Les échanges et la société (cf. cours langage, autrui, travail et

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Les échanges et la société (cf. cours langage, autrui, travail et
Les échanges et la société
(cf. cours langage, autrui, travail et technique, droit, Etat, justice…)
Définition rapide de l’échange. Dire qu’il semble à la base de toute société. Mais tout échange est-il
symbolique ? L’échange économique, à travers l’argent, ne finit-il pas par détruire le lien social ? Mais n’y a-til pas d’autres échanges que les échanges marchands ?
I-
Les échanges sont nécessaires d’un point de vue vital et d’un point de vue social
La société est un lieu d’échanges permanents, comme le monde naturel d’ailleurs.
A- L’échange, surtout dans sa dimension économique, est nécessaire à la satisfaction des besoins
Pourquoi ? Parce que nous avons besoin les uns des autres, du fait de la division et complémentarité des tâches.
1) A. Smith : de la satisfaction des besoins vitaux à la société de travailleurs
Comme le remarquait A. Smith, on n’a jamais vu d’animaux échanger leurs proies. Seul l’homme, parce qu’il
est doué de raison, est capable de renoncer à une satisfaction immédiate en vue d’une satisfaction future.
Car échanger, c’est justement ne pas consommer un bien, le réserver, en prévoyant de le troquer contre autre
chose dont on aura, pense-t-on, davantage besoin.
On comprend alors quelle est la logique qui préside à l’échange des biens : les hommes avaient plus de besoins
naturels que les autres animaux et moins de moyens pour les satisfaire ; par exemple, n’ayant pas de fourrure,
ils ont dû confectionner des vêtements. Il a donc fallu qu’ils suppléent à leur nudité naturelle par le travail et la
vie en commun.
Se regroupant, ils ont pu peu à peu se spécialiser dans une tâche donnée, ce qui a entraîné une maîtrise toujours
accrue des techniques.
Cette division du travail, à son tour, a augmenté la productivité des travailleurs, autant que leur
interdépendance. Le potier sait mieux faire des cruches que le forgeron ; mais si le second a besoin de
récipients, le premier a aussi besoin d’outils et de couverts. Chacun produit ce dont l’autre a besoin : le travail,
qui était initialement la réponse spécifiquement humaine à la nécessaire satisfaction des besoins vitaux, a
généré alors de nouveaux besoins, qui pour être satisfaits réclamaient à leur tour un travail spécifique et une
augmentation des échanges. Ainsi, des besoins de plus en plus divers ont expliqué une diversité des métiers
elle-même toujours accrue et un commerce de plus en plus développé entre les travailleurs.
C’est ainsi que la communauté humaine devint économique et que les liens entre les hommes excédèrent peu à
peu ceux de la simple parenté biologique.
2) Aristote : l’échange est normal, naturel. Il relève en effet de l’usage de la chose.
Aristote, Politiques
Chacune des choses dont nous sommes propriétaires est susceptible de deux usages différents : l’un comme l’autre
appartiennent à la chose en tant que telle, mais ne lui appartiennent pas en tant que telle de la même manière. L’un est
l’usage propre de la chose, et l’autre est étranger à son usage propre. Par exemple, une chaussure a deux usages : l’un
consiste à la porter et l’autre à en faire un objet d’échange : l’un et l’autre sont bien des modes d’utilisation de la
chaussure, car même celui qui échange une chaussure avec un acheteur qui en a besoin, contre de la monnaie ou de la
nourriture, utilise la chaussure en tant que chaussure, mais il ne s’agit pas là toutefois de l’usage propre, car ce n’est pas
en vue d’un échange que la chaussure a été faite. Il en est de même encore pour tous les objets dont on est propriétaire,
car la faculté de les échanger s’étend à eux tous (…).
Pour comprendre cela, il faut savoir que selon Aristote la chose a deux usages ; prenons l’exemple des
chaussures :
Ce en vue de quoi elle est Obtenir des autres ce qu’on ne produit pas soi-même
faite et en vue de quoi elle
a été produite
Etre consommée (être Etre échangée
portées en ce qui concerne
les chaussures)
L’échange est surtout associé à la réciprocité des biens (il n’est donc pas
nécessairement une opération commerciale dégageant un profit)
B- Pas de société sans échange
On va ici au-delà de la satisfaction matérielle, qui certes n’est pas déterminée par l’instinct comme chez
l’animal, mais ne nous éloigne pas encore assez de la nature.
1) Cf. Levi Strauss et la prohibition de l’inceste
Dans Les structures élémentaires de la parenté, l’auteur cherche à comprendre pourquoi toutes les sociétés
humaines adoptent universellement la prohibition de l’inceste.
Ayant éliminé les hypothèses biologiques et psychologiques, il a recours au raisonnement suivant : que se
passerait-il si les groupes épars vivant dans la forêt de l’humanité primitive n’entretenaient aucune relation avec
les groupes voisins et restaient ainsi à l’état d’autarcie économique ?
-
Inévitablement, l’autarcie comme repli sur soi mènerait à une carence alimentaire, ce qui mènerait le
groupe affamé au pillage des ressources d’un groupe voisin
-
Que se passerait-il par ailleurs si le même repli sur soi était de mise en ce qui concerne la reproduction
(absence de prohibition de l’inceste donc), si l’endogamie accompagnait l’autarcie ?
–Rapidement, le groupe deviendrait le lieu d’une « filiation intensive » où l’on ne sait plus, en 2
générations, qui est qui par rapport à qui, à qui revient quoi, etc., ce qui provoquerait un désordre
très rapidement invivable.
–Et parce que les femmes sont moins nombreuses que les hommes, entre autres causes, les
hommes manqueraient de partenaires et seraient alors plus que probablement tentés par le rapt
des femmes du groupe voisin. Il s’ensuivrait des désordres et des violences qui rendraient
impossible la survie de ces groupes archaïques et qui empêcheraient la constitution de quelque
société.
L’histoire montre d’ailleurs que des groupes se sont développés en organisant des relations d’échanges entre
eux, rendant possible l’émergence de liens sociaux stables dans l’espace. Pour rendre obligatoires ces échanges,
le moyen le plus simple et le plus efficace est d’interdire de prendre une femme à l’intérieur du groupe auquel
on appartient. En devenant preneur dans le groupe B, le groupe A s’engage à être donneur pour B et ainsi de
suite. Les femmes sont ici des signes qui circulent comme dans un langage » dans un système d’échanges se
généralise. L’équivalence des signes et la réciprocité des échanges fondent un réseau de communication de
biens, de services, et de prestations diverses.
2) Cf. cours politique et morale : le contrat social de Hobbes et Rousseau
II-
Les échanges économiques ne sont-ils pas, ou ne finissent-ils pas, par être destructeurs ?
Il s’agit, bien entendu, des échanges économiques –et au bout du compte, de l’argent ! Cf. fait qu’il devient le
modèle de tout échange, il nous déshumanise, etc.
A- Aristote et la chrématistique
Aristote, Politiques (suite du texte qui précède)
On est d’avis que la monnaie est une pure niaiserie, une chose entièrement conventionnelle et sans rien de naturel, parce
que, ceux qui s’en servent venant à lui substituer un autre étalon, elle perd toute valeur, et aussi parce qu’elle n’est
d’aucune utilité pour les diverses nécessités de la vie, et que, tout en disposant de moyens monétaires considérables, on
pourra souvent manquer de la nourriture la plus indispensable. C’est cependant une étrange richesse que celle dont
l’abondante possession n’empêche pas de mourir de faim, comme cela arriva au fameux Midas de la Fable, dont la
prière, cupide au-delà de toute mesure, avait pour effet de cahnger en or tout ce qu’on lui présentait !
Qu’est-ce qui rend possible la déviation de l’échange (ie, chez Aristote, son caractère non naturel) ? L’argent.
1) Définition et usage normal de l’argent
En effet l’argent, n’a pas d’usage de consommation, mais seulement d’échange. L’argent est la seule réalité qui
ne peut être QUE échangée
L’argent est en effet seulement un intermédiaire. Il est un substitut, il est fait pour traduire la valeur des biens :
ceux que l’on a vendus, ceux que l’on désire acheter. C’est un opérateur de proportion, de juge, entre les
choses.
Cf. Aristote, EN, V, 8 : l’argent est égalisation proportionnelle entre des biens hétérogènes, il met en rapport
deux termes, permet de les faire communiquer. Il est la mesure du besoin.
2) Usage déviant
L’argent ne DOIT pas être un produit/ bien comme les autres !
L’argent a un usage déviant quand il ne sert qu’à vendre ou acheter en vue d’accumuler cet argent lui-même.
On fait alors, en effet, comme si l’argent possédait en lui-même un usage de consommation. C’est ce
qu’Aristote appelle chrématistique.
Il la considère comme un désordre dans le réseau des échanges naturels.
En effet, l’échange marchand, quand il s’oriente vers le seul profit, déstabilise la cité, pervertit et détruit les
relations entre citoyens. Il défait le lien politique, qui est un rapport de justice entre citoyens.
B- Argent et vice
1) Simmel, Philosophie de l’argent
Il met en évidence les relations que l’utilisation de plus en plus importante de l’argent entretient avec les divers
aspects de l’évolution de la société (valeur et niveau des prix, mais aussi, la mode, l’essor des libertés
individuelles, mais aussi, les relations de pouvoirs entre individus).
Il s’intéresse donc aux diverses attitudes liées à l’argent, et dresse des profils psychologiques typiques.
Normalement, on a ce qu’il appelle la « chaîne téléologique suivante » : Possession d’argent = dépense=
jouissance de l’objet.
Il arrive cependant qu’il y ait une rupture de la série téléologique de base ; le point de la chaîne où a lieu la
rupture engendrera un comportement psychologique particulier. Ces dispositions psychologiques sont les
suivantes :
La cupidité
-
La chaîne est rompue dès l’origine
L’objectif de l’individu n’est pas la jouissance de l’objet mais le désir de possession
de l’argent pour lui-même
L’avarice
L’objectif est de garder l’argent possédé
La prodigalité
La jouissance n’est pas dans l’objet mais dans la dépense elle-même
La pauvreté ou Cela traduit la recherche du salut de l’âme par le refus de l’argent
le dénuement
Le cynique
Met volontairement sur le même plan les valeurs les plus hautes et les plus basses de la vie
Le blasé
« Tout se vaut » et rien ne vaut plus rien ; mais il n’adopte pas volontairement cette attitude
Ces deux dernières attitudes sont typiques des sociétés modernes où l’argent tend à devenir l’objectif ultime
des individus au détriment des autres valeurs.
2) Le capitalisme financier ne détruit-il pas les sentiments comme l’amour ?
a. Cf. les sites de rencontre comme Meetic.
b. Molière, L’avare
III-
L’humanité des échanges
A- Ce qui est réellement échangé dans les échanges… Cf. Mauss, Essai sur le don
Mauss, Essai sur le don (1926) (Puf, Quadrige, 10e Ed, 2001, pp. 269-270)
Il ne semble pas qu’il ait jamais existé, ni jusqu’à une époque assez rapprochée de nous, ni dans les sociétés qu’on
confond fort mal sous le nom de primitives ou inférieures, rien qui ressemblât à ce qu’on appelle l’Economie
naturelle. Par une étrange mais classique aberration, on choisissait même pour donner le type de cette économie les
textes de Cook concernant l’échange et le troc chez les Polynésiens. Or, ce sont ces mêmes Polynésiens que nous
allons étudier ici et dont on verra combien ils sont éloignés, en matière de droit et d’économie, de l’état de nature.
Dans les économies et dans les droits qui ont précédé les nôtres, on ne constate pour ainsi dire jamais de simples
échanges de biens, de richesses et de produits au cours d’un marché passé entre les individus. D’abord, ce ne sont pas
des individus, ce sont des collectivités qui s’obligent mutuellement, échangent et contractent et les personnes
présentes au contrat sont des personnes morales, clans, tribus, familles, qui s’affrontent et s’opposent soit en groupes
se faisant face sur le terrain même, soit par l’intermédiaire de leurs chefs, soit de ces deux façons à la fois. De plus, ce
qu’ils échangent, ce n’est pas exclusivement des biens et des richesses, des meubles et des immeubles, des choses
utiles économiquement. Ce sont avant tout des politesses, des festins, des rites, des services militaires, des femmes,
des enfants, des danses, des fêtes, des foires dont le marché n’est qu’un des moments et où la circulation des
richesses n’est qu’un des termes d’un contrat beaucoup plus général et beaucoup plus permanent. Enfin, ces
prestations et contre-prestations s’engagent sous une forme plutôt volontaire, par des présents, des cadeaux, bien
qu’elles soient au fon rigoureusement obligatoires, à peine de guerre privée ou publique. Nous avons proposé
d’appeler tout ceci le système des prestations totales. Le type le plus pur de ces institutions nous paraît être représenté
par l’alliance des deux phratries dans les tribus australiennes ou nord-américaines en générales, où les rites, les
mariages, la succession aux biens, les liens de droit et d’intérêt, rangs militaires et sacerdotaux, tout est
complémentaire et suppose la collaboration des deux moitiés de la tribu. Par exemple, les jeux sont tout
particulièrement régis par elles. Les Tlinkit et les Haïdas, deux tribus du nord-ouest américain expriment fortement la
nature de ces pratiques en disant que « les deux phratries se montrent respect ».
Mais, dans ces deux dernières tribus du nord-ouest américain et dans toute cette région apparaît une forme typique
certes, mais évoluée et relativement rare, de ces prestations totales. Nous avons proposé de l’appeler potlatch, comme
font d’ailleurs les auteurs américains se servant du nom chinook devenu partie du langage courant des Blancs et des
Indiens de Vancouver à l’Alaska. « Potlatch » veut dire essentiellement « nourrir », « consommer ». Ces tribus, fort
riches, qui vivent dans les îles ou sur la côte ou entre les Rocheuses et la côte, passent leur hiver dans une perpétuelle
fête : banquets, foires et marchés, qui sont en même temps l’assemblée solennelle de la tribu. Celle-ci y est rangée
suivant ses confréries hiérarchiques, ses sociétés secrètes, souvent confondues avec les premières et avec les clans ; et
tout, clans, mariages, initiations, séances de shamanisme et de culte des grands dieux, des totems ou des ancêtres
collectifs ou individuels du clan, tout se mêle en un inextricable lacis de rites, de prestations juridiques et
économiques, de fixations de rangs politiques dans les sociétés des hommes, dans la tribu et dans les confédérations
de tribus et même internationalement. Mais ce qui est remarquable dans ces tribus, c’est le principe de rivalité et de
l’antagonisme qui domine toutes ces pratiques. On y va jusqu’à la bataille, jusqu’à la mise à mort des chefs et nobles
qui s’affrontent ainsi. On y va d’autre part jusqu’à la destruction purement somptueuse des richesses accumulées pour
éclipser le chef rival en même temps qu’associé (d’ordinaire grand-père, beau-père ou gendre). Il y a prestation
sociale en ce sens que c’est bien tout le clan qui contracte pour tous, pour tout ce qu’il possède et pour tout ce qu’il
fait, par l’intermédiaire de son chef. Mais cette prestation revêt de la part du chef une allure agonistique très marquée.
1) Résumé/ explication :
Potlatch = Forme particulière d’échange décrite par M. Mauss dans son Essai sur le don. Verbe qui signifie à la
fois donner et consommer, voire consumer.
Le rituel du potlatch réunit différents clans, représentés par des chefs qui se rencontrent au cours de cérémonies
tapageuses, festives et dispendieuses. Pendant la fête, l’hôte distribue de la façon la plus ostentatoire possible
des cadeaux de toutes sortes, et en particulier des disques de cuivre poli qui semblent n’avoir pas d’autre usage
que de circuler de groupe en groupe pendant le rituel, leur valeur (non marchande) augmentant à chaque nouvel
échange.
Car l’originalité du potlatch est qu’il suit une double règle :
-
Celle de la réciprocité, sans laquelle il n’y a pas d’échange
Celle de l’escalade, qui remplace l’équivalence des termes.
Le receveur d’un don doit impérativement faire un contre-don d’une valeur supérieure. C’est pourquoi Mauss
dit du potlatch qu’il est un rituel « agonistique », ce que Lévi-Strauss traduit par « combat à coups de
cadeaux ». Ce rituel met à jour une réalité sous-jacente à la règle d’équivalence : chaque échange au moment où
il s’engage provoque un déséquilibre, puisque le fait de donner assure une supériorité à celui qui donne en
mettant celui qui reçoit en position de devoir rendre, donc d’infériorité. Recevoir est toujours moins intéressant
de donner. Donner est plus intéressant, donc plus intéressé, même si en apparence c’est se dessaisir de quelque
chose. Dans l’échange ordinaire, le contre-don et son équivalence au don permettent de rétablir l’équilibre.
Dans le cas du potlatch, l’affrontement entre les chefs a pour but le déséquilibre parce que le véritable enjeu est
ici politique. L’ostentation nécessaire au rituel est celle qui accompagne le prestige des pouvoirs. Son
achèvement est de montrer que le pouvoir est dans le prestige, puisqu’il consiste pour celui qui a reçu le plus
grand nombre de richesses à les mettre dans une barque et les mener au large pour, le plus visiblement possible,
et dans le plus grand tapage, les détruire en les jetant à la mer. Par la destruction des richesses, le chef montre
que son pouvoir est d’une autre nature que matérielle car il lui permet de consumer les biens accumulés, que la
véritable richesse est celle de l’esprit capable de dépasser l’intérêt pour les choses.
2) Idées centrales
-
la réciprocité est un a priori fondamental de toute relation humaine, autant dans l’échange marchand que
dans le don.
-
Le don favorise l’échange, mais dans un esprit opposé à l’esprit du commerce. Il crée des valeurs de
lien, tandis que l’échange marchand ne crée que des valeurs utilitaires.
Echange marchand
Le don
Objectif : une fois la prestation effectuée, les
partenaires se libèrent de toute obligation.
Cela se fait dans le cadre d’un contrat.
Ici, seuls comptent les éléments mesurables
de la transaction.
Relation plus subjective ; il crée une obligation mutuelle qui
maintient durablement la relation. Ici, l’intention subsiste
comme un lien invisible qui attache les deux personnes entre
elles.
Il est fondé sur des valeurs immatérielles telles que le prestige,
la popularité, la fidélité loyale ou l’amitié.
Ici, quand j’échange, je tisse avec autrui une alliance symbolique au sens étymologique du terme (symbole
vient du grec symbolon, qui est un signe de reconnaissance que conservent deux familles alliées. Echanger
quelque chose avec quelqu’un, c’est affirmer notre appartenance à un monde commun.
B- Nous échangeons parce que nous sommes des hommes ! L’humanité est sociale !
Nous échangeons pour devenir des hommes. Et nous échangeons autre chose que des biens.
1) Cf. cours langage + vérité (cf. corrigé pourquoi échangeons-nous des idées)
o Le langage : cf. Wittgenstein dans ses Remarques sur Le rameau d’or : dans les échanges
d’idées par la médiation du langage, il s’agit :

D’une part, de décrire le monde, de partager cette information, d’enrichir sa connaissance
de celle de l’autre

D’autre part, il s’agit aussi d’attester notre communauté de langue, c’est-à-dire notre
appartenance à une culture commune.
Ainsi, quand je dis « le chat est sur le paillasson », je décris un état de chose,
lequel est susceptible d’intéresser autrui, mais je signifie aussi en silence que lui
et moi nous nous comprenons, que nous parlons une même langue, que nous
appartenons à une même culture. Le premier de tous les rites de l’homme, cet
« animal cérémoniel », c’est bien la parole, laquelle a toujours une fonction
éthique (celle de rendre possible la vie en communauté).
Echanger des idées à travers le langage, c’est effectuer un rite de partage, affirmer que nous ne sommes jamais
seuls, que le monde est toujours monde commun.
2) Cf. cours autrui
Sans échanges avec autrui, je ne peux être certain d’exister ni savoir qui je suis. Ceci, parce que
je suis un être intersubjectif, pour reprendre l’expression de Sartre.
Cf. également les thèses du scientifique J. Decety.
Ne pas oublier non plus que je ne peux avoir de statut moral sans autrui : cf. Lévinas et la
thématique du visage de l’autre.