Des collégiens visitent les camps de Dora et de Buchenwald

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Des collégiens visitent les camps de Dora et de Buchenwald
Des collégiens visitent les camps de Dora et de Buchenwald
À l’occasion du 70e anniversaire de la découverte des camps, le Conseil Départemental du Pas-deCalais a décidé en partenariat avec la Coupole et avec le soutien du Rectorat de l’Académie de Lille,
d’emmener une cinquantaine de collégiens visiter deux lieux emblématiques de la déportation, le
camp de Buchenwald et celui de Dora. Ces deux camps où de très nombreux Français ont été
déportés sont liés à l’histoire de la Coupole. En effet, les fusées, qui auraient dû être tirées depuis le
site, étaient produites dans des conditions effroyables dans le tunnel de Dora par des déportés
provenant pour une grande partie du camp de Buchenwald.
Ce voyage s’est déroulé du 24 avril au 29 avril 2015. Les participants ont été sélectionnés après avoir
déposé un dossier de candidature auprès des services du Conseil Départemental. Douze
établissements ont été retenus sur l’originalité et la force de leur projet de restitution.
Le premier temps fort de ce voyage de mémoire qui s’est déroulé à Buchenwald a permis aux élèves
de mieux comprendre l’univers concentrationnaire. À peine après avoir franchi le sinistre portail où
figure l’inscription Jedem das Seine (À chacun son dû), l’immense superficie de la place d’appel
dominant un vaste ensemble de blocks, aujourd’hui disparus, et clôturés par des barbelés électrifiés,
permet d’évoquer concrètement le supplice quotidien du déporté. La négation de la valeur de l’être
humain par les SS, apparut encore plus évidente lors de la découverte des fours crématoires qui ont
fonctionné jusqu’au printemps 1945. Le sort des enfants du « petit camp » (camp de quarantaine où
s’entassaient également les inaptes au travail) bouleversa les élèves qui se recueillirent devant le
nouveau mémorial installé à cet endroit. Le parcours les emmena pour terminer vers l’immense
monument commémoratif érigé en 1958 par les Soviétiques.
Le lendemain, les élèves partirent vers Nordhausen situé à 90 Km de Buchenwald. C’est là, qu’en
1943, les nazis entreprirent la construction d’une usine souterraine (la Mittelwerk) destinée à
l’assemblage des fusées V2. Pour cela, ils firent venir plusieurs milliers de déportés du camp de
Buchenwald. Ils eurent la terrible charge de mener à bien le percement des tunnels et d’installer les
machines destinées à la production des armes de guerre. Pendant plusieurs mois d’août 1943 au
printemps 1944 jusqu’à la création du camp de concentration de Dora, les déportés affectés à cette
tâche restèrent confinés dans les tunnels. Ils travaillèrent dans le bruit, la poussière, l’obscurité tout
en subissant la faim, le manque d’hygiène et la maltraitance. La mortalité fut énorme. En arpentant
les galeries, les élèves réalisent ce que fut « l’enfer de Dora ».
La présence à leurs côtés de Madame Decoster a fait resurgir la figure d’un résistant déporté,
disparu le 15 mars 1944 à Dora. Après son témoignage, les élèves ont rendu hommage aux 24 000
déportés morts dans ce lieu en déposant individuellement une rose au pied d’un mémorial, installé
devant le crématoire et évoquant le martyr de ces hommes.
Riches de leur expérience, les élèves sont maintenant appelés à devenir de véritables « passeurs de
mémoire » auprès de leurs camarades.