Lyon fait plier

Transcription

Lyon fait plier
(DR.)
jaune
noir
Le bébé enlevé a été retrouvé sain et sauf cette nuit
PAGE 4
VAL-D'OISE
VAL-D’OISE
CERGY-PONTOISE
Les profs
en grève contre
laCAHIER
violence
CENTRAL
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Les nouveaux
braqueurs
FAITS DIVERS
(ANSA/FRANCO SILVI/DBA.)
Trois Français tués
dans un voyage
scolaire en Italie
PAGE 4
BANDITISME. Depuis plusieurs semaines, les attaques à l’explosif ou à la voiture-bélier
POLITIQUE
contre les distributeurs automatiques de billets se multiplient. Les gangsters, très bien organisés,
utilisent des moyens de plus en plus violents pour dévaliser les banques.
PAGES 2 ET 3
Quand
les élus
deviennent
avocats
Lyon fait plier
le Real Madrid
(AFP/P. GUYOT.)
PAGE 6
RÉGIONALES
Enquête sur
le financement de
la campagne PAGE 7
JO D’HIVER
(AFP/A. PIZZOLI.)
(AFP/J. SORIANO.)
9
5
MERCREDI 17 FÉVRIER 2010
MERCREDI 17 FÉVRIER 2010
Jay et Brunet, un
couple en bronze
PAGES 20 ET 21
ÉGYPTOLOGIE
STADE DE GERLAND (LYON), HIER SOIR. La joie de Jean II Makoun, auteur de l’unique but du match.
(AP/LAURENT CIPRIANI.)
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Ligue des champions. Le suspense reste entier avant le match retour, le 10 mars, en Espagne.
PAGES 16 ET 17
magenta
Toutankhamon
dévoile ses secrets
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cyan
LE FAIT
FAIT DU JOUR
JOUR
02
02
MERCREDI
17 FÉV
R IER 2010
MERCREDI
17 FÉVRIER
2010
Les agences bancaires, cibles de
BANDITISME. Les attaques à l’explosif ou à la voiture-bélier contre des agences bancaires
se multiplient en Ile-de-France. Les braqueurs ont recours à une violence extrême.
L
e phénomène ne cesse d’inquiéter les services de police
spécialisés dans la lutte
contre le banditisme. Depuis près d’un an, les attaques à la voiture-bélier contre les
locaux des distributeurs automatiques de billets (DAB) des agences
bancaires n’ont cessé d’augmenter.
Près de 65 faits de ce type ont été enregistrés en 2009 partout en France.
Un record. Pis : une nouvelle forme
de vols, particulièrement violents, a
vu le jour en Seine-Saint-Denis. A
grand renfort d’explosifs, des braqueurs n’hésitent plus à faire sauter
les coffres-relais des postes et des
banques pour s’emparer de leur précieux contenu.
Ils semblent s’éloigner
d’Ile-de-France
« Les auteurs de ces braquages prennent peu de précautions en manipulant ces explosifs, estime un haut responsable de la police. Nous avons
eu beaucoup de chance de ne dénombrer aucun mort. Mais nous
nous attendons au pire. »
Certaines équipes, absolument
prêtes à tout, vont même jusqu’à associer les deux techniques. « En
Seine-et-Marne, à deux reprises, en
octobre et en novembre 2009, des
malfaiteurs ont forcé la porte du local de DAB avec une voiture-bélier
avant de tenter, ensuite, d’éventrer les
coffres avec de l’explosif », relate encore la même source.
Un dispositif de surveillance mis en
place depuis début janvier autour
des coffres-relais en Seine-Saint-Denis semble porter ses fruits, puisque
aucune attaque à l’explosif n’a été recensée depuis. Mais ces nouveaux
braqueurs ont peut-être déjà trouvé
la parade en s’éloignant vers d’autres
départements d’Ile-de-France ou en
visant d’autres cibles.
Ainsi, le 5 février, en plein cœur de
Paris, place Vendôme, haut lieu de la
bijouterie de luxe, un homme et une
femme arrivés sur un puissant deuxroues se sont attaqués en plein
après-midi à la vitrine de la joaillerie
Chopard. Ils ont déposé un pain
d’explosif sur la devanture avant de
tenter de le déclencher à distance.
« Cela n’a pas fonctionné, précise
une source proche de l’affaire. Les
dégâts, tant humains que matériels,
auraient pu être très importants. »
Voyant que leur dispositif avait fait
long feu, ils l’ont récupéré, en toute
tranquillité, avant de prendre la fuite.
CLÉS
62 braquages à la
voiture-bélier ont été enregistrés
en 2009 en France, un record
historique.
15 attaques à l’explosif — dont
11 ont échoué — ont été
perpétrées entre les mois de
novembre 2008 et janvier 2010,
en Seine-Saint-Denis contre des
coffres-relais d’agences postales et
bancaires.
566 000 " ont été dérobés par
les malfaiteurs au cours de ces
attaques.
12 bureaux de poste et
3 agences bancaires ont été la
cible de ces braqueurs en
Seine-Saint-Denis.
8 nouveaux braquages au cours
desquels les malfrats ont eu
recours à de l’explosif pour faire
sauter des distributeurs
automatiques de billets (DAB) ou
des coffres-relais ont été recensés
à Paris et en Ile-de-France depuis
le mois de février 2008.
Près de 50 000 DAB sont en
service actuellement en France.
Chacun peut contenir jusqu’à
150 000 ".
STÉPHANE SELLAMI
Des voleurs très déterminés
prêts à prendre tous les risques
L
es braqueurs de distributeurs
automatiques de billets (DAB)
et de coffres-relais utilisent désormais les grands moyens pour parvenir à leurs fins. Attaques à l’explosif ou utilisation de voitures-béliers,
des spécialistes décryptent ces nouveaux modes opératoires.
des moyens utilisés
« C’est une évidence, mais les braqueurs vont là où se trouve l’argent,
résume un policier. Aujourd’hui, il
n’y a plus beaucoup de liquidités aux
guichets des banques ou des
agences postales. Par ailleurs, les
banques sont de plus en plus sécurisées. Et pour s’en prendre à un fourgon blindé, il faut déjà avoir une
équipe expérimentée et bien équipée. » Conclusion du spécialiste :
« Les DAB et les coffres-relais demeurent le maillon faible. »
Pour réussir les braquages de DAB,
les malfaiteurs n’hésitent pas à utiliser les grands moyens. « Ils prennent
tous les risques pour atteindre leur
objectif, constate un enquêteur spécialisé. Ils agissent en plein jour et la
VIDÉO
Un riverain filme
l’attaque
d’un distributeur
Des explosifs militaires
de forte puissance
Une radicalisation
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www.aujourdhui.fr
tendance veut que nous rencontrions de plus en plus de gens ultradéterminés, mais sans grande expérience. Ils ont passé un cap et
manient les explosifs comme si
c’était une arme comme une autre. »
Sur les quinze attaques qui ont été
enregistrées dans le département de
la Seine-Saint-Denis, les policiers du
Laboratoire central de Paris ont relevé deux types d’explosifs d’origine
militaire : pentrite et tolite. « Ces produits sont de forte puissance, explique un spécialiste. Le 4 janvier à
Bagnolet, un coffre d’une très grande
robustesse n’a pas cédé, mais il a
quand même été repoussé sur
2 mètres à l’intérieur de l’agence postale visée… »
Selon les constatations effectuées
par les démineurs de la préfecture de
police de Paris, les braqueurs semblent opérer à l’aide de deux types de
mise à feu. « Certains utilisent un fil
électrique pour déclencher l’explosion à distance et d’autres un dispositif avec une mèche lente allumée à
proximité immédiate du coffre »,
ajoute la même source.
Quant à l’origine des explosifs, « la
principale filière d’approvisionnement reste celle des Balkans, après
les différents conflits en ex-Yougoslavie, commente un policier. Il existe
un marché parallèle pour ce type de
produits dans les cités franciliennes,
notamment en Seine-Saint-Denis et
dans le Val-de-Marne ».
Les coffres-relais visés
Des équipes
au profil différent
Les policiers de la BRB (brigade de
répression du banditisme) de la police judiciaire parisienne et de la PJ
de Versailles (Yvelines), en charge de
la plupart des enquêtes, semblent
avoir ciblé des gangs à l’origine des
attaques à la voiture-bélier et à
coups d’explosif sur les coffres-relais.
Le 15 février, au cours d’une opération dans une cité de Noisy-le-Grand
(Seine-Saint-Denis), les enquêteurs
ont découvert des explosifs et les éléments nécessaires à leur utilisation.
« Ce produit est en cours d’analyse,
indique une source proche de l’affaire. Plusieurs personnes ont été
placées en garde à vue. »
Déjà, au mois de janvier 2009, lors
d’une perquisition à Aubervilliers, les
policiers étaient tombés sur un stock
d’explosif, des armes de guerre, des
billets de banque provenant d’un
braquage et une centaine de titres de
séjour, dérobés au mois d’août 2008
dans le Val-d’Oise.
Pour les attaques à la voiture-bélier,
les policiers suspectent plusieurs
gangs, originaires de Seine-Saint-Denis, de l’Essonne et des Yvelines. « Ils
agissent au coup par coup et décident au dernier moment de leurs
cibles. Ils volent les voitures qui serviront de bélier souvent à la dernière
minute et à proximité des lieux des
faits, avant de s’en débarrasser en les
brûlant pour effacer toutes les
traces », explique un enquêteur.
Les braqueurs à l’explosif qui s’en
sont pris à quinze bureaux de la
Poste et agences bancaires en
Seine-Saint-Denis en l’espace de dix
mois visent les coffres-relais. Ce
dispositif, censé assurer une plus
grande sécurité pour les convoyeurs
de fonds, se présente sous la forme
d’un coffre, également appelé
trappon, encastré dans le mur de
façade de l’établissement bancaire
par lequel transite l’argent. Celui
d’une banque de Saint-Denis avait
ainsi été éventré le 1er décembre
(nos photos du coffre, vue de face
et derrière). « Les convoyeurs
restent un minimum de temps sur
la voie publique pour déposer les
fonds dans ce coffre, relate un
employé de banque. L’argent est
récupéré de l’autre côté, à
l’intérieur de l’agence, après un
certain temps par les employés des
agences bancaires. » Lors de
chaque attaque, les malfaiteurs ont
attendu que les convoyeurs
viennent déposer les fonds avant
(DR.)
de passer à l’action.
St. S.
L’ACTU pages 2 à 14. LE SPORT pages 16 à 22. LE SPORT HIPPIQUE pages 23 à 26. ANNONCES-CARNET pages 27 à 29. JEUX, KENO, OXO
page 39. L’AIR DU TEMPS pages 30 à 37. MÉTÉO page 40. INFORMATIONS DÉPARTEMENTALES cahier central.
LE FAIT DU JOUR
JOUR
MERCREDI
F ÉV R 2010
IER 2010
MERCREDI 1717
FÉVRIER
03
braqueurs de plus en plus violents
PARIS (XIIe), LE 19 JANVIER. Vers 13 h 30, boulevard Soult, deux malfaiteurs percutent avec
un puissant 4 x 4, volé le 17 janvier à Pontault-Combault (Seine-et-Marne), le distributeur automatique
de billets (DAB) d’une agence de la BNP. Les deux hommes s’extirpent du véhicule, armés d’une bombe
lacrymogène de type aérosol avant de menacer le dabiste, pris au piège dans le local. Les malfrats
mettent le feu au 4 x 4 puis prennent rapidement la fuite avec la complicité d’un troisième complice
resté au volant d’une Audi, sans avoir fait main basse sur le contenu des coffres.
(DR & AFP.)
YERRES (ESSONNE), LE 16 MARS 2009. Vers 10 heures, alors qu’un technicien de la société Brink’s est
en train de réapprovisionner les coffres d’un distributeur automatique de billets (DAB) d’une agence
de la Caisse d’épargne, plusieurs braqueurs foncent en marche arrière sur l’entrée du local au volant
d’une Ford Orion, volée quelques instants plus tôt à Brunoy. Trois hommes, habillés en noir et le visage
dissimulé par des capuches, s’engouffrent dans les lieux. Ils sont bloqués par une seconde porte qui a
résisté à l’impact. Les braqueurs prennent aussitôt la fuite avec un second véhicule, une Volkswagen
Golf équipée de fausses plaques et dérobée le 9 mars 2009 à Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne) .
(DR.)
« Si j’avais été derrière la porte, j’étais mort »
S
JEAN-PIERRE* victime d’une attaque à la voiture-bélier à Paris
alarié d’une société de transport de fonds, Jean-Pierre est
chargé d’approvisionner les distributeurs automatiques de billets
(DAB). Un matin d’octobre, ce dabiste a été victime d’une attaque à la
voiture-bélier alors qu’il était en train
de réparer un automate dans une
agence bancaire à Paris.
« Je suis arrivé vers 10 h 15, raconteil. Je suis rentré très discrètement
dans le local du DAB. Je sais comment prendre un minimum de précautions. J’étais sûr de ne pas avoir
été suivi. J’ai rapidement ouvert la
porte et je n’ai allumé la lumière
qu’une fois enfermé à l’intérieur.
Mais il y avait sans doute des gens en
train de faire le guet. J’étais à l’arrière
du local quand j’ai entendu une
énorme déflagration. J’ai vu la porte
du DAB reculer sur 2 m ! Le choc a
été si violent que l’encadrement de la
porte, qui pèse quand même 70 kilos, est parti avec. Si j’avais été derrière, j’étais mort. Je remercie encore
ma bonne étoile... Très vite, un
homme est sorti de la voiture-bélier.
Il portait un casque intégral de moto.
Il m’a pointé une arme de poing à canon long sur la tempe. Il ne m’a pas
dit un mot. »
Dans un réflexe de survie, JeanPierre trouve le moyen de fausser
compagnie à son agresseur. « Il y
avait un deuxième type dont le visage était aussi dissimulé sous un
casque de moto, qui était entré dans
le local et qui commençait à essayer
d’ouvrir les coffres, ajoute le dabiste.
J’ai réussi à bousculer celui qui me
visait avec son arme. Je savais que si
je restais à l’intérieur avec eux, j’allais
être forcé de leur donner les clés.
Dans ce genre d’attaque, on est complètement pris au piège »
"
Personne ne m’est
venu en aide
Une fois à l’extérieur, Jean-Pierre
peine à retrouver ses esprits. « Celui
qui me visait a continué à pointer le
canon de son arme dans ma direction alors que je me réfugiais dans la
foule attroupée devant le DAB, poursuit Jean-Pierre. J’étais vraiment
sonné. J’ai eu du mal à composer le
numéro de la police sur mon téléphone. Les gens autour de moi semblaient vraiment fasciner par ce qui
était en train de se passer. Certains
filmaient ou photographiaient la
scène avec leur portable. D’autres se
sont même approchés du local pour
regarder les malfaiteurs qui étaient
toujours à l’intérieur. J’étais d’autant
plus choqué que personne ne m’est
venu en aide. »
Les deux malfrats ont finalement
quitté les lieux sans avoir pu faire
main basse sur le contenu des
coffres. « Ils sont repartis au guidon
d’un scooter, se souvient encore
Jean-Pierre. Tout s’est passé très vite.
Vous n’avez pas le temps de réfléchir, ni de comprendre vraiment ce
qui vous arrive... »
Après une semaine de repos, JeanPierre a repris son travail. « Je ne
veux pas minimiser ce qui m’est arrivé mais j’ai intégré le facteur risque
inhérent à mon métier, témoigne-t-il.
Ma sécurité, c’est moi et moi seul. Je
ne suis pas armé et je suis seul
quand je fais ma tournée. La sécurité
des locaux de DAB est parfois défaillante. On n’a pas toujours les
moyens de communication pour
prévenir en cas de problème. Les
boutons pour déclencher les
alarmes fonctionnent une fois sur
deux et ne sont pas toujours testés.
On pourrait tenter de mieux sécuriser l’entrée des DAB pour empêcher
ce type d’attaques. Par exemple, certains locaux possèdent un dispositif
avec des doubles-portes. C’est assez
efficace, mais pas assez répandu.
L’argent est bien en sécurité mais le
dabiste, non. Nous, nous sommes
remplaçables... »
ST.S .
* Le prénom a été changé.

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