Qui s`y frotte, s`y pique!

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GRANGES
La Fête sur l’alpage
de cette année fait honneur
au folklore
29 août 2014 – NO 32
Fr. 1.90
3 ex.
Tirage augmenté 11 62 ge,
Spécial Oron/Carrou ttes
Proche Riviera et buve
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9 ATHLÉTISME
ORON
Une nouvelle section UDC
va se créer à Oron
avant la fin 2014
m
le
AthleticaOron se distingue
11 MÉMENTO
AVIS MORTUAIRES
VEVEYSE – RÉGION D’ORON – JORAT
essager
J.A. 1618 Châtel-Saint-Denis
TATOUAGE CHÂTEL-ST-DENIS
HUMEUR
Qui s’y frotte, s’y pique!
Défendez
le français!
La salon de tatouages
châtelois Imag’in fait peau
neuve. Deux fois plus
grand, le nouvel espace
tend à prouver que le tattoo
a le vent en poupe. Eclairage avec Bep’s, le boss.
Mercredi, le canton de Nidwald
annonçait qu’il souhaite repousser
l’enseignement du français
à la 7e année au lieu de la 5e. Deux
semaines auparavant, c’était à
Thurgovie de retirer le français de
ses priorités. Décidément, la langue
de Verlaine et de Rimbaud n’a vraiment plus la cote outre-Sarine.
B
Il est clair que le français et l’allemand sont deux langues aux origines différentes, soit latines et germaniques. Cela rend leur apprentissage difficile et rigoureux, pour
l’un comme pour l’autre. Mais supprimer simplement cette difficulté
n’apparaît pas comme la bonne
solution.
ep’s, le tatoueur de Châtel-St-Denis,
est un homme heureux. Mardi, il
ouvrira les portes de son nouveau salon.
«Je passe du numéro 56 au 65 (anciennement Magasin du Monde, n.d.l.r.)!»
Toujours situé dans la Grand-Rue, le
local sera désormais deux fois plus
grand. «J’ai trouvé mon rythme de croisière depuis quelques années. J’ai donc
pu enfin franchir le pas et m’octroyer l’espace dont j’avais tant besoin», confie
Bernard Dubois, de son vrai nom.
La surface supplémentaire lui permettra de mettre sur pied plusieurs nouveautés. «La première chose sera d’aménager un accueil… disons plus accueillant. Il y aura des canapés, du café et une
véritable réception», promet l’artiste
tatoueur. Il souhaite également inviter
des collègues, tels que des guest stars.
Une pratique répandue dans le milieu.
«Mon idée est de faire venir des spécialistes – de France, des USA ou du
Canada par exemple – qui se distinguent
par un style particulier. Ils resteront deux
semaines, voire un mois. Mes clients
pourront ainsi profiter de cette occasion
unique.» Bep’s est d’ailleurs lui-même
parti à plusieurs reprises, du côté de
Nîmes ou Angoulême notamment, pour
se livrer à ce type d’expérience.
Il envisage aussi de faire venir, une
fois par mois, un spécialiste du piercing.
«Je ne veux pas percer moi-même, car je
n’aime pas la bricole. Si quelqu’un doit
ressortir de ma boutique avec un piercing, il faut que ce soit réussi. Sinon, je
préfère m’abstenir.» De plus, Bep’s pourra
désormais se lancer dans la formation.
Mais uniquement avec des candidats triés
sur le volet. «Tous les jours des jeunes
viennent me voir pour que je leur apprenne les ficelles du métier. Mais je ne veux
pas perdre mon temps avec n’importe
qui. Je ne prendrai que ceux qui le méritent.» Toutefois, dans un premier temps,
il restera seul avec son inséparable collègue Isabelle Cherix – Isa pour les amis
– présente depuis le premier jour.
Si le Montreusien d’origine, établi à
Rue, se permet de voir aussi grand, c’est
que la tattoo a le vent en poupe. «Avant,
D’autant qu’à ce jour, seuls des cantons alémaniques ont osé toucher
à la deuxième langue nationale.
D’une manière qui rappellerait le
plus gros qui impose sa loi au plus
petit.
Malgré le déménagement, Bep’s ne s’arrête jamais de tatouer. Mais Bastien semble apprécier
c’était considéré comme un truc de
voyous. Aujourd’hui, je reçois de tout, du
biker au procureur, en passant par l’infirmière ou le docteur. Même les flics s’y
sont mis. D’ailleurs, je crois bien que,
dans la région, il n’en reste plus un seul
qui ne soit pas tatoué. Et il m’arrive
même de recevoir des journalistes»,
relève-t-il avec un grand sourire.
Les stars en exemple
Le tatouage s’est ainsi démocratisé.
Un phénomène que Bep’s explique par
la présence de stars tatouées de plus en
plus nombreuses dans les médias. «Que
ce soit dans le cinéma, la musique ou le
sport, il y en a partout. Il n’y a qu’à regarder la dernière Coupe du monde pour le
constater. Je crois bien qu’il n’y avait pas
un seul joueur non tatoué, et les bras
complets étaient légion. D’ailleurs,
depuis, j’ai moi-même de plus en plus de
demandes de ce type.» Cette généralisation du tatouage lui a parallèlement
conféré un nouveau statut. «C’est enfin
reconnu comme une forme d’art. Ce
n’est plus du marquage. D’ailleurs, mon
slogan c’est: de l’art sur ton lard!» Preuve
s’il en fallait, les jeunes tatoueurs qui se
lancent actuellement sont en majorité
issus des écoles du style Beaux-Arts.
A Imag’in tattoo, cet effet de mode se
ressent depuis un lustre, environ. «J’ai
ouvert ici, à Châtel, en 2002. J’ai d’abord
bien galéré, mais le bouche à oreille a fini
par porter ses fruits. Mes clients sont ma
meilleure publicité. Grâce à eux, mes
“tableaux” voyagent à travers le monde. Du
coup, j’ai des gens qui font 600 ou 800 kilomètres pour venir chez moi.» Bep’s constate
également que la plupart de ses clients
reviennent régulièrement. Les nouveaux ou
ceux qui ne viennent qu’une seule fois ne
représentent que 30% de son chiffre d’affaires. Les autres sont des habitués.
Le plus gros «travail» réalisé par Bep’s?
«C’était sur un fan du groupe Iron
Maiden, qui s’est fait le corps entier avec
différentes représentations du Eddie, le
squelette qui apparaît sur presque toutes
les couvertures de leurs albums. Ça nous
a pris cinq ans.» Outre cet ovni dans le
panorama, c’est sur les filles que l’artiste
voit le plus de différences. «Avant, elles
venaient surtout pour un petit truc, genre
un papillon. Maintenant c’est souvent des
dos ou des bras entiers que je leur tatoue.»
L’essor d’Imag’in tattoo est aussi à mettre directement en lien avec la réputation
de Bep’s. Ce dernier a remporté de nombreux prix nationaux et internationaux. Un
de ceux lui tenant le plus à cœur est celui
qu’il a remporté à la convention internatio-
Les quatre langues nationales font
partie de la culture helvétique, au
même titre que sa neutralité et son
chocolat. C’est une valeur à défendre. Ne serait-ce que par principe.
Tous les Suisses ne sont pas
bilingues. Mais ils se débrouillent,
et plus important encore, l’histoire
et l’identité sont également abordées: Ich habe Goethe und Rilke
gelernt! Mais le Conseil fédéral ne
semble pas l’avoir compris.
XF
nale de Genève, en 2009, pour un dos
complet. «C’était une reproduction d’un
dessin de Giger, dont je suis un grand fan.»
Parmi ses artistes de prédilection se trouve
également le peintre espagnol Luis Royo.
Il porte d’ailleurs lui-même deux tatouages
reproduisant les œuvres de l’Ibère.
Refuser de tatouer
Même si Alain Berset a rappelé la
semaine passée aux cantons que
l’enseignement d’une deuxième
langue nationale est de leur devoir,
cela n’a pas empêché Nidwald d’envisager d’enseigner le français plus
tard.
Malgré tout, il peut lui arriver de refuser des clients. Principalement pour deux
raisons. La première, si le client ne semble
pas totalement sûr de son choix, Bep’s lui
demande de réfléchir au moins un mois.
Souvent, il ne les revoit pas. «Entre le
tatoueur et son client, le feeling doit passer. C’est essentiel.» Ensuite, il ne tatoue
jamais le visage et les mains, sauf cas
exceptionnels. «Ce sont les seules parties
du corps qu’on ne peut pas cacher. Et cela
peut encore être le motif d’un non-engagement lors d’un entretien d’embauche.
Je ne voudrais pas qu’un jeune prétérite sa
carrière à cause d’un de mes tatouages.»
A noter qu’il ne fait pas non plus de symboles nazis ou néo-nazis, comme les
croix gammées, par conviction politique.
Xavier Fernandez
On ne parle pas encore de guerre
des langues, mais la tranchée du
Röstigraben est devenue un peu
plus profonde. Les Romands se
sentent plus incompris, plus désavoués.
Si le Conseil fédéral ne veut pas
se retrouver avec deux moitiés de
pays qui ne se comprennent plus,
comme en Belgique, il va devoir
intervenir. Et de manière plus radicale que simplement en encourageant le plurilinguisme.
■ Plus d’infos sur www.imagin-tattoo.ch
ou au 079 503 66 30
Valérie Blom
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