Lyon fait plier
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Lyon fait plier
(DR.) jaune noir Le bébé enlevé a été retrouvé sain et sauf cette nuit PAGE 4 VAL-D'OISE VAL-D’OISE CERGY-PONTOISE Les profs en grève contre laCAHIER violence CENTRAL 10,95¤ € N°-1 N° 20354 www.leparisien.fr www.leparisien.fr Les nouveaux braqueurs FAITS DIVERS (ANSA/FRANCO SILVI/DBA.) Trois Français tués dans un voyage scolaire en Italie PAGE 4 BANDITISME. Depuis plusieurs semaines, les attaques à l’explosif ou à la voiture-bélier POLITIQUE contre les distributeurs automatiques de billets se multiplient. Les gangsters, très bien organisés, utilisent des moyens de plus en plus violents pour dévaliser les banques. PAGES 2 ET 3 Quand les élus deviennent avocats Lyon fait plier le Real Madrid (AFP/P. GUYOT.) PAGE 6 RÉGIONALES Enquête sur le financement de la campagne PAGE 7 JO D’HIVER (AFP/A. PIZZOLI.) (AFP/J. SORIANO.) 9 5 MERCREDI 17 FÉVRIER 2010 MERCREDI 17 FÉVRIER 2010 Jay et Brunet, un couple en bronze PAGES 20 ET 21 ÉGYPTOLOGIE STADE DE GERLAND (LYON), HIER SOIR. La joie de Jean II Makoun, auteur de l’unique but du match. (AP/LAURENT CIPRIANI.) A l’occasion de Paris-Nice, Fête du vélo ! Faites du vélo ! dans lesYvelines 6 mars à Montfort l’Amaury Village du vélo, animations, randonnées cyclotouristes, sous le parrainage de Bernard Hinault 7 mars à Montfort l’Amaury Paris-Nice : prologue 8 mars à St-Arnoult-en-Yvelines Paris-Nice : départ de la 1ère étape Inscriptions randonnées : www.codep78-ffct.org www.yvelines.fr (ROGER VIOLLET.) Publicité Du 6 au 8 mars 2010 Conception : Conseil général des Yvelines - Direction de la communication L’Olympique lyonnais a fait sensation, hier soir, en dominant le Real Madrid (1-0) en huitième de finale aller de la Ligue des champions. Le suspense reste entier avant le match retour, le 10 mars, en Espagne. PAGES 16 ET 17 magenta Toutankhamon dévoile ses secrets PAGES 30 ET 31 cyan LE FAIT FAIT DU JOUR JOUR 02 02 MERCREDI 17 FÉV R IER 2010 MERCREDI 17 FÉVRIER 2010 Les agences bancaires, cibles de BANDITISME. Les attaques à l’explosif ou à la voiture-bélier contre des agences bancaires se multiplient en Ile-de-France. Les braqueurs ont recours à une violence extrême. L e phénomène ne cesse d’inquiéter les services de police spécialisés dans la lutte contre le banditisme. Depuis près d’un an, les attaques à la voiture-bélier contre les locaux des distributeurs automatiques de billets (DAB) des agences bancaires n’ont cessé d’augmenter. Près de 65 faits de ce type ont été enregistrés en 2009 partout en France. Un record. Pis : une nouvelle forme de vols, particulièrement violents, a vu le jour en Seine-Saint-Denis. A grand renfort d’explosifs, des braqueurs n’hésitent plus à faire sauter les coffres-relais des postes et des banques pour s’emparer de leur précieux contenu. Ils semblent s’éloigner d’Ile-de-France « Les auteurs de ces braquages prennent peu de précautions en manipulant ces explosifs, estime un haut responsable de la police. Nous avons eu beaucoup de chance de ne dénombrer aucun mort. Mais nous nous attendons au pire. » Certaines équipes, absolument prêtes à tout, vont même jusqu’à associer les deux techniques. « En Seine-et-Marne, à deux reprises, en octobre et en novembre 2009, des malfaiteurs ont forcé la porte du local de DAB avec une voiture-bélier avant de tenter, ensuite, d’éventrer les coffres avec de l’explosif », relate encore la même source. Un dispositif de surveillance mis en place depuis début janvier autour des coffres-relais en Seine-Saint-Denis semble porter ses fruits, puisque aucune attaque à l’explosif n’a été recensée depuis. Mais ces nouveaux braqueurs ont peut-être déjà trouvé la parade en s’éloignant vers d’autres départements d’Ile-de-France ou en visant d’autres cibles. Ainsi, le 5 février, en plein cœur de Paris, place Vendôme, haut lieu de la bijouterie de luxe, un homme et une femme arrivés sur un puissant deuxroues se sont attaqués en plein après-midi à la vitrine de la joaillerie Chopard. Ils ont déposé un pain d’explosif sur la devanture avant de tenter de le déclencher à distance. « Cela n’a pas fonctionné, précise une source proche de l’affaire. Les dégâts, tant humains que matériels, auraient pu être très importants. » Voyant que leur dispositif avait fait long feu, ils l’ont récupéré, en toute tranquillité, avant de prendre la fuite. CLÉS 62 braquages à la voiture-bélier ont été enregistrés en 2009 en France, un record historique. 15 attaques à l’explosif — dont 11 ont échoué — ont été perpétrées entre les mois de novembre 2008 et janvier 2010, en Seine-Saint-Denis contre des coffres-relais d’agences postales et bancaires. 566 000 " ont été dérobés par les malfaiteurs au cours de ces attaques. 12 bureaux de poste et 3 agences bancaires ont été la cible de ces braqueurs en Seine-Saint-Denis. 8 nouveaux braquages au cours desquels les malfrats ont eu recours à de l’explosif pour faire sauter des distributeurs automatiques de billets (DAB) ou des coffres-relais ont été recensés à Paris et en Ile-de-France depuis le mois de février 2008. Près de 50 000 DAB sont en service actuellement en France. Chacun peut contenir jusqu’à 150 000 ". STÉPHANE SELLAMI Des voleurs très déterminés prêts à prendre tous les risques L es braqueurs de distributeurs automatiques de billets (DAB) et de coffres-relais utilisent désormais les grands moyens pour parvenir à leurs fins. Attaques à l’explosif ou utilisation de voitures-béliers, des spécialistes décryptent ces nouveaux modes opératoires. des moyens utilisés « C’est une évidence, mais les braqueurs vont là où se trouve l’argent, résume un policier. Aujourd’hui, il n’y a plus beaucoup de liquidités aux guichets des banques ou des agences postales. Par ailleurs, les banques sont de plus en plus sécurisées. Et pour s’en prendre à un fourgon blindé, il faut déjà avoir une équipe expérimentée et bien équipée. » Conclusion du spécialiste : « Les DAB et les coffres-relais demeurent le maillon faible. » Pour réussir les braquages de DAB, les malfaiteurs n’hésitent pas à utiliser les grands moyens. « Ils prennent tous les risques pour atteindre leur objectif, constate un enquêteur spécialisé. Ils agissent en plein jour et la VIDÉO Un riverain filme l’attaque d’un distributeur Des explosifs militaires de forte puissance Une radicalisation www.leparisien.fr www.aujourdhui.fr tendance veut que nous rencontrions de plus en plus de gens ultradéterminés, mais sans grande expérience. Ils ont passé un cap et manient les explosifs comme si c’était une arme comme une autre. » Sur les quinze attaques qui ont été enregistrées dans le département de la Seine-Saint-Denis, les policiers du Laboratoire central de Paris ont relevé deux types d’explosifs d’origine militaire : pentrite et tolite. « Ces produits sont de forte puissance, explique un spécialiste. Le 4 janvier à Bagnolet, un coffre d’une très grande robustesse n’a pas cédé, mais il a quand même été repoussé sur 2 mètres à l’intérieur de l’agence postale visée… » Selon les constatations effectuées par les démineurs de la préfecture de police de Paris, les braqueurs semblent opérer à l’aide de deux types de mise à feu. « Certains utilisent un fil électrique pour déclencher l’explosion à distance et d’autres un dispositif avec une mèche lente allumée à proximité immédiate du coffre », ajoute la même source. Quant à l’origine des explosifs, « la principale filière d’approvisionnement reste celle des Balkans, après les différents conflits en ex-Yougoslavie, commente un policier. Il existe un marché parallèle pour ce type de produits dans les cités franciliennes, notamment en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne ». Les coffres-relais visés Des équipes au profil différent Les policiers de la BRB (brigade de répression du banditisme) de la police judiciaire parisienne et de la PJ de Versailles (Yvelines), en charge de la plupart des enquêtes, semblent avoir ciblé des gangs à l’origine des attaques à la voiture-bélier et à coups d’explosif sur les coffres-relais. Le 15 février, au cours d’une opération dans une cité de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), les enquêteurs ont découvert des explosifs et les éléments nécessaires à leur utilisation. « Ce produit est en cours d’analyse, indique une source proche de l’affaire. Plusieurs personnes ont été placées en garde à vue. » Déjà, au mois de janvier 2009, lors d’une perquisition à Aubervilliers, les policiers étaient tombés sur un stock d’explosif, des armes de guerre, des billets de banque provenant d’un braquage et une centaine de titres de séjour, dérobés au mois d’août 2008 dans le Val-d’Oise. Pour les attaques à la voiture-bélier, les policiers suspectent plusieurs gangs, originaires de Seine-Saint-Denis, de l’Essonne et des Yvelines. « Ils agissent au coup par coup et décident au dernier moment de leurs cibles. Ils volent les voitures qui serviront de bélier souvent à la dernière minute et à proximité des lieux des faits, avant de s’en débarrasser en les brûlant pour effacer toutes les traces », explique un enquêteur. Les braqueurs à l’explosif qui s’en sont pris à quinze bureaux de la Poste et agences bancaires en Seine-Saint-Denis en l’espace de dix mois visent les coffres-relais. Ce dispositif, censé assurer une plus grande sécurité pour les convoyeurs de fonds, se présente sous la forme d’un coffre, également appelé trappon, encastré dans le mur de façade de l’établissement bancaire par lequel transite l’argent. Celui d’une banque de Saint-Denis avait ainsi été éventré le 1er décembre (nos photos du coffre, vue de face et derrière). « Les convoyeurs restent un minimum de temps sur la voie publique pour déposer les fonds dans ce coffre, relate un employé de banque. L’argent est récupéré de l’autre côté, à l’intérieur de l’agence, après un certain temps par les employés des agences bancaires. » Lors de chaque attaque, les malfaiteurs ont attendu que les convoyeurs viennent déposer les fonds avant (DR.) de passer à l’action. St. S. L’ACTU pages 2 à 14. LE SPORT pages 16 à 22. LE SPORT HIPPIQUE pages 23 à 26. ANNONCES-CARNET pages 27 à 29. JEUX, KENO, OXO page 39. L’AIR DU TEMPS pages 30 à 37. MÉTÉO page 40. INFORMATIONS DÉPARTEMENTALES cahier central. LE FAIT DU JOUR JOUR MERCREDI F ÉV R 2010 IER 2010 MERCREDI 1717 FÉVRIER 03 braqueurs de plus en plus violents PARIS (XIIe), LE 19 JANVIER. Vers 13 h 30, boulevard Soult, deux malfaiteurs percutent avec un puissant 4 x 4, volé le 17 janvier à Pontault-Combault (Seine-et-Marne), le distributeur automatique de billets (DAB) d’une agence de la BNP. Les deux hommes s’extirpent du véhicule, armés d’une bombe lacrymogène de type aérosol avant de menacer le dabiste, pris au piège dans le local. Les malfrats mettent le feu au 4 x 4 puis prennent rapidement la fuite avec la complicité d’un troisième complice resté au volant d’une Audi, sans avoir fait main basse sur le contenu des coffres. (DR & AFP.) YERRES (ESSONNE), LE 16 MARS 2009. Vers 10 heures, alors qu’un technicien de la société Brink’s est en train de réapprovisionner les coffres d’un distributeur automatique de billets (DAB) d’une agence de la Caisse d’épargne, plusieurs braqueurs foncent en marche arrière sur l’entrée du local au volant d’une Ford Orion, volée quelques instants plus tôt à Brunoy. Trois hommes, habillés en noir et le visage dissimulé par des capuches, s’engouffrent dans les lieux. Ils sont bloqués par une seconde porte qui a résisté à l’impact. Les braqueurs prennent aussitôt la fuite avec un second véhicule, une Volkswagen Golf équipée de fausses plaques et dérobée le 9 mars 2009 à Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne) . (DR.) « Si j’avais été derrière la porte, j’étais mort » S JEAN-PIERRE* victime d’une attaque à la voiture-bélier à Paris alarié d’une société de transport de fonds, Jean-Pierre est chargé d’approvisionner les distributeurs automatiques de billets (DAB). Un matin d’octobre, ce dabiste a été victime d’une attaque à la voiture-bélier alors qu’il était en train de réparer un automate dans une agence bancaire à Paris. « Je suis arrivé vers 10 h 15, raconteil. Je suis rentré très discrètement dans le local du DAB. Je sais comment prendre un minimum de précautions. J’étais sûr de ne pas avoir été suivi. J’ai rapidement ouvert la porte et je n’ai allumé la lumière qu’une fois enfermé à l’intérieur. Mais il y avait sans doute des gens en train de faire le guet. J’étais à l’arrière du local quand j’ai entendu une énorme déflagration. J’ai vu la porte du DAB reculer sur 2 m ! Le choc a été si violent que l’encadrement de la porte, qui pèse quand même 70 kilos, est parti avec. Si j’avais été derrière, j’étais mort. Je remercie encore ma bonne étoile... Très vite, un homme est sorti de la voiture-bélier. Il portait un casque intégral de moto. Il m’a pointé une arme de poing à canon long sur la tempe. Il ne m’a pas dit un mot. » Dans un réflexe de survie, JeanPierre trouve le moyen de fausser compagnie à son agresseur. « Il y avait un deuxième type dont le visage était aussi dissimulé sous un casque de moto, qui était entré dans le local et qui commençait à essayer d’ouvrir les coffres, ajoute le dabiste. J’ai réussi à bousculer celui qui me visait avec son arme. Je savais que si je restais à l’intérieur avec eux, j’allais être forcé de leur donner les clés. Dans ce genre d’attaque, on est complètement pris au piège » " Personne ne m’est venu en aide Une fois à l’extérieur, Jean-Pierre peine à retrouver ses esprits. « Celui qui me visait a continué à pointer le canon de son arme dans ma direction alors que je me réfugiais dans la foule attroupée devant le DAB, poursuit Jean-Pierre. J’étais vraiment sonné. J’ai eu du mal à composer le numéro de la police sur mon téléphone. Les gens autour de moi semblaient vraiment fasciner par ce qui était en train de se passer. Certains filmaient ou photographiaient la scène avec leur portable. D’autres se sont même approchés du local pour regarder les malfaiteurs qui étaient toujours à l’intérieur. J’étais d’autant plus choqué que personne ne m’est venu en aide. » Les deux malfrats ont finalement quitté les lieux sans avoir pu faire main basse sur le contenu des coffres. « Ils sont repartis au guidon d’un scooter, se souvient encore Jean-Pierre. Tout s’est passé très vite. Vous n’avez pas le temps de réfléchir, ni de comprendre vraiment ce qui vous arrive... » Après une semaine de repos, JeanPierre a repris son travail. « Je ne veux pas minimiser ce qui m’est arrivé mais j’ai intégré le facteur risque inhérent à mon métier, témoigne-t-il. Ma sécurité, c’est moi et moi seul. Je ne suis pas armé et je suis seul quand je fais ma tournée. La sécurité des locaux de DAB est parfois défaillante. On n’a pas toujours les moyens de communication pour prévenir en cas de problème. Les boutons pour déclencher les alarmes fonctionnent une fois sur deux et ne sont pas toujours testés. On pourrait tenter de mieux sécuriser l’entrée des DAB pour empêcher ce type d’attaques. Par exemple, certains locaux possèdent un dispositif avec des doubles-portes. C’est assez efficace, mais pas assez répandu. L’argent est bien en sécurité mais le dabiste, non. Nous, nous sommes remplaçables... » ST.S . * Le prénom a été changé.