25 2006 SechasInsomnies

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25 2006 SechasInsomnies
Les Coopérateurs impasse des Charentes F-87100 Limoges
33 (0)5 55 77 08 98— 33 (0)5 55 77 90 70— [email protected]
Alain Séchas
Insomnies
exposition
du 3 mars au 18 juin 2006
Le Diable, 2002
Tableau de néons animés, plexiglas, 216 x 151 x 18 cm
Court. galerie Pietro Spartà
Avec le soutien de
la Région Limousin
l’Etat (Ministère de la Culture et de la Communication / DRAC Limousin)
et Kadist Art Foundation, Paris
Les spectateurs fidèles de nos expositions connaissent bien Alain Séchas et ont déjà vu ses œuvres
régulièrement, car le Frac Limousin en possède quatre.
La très belle sculpture réfléchissante Les Chromes, 1987, Les petits films d’animation, 1995, et Le
Less petites
découpes, 1993, correspondent à une période de recherche tous azimuts à partir du dessin et des manières de
dessiner (par découpage, assemblage d’objets et de matières, avec la lumière, sur la table lumineuse et dans
l’espace à trois dimensions, voire en mouvement par la musique, la vidéo ou de savants mécanismes).
Dans une période plus récente, l’artiste a développé un langage spécifique à partir de personnages, le plus
célèbre étant le chat, dont Le David, 1998. Sous tous les angles et avec une recherche d’impact et d’énergie
permanente, Séchas a mis ses chats dans des situations plus ou moins drôles, embarrassantes, en tout cas
toujours extrêmement condensées.
Au moment où j’écris ces lignes, l’exposition à laquelle Alain Séchas réfléchit depuis environ un an pour les
espaces du Frac est presque prête. Nous en sommes aux derniers réglages d’une mécanique sophistiquée qui mêle
musique, lumière et mouvement.
D’entrée, on est saisi par l’amplitude de sa proposition. La musique intense et lancinante de Morton Feldman (Piano
Three hands : une pièce pour piano exécutée par trois mains) nous accompagne tout au long de notre visite et
rythme notre parcours.
Attention les yeux, mais gare aussi où vous mettez les pieds.
Magicien, 2005
Tableau de néons animés, plexiglas
164 x 212 x 17 cm
Dans chacune (ou presque) des alvéoles, un tableau de néon
animé est présenté. C’est la première fois qu’un tel ensemble
d’oeuvres de Séchas est montré, ce qui donne à la fois une unité,
une homogénéité à l’exposition, et permet aussi de saisir toutes
les nuances, toutes les différences entre chacune. En effet,
chaque tableau est élaboré à partir d’un dessin précisément
choisi dans l’abondante production graphique de l’artiste pour
ses capacités à être transcris par l’artisan néoniste. Chaque
tableau est une sorte de synthèse inédite entre dessin et
possibilités techniques du médium, redoublé par un programme
d’animation spécifique.
Ainsi, chaque tableau est une séquence, l’amorce plus ou moins longue d’une historiette, une sorte de dessin
animé : la chatte sirote régulièrement son verre de grenadine, le magicien fait apparaître et disparaître en cadence
(1, 2, 3) trois chattes pulpeuses ; un programme « évanescent » rythme le sensuel mouvement de la balançoire ;
en face, le chat apeuré, presque décomposé, est cerné par les requins ; le bronzeur prend un coup de soleil
incandescent jusqu’à être presque brûlé (au second degré), en vis-à-vis, le diable apparaît menaçant au milieu des
flammes ; le volatile (chat/poule ?) bat désespérément des ailes, en face, les chattes dansent un french-cancan
endiablé et viennent d’enrôler une martienne ; Plus loin encore, PKcat (pour Chat Paul Klee) est le seul tableau de
néon dont le mouvement est immobile. Enfin, l’asticot vert se contorsionne et agite les bras sous le regard
ébahi et aguicheur d’une Maryline écarquillée.
De l’aura lumineuse au clignotement, en passant par le programme « évanescent » tout en souplesse, chaque
tableau propose son propre tempo et mobilise (hypnotise) le visiteur.
Le rythme et le mouvement sont aussi ce qui caractérise les Somnambules. Créés en 2002 pour une
exposition au MAMCO (Genève), ils furent présentés dans une nouvelle version réadaptée (nouveau parcours,
nouvelle cadence) à la Chapelle de la Salpêtrière à Paris en 2003. C’est la troisième fois qu’ils sont présentés et le
rapport d’échelle et de circulation dans les espaces du Frac semble parfaitement adapté. Chaque personnage est
peint en blanc mat et s’irise de couleurs au fur et à mesure de sa déambulation. Il frôle certains tableaux, disparaît
en un virage vertigineux, réapparaît soudain, traversant la perspective.
Les Somnambules, 2002
Polyester, acrylique, rail inox, mécanismes électriques
195 x 142 x 70 cm, 192 x 148 x 70 cm, 195 x 130 x 70 cm
Le Baldaquin, 2002
Polyester, acrylique, métal 380 x 435 x 143 cm
Exposition Chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière
(Paris, France), 2002
Ici, deux circuits ont été dessinés au sol. Le premier, parfaitement symétrique, reprend le plan de la galerie et
dessine le parcours monotone du mari trompé. Le second parcours présente aussi des courbes et des virages, mais
propose également des lignes droites où le chat tout excité accélère pour tenter de rattraper la chatte convoitée. Ces
changements de rythme contribuent à dynamiser un peu plus cette nouvelle version d’un classique du vaudeville.
Notons que l’amant est en sueur, qu’il a du poil aux pattes et sur le torse (une seconde couche par-dessus la
fourrure ?) et que son désir est maximum et surtout permanent.
Tout au fond de la galerie, une version miniature du baldaquin est présentée, précise, précieuse, sous une
cloche d’altuglas. Lors de la première présentation des Somnambules, à Genève, le baldaquin était un grand dessin
mural, noir sur fond blanc. A la Salpêtrière, l’artiste en présenta une nouvelle version sculpturale monumentale qui se
trouve depuis installée en permanence dans la cour intérieure du nouveau bâtiment du Ministère de la Culture à Paris.
Pour l’exposition In
Insomnies
somnies, Séchas a imaginé cette nouvelle version en modèle réduit (une sorte de maquette après
la sculpture) pour jouer avec la perspective des Coopérateurs et rompre l’échelle de l’exposition. Présenté au fond,
dans cet espace laissé vacant et peu éclairé, le baldaquin constitue un objectif visuel, un point de mire. Depuis cette
salle, le visiteur peut également assister au spectacle avec un peu de recul, faire une pause, avant de s’aventurer à
nouveau dans l’exposition et ses multiples sollicitations.
Dernier élément, et non des moindres, dans la petite salle blanche aux 2/3 du parcours, un diaporama est
présenté. Déjà exposée au même endroit durant l’été 2001 dans le cadre de Coupé-collé vol.2, cette œuvre ancienne
est une succession d’une vingtaine d’images retouchées. Alternance de photographies issues de magazines naturistes
des années 50/60, et d’images plus récentes de playmates et autres scènes pseudo érotiques, chaque image accueille
un (ou deux) chats. Tour à tour égaré ou acteur besogneux, chaque rôle qu’endosse l’animal est sans doute à
rapprocher de notre attitude de voyeur plus ou moins désabusé, de pervers honteux, de candide surpris ou d’obsédé.
Etonnant miroir en raccourci de nos comportements libidineux.
Yannick Miloux
le 1er mars 2006
French Kankan, 2004
Tableau de néons, plexiglas
122 x 240 x 17 cm
Maryline, 2003
Tableau de néons animés, plexiglas
104 x 85 x 14,5 cm
Liste des œuvres présentées
1 - Buveuse, 2006
Tableau de néons, plexiglas
99 x 63 x 15 cm
Éd. 1/4
2 - Magicien, 2003
Tableau de néons, plexiglas
164 x 212 x 17 cm
Éd. 2/2
3 - Requin, 2003
Tableau de néons, plexiglas
96,5 x 154,5 x 16 cm
Éd. 1/2
13
12
11
4 - Balançoire, 2004
Tableau de néons, plexiglas
99 x 118 x 15 cm
Éd. 2/2
5 - Le Diable, 2002
Tableau de néons, plexiglas
216 x 151 x 18 cm
Éd. 1/2
6 - Bronzeur, 2006
Tableau de néons, plexiglas
139 x 149 x 16 cm
Éd. 1/2
10
14
9
15
7 - Volatile, 2003
Tableau de néons, plexiglas
102 x 84 x 14,5 cm
Éd. 2/4
8 - French Kankan, 2004
Tableau de néons, plexiglas
122 x 240 x 17 cm
Éd. 1/2
9 - Diaporama, 1998
20 diapositives
8
7
5
6
10 - Pkcat
Tableau de néons, plexiglas
55 x 152 x 16 cm
Éd. 1/2
11 - Maryline, 2003
Tableau de néons, plexiglas
104 x 85 x 14,5 cm
Éd. 4/4
12 - Martien asticot, 2003
Tableau de néons, plexiglas
162 x 67 x 16 cm
Éd. 1/2
13 - Petit baldaquin, 2006
Sculpture
47 x 54 x 18 cm
Éd. 2/6
3
16
1
2
14 - 15 - 16 - Les Somnambules, 2002
Polyester, acrylique, rail inox, mécanismes électriques
195 x 142 x 70 cm, 192 x 148 x 70 cm, 195 x 130 x 70 cm
Bande sonore Morton Feldman
Piano Three Hands
7’54
accueil
Pour plus d’informations : www.alainsechas.com
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