QUALITÉ DU LAIT
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QUALITÉ DU LAIT
Bulletin des éleveurs bovins et caprins du Bassin laitier Charentes-Poitou 12 n° OCTOBRE 2012 QUALITÉ DU LAIT Incontournable pour l'avenir ! édito Nouvelle grille cellules en lait de chèvre Des pénalités plus importantes pour les numérations cellulaires élevées E critères de paiement du lait se n vache comme en chèvre, les durcissent. Il faut se remettre en question et rebondir pour retrouver des niveaux cellulaires convenables. Afin d’améliorer la qualité cellulaire des laits livrés, (dégradation progressive de la moyenne LILCO qui passe de 1.6 à 1.9 millions de cellules/mL en 6 ans) les trois familles de l'Interprofession ont défini une nouvelle grille de paiement du lait de chèvre selon les concentrations en cellules (accord Dans ce numéro, des éleveurs témoignent de leur réussite. Nouvelle grille Grille 2011 Exemple avec une valeur de point à 3,049 € / 1 000 litres Nb points Incidence financière Nb points Incidence financière < 1 000 000 0 Prix de référence 0 Prix de référence A 1 001 000 à 1 250 000 0 B 1 251 000 à 1 500 000 1 C 1 501 000 à 2 000 000 Réf. Dans un contexte économique difficile, ne plus payer de pénalités et limiter les pertes de lait devraient être les objectifs de chacun. Traire sans soigner de mammites au quotidien apporte aussi bien plus de sérénité dans son travail. Les solutions à mettre en œuvre sont souvent complexes et les évolutions lentes nécessitent de la persévérance. Il faut souvent repartir de la base avant de vouloir tout révolutionner ou faire compliqué. interprofessionnel national du 17 janvier 2012). La nouvelle grille crée une classe supplémentaire pour les laits à plus de 3 millions de cellules/mL (classe E) et augmente les pénalités (nombre de points) pour les classes C à E. En Poitou-Charentes et Pays de la Loire, elle est appliquée depuis le 1er octobre 2011 ou le 1er janvier 2012 selon les entreprises. D E 2 001 000 à 3 000 000 > 3 000 000 0 - 3.049 € / 1 000 litres 0 1 - 3.049 € / 1 000 litres 3 - 9.147 € / 1 000 litres 4 - 12.196 € / 1 000 litres 5 - 15.245 € / 1 000 litres 10 - 30.49 € / 1 000 litres 5 - 15.245 € / 1 000 litres 30 - 91.47 € / 1 000 litres Des pertes financières directes et indirectes Suite au travail de Renée de Crémoux de l’Institut de l’Elevage on observe en plus de la perte financière liée aux cellules, une perte de lait allant jusqu’à 14% pour des primipares et jusqu’à 22% pour des multipares dans des troupeaux à plus de 3 millions de cellules en moyenne annuelle. Classe des numérations cellulaires x1000 cellules /ML Ecart de la production en % Primipares Multipares 0 0 0 - 400 400 - 800 -2.4 -1.1 800 -1250 -3.7 - 4.1 1250 -1750 -5.2 - 8.3 1750 - 3000 - 8.8 -13.5 >3000 -13.9 -22.2 Données CRIEL 2011 Christophe LIMOGES Président du CRIEL Pour évaluer les pertes financières totales sur un élevage, il faut tenir compte des pénalités cellules mais aussi de la baisse de la production laitière, des traitements vétérinaires, des réformes prématurées ainsi que de la mortalité causée par les mammites. Dans l'exemple présenté, l’impact économique des pertes de lait représente en 2011 près des 2/3 du montant total des pertes. Exemple : élevage de 300 chèvres produisant 880 L à 1.850 millions de cellules en moyenne annuelle. Pertes Montant Pénalités sur le prix du lait - 4 200 € Lait produit en moins - 7 400 € Traitement des mammites cliniques - 20 € Lait détruit pendant le délai d'attente - 40 € TOTAL - 11 660 € Ce bulletin est réalisé par les Chambres d’agriculture de Poitou-Charentes avec la collaboration des organismes de la filière laitière Charentes-Poitou QUALITÉ DU LAIT : Témoignage d'un GAEC (Bocage du 79) 400 chèvres alpines avec deux périodes de mises-bas : ¼ du troupeau en novembre et le reste en janvier/février avec environ 30% d’IA par an. "Malheureusement, comme beaucoup d’éleveurs, nous étions confrontés à une augmentation progressive des cellules depuis quelques années avec une flambée en 2009 suite à un épisode de mammites. Au-delà de la pénalité directe liée au niveau cellulaire, nous sommes convaincus de la perte de lait engendrée par l’état de santé des mamelles de nos chèvres. A la fin de la dernière lactation, nous avons fait le constat suivant : Adultes Primipares Statut infectieux Saines Cumul en kg Ecart de production 1 012 Infectées 883 - 129 kg Gravement infectées 795 - 217 kg Saines 1 384 Infectées 1 308 - 76 kg Gravement infectées 1 278 - 106 kg Nous changeons les manchons silicone tous les ans. Depuis 2010, nous allotons les jeunes à la mise-bas et à chaque contrôle en fonction des comptages cellulaires et nous faisons la même chose avec les adultes. Les chèvres les plus infectées sont traites en dernier. Avec le durcissement des pénalités, les réformes sont ciblées sur les cellules. Enfin, nous sommes passés d’un traitement sélectif au tarissement à du systématique. Nous désinfectons le trayon avant et nous trempons après l'application par lot de 100 pour faciliter l'organisation. Bien que la gestion par lot soit contraignante, nous poursuivons dans cette voie car nos efforts ont été récompensés. Nous démarrions la campagne en janvier 2009 à 2.5 millions de cellules/mL alors que nous sommes à 1.5 millions en janvier 2012 et la courbe continue de baisser... Mais nous restons vigilants : nous avons gagné une bataille mais pas la guerre ! " Depuis 3 ans, nous combinons des mesures préventives et curatives. Au post-trempage réalisé depuis 10 ans nous associons du pré-trempage depuis mai 2009 afin de limiter la contamination entre animaux. Pour les douteuses, nous diagnostiquons systématiquement les mammites dans un bol à fond noir et restons très vigilants sur l’entretien de notre machine à traire. En plus du contrôle "Optitraite" annuel, nous vérifions le niveau de vide par des contrôles intermédiaires car nous avions constaté des dérives. Retrouvez toutes les informations complémentaires dans le "Dossier Mammites" de l'Institut de l'Elevage sur leur site internet : idele.fr Témoignage de François-Xavier BERTRAND (79) "Seul sur l’exploitation avec un salarié, mon objectif a toujours été de faire exprimer le potentiel génétique de mes 350 chèvres alpines (1167 kg de lait à 39.3 de TB et 33.2 de TP) tout en optimisant la contrainte travail sur l’exploitation et notamment la traite. Si le niveau cellulaire moyen du troupeau n’était pas très bon jusque là, j' acceptais les pénalités. Mais au vu de la conjoncture et de la nouvelle grille, j’ai décidé de travailler sur ce critère. L'augmentation du niveau de production me permet de réformer tout en réalisant ma référence et je suis passé à un traitement systématique au tarissement. Côté préventif, j'ai choisi de mettre en place des lots dès le début de la lactation de 2012 : un lot de primipares traites en premier, un lot de chèvres saines ou modérément infectées et un lot plus gravement infectées que nous trayons à la fin. Cette mise en lot me permet également de conserver des chèvres avec une génétique exceptionnelle même si elles sont gravement infectées (notées «G») car elles risquent moins de contaminer les autres. Avant mes chevrettes étaient mélangées avec les adultes en début de lactation et se contaminaient lors de cette période. Désormais, ce n'est plus le cas. Bien que cela ne soit que le début, l’amélioration est très nette et je n’envisage pas de revenir en arrière. " x1000 cellules/ml 6000 x1000 cellules/ml Evolution des taux cellulaires annuels 5000 2009 2010 4000 2011 Ce fonctionnement est une vraie révolution pour moi ! 2012 3000 Nous avions anticipé ces lots d’adultes lors du tarissement selon leur statut infectieux de 2011. Après les mises-bas, nous avons fait du trempage pendant 2 mois sans modifier les lots établis et, depuis le deuxième contrôle laitier de l’année, nous réallotons les chèvres après chaque contrôle. 2000 1000 0 1 2 3 4 5 6 7 mois 8 9 10 11 12 incontournable pour l'avenir Lait de vache : lutter contre les cellules Réglementation « cellules » : ça se complique… Seules quelques situations très particulières (maladie…) peuvent faire l’objet d'une dérogation. OBJECTIF : zéro pénalités L’installation de claires-voies en bardage, l’ouverture du faîtage, la pose de translucides et la rénovation des bétons du sol ont facilité l'évacuation de l’humidité et l'assèchement de la litière. Pour améliorer les chances de guérison au tarissement, sa durée est repassée à 2 mois même sur les fortes productrices. Enfin, les vaches incurables, comptabilisant plus de 2 comptages supérieurs à 800 000 cellules/mL sur 2 lactations successives, ont été réformées immédiatement. Il s’agit de reprendre les bons réflexes avec un outil plus agréable pour travailler. Avec ces premiers résultats motivants, nous comptons poursuivre pour atteindre l’objectif de 250 000 cellules/mL en novembre 2012. D’autres travaux restent à réaliser : - déplacer les abreuvoirs pour agrandir la surface de couchage, - améliorer la ventilation du bâtiment des vaches taries pour limiter les risques de réinfection au tarissement, - créer un box d’isolement pour écarter les vaches malades ou en chaleur lorsqu’elles perturbent fortement le reste du troupeau, - éclairer d'avantage le bloc traite pour mieux observer les mamelles et détecter les mammites, - examiner attentivement les premiers jets lors des périodes à risques." Témoignage Un nouvel accord interprofessionnel national portant sur les cellules est en application depuis cette année (accord du 15/11/2011 homologué par l’arrêté du 24/01/2012). Le seuil réglementaire reste inchangé mais la fréquence à laquelle les résultats sont étudiés est plus élevée. A la fin de chaque trimestre, les éleveurs dont les moyennes géométriques des 2 trimestres précédents sont supérieures à 400 000 cellules/mL sont considérés en situation "hors-norme". Ils auront été destinataires d’un courrier d’alerte dès le 1er trimestre avec un encouragement à mettre en place rapidement des actions correctives. A la fin du 2ème trimestre, si l'éleveur est en situation "hors-norme", il a la possibilité de signer un "contrat cellules" pour éviter l'arrêt de collecte. Jusqu’à présent, toutes les situations « hors-normes » étaient étudiées au niveau départemental. Désormais, la commission regroupe le bassin laitier et n’examine que les demandes de recours. Un an après l'audit qualité du lait, un élevage laitier du canton d’Argenton Château (79) fait le bilan. Le troupeau est composé de 100 vaches laitières, sur 253 ha de SAU et pour 3 associés. "Chaque été le taux cellulaire monte mais en 2011, il est resté élevé au-delà de 400 000 cellules/mL, ce qui a causé une perte financière importante : 18 000 € dont 9 000 € de pénalités sur le prix du lait et 6 000 € causés par les pertes de lait. Les frais vétérinaires supplémentaires et la vente de réformes prématurées représentent les 3000 € restants. Même si nous n’avions aucune obligation réglementaire, il fallait faire quelque chose et nous nous sommes engagés dans un accompagnement technique. Nous avons identifié les trois principales problématiques : le bâtiment, le tarissement et le traitement des mammites. x1000 cellules/ml Taux cellulaire du troupeau Le contrat comprend trois visites dont une assistance traite sur une durée de 9 mois. Le contrôle machine à traire ainsi que la réalisation de numérations cellulaires individuelles régulières (6 sur la durée du contrat) sont nécessaires pour engager le suivi. Le CRIEL réuni A la fin d’un premier contrat, si la situation est toujours non conforme, l’éleveur ne peut pas le renouveler immédiatement. Faute d'amélioration, le risque est alors d'être en arrêt de collecte avec tout ce que cela implique... le 17 juillet 2012 à Surgères a validé ces nouvelles règles nationales qui s'appliquent dès maintenant et en premier lieu aux éleveurs en situation "hors-normes" pour les deux premiers trimestres 2012. D’après Alain ECALE de la Chambre d'agriculture 79, les derniers résultats, un an après l’audit qualité, sont satisfaisants mais ils restent encore perfectibles. L’aménagement du bâtiment a eu un impact positif très rapide sur la baisse des taux cellulaires. Les autres points considérés comme moins importants et surtout plus contraignants ont été un peu "oubliés". Il reste encore la moitié du chemin à parcourir, bien que cela remette en question certaines pratiques et habitudes lors de la traite… Personne n’est à l’abri d’une rechute c’est pourquoi une grande attention est portée actuellement sur la période de tarissement car si le taux de guérison est correct les résultats devraient poursuivre leur baisse. Maîtriser son taux cellulaire, c'est : Que penser des vaccins vendus pour limiter les cellules ? - détecter les nouvelles infections - surveiller les infections à priori anodines La fonction primaire attendue d’un vaccin est la protection d’un individu contre une maladie La maîtrise des taux cellulaires peut s’avérer délicate lorsque les donnée grâce à son système immunitaire. La symptômes des nouvelles infections sont peu visibles, donc difficiles à fonction secondaire d’un vaccin est celle de limiter détecter. Certains germes responsables de taux cellulaires élevés sont la circulation des pathogènes responsables des maladies et de réduire peu virulents. La mobilisation des défenses immunitaires de la vache est leur impact économique notamment sur les productions animales. alors modérée et se traduit par des signes très discrets (quelques cailles La production des anticorps, fortement conditionnée par la capacité ou petits grumeaux). Ces signes sont parfois fugaces et ne sont plus réactionnelle du sujet, confère différents degrés de protection ce qui détectables à la traite suivante. Certaines de ces infections se guérissent n’empêche pas l’agresseur biologique de provoquer la maladie mais spontanément, mais il est également possible que l’infection évolue vers d’en moduler son expression clinique (symptômes de la maladie plus une forme chronique et invisible avec des taux cellulaires élevés. ou moins visibles) ainsi que les répercussions économiques qui en découlent (en termes quantitatifs et qualitatifs sur la production). Il devient donc essentiel de déterminer si le quartier est Le vaccin inactivé Startvac® commercialisé par le laboratoire Hypra, guéri ou non. S’il n’y a plus de signes visibles, les taux cellulaires n’échappe pas à ces règles. élevés pourront être détectés avec une analyse par quartier ou L’objectif annoncé est de réduire avec le test CMT. En identifiant rapidement les l’incidence des mammites subcliniques quartiers non guéris, il est possible d’envisager (taux cellulaires élevés) et de réduire un traitement avec une meilleure chance de la sévérité des mammites dues aux guérison. A l’inverse, les infections identifiées coliformes, Staphylocoques aureus et et traitées tardivement présentent des taux de Coagulase Négative (SCN). guérison souvent décevants. Cette vaccination se révèle intéressante pour les élevages où les mammites colibacillaires sont De plus, les infections ayant évolué vers des présentes malgré les mesures de prévention formes invisibles avec des taux cellulaires élevés mises en place. Quant à l’efficacité de la maîtrise représentent des réservoirs de contamination très importants, notamment à l’occasion de Le test CMT est peu coûteux et simple à utiliser des mammites subcliniques, génératrices de taux cellulaires importants, le retour des la traite. Dans ce cas, la désinfection des résultats « terrain » ne sont pas percutants ! manchons trayeurs après la traite des vaches infectées est une mesure Pour conclure, la vaccination ne permettra pas aux éleveurs de prévention efficace. Pour maîtriser ces infections peu visibles de se passer des mesures de prévention classiques ! et pouvant évoluer vers des formes chroniques, il faut donc renforcer la détection et surveiller l’évolution des quartiers atteints. Stefano BERARDI - Vétérinaire Conseil Atlantic-Conseil-Elevage 17-85 ZOOM Qualité du lait : Robot – Salle de traite Voici quelques constats issus de l'analyse des 1208 bilans annuels 2011-2012 d'Atlantic Conseil Elevage 17-85 •Une productivité laitière supérieure dans les élevages robotisés mais avec des taux plus faibles •Des taux cellulaires un peu plus élevés qu’en salle de traite qui se répercutent défavorablement sur le nombre de mois pénalisés •Des performances de reproduction identiques •Un recours aux concentrés plus important en quantité et donc en coût. •Un taux cellulaire moyen (contrôle laitier) qui cache de grosses disparités : 150 000 à 800 000 cellules/mL o19 % d’éleveurs robotisés à moins de 250 000 cellules/mL avec un bon niveau de maîtrise oPlus d’un quart supérieur à 400 000 cellules/mL •15 % des élevages robotisés ne sont jamais pénalisés alors que la moitié est pénalisée au moins 5 mois de l’année et 18 % pendant plus de 9 mois. On retrouve aussi ces écarts en salle de traite. Dossier bovins réalisé par Stéfano BERARDI, Julien JURQUET et Romain COULON d'Atlantic Conseil Elevage 17-85, Alain ECALE de la Chambre d’agriculture des Deux-Sèvres et Christophe MAUGER de la Chambre d’agriculture de la Charente-Maritime nombre d'élevages Vache présentes Lait brut (kg/VL/an) Robots Salles de traite 137 1 071 79 63 + 15 Ecart 9 093 8 276 + 817 Cellules (X1000/mL) 348 329 + 19 nbre de mois pénalisés 4,9 4,0 + 0,9 % réussite IA1 49 50 -1 IVV (jours) 430 436 -5 prix du lait (€/1000 L) 330 339 -9 69 60 +9 228 206 + 22 coût de concentré (€/T de lait) concentré (g/L) Issu des Bilans Annuels 2011-2012 d'ACE 17-85 incontournable pour l'avenir Analyser la concentration cellulaire de son troupeau Les infections cliniques (mammites apparentes) et subcliniques (signes discrets voire inexistants) sont à l’origine d’une augmentation du taux cellulaire dans le lait. Les comptages cellulaires vous renseignent sur la santé de la mamelle de vos chèvres. L’analyse du lait de tank et celle du lait de chaque chèvre : deux outils complémentaires s’ils respectent certaines règles L’analyse du lait de tank reflète les pratiques d’élevage et indique le taux d’infection des mamelles des chèvres du troupeau. Néanmoins, la mise en place de mesures préventives telles que l’identification des chèvres dites « réservoirs » de l’infection, l’isolement par l’allotement des animaux infectés, la réforme des chèvres incurables,… ne peut se faire sans un comptage cellulaire individuel sur l'ensemble du troupeau régulier et sur la connaissance du statut infectieux de la lactation précédente. Une étude menée par l’Institut de l’Elevage (Renée De Crémoux) démontre que la concentration cellulaire évolue avec le stade de lactation et l’âge de l’animal. Une classification a également été émise pour déterminer le degré d’inflammation de la mamelle. De ce fait, une chèvre saine à l’instant T peut avoir été contaminée au cours de sa lactation et représentée aussi un « réservoir » de l’infection. Quand on sait qu’une chèvre contaminée peut infecter la suivante lors de la traite par le biais des manchons, le risque est grand. Des seuils pour interpréter les teneurs en cellules A partir de toutes les concentrations cellulaires disponibles au-delà du 15ème jour après la mise-bas et pendant les 250 1ers jours de lactation Le tarissement chez les caprins La physiologie du tarissement : deux objectifs L’arrêt de la traite (objectif : 2 mois) assure un repos métabolique afin de mener à bien la fin de gestation et de préparer le pic de lactation suivant. il permet aussi un assainissement de la mamelle. Suite à l’arrêt de la traite le paremchyme mammaire subit un remodelage complet de ses tissus associé à une destruction des germes présents par les globules blancs. Ces germes sont essentiellement des staphylocoques. C’est le seul moment dans la vie d’un quartier où ces germes sont détruits pour la plupart. Seuls resteront à l’état latent les staphylocoques enkystés dans les quartiers infectés chroniques : il s’agit des chèvres incurables à réformer. Une fois assainie la mamelle se protège des agressions extérieures en secrétant des inhibiteurs naturels et en obturant le sphincter par un bouchon de kératine jusqu’à la mise bas et la reprise de la traite. Le tarissement pratique Il est préférable d’opter pour le tarissement brutal sous deux conditions : soustraire les animaux de l’ambiance de traite et provoquer un stress alimentaire. Après avoir ralenti et arrêté la distribution de concentrés sur quelques jours on distribuera uniquement un fourrage grossier. La traite peut ainsi être stoppée du jour au lendemain mais en évitant la diète hydrique, traumatisante pour l’organisme et la flore du rumen. Dans certains cas, il est possible de pratiquer une traite quotidienne sur deux à quatre jours. Par contre la repasse quelques jours après est fortement déconseillée. Le traitement hors lactation : améliorer l'assainissement naturel L’administration d’une crème antibiotique intramammaire permet d’améliorer l’assainissement vis-à-vis des germes dits de réservoir mammaire, essentiellement les staphylocoques. Une bonne crème hors lactation doit contenir un antibiotique actif sur ces germes (d’où l’intérêt Dossier Caprins réalisé par Florie BERGERON d'Elevage Conseil Loire-Anjou, Lynda JOURDAIN du SAPERFEL, Géraldine VERDIER de la Chambre d'agriculture PoitouCharentes, d'Hervé THOMAS de Copavenir et de Xavier POUQUET du GTV 79 de réaliser un antibiogramme dans certains cas critiques), doit bien diffuser et doit être rémanent sur deux à trois semaines. A ce jour une seule spécialité possède une AMM caprine. D’autres spécialités peuvent être utilisées en appliquant la règle de la « cascade » sous la responsabilité du vétérinaire. L’adjonction d’un antibiotique injectable de la famille des macrolides peut améliorer l’efficacité car ils se concentrent dans les tissus mammaires. Qui traiter ? Deux choix possibles : le traitement ciblé et le traitement systématique. Nous réserverons le traitement ciblé pour les élevages à niveau cellulaire bas, peu touchés par les pénalités, ainsi les chèvres classées « saines » ne seront pas traitées. Par contre dans les autres cas nous conseillons le traitement systématique afin d’avoir un effet de masse et donc un retour sur investissement intéressant. Dans tous les cas, traiter uniquement les chèvres très contaminées donc incurables ne présente pas un grand intérêt. La mise en place des crèmes hors lactation ne s’improvise pas : c’est un chantier qu’il faut prévoir à l’avance pour le réaliser dans de bonnes conditions : - Prévoir la dernière traite sur le planning, - Vérifier l’identité de chaque chèvre du lot à tarir, - Après la traite, désinfecter l’extrémité du trayon dans une solution désinfectante et injecter avec douceur la crème hors lactation, - Réaliser le trempage du trayon ensuite, - Bien identifier les chèvres du lot traité afin qu’elles ne repassent pas à la traite accidentellement. Résultats et limites du traitement hors lactation : l’effet positif se fait nettement sentir sur les comptages cellulaires en début de lactation. Cependant si aucune mesure n’est prise au niveau de la traite pour éviter la recontamination des mamelles saines par les chèvres restées infectées les niveaux cellulaires partent à la hausse au bout de quelques mois de lactation. En conclusion le traitement hors lactation au tarissement s’inscrit dans une stratégie globale de lutte contre les cellules. Xavier POUQUET - Vétérinaire - GTV 79 Le contrôle annuel Optitraite passe en revue toute la machine Les principales interventions se classent en 6 groupes : - Examen visuel de l’ensemble de la machine (propreté extérieure et intérieure, état des caoutchoucs, pente du lactoduc), - Mesure de niveaux de vide en plusieurs points, - Test de fonctionnement du régulateur, - Mesure de débit d’air et détection des fuites éventuelles, - Recherche des anomalies de fonctionnement des faisceaux trayeurs, - Mesure de la pulsation sur tous les postes de traite. L’apposition de l’autocollant "OPTITRAITE" en fin de contrôle, indique que la machine a été vérifiée selon un protocole bien défini, mais ne garantit pas un bon fonctionnement tant que les défauts constatés n’ont pas été corrigés. Par contre, le Certitraite réalisé sur installation neuve, rénovée ou d’occasion, permet de garantir que la machine est montée selon les normes en vigueur et réglée selon les prescriptions du constructeur. En caprins, le décrochage automatique, diminuant le risque de sur-traite lorsque l’installation compte plus de Les anomalies les plus fréquentes relevées concernent les 16 postes, peut être contrôlé bien que le protocole caprin faisceaux trayeurs (manchons ou tuyaux usés) et une pente soit en cours de validation (voir technicien des structures départementales). de lactoduc insuffisante. Bovins Caprins Baromètre : Prix moyen payé au producteur en Poitou-Charentes 2008 389 314 346 323 344 2009 304 256 263 286 278 2010 303 273 319 332 306 2011 328 316 344 327 328 2012 339 305 1er trim. 2ème trim. 3ème trim. 4ème trim. ANNEE 2007 545 469 521 654 530 2008 610 544 592 711 601 2009 627 555 602 716 613 2010 643 539 568 676 594 2011 584 511 558 649 565 2012 572 513 Le prix du lait est calculé par le SCEES après enquête mensuelle des laiteries. C’est un prix du lait moyen payé au producteur, toutes primes comprises et toutes qualités confondues. Attention, il ne prend pas en compte les compléments de prix. Les données 2012 sont provisoires. Evolution indice IPAMPA - Lait de vache Evolution indice IPAMPA - Lait de chèvre 2011/2000 : + 7 % sur 12 mois glissants (juillet 2012) : + 4 % 2011/2000 : + 10,7 % sur 12 mois glissants (juillet 2012) : + 4,6 % L'indice IPAMPA est un indicateur du coût de production du lait. Il couvre 65 à 80 % des charges totales de l'atelier. Cotations Beurre - Poudre Prix facturation beurre standard 82 % MG euros / tonne Prix contrat poudre de lait 0% MG conso humaine 4400 3900 3400 2900 2400 1900 1400 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Source FranceAgriMer €/T Blé tendre rendu Rouen Collecte du lait de chèvre Evolution de la collecte nationale (source FranceAgriMer): janvier-août 2011/2012 : - 6 % €/T Soja 48%, Brésil, pellet départ Montoir Source France Agricole VIVRE du lait Cotation Beurre - Poudre €/T avec le soutien financier de FranceAgriMer, du CRIEL Charentes-Poitou et du BRILAC Document imprimé par Imprimerie Rochelaise - Le Nouvel R avec encres végétales sur papier PEFC/10-31-1240 Document réalisé par le Service Communication de la Chambre d’agriculture de la Charente-Maritime - Coordination Christophe MAUGER - CA 17 2007 291 253 305 367 302 1er trim. 2ème trim. 3ème trim. 4ème trim. ANNEE