quelques nouvelles - Association Marcel Légaut

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quelques nouvelles - Association Marcel Légaut
Suivre Jésus… avec Marcel Légaut
Joie de vos lettres et messages peuplés d’encouragements… Nous naissons à l’année nouvelle
avec le désir d’y glisser, avec Marcel Légaut, une pincée d’espérance. Bise de Noël !… Antoine
QUELQUES NOUVELLES
N° 262 – janvier 2013
JÉSUS LE CHRIST Marcel Légaut : Patience et passion d'un croyant. DDB1990
… Quand mes enfants, pour pouvoir aller en classe, sont descendus avec ma courageuse femme à
Valcroissant, j'étais seul aux Granges et je ne voyais que le facteur. Cette solitude a joué un rôle déterminant
pour moi sans que je la recherche particulièrement. Je n'ai pas voulu non plus suivre une méthode de vie
spirituelle. J'ai vécu dans les conditions de vie ordinaire d'un travailleur de ces montagnes, et j'ai été,
comme lui, à la même école de profondeur humaine. Si un paysan de cette région ne parle pas de ce qu'il vit
dans le secret du cœur, c'est parce qu'il ne sait pas le dire. Grâce à son genre de vie, à son silence, à sa
responsabilité, aux risques qu'il connaît, aux frontières de la vie qu'il est conduit à côtoyer, il est plus réel
que ses discours car dans son milieu on entretient souvent la conversation seulement par politesse.
La civilisation urbaine, telle qu'elle existe actuellement, impose des situations auxquelles nous ne pouvons
que nous soumettre. Peut-être, si nous sommes sages, pourrions-nous la rendre moins inhumaine grâce aux
facilités de temps libre et de déplacement rapide qu'elle nous permet et que nous saurions convenablement
utiliser. Nous y serons probablement obligés par l'évolution économique et politique, et non sans crises ni
remous sociaux... Je suis convaincu que tout Français, de par son atavisme rural, a besoin d'une terre, d'un
chez lui. Voyez le rôle des jardins ouvriers aux environs de nos villes, la condition relative de stabilité et de
sécurité des vies mi-ouvrières mi-paysannes. Du point de vue familial, c'est aussi capital. Par le fait de
changer continuellement de lieu, les enfants sont déracinés. C'est une des raisons, entre plusieurs autres
non moins graves, pour lesquelles les familles s'effondrent et les vieux meurent seuls, souvent loin de leurs
enfants, privés du soutien du lieu où ils ont vécu. Cependant, nous n'utilisons pas bien les avantages que
procure cette civilisation encore d'abondance, encore de facilité, beaucoup moins continuellement
astreignante que la vie de travail d'un paysan, même aujourd'hui, bien que celle-ci ait maintenant des
cadences qui permettent des échappées vers une certaine liberté. Quand on a un mois de congé par an,
deux jours disponibles par semaine, si on a un vrai désir de vie spirituelle, si on sent le creux d'une vie trop
uniquement encombrée par ce qui ne fait que l'occuper, on doit, on se doit de prendre les initia tives qui
permettent de s'arrêter de vivre pour s'efforcer de vivre réellement. Un vrai désir spirituel implique des
choix, donc des sacrifces. Il conduit à en avoir l'idée et à les rendre possibles. La grandeur de l'homme est
de rendre possible l’impossible. Cela regarde la foi. S'atteindre en sa profondeur demande à l'homme du
temps, du silence, un dépaysement et une distance par rapport à la vie quotidienne. Ces moments toujours
nécessaires le sont d'autant plus qu'on est ordinairement plus absorbé. Si un homme prend sur ses loisirs,
sur ses voyages touristiques, certes toujours utiles, toujours instructifs (sic), le temps de faire une ou deux
retraites par an, même si le reste de l'année il est très dispersé, il ne sera pas totalement extériorisé, vidé de
lui-même. Il acquerra une prise de conscience de son unicité, de sa solitude qui lui sont essentielles pour
être lui-même partout où le conduiront les circonstances et les nécessités.
(suite avec n° 263)
Antoine Girin 12, Chemin du Vieux Château 42390 Villars - 04 77 93 47 24 - [email protected]
CCP 10 587 32 U 038 IBAN : FR 21 2004 1010 0710 5873 2U03 864 – BIC : PSSTFRPPLY
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Un site ACML : marcel-legaut.org
Le CA de l’ACML a pris la responsabilité de refaire un site : marcel-legaut.org
Chaque mois, trois éléments au moins y seront ajoutés :
Un éditorial, en totale liberté de la personne volontaire ou volontaire
désignée
En lien ou non avec l’éditorial, un texte (édité ou non) de Marcel Légaut
Quelques Nouvelles en lien avec Antoine Girin
Dominique Lerch
[email protected]
Notre Dame de Grâce 42170 Chambles – Changement de date : la prochaine session avec le Père Rudolf
aura lieu les 15, 16 et 17 avril. Toutes précisions auprès de JP Durget 06 08 62 06 67.
Carmel de la Paix 71250 Mazille Inscription : Jacques Musset, 12, rue du Ballon, 44 680 Ste Pazanne 02 40 02 49 15
2 mars 9h30-17h : Quand la maladie aiguise la conscience de l'essentiel avec J. Musset [email protected]
Carmel de la Paix 71250 Mazille - Inscription : Antoine Girin 04 77 93 47 24 [email protected]
8 17h, 9 et 10 mars : Découvrir l’évangile à la lumière de sa vie selon Marcel Légaut.
Le texte de ce topo de Légaut du 4 août 1983 sera envoyé à tous les participants aux journées de Mazille.
Ma première session Légaut à Mirmande – 19-25 septembre
C’est en juillet 2012, de manière tout à fait inattendue, que j’ai découvert Marcel Légaut. Une collègue de
longue date rentrait d’une session à Mirmande et a souhaité me faire partager sa découverte, pensant que
je serais susceptible d’être intéressée également par cette démarche spirituelle qu’elle venait de découvrir.
Cela a effectivement retenu tout mon intérêt, à un moment charnière de ma vie où se clôturait mon
engagement professionnel et où il se trouvait qu’effectivement je souhaitais rentrer dans une démarche
spirituelle, dont je ne savais pas vraiment la forme.
C’est la session sur les paraboles de Jésus qui a retenu mon attention, car cela me paraissait une voie d’entrée
privilégiée dans l’Evangile et un bon point de départ pour ma quête intérieure.
C’est donc sous la houlette d’Antoine – et de Renée – que j’ai ré-abordé les paraboles et que j’ai eu une
première approche de la pensée de Marcel Légaut.
Je me suis d’emblée sentie bien à Mirmande, à la fois dans le groupe et dans la démarche – et sans oublier le
lieu, bien sûr : la maison elle-même et son âme, et le village, particulièrement beau, dans cette belle Drôme
provençale ! La richesse du groupe, tissée de la richesse et des particularités de chacun, accueillies et
entendues par les autres ; la liberté interne au sein de ce groupe, où chacun était manifestement
suffsamment confant dans le regard et l’attention des autres pour s’exprimer librement.
La richesse de la réfexion, à partir des apports de Renée, qui nous ouvrait le chemin, et d’Antoine, qui nous
partageait la lecture des paraboles par Légaut ; des apports de Thierry, durant la journée partagée avec
nous ; de celui de Bernard nous proposant une voie « d’en-corporation » de la prière…et de l’apport de
chacun, riche de sa pensée, de son chemin propre…
L’habitude d’une réfexion partagée était sensible chez plusieurs membres du groupe et a sans doute
contribué à la densité et à la qualité du travail du groupe.
C’est donc avec un grand plaisir que, introduite aux arcanes domestiques de la maison par Nono, j’ai
apporté ma contribution à la vie quotidienne du groupe, notamment comme marmiton auprès de Gisèle !
Quant à ma démarche personnelle : que m’a apporté cette première rencontre de Mirmande ?
En quelques mots, un premier éveil.
Je dors sur mon talent enfoui dans mon terrain vague personnel, sous une jachère qui porte quelques feurs
sans doute, quelques épis peut-être, et probablement beaucoup d’ivraie !
Ai-je suffsamment foi que Dieu est–là et m’espère ? Ai-je suffsamment foi en la valeur de mon talent, ce
déjà-là de Dieu ? Mes oreilles ont du mal à entendre, mes yeux à voir et je campe dans cette indigence
spirituelle, dans une sorte de certitude de mon incertitude, qui crée somme toute un certain confort ! Il faut
que j’accepte de me désinstaller de cette position pour me mettre réellement en marche, sans doute pour
que mon sentiment d’indigence devienne aveu de pauvreté et qu’il y ait place en moi pour l’action de Dieu.
(Frère Luc de Tibhirine). Un chemin ardu sur lequel la pensée de Légaut et le travail de groupe autour de
cette pensée seront une aide précieuse, comme l’a été cette première session…
Marie-Thérèse Castaing 13 rue Cels 75014 Paris
Maison Saint Michel 68500 Issenheim 26 octobre
… Une cinquantaine de personnes dont bon nombre de couples de l’association Poursuivre ont écouté et
questionné Marcel Légaut à travers l’étude historique de la vie de Légaut avec cette coupure radicale de
novembre 1940, cette jachère intellectuelle aux Granges, ces témoignages d’un spirituel. Le DVD est un outil
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remarquable, il faudrait d’autres outils sur les thématiques Légaut… J’ai terminé par des prières dites
par Légaut et quelques instants de silence…
Dominique Lerch [email protected]
Séjour Mirmande 19-25 septembre
C’est pour moi une joie et une émotion de me retrouver dans cette grande maison qu’est La Magnanerie à
Mirmande ; elle est pleine encore de toutes ces personnes qui me sont chères et qui y ont vécu, chanté,
médité et prié. Ce village magnifque qui se restaure peu à peu, cette montée à l’église, qui n’en est plus
une au sens strict du terme, mais qui vit autrement (belle exposition de peinture cette année d’André
Lhote), ces multiples ruelles pierreuses , feuries, inattendues.
Joie surtout de se retrouver dans un groupe si chaleureux, ancien et toujours renouvelé par des personnes
qui nous apportent leur fraîcheur (même à 92 ans !) de découvrir Légaut et cette atmosphère si fraternelle.
Nous avons beaucoup réféchi… sur l’ancien et le nouveau, à travers les paraboles proposées par Antoine et
Renée et aussi par celles –scientifques- proposées par Thierry Magnin qui nous a fait partager l’expérience
unique qu’il a faite cet été au Brésil.
Découverte aussi du Qi Gong avec Bernard Loquineau .
À l’année prochaine…
Marie-Claire Veyre 24 allée des Peupliers 42580 L’Étrat
Notre Dame de Grâce, dimanche 2 décembre 2012
Le groupe que nous formions, en ce dimanche d’hiver, s’est penché sur le texte du débat qui eut lieu, à
Paris, le 5 novembre 1971, entre Marcel Légaut et François Varillon. Ce débat, sur le thème de la foi, a été
organisé (et publié ensuite) par le Centre Catholique des Intellectuels Français.
Evoquons quelques points de ce texte :
La connaissance de Jésus. Connait-on Jésus autrement que par l’Evangile ? demande François Varillon. Le
chemin d’intériorité ne risque-t-il pas de tomber dans le subjectivisme ? Marcel Légaut affrme au
contraire que la vie spirituelle commence à être elle-même lorsque, dépassant la subjectivité, elle atteint
l’intériorité. Par elle, l’homme domine les chocs qu’il reçoit des contingences pour atteindre une unité
qui transcende ce qui est passager. Par cette activité, dit-il, nous pouvons être proprement croyants et
nous avons à lutter personnellement avec l’enseignement de l’Eglise. Il parle d’une « étreinte » avec ses
éléments régulateurs et normatifs.
Liberté et institution. L’antagonisme de ces concepts se retrouve, nous dit François Varillon, dans
beaucoup d’autres oppositions mises en avant par Marcel Légaut : foi et croyance, appel et autorité,
esprit et lettre…Pour faire court, la Communion et l’Institution. Leur coexistence est rarement pacifque.
Marcel Légaut reconnait l’importance de leur affrontement pour la vie spirituelle. Il rappelle ce qu’il a dit
de l’Eglise : sa mère, sa croix.
Effort de l’homme et don de Dieu. Le débat se poursuit sur le thème du cheminement propre à
l’homme. Mais alors, dit François Varillon, que penser de la Révélation, la grâce, le don de Dieu ? Marcel
Légaut revient sur cette action en nous qui n’est pas que de nous car nous n’en disposons pas… Elle monte en
nous. Le don de Dieu doit être accueilli plus encore que reçu. Le don n’existe pas sans l’homme.
La foi des apôtres. La question porte sur ce que Marcel Légaut appelle la rumination des apôtres après la
mort de Jésus. N’est-ce pas faire du psychologisme que prêter ce travail d’élaboration aux apôtres ?
Marcel Légaut se réfère à l’expérience de celui qui lit un texte : Une écriture ne devient vivante que pour
celui qui la recrée avec son propre souffle. Ainsi des apôtres vis-à-vis de Jésus.
Ce dialogue courtois et respectueux nous fait prendre conscience du combat jamais tranquille de celui
qui cherche, à partir de soi, à la suite de Jésus, la vérité de son adhésion au Dieu vivant.
Poursuite de la réflexion : à Notre Dame de Grâces, le dimanche 17 mars 2013
Lettre d’information n° 19 – novembre - des Amis Français de Neve Schalom/Wahat As Salam
amis.franç[email protected]
Point sur le Centre Spirituel par Anne Le Meignen : Le Centre Spirituel Pluraliste veut être un lieu de
rencontre entre personnes de cultures et de religions différentes, dans la conviction que la reconnaissance de la
dimension spirituelle existant en chacun aide à créer la confance, la compréhension et le respect, facteurs nécessaires
à la conciliation et à la paix. Les activités de rencontre et de réflexion ont commencé en 1990 et ont abouti quelques
années plus tard à la création du Centre Spirituel Pluraliste. Il occupe depuis trois ans un beau bâtiment fnancé en
grande partie par les Amis Français. Il vient de traverser une période diffcile. Sa direction est nouvelle, assurée par
Dama Karta Schwartz et une équipe de membres du Village dont je fais partie. Son programme se structure. Il aura
des activités telles que : rencontres au moment de nos différentes fêtes traditionnelles, jour de "Mémoire" de Bruno
Hussar, projections de flm suivis d'échanges, études comparées des Ecritures, soirées communautaires de partage
d'expériences vécues (voyages, lectures, rencontres, etc), contacts avec le Monastère de Latrun à qui nous devons
notre terre. Nous souhaitons la participation de tous ! Un groupe de réflexion se crée avec le concours de plusieurs
membres universitaires spécialistes de la pensée de Martin Buber qui joua un rôle important dans le rapprochement
juif et arabe: "Il nous faut vivre non seulement près de l'autre mais avec lui". Nous reprendrons contact avec les
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associations inter religieuses et continuerons à accueillir des groupes venant de l'extérieur pour des séminaires
de réflexion et de méditation. Tous sont attirés par la beauté et le calme du lieu ainsi que par la Maison du Silence.
Anne le Meignen BP 1332 91013 Jérusalem Israël [email protected]
… Je souhaiterais vous partager ce que je pense à propos de la page consacrée aux Homosexuels. Je suis
profondément d'accord avec une attitude d'ouverture et de compréhension à tous nos frères et soeurs
quelqu'ils soient. Et les deux textes de Q.N. sont émouvants, mais le sujet est trop grave pour ne pas être
abordé, aussi, avec lucidité. Je vous transmets le rapport du Grand Rabin Gilles Berneihm. Il me semble
d'un intérêt capital pour notre réfexion, le Grand Rabin Gilles Berneihm étant une autorité reconnue.
Voici l’adresse électronique de ce document : Mariage-homosexuel-homoparentalite-Gilles Bernheim-1.pdf
.
Edouard Mairlot avenue Fernandez Miranda 44/5 Izda 33.203 Gijon Espagne [email protected]
… Je viens de recevoir avec grand plaisir le dernier "Quelques Nouvelles". Le texte de Légaut m'a fait le
plus grand bien : le mystère qui nous habite... et que, tout comme Jésus, nous avons à approfondir à partir
de notre propre vécu, nous laissant inspirer de lui, mais sans le copier… Il était bon de rappeler comment
Quelques Nouvelles a commencé. J'ai ensuite trouvé une tranche de vie bien dans l'esprit annoncé…
René Talabardon [email protected]
… Merci d'avoir fait mention de mon bouquin. Je voudrais revenir sur un point qui me parait essentiel,
peut-être pas assez mis en valeur dans mon livre : le sous titre : au coeur du débat, le sens divin de l'homme. Le
père Mouroux qui fut mon professeur de Théologie à Dijon, avait écrit : Sens chrétien de l'homme. En écrivant
Sens divin de l'homme, je crois que je suis au fond du problème de Vatican II : la chance qu'il n'a pas osé
saisir... C'est la question essentielle du XXI° siècle. Quel sens donner à l'homme ? Je suis dans la perspective
de Marcel Légaut... et je retrouve tous les grands spirituels du monde... Il me semble que c'est autour du
sens de l'homme qui nous est commun entre spiritualistes que nous pouvons créer un parlement des
religions qui permette à chacun d'apporter le meilleur de lui-même au travers de sa culture et de ses
expériences spirituelles. C'est peut-être la plus belle réponse que nous puissions apporter aux matérialistes,
à un type d'athéisme et aux personnes désabusées par notre époque tumultueuse...
Philippe Maréchal –Nelly Laurent B 6800 Libramont [email protected]
… Je vous informe de la parution du 5ème livre de mon épouse Nelly Laurent (née à Arlon en 1945) : Je suis
toujours en vie. Correspondance et carnet d'un Chasseur Ardennais en 1939-40, Ed. Traces de vie, 2012.
L'origine en est la découverte récente du courrier échangé entre son père Chasseur Ardennais (décédé en
1951) et sa maman (décédée en 2001). Plus de 100 lettres manuscrites pour chacun, envoyées et reçues
pendant la mobilisation 39/40, ainsi que l'Agenda de poche où son père notait les événements vécus en
garnison à Bastogne principalement, et lors de la Campagne des 18 jours de Bastogne à la Flandre où les
Chasseurs Ardennais se sont distingués par leur courage et leur ténacité…
Anne Christiaens 21 boulevard de la Tour d’Auvergne 35000 Rennes [email protected]
… Je viens de lire un livre très intéressant : La violence des hommes - Essai de psychologie et de spiritualité
masculine par Jean Monbourquette (1933-2011), prêtre et psychologue québéquois. À travers mythes, contes
et récits plaisamment présentés et commentés, il éclaire utilement les hommes ... comme les femmes , sur
des comportements inexpliqués de la violence qu'il appelle à reconnaître, à expliquer et à maîtriser…
Monique Ressel [email protected]
… Vous ne me connaissez pas, je fais partie des gens qui ne se manifestent pas ..! pourtant c'est toujours
avec intérêt et joie intérieure que je lis QN ; je n'ai pas connu Monsieur Légaut de son vivant pourtant il est
pour moi un fdèle compagnon de route : je suis allée quelquefois à Mirmande aux rencontre d'été avec Jean
Jacob , et bien que je ne me sois impliquée à aucun niveau et que j'ai déserté depuis longtemps les groupes,
j'aime revenir régulièrement dans certains textes de M. Légaut dont je me sens proche… d'ailleurs je les
partage souvent avec quelques amie(s). Je suis donc heureuse de recevoir QN…
Jacques Richard [email protected]
… Nous avons accueilli Philippe Mac Leod, à l'Abbaye de Landévennec : Avance en vie profonde est son
dernier ouvrage. Je le recommande aux lecteurs de QN.
Lucien Gilles 15 ,rue du Puits 34190 Cazilhac
… En ce moment, je lis Turbulences – Les réformés en crise d’Éric Fuchs et Pierre Glardon, théologiens de
Suisse Romande. En moins de 30 ans, plus du tiers des protestants romands ont disparu. Bilan critique –
Pistes de refondation… Dans la troisième partie : s’ouvrir à une spiritualité réformée, Marcel Légaut est cité
deux fois. Tout d’abord, une dizaine de lignes sur la vie spirituelle s’achevant sur plus on est un homme
d’Église, moins on est spirituel. Et quelques pages plus loin, une citation d’une vingtaine de lignes sur les
petites communautés centrées sur la vie spirituelle tirées d’Un homme de foi et son Église p. 234. En outre, dans
une note en bas de page, les auteurs signalent que, face au vide de la faculté de théologie quant à la
spiritualité, ils avaient organisé des retraites chez les carmélites de Mazille pour leurs étudiants…
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Golias hebdo n° 267 (13-19 déc.) BP 3045 69605 Villeurbanne cx publie un bel hommage de notre ami
Joseph Thomas à Marcel Légaut : Redécouvrir Marcel Légaut – Parcours de vie pour temps nouveaux…
Le père de Marcel Légaut : Henri-Alphonse Légaut
Dominique Lerch, en historien, a consulté les archives départementales et nationales pour mettre à
disposition un document offrant une meilleure approche de qui était Marcel Légaut.
Né le 9 septembre 1870 à Fay-les-Etangs (Oise), Alphonse Légaut est issu d’une famille d’artisan rural.
Son père, Désiré Lucien, 30 ans, est maréchal-ferrand d’un village de 268 habitants répartis en 1861, en 82
maisons. Sa mère est Amélie Esther Florentine Letailleur. Il est le second enfant du couple, Désiré Emile
est né en 1868. On remarquera la transmission du second prénom du grand-père : Marcel Légaut a comme
troisième prénom Lucien (Marcel – Camille – Lucien).
On retrouve Alphonse comme élève maître à l’Ecole Normale de Beauvais en 1888, il y est stagiaire en
1889. Il exerce à Clermont-de-l’Oise de 1889 à 1893 (avec une interruption pour le service militaire de 1891
à 1892) ; il devient boursier de licence à Caen en sciences physiques, obtient une licence de sciencesphysiques et de mathématiques. Arrêté par un échec à l’agrégation « il s’est formé tout seul, avec de très
pauvres ressources » et dispose de l’appui ferme du doyen de la Faculté des sciences de Caen. Il demande
un poste de professeur délégué dans les écoles primaires supérieures de la Seine le 28 avril 1898, et obtient
un poste à l’école Colbert de 1898 à 1909, année où il est nommé au collège Chaptal pour vingt ans. (…)
Il se marie le 13 mai 1899, avec Louise Perrichet, née à Paris le 25 juillet 1877, dont le père est artisan
tapissier. Il a deux enfants, Marcel Légaut en 1900, René le cadet. (…)La guerre vient le réquisitionner du 2
août 1914 au 1er octobre 1917, avec plus d’un an de campagne (9 janvier 1916 au 11 mai 1917), en tant que
sous-lieutenant de réserve. Il reprend le sillon à l’issue de la guerre, puisque de 1909 à 1929 (date de sa
retraite), sauf la période de guerre, il demeure au même poste dans le même établissement. (…)
Les archives permettent donc de donner –un peu- de corps à ce père et conforte l’intuition d’Etienne
Fouilloux sur l’enfance –et l’adolescence-de Marcel Légaut vouée à la reproduction du modèle paternel : en
1919… j’ai voulu me faire prêtre… Mon père m’a dit… Tu entreras au séminaire plus tard, sois d’abord agrégé de
mathématiques. Toutefois, derrière ce conseil, il y a aussi de la prudence, celle d’asseoir une ressource
solide au cas où… Un honnête foyer parisien fer de ses deux garçons, avec une aisance rendant possible une
résidence secondaire à Saint-Brévin-l’Océan (Loire-Atlantique) où l’abbé Gaudefroy lui a écrit durant
l’été. (…) Et devenu berger, propriétaire-exploitant aux Granges de Lesches (Diois), Marcel Légaut
indique à Panorama, en février 1962, qu’il ne faut pas dire qu’il a gagné strictement sa vie. J’ai eu la
chance, dit-il, d’avoir un peu d’argent, hérité de mes parents et de nos beaux-parents pour combler le
défcit de nos budgets et donner à nos enfants une éducation et une sécurité d’avenir qu’un paysan ne
peut pas toujours donner aux siens. Oui, Marcel Légaut est, comme beaucoup, conscient d’être l’héritier
d’un labeur immense…
Dominique LERCH enverra le rapport complet à qui en fera la demande par mail ou par lettre. Dans ce cas,
joindre une enveloppe timbrée. D. Lerch 10 allée Nicéphore Niepce 94300 Vincennes –
[email protected]
La revue Parvis N° 56 décembre : Rompre l’enfermement
Dès l’éditorial, Jean-Marie Kohler invite à rompre l’enfermement sous toutes ses formes, en nous et autour
de nous. Il écrit : …La grandeur humaine est à l’aune de l’attitude que nous avons envers les malades, les déviants,
les délinquants, les étrangers, les minorités méprisées et opprimées, les exclus d’ici et d’ailleurs. Que faisons-nous
pour briser les verrous du malheur ? et le dossier propose des témoignages et une réfexion sur ces combats
menés pour le respect de la dignité humaine, notamment ces oubliés que sont les sans-papier dans les
Centres de Rétention Administrative (CRA). Les Cercles de Silence, chaque mois, s’élèvent contre l’atteinte
à l’humanité des sans-papier. www.placeauxdroits.net/cercle
Pensez à visiter le site Parvis : http://www.reseaux-parvis.fr/chretiens-en-liberte/Vous y trouverez le CR
de l'Assemblée Générale des Parvis à Saint-Chamond - 30 nov, 1 et 2 décembre avec l'intervention
d'Elfriede Harth : la question des femmes cinquante ans après le concile Vatican II... - Des témoignages Les comptes rendus des ateliers- Des vidéos…
Libre Pensée Chrétienne n° 20 – Octobre Novembre Décembre
Edit. resp. : Herman Van den Meersschaut - Rue Corneille Hoornaert, 9 - 1090 Bruxelles
Courrier électronique : [email protected] - Blog : http:// librepenseechretienne.over-blog.com
Ce bulletin d’une trentaine de pages est d’un grand intérêt. Découvrez-le grâce à internet.
Jésus simplement n° 66 Nicole Rivet [email protected] Georges Glaentzlin [email protected]
Dans l’éditorial, Georges Glaentzlin signale que Bruno PLOIX a souhaité passer le relais pour la préparation et
l’envoi du bulletin de "Jésus simplement " et il remercie Bruno pour le travail accompli pendant de
6
nombreuses années. Il ajoute : J'ai accepté cette relève, ayant été témoin de la fondation du groupe et du
bulletin en 1995 chez Antoine GIRIN à Villars (Loire) par Georges SAUVAGE et Agnès MUNIER, avec le N° 0 !
Pour la session d'été 2013 à Mirmande, Nicole RIVET qui a assumé, avec Bruno PLOIX, l’animation des sessions
pendant de nombreuses années, n’a pas souhaité poursuivre. Nous les remercions pour cet engagement.
Ce Bulletin rend compte de la session d’été 2012 à Mirmande avec la génération montante d'EPHATA..
Marcel Légaut et Gabriel Rosset par Max Bobichon
Qui sont ces deux personnages ?
Marcel Légaut est né en 1900 à Paris il est mort en 1990 sur le quai de la gare routière à Avignon en
revenant d’une session. Grâce au travail merveilleux de Thérèse De Scott nous pouvons communier à
cette vie très facilement. Pour la suite de notre travail de ce jour je voudrai retenir simplement deux faits
majeurs dans la vie ardente de Marcel Légaut.
Né dans une famille parisienne d’un père professeur de mathématiques il réussit très bien ses études et
entre à l’ENS après avoir refusé d’honorer sa réussite à l’École Polytechnique. C’est un bûcheur dans sa
matière : J’étais fou de maths, mais il prend du temps pour continuer sa formation religieuse théologique
grâce à son action dans le groupe Tala qu’il a trouvé en entrant à l’ENS. Sous l’impulsion du père F.
Portal, Légaut prend aussi conscience de l’urgence du primat de la réfexion dans la crise moderniste qui
ravage l’église catholique qui n’en fnira pas de l’éluder – faute de courage intellectuel de la hiérarchie
malheureusement. Légaut sera marqué par cette crise. Un monde sécularisé est né. Les réponses à ses
questions sont insuffsantes et bancales (cf. excommunication de Loisy, …). Il faut revenir à l’aube de
l’Église et refuser la surenchère théologique livresque qui s’ajoute au fl des années qui passent.
Le deuxième fait c’est son expérience humaine. Lorsque, mobilisé en 1939, il se rend compte face aux
hommes qu’il a la mission de commander comme offcier, que sa culture de professeur ne correspond
pas à la culture de ses hommes. Et cela non pas en surface mais profondément, j’oserais dire que dans
l’humble domaine de la vie quotidienne il prend conscience que son langage, sa mentalité ne
correspondent plus du tout à ce que sont les gens et donc il tire les conséquences que la hiérarchie
catholique ne fait pas en face de la crise moderniste : il abandonne une certaine culture pour être
entendu pour vraiment partager. C’est donc vrai il n’y a pas rupture entre l’élève de l’ENS devenu
professeur d’université et le berger des Granges de Lesches qu’il devient à partir de 1940. C’est la même
exigence intérieure qui le taraude de retrouver au plus profond de soi la recherche commune à chaque
homme lucide, cette recherche de Dieu qui s’est fait homme pour nous conduire à Lui. Il veut être
témoin de cette vie de foi. Toute son œuvre, ses livres, ses feuilles écrites pour le Carmel de Mazille
tourne autour de cet axe. Il vivra cette hantise dans les différentes postes qu’il aura à Nancy, à Rennes, à
Lyon, dans les Facultés de maths. Ce sera aussi cette hantise qui le conduira à faire une Tribune libre
dans « Le Monde le 21 avril 1989 Un catholique et son Église vigoureux et contestant ... (entre nous Rosset
n’aurait jamais ratifé Eglise, ma mère et ma croix.)
Ce sera son pain quotidien, ce sera sa vie. Et nous bénéfcions de ce qu’il nous en fait partager grâce à ses
livres et à nos rencontres.
Gabriel Rosset est né en 1904 dans le petit village de l’Isère à Champier d’un père gendarme. En 1915 la
famille s’installe à La Tour du Pin. Gabriel se destine à l’Enseignement. Il intègre l’École Normale
d’Instituteur à Grenoble grâce aux subsides de sa sœur ainée Noëlle. Puis il s’inscrit à la faculté de
Lettres à Lyon, prépare le concours de St Cloud et intègre l’ENS en 1925. Très vite il rejoint le groupe Tala
et là il découvre ces jeunes professeurs de l’Enseignement publique désireux de vivre leur foi chrétienne
sans renoncer à l’exigence de la raison. Mais aussi il rencontre Antoine Martel qui aura une infuence
grandissante dans son action sociale. Rosset considère que pour lui c’est la période où il abandonne
une religion d’habitude héritée de son milieu et où il cherche à concilier le travail d’enseignant dans l’École
publique et son action chrétienne. Ça sera son rêve exigeant jusqu’à la fn de sa vie.
En 1930, il fait une dépression qui justife un congé de 1931 à 1934. Encore en 1931 il écrit de Nice à
Légaut je suis stationnaire avec un léger mieux. Puis il revient dans l’Enseignement : professeur en Haute
Savoie puis à Lyon, à l’École Primaire Supérieure, à l’Ecole Normale puis au lycée Chaponnay à Lyon où
il est affecté d’abord puis défnitivement (1935-1940). Il croit beaucoup à ce travail d’enseignement et
d’éducation civique dans l’Enseignement Public. En 1940, pendant l’hiver, il prend conscience du
problème des sans-abri ce qui l’amènera à un tournant important puisqu’il mènera de front de 1950 à
1965 (à sa retraite) son enseignement et sa gestion des solutions pour loger les SDF. Depuis 1941, qui
plus est, il vit en colocation avec Georges Belleville et Henry Tournissou transposant ce que, dans le
groupe de St Cloud, il vivait avec Légaut : la recherche d’une vie monacale dans le monde
l’Enseignement public. Les trois amis se proposent à l’Église diocésaine pour entrer dans le presbytérat.
Ce sera refusé à la suite des interventions de profs de la Paroisse Universitaire, par souci de laïcité, mais
repris à la retraite … Belleville et Tournissou seront ordonnés et Rosset à ce moment jugera qu’il devait
rester à Notre Dame des sans-abri – fondée à Noël 1950. En 1954 il se rapproche de l’Abbé Pierre. Très
proche de la hiérarchie catholique, (en 1957, il avait exposé au Cardinal Gerlier le projet de l’institut
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Lumen), très proche aussi de la Trappe des Dombes (à partir de sa retraite, il allait aux Dombes
toutes les semaines dont il devient Oblat). En 1974, il écrit à Chapelle : j’ai récité ce matin à la Trappe des
Dombes la consécration du B. Grignion de Montfort (il porte toujours dans sa poche des textes de Grignion
de Monfort, sa spiritualité devient de plus en plus mariale) à la sagesse incarnée soumise à la maternité de
Marie. Cette orientation plait à sa piété). Par ailleurs depuis longtemps il est en lien avec les réseaux
du catholicisme social à Lyon. Il mourra en 1974 après une attaque à la Trappe des Dombes.
(suite avec n° 263)