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Périodique d’information du Centre Régional de la Recherche Agronomique de Meknes
Décembre 2010
EDITO
La communication active et ouverte : un engagement pour
aujourd’hui et pour demain
Dr Mohammed El Asri, Chef du CRRA Meknes
Dr Mommed El Asri,
Chef du Centre
La publication d’un périodique institutionnel d’information est une
responsabilité que nous assumons à l’INRA Meknès dans le cadre d’une
stratégie de communication ouverte sur l’ensemble des acteurs partenaires,
des médias et de la société. « INRA Meknès Magazine » s’est consacré
dans ce cadre à partager avec ses lecteurs et lectrices les principales
préoccupations scientifiques, de recherche-développement et de relations
publiques du staff du Centre Régional de la Recherche Agronomique de
Meknès.
Nos numéros de 2010 ont ainsi apporté des éclairages sur différents sujets
dont la lutte biologique contre les maladies post-récolte des pommes, les
pertes de l’huile d’olives, les maladies du blé, les attitudes des acteurs à
l’égard du Plan Maroc Vert, les recherches spécifiques aux zones de
montagne du Moyen Atlas, les nouveaux acteurs du développement, etc.
Le présent numéro vous invite à découvrir une synthèse des travaux réalisés
à l’INRA de Meknès en matière de contribution à la sauvegarde de la
biodiversité des espèces ligneuses et d’introduction de nouvelles cultures en
zones de montagne. Un second papier fait état de la contribution de l’équipe
de recherche de Meknès à l’important chantier entrepris par l’INRA an
matière de carte de vocation agricole des terres.
Cette édition clôturant l’année 2010, « INRA Meknès Magazine » vous
exprime ici ses meilleurs vœux et vous souhaite une heureuse année 2011.
C’est aussi une occasion pour renouveler notre engagement continue en
faveur d’une communication scientifique ouverte et active.
Dans
ce numéro
™ Sauvegarde de la biodiversité des espèces ligneuses et introduction de
nouvelles cultures en zone de montagne.
™Cartes de vocation agricole des terres : outil d’aide à la décision
™ INRA Meknes en images.
Dossier :
Biodiversité
L’INRA Meknes contribue à la sauvegarde de la biodiversité des
espèces ligneuses et à l’introduction de nouvelles cultures en
zone de montagne.
Dr Abdellah Kajji
La préservation de la biodiversité, enjeu essentiel pour l’avenir de
l’humanité, demande tout à la fois un engagement sur le terrain pour
repérer, collecter, et l’utilisation de techniques de laboratoire pour identifier
et caractériser le patrimoine végétal et en produits de terroir. La recherche
agronomique se trouve ainsi interpellée pour la mise en œuvre de
programmes visant l’identification, la caractérisation et la mise en culture
dans une optique de sauvegarde et de valorisation de cette richesse et de
diversification des systèmes de culture.
Ce papier présente la synthèse des travaux réalisés sur les plantes
ligneuses d’une part et sur des nouvelles cultures introduites à haute
valeur ajoutée en zone de montagne.
Le caroubier et le câprier : deux espèces à sauvegarder
Dr. Abdellah Kajji
Agrophysiologiste
Coordinateur de l’UR. Agronomie
et physiologie végétale,
INRA Meknes.
Autres membres de
l’équipe de recherche
impliquée à l’INRA
Meknes :
• Abdelaziz Chergaoui
(PAM)
• Meryem Ibnou Ali
Alaoui (Câprier)
• Ali Mamouni
(Caroubier)
• Noureddine BAHRI
(Développement
institutionnel)
• Abderrahim Bentaïbi
(Sociologie du
développement)
• Moha Ferrahi
(Recherchedéveloppement)
• Abdelaziz Fadlaoui
(Agro-économie)
Parmi les espèces ligneuses actuellement concernées par un programme
d’étude de la biodiversité et de collecte du germoplasme se trouvent le
caroubier et le câprier.
Grâce à l’extraction d’ADN et à l’utilisation d’amorces moléculaires, il a été
possible de regrouper les câpriers collectés dans les régions de Meknès,
Fès et Sidi Kacem en cinq groupes selon leur proximité génétique. Leur
origine géographique dérive probablement de trois berceaux : la Syrie,
L’Espagne et le Maroc. Un groupe est génétiquement éloigné des autres,
et correspond à des plants capables de s’implanter sur des rochers : ce
serait une espèce différente endémique au Maroc.
L’étude morphologique et pomologique des caroubiers prospectés dans
les régions de Chefchaouen, Khénifra, Beni Mellal et Moulay Idriss
Zerhoune permet également de mettre en évidence l’existence d’une
grande variabilité génétique au sein de cette espèce. Au niveau des fruits,
cette diversité touche des caractères tels que la taille, la forme de la
gousse et le rapport de graines par rapport à la pulpe. La préservation de
la diversité génétique du caroubier est d’autant plus délicate et prend un
relief tout particulier pour cette plante dont les usages sont déjà
extrêmement divers et concernent des parties différentes du fruit et de la
plante dans son ensemble. Les individus repérés in situ font également
l’objet d’une caractérisation de leur comportement vis-à-vis de la
sécheresse.
Dans certains cas, il ne s’agit plus de sauvegarder la diversité d’une
espèce mais tout simplement de permettre sa survie. D’autres acteurs
publics peuvent intervenir : ainsi les eaux et forêts œuvrent à la
conservation de certaines espèces dans les parcs naturels comme c’est le
cas du parc de Khnifis et en particulier à la régénération de l’Acacia
raddiana (Talh) et Rhus tripartita (Ajdari) dont la disparition est imminente.
…/…
Dossier :
Biodiversité
Suite 1
Safran et sésame :
deux cultures à haute valeur ajoutée introduites en montagne
Les populations rurales de montagne connaissent souvent des difficultés à
parvenir à un revenu suffisant du fait de nombreuses contraintes : climat
contraignant, sol en pente et souvent caillouteux et/ou peu profonds,
parcellaire très morcelé, etc. La collecte de plants dans l’environnement
constitue souvent un apport non négligeable pour les populations locales,
cependant les cas de surexploitation des ressources naturelles ne sont pas
rares.
L’INRA Meknès intervient donc pour proposer de nouvelles productions à
haute valeur ajoutée. Le rôle de l’institution est de vérifier l’adaptabilité des
espèces à de nouvelles régions et de faire connaître celles-ci aux futurs
producteurs. Deux exemples vont être présentés ici : l’introduction du
sésame et du safran dans la région de Khénifra et dans les régions de
Outat El Haj.
Safran au Domaine
expérimental d’Annoceur
(Province d’Ifrane)
Le safran est cultivé depuis des années dans la région montagneuse de
Taliouine ou de Tazhnakht. Capable de supporter des écarts thermiques
importants s’ils ne surviennent pas à des périodes sensibles, végétant
naturellement entre 650m et 1200 m d’altitude, cette espèce était
susceptible de s’adapter à l’environnement montagneux du Moyen Atlas.
Afin de faire connaître efficacement cette culture par un grand nombre de
personnes, un essai de démonstration a été installé au centre technique de
Ouaoumana avec la participation des jeunes en formation, un autre au
domaine expérimental d’Annoceur et un troisième dans la commune rurale
de Tissaf.
De même différents essais de Sésame ont été installés à Khénifra dans les
communes rurales d’Aziza, Oum R’bia et Ouaoumana et à Outat El Haj
dans la commune rurale de Tissaf. Cette culture, bien connue dans le
Tadla, peut réussir dans les communes précitées, à condition de bien
choisir la date de plantation et d’éviter une irrigation trop importante qui
prolongerait la saison de végétation au détriment de la qualité de la
production. Les rendements obtenus in situ ont été satisfaisants tant sur le
plan quantitatif que qualitatif. De plus cette production offre l’intérêt de se
conserver facilement.
Essai sésame
à Ouaoumana
(Province de Khénifra) :
• A gauche :
Essai au stade maturité.
• A droite :
Gousses à maturité.
Cartes de vocation agricole des terres : outil d’aide à la décision
Amal Labaioui (UR GDR.ESR)
Cartes
de vocation
agricole
des terres
Au cours de ces dernières décennies, la croissance démographique rapide de la
population mondiale, s’est manifestée par une pression croissante sur les ressources
en terres. Certes, ces ressources sont limitées, alors que les demandes humaines
les concernant ne le sont pas. Aujourd’hui, les ressources en terres sont nettement
soumises à la pression ; en effet, 16 % des terres arables sont dégradées et ce
pourcentage ne cesse d’augmenter (FAO, 1997).
Le Maroc n’échappe pas à cette situation, en effet, la pression économique sur la
terre s’est traduite par le recours de plus en plus à la culture continue, à l’exploitation
des terres marginales et au surpâturage des parcours. Il en résulte une exploitation
minière de cette ressource causant un déclin de la fertilité et de la productivité.
Afin de faire face à cet état alarmant, il devient impératif d’orienter les efforts de la
recherche en vue de rationaliser la gestion des terres et de mettre en place des
politiques agricoles adéquates tenant compte de l’importance de l’évaluation des
potentialités des terres, pour une meilleure planification de leur utilisation.
Amal Labaioui
Chercheuse
UR. Gestion durable
des ressources
naturelles,
CRRA Meknes
Le projet de la carte de vocation agricole des terres (CVAT) dans les zones
d’agriculture pluviale se propose, en adoptant la méthodologie préconisée par la
FAO, de mettre à la disposition des décideurs, un outil de planification des activités
agricoles, en fournissant des éléments de réponse sur les possibilités d’utilisation
des terres et les aménagements éventuels au niveau local et régional. La
méthodologie utilisée, permet de déterminer l’aptitude ou la vocation des terres en se
basant sur le double critère pédologique et climatique. Le critère climatique est
représenté par la longueur de la période de croissance qui est la période de l’année
où les conditions sont les plus favorables au développement de la plante. Le critère
pédologique se base sur les caractéristiques des unités pédologiques des sols et
leurs aptitudes à répondre aux exigences écologiques des cultures.
Ce programme de CVAT, entrepris depuis 1998 par l’INRA, a permis jusqu’à
présent l’élaboration des cartes pour une superficie d’environ six millions d’hectares
aux échelles 1/50000 et 1/100000e. Ces cartes serviront aux différents opérateurs
dans le secteur agricole comme outil pour orienter les investissements, optimiser
l’exploitation des ressources en terres et guider le développement rural.
Cartes de vocation des
terres de MeknesTafilalet : aptitudes des
sols à la culture
du blé (en haut)
et à l’olivier (en bas)
L’objectif de départ de ces cartes consistant en une meilleure adaptation des
itinéraires techniques aux exigences des cultures a été dépassé vers des utilisations
plus larges. En effet, ces cartes permettent d’orienter les politiques d’appui au
secteur agricole, en modulant les subventions à accorder aux agriculteurs. Par
exemple, un investisseur ne pourra pas bénéficier de subvention pour produire des
Céréales sur un terrain aride et à forte pente, ce terrain sera plus apte pour
l’arboriculture fruitière avec des techniques de conservation des sols.
Si on prend comme exemple la région de Meknès, la carte de vocation a montré que
la région est favorable à l’agriculture an générale. En effet, les terres aptes et
moyennement aptes sont prédominantes, avec un pourcentage dépassant 50 % de
la superficie totale (cas du blé et du tournesol), 64 % (cas du pois chiche) et 40%
(cas de l’olivier), alors que les terres inaptes sont peu fréquentes (figure).
Outre les utilisations précitées, les cartes de vocation servant comme outil pour
l’orientation de l’urbanisation (4000 ha par an des terres fertiles) en permettent la
délimitation des zones d’urbanisation et en évitant d’inclure les zones à haut potentiel
de production dans ces périmètres.
Enfin, les cartes de vocation agricole répondent à certains objectifs du Plan Maroc
Vert surtout dans sa composante liée à la reconversion des terres en cultures
alternatives. Elles permettent de faire une évaluation du potentiel qu’offre la terre et
les possibilités de son utilisation afin de sélectionner et d’adopter les modes
d’utilisation des terres les mieux appropriées.
Activités
INRA Meknes
en images
Visite de délégation Indonésienne
(15 décembre 2010)
Visite de l’expert Australien
Pr. GRAEME ROBERTSON
Séjour scientifique de Têtè BARIGAHINRA Clermont-Ferrand (déc. 2010)
Dans le cadre de l’expertise de
Définition des termes de référence
pour l’étude sur le système de
recherche agricole au Maroc
« Review of Agricultural Research
in Morocco »
(16 déc. 2010)
Réunion du groupe de travail marocofrançais autour de l’oléiculture
au Maroc (22 nov. 2010)
Visite d’étudiants de l’ENA Meknes
(27 Oct. 2010)
Déjeuner-débat
de l’Association sportive et culturelle du
personnel de la Recherche Agronomique de
Meknès (ARAM)
(21 oct. 2010)
conférence sur le nouveau code de la
route (ARAM)
(28 oct. 2010)
Ont contribué à ce
numéro :
N. Bahri
M. El Asri
M. Jlibene
A. Kajji
A. Labaioui
A. Fadlaoui
M. Ferrahi

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