de tout le soutien que sa communauté lui a apporté comme jeune entrepreneure et elle se réjouit de
pouvoir créer de l’emploi pour d’autres jeunes de la Nation Algonquine. « Cela fait du bien de pouvoir travailler et
de faire ce que l’on aime ici même à Kitigan Zibi et je n’ai pas de mots pour exprimer toute ma reconnaissance pour
le soutien que ma communauté, ma famille et mes amis m’ont apporté et qu’ils continuent de me démontrer dans
mon cheminement, » a-t-elle dit. « C’est grâce à vous si mon entreprise prend de l’essor! »
Née à Ottawa, Heather a grandi à Kitigan Zibi et a obtenu
son diplôme d’études secondaires de l’école secondaire
Kitigan Zibi Kikinamadinan. En 2010, elle obtient un diplôme
du Collège Algonquin à Ottawa en esthétisme. Elle a tenté
de trouver un emploi dans la ville comme esthéticienne, mais
c’était difficile. Elle s’est éventuellement trouvé un emploi
à temps partiel avec une dame qui possédait une clinique
mobile d’esthétique, mais elle a dû reconnaître que cela ne
lui permettait pas de régler les factures. Heather voulait
réellement travailler dans son domaine, mais il n’y avait tout
simplement pas d’opportunités en ville.
ensuite s’agrandir dans un espace devenu disponible dans un
autre bâtiment. N’arrivant plus à satisfaire les besoins, n’ayant
pas suffisamment d’espace, elle a saisi la première occasion
pour emménager dans un local plus grand et agrandir son
commerce pour la deuxième fois, son entreprise croissant de
plus en plus. Elle ne s’attendait pas à ce que son commerce
démarre aussi vite, mais elle a reçu beaucoup d’appui de la
communauté. Son ancien employeur et ses clients furent
une grande source d’inspiration pour elle. « La rétroaction
est très importante », de dire Heather. « J’accueille toujours
favorablement les commentaires. »
Son expérience de travail avec la propriétaire de l’entreprise
mobile lui a fait réaliser qu’il était possible pour elle de
démarrer sa propre entreprise, même si le fait d’être souvent
sur la route comportait son lot de défis. Au fur et à mesure
que Heather voyageait pour assister à divers événements,
elle se rendait compte par elle-même de l’ampleur du travail
et c’est à ce moment qu’elle a réalisé qu’elle voulait établir
son entreprise dans un lieu physique, plutôt que d’avoir à se
déplacer fréquemment pour rencontrer les clients.
« J’adore ce que je fais. J’ai travaillé dans l’industrie près de
sept ans. Je n’ai pas réellement de vie sociale parce que je
suis toujours au travail. Mais, tout ça fait partie du sacrifice. Je
consacre tout mon temps à mon entreprise et je suis vraiment
heureuse de le faire! », dit-elle. « Je continue d’aller aux foires
et aux événements pour accommoder les clients et pour
promouvoir mon entreprise, » affirme-elle. « Mon commerce
est maintenant situé au 313, chemin Fafard, à Maniwaki. »
Elle admet qu’il y eut de nombreux changements. « Mais,
je trouve que ça en valait la peine. Les longues heures, faire
le sacrifice de sa vie sociale et sa vie personnelle… Ma vie
sociale je la retrouve au travail, je rencontre et interagit avec
beaucoup de gens! », dit-elle en riant. « Le côté financier a
également apporté son lot de défis au cours des années.
Elle a alors décidé qu’il était temps pour elle de tenter le
coup et de commencer son entreprise, ce qui était son
idée première dès le début. La famille de Heather l’a aidé
financièrement à démarrer son entreprise dans le sous-sol
de sa mère. C’est là qu’elle a commencé à travailler pour
12
LE COIN DE L’ENTREPRENEUR
En juin 2016, Heather a commencé à travailler avec Nikita,
une jeune femme dynamique de 27 ans de Barriere Lake, qui
loue une chaise au salon Renew Beauty Spa & Salon. Heather
est reconnaissante et fière de l’opportunité de pouvoir aider
d’autres jeunes dans la communauté. « J’ai maintenant
la chance de créer de l’emploi pour d’autres dans la
communauté … il n’y a pas tellement d’emplois sur la réserve »,
admet-elle. « On se doit de créer plus d’emplois pour notre
peuple et il faut dépendre de nous-mêmes », ajoute-t-elle.
Heather aime expérimenter en incorporant des ingrédients
médicinaux traditionnels dans les traitements. Plus tard, elle
aimerait pouvoir fabriquer sa propre gamme de produits
pour le bain, le corps et la peau, inspirés de la culture et
des traditions Anishinabe. « Ça fera bientôt cinq ans, de
dire Heather, avec un sourire. Mon entreprise est toujours
en croissance, et je pense qu’il en sera ainsi pour de
nombreuses années à venir. »
On a de bons mois, et des moins bons mois, mais les
avantages l’emportent sur les inconvénients; vous prévenez
pour les mois difficiles ».
Comme Heather n’a pas de comptable, elle voit elle-même à
la tenue de livre, de même qu’aux formalités administratives
et à la publicité, tout en s’occupant de ses clients. « Apprendre
à dire non à certaines situations génératrices de revenus,
c’est difficile. Je veux toujours plaire à tout le monde. » Elle
avoue avoir passé à travers un petit effondrement émotif à
un moment donné, mais dit avoir appris de son expérience et
amélioré ses aptitudes à garder son entreprise ouverte, qui ne
s’en porte que mieux. « Il faut toujours aller de l’avant », ditelle, «parce qu’en bout de ligne, cela en vaut la peine. »
© TAPISKWAN
Un conseil aux jeunes qui aimeraient démarrer un jour
leur propre entreprise? « Vous avez une idée, établissez
des objectifs et faites tout votre possible pour y arriver.
Tout est possible, il faut toujours y croire, » dit-elle. « Le
travail ne trahit jamais, et en fin de compte, vous vous
réjouirez. »
Rassemblement des pRemièRes
nations suR l’économie sociale
8-9 février 2017
INformATIoN eT INSCrIPTIoN
www.cssspnql.com/evenements
[email protected]
Hôtel Plaza Québec, Québec • Soirée des partenaires
Tournée du Chantier de l’économie sociale
table régionale d’économie sociale des premières nations
13
LE COIN DE L’ENTREPRENEUR
Histoire à succès
LE PROGRAMME SPÉCIAL DE RÉNOVATION
DE MAISONS DE KITCISAKIK
À Kitcisakik, le Programme spécial de rénovation de maisons connaît un succès resplendissant sur toute la ligne.
En plus d’améliorer directement les conditions de vie des membres de la communauté à travers la rénovation
de leurs logements, ce programme permet de former des charpentiers-menuisiers de la communauté afin
qu’ils réalisent eux-mêmes les travaux. Les participants développent non seulement des compétences et une
expérience terrain prisées sur le marché du travail, mais deviennent de fiers travailleurs de la Coopérative
Wenicec et des modèles de réussite pour les autres membres de la communauté.
Les membres de la communauté ont d’ailleurs manifesté un
grand intérêt envers le programme, et ce, dès ses débuts.
En effet, les instigateurs du projet ont rencontré plus de 40
personnes en entrevue pour participer à la formation en
charpenterie-menuiserie, pour ne retenir que les candidatures
de 20 personnes, le nombre maximal de places disponibles
dans le programme. « Il y a eu des gens de tous les âges,
aux compétences et aux expériences différentes. Nous
recherchions les personnes les plus motivées, celles qui
démontraient le plus de sérieux. C’était important que les
candidats réalisent ce dans quoi ils s’embarquaient, parce que
le programme représente quand même un engagement d’un
minimum de deux ans et demi! », révèle Mélanie Deslauriers,
chargée de projets en développement économique pour la
Société économique de Kitcisakik.
terminé leur cheminement en octobre 2016. Tous sont
membres de la Coopérative Wenicec et effectuent des
travaux dans la communauté.
Plusieurs jeunes sont parmi les diplômés et ils n’ont
que des mots positifs à dire sur leur expérience. « Le
programme m’a permis de commencer à rêver, à imaginer
ma propre maison… Ça a été une révélation pour moi, je
me suis découvert des talents que je ne me connaissais
pas! J’encourage tous les jeunes à s’engager dans ce genre
de programme. Tu ne sauras jamais jusqu’où tu peux aller
si tu ne risques rien! », affirme Sharon Pénosway, 25 ans.
John Randy Kouachiche, 33 ans, est du même avis : « C’est
une trop belle expérience pour passer à côté! »
La première cohorte d’étudiants a commencé à suivre
des cours en alternant travail et études en avril 2012,
avec comme objectif d’obtenir un diplôme d’études
professionnelles (DEP) en charpenterie-menuiserie. Grâce
à une entente avec le centre Polymétier, des enseignants
se déplaçaient pour donner les cours directement dans
la communauté. Le cheminement des étudiants ne s’est
pas fait sans heurts et ils ont tous fait face à leur part
d’obstacles. Mais, leurs efforts et leur persévérance ont
fini par porter fruit. Le programme de formation a un
taux de rétention excellent, soit de 16 sur 20. En plus des
sept travailleurs actuellement diplômés, cinq autres ont
En plus de réaliser des travaux extérieurs sur les maisons, les
charpentiers-menuisiers effectuent aussi des modifications
intérieures, telles que la création de divisions pour permettre
un minimum d’intimité. Les maisons rénovées représentent
une amélioration majeure des conditions de vie des gens
qui y vivent et les travailleurs de la Coopérative Wenicec
en sont fiers : « Ça nous permet de faire notre petite
contribution. Les travaux, ça change la vie des personnes
propriétaires des maisons. C’est plus chaud en hiver! Les
familles peuvent à nouveau accueillir des enfants et des
aînés », lance Jérémie Papatie.
HISTORIQUE DE LA COOPÉRATIVE WENICEC ET DU PROGRAMME SPÉCIAL
DE RÉNOVATION DE MAISONS
2009 : Fondation de la Coopérative Wenicec et mise sur pied du « Programme spécial de rénovation de maisons
de la communauté algonquine de Kitcisakik » en collaboration avec la Société d’habitation du Québec (SHQ)
2009-2010 : Trois maisons sont rénovées par sept membres de la Coopérative avec le soutien des Architectes
de l’Urgence et de la Fondation Frontiers
Avril 2012 : Début de la première cohorte alternance travail-études menant à l’obtention d’un DEP en
charpenterie-menuiserie
Février 2014 – actuellement : 16/20 étudiants complètent le programme et 7 sont diplômés
Décembre 2016 : 5 étudiants obtiendront leur diplôme, pour un total de 12 diplômés
14
LE COIN DE L’ENTREPRENEUR
« Les jeunes d’aujourd’hui ont tendance à lâcher l’école,
rajoute Hélène Papatie-Brazeau, une autre diplômée du
programme. Ça prend des diplômes pour travailler, surtout
à l’extérieur [de la communauté]. Il faut foncer! »
Les charpentiers-menuisiers de la Coopérative Wenicec
s’entendent tous : en plus de leur avoir permis de
développer leurs compétences, le programme leur a
apporté une confiance en soi et une grande une fierté.
Ils sont aussi devenus des modèles pour les jeunes de la
communauté et ouvrent la voie pour les autres qui veulent
entreprendre un tel projet.
Jusqu’à ce jour, 44 maisons ont été rénovées à Kitcisakik
et la Coopérative Wenicec prévoit en rénover dix par année
pour les années suivantes. D’ici 2021, toutes les maisons de la
communauté devraient donc être restaurées.
« Ça forge le caractère, de travailler sur le chantier, »
affirme Gilles Brazeau, l’un des diplômés en charpenteriemenuiserie. « Les parents doivent pousser leurs enfants à
rêver et les aider dans leur cheminement. Ils ne doivent pas
accepter qu’ils ne fassent rien. C’est plus facile pour nous
de faire passer ce message parce qu’on travaille. »
Qui sait, peut-être que le succès de ce programme et de ses
participants inspirera d’autres communautés à monter un projet
semblable? Les chargés de projet de la Société économique de
Kitcisakik espèrent déjà pouvoir former une nouvelle cohorte,
cette fois en électricité, dès l’année prochaine.
LA COOPÉRATIVE WENICEC EN CHIFFRES
12 diplômés en charpenterie-menuiserie, dont 3 femmes et 9 hommes
4 diplômés sont convoités par des entreprises extérieures
1 diplômée est retournée à l’école pour poursuivre ses études
40 maisons de la communauté seront rénovées au total d’ici décembre 2016
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LA VOIE DES ODEC
Prochaine activité
de la CDEPNQL
Journée-conférence réseautage pour les ADEC
Date : 7 février 2017
Lieu : Hôtel Plaza Québec
Formation aux ADEC
Date : 21 et 22 février 2017
Lieu : Le Nouvel Hôtel, Montréal
Conférence sur la fiscalité autochtone
Date : Mars 2017
Lieu : À confirmer
Formation sur la reddition de comptes
Date : Mars 2017
Lieu : Québec
Autre événement
Rassemblement des Premières Nations en économie sociale
Organisateurs : CSSSPNQL et CDEPNQL
Date : 8 et 9 février 2017
Lieu : Hôtel Plaza Québec
MÉMO AUX ADEC
Pour nous faire part d’une nouvelle ou d’un bon coup
dans votre communauté, n’hésitez pas à communiquer avec
Marie-Christine Tremblay par courriel ([email protected])
ou par téléphone au 418 843-1488, poste 1225.
COMMISSION DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DES PREMIÈRES
NATIONS DU QUÉBEC ET DU LABRADOR
265, Place Chef Michel Laveau, bureau 200, Wendake (Qc) G0A 4V0
T : 418 843-1488 | Télec. : 418 843-6672
[email protected] | cdepnql.org
Rédaction : Marie-Christine Tremblay et Catherine Savard
Traduction : Aline Chéné
Graphisme : Nancy Pomerleau, Siamois graphisme
AVIS SUR LA PROTECTION ET LA CONFIDENTIALITÉ DE L’INFORMATION
L’information contenue dans ce bulletin est protégée en vertu des lois et
règlements applicables. Il est donc interdit de le diffuser ou de le copier
en tout ou en partie sans l’autorisation écrite de la CDEPNQL.
légal – Bibliothèque nationale du Québec, 2004
Cdepnql - Dépôt
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