Rapport Angèle Fanton D`Andon File

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Rapport Angèle Fanton D`Andon File
Rapport de stage
14 mai – 29 juin 2012
Angèle Fanton d’Andon
Formation « Régie du son »
ITEMM
Merci à Philippe Ollivier, Thierry Barjonet et les frères Livenais, pour leur confiance
et leur envie de transmettre !
SOMMAIRE
Intro ……………………………………………………………………… page 2
I/ Au Logelloù …………………………………………………………… page 3
II/ À Boynes ……………………………………………………………... page 5
III/ Aux Fromentinières ………………………………………………..... page 8
IV/ Bilan ……………………………………………………………........ page 9
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INTRO
Ces 6 semaines de stage ont été pour moi l’occasion de visiter 3 entreprises
différentes : l’association Fur Ha Foll, en Bretagne (2,5 semaines de mai), l’entreprise
Studio Safran, dans le Loiret (2,5 premières semaines de juin) et l’association
Adjololo System, vers Nantes (2 dernières semaines de juin). J’ai commencé à
chercher mes lieux de stage dès l’automne. Ce que je cherchais, c’était des maîtres de
stage sympas, et des lieux qui ressemblent à mon projet : à la campagne, et mêlant
divers aspects du son (enregistrement, concerts, création/résidences…). J’ai envoyé
quelques courriers et reçu une réponse positive d’Adjololo. Leur planning était loin
d’être calé pour la période de mon stage, mais ce que Vincent pouvait déjà me dire,
c’est que les sessions d’activités risquaient d’être discontinues (1 jour par ci, 2 jours
par là). Il me conseillait donc de chercher un autre lieu où je puisse compléter. J’ai
contacté de nouvelles personnes, dont Thierry Barjonet du Studio Safran, que mon
père avait rencontré il y a 10 ans et trouvé très sympa. Il était intéressé pour le mois
de juin, non pas pour du studio (qui n’est finalement pas du tout son activité
principale), mais pour donner un coup de main sur les prestas (festivals etc). Mon
itinéraire de stage était donc a priori déterminé : 2 semaines chez Adjololo, et le reste
chez Safran. Sauf que finalement, Adjololo n’avait aucune activité en mai. J’ai
cherché à la dernière minute un remplacement. Comme on était à 3 semaines du début
de stage, je suis passée par le bouche à oreille, en faisant part de ma recherche à un
maximum de gens. Ce qui m’a amené à contacter Philippe Ollivier, bandonéoniste et
fondateur de l’association Fur Ha Foll, que je voyais comme un lieu de résidence et
pépinière d’artistes principalement. Il m’a parlé de son dernier projet : une installation
sonore, et m’a proposé de donner un coup de main, en précisant que ça sortirait sans
doute du strict domaine du son (il était question de faire du câblage électrique).
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I / AU LOGELLOÙ
Le Logelloù fut jadis une école puis un cinéma. Il est situé à Penvénan, non
loin de Lannion et tout près de la mer. Ce grand bâtiment est maintenant la propriété
de Philippe. Il abrite un bureau, un studio d’enregistrement et une grande salle pleine
de matériels, matériaux, produits, vis et clous.
Philippe est artiste intermittent. Il a été régisseur son dans un théâtre et
musicien de bal trad’. Il est aujourd’hui musicien (bandonéon, donc) et conçoit des
spectacles originaux. Sa dernière création (avant le projet actuel) s’appelle le
Carlonéon. C’est une caravane transformée en mini-cinéma. Il y projette des films
muets et joue de la musique en direct. Son idée, c’est qu’il faut amener la culture dans
la rue, mais l’enrober dans un écrin. Il est aussi passionnée d’informatique, et a conçu
des logiciels : le logelloop (loopeur multicanal), et le Granulascore, qui permet de
créer des sons inédits à partir de sons réels (en bouclant un fragment du son réel). Il
avait aussi planché sur la réalisation d’un logiciel permettant de convertir une image
en musique. La première étape étant de choisir ce que le logiciel prend en compte
dans l’image et ce qu’il en fait (indication de temps, de fréquence, d’intensité…). Il
est aussi prof à l’université de Brest, dans la filière Image & Son.
Ça fait une petite année qu’il bosse sur ce projet d’installation sonore. La
forme concrète du projet, c’est : un mini-« bâtiment » transportable (le Sonophore), 4
x 6 m. À l’intérieur duquel sont installés 64 haut-parleurs, côte-à-côte (ou presque), le
long du mur (sur la moitié du périmètre), à hauteur d’oreilles. Au milieu de la pièce,
un ordinateur (+ racks) et 2 musiciens. Les spectateurs rentrent et sont plongés dans le
son grâce au principe de la Wave Field Synthesis (WFS). Cette technique permet de
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spatialiser des sons dans l’espace avec une grande précision (c’est-à-dire de placer des
sources fictives dans l’espace). Ceci grâce à de savants délayages. En gros, pour que
l’auditeur ait la sensation qu’un son est émis en un point, il faut que le front d’onde
constitué par ce son forme un cercle (vu du dessus) dont ce point est le centre… On
peut placer des « sources » en arrière de la barre de haut-parleurs, mais aussi en avant
(dans ce cas, le front d’onde, à la sortie de la barre de HP, est concave).
(Source : http://recherche.ircam.fr )
5 personnes travaillent sur le projet : Philippe, Maël, ancien élève de Brest,
embauché pour toute la partie électronique, Guillaume et Fred, qui construisent le
Sonophore, et Antoine, élève de Brest, en stage depuis 2 mois au Logelloù. Sa
mission : trouver le moyen d’acheminer 64 canaux de l’ordi jusqu’aux haut-parleurs.
La solution toute prête, ce serait d’utiliser le protocole MADI et le matériel qui va
avec, mais c’est trop cher. Antoine utilise des cartes Arduino, et fait des essais de
toutes sortes…
Quand j’arrive au Logelloù, ma première mission est d’assembler les
enceintes. Philippe et Antoine ont fait des tests et ont abouti à un prototype qui
fonctionne bien. Chaque enceinte contient 8 HP. Il y a donc 8 enceintes. En gros,
chaque enceinte est une boîte en contreplaqué, de 100 x 20 x 10 cm, dans laquelle
sont répartis 8 HP d’environ 8 cm de diamètre, enfermés chacun dans un bout de
tuyau PVC (les tests ont montré que ça apportait de la puissance). De la mousse est
judicieusement installée ça et là dans l’enceinte. Les amplis sont sous simple forme de
circuits et vissés sur l’enceinte-même.
Pendant mon séjour au Logelloù, je me suis principalement occupée de
l’assemblage et de la finition des enceintes (beaucoup de soudure, beaucoup de
peinture). J’ai aussi touché à Cubase, pour préparer des sons destinés à être diffusé en
WFS dans le Sonophore. Philippe m’a montré comment créer une macro (toute une
suite d’actions commandée depuis 1 seule touche du clavier). Il utilise l’informatique
de façon très exigeante (« le but, c’est que ce soit un maximum le logiciel qui travaille
pour toi »). J’ai travaillé mon écoute aussi, pendant les séances d’écoute du système.
Et puis j’ai appris plein de choses en assistant quotidiennement aux discussions
techniques entre Antoine et Philippe.
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II/ À BOYNES
Thierry et Marc
Thierry a monté sa boîte en 2000. Le Studio Safran fut d’abord un studio
d’enregistrement. C’est maintenant avant tout une boîte de presta, qui peut s’occuper
de tout (son, lumières et vidéo). Thierry embauche à temps plein 2 personnes, Adrien
et Marc, qui ont été d’abord stagiaire et apprenti chez lui. Tous 2 sont autonomes et
s’occupent régulièrement seuls d’une presta. Ce mois-ci il embauche également Gaël.
Les spectacles sont divers : musique, danse, théâtre… Entre le 2 et le 21 juin, j’ai
suivi les uns et les autres sur diverses installations et sonorisations de spectacles, sur
le tournage d’un clip, et fait un peu de montage vidéo.
Extrait de mon carnet de bord :
« Samedi 2 juin :
Nous étions aujourd’hui à Ballancourt, pour le spectacle de fin d’année du SIMED
(école de musique et de danse), ateliers enfants. Nous sommes arrivés à la salle à
10h30, avons fait quelques installations. Gaël à la lumière et moi au son. La console
était une LS9. Thierry m’a laissé patcher les retours d’effets vers des tranches, et a
estimé que je me débrouillais très bien. Cool. Mon rôle pendant le spectacle a été de
lancer les morceaux d’un CD au bon moment (découverte de la fonction Single).
Petite subtilité : le lecteur CD possède une grosse molette en plein milieu, qu’il ne
faut surtout pas toucher, sinon ça fait une mini boucle dans le morceau. Dangereux ce
truc.
Mardi 5 juin
Thierry est le technicien son attitré d’un dispositif d’aide aux jeunes musiciens de
l’Essonne. L’un des groupes sélectionnés est Akea, groupe de métal. Aujourd’hui,
nous tournons leur clip, dans un bar de Lardy, Le Pélican. Le patron, « Gillou », est là
depuis 23 ans et propose en moyenne 1 concert par semaine. Spécialité blues/rock.
Nous avons monté la petite grue de tournage, et j’ai appris à midi que la « maman »
de Tom-Tom et Nana est voisine de Thierry et qu’il a bossé pour elle, sur une
réadaptation théâtre, notamment.
Mercredi 6
J’étais aujourd’hui avec Adrien, Marc et Gaël. Nous avons installé le matériel à
Itteville pour le spectacle de danse de demain (Claudio Basilio)… Adrien et moi nous
sommes occupés de la régie (son et lumière) dans les gradins, sur des table-dahus. La
troupe de danse a son propre régisseur son. La salle devait être réservée à Safran pour
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l’installation, mais le service culturelle a fait l’erreur de la réserver également pour
des répétitions d’associations. Nous avons dû démonter la régie, pour que le matériel
ne reste pas dans la salle, à portée de gens et en notre absence… Nous sommes
ensuite partis vers Saint Germain Lès Arpajon, pour installer le concert de fin d’année
du conservatoire. J’ai eu l’occasion d’assembler des projecteurs neufs avec Adrien (la
lentille n’était pas montée). Pour le son, 3 micros. Le soir, Gaël était à la lumière, moi
au son et Marc supervisait (et s’occupait des éventuels changements plateau). Nous
avons débattu sur ce qu’est un filtrage actif. Pour Marc, c’est quand le filtre composé
de composants actifs. Pendant le concert, les micros se sont vite retrouvés mal
positionnés par rapport aux sources (l’emplacement des musiciens changeait à chaque
atelier), il a fallu bricoler avec les volumes pour homogénéiser.
Jeudi 7
Nous sommes retournés à Itteville avec Gaël et Marc, pour le spectacle de danse.
Dorian, autre stagiaire, nous y a rejoints. Lui et moi avons remonté la régie, non sans
quelques hésitations, voire totaux échecs ! (au bout d’un moment, mon cerveau s’est
mis à fumer, noir complet) L’ingé son de la troupe est arrivé avec un ordi, une
interface Digidesign, un clavier MIDI. Il utilisait le logiciel Live. Lui et Marc avait
chacun une conduite à suivre. J’ai fait aujourd’hui une erreur : Marc m’avait demandé
de brancher les enceintes retour et je les ai branchées sur les premiers « prolon »
venus. Qui était en fait destinés aux projos et venaient du gradateur. Semble-t-il que
c’est très dangereux. Une tendance aussi de ma part à ne pas penser à brancher les
enceintes au secteur ni les allumer. Be carrefull ! Répétition, puis spectacle. Les
enfants qui sont derrière nous font un sacré bordel. J’ai les sentiment qu’à la place des
régisseurs, ça me déconcentrerait pas mal. Le rangement a pris un bon moment.
Vendredi 8
Église de Beaune-la-Rolande, pour l’installation et la répétition d’un opéra (2
chanteurs et une pianiste). Le spectacle est composé de projections vidéo
(documentaire) et de passages chantés. L’ensemble s’appelle La voix d’Orphée. Nous
avons avant toute chose installé la lumière (barres de tri, projecteurs en perroquet,
cyclo, rideaux). Installation de la régie. 2 micros cravate pour les chanteurs, 1 micro
HF pour les discours, 2 enceintes façade, un lecteur DVD. On installe aussi un
vidéoprojecteur à l’arrière du cyclo (pour rétroprojeter le film et éventuellement des
images que Thierry filmera en direct pendant les passages chantés).
Samedi 9
Ce soir : concert de la Voix d’Orphée. Thierry était à la caméra, Adrien aux lumières,
et moi à la console son. Ma mission était de muter et démuter les micros cravate selon
les besoins.
Mardi 12
Nous nous sommes rendus à Boissy sous St Yon avec Adrien. Le camion était déjà
chargé (2 cercueils et quelques flighcases, pas grand chose). Il s’agissait d’une
installation dans un gymnase, pour un opéra d’enfants. Les protagonistes : une classe
de CM2, des musiciens pro (clarinette, flûte, cor, violoncelle, violon, alto,
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contrebasse, harpe, métallophone/percus ), un chef d’ensemble, Charles Limouse, et
une metteuse en scène. L’opéra s’appelle « MON NOM ». J’aime beaucoup. Côté sono,
le problème est que les enfants se déplacent. On ne peut donc pas les prendre de près.
Au finale, nous installons 4 micros petite membrane directifs en avant de la scène, et
en suspendons 3 au dessus d’eux. Autres problèmes, la scène est très bruyante, les
enfants chantent peu fort, contrairement aux percus qui couvrent un peu le reste et
repissent dans les micros destinés aux enfants… ça marche quand-même, mais ce
n’est pas idéal.
Mercredi 13
Montage vidéo du concert de la Voix d’Orphée. Il n’y avait que 2 caméras, donc
quand l’une a bougé ou mal maîtrisé un zoom, et que pendant ce temps-là, l’autre a
filmé un vitrail en continu, il faut faire un choix : le vitrail ou la bougeotte. Travail
subjectif que je trouve délicat de faire pour quelqu’un d’autre ! Le logiciel, c’est
Vegas Pro. Thierry l’utilise pour le son comme pour la vidéo.
Jeudi 14
Aujourd’hui nous avons fait du dérushage avec Dorian, sur les vidéos tournées pour le
clip. Une fois la demande de Thierry bien cernée (comme le clip sera constitué de
flashs successifs, il faut que toutes les images soient valables en elle-même, c’est-àdire qu’on ne garde pas une longue séquence, toute intéressante soit-elle dans son
ensemble, si certaines des images qui la constituent sont déséquilibrées prises à part),
nos avis convergent…
Vendredi 15
Nous sommes retournés à Boissy sous St Yon avec Adrien. Avons installé de la
lumière, 2 projecteurs pour les enfants, et quelques petits projos pour les partitions.
Pendant le spectacle, je me suis retrouvée à la console son. Il a fallu muter et démuter
les micros sans arrêt en fonction du déplacement des enfants, pour éviter un
maximum les bruits de pas, ou l’effet de réverb engendré par les légers décalages
temporels entre les micros. Il aurait fallu une conduite !
Jeudi 21
J’ai rejoint Marc à Saint Germain Lès Arpajon, pour lui donner un coup de main sur
la sono de la fête de la musique : Tribute To Lenny Kravitz. Nous avons installé le
plateau. Une batterie sur praticable, deux claviers, une basse, deux guitares, 3 cuivres,
1 chanteur lead (avec micro HF), un effet sur le chant lead, 2 chœurs. Ça en fait des
micros et des modules… Pour éviter un maximum de faire circuler des modules sur la
scène, nous avons tiré un second patch à partir du premier, pour en mettre un de
chaque côté de la scène. Nous avions une 01V pour 25 lignes… Du line check au
concert, nous avons eu plusieurs petits problèmes instructifs (des entrées de console
ne possédant pas la 48V, un nombre insuffisant d’auxiliaires pour pouvoir utiliser
plus d’1 effet, la nécessité d’un préampli externe, un câble DMX qu’il a fallu
remplacer par une module son, des piles de HF que nous n’avions pas remplacées
avant le concert, …)
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J’ai constaté à quel point l’ingé son doit savoir s’imposer… alors même que le groupe
était tout-à-fait sympa et attentif ! »
III/ AUX FROMENTINIÈRES
Adjololo System est une structure qui ressemble parfaitement, sur le papier, à
celle que je voudrais monter. Studio, concerts, résidences, stages. Le tout dans une
vieille bâtisse de campagne. Pour être exacte, il y a deux associations dans ce lieux :
Adjololo System (plus associative), et Adjololo Record (plus commerciale). C’est
l’œuvre de 3 frères, Vincent, Jean-Louis et Antoine. Et ce lieu est dans la famille
depuis 3 générations (leurs parents habitent une maison du terrain). Tous trois sont
musiciens, Jean-Louis est guitariste, Antoine, bassiste et Vincent, claviériste.
Ils sont partis 3 semaines cet hiver, à Bamako, pour créer des morceaux avec 3
musiciens maliens (chanteur, guitariste et batteur). Ils sont revenus avec 11 titres.
Pendant les 2 semaines qui viennent, ils doivent se réenregistrer (ayant peu de temps
au Mali, ils ont en priorité soigné l’enregistrement des musiciens maliens), éditer les
morceaux (calage de rythme principalement), puis mixer. La console est une vielle
Angela des années 90. Ils utilisent ProTools. La cabine est à peine revêtue de mousse
(il en est juste suspendu un rectangle au plafond), les murs sont en enduits chauxchanvre. Dans le grand studio, ils ont conçu des espaces aux acoustiques différentes,
et laissé des niches préexistantes qui diffuseraient le son. Les poutres permettent de
« casser le son ». Ils n’ont pas particulièrement étudié leur acoustique, mais elle leur
convient bien, alors…
Pendant ma première semaine ici, je me suis posée dans le studio et pu
observer le déroulement de ce travail. Antoine est à la console, Jean-Louis à la
guitare. Antoine fait les choses super patiemment. J’ai aussi été missionnée pour
vérifier le bon fonctionnement d’une console (Tascam) qu’ils comptent utiliser le 6
juillet (pour leur fête annuelle), avec des enceintes Bose à quatre HP, que nous avons
ouvertes. L’occasion pour moi de savoir que les suspensions des HP sont plus
costaudes lorsqu’elles sont en tissus qu’en caoutchouc. Côté ampli, Antoine a
fabriqué des simili-fiches banane avec de simples fiches électriques.
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Antoine est intermittent, musicien et technicien. Il sonorise des spectacles, et
fait parfois du mixage (au studio d’Adjololo Record). En live, c’est toujours avec les
mêmes fréquences qu’il a des problèmes : 160, 400 et 4k Hz. Voilà une info
intéressante, me dis-je. Nous avons parlé méthodologie : comment se passe pour lui
une sonorisation de concert. D’abord écouter les instruments au naturel, écouter le son
pour savoir à quoi il doit ressembler au final. Manœuvrer avec diplomatie pour
obtenir que les amplis basse et guitare soient posés en side et tournent le dos au
public. Côté qualités que doit avoir l’ingé son en live, toujours pareil : assurance,
patience. Dur métier !
BILAN
Voilà 3 expériences totalement différentes. Outre les apprentissages techniques, ce
sont surtout les modes de vie, et la conception que les « protagonistes » se font de leur
métier qui m’ont intéressée. J’en retire plein d’enseignements pour mon futur projet.
Et des contacts. L’expérience d’Adjololo depuis sa création en 2007 est bonne à
connaître. Il y a eu des tâtonnements, des déceptions, vis-à-vis des adhérents,
l’abandon de certains aspects initialement prévus. Ils étaient partis avec l’idée
d’organiser régulièrement des concerts et des stages aux Fromentinières, et ont
abandonné ces deux aspects. L’un et l’autre pour des raisons différentes. Côté
concerts, c’est que ceux-ci étaient proposés gratuitement aux adhérents, qui ont vite
semblé prendre ça comme un dû, et ont parfois snobé un concert, préférant papoter à
l’extérieur… Côté stages, c’est que c’était possible tant que la région subventionnait.
Au bout de trois ans, elle a cessé, et les stages avec. C’est aujourd’hui avant tout un
lieu de résidence (des groupes comme Térakaft en ont fait leur QG quand ils sont de
tournée en France), et un studio. Ils font un concert annuel, début juillet. Réservé aux
adhérents de l’asso. Cette fête leur permet de s’assurer le renouvellement des
adhésions, et de s’ouvrir vers l’extérieur (éviter de passer pour des gens bizarres
auprès des voisins, entre autres)… Les expériences difficiles qu’à eu Antoine avec
certains groupes, à l’occasion d’un mixage, révèlent encore la nécessité d’être
ferme…
Thierry, lui, a quelques idées bien arrêtées sur le rôle du technicien de studio : d’abord
donner une direction artistique au groupe, puis bien cerner le type de mixage
nécessaire (à qui cela devra-t-il plaire ?). Le maître mot : comprendre les attentes, les
besoins. Concernant les atouts d’un studio d’enregistrement, pour lui, ils résident dans
le lieu avant de résider dans le matériel. Ses arguments sont qu’un groupe qui voudrait
s’enregistrer peut louer du bon matériel. Mais plus difficilement un lieu spacieux et à
l’acoustique adéquate.
J’avais aussi envisagé de travailler dans le domaine du son en tant que salariée ou
intermittente, le temps d’amasser suffisamment de sous pour mon projet. Ces stages
m’ont été utiles pour cerner le type d’emploi qui me conviendrait et ce qui n’est pas
fait pour moi. À la lumière de ce que j’ai vu, je me dirigerais plutôt vers la régie de
théâtre ou de danse, ou vers la sono de tournée d’un groupe avec lequel j’entretienne
une relation de confiance.
Globalement, ces stages ont confirmé que je suis passionnée de musique et non de
technique, mais mon caractère contemplatif a plus que jamais trouvé magique cette
technologie qui fait circuler de l’électricité dans tous les sens et permet au final de
faire sonner un bout de carton…
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THE END
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