Le droit et ses métiers - Fond documentaire du SUIO-IP

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Le droit et ses métiers - Fond documentaire du SUIO-IP
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droit
ses métiers
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Ne peut être vendu
2009
UE
Le
Le marché du droit I
Les métiers I
Ils recrutent I
Asie Pacifique
Bangkok
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Sa forte croissance depuis plusieurs années en fait
l’un des principaux bureaux de Baker & McKenzie en
Europe. Le Cabinet compte parmi ses clients les plus
grands groupes internationaux mais également des
entreprises de taille moyenne très actives en France et
à l’international.
Lorsqu’il rejoint le Cabinet, le nouveau collaborateur
est intégré à l’un des groupes de compétences,
les Practice Groups, au sein duquel il est amené à
développer et à approfondir sa pratique dans
le domaine du droit dans lequel il s’est spécialisé.
La structure d’encadrement de chaque Practice Group
est volontairement souple : elle permet au collaborateur
d’être associé rapidement à tous les aspects du
traitement d’un dossier, y compris les contacts avec
le client, et l’encourage à acquérir autonomie et
confiance en soi. Parallèlement, les programmes de
formation dispensés par le Cabinet l’accompagnent dans
son parcours d’avocat.
Le nouveau collaborateur est d’emblée associé à la vie
internationale de Baker & McKenzie, avec les avocats des
bureaux étrangers, mais également à l’occasion de divers
séminaires internationaux : Practice Group Meetings
régionaux, New Associates Meetings, etc...
Agence Créatone - Photo : Sebastien Starr, Taxi
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Fondé en 1963, le Cabinet Baker & McKenzie Paris
regroupe aujourd’hui 27 associés et près de
160 avocats et juristes spécialisés dans toutes
les disciplines majeures du droit des affaires.
En outre, un programme d’échange au niveau mondial,
l’Associate Training Program, permet à certains
collaborateurs de bénéficier, par le biais d’un
détachement à l’étranger, d’une expérience prolongée de
la pratique du droit dans une autre culture.
Baker & McKenzie SCP
Comité de Recrutement
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75008 Paris, France
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Directeur des Ressources Humaines
Baker & McKenzie SCP est membre de Baker & McKenzie International. Les membres de Baker & McKenzie International sont des cabinets d'avocats
présents dans différents pays à travers le monde. Conformément à la terminologie usuelle utilisée par les sociétés de services professionnelles, la référence à
un "associé" désigne un associé de l’un de ces cabinets d’avocats et la référence à un "bureau" désigne un bureau de l’un de ces cabinets d’avocats.
Le droit et ses métiers 2009
édito
Les études de droit ont la particularité de ne commencer, en France,
qu’au niveau de l’enseignement supérieur. Elles n’occupent, sauf de
façon mineure dans certaines filières, aucune place dans la formation
générale des bacheliers. C’est là une des différences fondamentales
avec les études littéraires et scientifiques.
Beaucoup d’étudiants découvrent donc cette matière à l’université.
Cela peut être une révélation. Il revient alors aux facultés de former
au mieux les futurs juristes afin de les préparer aux métiers du droit.
Encore faut-il qu’elles aient les moyens d’assurer
cette formation, ce qui ne se résume pas à
l’octroi de crédits supplémentaires, mais peut
passer par une meilleure orientation des
étudiants et par le maintien d’un recrutement de
qualité des professeurs de faculté.
La formation des juristes doit s’appuyer sur des
connaissances techniques mais aussi, en priorité,
sur des méthodes de raisonnement permettant
de gérer les situations professionnelles
auxquelles ils seront confrontés.
L’enseignement du droit ne se résume donc pas
à l’apprentissage de règles qui sont, en tout état
de cause, changeantes. Il s’accompagne de la compréhension de la
société, nationale, européenne et internationale, dans laquelle ces
règles s’inscrivent, y compris dans leur dimension historique. Il va sans
dire que ces études ne sont complètes que si les futurs juristes
possèdent la maîtrise d’une ou plusieurs langues étrangères et des
techniques de communication modernes.
C’est à ces conditions que les études juridiques peuvent être
adaptées aux métiers du droit. Loin de se limiter aux seuls magistrats
et avocats des séries télévisées, ces professions sont aussi diversifiées
qu’innombrables. Ce guide a le mérite de les présenter d’une
manière la plus exhaustive possible, à l’aide de témoignages de
représentants de ces métiers, afin d’ouvrir des horizons nouveaux.
Bonne découverte. ■
Michel Verpeaux
Professeur à l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1)
2009
■
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
3
Directeur de la
publication, Président
Directeur Général de
Wolters Kluwer France :
Xavier Gandillot
Rédaction en chef :
Miren Lartigue
Journalistes :
Élodie Levy,
Christine Taconnet
Le droit et ses métiers 2009
Le Guide des métiers
du droit
Publié par Wolters Kluwer
France
SAS au capital de
300 000 000 euros
Associé unique : Holding
Wolters Kluwer France
Siège social : 1, rue Eugène
et Armand Peugeot
92 856 Rueil-Malmaison
Cedex
RCS Nanterre 480 081 306
Éditorial
Par Michel Verpeaux
Sommaire
1
Le marché
du droit
> Une mosaïque de métiers ---------------------------------------------------p. 8
> Le recrutement se porte bien--------------------------------p. 14
Le marché de l’emploi pour les professions
du droit poursuit son embellie. Quels métiers
recrutent ? Quelles spécialités restent
à la peine ? État des lieux.
> Candidatures : tout un art -----------------------------------------------p. 22
Il n’existe pas de formule miracle
pour assurer le succès d’une candidature.
Mais les spécialistes du recrutement
ont de précieux conseils à partager.
> L’expérience internationale,
une valeur sûre -----------------------------------------------------------------------------------------------p. 26
Programmes d’échanges, stages, séjours
linguistiques… Au-delà de l’intérêt humain,
une expérience internationale est toujours
utile pour enrichir un curriculum vitae.
> Changer de profession,
c’est possible ----------------------------------------------------------------------------------------------------p. 28
Responsable graphique :
Raphaël Perrot
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L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
p. 4
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Chaque année, quelque 30 000 étudiants
rejoignent les bancs des filières juridiques.
Quel avenir professionnel s’offre à eux ?
Conception graphique :
Frédéric Tallaron
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p. 3
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■
2009
Qu’on choisisse d’être avocat ou notaire
un jour ne signifie pas qu’on le restera
toujours. Dans le domaine du droit,
aucun choix n’est définitif.
Les professionnels peuvent, sous certaines
conditions, mais sans trop de difficultés,
passer d’un métier à un autre.
sommaire
_____
> Juriste de collectivité locale--------------------------------- p. 64
> Lieutenant de police----------------------------------------------------------------- p. 66
> Lieutenant de sapeur-pompier
professionnel-------------------------------------------------------------------------------------------------- p. 67
> Inspecteur des impôts --------------------------------------------------------- p. 68
> Inspecteur des douanes ------------------------------------------------- p. 70
> Enseignant-chercheur------------------------------------------------------------- p. 71
2
Travailler en entreprise
Les métiers
> Juriste d’entreprise ----------------------------------------------------------------------- p. 72
Les professions réglementées
> Juriste de banque ---------------------------------------------------------------------------- p. 76
> Avocat------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- p. 32
> Avocat d’affaires ---------------------------------------------------------------------------------- p. 34
> Avocat aux conseils --------------------------------------------------------------------- p. 36
> Juriste en cabinet d’avocats-------------------------------- p. 37
> Fiscaliste---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- p. 74
> Juriste en droit social--------------------------------------------------------------- p. 77
> Journaliste juridique ----------------------------------------------------------------- p. 80
> Éditeur juridique ----------------------------------------------------------------------------------- p. 81
> Documentaliste--------------------------------------------------------------------------------------- p. 82
> Avoué--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- p. 38
> Conseil en propriété industrielle ------------ p. 39
> Notaire --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- p. 40
> Huissier--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- p. 42
> Commissaire-priseur----------------------------------------------------------------- p. 44
3 Ils recrutent
> Des contacts pour se lancer
dans la vie active--------------------------------------------------------------------------------- p. 83
> Commissaire aux comptes-------------------------------------- p. 46
> Administrateur judiciaire ----------------------------------------------- p. 48
> Greffier du tribunal de commerce----- p. 50
_____
Travailler dans le service public
> Magistrat-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- p. 51
> Magistrat administratif-------------------------------------------------------- p. 54
> Délégué du procureur--------------------------------------------------------- p. 56
> Assistant de justice------------------------------------------------------------------------ p. 57
> Greffier---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- p. 58
> Médiateur -------------------------------------------------------------------------------------------------------------- p. 60
> Directeur de prison ----------------------------------------------------------------------- p. 61
> Commissaire des armées--------------------------------------------- p. 62
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Le marché du droit
Une mosaïque de métiers
Chaque année, quelque 30 000 étudiants rejoignent les bancs
des filières juridiques. Quel avenir professionnel s’offre à eux ? > p. 8
1
Le droit et ses métiers
Le recrutement se porte bien
Le marché de l’emploi pour les professions du droit poursuit son embellie.
Quels métiers recrutent ? Quelles spécialités restent à la peine ?
État des lieux. > p. 14
Candidatures : tout un art
Il n’existe pas de formule miracle pour assurer le succès
d’une candidature. Mais les spécialistes du recrutement ont
de précieux conseils à partager. > p. 22
L’expérience internationale, une valeur sûre
Programmes d’échanges, stages, séjours linguistiques… Au-delà
de l’intérêt humain, une expérience internationale est toujours utile
pour enrichir un curriculum vitae. > p. 26
Changer de profession, c’est possible
Qu’on choisisse d’être avocat ou notaire un jour ne signifie pas qu’on
le restera toujours. Dans le domaine du droit, aucun choix n’est définitif.
Les professionnels peuvent, sous certaines conditions, mais sans trop
de difficultés, passer d’un métier à un autre. > p. 28
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Le marché du droit
Une mosaïque de métiers
Quelque 30 000 nouveaux étudiants entrent, chaque année, en faculté de droit.
Deviendront-ils avocats, notaires, huissiers, commissaires de police ? Exerceront-ils
en libéral ou dans la fonction publique ? Un large choix de professions s’offre à eux.
■ Par Eve Boccara, avec Christine Taconnet
Q
uel est le point commun entre un notaire et un inspecteur
des douanes ? Entre un avocat d’affaires et un directeur de
prison ? Entre un commissaire de police et un huissier ? Le droit,
bien sûr. Tous ont effectué plusieurs années d’études juridiques
avant de passer les examens et concours qui mènent à ces professions. Une diversité de débouchés qui explique que chaque année,
plus de 30 000 des 200 000 nouveaux entrants dans les facultés
françaises s’installent sur les bancs des filières de droit.
Quels métiers ?
Le droit est une école du raisonnement. L’étudier, c’est apprendre
à réfléchir, à rédiger, à chercher. Cet apprentissage, qui constitue
une « boîte à outils » de la pensée, explique qu’aujourd’hui le
terme de « juriste » renvoie à celui d’« ingénieur », car il apporte
une garantie de compétences qui peuvent se décliner à l’infini !
Les métiers du droit sont donc très variés. Certains dépendent
directement du service public de la justice : magistrats (juges et
procureurs), greffiers, personnels de l’administration pénitentiaire,
personnels de la protection judiciaire de la jeunesse, assistants de
justice, délégués du procureur, lieutenants de police… À l’inverse,
d’autres professions ne sont que rattachées au secteur du droit :
expert judiciaire, conciliateur, administrateur judiciaire et mandataire liquidateur, etc.
Un autre pan regroupe les auxiliaires de justice. Ces professionnels du droit ne sont pas des agents de l’État mais sont indispensables au bon fonctionnement de l’appareil judiciaire. Ils exercent
souvent une profession libérale réglementée et sont rémunérés
par leurs clients. Il s’agit notamment des avocats, des avocats aux
conseils, des huissiers de justice, des notaires.
Le notaire a la particularité d’exercer en libéral tout en étant un
officier public ministériel, puisqu’il détient de l’État un pouvoir
d’authentification des actes qu’il reçoit. Les clercs de notaires, qui
les secondent, sont quant à eux des techniciens du droit qui rédigent les actes, rassemblent les pièces et suivent les dossiers. Au
1 er janvier 2008, la France comptait 8 681 notaires, dont
2 104 femmes. Et les 4 501 offices notariaux du territoire
employaient plus de 50 000 salariés.
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2009
Quel est le point commun
entre un notaire
et un inspecteur des douanes ?
Entre un avocat d’affaires
et un directeur de prison ?
Le droit, bien sûr.
Par ailleurs, les entreprises emploient directement de nombreux
juristes, alors salariés, qui les conseillent sur toute la gamme des
questions de droit qui peuvent se poser à elles (droit des contrats,
droit des sociétés, droit de la propriété intellectuelle, droit social,
droit de l’immobilier, droit fiscal…). Les juristes qui travaillent dans
un grand groupe auront tendance à se spécialiser, alors que dans
les petites et moyennes entreprises, le métier de juriste se compare
à celui d’un médecin généraliste, prêt à mener une palette d’interventions. « Le juriste d’entreprise doit être très opérationnel
dans un contexte économique précis, il doit participer au développement de son entreprise », estime Bertrand Loubert, président de la commission Carrières et Évolution de l’Association
française des juristes d’entreprises (AFJE) et lui-même directeur
juridique adjoint et directeur des sociétés du groupe Areva. « L’avocat d’affaires, lui, dépend d’une multitude de clients, voit des cas
très différents et a une pratique plus technique. » Selon lui, « l’esprit des deux métiers n’est pas le même. En entreprise, il y a des
contraintes de hiérarchie, d’organisation, vous êtes un salarié tout
en gardant votre indépendance intellectuelle. L’avocat, lui, en tant
que professionnel libéral, devra aussi gagner une clientèle. L’aspect commercial est plus important pour lui. »
Vers une grande profession du droit ?
La profession de juriste d’entreprise est récente par rapport aux
autres professions juridiques puisqu’elle n’a qu’une quarantaine
d’années en France. Pour preuve, on ne compte que 10 000 à
Le marché du droit
15 000 juristes d’entreprise dans l’Hexagone, contre plus de
47 500 avocats, profession qui, elle, connaît une forte progression de ses effectifs (+ 37,5 % entre 1997 et 2007). Aujourd’hui,
les deux professions évoluent en parallèle. Mais il est question
depuis plusieurs années d’un rapprochement, et même d’une
fusion.
Quant au sort des avoués, il a été tranché par la chancellerie en
juin 2008 : la garde des Sceaux a annoncé l’intégration de cette
profession réglementée à celle des avocats, afin, notamment, de
« simplifier la procédure d’appel ». Cette décision a provoqué un
tollé chez les avoués mais elle a reçu l’aval des instances de représentation des avocats, qui militent pour la création en France d’une
grande profession du droit.
La même voie se dessine, de manière plus concertée toutefois,
pour les conseils en propriété intellectuelle (CPI), qui se sont prononcés pour l’unification de leur profession avec celle d’avocat au
cours d’une assemblée générale en mai 2008. Les modalités techniques de ce rapprochement restent toutefois à définir avant la
transcription législative de ce projet.
Enfin, en juillet 2008, une commission a été chargée par le Président de la république de réfléchir à la création en France d’une
grande profession du droit, qui réunirait notamment les avocats
et les juristes d’entreprise, voire les notaires. La commission, présidée par l’avocat d’affaires Jean-Michel Darrois, doit rendre ses
conclusions en janvier 2009.
Les personnels
de la Justice
Le ministère de la Justice
30 301 personnes travaillent
pour les services judiciaires
du ministère
31 297 personnes travaillent dans l’administration
pénitentiaire
8 806 personnes travaillent dans les services de
protection judiciaire de la jeunesse
1 619 personnes conduisent et pilotent la politique de la
justice et des organismes qui y sont rattachés.
Les auxiliaires de justice
1 809 conciliateurs de justice
47 749 avocats
91 avocats au Conseil d’État et à la Cour de cassation
430 avoués près les cours d’appel
245 greffiers de tribunal de commerce
3 272 huissiers de justice
115 administrateurs judiciaires
313 mandataires liquidateurs
8 525 notaires
420 commissaires priseurs judiciaires
Source : ministère de la Justice, « Les chiffres clefs de la
Justice », 2007
•••
2009
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Le marché du droit
Quelles études ?
La plupart de ces professions exigent de longues études supérieures.
Ainsi, le concours de l’École nationale de la magistrature (ENM) et
l’examen d’entrée dans les Centres régionaux de formation professionnelle des avocats (CRFPA) sont accessibles à partir du Master 1
(bac + 4). Mais ces épreuves sont aujourd’hui prises d’assaut par les
bac + 5 et les titulaires d’une double formation. C’est notamment le
cas à l’École de formation du barreau (EFB) de Paris : « 80 % des
élèves qui se présentent à l’examen d’entrée de l’EFB ont un
Master 2 », confirme Gérard Nicolay, le directeur de l’école. « Mais
moins de 50 % des inscrits sont reçus. Ensuite, la route est longue :
depuis la réforme de la formation initiale des avocats en 2006, il faut
Le droit est une école
du raisonnement.
Son apprentissage constitue
une boîte à outils de la pensée.
compter 21 mois, école et stages compris, avant de pouvoir prêter
serment. Ce qui peut poser un problème financier aux élèves et
demande courage et ténacité ! » Depuis la rentrée 2007, une « petite
révolution » a eu lieu. Les diplômés des filières juridiques de Sciences
Po Paris (et uniquement ceux-là) ont obtenu l’autorisation de passer
l’examen d’entrée dans les centres de formation professionnelle des
avocats, concours jusqu’alors réservé aux titulaires d’un master de
droit. Une décision qui avait provoqué la colère des universitaires.
Faut-il également faire de longues études pour devenir juriste d’entreprise ? Oui, de plus en plus. « La licence en droit vous limite.
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On vous préférera systématiquement les titulaires de Master 2 »,
reconnaît Bertrand Loubert. D’ailleurs, le diplôme de juriste conseil
en entreprise (DJCE), très prisé, est équivalent à un bac + 5.
Le parcours qui attend les notaires n’est pas moins exigeant. Par
la voie universitaire, ce métier exige cinq ans d’études supérieures
et deux ans de stage validés par l’obtention d’un diplôme spécifique (il existe aussi un accès professionnel). La fonction de colla-
Les avocats
en France
Effectifs
45 818 avocats en France au
1er janvier 2006 (contre
32 000 en 1996), dont 48,7 %
sont des femmes. La moitié des effectifs se concentrent
dans quatre barreaux : Paris (40 % de l’effectif total), puis
Lyon, Nanterre et Marseille.
Mode d’exercice
La majorité (39,6 %) des avocats inscrits au tableau
exercent à titre individuel, 34,5 % en qualité d’associé,
19,3 % en qualité de collaborateur, et 6,5 % en qualité de
salarié non associé.
International
1 643 avocats français sont inscrits à la fois dans un
barreau français et dans un barreau étranger, soit 3,6 %
des avocats (+ 9,8 % entre 2005 et 2006).
Source : statistiques sur la profession d’avocat
au 1er janvier 2006, publié par la DACS, ministère
de la Justice (octobre 2006)
Le marché du droit
dans les métiers de la police, des prisons, des douanes ou des
impôts. Seuls pourront exercer la profession les admis aux concours
répondant aux besoins exacts définis par ces administrations.
Pour la grande famille dite des juristes (avocats, juristes d’entreprises et juristes de collectivité), le marché de l’emploi est assez
dynamique mais variable. Chez les avocats, les jeunes diplômés
qui choisissent le pénal ou le droit de la famille rencontrent davantage de difficultés que ceux qui choisissent le droit des affaires.
Quelles rémunérations ?
Au sein des professions libérales, qui facturent en honoraires, les
rémunérations sont extrêmement variables. Certains avocats associés de renom gagnent des fortunes… mais les jeunes sont également nombreux à se contenter du Smic. « Deux tiers des élèves
qui sortent de l’École de formation du barreau de Paris trouvent
des postes bien payés et un tiers d’entre eux gagnent mal leur vie
parce qu’ils ont un parcours universitaire qui ne répond pas aux
besoins du marché », estime Gérard Nicolaÿ, directeur de l’école.
La paupérisation d’une partie de leurs confrères explique ainsi la
forte mobilisation des avocats pour une revalorisation de l’aide
juridictionnelle fin 2006, qui s’est soldée par une hausse de 8 %
de l’enveloppe allouée par l’État pour 2007.
Chez les avocats d’affaires, les cabinets anglo-saxons ont la particularité d’offrir des rémunérations supérieures à celles offertes
dans les cabinets français, et la pratique du bonus, rétribution
importée de la culture américaine et souvent liée au nombre
d’heures facturées, se généralise. Par ailleurs, les écarts de rémunérations entre Paris et la province sont très sensibles.
borateur (ancien clerc) est accessible, elle, dès la licence en droit
ou via un institut des métiers du notariat. Mais les formations sont
en pleine évolution. Des licences professionnelles conduisant à un
diplôme de technicien supérieur du notariat ont été créées, et un
BTS notariat a vu le jour à la rentrée 2008 dans les 17 instituts des
métiers du notariat et dans 20 lycées professionnels. Ces réformes
concrètes visent à multiplier les voies d’accès à une profession qui
offre d’excellentes perspectives d’emploi.
De façon générale, l’entrée dans les métiers dits « de collaboration » est plus aisée. Le concours de greffier, par exemple, est
ouvert à partir du niveau bac. Mais une licence 2 (ancien Deug)
augmente considérablement les chances de réussite. Pour les secrétaires juridiques, qui travaillent aux côtés des avocats, des notaires,
ou des huissiers, on exige généralement une licence de droit ou
un BTS en secrétariat complété par une formation en droit.
Quels débouchés ?
Certaines professions juridiques sont soumises à un numerus clausus, c’est-à-dire que le nombre des personnes habilitées à l’exercer et le nombre d’implantations de leurs offices sont fixés par l’État.
Les huissiers, les notaires ou les commissaires-priseurs judiciaires
doivent ainsi acheter une étude avant d’être officiellement nommés
par le Garde des sceaux. Il en est de même dans les services publics,
12
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Qui sont les
juristes d’entreprise ?
On compte, en France, environ 13 000 juristes
d’entreprise :
59 % sont des femmes
60 % des juristes ont entre 25 et 35 ans
85 % ont au minimum un troisième cycle
29 % ont une double formation
13 % sont titulaires d’un diplôme étranger
78 % sont en contrat à durée indéterminée
72 % travaillent à Paris ou en région parisienne
58 % ont moins de huit années d’expérience
67 % travaillent pour une grande entreprise
52 % travaillent dans une direction juridique qui compte
moins de cinq juristes
67 % des directions juridiques comptent moins de dix
juristes et 10 % des directions juridiques comptent plus
de cent juristes
Source : enquête 2005 réalisée à l’initiative de
l’Association française des juristes d’entreprise (AFJE)
Le marché du droit
Le notaire, lui, doit généralement commencer par acheter son
étude. C’est la principale difficulté. Ensuite, il est assuré d’obtenir
des revenus confortables pendant toute la durée de son exercice,
voire très confortables quand il a sa propre étude. Un magistrat
gagne plutôt bien sa vie, et de mieux en mieux avec l’ancienneté.
En revanche, même en fin de carrière, la rémunération d’un greffier reste modeste.
Dans le secteur privé, la situation des juristes d’entreprise évolue très
nettement avec l’expérience. Les débutants ne sont souvent pas très
bien rémunérés (parfois moins de 25 000 euros par an). Le salaire
annuel moyen s’établit à environ 42 000 euros. Dans les collectivités
publiques, les juristes fonctionnaires ou contractuels gagnent environ 30 % de moins que dans le privé, bien que les rémunérations
puissent parfois être comparables à celles offertes dans les PME. ✜
Les revenus* dans le service public de la Justice
* Rémunérations nettes mensuelles, en euros
Début de carrière
Fin de carrière
2 590
6 000 (moyenne)
Greffier en chef
1 800 (stagiaire)
3 500
Greffier
1 200 (stagiaire)
2 400
Directeur des services pénitentiaires (hors indemnités)
1 907
4 342
Éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse
1 586
2 418
500
500
Magistrat
Assistant de justice
Source : Présentation des métiers, ministère de la Justice, chiffres 2007
Combien gagnent avocats et juristes ?
Rémunération annuelle brute moyenne, en euros.
Avocat libéral
59 746
Avocat salarié
57 570
Documentaliste
44 874
Fiscaliste
47 760
Juriste associatif
28 989
Juriste chez les conseils en propriété industrielle
31 546
Juriste en collectivité locale
24 509
Juriste en cabinet d’expertise comptable
34 054
Juriste en cabinet d’avocat
32 293
Juriste salarié en entreprise
42 154
Source : Village de la Justice, Enquête sur les revenus des juristes, 2006
Rémunération (médiane) des avocats collaborateurs dans les cabinets de droit des affaires
3 à 5 ans d’expérience
Cabinets d’affaires d’origine américaine*
121 000 euros
Cabinets d’affaires d’origine anglaise*
95 000 euros
Cabinets d’affaires d’origine française en région parisienne*
62 000 euros
Cabinets d’affaires d’origine française en province*
50 000 euros
Cabinets d’avocats liés à un réseau d’audit**
52 000 euros
Source : Michael Page Juridique et Fiscal, étude de rémunération 2008
* rémunération en rétrocession d’honoraires, hors bonus, primes et avantages particuliers
** rémunération en salaires, hors primes, bonus et autres avantages particuliers
2009
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L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
13
Le marché du droit
Le recrutement se porte bien
La reprise du marché de l’emploi pour les professionnels du droit, amorcée en 2007, devrait
se poursuivre malgré les incertitudes économiques. Certaines spécialités sont mêmes très
recherchées aujourd’hui, dans le droit des affaires, l’immobilier ou la fiscalité. Mais il reste
des zones d’encombrement. Et les emplois dans le secteur public reculent.
■ Par Christine Taconnet
L
es juristes peuvent garder le sourire : l’embellie sur le marché
de l’emploi est toujours d’actualité. Sans atteindre l’effervescence des années 1999 et 2000, les recrutements sont allés
bon train en 2007 et 2008 dans de nombreux domaines, malgré
quelques coups de freins passagers dus aux interrogations sur la
conjoncture économique.
Avocats : sur la lancée
Il y a des signes qui ne trompent pas. Six mois seulement après
l’obtention de leur diplôme, 86,35 % des élèves de la promotion
2007 de l’École de formation du barreau de Paris (EFB) exerçaient
comme avocats, selon une enquête menée par la Lettre des juristes
d’affaires (LJA) en partenariat avec l’EFB. Un chiffre plus élevé que
les années précédentes, qui avaient vu, par exemple, 20 % des
diplômés de la promotion 2005 chercher encore une collaboration dix-huit mois après l’obtention de leur diplôme.
Si la reprise est bien là, elle s’avère contrastée selon les spécialités. Le droit pénal et le droit de la famille classique sont des secteurs
largement encombrés, où de nombreux avocats vivotent de minces
honoraires et de l’aide juridictionnelle. Mieux vaut avoir une solide
vocation. « Je conseille aux jeunes de ne pas s’orienter dès le départ
vers le contentieux s’ils veulent gagner leur vie », signale Gérard
Nicolaÿ, directeur de l’EFB. En revanche, le droit des affaires, après
quelques années de vaches maigres, offre de belles opportunités.
Pour preuve, plus de 70 % des récents promus de l’EFB exerçent
dans un cabinet ayant cette dominante.
Les candidats ont les cartes en main
« Dans le domaine juridique, les recrutements sont très cycliques,
mais aujourd’hui, vis-à-vis des entreprises, ce sont plutôt les candidats qui ont les cartes en main », pointe Edwige Dorel, qui dirige
le cabinet de recrutement et de gestion des ressources humaines
ETC Conseil.
Les incertitudes économiques, liées notamment à la crise des « subprimes », pouvaient pourtant faire craindre un recul. Or, les professionnels du recrutement ne notent qu’un peu de frilosité, guère
plus. « Nous avons ressenti un certain attentisme au printemps
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2008. Mais les entreprises embauchent quand même. Elles mettent
simplement plus de temps à le faire », constate Christian Lamy,
gérant du cabinet de recrutement Jurispartner. « Le marché de
l’emploi est très bon et il n’y avait pas de secteurs en crise avant
l’été 2008 », confirme William Cargill, du cabinet de recrutement
Aperlead. « Il y a toujours des postes en droit des sociétés, et dans
les fusions et acquisitions classiques, car les opérations sur des
sociétés cotées de tailles moyennes se poursuivent. En revanche,
les dossiers avec fort endettement ont clairement ralenti, parce
que les banques ne prêtent plus d’argent. »
Des salaires
en hausse
Dopés par la demande, les
salaires de certains juristes
tirent vers le haut
actuellement. Les
trentenaires, très courtisés, peuvent donc faire jouer la
concurrence. « Le marché de l’emploi est très bon pour
les juristes ayant quatre ou cinq ans d’expérience, qui
sont opérationnels et pas encore trop chers. Mais les
besoins se font sentir dans presque tous les domaines. Si
bien qu’en 2008 nous avons augmenté la séniorité et la
rémunération des recrutements, signale Christian Lamy,
consultant responsable du cabinet de recrutement
Jurispartner. Nous avons eu beaucoup de postes autour
de 70 000 ou 90 000 euros, qui étaient rares il y a
quelques années. C’est un bon signe. » La tension sur les
rémunérations est plus nette dans des spécialités comme
l’immobilier, la fiscalité, les contrats internationaux et la
finance, où certains jeunes diplômés peuvent démarrer à
40 000 euros annuels, un niveau rare jusqu’à présent.
« Nous voyons aussi des hausses de 15 à 20 % sur
certains postes pour des cadres expérimentés, note Rémi
Fouilloy, directeur de la division Juridique & Fiscal du
cabinet Michael Page International. Mais n’oublions pas
que la fonction juridique a été très affectée par la crise à
partir de 2001. Cette progression n’est donc souvent
qu’un rattrapage. »
Le marché du droit
Les grands réseaux maintiennent le cap
Les grands réseaux n’ont d’ailleurs pas freiné leurs plans d’embauche. Ainsi, le cabinet d’avocats Landwell a lancé depuis la fin
2006 une campagne pour augmenter ses effectifs en France de
15 %, soit 100 postes d’avocats (80 % de fiscalistes, 20 % de
juristes d’affaires). Chez Fidal, premier cabinet d’avocats affaires
Notaire stagiaire à Chateauneufsur-Loire, près d’Orléans, Alban
Goussard fait partie de ces
jeunes que la profession a attiré.
Il a terminé son DEA de droit international privé à la
Sorbonne en 2006, après un DESS de droit notarial dans la
même université et six mois à l’étranger grâce à Erasmus.
« Je me suis intéressé au notariat pour les matières qu’on y
étudie, notamment le droit de la famille, et pour une certaine
conception du droit, qui consiste à mettre d’accord les
personnes en présence, plutôt que de gérer les conflits »,
explique-t-il. Bien formé, il a rapidement trouvé son premier
stage, dans une étude de Puteaux, où il est resté un an, payé
environ 1 800 euros nets. « J’y ai surtout travaillé sur des
opérations immobilières, simples ou complexes, telles que
des ventes d’appartement, des mises en co-propriété…
Témoignage
de l’Hexagone, on prévoit toujours 100 embauches par an d’ici à
2010. À savoir : 70 % de ces recrutements, où les doubles cursus
(écoles de commerce, Science-Po ou universités anglo-saxonnes)
auront la préférence, sont prévus en région, essentiellement
dans le droit fiscal, le droit des sociétés et le droit social. Quant à
Ernst & Young Société d’Avocats, il ouvre grand ses portes. Le cabi-
Ce n’est pas ma matière préférée, mais c’était un bon moyen
d’apprendre. » Alban Goussard exaucera son vœu d’être
plus généraliste en retournant dans sa région d’origine. Son
poste actuel, qui lui laisse plus d’autonomie, lui permet de
s’occuper aussi de droit de la famille, de droit commercial et
de droit rural. À la fin de ce stage, après l’obtention de son
diplôme de notaire, le jeune homme prévoit déjà d’aller voir
ailleurs : il ira bientôt passer quelques mois dans le
département de droit français d’un cabinet de solicitors à
Londres. « Ce qui est agréable, c’est que le notariat permet
d’être très mobile : on peut facilement postuler en province,
on peut se tourner vers l’international en développant les
contacts avec des clients et des institutions étrangères… »
La suite ? Qui sait ? Alban Goussard l’écrira le moment venu.
Propos recueillis par Christine Taconnet ✜
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Le marché du droit
net a proposé 150 stages de trois à six mois considérés comme des
pré-embauches, 70 recrutements de juniors (privilégiant aussi les
doubles formations) et 25 postes pour des juristes-fiscalistes ayant
trois à huit ans d’expérience en 2007 et compte dépasser ces chiffres
en 2008. Un rythme qui devrait se poursuivre pendant trois ans.
« L’avantage des structures internationales comme la nôtre, c’est
que la formation y est formalisée, remarque Sylvie Magnien, associée en charge des ressources humaines de Ernst & Young Société
d’Avocats. Nous avons ainsi lancé à la fin 2006 un programme
que l’on appelle E&Y University. C’est un parcours d’accompagnement individualisé sur cinq ans qui permet aux jeunes diplômés qui nous rejoignent de se confronter aux divers métiers, pour
choisir sa spécialité en toute connaissance de cause. » Et les salaires ?
« Les stages sont toujours rémunérés, entre 500 et 1 600 euros.
Les salaires d’embauche varient en fonction du prestige de la
double formation, entre 36 000 euros et, au mieux, 41 000 euros
par an, auxquels s’ajoutent des bonus à partir de la troisième
année. » Pas mal pour un premier poste, à condition de savoir
s’adapter : « Sur le plan des rémunérations, les structures anglosaxonnes sont souvent plus généreuses, reconnaît un professionnel. Mais elles sont aussi plus radicales dans les relations de travail :
ça passe ou ça casse. » Un autre spécialiste signale de son côté
que « ces réseaux ont, de fait, des méthodes éprouvées, mais les
juristes y manquent beaucoup d’autonomie ».
tions, sont très prisés actuellement. On note aussi une forte
demande pour des juristes rompus aux subtilités des contrats,
surtout à l’international. Le droit public reste porteur, avec la
montée en puissance des montages financiers associant fonds
publics et privés et les préoccupations d’aménagement du territoire, tandis que les droits de l’immobilier et de la construction
affichent encore un vrai dynamisme. Là encore, les craintes liées
à un possible retournement du marché de la pierre n’avait pas
affecté les embauches à la mi-2008. Les secteurs économiques du
B-TP, du foncier, de la finance et des assurances, de l’informatique
et de la high tech, de l’énergie, de la santé continuent à recruter
dans des métiers variés. Dans les banques, on recherche actuellement des spécialistes des OPCVM, du droit boursier, et des juristes
pour épauler le lancement de nouveaux produits.
Remplacer les départs à la retraite
À ces poussées conjoncturelles viennent s’ajouter des tendances
de fond. L’ensemble du marché de l’emploi pour les professions
juridiques dans les années à venir devrait sentir l’effet du vieillissement des équipes en place. De nombreux départs à la retraite
s’annoncent, qu’il faut anticiper. Selon les professions, la prise de
conscience est plus ou moins avancée car « le papy boom ne
provoque pour l’instant que des remplacements au compte-gouttes,
prévient Christian Lamy, du cabinet de recrutement Jurispartner.
Il faut attendre encore deux ans avant d’en voir clairement
l’impact. »
Toujours dur pour les jeunes diplômés
Il n’empêche : ces grosses structures, assez segmentées, encadrées
et formatrices sont une bonne piste pour les jeunes diplômés, donc
« l’entrée en poste reste délicate », constate Antoine Lecoq, directeur de la division Juridique & Fiscal de Page Personnel, une branche
du cabinet de recrutement Michael Page spécialisée dans les cadres
débutants. « Nous sommes en pénurie de candidats ayant quatre
à six ans d’expérience. En revanche, les plus jeunes ont toujours
du mal à démarrer », confirme Aude Goufrani, manager de la division juridique du cabinet Hays. Mais la tendance s’est un peu
assouplie. « Aujourd’hui, avec un à deux ans d’expérience, voire
huit mois si le poste était très opérationnel, un jeune peut trouver un CDI », signale Antoine Lecoq. Il lui faudra toutefois soigner
les voies d’embauche qui fonctionnent : la cooptation et les forums
de recrutement direct en faculté ou dans les écoles. Les étudiants
pour qui les propositions traînent peuvent, dans un premier temps,
se faire la main en tentant une autre carte : démarcher les
nombreuses sociétés qui mettent en place des services de conseils
juridiques par téléphone, axés en général sur les problématiques
de vie quotidienne des particuliers.
Les bonnes filières
Quels profils ont le vent en poupe ? Il y a les valeurs sûres, comme
le droit social, qui s’en sort toujours bien, ou le droit fiscal, qui
manque de postulants. Les fiscalistes spécialistes des prix de transfert, voire de la TVA, et ceux qui maîtrisent la fiscalité personnelle
et les modes de rémunérations, pour accompagner les expatria-
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De nombreux départs à la retraite
s’annoncent, qu’il faut anticiper.
Chez les notaires, c’est une vague de fond qui va libérer des milliers
de postes. En 2007, le Conseil supérieur du notariat a lancé une
vaste campagne de communication pour dépoussiérer l’image de
la profession et faire savoir qu’elle recrute. Les notaires en espèrent des retombées rapides, car les besoins vont être conséquents
ces prochaines années : « D’ici à 2010, il y a aura 15 000 postes
à pourvoir, majoritairement en région », souligne Bernard Reynis,
président du Conseil supérieur du notariat (CSN). Il s’agit tout
d’abord de 3 000 postes de notaires – dont la moitié correspond
à des départs à la retraite et l’autre moitié à des créations dans le
cadre du plan d’adaptation du nombre d’offices sur le territoire –
et de 8 000 postes de collaborateurs à remplacer du fait du papy
boom. De plus, sur la base des créations de postes des dernières
années, le CSN estime à 4 000 le nombre d’emplois de clercs, de
juristes, de comptables ou encore de secrétaires qui vont voir le
jour d’ici à 2010.
Seule la profession de juriste d’entreprise, encore très jeune, n’est
pas encore confrontée au souci de son renouvellement. Mais la
complexité accrue des réglementations applicables aux entreprises
Le marché du droit
devrait quand même gonfler ses effectifs ces prochaines années.
« C’est un métier qui ne peut que se développer », tranche Bertrand
Loubert, président de la commission carrières et évolution de l’Association française des juristes d’entreprises (AFJE) et lui-même
directeur juridique adjoint et directeur des sociétés du groupe
Areva. « Des bataillons de juristes se créent dans les entreprises,
avec parfois des spécialités, sur les contrats ou le droit des sociétés, notamment. Depuis la loi NRE et la loi de sécurité financière,
la gouvernance d’entreprise est aussi devenue une spécialité en
soi car la communication vers l’extérieur – les actionnaires – a
explosé. » Rémi Fouilloy, directeur de la division Juridique & Fiscal
de Michael Page International, signale de son côté que « de plus
en plus d’entreprises créent des postes en interne pour diminuer
les frais d’avocats. La fonction juridique, de manière globale, continue donc d’être portée par les limites de l’externalisation, et par
la mondialisation des affaires, qui pousse au renforcement des
équipes. »
Les PME, un vivier à explorer
De plus, les directions juridiques, longtemps apanage des grands
groupes, se démocratisent. « Les PME réalisent aujourd’hui l’importance d’avoir un responsable juridique, séparé du directeur
administratif et financier ou de l’expert-comptable, qui avant
Paul-Albert Iweins,
président
du Conseil national
des barreaux
faisaient presque tout, ajoute Bertrand Loubert. C’est un changement de mentalité. » Une tendance que les candidats ne peuvent
pas ignorer, car les valeurs moyennes de la bourse ont aujourd’hui
d’importants besoins, tandis que les groupes comme L’Oréal ou
LVMH, chouchous des étudiants, sont saturés de demandes. « Il
y a là un vrai marché qui s’ouvre, confirme Philippe Melot, directeur général du cabinet de ressources humaines Solic. Il ne faut
surtout pas garder les yeux rivés sur le CAC 40 ».
Dans la fonction publique,
la tendance est plutôt
au tour de vis.
Dans ces structures plus petites, la fonction juridique accompagne
les différentes négociations et la démarche commerciale. Elle est
donc par nature généraliste, très pragmatique et orientée terrain.
« Un grand nombre de PME dynamiques offrent des problématiques internationales que l’on peut “revendre” par la suite, surtout
si on exerce dans l’industrie ou les services », note par ailleurs
Christian Lamy, de Jurispartner. Autre avantage : la concurrence
Les étudiants en droit sont
nombreux, aujourd’hui, à vouloir
s’orienter vers le barreau.
Quel message souhaitez-vous
leur faire passer ?
La profession d’avocat est une
profession d’avenir. Le droit prend une
importance croissante dans notre
société, dans les relations humaines et
les relations économiques. Notre
vocation première, qui est de conseiller
et de défendre, dispose encore de
larges champs d’action inexplorés. Or
nous ne sommes qu’un peu plus de
45 000 en France ! On compte plus de
100 000 avocats en Espagne et en
Allemagne, par exemple.
Pourquoi, en ce cas, autant de jeunes
avocats ont-ils encore des difficultés
à trouver une collaboration ?
Peut-être que les universités ont
encore trop tendance à orienter leurs
étudiants vers les matières classiques
qui sont, de fait, engorgées. Les
avocats exerçant en judiciaire sont
surreprésentés : les étudiants
choisissent le droit commercial, le droit
de la famille, le droit pénal… Des
matières qui sont, de plus, financées à
80 % par l’aide juridictionnelle, d’où
une certaine paupérisation de la
profession.
Quels choix devraient être
privilégiés par les étudiants ?
Les universités commencent à
comprendre que c’est aux avocats de
s’adapter au marché et non l’inverse,
comme veulent le croire les partisans
du numerus clausus. Certaines
spécialisations sont de véritables
continents à découvrir. Le droit public,
le droit de la sécurité sociale ou des
retraites sont encore des champs
d’action mal exploités. Le
développement économique de la
profession va de manière évidente vers
le droit des affaires et le droit public.
Le Conseil national agit en ce sens.
Ainsi, nous avons obtenu que la
maîtrise du droit privé ne soit plus la
seule clé d’entrée à l’École de
formation du barreau et dans les
centres régionaux de formation. Il
s’agit d’un pas considérable.
Propos recueillis par Eve Boccara ✜
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Le marché du droit
pour y entrer est moins rude, car la plupart des PME sont en
province. Or peu de jeunes juristes veulent s’y installer, convaincus que la région parisienne offre plus de dossiers valorisants.
« Dans les grandes villes de province, on trouve des cabinets et
des entreprises qui demandent des “profils parisiens”, c’est-à-dire
des candidats qui ont un bon niveau technique et sont parfaitement bilingues, mais ils ont énormément de mal à les convaincre
de quitter la capitale. Nous perdons cinq candidats sur six à cause
de cela ! », remarque Edwige Dorel, du cabinet ETC Conseil. Les
débutants y ont donc, théoriquement, toutes leurs chances.
Mais les entreprises plus modestes proposent souvent des postes
uniques. Passionnants, parfaits pour apprendre la polyvalence,
mais pas toujours faciles à aborder pour des jeunes férus de technique, qui exerceront sans encadrement. « Il faut parfois créer et
vendre cette fonction en interne, ce qui explique que des profils
expérimentés peuvent s’y sentir plus à l’aise », souligne Philippe
Melot, du cabinet Solic. À condition toutefois d’accepter un niveau
de rémunération inférieur aux barèmes parisiens, sauf dans les
filiales de grands groupes.
Tour de vis dans la fonction publique
Quid de l’emploi dans les autres secteurs du droit ? Parmi les professions réglementées, si le notariat est clairement porteur (lire l’encadré), l’accès aux fonctions d’huissier, de commissaire-priseur ou
encore de commissaire aux comptes, demeure assez, voire très difficile. Et dans la fonction publique, la tendance est plutôt au tour de
vis. Quelque 245 ouvertures de postes de greffiers et greffiers en
chef des services judiciaires étaient prévues en 2008 (dont une
centaine par concours interne), contre 350 l’année précédente. Le
nombre de postes offerts au concours externe de l’École nationale
de la magistrature, qui s’adresse aux étudiants, est en forte baisse :
161 postes en 2006, 123 en 2007 et seulement 80 en 2008.
Même phénomène dans la police, qui n’ouvre plus qu’une soixantaine de postes par an aux concours externes de lieutenant. L’objectif est de réduire le nombre d’officiers de 15 000 en 2003 à
9 000 en 2012. Même le recrutement dans le corps des gardiens
de la paix – une fonction éloignée du juridique – a chuté, d’environ 4 500 postes en 2007 à 2 600 prévus en 2009 et pour les trois
années suivantes.
Mais les collectivités locales embauchent
Poussées par la décentralisation, une réglementation de plus en
plus complexe et la montée du risque judiciaire, les collectivités
territoriales sont de plus en plus nombreuses à se doter d’un département juridique interne. Soucieux de prévenir les litiges, les élus
et responsables locaux placent désormais les spécialistes du droit,
autrefois appelés en urgence et en dernier ressort, au cœur de
leurs processus de décisions.
Les collectivités territoriales
sont de plus en plus nombreuses
à se doter d’un département
juridique interne.
Selon l’Observatoire de la fonction publique territoriale, les emplois
liés aux affaires juridiques et administratives représentaient 5,4 %
des 24 350 recrutements envisagés par les différents types de
collectivités en 2008. Beaucoup d’entre elles reconnaissaient de
plus avoir du mal à embaucher dans ce secteur. « Aujourd’hui,
dans une collectivité territoriale, on ne fait pas seulement du contentieux administratif. Il s’agit d’un travail très transversal et straté-
« Nos clients recherchent une approche business des questions juridiques »
Caroline Andre-Hesse a su anticiper les attentes du marché. À l’heure où l’on parlait
peu de la nécessité d’un double cursus pour percer dans la profession d’avocat, elle
décide, après trois années d’HEC couplées avec un DESS de juriste d’affaires, de
passer sa licence puis sa maîtrise en droit, sésame indispensable pour entrer au
CRFPA. « Après mon baccalauréat, et même sans avoir décidé quelle serait ma
profession, je savais que j’aurais besoin de quelque chose pour me différencier, explique-t-elle.
Beaucoup d’élèves sortent de la faculté de droit avec une maîtrise de droit en poche et j’avais
conscience de la plus-value apportée par un diplôme d’école de commerce. » Le cabinet
d’avocats Andersen Legal l’embauche avant même qu’elle ne soit diplômée avocate. Elle
rejoindra ensuite le cabinet Rambaud Martel, puis le cabinet Salans, au sein duquel elle exerce
aujourd’hui. Et même si elle admet ne pas utiliser ce qu’elle a appris en école de commerce
tous les jours, ses clients apprécient sa vision orientée business des questions juridiques. « La
faculté est encore trop théorique, affirme-t-elle. Or, lorsqu’on est avocat d’affaires, on doit
savoir comment fonctionne l’entreprise. »
Caroline Andre-Hesse,
avocate
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Le marché du droit
gement du territoire, ou encore des compétences économiques
autour de la fonction achat, qui prend de l’importance. « Il faut
être un bon publiciste, mais connaître le droit privé est aussi un
plus, car l’étanchéité entre les deux secteurs n’est plus vraie »,
remarque Alexandra Tissot-Pagès. Côté rémunérations, les montants
sont souvent inférieurs – d’au moins 30 %, estime-t-on – à ceux
qu’obtiennent les juristes en entreprise. Mais les horaires sont
généralement plus souples. Reste que ce n’est pas un choix de
carrière à prendre à la légère. « Il y a beaucoup de postes, mais
les juristes y vont à reculons, assène Christian Lamy, gérant du
cabinet de recrutement Jurispartner. Quand on a été fonctionnaire
ou contractuel, il est très difficile ensuite de rejoindre l’entreprise. »
Peaufinez
l’anglais !
gique pour assurer une sécurité juridique d’ensemble », explique
Alexandra Tissot-Pagès, responsable du développement du cabinet de recrutement Light Consultants, spécialisé dans le secteur
public. « La fonction s’appuie sur trois axes : le contrôle de la légalité des actes, avant transmission pour accord au préfet ; le conseil
en amont auprès des différentes directions ; et un volet contentieux, y compris pénal. Les dossiers, dans ce cas, peuvent concerner par exemple des élus dont la responsabilité est engagée sur
la sécurité des équipements publics, tels que les piscines, les collèges,
les jardins… »
L’accès à ces postes est très balisé. Le parcours traditionnel du
juriste de collectivité est de passer par le concours d’attaché territorial de catégorie A. Mais, pour mieux coller aux besoins et attirer aussi les cadres du privé, le recours aux contractuels se développe.
De plus, certains cabinets d’avocats se sont positionnés sur cette
clientèle, pour venir en renfort sur des dossiers techniques, et
peuvent également embaucher. Les compétences recherchées ?
Une formation en droit public classique, doublée d’expertises plus
pointues dans les marchés publics, dans l’urbanisme et le foncier
pour les nombreuses collectivités qui s’engagent dans l’aména-
À force d’entendre que
l’anglais est incontournable,
on pensait que la maîtrise de
cette langue était largement
entrée dans les mœurs. Faux ! Les jeunes juristes, surtout
ceux qui se destinent au droit des affaires, ont encore bien
des progrès à accomplir, s’accordent à dire les recruteurs.
Car il ne suffit pas de savoir tenir une petite conversation
de voisinage. « Se débrouiller est suffisant pour un
commercial. Mais quand on doit écrire et négocier un
contrat, il faut savoir choisir le bon mot », souligne
Edwige Dorel, du cabinet ETC Conseil. « Répondre aux
souhaits de nos clients, qui sont internationaux, exige
une expérience pluri-culturelle démontrant le sens de
l’adaptation et un très haut niveau de langue, confirme
Xavier Dange, associé chez Ernst & Young Société
d’Avocats. Les candidats qui en sont capables sont
encore en nombre insuffisant. Alors nous conseillons aux
jeunes de peaufiner leurs connaissances en multipliant
leurs expériences à l’étranger. »
Mieux encore : séjourner un an hors de France, pour un
LLM ou dans le cadre d’Erasmus, en veillant à travailler
l’anglais tous les jours. Et apporter des preuves de son
niveau. « Sur un CV, la mention du test de langue TOEIC
(qui a remplacé le TOEFL) est un plus, et nous regardons
de près les scores obtenus », reprend Xavier Dange.
L’anglais reste donc un vrai atout distinctif entre les
candidats, confirme William Cargill, du cabinet Aperlead :
« Le juriste débutant qui maîtrise l’anglais, qui est
capable d’exprimer des opinions juridiques dans cette
langue, trouvera certainement un poste. » D’ailleurs,
aucun métier n’y échappe. Même chez les notaires, qui
ont pris le train des langues avec un peu de retard, « on a
vu des régions entières – le Sud-ouest, la Bretagne, le
Nord… – se mettre à l’anglais à marche forcée pour
répondre à la clientèle anglophone ! », souligne Bernard
Reynis, président du Conseil supérieur du notariat.
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Le marché du droit
Jouer la carte du double cursus
C’est donc du côté de l’entreprise ou des cabinets que les étudiants
auront le plus de chance de « faire leur trou ». Mais tous les profils
ne se valent pas. Chez les futurs juristes d’affaires, l’obtention d’un
diplôme de droit étranger ou d’une école de commerce est devenue un critère déterminant de sélection des candidatures. Le double
cursus, même s’il s’est un peu banalisé, fait briller les yeux des
recruteurs ! Au fil des ans, l’idée de double formation a fini par
s’immiscer dans les cursus universitaires. Il a bien fallu se rendre à
l’évidence : la mondialisation multiplie les opérations complexes
réalisées non pas selon le droit de tradition civiliste mais selon la
common law. Des besoins nouveaux sont donc apparus.
Le double cursus,
même s’il s’est un peu banalisé,
fait briller les yeux des recruteurs !
Les premiers à s’être déclarés friands de juristes au double profil
sont les cabinets d’avocats. « Même lorsqu’il s’agit d’un simple
stage, je ne peux plus me permettre de prendre un avocat qui n’a
pas au moins un double cursus ou une année à l’étranger »,
explique un associé de Freshfields Bruckhaus Deringer. Les détenteurs de LLM sont particulièrement recherchés car il ne s’agit pas
de savoir “se débrouiller en anglais” mais d’être capable de plaider à New York… Les cabinets d’affaires vont également recruter
en direct sur les campus des écoles de commerce, tout comme les
grandes entreprises, qui privilégient les juristes qui connaissent
leurs objectifs et leurs contraintes et sont capables d’avoir une
approche “business” des
dossiers. Dans les domaines
de la fiscalité et des fusions
et acquisitions, les étudiants
optent souvent pour l’un des
masters juridico-financiers de ces
écoles pour compléter leurs
diplômes universitaires.
Toutefois, la valeur de ce diplôme
dépendra de la renommée de
l’établissement. « Un
certain nombre de cabinets sont un peu revenus
des doubles formations
moyennes, affirme William Cargill, du cabinet de recrutement Aperlead. Certains préfèrent
aujourd’hui de vraies bonnes études de droit en France avec
mention, pour peu que le candidat parle bien anglais. En revanche,
les entreprises n’ont pas la même problématique de technicité.
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Elles regardent plutôt la capacité à résoudre un problème, sauf
dans les grands groupes où le juridique peut être très segmenté. »
S’ouvrir à d’autres horizons
Même si elles ne s’imposent pas dans tous les cas de figure, les
raisons d’opter pour un cursus supplémentaire, aussi court soit-il,
sont nombreuses : renforcer ou compléter ses connaissances juridiques, maîtriser une langue étrangère pour en faire un véritable
outil de travail, ouvrir son esprit à d’autres horizons… « L’utilité
d’une double formation en common law et droit civil est réelle
dans la vie professionnelle, et pas seulement dans le cadre d’une
firme globale », confirme Yvon Martinet, associé cofondateur du
cabinet d’avocats Savin Martinet Associés, spécialisé en droit des
risques industriels. « Elle est très intéressante dans un cabinet de
niche, même en droit de l’environnement ou en droit social : il
faut être à même d’appréhender les aspects de droit comparé, les
différents systèmes judiciaires en présence et pouvoir les expliquer
au client étranger. »
Mais la double formation peut aussi être un moyen de s’aérer l’esprit, disent certains. « Je m’ennuyais en droit », raconte Alexandra, ancienne étudiante en droit reconvertie dans l’édition. « Après
mon DESS en droit européen, je voulais faire quelque chose de
plus pragmatique et travailler à l’étranger. » Elle opte alors pour
un Master in European business dans une école de commerce
réputée et ouverte à des profils variés. « J’y ai appris à travailler
en groupe et de manière bien moins passive qu’à la fac, avec exposés, exercices de simulation et stages en entreprise. »
Enfin, une double formation permet aussi de rebondir après
quelques années d’activité professionnelle si les perspectives se
bouchent. « Le LLM a été un moyen pour moi de quitter
mon employeur qui a enchaîné les plans sociaux, tout
en me donnant les meilleures chances de retrouver
un poste plus stimulant et rémunérateur », explique
Stéphanie, aujourd’hui avocate dans un gros cabinet d’affaires. Un témoignage à garder en tête,
si jamais le contexte économique se durcissait et bridait de nouveau le marché de
l’emploi pour les professionnels du
droit. ✜
Le marché du droit
Candidatures : tout un art
Comment retenir l’attention d’un recruteur ? Comment ensuite se distinguer en entretien
et convaincre que l’on a le meilleur profil pour le poste ? Des professionnels des ressources
humaines livrent leurs conseils pour être bien armé et éviter les impairs.
■ Par Christine Taconnet et Eve Boccara
P
ostuler est un art qui exige de la préparation, car les premières
impressions peuvent être déterminantes. Un recruteur doit
percevoir d’emblée la cohérence d’ensemble d’une candidature.
Rien ne l’agacera plus que de recevoir un curriculum vitae ou une
lettre de motivation qu’il pourrait, sans distinguo, transmettre à
un autre service. « Se retrouver face à un candidat qui se dit ouvert
à tout est très dérangeant », témoigne Aude Goufrani, manager
de la division juridique du cabinet Hays. « Car une trop grande
souplesse peut signaler une motivation insuffisante ». Il faut donc
savoir prendre des risques et il revient au candidat lui-même de
cibler très précisément le poste qu’il recherche et de s’y tenir. L’idéal
est de l’annoncer en haut du CV. Exemple : « Jeune avocat cherche
collaboration en droit fiscal international ».
Construire son projet
Cette démarche volontaire démarquera le candidat. « Le plus
important, sur le CV comme en entretien, c’est de faire ressortir
un projet professionnel », pointe Xavier Dange, associé chargé du
recrutement chez Ernst & Young Société d’avocats. « Il faut donc
bien choisir ses expériences, ne pas papillonner d’un poste à l’autre,
ce qui pourrait montrer un manque de discernement. »
Les stages sont de fait les meilleurs alliés pour affiner ses objectifs
et ses envies. Car un diplôme dispense des connaissances, pas des
compétences. Ce n’est qu’un instrument au service d’un objectif
professionnel, qui doit correspondre aux besoins du marché de
l’emploi, sous peine de tarder à décrocher un véritable poste, soulignent les recruteurs. D’où l’importance de se renseigner sur les
spécialités qui ont le vent en poupe.
Il est essentiel que la lettre de motivation mette en avant cette
réflexion. Mais celle-ci doit aussi indiquer ce que le candidat attend
Un diplôme dispense
des connaissances,
pas des compétences.
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L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
du cabinet ou de l’entreprise. Le but n’est alors pas d’obtenir le
poste mais d’accéder au stade de l’entretien. Inutile d’énumérer
toutes les qualités de l’entreprise. Mieux vaut adopter un style
concis – tenter de ne pas dépasser quinze lignes – et mettre clairement en valeur son expérience professionnelle, sans la « gonfler ».
La lettre manuscrite n’est plus un impératif : les recruteurs préféreront lire rapidement et facilement une version imprimée et signée
de votre main.
Un CV avec un fil conducteur
En matière de CV, il existe quelques règles impératives. Soigner la
rédaction, traquer les fautes d’orthographe, les erreurs d’inattention de type… oublier de modifier un en-tête si vous envoyez votre
candidature à plusieurs entreprises ! On dit souvent qu’un recruteur passe quatre secondes sur un CV. Tout doit donc tenir en une
page, surtout chez les débutants. Plutôt que de mettre l’accent
sur le cursus scolaire, il vaut mieux pointer le fil conducteur de son
parcours et valoriser ses expériences professionnelles dans des
domaines se rapprochant le plus du poste recherché. Le CV doit
décrire les activités exercées, et pas seulement donner l’intitulé
des postes.
Par ailleurs, un CV sera valorisé si un élément le distingue des autres.
Les années à l’étranger et la parfaite maîtrise d’une langue étrangère sont à mentionner obligatoirement, car elles sont très prisées !
Mais si vous envoyez votre CV en double exemplaire, l’un en français l’autre en anglais (ce qui n’est pas une obligation), la version
étrangère doit être irréprochable ! Dans la partie « loisirs », les
généralités de type lecture, cinéma, promenade ne sont guère utiles.
En revanche, la pratique d’un sport rare ou un hobby un peu original, surtout s’ils font appel à des qualités utiles pour le poste, seront
appréciés. Faut-il joindre une photo à son CV ? Pourquoi pas, à
condition de suivre les conseils de base : pas de cliché minuscule
ou surdimensionné, port de vêtements professionnels.
Bien préparer l’entretien
Lorsque vient l’étape de l’entretien, les candidats ne sont plus que
trois ou quatre en lice et correspondent tous potentiellement au
profil recherché. L’intuitu personae est donc fondamental. À ce
Le marché du droit
stade, c’est la personnalité qui compte. Le recruteur soupèsera,
selon le poste, votre capacité à vous intégrer dans une équipe,
votre volonté d’apprendre et d’évoluer, votre pragmatisme… Les
mentalités de star n’ont pas trop la côte ! « Nous cherchons une
ouverture d’esprit et de la motivation, avant même une spécialité,
souligne Sylvie Magnien, associée en charge des ressources
humaines chez Ernst & Young Société d’Avocats. Le candidat doit
avoir mûri son projet et réfléchi à ce qu’il souhaite : intégrer une
grosse ou une petite structure ? Être spécialisé ou généraliste ? »
Edwige Dorel, qui dirige le cabinet de recrutement ETC Conseil,
confirme que la technique et les titres ne suffisent plus. « Avant, on
demandait surtout de la rigueur aux juristes : savoir étudier des
contrats, dire oui ou non sur des points précis. Aujourd’hui, on regarde
aussi leur dynamisme, leur sens relationnel, leur aptitude au business, leur capacité d’adaptation, notamment dans les PME, qui accordent plus de place à la personnalité. Le jeune candidat qui se
positionnera comme quelqu’un qui veut épauler l’entreprise marquera
des points. » Et cela vaut aussi pour les avocats. Formés à être individualistes, ces derniers doivent accepter les contraintes induites par
le travail sous l’autorité d’un associé, qui parfois délègue peu.
Soigner le discours
Pour mettre toutes les chances de son côté, le candidat a tout intérêt à s’être bien renseigné au préalable sur le recruteur. Les sites
Avant, on demandait
surtout de la rigueur aux juristes.
Aujourd’hui, on regarde
aussi leur aptitude au business !
Internet et les forums sont de bonnes sources, qui permettent de
poser des questions pertinentes le moment venu. Ensuite, le postulant doit garder en tête l’annonce et les critères de l’entreprise et
savoir expliquer pourquoi il pense qu’il peut réussir. « 90 % du
recrutement dépend de l’entretien, et plus exactement du premier
quart d’heure de rencontre, assure Edwige Dorel. Si la personne
est préparée et naturelle, on lui pardonnera beaucoup. »
Une bonne partie de l’entretien sera certainement consacrée au
test des compétences techniques du candidat. La conversation
peut ainsi bifurquer vers l’anglais subitement, ou bien un petit cas
pratique peut servir de préambule à la discussion. Au fil de la
conversation, le candidat qui fera suivre ses propos d’exemples
concrets prouvera sa maîtrise du sujet. Peut-il prendre des notes ?
C’est possible, c’est même un gage d’intérêt et d’écoute, qualité
fondamentale pour qui postule comme juriste.
•••
2009
■
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23
Le marché du droit
Pierre Charreton,
directeur juridique
de France Télécom
« Les expériences professionnelles
sont au moins aussi importantes
que les diplômes »
« Chez France Télécom, chaque équipe
juridique a un directeur. C’est lui qui fait
état de ses besoins de recrutement, liés
à des départs dans son service ou à une
création de poste, et qui me transmet
sa demande. Nous privilégions
systématiquement le recrutement en
interne, car, avec une équipe de 450
juristes, il est assez rare que nous ayons
à prospecter à l’extérieur. Quand cela
arrive, le directeur juridique concerné,
la direction des ressources humaines
dédiée à notre filière et moi-même
définissons alors le profil exact du
juriste recherché, sa spécialisation, son
expérience, etc. Nous étudions les
candidatures spontanées. Il en arrive
chaque jour et nous les gardons
quelques mois. Dans les cas, plus rares,
de profils très pointus, nous faisons
appel à un chasseur de têtes.
Parmi les candidatures spontanées,
nous sélectionnons les formations
solides dans le domaine qui nous
intéresse, même si aujourd’hui ce point
est presque devenu une formalité car
nous ne recevons que de bons CV. Il est
très fréquent de trouver des parcours
alliant un troisième cycle à un diplôme
étranger ou une école de commerce.
Cela nous permet de cibler
précisément le profil qui correspond au
poste.
Les expériences professionnelles
antérieures du candidat sont au moins
aussi importantes que ses diplômes.
Ensuite, évidemment, c’est la
personnalité qui fait la différence. À
l’entretien, nous attendons des
prétendants qu’ils fassent preuve de
motivation, de sérénité, de réactivité,
et qu’ils s’expriment de manière
structurée. Qu’ils soient clairs dans
l’expression de leurs demandes, de
leurs attentes et de leurs ambitions. Le
reste est une question de feeling.
Chaque recruteur a, sur ce point, sa
propre grille de lecture ! »
Propos recueillis par Eve Boccara ✜
Un recruteur doit percevoir
d’emblée la cohérence d’ensemble
d’une candidature.
La capacité à rebondir sur une question et la qualité du discours,
qui doit être personnalisé et synthétique, sont également des
éléments importants. Un effort à ne pas relâcher ! Le mot « boulot »,
glissé dans un moment de détente, sera toujours du plus mauvais
effet. De même, le candidat doit accepter que son interlocuteur lui
coupe la parole, ne pas se montrer trop nerveux ni trop sûr de lui.
La rencontre s’avère concluante ? Bravo ! Mais il est tout de même
nécessaire de prendre le temps de la réflexion avant de signer.
« Les jeunes ne doivent pas se jeter sur la première proposition
venue mais se demander si cela correspond à ce qu’ils veulent vraiment faire, souligne Edwige Dorel. Car quitter un poste très rapidement parce qu’on vous propose mieux ailleurs est du plus mauvais
effet. Et le droit est un petit monde… »
Les tests : un simple tamis
Les employeurs, qui cherchent à sécuriser au maximum le risque
« d’erreur sur la personne » dans le recrutement, n’hésitent plus
à recourir aux tests de personnalité. Une entreprise sur deux y
aurait aujourd’hui recours, même si elles sont assez peu enclines
à en parler. L’ancestrale graphologie côtoie désormais des questionnaires informatisés, tels que le « Sosie » ou le « Papi », deux
classiques qui fonctionnent selon le même principe : choisir entre
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2009
plusieurs propositions celle qui vous correspond le plus et celle qui
vous correspond le moins. Exemple : Vous préférez… a) Prendre
très rapidement des décisions ; b) Ne pas en prendre ; c) Prendre
le temps de peser le pour et le contre. L’objectif est d’évaluer les
traits comportementaux du candidat potentiel : émotivité, sociabilité, adaptabilité, motivation, sens de l’organisation…
Le marché du droit
Les cabinets d’avocats semblent
bouder les tests en général.
C’est l’intuitu personae
et l’impression de l’associé
qui priment.
Les futures recrues voient donc en entretien un psychologue qui
doit « mettre en évidence certains points » et « crédibiliser les
résultats du test », puis rencontrent un « opérationnel » capable
de tester l’expérience et les connaissances techniques du candidat. Quand aux cabinets d’avocats, ils semblent bouder les tests
en général. C’est l’intuitu personae et l’impression de l’associé qui
priment. Mais il y a toujours des exceptions. ✜
Dans le monde juridique, toutefois, le poids de ces tests est à relativiser. « L’entretien demeure la clé de voûte de toute évaluation »,
souligne Jérôme Barbier, directeur des ressources humaines des
directions support de Bouygues Télécom. Pour lui, « c’est seulement en face à face qu’on est en mesure de déceler le potentiel
juridique du candidat et sa capacité à intégrer l’entreprise. »
C’est également l’avis de Marie-Noëlle Labbé, directeur des
ressources humaines de la fonction juridique à la Société Générale,
même si le groupe admet avoir recours à des tests, essentiellement de raisonnement et d’intelligence. « Ces tests sont une sorte
de passoire à grand tamis permettant d’opérer une première sélection, mais ils sont loin d’être notre seul critère », explique-t-elle.
Les conseils de l’Association
française des juristes d’entreprise
Vous croyez tout connaître des ficelles de l’embauche ? Vérifiez ci-dessous avec ces remarques de professionnels :
Candidature :
– Lire les offres mais privilégier la candidature spontanée
– Personnaliser un minimum la lettre de motivation
– Éviter le harcèlement : ne pas envoyer plus d’une candidature par offre. Si aucune réponse n’arrive, il est possible de relancer
par téléphone ou par mail, mais il est inutile d’insister pour obtenir un rendez-vous
– Attention à l’orthographe, aux fautes de frappe
– Lors des envois par mail, privilégier le classique (Word), limiter le nombre de pièces jointes, et éviter d’envoyer des mails
groupés
Entretien :
– Être franc et honnête : gonfler ses expériences ne sert à rien
– Être ponctuel et ne pas afficher une attitude nonchalante, familière ou agressive mais du sang-froid et du professionnalisme
– Ne pas montrer ses émotions ou aborder sa vie privée
– Faire part de curiosité sur la société et montrer que votre interlocuteur vous intéresse
Source : « Le marché de l’emploi chez les juristes d’entreprise en 2006 », étude publiée par l’Association française des juristes
d’entreprise et le cabinet Jurispartner
2009
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Le marché du droit
L’expérience internationale,
une valeur sûre
Partir à l’étranger pour étudier, faire un stage ou perfectionner son niveau de langue est
toujours utile. On en revient plus mûr, plus ouvert d’esprit. C’est aussi un précieux
complément de formation pour enrichir son curriculum vitae, à condition de bien choisir
sa destination et de réellement tirer partie du séjour.
■ Par Miren Lartigue
L
es voyages forment, l’expérience internationale transforme…
Elle permet, avant toute chose, d’apprendre une langue
étrangère. Tout étudiant, pour peu qu’il essaie de s’intégrer, peut
acquérir rapidement la langue du pays qu’il a choisi à condition
qu’il accepte de s’extraire du ghetto franco-français.
Partir dans le cadre
d’un programme
d’échanges
> En Europe
Erasmus, le
programme
d’échanges
universitaires de
l’Union Européenne, a fêté ses vingt ans en 2007. Depuis
1987, Erasmus a fait voyager près d’1 million et demi de
jeunes Européens et, parmi eux, plus de 230 000
Français. Avec Erasmus, les étudiants peuvent effectuer
une partie de leurs études dans un autre établissement
européen ou un stage homologué en entreprise. La
durée totale de mobilité (études et stages) ne peut
excéder 24 mois. Le programme Erasmus s’adresse aux
établissements d’enseignement supérieur des États
membres de l’UE, mais aussi d’Islande, du Liechtenstein,
de la Norvège et de la Turquie. www.europa.eu.int
> Canada
Conférence des recteurs et des principaux des universités
du Québec : www.crepuq.qc.ca
Cursus intégré pour la mobilité des étudiants :
www.auf.org
> États-Unis
Mission inter-universitaire de coordination des échanges
franco-américains : www.micefa.org
> En Europe ou ailleurs
Informations sur le site du ministère des Affaires
étrangères : www. diplomatie.gouv.fr
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■
2009
Partir oui, mais où ?
Faut-il choisir un pays dont la
langue est très usitée, comme
les pays anglophones ou hispanophones, ou un pays dont la langue est peu parlée dans le monde ?
Contrairement à ce que l’on entend parfois, il est très intéressant
de partir dans les pays nordiques, par exemple, car les juristes français parlant ces langues et connaissant les systèmes juridiques de
ces pays sont peu nombreux. Il leur sera toujours facile de faire
valoir, au moment de leur embauche, cette expérience inédite.
Selon les envies ou les objectifs fixés, l’étudiant choisira Londres
ou New York, pour l’utilité quotidienne évidente du droit anglosaxon et le prestige des universités locales (Harvard, Yale ou Columbia), ou une université finlandaise ou danoise pour mettre en avant
des connaissances et un savoir-faire peu communs.
Partir pour booster son CV
En dehors de la pratique de la langue, un séjour long à l’étranger
constitue également la marque d’une véritable ouverture d’esprit.
De plus, certains programmes d’échange jouissent d’une excellente réputation (le programme Erasmus notamment) et les
employeurs ont, vis-à-vis des étudiants qui ont participé à ces
échanges, des préjugés plus que favorables. Dans tous les cas,
même si les connaissances acquises ne sont pas toujours fondamentales en tant que telles, notamment quand on est employé
dans une entreprise franco-française, les expériences permettent
toujours de booster un CV et de se distinguer favorablement.
Partir pour se découvrir
Le fait d’être à l’étranger permet aussi d’appréhender le droit différemment, d’envisager la matière sous un autre angle et « de prendre
du recul, par rapport à ce que l’on sait déjà », explique Hélène,
qui a multiplié les expériences pendant son cursus universitaire
avec une maîtrise à Liverpool, un LL.M à Londres et un stage à
Bruxelles. « J’ai été confrontée à deux systèmes juridiques oppo-
Le marché du droit
sés et cela m’a appris à raisonner différemment », précise-t-elle.
Pour Nadia, l’expérience internationale a permis de « découvrir un
système éducatif à l’opposé du système français et ainsi, de penser
le droit d’une toute autre manière ».
Dans les pays anglo-saxons et nordiques, par exemple, on demande
systématiquement aux étudiants de donner leur avis. Une place
plus large est accordée à l’individu, qui est poussé à penser et à
réfléchir par lui-même, tout en synthétisant au maximum ses
connaissances. À l’inverse, le système français de la dissertation
exige des étudiants qu’ils reformulent tout ce qu’ils ont appris,
sans leur laisser véritablement l’opportunité de communiquer avec
le corps enseignant. « On ne peut pas dire qu’il y ait une méthode
meilleure que l’autre, estime Hélène. Elles sont simplement différentes et donc, par là même, enrichissantes. »
Après une licence à Londres, une maîtrise à Paris et un LLM à Chicago,
Nadia a passé l’examen du barreau de New York avant de revenir
travailler à Paris. Un parcours exemplaire qui lui a offert de nombreuses
opportunités. Seule ombre au tableau, se souvient-elle, « au retour,
il y a beaucoup de choses que l’on ignore complètement. »
Contrairement aux idées reçues, il est en réalité assez simple de
partir à l’étranger. La sélection opérée par les universités d’accueil
dépend plus de la destination choisie que de la qualité des dossiers
des étudiants. Généralement, ceux qui souhaitent participer à un
échange y parviennent sans trop de difficultés. Les plus chanceux
ou les plus débrouillards pourront même obtenir des aides financières. Cela demande un peu d’organisation. Mais le jeu en vaut
la chandelle. Dans l’immense majorité des cas, ceux qui sont partis
ont été plus qu’enchantés par l’expérience et y ont pris goût. Ils
ne souhaitent qu’une chose : partir à nouveau. ✜
Partir pour mieux revenir
Les étudiants qui partent à la fin de leur cursus universitaire sont
très appréciés par les cabinets d’avocats anglo-saxons et par les
grands groupes internationaux, confrontés à des opérations qui
s’internationalisent sans cesse. Plus que leurs prédécesseurs, les
nouvelles générations de juristes sont désormais tenues d’apporter des connaissances culturelles et linguistiques autant que juridiques, car il est important de montrer que l’on est capable d’évoluer,
dans un métier où il est indispensable de se remettre en question
et de ne pas rester figé.
Les nouvelles générations
de juristes sont désormais tenues
d’apporter des connaissances
culturelles et linguistiques
autant que juridiques.
2009
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Le marché du droit
Changer de profession,
c’est possible
Qu’on choisisse d’être avocat ou notaire un jour ne signifie pas qu’on le restera toujours.
Le droit n’est pas un carcan et de vraies passerelles existent entre les métiers.
■ Par Élodie Lévy
Accès à la profession d’avocat
Certaines personnes justifiant d’une expérience professionnelle
suffisante peuvent être dispensées du Certificat d’aptitude à la
profession d’avocat (CAPA) et du stage.
Il s’agit :
– des juristes exerçant en cabinets d’avocats et pouvant justifier
de huit années d’expérience professionnelle au sein d’un ou
plusieurs cabinets d’avocats (décret du 4 novembre 2005) ;
– des membres et anciens membres du Conseil d’État et des
membres et anciens membres du corps des tribunaux administratifs et des cours administratives d’appel ;
– des magistrats et anciens magistrats de l’ordre judiciaire ou de
la Cour des comptes ;
– des professeurs d’université chargés d’un enseignement juridique ;
– des avocats au Conseil d’État et à la Cour de cassation ;
– des anciens avocats inscrits à un barreau français et des anciens
conseils juridiques ;
– des avoués près les cours d’appel. Cette profession doit toutefois fusionner avec celle des avocats.
Ces professionnels doivent déposer leur demande d’admission au
Conseil de l’Ordre du barreau de leur choix. Celui-ci effectue alors
une enquête, à l’issue de laquelle les candidats retenus sont inscrits
au tableau de l’Ordre.
D’autres professionnels du droit sont également dispensés de la
formation traditionnelle. Mais leur inscription au barreau est soumise
à l’obligation d’effectuer un stage d’un an. Il s’agit :
– des notaires, des huissiers de justice, des administrateurs judiciaires et mandataires judiciaires à la liquidation des entreprises,
des anciens syndics et administrateurs judiciaires, des conseils en
propriété industrielle (profession qui devrait fusionner avec celle
des avocats) et anciens conseils en brevet d’invention ayant exercé
leurs fonctions pendant cinq ans ;
– des maîtres de conférences, maîtres assistants et chargés de
cours, s’ils sont docteurs en droit, en sciences économiques ou en
gestion, et s’ils justifient de cinq ans d’enseignement juridique ;
28
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
Ces avocats
qui partent
en entreprise
Chaque année, quelque
150 avocats rejoignent
l’entreprise. Et parmi les
plus jeunes, un grand
nombre l’envisage à plus ou
moins long terme. C’est le cas de Mahrez, qui avoue sans
complexe : « Je me donne jusqu’à 35 ans pour travailler
comme un fou, mais je n’y consacrerai pas toute ma vie ».
Certains avocats d’affaires désirent lever le pied après
cinq à six ans dans un cabinet, d’autres veulent pouvoir
consacrer du temps à leurs enfants… « C’est un
phénomène courant, confirme William Cargill, consultant
dans le cabinet de recrutement Aperlead. Leurs grandes
motivations sont l’équilibre entre leur vie privée et leur
vie professionnelle, le changement de cadre de vie ou
encore l’envie d’exercer un autre métier, notamment de
passer du conseil pour de multiples clients à l’intégration
dans une équipe “qui porte un maillot”, c’est-à-dire qui
accompagne au quotidien une seule entreprise. » Même
remarque chez Jurispartner, où Christian Lamy,
consultant, voit souvent des avocats « lassés de la
pression qui existe dans les cabinets ». Car, outre le
rythme de travail très soutenu et la dureté de certaines
relations, les perspectives d’évolution peuvent décevoir.
Seuls quelques élus triés sur le volet accèdent à
l’association. En face, le monde de l’entreprise est plutôt
friand d’avocats, jugés très compétents. Mais il se méfie
quand même parfois « de ces profils perçus comme trop
individualistes et compétitifs », relève Christian Lamy. Le
parcours inverse, de l’entreprise au cabinet, est
nettement plus rare. Une quinzaine de juristes
d’entreprise seulement intègrent la profession d’avocat
tous les ans. « Certains anciens directeurs juridiques
rejoindraient volontiers un cabinet, remarque William
Cargill, d’Aperlead, mais ceux-ci ne les accueillent pas
forcément les bras ouverts. »
Christine Taconnet ✜
Le marché du droit
– des juristes d’entreprise justifiant de huit ans au moins de pratique
professionnelle au sein du service juridique d’une ou plusieurs
entreprises ;
– des fonctionnaires et anciens fonctionnaires de catégorie A,
ayant exercé en cette qualité des activités juridiques pendant huit
ans minimum, dans une administration, un service public ou une
organisation internationale ;
– des juristes ayant exercé une activité juridique dans une organisation syndicale pendant huit ans.
Accès à la profession d’avocat au Conseil
d’État et à la Cour de cassation
Certains professionnels pourront être nommés avocat au Conseil
d’État et à la Cour de cassation sans avoir à remplir les conditions
de diplômes, de formation ou d’examens professionnels. Il s’agit :
– des membres et anciens membres du Conseil d’État ;
– des magistrats et anciens magistrats à la Cour de cassation ou
à la Cour des comptes ;
– des professeurs d’université chargés d’un enseignement juridique
et pouvant justifier d’une expérience d’au moins quatre années ;
– des magistrats et anciens magistrats de l’ordre judiciaire justifiant
de huit années d’exercice professionnel minimum dans ce corps ;
– des avocats et anciens avocats ayant été inscrits pendant dix
années au moins au tableau d’un barreau français ou d’un État
membre des communautés européennes ;
– des conseils juridiques et anciens conseils juridiques ayant été
inscrits pendant dix années au moins sur une liste de conseils juridiques ;
– des notaires justifiant d’une expérience d’au moins dix années.
Accès à la profession de magistrat
Il n’existe pas véritablement de passerelles en tant que telles permettant à des professionnels expérimentés de devenir magistrats. Il
s’agit plutôt de concours et de recrutements internes. Le nombre
de places est fixé chaque année par un arrêté du Garde des sceaux
publié au Journal officiel.
– Le concours interne est ouvert aux fonctionnaires ou agents
de l’État, d’une collectivité territoriale, d’un de leurs établissements
publics ou de la fonction publique hospitalière, âgés de 46 ans et
5 mois au plus au 1er janvier de l’année du concours et justifiant
de quatre années de services publics.
– Le troisième concours est ouvert à toute personne âgée de
40 ans au plus au 1er janvier de l’année du concours et ayant
exercé, pendant une durée de 8 ans, une ou plusieurs activités
professionnelles dans le domaine privé, ou justifiant d’un ou
plusieurs mandats de membre d’une assemblée élue d’une collectivité territoriale ou de fonctions juridictionnelles à titre non professionnel.
– Le recrutement sur titre. Certains professionnels, âgés de
35 ans au moins, peuvent être candidats à l’intégration directe
dans le corps judiciaire, c’est-à-dire sans concours et sans scolarité à l’ENM. Il s’agit des personnes titulaires d’un diplôme sanctionnant une formation d’une durée égale à quatre années d’études
après le baccalauréat, et des greffiers en chef des services judiciaires. Pour être nommés, ils doivent avoir exercé leur activité
professionnelle pendant 7 ans pour une intégration au second
grade (postes de début de carrière) ou pendant 19 ans pour une
intégration au premier grade (postes de hiérarchie). Ils devront
déposer leur demande au parquet général de la cour d’appel de
leur lieu de résidence.
Enfin, afin de diversifier l’origine professionnelle des magistrats
ou de renforcer les effectifs du corps de la magistrature, le ministère peut également organiser, par décret, des concours complémentaires. ✜
2009
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L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
29
Avec un Mastère Spécialisé HEC vous progressez plus vite dans votre carrière.
Audit, Droit et management international,
Entrepreneurs, Finance internationale,
Intelligence marketing, Logistique et
achats internationaux, Management de
grands projets, Management et nouvelles
technologies, Management des risques
internationaux,
Management
des
systèmes
d’information
et
des
technologies, Strategic management,
Sustainable development.
www.hec.fr/ms
Les métiers
LES PROFESSIONS RÉGLEMENTÉES
Avocat > p. 32
Avocat d’affaires > p. 34
Avocat aux conseils > p. 36
Juriste en cabinet d’avocats > p. 37
Avoué > p. 38
Conseil en propriété industrielle > p. 39
2
Le droit et ses métiers
Notaire > p. 40
Huissier > p. 42
Commissaire-priseur > p. 44
Commissaire aux comptes > p. 46
Administrateur judiciaire > p. 48
Greffier du tribunal de commerce > p. 50
TRAVAILLER DANS LE SERVICE PUBLIC
Magistrat > p. 51
Magistrat administratif > p. 54
Délégué du procureur > p. 56
Assistant de justice > p. 57
Greffier > p. 58
Médiateur > p. 60
Directeur de prison > p. 61
Commissaire des armées > p. 62
Juriste de collectivité locale > p. 64
Lieutenant de police > p. 66
Lieutenant de sapeur-pompier professionnel > p. 67
Inspecteur des impôts > p. 68
Inspecteur des douanes > p. 70
Enseignant-chercheur > p. 71
TRAVAILLER EN ENTREPRISE
Juriste d’entreprise > p. 72
Fiscaliste > p. 74
Juriste de banque > p. 76
Juriste en droit social > p. 77
Journaliste juridique > p. 80
Éditeur juridique > p. 81
Documentaliste > p. 82
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Les métiers
Les professions réglementées
Avocat
Cette profession révèle aujourd’hui des disparités considérables du point de vue du type
d’activité exercée, de la clientèle et des revenus dégagés. Reste que l’avocat a pour mission
de conseiller et défendre son client, qui peut être un particulier tout comme une entreprise
cotée en bourse.
Le métier
cas de procès, il est aussi conseiller. Il intervient le cas échéant aux côtés d’autres
professionnels du droit (notaire, huissier…) ou du chiffre (expert-comptable).
Profession réglementée, les avocats sont
soumis à des règles déontologiques
strictes, contrôlées par les ordres. La
grande majorité exercent en libéral, seule
une minorité d’avocats sont salariés d’un
cabinet.
Depuis le 1er janvier 1992, les professions
d'avocat et de conseil juridique ont été
fusionnées pour n'en former qu'une
seule, sous le titre unique d'avocat. L'avocat est ainsi le seul partenaire juridique
qui assiste et défend les personnes
physiques (particuliers) ou morales (entreprises, associations, etc.), dans tous les
domaines. Il ne fait pas que plaider en
Denis JEANNEL
Avocat à Saint-Dié-des-Vosges
« Se tourner vers les vrais besoins,
en lien avec l’économie, permet de
bien vivre de ce métier »
32
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
Profil et missions
Portrait
Scientifique dans l’âme, poussé vers l’entreprise par un milieu familial ancré dans l’industrie, Denis Jeannel n’était pas vraiment
prédestiné à porter la robe. Jusqu’au jour où
il s’est rendu compte que le droit exige une
rigueur proche de la démarche scientifique.
Son penchant pour le monde économique
lui fait opter pour le droit des affaires et la
fiscalité à la faculté de Nancy. Tenté par le
conseil, il entre chez KPMG-Fidal (entités
aujourd’hui séparées) à Nancy, puis Épinal.
« Un cabinet d’envergure nationale offre une formation de tous les instants »,
remarque-t-il. Au début des années 90, Denis Jeannel part avec un confrère
fiscaliste créer leur propre cabinet. « Le conseil aux entreprises représente plus
de 60 % de notre activité. Nous travaillons avec des PME, des commerçants,
des artisans. Pour le reste, je m’occupe de dossiers judiciaires, en attaque ou
en défense : droit social (Prud’hommes, chambre sociale de la cour d’appel…),
affaires réglées devant les tribunaux de commerce, voire civil classique. Je fais
assez peu de droit pénal et de droit de la famille, même si, dans une petite ville
de province, on se doit d’être généraliste. » L’organisation, l’éloquence, la réactivité sont essentiels pour réussir dans ce métier concurrentiel, pointe cet ancien
bâtonnier du barreau de Saint-Dié, qui s’est battu bec et ongle en 2007 contre
la suppression du TGI et du tribunal de commerce de sa ville, dans le cadre de
la réforme de la carte judiciaire.
La féminisation de la profession est également une des grandes évolutions de ces
dernières années. Le nombre de femmes
en exercice tend toutefois à baisser audelà de 35 ans car il est très difficile, dans
cette profession, comme dans nombre de
professions libérales, de concilier vie de
famille et activité professionnelle.
Enfin, la chancellerie a annoncé en juin
2008 la fusion de la profession d’avoué
avec celle d’avocat. De même, l’intégration des conseils en propriété intellectuelle
dans les rangs des avocats est imminente.
L’avocat est un professionnel du droit qui
exerce une profession libérale. C’est aussi
un auxiliaire de justice qui défend, assiste
ou représente ses clients devant la justice.
On distingue généralement les avocats
généralistes qui traitent tous types de
dossiers et de clientèle, des avocats d’affaires, qui travaillent exclusivement pour
le monde de l’entreprise. Sans oublier
l’homme en robe noire qui s’attache corps
et âme à défendre la veuve et l’orphelin.
Dans les faits, les grandes causes se font
rares et son rôle consiste davantage à gérer
des situations d'urgence (gardes à vue,
comparutions immédiates, détentions
provisoires…) et des situations familiales
tendues (divorce, attribution de la garde
d’enfant…).
Pré-requis
On peut se porter candidat aux centres
de formation des avocats dès lors que l'on
a obtenu une maîtrise en droit. Toutefois,
la plupart des candidats sont désormais
titulaires d'un diplôme de troisième cycle
Les métiers
Interlocuteurs
Les avocats sont en contact permanent
avec leurs clients, particuliers ou entreprises, et avec leurs associés et leurs collaborateurs.
Hiérarchie
Les avocats sont regroupés en barreaux
établis auprès de chaque tribunal de
grande instance.
Chaque barreau est administré par un
conseil de l’Ordre et présidé par un bâtonnier. Les membres du conseil de l’Ordre et
le bâtonnier sont élus par les avocats
inscrits au barreau.
Rémunération
L'avocat doit supporter des frais généraux
(locaux professionnels, collaborateurs,
secrétaires, informatique, documentation...) qui constituent une part essentielle
(entre 40 et 60 %) de l'honoraire qu'il
facture à ses clients. Le montant des honoraires est fixé librement. Les deux modes
de calcul les plus courants sont la rémunération au forfait (par dossier ou par
abonnement) et la rémunération au temps
passé, sur la base d'un taux horaire qui
dépend notamment de la complexité de
l'affaire, ainsi que de la spécialité, de la
notoriété et de la structure d'exercice de
l'avocat (à Paris, par exemple, le taux
horaire peut varier de 200 euros à plus de
600 euros). Dans les deux cas, il est
possible d'ajouter un honoraire de résul-
Pierre-Étienne ROSENSTIEHL
Avocat en droit public
à Strasbourg
« Il faut soigner ses réseaux et être
à l’écoute »
Pierre-Étienne Rosenstiehl est devenu avocat sur le tard. Et dans une spécialité rare
en région, le droit public. Une preuve que les chemins qui mènent au CAPA ne sont
pas tracés d’avance. Il faut dire que ce juriste de formation, diplômé de Science Po,
a derrière lui une solide expérience de fonctionnaire dans plusieurs collectivités locales
de sa région. Après une vingtaine d’années à des fonctions multiples d’encadrement
portant sur les affaires juridiques, le contrôle de gestion et les marchés publics, il décide
de profiter de l’article 98 du décret instituant la profession d’avocat qui permet à
certains juristes, sous strictes conditions, d’intégrer le
barreau. « J’ai démarré ‘sans filet’, lance-t-il avec le
sourire. J’ai prêté serment à l’automne 2004 et j’ai
tout de suite activé mes réseaux, auprès des élus, des
fonctionnaires territoriaux et même des anciens de
l’Institut d’études politiques. Il faut entretenir le relationnel pour conquérir et fidéliser sa clientèle. » Désormais, il défend et conseille des collectivités, des agents
de la fonction publique, des entreprises sur des contentieux de marchés publics, des particuliers sur des questions d’urbanisme… « De façon annexe, j’interviens
au pénal et au civil pour certains clients, par exemple dans des cas de contentieux
électoral, de diffamation, dans des affaires politico-financières, etc. » Pierre-Étienne
Rosenstiehl est aujourd’hui associé en moyens avec cinq confrères généralistes et
pénalistes.
tat, calculé en fonction du gain obtenu
ou même de la rapidité avec laquelle il l'a
été. En ce qui concerne la simple consultation, sa rémunération dépend essentiellement de la durée de l'entrevue et de la
difficulté technique du travail demandé.
Un collaborateur libéral peut développer
une clientèle personnelle, aux côtés des
dossiers qu’il traite pour le cabinet au sein
duquel il travaille et pour lesquels il est
rémunéré sous forme de rétrocession d’honoraires.
Le salaire moyen d’un avocat en France
est de 3700 euros par mois, mais il cache
de grandes disparités : un avocat associé
dans un cabinet d’affaires peut toucher
jusqu’à 15 000 euros par mois, alors que
certains avocats gagnent à peine le SMIC.
Marché de l’emploi
L’activité judiciaire est en diminution alors
que les besoins en conseil juridique sont
en pleine expansion. Le marché de l’emploi actuel est donc particulièrement
porteur en droit des affaires.
Portrait
universitaire en droit, voire de plusieurs
diplômes et, pour les avocats d’affaires,
d’une double formation (droit et finance,
droit et nouvelles technologies, etc.). L'accès à la profession passe par un examen
d'entrée dans un centre de formation
professionnelle des avocats (il existe actuellement un CFPA par cour d'appel, sauf
dans certaines régions où des fusions entre
centres sont intervenues). Une fois admis
dans un centre de formation, l'élève avocat
suit un cursus alternant les cours et les
stages pendant dix-huit mois. Les études
sont sanctionnées par le CAPA (Certificat
d’aptitude à la profession d’avocat). L’avocat titulaire du CAPA est alors apte à prêter
serment.
Possibilités d’évolution
L’avocat débute sa carrière comme collaborateur et peut ensuite devenir associé
dans un cabinet. Il peut aussi décider de
créer sa propre structure s’il a une clientèle personnelle suffisante.
Pour aller plus loin
École de formation du barreau de Paris
Tél. : 01 43 43 80 00
www.efb-paris.avocat.fr ✜
« Il dit »
Procédure :
CAPA : certificat d’aptitude à la
profession d’avocat
Plaidoirie : exposé oral d’un avocat
pour défendre un prévenu ou un accusé
et pour soutenir une cause devant un
tribunal
2009
■
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
33
Les métiers
Les professions réglementées
Avocat d’affaires
L’avocat d’affaires conseille et assiste le monde de l’entreprise. Il intervient aussi bien en
conseil qu’en contentieux. Il exerce fréquemment en structure de groupe car cette activité
fait appel à des compétences très variées.
Le métier
Les avocats d’affaires sont des avocats
spécialisés en droit des affaires. Cette activité est généralement plus rémunératrice
que la pratique du droit de la famille ou du
droit pénal : avec 20 % de la population
totale des avocats en France, les avocats
d’affaires réalisent 80 % du chiffre d’affaires de la profession.
Profil et missions
Le plus souvent issu de doubles formations, alliant un diplôme d’école de
commerce, une formation à l’étranger
ou une expérience en entreprise à ses
Franck BUFFAUD
Associé en droit des sociétés
à Lyon
C’est la dimension de conseil qui, dès le
départ, motive Franck Buffaud pour la
profession d’avocat. Titulaire d'un DESS
de droit des affaires et fiscalité et d'un
diplôme de juriste conseil en entreprise
(DJCE), il quitte Lyon pour faire ses
34
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
« Il dit »
Rémunération
Au sein des cabinets d’affaires, la rémunération d’un avocat débutant est de
premières armes à Paris. « J’avais une
vraie curiosité pour l’arbitrage et l’international, une dimension qui était peu
développée dans ma ville à l’époque. »
Il passe dix-huit mois aux côtés du spécialiste Dominique Falque, puis intègre le
cabinet Clifford Chance, où il planche
pendant deux ans et demi sur des fusions
et acquisitions en France. « Débuter chez
un anglo-saxon permet d’acquérir une
méthode et une organisation exceptionnelles », souligne-t-il. Lorsque le cabinet
Ratheaux lui offre une opportunité de
retourner dans la capitale rhône-alpine,
il la saisit au vol. « Pendant cinq ans, j’ai
travaillé essentiellement pour des
groupes français qui s’implantaient à
l’étranger. » En 1994, il rejoint le bureau
local de Price Waterhouse Juridique et
Fiscal – devenu Landwell – dont il devient
associé en 2001, puis part chez le lyonnais Lamy-Lexel en 2004, avant d’entrer,
au printemps 2008, comme associé dans
le département droit des sociétés d’un
autre cabinet d’affaires rhodanien, Delsol
l’ordre de 3 000 euros bruts mensuels,
celui d’un avocat collaborateur confirmé
peut atteindre entre 7 000 et 8 000 euros
bruts. L’avocat associé des plus grandes
structures atteint des rémunérations de
l’ordre de 300 000 à 500 000 euros
annuels. ✜
Fusac : fusions et acquisitions
Corporate : droit des sociétés
& Associés. « Changer de structure
permet de se remettre en question et
d’apprendre à chaque étape », note-til. Aujourd’hui, le conseil en fusions-acquisitions et cessions d’entreprise représente
80 % de son activité. « J’interviens surtout
auprès de sociétés à capitaux étrangers
qui investissent dans l’Hexagone et
connaissent peu le droit français »,
précise-t-il. D’où une bonne part d’explications et de pédagogie, qui exige un
excellent niveau d’anglais et une capacité d’adaptation pour appréhender les
normes juridiques étrangères qui servent
de repères aux clients (britanniques, allemands, suédois, américains…) et à leurs
avocats. « C’est un métier de réseaux,
basé sur des contacts réguliers. Les
confrères hors des frontières sont très
souvent de futurs apporteurs d’affaires.
Mais travailler sur des dossiers internationaux oblige à une certaine amplitude
des horaires de travail. La clientèle étrangère exige beaucoup de disponibilité et
de réactivité. »
Portrait
« Entretenir son réseau est essentiel »
diplômes de droit, l’avocat d’affaires ne
doit pas être un simple technicien. Son rôle
de conseil le conduit à dépasser son
domaine de spécialité pour avoir une
approche transversale et stratégique des
dossiers, avec l’appui des autres équipes
spécialisées de la structure. Mondialisation
des échanges oblige, l’activité des avocats
d’affaires doit intégrer l’international.
La pratique de l’anglais est donc incontournable.
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internationales
et management
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Journées Portes Ouvertes :
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Clôture des inscriptions :
1ère Session : 7 janvier 2009
2ème Session : 17 avril 2009
Candidature en ligne :
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Les métiers
Les professions réglementées
Avocat aux conseils
L’avocat aux conseils, par opposition à l’avocat à la Cour, représente ses clients devant les
juridictions administratives et les hautes juridictions en dernière instance. Là où les questions
de fait n’ont plus lieu d’être et où seules comptent la légalité et la question de droit.
Le métier
L’avocat aux conseils est un officier ministériel. Il doit soit succéder soit s’associer à un
avocat aux conseils déjà installé. Il représente les parties devant la Cour de cassation et le Conseil d’État, ainsi que devant les
juridictions administratives. On ne comptait
dans toute la France que 91 avocats aux
conseils en 2007 (ils devraient être une
centaine d’ici à la fin 2008), répartis dans
60 cabinets spécialisés. Cette profession dite
« de l’écrit » consiste essentiellement à rédiger des mémoires lus par les juges de la Cour
de cassation ou du Conseil d’État qui devront
rendre leur décision sur cette base. Ces
mémoires tiennent lieu de plaidoirie. Mais
la procédure à laquelle est tenu l’avocat aux
conseils accorde peu à peu une place à l’oral.
Profil et missions
La mission de l’avocat aux conseils est de
permettre à chacun l’égal accès aux juridictions suprêmes et, notamment, au juge
de cassation. Les avocats aux conseils sont
également présents devant le Conseil
constitutionnel et les juridictions internationales. Ils ont une activité de plaidoirie
devant ces cours mais aussi une forte acti-
Hélène FARGE
Avocat aux conseils à Paris
vité de consultation puisqu’ils étudient les
demandes de pourvoi pour évaluer si un
pourvoi en cassation est envisageable.
Pré-requis
Pour accéder à la profession, il faut être titulaire d’une maîtrise de droit ou d’un diplôme
équivalent, du Certificat d’aptitude à la
profession d’avocat (CAPA), et bénéficier
d’une expérience professionnelle de trois
ans en qualité d’avocat. La formation dure
trois ans et inclut un stage dans un cabinet
d’avocats aux conseils, une participation à
la Conférence de stage et le suivi des cours
dispensés par l’Institut de formation et de
recherche des avocats aux Conseil d’État et
à la Cour de cassation (IFRAC). À l’issue de
ces trois années, l’avocat obtient un certificat de fin de formation qui lui permet de
se présenter à un examen d’aptitude. On
compte 4 à 5 reçus par an aujourd’hui.
Interlocuteurs
Les avocats aux conseils sont contactés soit
directement par les clients désireux de faire
un pourvoi, soit par les avocats qui ont
défendu les clients en appel.
Hiérarchie
Les avocats aux conseils sont représentés
par un Ordre constitué de douze membres
élus pour trois ans et d’un président.
Rémunération
Ses honoraires, comme ceux de l’avocat, sont
libres. Un dossier est facturé entre 1 500 et
3 000 euros en moyenne, voire 5 000 euros
lorsqu’il s’agit d’une grosse affaire.
Marché de l’emploi
Leur nombre est limité, ce qui rend l’accès à
la profession très difficile. Mais le papy boom
obligera à des remplacements estimés à une
cinquantaine de renouvellements sur dix ans.
« Il dit »
Pour aller plus loin
Mémoire ampliatif : mémoire en demande
Mémoire en défense : mémoire en réponse
Correspondants : avocats à la cour
Ordre des avocats au Conseil d’État et à la
Cour de cassation, à Paris
Tél. : 01 43 29 36 80
www.ordre-avocats-cassation.fr ✜
« Nous analysons tant la procédure que le fond »
36
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
Portrait
Hélène Farge est associée du cabinet parisien Waquet, Farge et Hazan depuis 1988. Cette structure de taille importante traite un grand nombre de dossiers, « tant économiques qu’à forte connotation humaine. » Hélène Farge peut toutefois compter sur le travail préparatoire d’une vingtaine de
collaborateurs avocats. « Je révise méticuleusement tous les dossiers, souligne-t-elle. Dans le cas d’un
référé au Conseil d’État, par exemple, je ne peux pas venir avec une plaidoirie toute faite car c’est une
discussion orale, portant sur tout le dossier, qui s’instaure avec le juge lors de l’audience. » Les avocats
aux conseils sont formés aux trois types de contentieux – civil, pénal et administratif –, ce qui leur
donne une vision générale des procédures, remarque-t-elle. « Ce métier impose d’aimer vraiment le
droit, la recherche, et l’analyse approfondie. C’est essentiel pour trouver les failles dans la motivation
juridique d’une décision afin d’en obtenir l’annulation. » Les avocats aux conseils doivent également
dissuader les pourvois qu’ils estiment voués à l’échec. « En un sens, nous avons un rôle de tri, qui
protège les juridictions contre l’afflux de dossiers échappant à leur contrôle », précise Hélène Farge.
Les métiers
Les professions réglementées
Juriste en cabinet d’avocats
Le juriste en cabinet est chargé de prévenir et de défendre les intérêts des clients du
cabinet. Il occupe à ce titre la même place qu’un avocat collaborateur. Seule différence :
comme il n’est pas avocat, il n’est pas autorisé à plaider.
Le métier
Le juriste exerçant au sein d’un cabinet
d’avocats est chargé, sous la supervision
d’un avocat, de traiter des problèmes juridiques posés par les clients du cabinet. Son
rôle peut consister non seulement à prévoir
et prévenir mais aussi à « réparer » les
erreurs et à les défendre, notamment en
s’occupant des actes de procédures.
Pré-requis
Pour accéder à la profession, il suffit d’être
titulaire d’une maîtrise en droit et non du
CAPA comme les avocats. Cependant, dans
la plupart des cas, la préférence des recruteurs ira vers ceux qui ont suivi une année
supplémentaire de spécialisation leur ayant
permis d’acquérir des connaissances pointues dans un domaine de compétence. La
connaissance d’une deuxième langue (en
général, l’anglais) est de plus en plus exigée,
surtout en cas de pratique du droit européen ou du droit international.
Au sein du cabinet, le juriste occupe la
même place qu’un avocat collaborateur. Il
est en relation avec les associés, les avocats
collaborateurs et les assistantes juridiques.
Sous la supervision d’un ou plusieurs
avocats, il peut également être en contact
avec les clients du cabinet.
« Dans ma structure, les juristes comme
les avocats sont là pour conseiller »
Danielle Barat est devenue juriste par la voie du notariat. Après un bac+5 à l’université Paris XI puis d’Assas et un diplôme supérieur de notariat à Poitiers en 1995, elle
exerce pendant sept ans comme notaire assistante dans plusieurs études. Elle travaille
surtout dans l’immobilier et le droit de la famille, qui a sa nette préférence. « Je me
suis ensuite demandé si je voulais réellement m’installer comme notaire ou si je changeais de profession. L’opportunité s’est présentée de développer la branche du droit
que j’aimais le plus chez Fidal, au sein du département patrimonial, pour une clientèle de chefs d’entreprise. Cela me permettait de me
spécialiser. Et j’avais le profil, car le notariat permet
d’acquérir de la méthode et une bonne expérience
de la rédaction d’actes. » Aujourd’hui, Danielle Barat
conseille sur les régimes matrimoniaux et réalise,
notamment, des optimisations juridiques et fiscales
de transmissions d’entreprise au sein des familles. Elle
est depuis huit ans chez Fidal. «Contrairement à l’avocat fiscaliste ou en droit social, qui peut avoir des
opérations récurrentes, nous intervenons ponctuellement. Mais, notre spécialisation une fois identifiée, les clients rappellent souvent
pour d’autres types d’opérations. De même, notre pratique se différencie de celle du
notaire parce que c’est un travail en équipe, dans lequel peuvent intervenir des fiscalistes, des spécialistes du droit des sociétés… Chacun apporte sa vision et ses compétences pour trouver les solutions. » Parmi les qualités nécessaires à ses fonctions,
l’écoute et la pédagogie sont en tête pour mettre en confiance : « On touche à l’intimité des clients : la protection du conjoint, des enfants. » Mais ce n’est pas tout. « Il
faut aimer la technique et connaître les dernières lois, car souvent des sommes importantes sont en jeu. » Juriste au sein d’un cabinet d’avocats, elle ne voit pas de différence de statut ou de hiérarchie au quotidien. « Nous sommes tous là pour conseiller »,
résume-t-elle. Elle sait toutefois que le juriste ne peut pas devenir associé, ce qui n’empêche pas les responsabilités. « Je suis directeur de mission : j’ai donc de plus en plus
de dossiers à gérer », signale-t-elle.
Hiérarchie
Le juriste en cabinet peut dépendre des
avocats collaborateurs ou, directement, des
avocats associés du cabinet.
Possibilités d’évolution
Deux opportunités de carrières peuvent
s’offrir aux juristes exerçant au sein de cabinets d’avocats : certains se dirigent vers le
monde de l’entreprise et intègrent une
direction juridique, d’autres optent pour le
métier d’avocat en bénéficiant de la passerelle entre ces deux professions. Depuis
2005, ils peuvent prêter serment comme
avocat s’ils justifient de huit années d’expérience professionnelle au sein d’un ou
plusieurs cabinets d’avocats (ces huit années
Portrait
Interlocuteurs
Danielle BARAT
Juriste spécialisée
en patrimoine, au Mans
devant être postérieures à l’obtention de
leur diplôme de maîtrise).
Pour aller plus loin
Association française des juristes en cabinet d’avocats (AFJCA), à Paris
Tél. : 01 53 53 69 00 ✜
2009
■
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
37
Les métiers
Les professions réglementées
Avoué
L’avoué est un juriste, spécialiste de la procédure civile. Il est l’homme de l’écrit.
Son intervention est obligatoire devant la cour d’appel en matière civile et commerciale.
Cette profession va toutefois fusionner avec celle d’avocat.
Le métier
L’avoué est un officier ministériel chargé
de représenter les justiciables devant les
cours d’appel en matière civile et commerciale. En 2008, il existait 443 avoués en
France métropolitaine pour 28 cours d’appel. Mais la chancellerie a annoncé la fusion
de cette profession avec celle des avocats.
Profil et missions
Le rôle de l’avoué est de postuler et donc
de représenter ses clients devant la cour
d’appel, c’est-à-dire qu’il doit réaliser tous
les actes écrits nécessaires à la procédure
(assignations, conclusions, significations d’arrêt, etc.). L’avoué est mandaté par son client
pour intervenir devant la cour d’appel, en
collaboration ou non avec l’avocat étant
intervenu en première instance. Il apporte
notamment un regard neuf sur les dossiers.
Pré-requis
Pour devenir avoué, il faut être titulaire d’un
Master, accomplir un stage de deux ans
dans une étude d’avoué et réussir aux
épreuves de l’examen professionnel.
Interlocuteurs
Les magistrats, les greffes, les clients, les
avocats, les huissiers.
Hiérarchie
Rémunération
La rémunération de l’avoué est régie par un
tarif fixé par l’État. Appelée « émoluments »,
cette rémunération est proportionnelle à
l’importance de l’affaire, ou l’intérêt du litige,
augmentée des débours (les frais). Dans tous
les cas, la rémunération ne peut être infé-
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L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
« Il dit »
Intimé : justiciable qui a obtenu satisfaction en 1re instance et contre qui
l’appel est dirigé.
Sous la foi du Palais : en toute confidentialité mais en toute fiabilité.
Marché de l’emploi
La disparition annoncée de cette profession, en voie d’unification avec celle des
avocats, pose de nombreuses questions sur
la reconversion des anciens avoués.
Benoît PEUGNIEZ
Avoué près la Cour d’appel de Rouen
Pour aller plus loin
Chambre nationale des avoués près la cour
d’appel, à Paris. Tél. : 01 47 03 18 70
www.chambre-nationale.avoues.fr ✜
« J’aime jeter un œil neuf sur
les décisions de première
instance »
Benoît Peugniez découvre sa future profession par
hasard. «J’avais terminé ma maîtrise en droit des affaires
à Rennes », se souvient-il. « J’ai rencontré un ami qui
venait de faire un stage chez un avoué et ce qu’il m’en
a dit m’a rendu curieux. J’étais attiré par la place de
cette fonction en deuxième degré de juridiction, avec
un dossier déjà constitué. » Il saute le pas et effectue
lui aussi un stage, de deux ans cette fois, chez un avoué
parisien, sanctionné par un examen professionnel qu’il
réussit. Son étude actuelle à Rouen lui fait une proposition en 2000 et il en devient associé l’année suivante.
À Rouen, ville qui compte six études et quinze avoués, Benoît Peugniez s’occupe de
contentieux généralistes, ainsi que de contentieux maritime, lié au port duHavre. «J’aime
jeter un œil neuf sur les décisions de première instance. Dans la mesure où ce n’est pas
le jugement qui est rejugé, mais l’affaire elle-même, nous pouvons apporter des pièces
nouvelles, développer des moyens nouveaux, qui permettent d’achever le litige. » L’intégration des avoués à la profession d’avocat, annoncée en juin 2008 par la garde des
Sceaux, crée toutefois des interrogations sur l’avenir. « Ce sont deux métiers différents :
les avocats ont le monopole de la plaidoirie, nous avons pour l’instant celui des écrits en
procédure d’appel. Passer de l’un à l’autre n’est pas si simple. De plus, à l’exception de
quelques institutionnels de type banques ou sociétés d’assurances, qui ont déjà, par
ailleurs, leur réseau d’avocats correspondants, nous n’avons pas aujourd’hui de clientèle
propre. Ce sont les avocats qui nous apportent les dossiers. Si nous devenons avocats à
notre tour, nous serons en concurrence frontale et devrons nous constituer une clientèle
en repartant de zéro. Certains parviendront peut-être à s’associer à des cabinets en tant
que spécialiste de l’appel. Mais pour les autres, que se passera-t-il ? »
Portrait
Les avoués sont regroupés en compagnies
régionales, sous l’autorité d’une Chambre
nationale, qui élit un président.
rieure à 50 unités de base, soit 135 euros
hors taxes. Un avoué peut également percevoir des honoraires libres, notamment s’il
donne une consultation non suivie d’une
procédure d’appel ou dans les matières où
son ministère n’est pas requis.
Les métiers
Les professions réglementées
Conseil en propriété industrielle
Les conseils en propriété industrielle représentent une profession à part, à cheval entre
plusieurs domaines. Juristes ou scientifiques, ils exercent dans les deux cas une activité
juridique.
Le métier
Le conseil en propriété industrielle (CPI) est
une personne qualifiée qui exerce soit en libéral (seul ou associé), soit en qualité de salarié d’un autre conseil en propriété industrielle.
Il est inscrit sur une liste de professionnels
agréés, dressée par le directeur général de
l’Institut national de la propriété industrielle
(INPI). Après négociations avec le Conseil
national des barreaux, les CPI se sont prononcés en mai 2008 pour l’unification de leur
profession avec celle d’avocat. Si cette réforme
est mise en œuvre, ils pourront donc porter
le titre d’avocat, avec la mention « CPI ».
Profil et missions
Pré-requis
Pour l’instant, les CPI sont initialement soit
des juristes, titulaires au minimum d’une
maîtrise en droit privé (pour les CPI dits
« marques et modèles »), soit des scientifiques, titulaires d’une maîtrise ou d’un
diplôme d’ingénieur (pour les CPI dits
« brevets »). Dans les deux cas, et à moins
qu’ils ne soient déjà titulaires d’un DESS
spécialisé, ils ont obtenu au terme de leur
formation initiale le diplôme délivré après
un an de formation par le Centre d’études
internationales de la propriété industrielle
(CEIPI), qui dépend de l’université de droit
de Strasbourg. Il existe ensuite un examen
de qualification professionnel sanctionné
par l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), accessible après une expérience
de trois ans dans ce domaine.
« La rédaction de brevets exige une culture
technique étendue »
Éric Augarde est arrivé au conseil en propriété industrielle (CPI) par des chemins de
traverse. D’abord ingénieur en recherche et développement chez Thomson puis Philips,
il quitte cette fonction au bout de six ans pour rejoindre l’Office européen des brevets
(OEB), à Munich. « Ma première expérience m’a été
très profitable », remarque-t-il. Il décroche le diplôme
délivré par le Centre d’études internationales de la
propriété industrielle (CEIPI) de Strasbourg en 1993,
qu’il complète par des études de droit par correspondance. Après 14 ans au sein de l’institution européenne, il décide d’attaquer un nouveau virage en
devenant CPI. « En 2005, je suis passé de l’autre côté
de la barrière. D’examinateur de brevets, je suis devenu
mandataire », observe-t-il. « À l’OEB, nous étions
très spécialisés, mais j’ai pu cependant changer de domaine à quatre reprises. Pour
être CPI, il est essentiel d’avoir une culture technique étendue. Il faut aussi être capable
d’imaginer les applications multiples d’une invention, faire preuve de synthèse et d’abstraction pour bien rédiger le texte d’un brevet. » Éric Augarde est aujourd’hui responsable de l’agence toulousaine du cabinet Brevalex, qui compte 75 salariés en France,
dont une soixantaine à Paris, six à Toulouse et sept à Grenoble. « Mon travail porte
sur trois axes», précise-t-il: «l’acquisition de droits, c’est-à-dire la rédaction de demandes
françaises ou européennes, et le suivi des procédures devant les différents offices ; la
défense de ces droits, surtout dans des procédures d’opposition devant l’OEB ; et
enfin l’exploitation de ces droits, via notamment des contrats de licence. »
Portrait
Le conseil en propriété industrielle intervient en matière de brevets d’invention,
marques, dessins et modèles, négociation
et élaboration de contrats, litiges, contrefaçons, etc. Il est chargé de conseiller ses
clients dans la protection de leurs innovations (brevet, savoir-faire) et de leurs droits
d’auteurs, dessins et modèles.
Éric AUGARDE
CPI à Toulouse et Paris
Interlocuteurs
Rémunération
Les conseils en propriété industrielle ont
des relations avec les chefs d’entreprises,
les commerçants, les artisans, mais aussi
les juristes d’entreprises, les responsables
marketing, les responsables de recherche
et développement, les publicitaires, les
administrations françaises et internationales (INPI, OMPI, OEB)…
Les rémunérations sont très variables. Elles
sont comparables aujourd’hui, voire légèrement supérieurs, à celles des avocats
spécialisés dans ce domaine.
Possibilités d’évolution
Un CPI peut devenir associé de son cabinet ou monter sa propre structure.
Marché de l’emploi
La demande est très forte pour la filière scientifique des CPI, un peu moins pour les juristes.
« Il dit »
Marque, design, droits d’auteur,
contrefaçons
Pour aller plus loin
Compagnie nationale des conseils en propriété industrielle (CNCPI) www.cncpi.fr ✜
2009
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L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
39
Les métiers
Les professions réglementées
Notaire
Le notaire est surtout connu pour son rôle en matière de ventes d’immeubles, de contrats
de mariage et de successions. Sa rémunération, fixée par décret, lui assure un statut
confortable, souvent jalousé par d’autres professions juridiques.
Le métier
Pré-requis
Le notaire est un officier public ministériel exerçant une profession libérale. Il
confère une authenticité aux conventions
et aux actes des particuliers, des entreprises et des collectivités, en leur donnant
une valeur juridique identique à celle d’un
jugement. Son champ d’intervention est
plus traditionnellement axé sur le droit de
la famille (contrats de mariage, successions, donations entre époux…) et le droit
immobilier (ventes d’immeubles). Mais il
peut tout à fait élargir ses compétences à
d’autres secteurs tels que le droit des sociétés, le droit de l’urbanisme, le droit des
collectivités locales, les contrats commerciaux ou même le conseil patrimonial. La
profession est soumise à une déontologie
stricte, contrôlée par des chambres départementales et par le procureur de la République.
On distingue deux voies d’accès à la formation de notaire : la voie universitaire (la plus
courante) et la voie professionnelle.
La première filière exige l’obtention d’un
master en droit notarial. L’étudiant effectue ensuite deux années de stage pratique
en office, couplées avec un enseignement
Profil et missions
40
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
Réserve : part d’un héritage revenant
obligatoirement à certains héritiers
désignés par la loi
Minute : original d’un acte authentique
« Il faut avant tout être un bon généraliste »
Après une maîtrise de droit privé et un DESS de
droit notarial à l’université Paris I, Jean-Christophe
Chaput s’engage dans une formation en alternance
de notaire. Il est stagiaire pendant deux ans et suit
des cours le soir, jusqu’à décrocher le diplôme supérieur du notariat. Il est alors embauché comme notaire
assistant au sein de l’étude Thibierge & Associés, où
il gravit les échelons et devient associé en 2004.
« Nous sommes les conseils juridiques privilégiés en
droit de la famille et en immobilier, rappelle-t-il. Audelà d’une solide formation en droit, cette mission
impose une vraie proximité avec les familles et le
monde de l’économie. » Si le notaire doit être un bon généraliste, la complexité du
droit pousse nombre d’entre eux, notamment à Paris, à se spécialiser. C’est le cas de
Jean-Christophe Chaput, qui est devenu expert en droit de la construction. « J’interviens dans le cadre de projets d’aménagements urbains, tels que l’installation d’un
ensemble immobilier autour d’une nouvelle place publique, ou encore la création d’un
centre commercial. Je vois les acteurs principaux, ville ou promoteur, et les accompagne dans l’acquisition du foncier, dans le projet de construction, pour le dépôt de
permis de construire… Tout ceci en respectant l’équilibre du projet et l’intérêt public. »
De manière générale, Jean-Christophe Chaput note une internationalisation de sa
profession, qui s’est modernisée. « Il est fréquent d’avoir des couples où l’un des époux
est de nationalité étrangère. Cette ouverture des frontières nous oblige à nous pencher
sur les règles internationales. De même, des investisseurs étrangers réalisent des opérations immobilières d’envergure en France depuis plusieurs années. Impossible de les
guider sans parler anglais. » Poussés au conseil, les notaires n’en restent pas moins
des officiers publics. « La délégation de puissance publique nous oblige à respecter
un formalisme rigoureux qui garantit la sécurité de nos actes et l’efficacité de notre
mission. »
Portrait
Le notaire a une mission de service public.
Sa fonction première est d’établir des actes
pour le traitement de successions, de mutations immobilières, de donations, de
partages. Il bénéficie de l’autorité publique
et ses actes ne peuvent être remis en cause.
Il a également pour mission de rédiger des
conventions ayant pour but de régler
certaines situations particulières (copropriétés, ventes…) et intervient en tant que
conseil auprès de familles ou d’entreprises
en les renseignant sur les règles juridiques
à respecter, et en les informant sur la portée
de leurs engagements. Cette profession
suppose d’aimer le contact, de savoir
prendre des décisions et d’avoir le sens des
responsabilités.
Jean-Christophe CHAPUT
Notaire à Paris
« Il dit »
Les métiers
Les professions réglementées
alterné dans un Centre de formation professionnelle notariale. La soutenance d’un
rapport de stage au terme de cette formation lui permet d’obtenir le Diplôme supérieur du notariat et le titre de notaire
assistant.
La filière professionnelle requiert également
un master en droit. Mais dans ce cas, le
titulaire doit passer un examen d’entrée
dans un Centre de formation professionnelle en vue de l’obtention du Diplôme
d’aptitude à la fonction de notaire. Un stage
de deux années en étude notariale permet
d’accéder au titre de notaire assistant.
La fonction de collaborateur (ancien clerc)
est accessible, elle, dès la licence en droit
ou via un institut des métiers du notariat.
Mais les formations sont en pleine évolution. Des licences professionnelles conduisant à un diplôme de technicien supérieur
du notariat ont été créées, et un BTS notariat a vu le jour à la rentrée 2008.
Interlocuteurs
Le notaire peut être amené à travailler avec
de multiples partenaires : avocats, promoteurs immobiliers, banques, géomètres,
huissiers, experts, sociétés commerciales,
magistrats…
Hiérarchie
Le notaire est nommé par décision du
ministre de la Justice et est investi de l’autorité publique. Il exerce ses fonctions dans
un cadre libéral tout en restant sous le
contrôle du Procureur de la République.
Rémunération
Pour aller plus loin
Il faut distinguer les actes tarifés pour
lesquels le notaire perçoit des émoluments
réglementés et fixés par décret (contrats
de mariage, déclarations de succession,
donations, contrats de ventes immobilières,
prêts hypothécaires) et les actes non tarifés faisant l’objet d’honoraires libres (actes
de sociétés, consultations juridiques…). Il
existe une grande disparité au niveau des
rémunérations, selon la taille de l’étude.
Un notaire touchera au minimum
1 500 euros nets en début de carrière et
plus de 3 000 euros au bout de 15 années
d’exercice. Dans une grosse étude cependant, un notaire pourra démarrer à plus de
3 000 euros nets.
Centre national de l’enseignement
professionnel notarial, à Paris
Tél. : 01 43 87 44 07
Notaires de France : www.notaires.fr ✜
Le notariat en chiffres
Évolution de carrière
Le notaire assistant peut devenir salarié ou
associé au sein d’une étude ou exercer à
titre individuel. Le prix de rachat d’une
étude peut être onéreux. Il varie, selon l’activité, de soixante mille à plusieurs centaines
de milliers d’euros. Le financement fait l’objet de prêts facilités par la Caisse des Dépôts
et Consignations.
On compte en France
(au 1er janvier 2008) :
- 8 681 notaires, dont 2 104 femmes
- 4 501 offices, auxquelles il faut
ajouter 1 304 bureaux annexes
- Plus de 50 000 salariés, dont 82 %
de femmes. En ajoutant les notaires,
on compte un peu plus de 58 000
personnes travaillant dans les offices
notariaux
- L’âge moyen des notaires est de
49 ans
Marché de l’emploi
Un tiers des notaires devraient prendre leur
retraite avant 2010, ainsi que bon nombre
de leurs collaborateurs. Le marché est donc
extrêmement ouvert pour les jeunes qui
souhaitent s’y investir. Le Conseil supérieur
du notariat s’emploie pour cela à rénover
l’image un peu vieillotte du métier.
Répartition de l’activité notariale
selon le chiffre d’affaires
- Immobilier, ventes construction,
baux : 49 %
- Actes liés au crédit : 14 %
- Actes de famille, succession : 26 %
- Négociation immobilière : 4 %
- Droit de l’entreprise, conseil, expertise, conseil patrimonial : 7 %
Zoom
Le stage
Le stage est un élément fondamental de l’enseignement professionnel notarial pour les voies professionnelle et universitaire. Il est accompli auprès d’un
notaire mais peut être effectué pour six mois au maximum auprès d’un
avocat, d’un expert-comptable, d’un commissaire aux comptes, d’un avoué,
d’un administrateur judiciaire, d’un mandataire judiciaire à la liquidation des
entreprises ou auprès d’une administration publique ou d’un service juridique ou fiscal d’une entreprise, dans un organisme professionnel notarial,
ou enfin, dans un pays étranger auprès d’une personne exerçant une profession judiciaire ou juridique réglementée. Le candidat devra lui-même se
mettre en quête d’un employeur. Il pourra par exemple s’adresser à la
Chambre départementale des notaires, ou à la Commission paritaire de
l’emploi, à Paris, qui diffuse huit fois par an, un bulletin d’offres et de demandes
d’emplois dans tous les offices notariaux.
L’activité économique
du notariat
Chaque année, les notaires :
- reçoivent 20 millions de personnes,
- traitent des capitaux d’un montant
de 600 milliards d’euros,
- établissent 4,2 millions d’actes
authentiques,
- réalisent un chiffre d’affaires de
6,5 milliards d’euros
Source : Notaires de France,
janvier 2008
2009
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L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
41
Les métiers
Les professions réglementées
Huissier de justice
L’huissier de justice, le mal-aimé qu’on imagine sonner
à la porte à six heures du matin pour tout rafler, n’a pas
la réputation qu’il mérite.
Le métier
Grosse : copie exécutoire d’une décision
Actes volants : significations d’actes
effectuées pour le compte de confrères
ou d’avocats
L’huissier est un officier public et ministériel qui exerce une profession libérale. Il
travaille sous la tutelle du garde des Sceaux,
qui lui délègue des responsabilités qu’il est
seul à pouvoir assumer. Il est tenu au secret
professionnel. Il exerce généralement au
sein d’une étude dont l’implantation
est décidée par l’État. On dénombre
2 050 études et 3 272 huissiers en France,
dont près d’un quart de femmes.
siers de Justice, mais également au sein de
l’École nationale de procédure (ENPEPP). Il
devra ensuite réussir l’examen professionnel. Organisé à Paris deux fois par an, cet
examen ne peut être présenté que quatre
fois et n’équivaut pas à un diplôme. En
novembre 2006, 60 élèves ont été admis.
Aucun diplôme n’est exigé pour être clerc
d’huissier. Le clerc d’huissier est un assistant
qui régularise les actes et les met en forme.
Le clerc principal est le secrétaire de l’étude.
revanche, dans le cadre concurrentiel, la
rémunération devient libre et contractuelle,
sauf exception tarifaire.
Profil et missions
Rémunération
Pour aller plus loin
L’huissier est seul compétent pour signifier les
décisions rendues par les tribunaux aux particuliers et les faire exécuter. Il doit ainsi informer les particuliers qu’une action est engagée
contre eux (assignation à comparaître,
commandement de payer) et veiller à la bonne
exécution des décisions de justice. À ce titre,
il peut procéder à des expulsions ou des saisies.
En dehors de ce monopole, l’huissier peut
aussi constituer des preuves à la demande de
particuliers ou de magistrats (comme le célèbre
constat d’adultère), valider le règlement d’un
jeu ou constater son bon fonctionnement.
Mais l’une de ses missions principales consiste
à rechercher des solutions aux litiges entre
créanciers et débiteurs. Le recours à un huissier évite alors les inconvénients et les frais
d’un procès. Le décret du 11 mai 2007 étend
leur compétence du tribunal d’instance au
niveau du tribunal de grande instance. Il est
applicable au 1er janvier 2009.
Un huissier de justice gagne en moyenne
50 000 euros nets par an. Il est payé en
honoraires, qui sont très variables selon
l’activité et le coût de location d’une étude.
Les activités résultant du monopole sont
soumises à un tarif fixé par décret. En
Chambre Nationale des Huissiers de Justice,
à Paris
Tél. : 01 49 70 12 90
www.huissier-justice.fr
Mouvement des huissiers de justice :
www.mouvementdeshuissiersdejustice.org ✜
L’huissier de justice doit être titulaire d’une
maîtrise de droit ou d’un diplôme équivalent. Il devra accomplir un stage rémunéré
de deux années dans une étude (réduit à
un an dans certains cas) et suivre une formation. Celle-ci est assurée au sein du département formation stagiaire (DFS), service
interne de la Chambre nationale des huis-
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
Séverine VAN DEN BOS
Huissier de justice
à Valenciennes
Marché de l’emploi
Très difficile. De nombreux jeunes stagiaires
sont à la recherche d’études et très peu sont
à vendre.
La caisse de prêts de la Chambre nationale
des huissiers de Justice propose toutefois
une aide pour financer cet achat.
« Cette profession est plus variée qu’on ne croit »
Lorsqu’elle démarre sa maîtrise en droit privé à Lille,
Séverine Van den Bos sait déjà qu’elle veut rapidement
s’insérer dans la vie professionnelle. Elle commence
donc un stage chez un huissier à Valenciennes, « pour
voir si le métier me plaît », se souvient-elle. Elle devient
salariée de cette étude, suit des cours par correspondance et passe son examen professionnel en 1995. «Je
trouvais la profession très variée, loin de se limiter à l’impayé de loyer ou de crédit. Et j’ai découvert une manière
de travailler respectueuse des autres, alors que j’en avais,
à l’origine, une image un peu dure et négative. » Elle
devient associée en 1998. « Il faut alors acheter une
charge assez onéreuse, démontrer que l’étude est viable et prêter serment devant le tribunal dont on dépend. » Au quotidien, Séverine Van den Bos aime gérer la procédure mais
elle passe également beaucoup de temps à l’extérieur. Dans cette profession « pas du tout
statique », il faut de l’organisation. « Nous gérons une petite entreprise, ce qui implique de
surveiller les coûts et de bien coordonner les tournées. C’est un aspect qu’on apprend sur
le tas, car nous ne sommes pas initialement formés à cela. » Par ailleurs, l’huissier, confronté
à des situations humaines difficiles, doit savoir garder du recul. «Ces situations nous touchent,
car nous voyons les foyers dans leur intimité. Personnellement, je veille à favoriser toujours
les accords de règlements et à ouvrir le dialogue avec neutralité, dans le respect des règles.
Mais il faut bien sûr de la fermeté pour exécuter les décisions de justice. »
Portrait
Pré-requis
42
« Il dit »
PÔLE D’EXCELLENCE DE L’ENSEIGNEMENT JURIDIQUE
➜ Des taux de réussite élevés
➜ Un accompagnement personnalisé
➜ Des diplômes reconnus par l’état
➜ Des effectifs réduits
Un large choix de formations
■ 3 parcours au choix dès la licence :
• La Licence en Droit
• La Licence Européenne - une approche multiculturelle et
plurilingue du Droit
• Le parcours Droit Comptable et Financier*
■ 6 Masters professionnels encadrés par
des intervenants de haut niveau :
• Juriste d’entreprise*
• Juriste d’entreprise, parcours Droit Comptable et Financier*
• Droit et Gestion des Ressources Humaines*
• Professions Juridiques et Judiciaires (prépa aux concours)
• Professions Juridiques et administratives (prépa aux concours)
• Droit de la Responsabilité Médicale
■ Des préparations intensives aux concours
d’avocat et de commissaire de police
*en partenariat avec l’EDHEC
Pour tout renseignement :
03 20 13 41 00
www.fld-lille.fr
60 bd Vauban - BP 109
59016 LILLE cedex
Les métiers
Les professions réglementées
Commissaire-priseur judiciaire
Adjugé ! Vendu ! Le commissaire-priseur exerce une profession atypique à mi-chemin
entre l’art et le droit. Si, dans l’imaginaire collectif, il est souvent réduit au rôle
d’adjudicateur dans une vente aux enchères, le métier commence bien en amont.
Le commissaire-priseur est un photographe de patrimoine.
Le métier
L’article 29 de la loi du 10 juillet 2000 a
distingué dans la profession de commissaire-priseur l’exercice du « judiciaire » et
du « volontaire ». Cette réforme permet
aux nouveaux diplômés de constituer des
sociétés commerciales pour les ventes
volontaires avec le titre de « commissairepriseur habilité ».
Le commissaire-priseur procède à l’estimation et à la vente publique aux enchères de
meubles et effets mobiliers corporels, qu’il
agisse dans une société de ventes volontaires (comme commissaire-priseur habilité) ou dans un office ministériel (comme
commissaire-priseur judiciaire).
Seuls les commissaires-priseurs judiciaires
sont des officiers ministériels. On compte
plus de 430 commissaires-priseurs judiciaires en France. Le commissaire-priseur
judiciaire est seul compétent pour organiser et réaliser les ventes de meubles aux
enchères publiques prescrites par la loi ou
par décision de justice, ainsi que les inventaires et prisées correspondants : procédures collectives, saisies, successions,
tutelles, crédits municipaux, etc. Mais il peut
également organiser et réaliser des ventes
« volontaires », constituées d’objets ou de
meubles apportés par des particuliers.
Profil et missions
Le commissaire-priseur judiciaire est un
spécialiste du marché de l’art et du matériel industriel. La première de ses missions
est de faire l’inventaire et l’estimation des
biens qui lui sont soumis, d’en vérifier l’authenticité et d’en jauger la valeur : c’est la
prisée. La deuxième de ses missions est
d’organiser et de préparer la vente aux
44
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
enchères publiques. Il peut être désigné par
le juge, dans le cas par exemple d’une liquidation judiciaire de société ou d’une tutelle.
Le commissaire-priseur habilité est toujours
mandaté par le propriétaire du bien.
Pré-requis
L’étudiant qui veut devenir commissairepriseur doit avoir un diplôme en droit et un
diplôme en histoire de l’art, l’un devant être,
au minimum, un Deug et l’autre une licence.
Il passera ensuite un examen d’accès au stage
avec des épreuves écrites puis orales dans
« Il dit »
Prisée : description, inventaire et estimation des biens
Pas mieux : expression employée pour
relancer les enchères
Adjugé ! : accompagné du coup de
marteau, il matérialise le transfert de
propriété lors d’une vente aux enchères
Double enchère : constatation d’une
double enchère au même moment qui
autorise la reprise des enchères
Les métiers
Les professions réglementées
ces deux matières, suivi d’un stage de deux
ans. Ces deux années seront sanctionnées
par un certificat de bon accomplissement du
stage, pour la partie volontaire, plus un
examen d’aptitude à la profession de commissaire-priseur judiciaire s’il a choisi cette voie.
Interlocuteurs
Les juges, les mandataires judiciaires, les
huissiers de justice, les notaires, les entreprises et les particuliers…
Hiérarchie
Le commissaire-priseur judiciaire doit, pour
exercer, être titulaire d’un office ou doit
posséder des parts dans une société civile
professionnelle (SCP), dont le coût de rachat
est plus ou moins onéreux (de quinze mille
à trente mille euros en moyenne). Le
commissaire-priseur habilité peut être dirigeant, associé ou salarié d’une société de
ventes volontaires.
Éric LACOMBE
Commissaire-priseur à Bordeaux
Rémunération
La rémunération du commissaire-priseur
judiciaire, comme celle de tout officier
ministériel, est réglementée. Elle se fait
d’une part sous forme d’honoraires et,
d’autre part, sous forme de remboursements de frais.
Les revenus dépendent des inventaires
réalisés, dont les tarifs sont fixés par décret,
et de l’importance des ventes qu’il dirige.
Les honoraires des ventes sont calculés
sous forme de pourcentage du prix au
marteau (prix de l’adjudication) pour
chaque objet vendu, réparti entre le
vendeur (5 % H.T.) et l’acheteur (12 %
H.T.). Pour le volontaire, la tarification est
libre.
tion des offices sont fixés par un numerus
clausus et validés par la Chancellerie. Il y a
peu de création d’offices. Toutefois, 43 %
des commissaires-priseurs judiciaires actuels
ont plus de 55 ans et auront donc atteint
l’âge légal de la retraite dans 10 ans au
plus tard. La constitution d’une clientèle
est difficile et dépend d’un excellent réseau
et d’un bon relationnel.
Pour aller plus loin
Chambre nationale des commissairespriseurs judiciaires, à Paris
Tél. : 01 47 70 89 33
www.commissaires-priseurs.com
Conseil des ventes volontaires de meubles
aux enchères publiques, à Paris
Tél. : 01 53 45 85 45 ✜
Marché de l’emploi
Pour le judiciaire, le marché est fermé et
conditionné à l’achat d’un office ou de
parts d’une SCP. Le nombre et l’implanta-
« Je me sens explorateur, j’apprends tous les jours »
2009
■
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
Portrait
Éric Lacombe est président de la chambre régionale des commissaires-priseurs judiciaires, à Bordeaux, depuis de nombreuses années.
Issu d’une famille d’avocats bordelais, il est toujours resté fidèle à sa région et à sa ville. Un avantage, car « ce métier exige d’avoir de
nombreuses relations, en particulier avec des notaires qui nous font intervenir dans les successions. » Après sa maîtrise de droit option carrières judiciaires
(il lui faudrait également un diplôme dans le domaine de l’art aujourd’hui), il
trouve un stage dans la capitale girondine. « J’ai choisi ce métier pour être
dans le monde de l’art tout en restant dans le juridique », souligne-t-il. Il finira
par racheter l’étude où il débute et travaille depuis dix-sept ans avec le même
associé (celui-ci s’apprête toutefois à passer le flambeau à son fils). Son activité repose sur deux piliers : les inventaires et les ventes. « La partie judiciaire
est très variée. Cela va de la vente sur saisie d’un café modeste à l’inventaire
d’une usine ou des actifs d’un majeur mis sous tutelle. Le volet volontaire est
plus classique. En général, suite à un décès ou un déménagement, les personnes
nous contactent pour vendre leurs biens aux enchères.» Généraliste, le commissaire-priseur doit savoir déceler la qualité d’un objet qui sort du lot, ce qui
demande parfois l’intervention d’un expert. « C’est un passage obligé pour
confirmer la signature d’un tableau ou encore identifier les pièces de valeur
dans des domaines pointus comme la numismatique ou la philatélie… » Éric
Lacombe passe les trois-quarts de son temps en visite chez des clients. « C’est
un métier passionnant quand on est curieux », s’enthousiasme-t-il. « Je me
sens parfois explorateur, parfois archéologue, et j’apprends tous les jours. » Il
note toutefois que la concurrence s’est accrue depuis 2000, avec la création
des sociétés de ventes volontaires. De plus, cette profession aux traditions
fortes, qui fait l’objet de plusieurs textes en discussion, prend de plein fouet
l’avènement d’Internet pour la partie « volontaire ». La Toile a en effet multiplié le nombre d’acteurs et permis l’émergence de modes
de vente – sur ebay, par exemple – qui éliminent les intermédiaires. « Il est difficile de savoir quel sera le statut des commissaires-priseurs
dans dix ans », conclut-il.
45
Les métiers
Les professions réglementées
Commissaire aux comptes
Ce métier de l’audit, strictement encadré par la loi de sécurité financière d’août 2003,
trouve son fondement dans la profession d’expert-comptable.
c’est-à-dire les groupes qui ont un total de
bilan d’au moins quinze millions d’euros,
un chiffre d’affaires d’au moins trente
millions d’euros et qui comptent au moins
cinq cents salariés, doivent faire appel à
deux commissaires aux comptes.
Les plus petites entreprises n’ont pas l’obligation d’avoir recours à un commissaire
aux comptes et travaillent en général avec
un expert-comptable.
Profil et missions
Le métier
46
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
trois millions d’euros, un total de bilan d’au
moins un million et demi d’euros, et plus
de cinquante salariés. Les groupes qui sont
astreints à publier des comptes consolidés,
Une refonte des voies d’accès à la profession est en cours. Elle maintient en parallèle les deux voies d’accès à la profession de commissaire aux comptes : le certificat d’aptitude et le diplôme d’expertise comptable aux normes IFAC. « À côté de
l’accès par le diplôme d’expert-comptable, il nous a semblé indispensable de booster la seconde filière en mettant en place un vrai cursus de formation et de préparation au certificat », explique Vincent Baillot, président du Conseil national de la
compagnie des commissaires aux comptes. « Il s’agit aussi d’attirer vers cette formation des profils plus diversifiés, issus d’écoles de commerce ou d’ingénieurs, des
juristes, etc. »
Zoom
Les professions d’expert-comptable et de
commissaire aux comptes sont a priori des
professions libérales mais, dans les faits,
une grande majorité d’entre eux exercent
en entreprise. On compte en France environ 15 000 commissaires aux comptes, dont
la plupart cumulent les casquettes de
commissaire aux comptes et d’expertcomptable. Le commissaire aux comptes
exerce une profession réglementée et est
désigné pour six exercices consécutifs par
ses clients. Il est exigé par la loi pour auditer les sociétés anonymes, mais également
les sociétés qui réunissent deux de ces trois
critères : un chiffre d’affaires d’au moins
Le commissariat aux comptes, ou
« contrôle légal des comptes » selon la
terminologie des directives européennes,
a pour finalité essentielle de garantir la
fiabilité de l’information financière et
comptable produite par les entreprises et,
ce faisant, de concourir à la sécurité des
informations financières, commerciales et
boursières. Sa mission principale comprend
notamment l’audit des comptes annuels
d’une entreprise conduisant à leur certification. Cet audit demande au commissaire
aux comptes de procéder à une vérification approfondie des procédures, des
systèmes d’information de l’entreprise et
des comptes qui en sont issus. Le commissaire aux comptes peut exiger toutes les
pièces justificatives qu’il juge nécessaires,
Les métiers
Les professions réglementées
et effectuer tout contrôle utile. La loi lui
demande, par exemple, de faire certaines
vérifications de nature juridique, telle l’égalité entre les actionnaires ou les informations relatives à l’identité des personnes
qui détiennent le capital. Outre ses compétences techniques, le commissaire aux
comptes doit de plus en plus avoir une
connaissance sectorielle des sociétés qu’il
audite. On considère donc que le commissaire aux comptes doté d’une expérience
significative dans un domaine spécifique
d’activité comme le médical, la grande
distribution ou le secteur bancaire, pourra,
de fait, se spécialiser dans l’audit des entreprises de son secteur d’activité.
tion avec l’entreprise (banques, avocats,
clients, fournisseurs).
cours de sa carrière va de collaborateur à
chef de mission, directeur de mission, puis
associé.
Rémunération
Le salaire est nécessairement supérieur à
38 110 euros bruts annuels, ce métier étant
régi par la convention collective des expertscomptables et commissaires aux comptes.
Un commissaire aux comptes perçoit en
moyenne 4 500 euros nets par mois. Mais
cette moyenne cache de grandes disparités de revenus.
Possibilités d’évolutions
Le commissaire aux comptes peut exercer
en libéral ou en cabinet. Son évolution au
Marché de l’emploi
Chaque année, sur une centaine de
candidats qui se présentent à l’examen
d’aptitude aux fonctions de commissaire
aux comptes, entre vingt et trente sont
reçus.
Pour aller plus loin
Compagnie nationale des commissaires aux
comptes (CNCC), à Paris
Tél. : 01 44 77 82 82
www.cncc.fr ✜
Pré-requis
Les candidats doivent être au moins titulaires d’un niveau licence. Deux voies sont
possibles pour les étudiants voulant accéder à cette profession. On peut l’intégrer
en passant par le Diplôme d’expertise
comptable (DEC) ou par l’Examen d’aptitude aux fonctions de commissaire aux
comptes. Chacun implique un stage de trois
ans. L’examen d’aptitude comprend, en
plus d’épreuves d’audit, de comptabilité et
de gestion, des épreuves de droit civil, droit
pénal, droit fiscal, droit du travail et droit
des groupements. Attention : une réforme
actuellement en cours pourrait profondément modifier la formation.
Interlocuteurs
Le commissaire aux comptes est en contact
avec la direction générale et la direction
financière de l’entreprise dont il doit auditer les comptes. Il peut également être
amené à interroger tous les tiers en rela-
Ajustement : erreurs ou différences de
jugement relevées dans les comptes
présentés par l’entreprise
Rapport avec ou sans réserve : document dans lequel le commissaire aux
comptes donne son opinion positive
ou nuancée sur les comptes présentés
par l’entreprise
« Je dois sans cesse évaluer les zones
de risques pour l’entreprise »
Le parcours professionnel de Jean-Jacques Bastien ressemble à une ligne bien droite.
Depuis son BTS de comptabilité, suivi d’une maîtrise de sciences et techniques comptables et financières à Valenciennes, puis d’un DEA de finance à Lille, il a toujours
évolué dans sa région. Son diplôme d’études supérieures comptables et financières (DESCF) en poche, il enchaîne sur un stage
d’expertise comptable de trois ans dans un cabinet lillois. Il y
devient chef de mission puis chef de bureau, responsable d’une
quinzaine de personnes. Il obtient son diplôme d’expert-comptable et de commissaire aux comptes en 1999 et en profite pour
changer de structure. Il rejoint alors le cabinet aCéa, à Villeneuve
d’Asq. Associé depuis 2006, il intervient en qualité de commissaire aux comptes dans des sociétés de toutes tailles, de l’entreprise familiale au groupe
d’envergure internationale. Dans ce métier très réglementé, il est important, dit-il, de
faire preuve de rigueur et d’organisation, mais également de pédagogie. « Dans le
cadre de notre mission légale, nous devons exprimer et justifier notre opinion sur la
régularité et la sincérité des comptes et l’image fidèle qu’ils donnent de la situation
de l’entreprise. Comme il est impossible de contrôler toutes les opérations de manière
exhaustive, nous devons apprécier les risques et mettre en garde les dirigeants contre
les aléas potentiels. Nous les aidons à prendre conscience de leurs responsabilités
économiques, juridiques, sociales et même environnementales. » Évaluer les procédures, l’organisation interne de l’entreprise, jouer un rôle préventif auprès de ses dirigeants exigent également du doigté, mais « nos interlocuteurs apprécient ce dialogue
sur la nature des risques pris », note Jean-Jacques Bastien. C’est d’ailleurs un échange
qui se poursuit tout au long de l’année. « Nous devons toujours rester en veille sur
l’organisation de l’entreprise. Nous sommes également obligés de nous former sans
cesse. Impossible de nous reposer sur nos acquis ! » D’autant que la profession est
en pleine évolution. « Le périmètre de nos missions s’agrandit mais il y a également
plus de concurrence aujourd’hui entre les cabinets », relève-t-il.
2009
■
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
Portrait
« Il dit »
Jean-Jacques BASTIEN
Associé du cabinet aCéa,
à Villeneuve d’Asq
47
Les métiers
Les professions réglementées
Administrateur judiciaire
et mandataire judiciaire
L’administrateur judiciaire et le mandataire judiciaire interviennent dans les moments
où l’entreprise est en difficulté.
Le métier
Depuis la loi de 1985, la profession unique
de syndic s’est scindée pour créer celles
d’administrateur judiciaire et de mandataire
judiciaire. En France, on compte aujourd’hui
115 administrateurs judiciaires et 313
mandataires judiciaires. Les femmes représentent environ 30 % de l’effectif total.
Les deux professions ont des caractéristiques communes : en tant que mandataires de justice, administrateurs et
mandataires judiciaires sont soumis au
contrôle permanent des tribunaux qui les
désignent, ainsi qu’à celui du ministère
public. Comme les avocats, ils prêtent
serment devant la cour d’appel de leur résidence professionnelle et portent la robe à
l’audience. C’est une profession libérale,
bien que ces professionnels n’aient pas, à
proprement parler, de clientèle.
Profil et missions
Ces deux professionnels interviennent de
manière complémentaire dans les moments
de crise des entreprises. Ils doivent disposer d’excellentes connaissances techniques
en droit, en gestion et en finance, et faire
preuve de psychologie.
48
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
François DESPRAT
Mandataire judiciaire
à Bourg-en-Bresse
avoir un véritable rôle de gestion en tant
qu’« administrateur provisoire », se substituant ainsi au gérant ou au conseil d’administration, ainsi qu’en qualité de liquidateur
amiable dans le cadre d’une décision de
dissolution anticipée d’une société.
Certains administrateurs exercent « à titre
civil ». Ils interviennent alors de façon amiable
pour administrer des biens dans le cadre
d’une succession, d’une indivision, de gestion
de patrimoine, de séquestre ou dans l’intérêt de personnes placées sous protection
judiciaire. Ils peuvent enfin être désignés par
jugement du TGI en qualité d’administra-
« Je dois évaluer en restant humain dans les situations difficiles »
C’est l’histoire d’une simple opportunité de travail qui
tourne au plan de carrière. François Desprat habite
Bourg-en-Bresse depuis une dizaine d’années. DESS
de droit de la propriété industrielle en poche, il apprend
pendant l’été que l’étude d’administrateur et de
mandataire judiciaire de sa ville cherche un collaborateur. En octobre, il y devient stagiaire. « J’ai passé
l’examen dès que cela a été possible et j’ai créé une
SCP avec mon maître de stage en 1997 », expliquet-il. François Desprat travaille aujourd’hui auprès d’entreprises, de l’artisan en individuel à la grosse PME. « Nous passons d’un dossier à
l’autre et nous en faisons progresser plusieurs par jour », détaille-t-il. « Ce changement
constant de domaines d’activités fait d’ailleurs l’intérêt du métier. L’exercice requiert
une bonne mémoire, de l’organisation et de la rigueur, et, pour me forger une opinion
fiable, je dois également bien écouter les dirigeants, les salariés, les créanciers. Enfin,
je dois rester humain dans l’application des textes, car nous sommes souvent confrontés à des situations professionnelles et personnelles difficiles. » Les liquidations d’entreprises représentent 85% des dossiers qu’il traite, contre 15% pour les redressements.
François Desprat se rend systématiquement aux audiences où ses affaires sont évoquées.
«Nous sommes au service des tribunaux qui nous confient les mandats, et donc dépendants de leur organisation », souligne-t-il.
Portrait
L’administrateur judiciaire effectue
diverses missions. En matière amiable, il a
un rôle important à jouer dans le cadre de
la prévention des difficultés des entreprises.
Il intervient soit comme mandataire ad hoc,
soit comme conciliateur. Il négocie la dette
de l’entreprise et fait le lien entre ses dirigeants et ses créanciers (fournisseurs,
banques…) pour parvenir à un accord. En
dehors de toute intervention des tribunaux,
il a un rôle de consultation et de conseil
dans les matières du droit de l’entreprise.
Nommé par le tribunal de commerce, il aura
pour rôle d’assister le chef d’entreprise et
de présenter au tribunal un plan de sauvegarde ou de redressement. En tant que
mandataire de justice, il est le lien entre l’entreprise en difficulté et le tribunal de
commerce. Il peut saisir la juridiction à tout
moment s’il juge que la situation se dégrade.
Il plaide ses dossiers en audience publique
ou à huis clos en Chambre des conseils.
Dans l’hypothèse d’une désorganisation des
organes de gestion (mésentente entre
actionnaires ou vacance de pouvoir), il peut
Les métiers
Les professions réglementées
teur judiciaire de personnes morales de droit
privé de forme civile, d’entreprises agricoles,
lorsque celles-ci sont déclarées en redressement judiciaire. Beaucoup d’administrateurs
exercent à la fois à titre commercial et civil.
lui permettra de s’inscrire sur une liste fixée
par une commission ad hoc. En 2006, le
nombre de candidat à l’examen d’entrée
au stage s’élevait à 80.
Interlocuteurs
Le mandataire judiciaire représente l’ensemble des créanciers et cède les actifs des
entreprises liquidées. Il intervient quand
toutes les solutions proposées ont échoué.
C’est un professionnel indépendant, il n’est
ni fonctionnaire, ni représentant de l’État.
À la différence de l’administrateur judiciaire
dont la désignation n’est obligatoire qu’audelà des seuils de 50 salariés ou de
3,1 millions de chiffre d’affaires, il est obligatoirement désigné sur chaque procédure.
Durant la période d’observation, il assure
la surveillance de l’entreprise et la mise en
œuvre des mesures conservatoires. Si ses
diligences et prérogatives peuvent être
communes avec celles de l’administrateur
judiciaire, il a aussi des pouvoirs propres :
il joue le rôle de consultant, donne des avis,
propose un rapport, reçoit les propositions
de l’administrateur, etc.
Lors d’un redressement judiciaire, il reçoit
un « mandat de représentant des créanciers », supervise le passif et vérifie l’exactitude des créances déclarées. Lors d’une
liquidation judiciaire, il reçoit un « mandat
de mandataire liquidateur » : à ce titre, il
s’occupe de la liquidation totale de l’entreprise, des plans de sauvegarde de l’emploi
et d’éventuels licenciements. Il peut avoir
une mission de commissaire à l’exécution
du plan, chargé de vérifier le bon respect
des dispositions du redressement durant
toute sa mise en œuvre.
Pré-requis
Marché de l’emploi
Les administrateurs judiciaires et mandataires judiciaires sont peu nombreux. Ces
professions ne sont limitées par aucun
numerus clausus mais par le marché. C’est
le tribunal qui confie les missions et évalue
les besoins en fonction des dossiers.
Pour aller plus loin
Hiérarchie
L’administrateur judiciaire et le mandataire
judiciaire débutent leur carrière comme
collaborateurs.
Rémunération
Un collaborateur peut gagner entre 2 000 et
5 000 euros bruts par mois, les rémunérations étant plus élevées à Paris qu’en région.
Les honoraires de l’administrateur judiciaire
et du mandataire judiciaire sont réglementés, sauf pour le mandat ad hoc et la conciliation, pour lesquels le professionnel fixe
librement sa rémunération, en accord avec
Conseil national des administrateurs judiciaires et des mandataires judiciaires :
www.ajmj.fr
Association syndicale professionnelle des
administrateurs judiciaires : www.ajinfo.org
Institut français des praticiens des procédures collectives : www.ifppc.fr ✜
« Il dit »
LJ : liquidation judiciaire
RJ : redressement judiciaire
Conti : plan de continuation
Christophe THÉVENOT
Administrateur judiciaire à Paris
« Je suis un manager de crise
par intérim »
« J’ai découvert la profession d’administrateur judiciaire à HEC », se souvient Christophe Thévenot. « Ce qui m’a séduit d’emblée, c’est le redressement d’entreprises et
la gravité des situations. Il y a un lien direct et immédiat entre les actions que l’on mène
et la santé des entreprises dont on a la charge. Et on peut, en étant jeune, obtenir très
vite des responsabilités. » Contrairement à la majorité
de ses confrères, Christophe Thévenot n’a pas de formation initiale juridique. Il passe d’abord par Sup de Co à
Marseille, enchaîne avec un master HEC Entrepreneurs,
part un an et demi au Canada travailler dans l’aéronautique, revient en France exercer quatre ans dans un cabinet d’administrateurs judiciaires, puis douze mois dans
un cabinet d’avocats, avant de s’installer, en 1997, à
33 ans. Aujourd’hui, son cabinet compte deux associés.
« Dans mon rôle de soutien au dirigeant de l’entreprise
en difficulté, je dois faire rapidement un diagnostic de la situation, aider à reconstituer
la trésorerie, accompagner les restructurations marketing, financière, sociale, et faire
l’interface avec les tribunaux pour aider sur la partie juridique », détaille-t-il. Si l’entreprise ne se redresse pas, l’administrateur judiciaire a alors pour mission de trouver un
repreneur. « Je dois chercher à vendre dans les meilleures conditions. Mon métier se
déplace alors vers les fusions acquisitions. Actuellement, nos activités se tournent
également vers la prévention. Nous agissons alors à la demande de l’entreprise comme
conciliateurs dans des procédures à l’amiable. C’est une forme de médiation. »
2009
■
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
Portrait
Il faut être titulaire d’une maîtrise de droit
ou équivalent, et réussir l’examen d’accès
au stage menant à la profession de mandataire ou à la profession d’administrateur
judiciaire, pour devenir officiellement
stagiaire auprès des services de la Chancellerie. Les possibilités d’intégrer un cabinet étant assez réduites, il est conseillé
d’effectuer des démarches avant même
l’obtention de l’examen d’accès. Après trois
années en cabinet, le stagiaire est soumis
à un examen professionnel d’aptitude, qui
L’administrateur judiciaire et le mandataire
judiciaire sont en contact permanent avec
les chefs d’entreprise, les créanciers des entreprises, les banquiers, les avocats, les expertscomptables et les commissaires aux comptes.
le dirigeant de l’entreprise en difficulté et
sous le contrôle du juge.
49
Les métiers
Travailler dans le service public
Greffier du tribunal
de commerce
Officiers publics et ministériels, les greffiers du tribunal de
commerce sont des professionnels libéraux au service des
tribunaux et du monde économique.
Le métier
La profession regroupe aujourd’hui 235
greffiers (dont 83 femmes) pour 185 offices
de greffes. Le greffier du tribunal de
commerce est un officier public et ministériel dont le statut est défini par le Code
de commerce. À la différence des greffiers
des autres juridictions, ces professionnels
exercent à titre libéral. On compte environ
2 000 salariés au total dans les greffes des
tribunaux de commerce.
Profil et missions
À l’instar des autres greffiers, il assure les
services administratifs du tribunal, l’accueil
des justiciables et des entreprises et il assiste
le juge (enrôlement des affaires, assistance
à l’audience, mise en forme des décisions…). Le greffe est par ailleurs chargé
de la tenue du Registre du commerce et
des sociétés (RCS), du fichier des sûretés
(nantissements et privilèges) et de la gestion
des procédures collectives.
Pré-requis
Interlocuteurs
Les greffiers des tribunaux de commerce
sont en relation permanente avec l’ensemble des professionnels du droit mais
50
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
Hiérarchie
Le greffier est placé sous l’autorité du
ministre de la Justice et exerce son activité
sous la surveillance du ministère public.
Dépôt de bilan : terme employé pour
la déclaration de cessation des paiements d’une entreprise en vue de l’ouverture d’une procédure collective
État des inscriptions : état d’endettement regroupant l’ensemble des inscriptions de privilèges pris à son encontre
Marché de l’emploi
L’avenir immédiat n’est pas rose. Il existe
un office par tribunal de commerce. Or la
réforme de la carte judiciaire prévoit
50 suppressions de greffes, qui seront donc
au nombre de 135 à l’avenir.
Pour aller plus loin
Rémunération
Il est rémunéré à l’acte selon un tarif réglementé par décret. La convention collective
des greffes des tribunaux de commerce
règle les conditions de rémunération.
Corinne SCHMITZ
Greffier en chef du tribunal
de commerce de Versailles
Conseil national des greffiers des tribunaux
de commerce, à Paris
Tél. : 01 42 97 47 00
www.cngtc.fr ✜
« Nous sommes les interlocuteurs permanents
de l’entreprise »
Titulaire d’un diplôme de HEC, Corinne Schmitz,
fille et petite-fille de greffier, hésite tout d’abord sur
la voie à prendre. « J’étais scientifique, plutôt tentée
par le marketing, je voulais une profession ouverte ».
Elle effectue quand même un stage, qui durera un
an et demi, auprès de son père, à Versailles, et devient
associée en 1999. « J’avais découvert que ce métier
avait plusieurs facettes, juridiques et économiques,
qu’il permettait d’être en contact avec des interlocuteurs variés et qu’il s’appuyait sur un travail en
équipe. Aujourd’hui, j’ai 30 salariés sous ma responsabilité. En un sens, je gère une PME juridique ! »
Son activité se répartit entre le judiciaire (contentieux
général, référés, faillites…) et, d’un autre côté, la tenue et le contrôle du Registre du
commerce (création, modification et radiation de sociétés) et la prise de garantie
(nantissement, sûretés). En 2004, elle est élue déléguée du Conseil national des greffiers de tribunaux de commerce (CNG) auprès de la cour d’appel de Versailles. « J’ai
ainsi appris le travail avec les pouvoirs publics sur les textes », précise-t-elle. Deux ans
plus tard, elle entre au bureau du CNG comme chargée de mission qualité. Elle regrette
que sa profession, libérale, ne soit pas mieux connue : « le grand public croit que nous
sommes fonctionnaires, alors que nous sommes libéraux et souvent mus par un esprit
d’entreprise. Ce qui nous caractérise, c’est la rigueur et l’efficacité, pour effectuer vite
et bien le contrôle juridique du fond des dossiers. Aujourd’hui, on immatricule une
société en 24 heures ! »
Portrait
Le greffier de tribunal de commerce doit
être titulaire d’un master 1. Il doit effectuer un stage d’un an auprès d’un greffe
de tribunal de commerce et passer avec
succès un examen professionnel. Il exercera par la suite son activité à titre individuel dans un office, en qualité d’associé
d’une Société civile professionnelle (SCP)
ou d’une Société d’exercice libéral à responsabilité limitée (SELARL), ou encore en
qualité de salarié.
aussi les entreprises, les justiciables et le
ministère public.
« Il dit »
Les métiers
Travailler dans le service public
Magistrat
La magistrature propose une grande diversité de métiers (magistrats du parquet, juges
du siège, juges administratifs…) et la possibilité de passer d’un poste à un autre au cours
d’une carrière.
Le métier
Les magistrats sont des fonctionnaires qui
rendent la justice ou défendent l’intérêt
public au nom du peuple français. Certains
magistrats relèvent de l’ordre judiciaire et
d’autres de l’ordre administratif.
Parmi les magistrats de l’ordre judiciaire,
on distingue deux grandes catégories :
- les magistrats du siège : ils tranchent les
litiges et rendent des jugements, des ordonnances ou des arrêts. Ils représentent les
trois-quarts des effectifs.
- les magistrats du parquet ou ministère
public (procureurs, avocats généraux et
substituts) : ils ne jugent pas, ils défendent
l’intérêt public en soutenant l’accusation
en matière pénale.
Les magistrats de l’ordre administratif sont,
quant à eux, en charge de tout le contentieux avec l’administration.
Profil et missions
Le juge d’instance a une compétence
générale pour les litiges lorsque ces derniers
ne sont pas expressément attribués à une
autre juridiction, et lorsqu’ils portent sur
une demande inférieure ou égale à
7 622 euros. Ainsi, il est amené à traiter
chaque jour un nombre considérable de
dossiers, portant sur des conflits du quotidien. Il a également une compétence spécifique en matière de crédit à la
consommation, de baux d’habitation, et
de saisies des rémunérations du travail. Il
est, en outre, juge des tutelles.
Le juge de grande instance est un magistrat généraliste qui exerce au sein du tribunal de grande instance. Sur le plan civil, il
tranche les litiges entre particuliers. En
matière pénale, il juge les délits poursuivis
devant le tribunal correctionnel.
Le juge des libertés et de la détention
est une nouvelle fonction, créée par la loi
du 15 juin 2000, aux termes de laquelle les
décisions en matière de détention provisoire
sont désormais confiées à un magistrat
distinct du juge d’instruction. Si aucune
détention ne peut intervenir sans que le juge
d’instruction ne l’estime nécessaire, c’est au
juge des libertés et de la détention qu’il
revient d’ordonner ou de prolonger la détention. C’est également à lui de décider si le
prévenu sera ou non remis en liberté en
attendant que le verdict soit rendu. Enfin, le
juge des libertés et de la détention est chargé
de la rétention des étrangers en situation
irrégulière. Il peut autoriser les agents des
administrations (services fiscaux, douanes…)
à faire des perquisitions à domicile.
Le juge aux affaires familiales intervient
dans le cadre du contentieux familial. Il
« Il dit »
Le prévenu (dans les tribunaux correctionnel et de police)
L’accusé (devant la cour d’assise)
2009
■
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
51
Les métiers
Travailler dans le service public
intervient donc dans les affaires de divorce,
notamment, et doit veiller à protéger les
intérêts des enfants. Il traite également des
affaires d’état civil.
Le juge de l’application des peines est
un juge attaché au tribunal de grande
instance, chargé de suivre la vie des condamnés à l’intérieur et à l’extérieur de la prison.
Son rôle est d’encadrer la réinsertion sociale
des condamnés, de prévenir la récidive et
de mettre en œuvre la réparation des infractions. En milieu carcéral, il décide des principales modalités du traitement pénitentiaire
en utilisant l’ensemble des mesures d’individualisation des peines (permissions de
sortie, la semi-liberté, une libération conditionnelle ou des suspensions ou fractionnement de peines). En milieu libre, il contrôle
et suit les condamnés qui bénéficient d’un
emprisonnement avec sursis et mise à
l’épreuve, d’un travail d’intérêt général, ou
d’une liberté conditionnelle.
Le juge des enfants est un magistrat
spécialisé dans les problèmes de l’enfance,
au civil comme au pénal. Il prend des
mesures de sauvegarde, d’éducation et de
rééducation à l’égard des jeunes jusqu’à leur
majorité, et préside le tribunal pour enfants
qui juge les mineurs délinquants. Sa mission
première est d’assurer l’assistance éducative. Il intervient ainsi pour protéger les
mineurs, dont la santé, la sécurité ou la
moralité sont en danger. Il travaille en étroite
collaboration avec les personnels et services
de la protection judiciaire de la jeunesse.
52
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
Les magistrats du parquet, ou ministère
public, sont chargés de la défense de l’intérêt public : le procureur de la République
et ses substituts, devant les tribunaux ; le
procureur général, assisté des avocats généraux et des substituts du procureur général, devant les cours d’appel et la Cour de
cassation. Ils ne tranchent pas. En matière
civile, le magistrat du parquet donne un
avis sur la manière dont l’affaire doit être
réglée. En matière pénale, il est partie principale au procès et assure la défense de la
Olivier JANSON
Juge des enfants
à Mont-de-Marsan
société et l’application de la loi en soutenant l’accusation. Le parquet est destinataire des plaintes, il dirige les enquêtes de
police, décide de l’opportunité des poursuites et s’assure que les peines prononcées sont bien exécutées.
Les magistrats détachés : quelque 300
magistrats exercent des fonctions diversifiées hors des juridictions. Ils sont détachés
dans des administrations, des organismes
publics ou des institutions internationales :
la Commission nationale informatique et
libertés, l’Autorité des marchés financiers,
la Cour de justice des Communautés européennes…
« Nous essayons avant tout de trouver des réponses éducatives »
De formation littéraire au départ,
Olivier Janson découvre le droit à Sciences
Po Paris et se prend d’engouement pour
cette filière. Après l’École nationale de la
magistrature (ENM), il opte pour un premier
poste de juge d’instruction. Il est affecté dans
le Pas-de-Calais, d’abord à Béthune, puis à
Arras. Cinq ans plus tard, il change de cap :
direction Mont-de-Marsan, comme juge des
enfants. « J’avais envie de profiter de la
palette de fonctions offertes aux magistrats»,
relève-t-il. « Et la protection de l’enfance
m’attirait depuis l’ENM. » Ce volet constitue aujourd’hui 80 % de son activité, le reste étant consacré au traitement
de la délinquance. « Je reçois beaucoup de familles à la suite de signalements des services sociaux, souvent pour des cas de souffrances psychologiques ou de refus de l’autorité. J’évalue le danger et je vois si les parents
ont pu ou voulu apporter les réponses adéquates. Si nécessaire, je prends
ensuite des mesures : enquête, intervention d’un éducateur ou placement
de l’enfant hors de sa famille. » La moitié de son emploi du temps est consacré aux audiences, qu’il prépare très en amont. « Je n’ai jamais deux fois la
même situation. Cela nécessite de la souplesse, de la patience, pour rester
à l’écoute. Mais dans la réponse, il faut assumer son autorité, car le juge représente la loi, qui est protectrice parce qu’elle est sûre. De l’assurance, donc,
mais sans dureté. » Olivier Janson se voit comme « un régulateur au cœur
du système judiciaire », qui veille au respect absolu du contradictoire. « Quand
je prends une décision, je vérifie que chacun comprend ce qui a été dit et a
fait valoir ses arguments. » Pour la partie pénale, ses casquettes sont multiples :
il met en examen, suit les dossiers avant et après le jugement. « En un sens,
nous sommes dans ce cas des juges d’instruction et des juges de l’application des peines », note-t-il. « Mais nous essayons avant tout de trouver des
réponses éducatives. »
Portrait
Le juge d’instruction est un magistrat qui
exerce au sein du tribunal de grande
instance. Il instruit les affaires pénales et
criminelles et les met en état d’être jugées.
Il cumule les fonctions d’enquêteur et de
juge : il poursuit l’enquête avec les services
de police et de gendarmerie, en déléguant
ses pouvoirs par commission rogatoire. Il
rassemble les pièces du dossier et interroge
les témoins. En tant que juge, il peut autoriser les écoutes téléphoniques, rejeter les
demandes de mise en liberté ou mettre les
suspects en examen. C’est lui, enfin, qui
décide du non-lieu d’une affaire ou de son
renvoi devant la juridiction compétente.
Le juge administratif traite tous les litiges
qui opposent le particulier à l’administration (lire page 54).
Les métiers
Travailler dans le service public
Pré-requis
La formation des magistrats de l’ordre judiciaire passe nécessairement par l’École
nationale de la magistrature, accessible par
concours, réputé très difficile et auquel on
ne peut se présenter plus de trois fois. Pour
passer ce concours, il faut être âgé de
27 ans au plus au 1er janvier de l’année du
concours et être titulaire d’un Bac + 4 ou
d’un diplôme délivré par un institut d’études
politiques, ou être ancien élève d’une école
normale supérieure. Une fois le concours
obtenu, les admis, devenus « des auditeurs
de justice », doivent suivre une formation
de 31 mois, pendant laquelle ils sont rémunérés à hauteur de 1 400 euros nets par
mois.
Interlocuteurs
Les magistrats sont en contact avec les justiciables, les avocats, les greffiers, les douaniers, la police, la gendarmerie, les Maisons
de justice et du droit, les juges de proximité, les gérants de tutelle…
Les salaires mensuels sont de 2 500 euros
nets en début de carrière, 3 300 euros nets
au bout de cinq ans de fonction, et peuvent
atteindre plus 6 000 euros nets en fin de
carrière.
Marché de l’emploi
Aujourd’hui, on compte plus de 8 000
magistrats de l’ordre judiciaire en France.
Le recrutement est annuel et variable. Le
concours externe, pour les étudiants, offrait
123 postes en 2007 et seulement 80 en
2008. La sélection est drastique : en 2006,
186 candidats étaient admis pour 2 409
inscrits.
Possibilités d’évolution
À la sortie de l’École nationale de la magistrature, un jury procède au classement des
auditeurs de justice et émet une recommandation sur les fonctions les mieux adaptées à chacun pour un premier poste. Les
magistrats ont une obligation de mobilité
géographique et fonctionnelle, qui leur
impose, tous les cinq à sept ans, de demander une mutation. Ainsi, tout au long de
leur carrière, ils ont la possibilité, en vertu
« Je dois être à la fois impartial et
humain »
Pour Thierry Azema, devenir magistrat judiciaire est une vocation précoce. En 1995,
après l’Institut d’études politiques d’Aix-enProvence et une maîtrise de droit privé, il
entame un troisième cycle à l’Institut
d’études judiciaires pour préparer le
concours de l’École nationale de la magistrature. À sa sortie, il est nommé juge du
siège à Nice. Il exerce en chambre civile,
surtout dans le domaine du droit de la
construction et, en correctionnelle, en droit
pénal de l’urbanisme. « J’appréciais ce type
de contentieux très technique, mais ce sont
des dossiers un peu arides. Au bout de cinq
ans, j’ai eu envie d’une fonction plus vivante,
qui favorise les contacts avec le justiciable. J’ai demandé alors ma mutation au
tribunal de grande instance de Marseille. » En tant que juge d’instruction, il
s’occupe désormais de délinquance organisée (stupéfiants, proxénétisme,
machines à sous…). Entre les auditions et interrogatoires le matin et l’étude
des dossiers l’après-midi, il ne compte pas ses heures. « Je dois également faire
un point régulier avec les policiers et les gendarmes, partir parfois sur le terrain,
pour une reconstitution, par exemple, me rendre disponible pour les déferrements… ». Dans chaque affaire, il se doit d’être objectif, impartial, de faire
preuve d’esprit de synthèse et de recul, « sans inhumanité ». « C’est un métier
passionnant mais on porte un poids sur les épaules. Car, au pénal, les conséquences sont parfois très lourdes», reconnaît-il, en se réjouissant que les réformes
engagées après le procès d’Outreau aient instauré la collégialité, qui lui semble
« l’avenir de la fonction ». Bien sûr, les dossiers peuvent mettre deux ans à se
résoudre. Mais cette ténacité apporte de grandes satisfactions, notamment
« le sentiment d’avoir trouvé la vérité quand un dossier criminel est résolu, que
les présumés auteurs sont identifiés ». « C’est un engagement vis-à-vis de la
société et des victimes », conclut-il.
du principe d’unité de la magistrature,
d’exercer plusieurs fonctions, au siège
comme au parquet. Les magistrats peuvent
aussi être détachés à l’étranger et effectuer, partout dans le monde, un travail de
coopération.
Hiérarchie
Portrait
Rémunération
Thierry AZEMA
Juge d’instruction à Marseille
procureur de la République, sont classés
hors hiérarchie.
Pour aller plus loin
École nationale de la magistrature, à
Bordeaux et Paris
www.enm.justice.fr
Tél. : 05 56 00 10 10 (Bordeaux) ✜
Il existe une hiérarchie complexe au sein
du corps de la magistrature. Tout au long
de leur carrière, les magistrats sont évalués
par leurs supérieurs hiérarchiques et
peuvent être inscrits sur un tableau d’avancement. Les postes les plus élevés, comme
ceux de premier président de la Cour de
cassation ou d’une cour d’appel, ou de
2009
■
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
53
Les métiers
Travailler dans le service public
« Il dit »
Magistrat administratif
Appeler une affaire
Mise en délibéré
Le juge administratif appartient à une formation de jugement et relève d’un corps distinct
de celui des magistrats de l’ordre judiciaire. Contrairement aux autres magistrats, il traite
des différends opposant l’administration aux administrés et tranche les litiges sur dossier.
Le métier
Les membres du Conseil d’État ainsi que
tous ceux du corps des tribunaux administratifs et des cours administratives d’appel
relèvent du corps administratif, qui constitue un ordre de juridiction à part entière au
même titre que la juridiction judiciaire. Les
membres du corps des tribunaux administratifs et des cours administratives d’appel
peuvent occuper trois grades successivement : conseiller, premier conseiller et président. Les conseillers et premiers conseillers
peuvent être rapporteurs ou commissaires
du gouvernement. Le président de chambre
préside les audiences, est juge des référés,
étudie les dossiers les plus difficiles, et organise le travail des magistrats, agents de greffe
et assistants de justice. Les magistrats de ce
grade peuvent ensuite être présidents de
chambre en cour administrative d’appel ou
présidents de tribunal administratif.
Profil et missions
Il appartient aux conseillers de tribunal administratif et de cours d’appel de connaître
tous les litiges qui peuvent naître entre l’administration et les administrés. Ils peuvent
aussi être appelés à donner des avis sur des
questions soumises par les préfets.
Pré-requis
Interlocuteurs
Le magistrat appartient à une formation de
jugement : une chambre, présidée par un
54
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
Rémunération
Les salaires vont de 2 000 euros nets par
mois en début de carrière (2 500 euros pour
les magistrats issus de l’ENA et dont les
années de formation sont comptées comme
ancienneté) à 7 300 euros en fin de carrière.
Possibilités d’évolution
L’avancement de grade se fait par voie d’inscription à un tableau en fonction de la valeur
du magistrat, les emplois supérieurs du corps
étant accessibles sur liste d’aptitude. L’avancement d’échelon, c’est-à-dire au sein d’un
même grade, se fait à l’ancienneté.
Les magistrats doivent satisfaire à une obligation de mobilité, impliquant d’exercer
pendant deux ans au moins des fonctions de
nature différente de celle de juge dans une
autre administration ou, plus récemment,
dans une entreprise ou une association.
Marché de l’emploi
Au 1er janvier 2008, 953 magistrats administratifs exerçaient leurs fonctions en juridiction et 168 dans d’autres administrations.
Quelque 35 postes étaient ouverts aux
concours 2008 et une trentaine par an sont
prévus dans les années à venir.
Pour aller plus loin
Conseil d’État, à Paris
Tél. : 01 40 20 80 00. www.conseil-etat.fr ✜
Brigitte PHÉMOLANT
Magistrat à la Cour
administrative d’appel de Douai
« Nous contribuons au bon fonctionnement des administrations »
« J’ai toujours alterné les fonctions juridictionnelles et des postes administratifs »,
se souvient Brigitte Phémolant. Après Sciences Po Paris
et une licence de droit, elle démarre comme attachée
au Conseil d’État. Puis, par recrutement complémentaire, elle intègre le tribunal administratif de Versailles
en tant que rapporteur en 1988. Cinq ans plus tard,
elle effectue sa mobilité obligatoire au ministère de
l’Équipement. Elle rejoint ensuite la Cour administrative d’appel de Paris, où elle est commissaire du gouvernement, et repart en 1999 pour prendre la sous direction
du droit de l’urbanisme dans le même ministère. En
2006, elle quitte la région parisienne pour son poste
actuel de présidente assesseur à la Cour d’administrative d’appel de Douai. « Dans
cette fonction, je fais peu d’encadrement », remarque-t-elle. « Je suis plutôt un expert
juridique. Les attributions de notre formation de jugement sont variées : contentieux
fiscal, de marchés publics, contentieux des étrangers… ». Mais elle s’apprête à retourner à Versailles dans quelques mois pour être présidente de chambre au tribunal administratif. Là, elle animera une équipe et assurera le traitement et la gestion d’un stock
de dossiers. « Le juge, par ses décisions, guide l’administration car il interprète la loi
dans des situations très concrètes. » Son parcours reste un peu atypique, reconnaîtelle, « mais il montre que le fait d’intégrer une juridiction ne conduit pas forcément à
juger toute sa vie et que les retours sont possibles. »
Portrait
Les magistrats sont principalement recrutés
par la voie de l’École nationale de l’administration. Il existe également un recrutement
complémentaire organisé chaque année. La
limite d’âge des candidats autorisés à
concourir est fixée au minimum à 25 ans.
Quel que soit le mode de recrutement, un
stage de six mois au Conseil d’État prépare
à l’exercice de l’activité juridictionnelle.
juge ayant le grade de président et composée d’un nombre impair de magistrats et
d’un commissaire du gouvernement.
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Les métiers
Travailler dans le service public
Délégué du procureur
Plus qu’un métier, il s’agit d’une mission. La plupart des délégués du procureur ont
d’autres activités professionnelles ou sont retraités.
Le métier
La fonction de délégué du procureur de la
République a été initiée à titre expérimental au début des années 1990. Son rôle :
mettre en œuvre rapidement après les faits
une réponse judiciaire décidée par le
parquet et axée sur la pédagogie de la loi
et la responsabilisation de l’auteur tout en
évitant le lourd processus judiciaire. La loi
du 23 juin 1999 a, par la suite, consacré
les mesures alternatives aux poursuites et
la délégation. On compte aujourd’hui en
France 1 140 délégués du procureur (dont
244 exercent au sein d’une association)
auxquels s’ajoutent 387 médiateurs du
procureur de la République.
conscience de la gravité des faits et des
peines qu’il encourt : c’est le rappel à la loi.
Il peut également lui demander de s’excuser ou de réparer : c’est le classement sous
condition. Le délégué peut enfin mettre en
œuvre une composition pénale consistant
notamment en une amende, un retrait de
permis de conduire ou de chasser, des
stages de citoyenneté, un travail non rémunéré au profit d’une collectivité ou encore,
s’il est également habilité comme médiateur du Procureur, effectuer une médiation
en cas de querelles de voisinage, de certains
conflits dans les couples. Si le délinquant
n’exécute pas ces obligations, les poursuites seront engagées par le procureur.
Profil et missions
Pré-requis
Pour les infractions de faible gravité et non
contestées par l’auteur, le procureur peut
décider de renvoyer le délinquant devant
un délégué du procureur pour la mise en
place de l’une ou l’autre des mesures alternatives aux poursuites. Celui-ci reçoit l’auteur de l’infraction, ainsi que le cas échéant
les victimes, en maison de justice ou au
tribunal. Il peut simplement lui faire prendre
Aucun diplôme n’est requis. Après avoir
été habilités conformément aux dispositions du Code de procédure pénale, les
délégués du procureur sont désignés par
des magistrats du parquet qui leur font
confiance au vu de leur parcours et de leurs
qualités humaines : écoute, autorité,
éthique, capacité d’évaluer humainement
un interlocuteur. Ce sont très souvent d’an-
Bernard KIEFFER
Délégué du procureur en Alsace
ciens policiers et gendarmes, mais aussi des
psychologues ou des enseignants à la
retraite ou en activité. Une courte formation est dispensée par le parquet.
Interlocuteurs
Le délégué du procureur est en contact
avec le Parquet, les avocats, les victimes,
les mis en causes, les associations (alcooliques, toxicomanes, etc.).
Rémunération
Les délégués du procureur sont payés à la
mission accomplie. C’est une simple indemnisation, pas un vrai salaire. À titre
d’exemple, ils touchent 7,62 euros pour un
rappel à la loi et 15,24 euros pour un classement sous conditions (réparation,
remboursement, obligation de soins…). Les
médiateurs, eux, perçoivent 38,87 euros
pour une médiation. Les frais de justice sont
majorés dans le cadre d’une association.
Pour aller plus loin
Contacter le palais de justice de votre juridiction ou la Maison de justice et du droit
de votre ville. ✜
« C’est un engagement citoyen pour une meilleure justice »
56
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
Portrait
À la fin d’une longue carrière dans la police nationale, le commandant Bernard Kieffer accepte
la proposition du procureur de Colmar de devenir son délégué. Nous sommes en 1997, la fonction vient de se créer. Moins d’un an
plus tard, le procureur adjoint de Strasbourg lui tend également la perche. Sur ces deux TGI, Bernard Kieffer s’occupe de toutes sortes
de délits (hors stupéfiants) perpétrés par des délinquants primaires majeurs : violences conjugales, escroquerie, non-respect du patrimoine, méfaits commerciaux ou sexuels… Il assure des permanences, pendant lesquelles il reçoit en moyenne une personne tous les
quarts d’heure. Les convocations ont volontairement lieu dans une salle d’audience imposante. « Je ne suis pas là pour juger mais pour
dire la loi, que les justiciables connaissent peu », signale-t-il. « Alors je leur explique les règles et les risques. C’est un rôle pédagogique. » Autorité, sévérité et justesse sont primordiales, ainsi qu’une bonne capacité de travail initiale pour se repérer dans les arcanes
du code pénal. « Aujourd’hui, nous avons moins de dossiers parce que les délégués du procureur sont plus nombreux », remarque
Bernard Kieffer, « mais nous traitons d’affaires plus importantes, qui auparavant étaient poursuivies. »
Les métiers
Travailler dans le service public
Assistant de justice
À mi-chemin entre le statut d’étudiant et celui de professionnel, le « métier » d’assistant
de justice n’en est pas véritablement un. On ne peut l’exercer au-delà de quatre ans.
Le métier
Les assistants de justice sont les collaborateurs des magistrats. Afin d’accroître la
qualité et l’efficacité de l’activité judiciaire,
les magistrats de toutes les juridictions leur
délèguent une partie des travaux préparatoires aux jugements. Cette fonction est
considérée comme un tremplin pour l’École
nationale de la magistrature. L’assistant
s’est notamment révélé indispensable pour
gérer l’accroissement des contentieux administratifs lors de l’introduction des référés.
Profil et missions
Pré-requis
Pour devenir assistant de justice, il faut justifier d’une maîtrise en droit, même si la
plupart d’entre eux sont titulaires d’un
diplôme de troisième cycle. Il faut ensuite
postuler dans la juridiction de son choix. Le
recrutement se fait sur dossier et après entretien. Les magistrats sont très exigeants :
seuls les meilleurs étudiants sont choisis
(mentions, stages divers, motivation…).
Interlocuteurs
Les assistants de justice sont en permanence
en contact avec les magistrats, les greffiers
et tous les fonctionnaires des juridictions.
« La confiance des magistrats
vaut de l’or »
Après un master recherche en droit privé général à Nice, obtenu avec mention bien,
Laetitia Bernardini poursuit actuellement un doctorat. « Je prépare ma thèse et je suis
chargée de travaux dirigés à la faculté de Nice. Être assistante de justice présentait
l’avantage d’un poste à temps partiel, compatible
avec des horaires déjà chargés », précise-t-elle. Lorsqu’elle postule pour devenir assistante au siège du
TGI local (d’autres étudiants sont assistants au parquet),
son parcours lui permet d’accéder en janvier 2007,
après une sélection rigoureuse, à la chambre de la
famille. « Je seconde un juge. Je fais des recherches
bibliographiques, de jurisprudence, j’écris de courts
rapports de synthèse pour l’aider sur une décision.
Mais l’aspect le plus attrayant de la fonction est de
travailler sur des projets de jugements. Dans ce cas, le magistrat me confie un dossier.
Je lui remets un projet de décision sur lequel il apporte d’éventuelles corrections. Au
final, c’est évidemment lui qui tranche, signe et rend le jugement exécutoire. » Enthousiaste, Laetitia Bernardini reconnaît que les débuts ne sont pas forcément simples : « il
y a un vrai décalage entre la science enseignée à l’université et la pratique dans laquelle
nous sommes « jetés ». Il faut accepter les critiques, s’habituer aux exigences et au
rythme soutenu. Quelques mois sont nécessaires pour prendre ses marques, mais cela
reste bien plus formateur que la majorité des stages universitaires. » Et la jeune femme
sait que c’est une expérience valorisée ensuite dans tous les métiers du droit.
Portrait
L’assistant de justice n’a aucun pouvoir juridictionnel et ne prend aucune décision. Il
est chargé, par et pour les magistrats, de
faire des recherches de documentation et
de jurisprudence, et de rédiger des notes
de synthèse sur les dossiers.
Laetitia BERNARDINI
Assistante de justice au TGI de Nice
Marché de l’emploi
Possibilités d’évolution
Le recrutement s’effectue par contrat d’une
durée de deux ans, renouvelable une fois.
Les demandes sont nombreuses, les places
limitées et les magistrats exigeants. Le tribunal administratif de Paris est le plus grand
recruteur d’assistants de cet ordre : il en
comptabilise entre 17 et 20 quand d’autres
en embauchent moins de cinq.
La plupart des assistants de justice préparent le concours de la magistrature, en
accord avec leur président de chambre.
Pour aller plus loin
Ministère de la Justice, Direction de l’administration centrale, à Paris
Tél. : 01 44 77 60 60. www.justice.gouv.fr ✜
Hiérarchie
Rémunération
L’assistant de justice est un vacataire. Il exerce
ses fonctions à mi-temps, soit 60 heures
par mois environ. Sa rémunération évolue
entre 450 à 500 euros nets par mois.
L’assistant de justice est soumis au secret professionnel et à une obligation générale de
discrétion. Avant de prendre ses fonctions, il doit prêter serment devant le président
de la chambre en ces termes : « Je jure de conserver le secret des informations sur les
affaires judiciaires ainsi que sur les actes du parquet et des juridictions d’instruction et
de jugement dont j’aurai eu connaissance à l’occasion de mes travaux au sein des juridictions. »
2009
■
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
Zoom
Les assistants de justice travaillent sous l’autorité des magistrats.
57
Les métiers
Travailler dans le service public
Greffier
Les greffiers sont les scribes de la justice, la mémoire vivante de l’institution judiciaire.
Bras droit des magistrats, ils sont les garants de la procédure.
Le métier
On compte aujourd’hui en France 8 600
greffiers, fonctionnaires de catégorie B du
ministère de la Justice, et 1 830 greffiers
en chef, de catégorie A, répartis dans l’ensemble des juridictions.
En juridiction judiciaire, ils sont placés sous
le contrôle du ministère de la Justice. En juridiction administrative, ils sont fonctionnaires
du cadre national des préfectures.
Interlocuteurs
Le greffier est en contact permanent avec
les magistrats, et, selon les fonctions occupées, avec les justiciables et leurs avocats,
les administrations, les experts, les services
de police et de gendarmerie, et les secrétariats des bureaux d’aide juridictionnelle.
Profil et missions
Rémunération
Le greffier a pour principales fonctions d’assister le juge et d’authentifier l’ensemble
des actes juridictionnels. Il est placé sous
l’autorité du greffier en chef qui exerce des
fonctions d’administration, d’encadrement
et de gestion dans les juridictions.
En juridiction administrative, le greffier de
chambre réceptionne les requêtes nouvelles,
les analyse sommairement pour identifier la
nature du contentieux et détecter les éventuelles irrecevabilités manifestes. Il assure
en concertation avec le Président de chambre
et les magistrats rapporteurs le suivi de l’instruction des dossiers, la programmation des
audiences et la notification des décisions
rendues. Le greffier en chef gère le budget
du tribunal et le personnel. Il s’assure de
l’organisation et du déroulement des
audiences dans la sérénité et la sécurité.
Les greffiers sont rémunérés durant leur
formation. Un greffier touchera ensuite
environ 1 450 euros nets par mois en début
de carrière, et 2 400 euros en fin de carrière.
Le greffier en chef gagne environ
1 700 euros nets mensuels en début de
carrière et entre 3 450 et 4 250 euros nets
en fin de carrière.
Pré-requis
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
Caroline SAVIER
Greffier du premier grade
à la Cour de cassation
Marché de l’emploi
Les recrutements se poursuivent. Quelque
245 postes (dont 98 proposés en interne)
devraient être créés en juridiction judiciaire
en 2008.
Possibilités d’évolution
Un greffier peut être amené à gérer un des
services du greffe ou à changer de service
ou de juridiction. Il peut également, après
quatre ans et un concours interne, accéder au statut de greffier en chef ou passer
le concours interne de l’École nationale de
la magistrature (ENM). En juridiction administrative, il peut devenir conseiller de tribunal administratif et de cour administrative
d’appel par le biais du tour extérieur.
Pour aller plus loin
École nationale des greffes, à Dijon
Tél. : 03 80 60 56 00 ✜
« J’ai des fonctions administratives mais je
garde un lien avec la procédure »
Titulaire d’une maîtrise de droit privé, Caroline Savier passe le concours de greffier très jeune,
au début des années 80. «J’aimais apprendre, découvrir, j’avais le sens du service public et je savais que
cela ouvrait à des métiers très différents, dans des
compétences variées», se rappelle-t-elle. Après l’École
des greffes, elle est affectée au tribunal d’instance du
6e arrondissement de Paris, où elle occupe des fonctions de greffier traditionnelles au service des
audiences. Elle prend ensuite la responsabilité du
service des tutelles. Elle est donc assistante du juge
et se charge de la formation de ses nouveaux collègues. Quelques années plus tard,
elle intègre le greffe des arrêts de la Cour de cassation et devient l’adjointe au chef
de ce service de 40 personnes. « Cela m’a permis de très bien maîtriser les procédures civiles et pénales », note-t-elle. Caroline Savier passe ensuite l’examen professionnel qui lui permet de devenir greffier du premier grade, degré juste en dessous
de celui de greffier en chef, et prend en 2000 son poste actuel de chef de cabinet du
directeur de greffe. Ce service est en somme la direction des ressources humaines du
personnel de la Cour de cassation. Un poste plus administratif qu’en juridiction et qui
la passionne, conclut-elle.
Portrait
En juridiction judiciaire, les greffiers sont
recrutés par voie de concours ouverts aux
titulaires d’un Bac + 2 et organisés par le
ministère de la Justice. Ils sont formés à
l’École nationale des greffes de Dijon,
pendant 18 mois, en alternance avec des
stages en juridictions.
En juridiction administrative, ils sont recrutés sur concours du ministère de l’Intérieur
et bénéficient d’une formation initiale assurée par le Conseil d’État. Ils bénéficient
ensuite d’une formation continue assurée
58
par le Conseil d’État, le ministère de l’Intérieur et les préfectures.
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Les métiers
Travailler dans le service public
Médiateur
La médiation est l’un des modes alternatifs de règlement des conflits. Ce mécanisme
constitue, avec l’arbitrage et la conciliation, une alternative à la justice étatique.
Le métier
Hiérarchie
La médiation peut intervenir dans de
nombreux domaines du droit et de la vie
courante. On distingue la médiation
judiciaire et la médiation conventionnelle.
Dans le cadre de la médiation judiciaire, le
juge peut à tout moment proposer aux
personnes en conflit de résoudre à l’amiable
leurs difficultés grâce à l’intervention confidentielle d’un médiateur. Si les parties aboutissent à un accord, il est homologué par
le juge, qui en contrôle la légalité. Dans le
cadre de la médiation conventionnelle, le
processus est le même mais il résulte d’une
démarche volontaire des parties qui y ont
souscrit, ou de la mise en œuvre d’une
clause de médiation insérée dans un contrat
liant les parties. Dans tous les cas, le rôle
du médiateur n’est pas de trancher un litige
ni de déterminer la responsabilité de l’une
ou l’autre des parties, mais de les amener
à renouer le dialogue et à trouver, ensemble,
un accord durable et satisfaisant.
Bien que désigné par le juge, le médiateur
judiciaire exerce une profession libérale et
indépendante, à titre individuel ou en tant
que membre salarié ou libéral d’une association. Il est soumis à une déontologie.
Lorsqu’il en est l’initiateur, la médiation se
déroule sous l’autorité et la responsabilité
du juge.
Profil et missions
Le médiateur est un tiers qualifié, indépendant et impartial, qui agit dans un lieu
neutre. Il doit faire preuve d’un grand sens
de l’écoute et de la communication, d’une
aptitude à négocier et d’une certaine créativité dans les « solutions » à suggérer.
Pré-requis
Interlocuteurs
Le médiateur est en relation avec les juges,
avec les particuliers et leurs avocats.
60
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
La médiation est payante. Pour la médiation judiciaire, le juge fixe une consignation partagée le plus souvent par moitié
entre les deux parties. Pour la médiation
conventionnelle, le tarif est fixé par le
médiateur lors du premier rendez-vous et
Marché de l’emploi
Dans de nombreux cas, les médiateurs
cumulent cette activité avec un autre
emploi. Le marché est restreint mais il est
amené à se développer.
Pour aller plus loin
Fédération nationale des centres de médiation, à Paris
Tél. : 01 44 41 99 10 ✜
Claude BOMPOINT-LASKI
Médiatrice à Biarritz
« La médiation est une alternative
d’avenir »
Clerc de notaire à l’origine, devenue
par la suite avocate spécialisée en droit de la
famille, Claude Bompoint-Laski s’est longtemps attachée à aider les parties à se concilier au mieux de leurs intérêts réciproques
dans le cadre du divorce par consentement
mutuel. « Mais j’ai constaté que très souvent
les ex-conjoints réintroduisaient, quelque
temps après, des procédures très conflictuelles, notamment pour l’exercice de l’autorité parentale. J’en ai déduit que je devais
améliorer l’accompagnement de ces séparations, et je me suis formée aux méthodes de
médiation avec une quinzaine de confrères. » En 2002, ils créent le centre
Bayonne Médiation. Claude Bompoint-Laski décide alors de se consacrer entièrement à cette fonction. Elle assure avec ses collègues des permanences hebdomadaires dans tous les domaines de la vie courante. « La médiation sert quand
la personne qui nous sollicite est vraiment convaincue de son utilité. Si c’est le
cas, nous invitons l’autre partie pour un rendez-vous commun, pendant lequel
nous assurons impartialité et confidentialité. Nous formalisons l’accord par la
rédaction d’un protocole. » Pour l’ancienne avocate, la médiation a de beaux
jours devant elle. « Les accords, élaborés par les personnes elles-mêmes, sont
pérennes. Et c’est une solution pour désengorger les tribunaux. »
Portrait
Le titre de médiateur n’est pas, à ce jour,
protégé. Certains centres de formation agréés
ou universités délivrent un diplôme universitaire de médiateur judiciaire (Lyon II, Lille I).
Il existe également un diplôme d’État de
médiation familiale. Ceux qui exercent déjà
peuvent passer par une validation des acquis
de l’expérience pour obtenir un diplôme.
Rémunération
est indiqué dans le contrat de médiation.
Le montant varie en fonction de la nature
du dossier. Une médiation peut coûter en
moyenne entre 250 et 300 euros par partie.
Dans le cadre de l’aide juridictionnelle, l’État
prend le coût de la médiation à sa charge.
Les métiers
Travailler dans le service public
Directeur de prison
Les directeurs des services pénitentiaires mettent en œuvre la politique de prise en charge
des personnes faisant l’objet d’une mesure privative ou restrictive de liberté.
Le métier
Le directeur de prison est un fonctionnaire
de catégorie A. Il assure la coordination de
l’ensemble des acteurs intervenants auprès
des détenus et de leur famille.
Profil et missions
Pré-requis
Le concours de directeur de 2e classe des
services déconcentrés de l’administration
pénitentiaire est la voie principale d’accès
à l’ensemble des fonctions de direction. Le
concours externe est ouvert aux candidats
âgés de moins de 45 ans, titulaires d’un des
titres ou diplômes exigés pour le concours
externe d’entrée à l’ENA. Rémunérée
(1 605 euros nets), la formation se déroule
sur 24 mois en alternant les cours à l’École
nationale de l’administration pénitentiaire
(ENAP) et des stages extérieurs. Les promotions comptent rarement plus de 25 élèves.
« Il dit »
Sortie sèche : sortie sans aménagement
CIP : conseiller d’insertion et de
probation
PSE : placement sous surveillance
électronique
« Je dirige une entreprise à vocation humaine »
Valérie Bias-Wirbel a découvert le concours de l’administration pénitentiaire par hasard, dans un quotidien. Elle venait de terminer son certificat à l’Institut
de criminologie de Paris, après un bac +5 en droit
de la communication. Reçue, elle entame sa scolarité à
l’École nationale d’administration pénitentiaire en 2000 et
devient, un an plus tard, adjointe au chef du centre pénitentiaire de Laon, où 500 détenus se répartissent entre une
maison d’arrêt, un centre de détention et un quartier pour
mineurs. «J’étais responsable de la détention, mais je faisais
également le lien avec les concessionnaires pour le travail
en atelier, avec les organismes professionnels pour la formation, avec les intervenants socio-culturels ou de santé… J’assurais également la présidence de la commission de discipline. C’était un poste de gestion pluridisciplinaire. »
Être cadre en prison n’est pas de tout repos. « Cela exige une certaine solidité et une
forte disponibilité. En tant que responsable, il faut trouver le bon équilibre, être à l’écoute
mais ne pas se laisser submerger. Vis-à-vis des détenus, il est essentiel de toujours donner
des réponses et faire preuve de sang-froid. Il faut savoir également être très directif : on
peut être amené à gérer parfois de gros incidents. » Depuis septembre 2005, Valérie
Bias-Wirbel est à la tête du centre pour peines aménagées de Villejuif. Cet établissement est axé sur la préparation à la sortie d’hommes majeurs ayant des reliquats de
peines inférieurs à un an. Il comprend un quartier de semi-liberté de 80 places et, depuis
2006, 40 places de peines aménagées où les détenus volontaires viennent construire
un avant-projet de sortie. L’aspect insertion est donc primordial dans ce poste, qui exige
aussi de gérer un budget, d’avoir une politique de ressources humaines et d’entretenir
de bons contacts avec la municipalité.
Portrait
Le directeur de prison assure la direction des
personnels pénitentiaires. Il est l’interface
entre ses services et l’ensemble des autorités administratives et judiciaires. Il participe
à la politique d’application des peines en
lien étroit avec les magistrats et travaille en
collaboration permanente avec les services
pénitentiaires d’insertion et de probation. Il
a la responsabilité de son établissement tant
en terme de sécurité, que dans les domaines
économiques et financiers avec des objectifs de performance et d’efficacité. Il dynamise l’action des différents personnels et
sait trouver les réponses à des situations de
crise aussi bien individuelles que collectives.
Valérie Bias-Wirbel
Directrice du centre
pour peines aménagées
de Villejuif
Interlocuteurs
Marché de l’emploi
Les détenus, leurs familles, le personnel de
surveillance, le personnel médical, les syndicats et tous les services internes indispensables au bon fonctionnement d’une prison.
Le corps des directeurs de prison renouvelle environ 5 à 8 % de son personnel
chaque année.
Possibilités d’évolution
Hiérarchie
La profession de directeur de services pénitentiaires compte trois grades : élève directeur, directeur des services pénitentiaires,
directeur régional et fonctionnel.
Rémunération
Un directeur des services pénitentiaires
gagne 1 914 euros nets mensuels en début
de carrière et 5 248 euros nets mensuels
en fin de carrière, hors indemnités.
Titularisés à l’issue de deux années de
formation, les directeurs sont affectés en
début de carrière comme cadre de l’équipe
dirigeante ou comme adjoint du directeur
d’établissement. Les parcours sont diversifiés ensuite. La carrière des directeurs de
prison est marquée par la mobilité.
Pour aller plus loin
École nationale d’administration pénitentiaire. www.enap.justice.fr ✜
2009
■
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
61
Les métiers
Travailler dans le service public
Commissaire dans les armées
Bien que spécialisé en finance, conseil juridique, audit et contrôle de gestion,
le commissaire est avant tout un officier de son armée d’appartenance.
Le métier
Hiérarchie
Un commissaire est à la fois officier et administrateur de son armée d’appartenance
(l’armée de terre, la marine ou l’armée de
l’air). Le corps des commissaires de l’armée
de terre se compose d’environ 470 personnes, avec des grades allant de l’officier
subalterne au commissaire général de division.
Le commissaire dépend d’un service de
commissariat relevant du chef d’état-major
de l’armée considérée. Dans le cas de l’armée
de terre, une direction centrale du commissariat, dirigée par un commissaire général,
coiffe les services centraux et régionaux.
Profil et missions
Un commissaire exerce des fonctions administratives et financières de direction et
participe à l’activité opérationnelle ainsi
qu’à l’encadrement militaire.
En matière administrative, il fait respecter
toutes les prescriptions législatives et réglementaires applicables au niveau d’un régiment.
Au niveau logistique, il doit mettre en place
les moyens permettant aux soldats d’exercer au mieux leurs missions. Il assure également une mission de conseil de gestion et
de conseil juridique. Il peut aussi avoir des
prérogatives d’officier d’état civil, telles que
régler des successions à titre provisoire ou
célébrer des mariages.
Pré-requis
62
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
La rémunération d’un commissaire varie en
fonction de son ancienneté, de son grade, de
sa situation familiale et de son lieu d’affectation. Il touche une prime spéciale de qualification et bénéficie d’une indemnité pour
Marché de l’emploi
Le recrutement par concours externe des
officiers de carrière proposait environ 200
places en 2007 et 2008, dont 34 postes de
commissaires en 2007 et 29 en 2008.
Pour aller plus loin
http://www.concours-commissariats.
defense.gouv.fr
Numéro vert : 0 800 627 246 ✜
Delphine CASTILLON
Rapporteur à la commission
de recours des militaires
« J’ai accédé rapidement à des responsabilités »
« Quand j’ai passé le concours interarmées du
commissariat, en 1995, je voulais mettre en pratique
les théories apprises à Sciences Po Paris et durant
mes études de droit, tout en exerçant un métier actif »,
explique Delphine Castillon, aujourd’hui commissaire
commandant de l’armée de terre. « Et, de fait, j’ai rapidement obtenu des responsabilités sans jamais
connaître la routine ! » Après sa scolarité à l’École militaire supérieure d’administration et de management,
elle est nommée commissaire lieutenant chargé d’audit à Besançon. Elle reste deux ans à ce poste puis
devient directeur administratif et financier de deux régiments successifs dans l’Est de la France. « Je gérais
alors entre 100 et 140 personnes, dans un environnement en forte restructuration.
C’est l’aspect humain du management qui faisait pour moi la richesse de ce poste »,
précise-t-elle. « Il faut des qualités de contact, mais également une grande disponibilité quand on vit en collectivité régimentaire. » Delphine Castillon continue à se former :
elle obtient un master II de contentieux public à l’université Paris I, qui lui donne un
« brevet technique », puis entre pour un an au Collège interarmées de défense, qui
prépare les officiers supérieurs des armées françaises aux plus hautes fonctions. « On
accède alors au deuxième stade de notre vie professionnelle, qui ouvre des postes
en administration centrale. » Depuis la fin 2007, Delphine Castillon est rapporteur à
la commission de recours des militaires, un organisme interarmées rattaché au cabinet du ministre de la défense. « C’est une structure pré-contentieuse, chargée d’instruire les recours relatifs aux situations professionnelles individuelles. Mon poste est
un peu atypique, car le lien avec le droit reste très fort. Mais ce n’est pas que théorique : je dois proposer des solutions d’adaptation des textes aux réalités humaines. »
Portrait
Le recrutement se fait sur concours unique
et commun aux armées. Il est ouvert aux
étudiants titulaires de l’un des diplômes
donnant accès au concours externe de
l’ENA (Bac+3 minimum), âgés de moins de
25 ans au 1 er janvier de l’année du
concours.
Une fois le candidat déclaré admis, le choix
de son armée sera déterminé par le rang
de classement. La durée des études en école
militaire est de deux ans.
Rémunéré lors de sa formation, il est titularisé après avoir réussi une épreuve finale
devant un jury présidé par un commissaire
général.
Rémunération
charge militaire. À titre d’exemple, un commissaire sous-lieutenant célibataire percevra une
solde mensuelle nette d’environ 1 600 euros.
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Les métiers
Travailler dans le service public
Juriste de collectivité locale
Décentralisation oblige, les juristes territoriaux sont devenus, avec les responsables
financiers, des acteurs-clés au sein des collectivités territoriales et de leurs groupements.
Ils sont les interlocuteurs privilégiés des partenaires externes, qu’ils soient publics ou privés.
Le métier
Le juriste territorial exerce dans les
communes, les départements, les régions,
les groupements intercommunaux mais
aussi dans les syndicats mixtes, les services
départementaux d’incendie et de secours
(SDIS) et les offices publics HLM. Si des
services juridiques structurés existent déjà
dans certaines collectivités, d’autres n’en
sont pas ou mal pourvues.
En règle générale, la reconnaissance de la
fonction juridique n’est pas proportionnelle
à la taille de la collectivité. Certaines d’entre
elles, de taille importante, n’ont pas
d’agents affectés à cette tâche alors que
d’autres, de moindre importance, ont mis
Davy MIRANDA
Attaché territorial
à Rodez
en place de véritables directions gérant les
affaires juridiques.
Contractuels ou fonctionnaires, ils peuvent
être généralistes ou spécialisés dans un
domaine propre aux collectivités locales,
tel que l’urbanisme, les contrats et marchés
publics, l’environnement, ou l’intercommunalité, par exemple.
L’émergence du juge pénal dans la sphère
publique locale et l’accroissement des zones
de vulnérabilité des collectivités locales
imposent aux élus locaux de se doter, en
interne, de structures juridiques adaptées
pour faire face et lutter à armes égales avec
les partenaires externes dans un contexte
où la contractualisation des politiques
publiques locales est importante, à l’instar
du développement récent du partenariat
public-privé. Le risque juridique n’est donc
plus étranger aux administrations locales.
Profil et missions
Au-delà du niveau contentieux, la fonction
juridique intervient désormais en amont des
décisions politiques. Le juriste territorial
devient un agent opérationnel. Bien plus
qu’un contrôleur interne aux côtés des
services techniques et financiers, son rôle
est à la fois d’accompagner les services
gestionnaires dans les méandres juridiques
mais aussi de proposer des solutions différentes ou en lien avec le projet. Il traduit et
« Nous devons prendre en compte les difficultés auxquelles sont confrontés les élus locaux »
64
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
Portrait
Davy Miranda, directeur des affaires juridiques de la commune de Rodez, préside depuis 2006
l’Association des juristes de collectivités territoriales (AJCT). Titulaire d’un DESS droit de l’urbanisme et de la construction, il exerce, dès 1999, comme consultant dans un cabinet d’avocats toulousain. Il rejoint plus tard la mairie d’Albi pour participer à la création du service
juridique de la collectivité et passe ensuite le concours d’attaché territorial, grâce auquel il
prend la responsabilité des affaires juridiques de la ville et se voit confier le secteur des assurances et de la gestion patrimoniale. En 2005, il intègre la ville de Rodez où est créée une
direction regroupant les affaires juridiques, les marchés publics et les services affectés à la réglementation. Davy Miranda gère un budget annuel de cinq millions d’euros, s’occupe du suivi
des marchés publics, mais aussi de la gestion du parc locatif immobilier, de l’état-civil, du cimetière et du volet réglementation. Une adaptation qui s’est, selon lui, opérée de manière progressive et constructive. Il se dit satisfait d’occuper ce poste à responsabilités aux multiples facettes.
« J’ai d’abord crû que mon rôle se résumait au contentieux », reconnaît-il. « En fait, la fonction
juridique territoriale évolue comme celle de l’entreprise, à ceci près que les enjeux s’opèrent
dans le contexte de la décentralisation. Le développement des relations contractuelles met les collectivités locales face à des
comportements nouveaux, car elles doivent négocier avec des partenaires mieux structurés. » Ses interventions en tant que
formateur auprès de ses collègues fonctionnaires lui permettent par ailleurs d’avoir une approche pratique du métier. « Cet
avantage indéniable permet d’avoir une vision concrète des difficultés que le personnel et les élus locaux rencontrent au quotidien. C’est pourquoi les institutionnels n’hésitent plus à nous consulter sur des refontes juridiques de grande ampleur, comme
récemment le Code des marchés publics ou la loi réformant le statut de la fonction publique territoriale. »
Les métiers
Travailler dans le service public
« Il dit »
DSP : délégation de service public
PPP : partenariat public privé
CAO : commission d’appel d’offres
tuels n’étant pas en position statutaire, leur
rémunération, négociée à la base, peut être
plus élevée.
Marché de l’emploi
Interlocuteurs
En interne, la fonction juridique territoriale
est le plus souvent rattachée directement
à la direction générale ou à une direction
générale adjointe en charge de l’administration générale. Les agents juristes territoriaux sont aussi les interlocuteurs
privilégiés des partenaires externes (avocats,
notaires, cabinets-conseils, services préfectoraux…).
Hiérarchie
Dans ce domaine, il est constaté une très
forte disparité qui ne correspond pas forcément à la taille de la collectivité : les petites
collectivités peuvent avoir pris le parti de
développer cette fonction alors que des
collectivités plus importantes préfèrent tout
externaliser. La fonction juridique peut dans
certains cas être rattachée au cabinet de
l’exécutif (maire, président).
Pré-requis
Rémunération
Le secteur public local impose une formation universitaire juridique solide, généralement de cinq années, sanctionnée par un
master 2. En complément de cette formation, l’accès aux postes de juristes en collec-
Un attaché territorial est soumis aux grilles
indiciaires de la fonction publique territoriale. Il perçoit environ 1 500 euros nets
mensuels en début de carrière et 3 600
nets en fin de carrière. Les agents contrac-
Les postes de juristes territoriaux se développent sensiblement depuis quelques
mois, signe d’un accroissement du risque
juridique pesant sur les collectivités territoriales. Certains cabinets de recrutement
ont même développé une cellule spécifique
à ce métier.
Pour aller plus loin
Davy Miranda
Président de l’Association des juristes de
collectivités territoriales (AJCT)
e-mail : [email protected]
Guide du juriste territorial
Éditions La lettre du cadre territorial
Dossier d’expert n° 401, 2006 ✜
Le juriste territorial doit faire preuve
d’une capacité de compréhension
de l’ensemble des éléments propres
à accompagner les décisions prises
par les élus locaux, et d’un très bon
relationnel. Il sait se mettre à la
portée des services de la collectivité dont il fait également partie.
2009
■
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
Zoom
explique les solutions juridiques envisageables. Il est par ailleurs le gardien des intérêts de la collectivité, celui qui doit détecter
les risques juridiques, notamment dans les
montages dits complexes. De pair avec les
financiers, il sait trouver la solution la plus
appropriée. Il observe également les actions
pratiquées dans un service ou une direction
et propose des solutions d’évolution et de
changement. L’audit juridique est donc bien
amené à se développer. Mais la mission
« régalienne » de la fonction juridique territoriale reste la veille juridique : le juriste territorial se doit d’avertir et d’informer les
services d’une évolution législative, réglementaire ou jurisprudentielle. Il participe
activement aux sessions de formation en
interne pour décrypter le droit au profit des
services de sa collectivité.
tivité territoriale s’opère par le biais du
concours d’attaché ou d’administrateur
territorial (catégorie A) ou, plus rarement,
celui de rédacteur territorial (catégorie B).
65
Les métiers
Travailler dans le service public
Lieutenant et commissaire
de police
Alors que le commissaire est avant tout un chef de service, le lieutenant dirige l’action des
gradés et gardiens de la paix. En tant qu’officier de police judiciaire, il conduit les enquêtes.
Le métier
Les commissaires de police appartiennent
au corps de conception et de direction de
la police nationale. On compte 1 759
commissaires en France (y compris les hauts
fonctionnaires détachés). Les officiers de
police appartiennent au corps de commandement et d’encadrement de la police nationale. Ils sont au nombre de 11 832 (y compris
détachements, etc.), dont 3 760 lieutenants.
Profil et missions
Fonctionnaire de la police nationale, le commissaire de police assume la direction opérationnelle et organique des services de la police
nationale. Il peut être chargé d’enquêtes, de
missions d’information et de surveillance, mais
il a avant tout un rôle de chef de service, ce
qui réserve ses interventions sur le terrain aux
affaires les plus importantes.
Pré-requis
66
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
6 000 euros, primes incluses, en fin de
carrière. Un officier de police touche entre
2 048 euros et 3 613 euros nets par mois
selon son échelon.
Hiérarchie
Marché de l’emploi
Le corps des officiers de police comprend
trois grades : lieutenant, capitaine et
commandant, auquel il faut ajouter un
échelon fonctionnel. Le corps de commissaire de police comprend deux grades :
commissaire et commissaire divisionnaire.
Les recrutements sont en baisse et les
concours deviennent de plus en plus sélectifs. En 2008, il a été offert 30 postes de
commissaires et 46 postes d’officiers aux
concours externes.
Pour aller plus loin
Rémunération
Le traitement net d’un élève commissaire
est de 1 575 euros par mois. Un commissaire de police gagne environ 2 400 euros
nets mensuels au départ et jusqu’à
Infos carrières : 0 800 22 0 800
Infos recrutement :
www.blog-police-recrutement.com
École des commissaires de police :
www.ensp.interieur.gouv.fr ✜
Édith MINIER
Commissaire, division économique
et financière de la PJ de Lyon
« J’aime la diversité et la technicité des
affaires traitées »
Édith Minier est depuis peu de temps dans
la police mais son parcours est déjà riche.
« Les commissaires ont la chance de pouvoir exercer plusieurs
métiers : celui de l’investigation, dans la sécurité publique ou
la police judiciaire (PJ) ; celui du renseignement ; du maintien
de l’ordre public ; de la protection des personnalités… » Sa
maîtrise de droit privé en poche, elle réussit le concours externe
de commissaire de police en 2001. À la sortie de l’École nationale supérieure de police à Saint-Cyr au Mont d’Or, elle choisit le poste de chef de la circonscription de sécurité publique
de Longjumeau, en région parisienne. Au bout de trois ans, elle souhaite se concentrer sur l’investigation et obtient un poste à la division économique et financière de la
PJ de Lyon. « Notre champ d’action est large puisque nous enquêtons sur des escroqueries internationales, des abus de biens sociaux ou encore des infractions au Code
du commerce, au code des marchés publics. » En tant qu’adjointe au chef de la division, elle est à la fois directrice d’enquêtes et manager d’une équipe d’une vingtaine
d’enquêteurs. « Je suis également l’interface entre les enquêteurs et les magistrats et
veille à ce que l’ensemble des procédures soit de qualité. » Les commissaires ont une
obligation de mobilité tous les 4 à 6 ans mais c’est « la volonté de se renouveler », ditelle, qui la guide dans le choix de ses différents postes.
Portrait
Les métiers de lieutenant (grade d’entrée
dans le corps des officiers) et de commissaire de police sont accessibles sur concours.
Depuis 2006, une réforme a restreint le
concours de lieutenant de police aux titulaires d’une licence, et celui de commissaire aux titulaires d’un master. 70 % à
90 % des candidats se présentent avec un
diplôme de droit, même si la matière n’est
pas officiellement obligatoire. Une bonne
condition physique est exigée des candidats ainsi qu’une bonne acuité visuelle, un
bon indice de masse corporelle et une taille
d’au moins 1,60 m. Les futurs lieutenants
sont formés pendant dix-huit mois à l’École
nationale supérieure des officiers de police
(ENSOP). Les futurs commissaires sont
formés pendant deux ans à l’École nationale supérieure de la police (ENSP). Pour
être nommé élève (et rémunéré), il faut
s’engager à rester au service de l’État
pendant sept ans pour les commissaires,
cinq ans pour les officiers.
Les métiers
Travailler dans le service public
Lieutenant de sapeur-pompier
professionnel
L’officier de sapeur-pompier coordonne les personnels et les moyens engagés dans toutes
les missions dévolues aux services départementaux d’incendie et de secours.
Le métier
Les officiers de sapeurs-pompiers exercent
leur fonction dans les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) pour
accomplir des missions de prévention, de
protection et de lutte contre les incendies.
Ils concourent à la protection et à la lutte
contre les accidents, sinistres, catastrophes,
mais aussi à l’évaluation et à la prévention
des risques technologiques ou naturels et
aux secours d’urgence. Les lieutenants
constituent un cadre d’emploi d’officiers
de sapeurs-pompiers de catégorie B.
sapeurs pompiers relèvent du statut de la
fonction publique territoriale. Ils accomplissent leur mission sous l’autorité du préfet
et du maire. Au cours de sa carrière, le lieutenant peut devenir capitaine, commandant, lieutenant colonel et colonel en chef.
L’officier de sapeurs-pompiers coordonne
et dirige les personnels et les moyens engagés dans toutes les missions dévolues aux
services départementaux d’incendie et de
secours. Il effectue diverses missions opérationnelles mais peut aussi effectuer des
fonctions plus administratives.
Pré-requis
Hiérarchie
Le service départemental d’incendie et de
secours est un établissement public présidé
par le président du conseil général. Les
Comme tous les concours de la fonction
publique, il y a beaucoup de candidats mais
peu d’élus.
Le lieutenant est en contact régulier avec
la police, le Samu, la gendarmerie, la préfecture, la mairie, le conseil général, les divers
services publics et les entreprises.
Le lieutenant stagiaire au premier échelon
touchera un traitement net de 1 630 euros
mensuels. En fin de carrière, un lieutenant
Pour aller plus loin
Fédération nationale des sapeurs-pompiers
de France
www.pompiersdefrance.org
Ministère de l’Intérieur, de l’Outre-mer et
des collectivités territoriales
www.interieur.gouv.fr (dans la section « à
votre service », aller dans « métiers et
concours » puis « sécurité civile ») ✜
Éric BEUSELINCK
Lieutenant au Groupement de services
prévention de Clermont-Ferrand
«J’ai des fonctions opérationnelles et administratives »
Éric Beuselinck a commencé sa
carrière dans l’armée, comme
sous-officier. « J’ai voulu devenir sapeur-pompier parce
que c’était une autre façon de servir la collectivité, dans
le secours à personnes et la protection des biens »,
explique-t-il. Il est d’abord recruté comme simple sapeurpompier dans le Puy-de-Dôme, en 1990, puis gravit les
échelons, jusqu’au grade d’officier lieutenant en 2002.
Il part alors se former pendant un an à l’École nationale
supérieure des officiers de sapeurs-pompiers (ENSOSP),
dans l’Essonne, puis retourne dans le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de sa région avec
d’autres responsabilités. Après plusieurs postes dans
l’Est du département (chargé de la formation et du sport, officier technique responsable
de l’habillement et du matériel), il demande à intégrer le service de prévention des risques,
qui veille sur la conformité et la sécurité de tous les bâtiments recevant du public et des
immeubles de grandes hauteurs. « Nous sommes là pour aiguiller les maires et le préfet »,
précise-t-il. Mais ce n’est pas tout. « La fonction d’officier comporte forcément un volet
administratif et un volet opérationnel. En tant que chef de groupe, je gère au moins quatre
engins, soit une trentaine de personnes, j’effectue des gardes de 24heures, des réserves…»
Un vrai sacerdoce, pour lequel les études de droit ne sont évidemment pas obligatoires
mais appréciées.
2009
■
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
Portrait
Le candidat devra être âgé de 29 ans au
plus au 1er janvier de l’année du concours
et être titulaire d’un Bac + 3 : droit public,
gestion des administrations, administration
des collectivités territoriales généralement,
mais aussi diplôme d’ingénieur, diplôme
d’architecte… Le lieutenant qui a réussi le
concours figure sur une liste d’aptitude
nationale valable trois ans. Il reçoit ensuite
une formation à l’École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers
(ENSOSP) et est nommé lieutenant stagiaire
pendant une durée de 18 mois.
Marché de l’emploi
Interlocuteurs
Rémunération
Profil et missions
peut espérer toucher un traitement net de
2 500 euros, hors indemnités.
67
Les métiers
Travailler dans le service public
Inspecteur des impôts
L’inspecteur des impôts a des fonctions de contrôle et d’encadrement qui en font
l’interlocuteur privilégié des contribuables. Il peut exercer différentes missions, qui
nécessitent toutes un niveau élevé de compétence en matière juridique, fiscale et comptable.
Le métier
L’inspecteur des impôts est un fonctionnaire de catégorie A. Il exerce des fonctions de contrôle et d’encadrement qui en
font un interlocuteur privilégié des contribuables et de divers organismes en relation avec l’administration fiscale. Ses
différentes missions nécessitent un haut
niveau de compétence en matière juridique,
fiscale et comptable, et des aptitudes
évidentes à l’utilisation des outils bureautiques et informatiques. Le métier d’inspecteur des impôts requiert également de
réelles qualités relationnelles, puisqu’il est
régulièrement confronté aux usagers. La
diversité des missions exercées au sein de
la Direction générale des finances publiques
(DGFiP) offre un accès à des métiers variés.
La DGFiP, qui dépend du ministère du
Budget, des Comptes publics et de la Fonc-
68
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
tion publique, est issue de la fusion, en
avril 2008, des administrations de la direction générale des Impôts et de la direction
générale de la Comptabilité publique (ou
Trésor Public).
Profil et missions
L’inspecteur des impôts peut être affecté à
différents postes ou fonctions. Il peut ainsi
être employé au service de gestion des
dossiers professionnels ou à l’inspection de
contrôle et d’expertise. Il peut être inspecteur vérificateur, inspecteur à la direction
des grandes entreprises, inspecteur rédacteur, inspecteur informaticien, inspecteur
analyste, inspecteur en fiscalité immobilière, inspecteur dans un service du cadastre.
Ses missions peuvent être diverses mais, en
général, il a en charge la gestion des dossiers
et le recouvrement des impôts des profes-
sions libérales et des entreprises industrielles
et commerciales. En tant que responsable,
il est chargé de l’organisation du travail de
son équipe. Cadre et expert au service des
entreprises, il apporte un soutien technique
à ses collaborateurs. Il peut également effectuer le contrôle des dossiers des entreprises
industrielles, commerciales et des professions libérales, programmer des vérifications de comptabilité, des sorties et
enquêtes sur le terrain, vérifier la comptabilité de petites entreprises, exercer un rôle
d’expertise en soutien des services de
gestion pour les affaires complexes.
Pré-requis
Les candidats doivent être titulaires d’une
licence ou un diplôme équivalent. Ces
diplômes permettent de se présenter de
manière indifférenciée aux concours d’ins-
Les métiers
Travailler dans le service public
pecteur des impôts, d’inspecteur des impôts
analyste et d’inspecteur des impôts programmeur de système d’exploitation (mais ces
deux derniers s’adressent à des profils « informatique »). La formation initiale d’un inspecteur des impôts spécialisé « impôts » se
décompose en une année de scolarité à
l’École nationale des impôts (ENI ClermontFerrand ou Noisy-le-Grand), et d’un stage
pratique de six mois dans la direction d’affectation. L’inspecteur stagiaire est rémunéré dès son entrée à l’École. Il doit s’engager
à servir l’État pendant au minimum huit ans.
Interlocuteurs
L’inspecteur des impôts peut être en contact
avec les usagers particuliers ou professionnels, les avocats ou les conseils fiscaux des
entreprises, les comptables, les centres de
gestion agréés, y compris ceux à vocation
agricole.
Rémunération
« Cette fonction donne accès à
une palette de métiers »
Hélène Manganaro a réussi le
concours d’inspecteur des impôts
au début des années 80, après une licence en sciences économiques. « Depuis,
j’ai changé de poste tous les cinq ou six ans », signale-t-elle. « La fonction d’inspecteur des impôts ouvre la voie à une diversité de métiers. Certains sont essentiellement tournés vers la comptabilité et le contrôle, d’autres comportent une
forte proportion de relations avec les
usagers, certains consistent à gérer un
service… De plus, nous avons accès à une
palette de formations qui permet de
progresser fortement en interne. » La jeune
fonctionnaire démarre sa carrière comme
inspectrice en fiscalité des entreprises dans
le Nord puis, arrivée dans l’Aube, devient
rédactrice au service contentieux. Six ans
plus tard, elle prend la responsabilité du
centre départemental d’assiette. Ce service
était alors rattaché à la direction des impôts.
Il a été placé par la suite sous la responsabilité de la comptabilité publique, avant la
fusion en cours de ces deux branches de
l’administration fiscale. En 2001, elle est mutée en Haute-Garonne. Quatre ans
plus tard, dans le site où elle est affectée, se crée un service des impôts des
entreprises. « Nous sommes l’interlocuteur fiscal unique des professionnels.
Nous calculons et recouvrons les différentes taxes auxquelles ils sont soumis »,
précise-t-elle. Elle devient adjointe au chef du service, qui comprend 22personnes.
« Je coordonne et dynamise l’équipe. J’ai surtout des tâches d’encadrement
même si je garde la main sur les dossiers les plus complexes. Il faut toujours
se tenir au courant des évolutions législatives et se pencher sur l’interprétation
des textes. » Attachée au service public, elle veille à être à l’écoute tant de ses
collègues que des contribuables, « car d’importantes réformes se succèdent,
qu’il faut savoir expliquer. »
Marché de l’emploi
En 2007, 3 729 candidats se sont présentés au concours externe d’inspecteur-élève
« normal » et 362 ont été admis (inspecteur-élève « analyste » : 211 présents pour
32 admis ; programmeur système d’exploitation : 143 présents pour 7 admis). Actuellement, 45,5 % des inspecteurs sont des
femmes.
ans dans le grade d’inspecteur des impôts,
ainsi que de conditions spécifiques d’ancienneté dans ce même grade. L’inspecteur
des impôts peut également accéder au rang
d’inspecteur départemental.
Pour aller plus loin
Possibilités d’évolution
Les inspecteurs des impôts peuvent, au cours
de leur carrière, changer de spécialisation
et enrichir leur expérience professionnelle.
Sous réserve de remplir les conditions d’ancienneté requises, diverses possibilités d’évolution de carrière sont proposées. Pour
accéder au grade d’inspecteur principal, il
faut justifier de six ans de services effectifs
dans un corps de catégorie A, dont deux
Ministère du Budget, des Comptes publics
et de la Fonction publique
www.budget.gouv.fr (dans « thèmes »,
choisir la rubrique « fonction publique »,
puis « concours et recrutements »)
Pour les parisiens : Direction du recrutement et de la formation, service des
concours, à Noisy-le-Grand
Tél. : 0820 07 77 18
Portrait
Un inspecteur des impôts peut espérer
gagner 1 900 euros nets mensuel en début
de carrière et 3 200 euros nets mensuel en
fin de carrière. À titre indicatif, la rémunération moyenne mensuelle brute d’un
inspecteur-élève célibataire issu du concours
externe en fonction en Île-de-France, pour
le deuxième échelon du grade, est d’environ 2 380 euros par mois.
Hélène MANGANARO
Inspectrice des impôts
en Haute-Garonne
Pour les résidents en région : s’adresser à
la direction des services fiscaux du département ✜
« Il dit »
Assiette : base de calcul qui sert à
établir le montant des impôts
Dégrèvement : atténuation ou suppression d’impôt
Droit en principal : impôt tel qu’il
aurait été calculé s’il avait été déclaré
dans les délais et sans majorations
éventuelles
2009
■
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
69
Les métiers
Travailler dans le service public
Inspecteur des douanes
« Rien à déclarer ? » Ces trois mots symbolisent à eux seuls l’inspecteur des douanes
dans l’imaginaire collectif. Pourtant, ce métier regroupe de multiples fonctions.
Le métier
L’inspecteur des douanes appartient à la
catégorie A de la fonction publique d’État
et fait partie de l’administration fiscale. Le
grade d’inspecteur regroupe des fonctions
diverses : enquêteur, chef de service de
surveillance, attaché aux tâches de gestion
et d’administration, enseignant, rédacteur
et agent poursuivant. L’agent poursuivant
exerce une mission qui se situe à mi-chemin
entre l’avocat et le procureur de la République : il exerce les poursuites judiciaires
contre ceux qui contreviennent à la réglementation douanière et défend les intérêts
de l’administration des douanes.
L’inspecteur des douanes peut avoir des
fonctions d’administration générale, de
contrôle des opérations commerciales, ou
de surveillance, dans des domaines tant
fiscaux qu’économiques. En pratique, plus
des deux tiers des inspecteurs des douanes
travaillent sur le terrain. Les autres sont
répartis dans les différents services administratifs des douanes. Leurs principales
missions sont de lutter contre les fraudes
commerciales, de faire respecter les embargos et de veiller à ce que des produits
dangereux n’entrent pas sur le territoire.
La fonction d’agent poursuivant requiert
technicité et disponibilité.
« Je continue à étudier le droit et son application
concrète »
Après un parcours universitaire de cinq ans axé sur
le droit, Valérie Bordalampe s’oriente rapidement
vers la fonction publique. Elle entre à l’École nationale
des brigades des douanes de LaRochelle en 1999. «J’étais
intéressée par la lutte contre la fraude et la variété des
domaines de travail », précise la jeune femme. Valérie
Bordalampe y apprend le contentieux douanier et les
aspects sécuritaires du métier (port de l’uniforme, maîtrise
d’une arme, etc.). Elle effectue pendant deux ans des
contrôles de véhicules sur route, puis demande sa mutation en aéroport. Elle passe un an à Roissy-Charles de
Gaulle, au sein d’une brigade de « filtre » en uniforme, puis en civil, dans le repérage
des stupéfiants. De retour en Alsace, à l’aéroport de Strasbourg Entzheim, elle réussit
en 2004 le concours externe d’inspecteur des douanes et enchaîne avec dix mois de
scolarité à Tourcoing. « J’ai tout de suite demandé un profil de poste mobile, dans
lequel je pouvais être envoyée dans toute la France pour effectuer des remplacements»,
précise Valérie Bordalampe. «C’est très formateur.» Lorsqu’un poste se libère à la direction régionale des douanes et droits indirects de Strasbourg, elle postule et devient
rédactrice au sein du pôle action économique et réglementation. « Je suis une juriste
des douanes. J’instruis des dossiers, je traite les questions réglementaires qui remontent des services, j’étudie les conventions et les traités qui s’appliquent… Actuellement,
le droit douanier est en forte évolution. Je dois donc être en veille juridique constante,
mais toujours en lien direct avec la pratique, l’application des textes sur le terrain. »
des douanes et suivent un cycle d’enseignement professionnel de 18 mois (un an
à l’École nationale des douanes de Tourcoing et six mois de stage pratique). Ils sont
ensuite titularisés comme inspecteurs des
douanes.
Pré-requis
Le concours externe d’inspecteur stagiaire
des douanes est ouvert aux titulaires d’un
Bac + 3. Mais en pratique plus de 80 %
des candidats sont au moins titulaires d’un
master 1. Attention : la nature et le
programme des épreuves du concours
change pour la sélection qui sera organisée en 2009. Les lauréats, environ 2 % des
candidats, sont nommés inspecteurs élèves
70
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
Rémunération
Dès l’affectation en sortie d’école, l’inspecteur percevait 27 700 euros bruts annuels,
primes incluses, en 2007.
Portrait
Profil et missions
Valérie BORDALAMPE
Inspectrice des douanes
à Strasbourg
importante : en 2007, seuls 79 candidats
ont été admis (dont 56 % de femmes) sur
les 2 511 présents aux épreuves.
Possibilités d’évolution
Les inspecteurs peuvent accéder au grade
d’inspecteur principal, sous réserve de
certaines conditions d’ancienneté et de
réussite à un concours professionnel interne,
ou par promotion.
Pour aller plus loin
Marché de l’emploi
Chaque année, en moyenne, entre 50 et
70 postes sont ouverts au concours externe
d’inspecteur des douanes. La sélection est
Direction générale des douanes et droits
indirects :
www.douane.gouv.fr (rubrique « connaître
la douane »/ « Ses métiers et concours ») ✜
Les métiers
Travailler dans le service public
Enseignant-chercheur
Chargé de TD, maître de conférences ou professeur agrégé, l’enseignant-chercheur
exerce le métier du droit le plus familier des étudiants.
Le métier
Les professeurs d’université sont des fonctionnaires titulaires nommés dans un établissement public d’enseignement supérieur et
de recherche. Un maître de conférences doit
assurer 196 heures de travaux dirigés ou
128 heures de cours magistral par an. La
fonction de professeur autorise, sous
certaines conditions, l’exercice d’une profession libérale en relation avec la matière enseignée. De nombreux professeurs agrégés en
droit exercent ainsi également la profession
d’avocat ou de consultant juridique.
chaque université. Pour accéder au statut
de professeur des universités, le maître de
conférences devra ensuite réussir le concours
de l’agrégation externe ou interne.
de carrière, il touche environ 4 400 euros
bruts par mois. Un professeur d’université
émarge à environ 3 000 euros bruts en
début de carrière et 5 900 bruts en fin de
carrière, hors primes.
Hiérarchie
L’enseignant peut avoir successivement le
statut d’allocataire d’enseignement et de
recherche (ALER), d’assistant temporaire
d’enseignement et de recherche (ATER), de
maître de conférences ou de professeur
agrégé. Un professeur agrégé évolue de la
seconde à la première classe, puis hors classe.
Marché de l’emploi
Profil et missions
Rémunération
Pour aller plus loin
L’enseignant-chercheur a deux missions
principales : transmettre son savoir à ses
élèves et poursuivre des travaux de
recherche dans sa spécialité. Il est chargé
d’organiser les travaux dirigés et les examens
de sa matière, et de diriger des travaux de
mémoire ou de thèse. Il est également
amené à participer à des groupes de travail,
à produire des publications dans son
domaine d’excellence, et à donner des
consultations. Aucun contrôle particulier
n’est exercé sur cette partie de son activité,
si ce n’est le jugement de ses pairs.
Un maître de conférences débutant perçoit
environ 2 000 euros bruts par mois. En fin
Ministère de l’Éducation nationale :
www.education.gouv.fr ✜
Pré-requis
Laurent NEYRET
Maître de conférences
à Versailles
« J’incite aux échanges et à la créativité »
« J’ai découvert mon attrait pour la recherche en
réalisant mon mémoire de DEA, qui portait sur les
questions de responsabilité civile en lien avec le
vivant », se souvient Laurent Neyret, aujourd’hui enseignant-chercheur. « Les enjeux
sociétaux de ce droit en construction me semblaient essentiels. » Le jeune juriste fait
ses premières armes d’enseignant pendant son doctorat, en tant que chargé de travaux
dirigés. Il soutient sa thèse à Orléans en 2005 et s’inscrit immédiatement pour la qualification au poste de maître de conférences, sésame
qui ouvre le « Tour de France » des concours dans
les facultés. Il est recruté en mai2006 comme maître
de conférences à l’université de Versailles-SaintQuentin-en-Yvelines, où il donne des cours de droit
des obligations, enseigne le droit des contrats en
master recherche et le droit des biotechnologies
en master professionnel, tout en assurant le suivi
de mémoires. « Guider, vivre les moments d’enthousiasme et de doutes des étudiants est une
expérience très enrichissante. On les voit vraiment
gagner en maturité. » Adepte d’une pédagogie
participative, Laurent Neyret n’aime rien tant que
les échanges sur le droit qui nourrissent le goût de
la créativité juridique et développent le regard critique des juristes en herbe : « Je
veux stimuler leur capacité à trouver plusieurs voies possibles face à une même problématique. » Il s’attache également à transmettre une vision de sa spécialité, à « présenter le droit de manière technique mais aussi comme une matière vivante, porteuse de
sens et d’éthique, dans un va-et-vient constant entre la théorie et la pratique. »
2009
■
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
Portrait
L’enseignant-chercheur doit avoir soutenu
une thèse après un Master 2. Pendant la
rédaction de la thèse, le doctorant peut obtenir une allocation de recherches financée
par le ministère de l’Éducation nationale. Un
allocataire de recherches peut bénéficier
d’un monitorat et, à ce titre, effectuer des
travaux dirigés sous la direction d’un professeur ou d’un maître de conférences. Une
fois le doctorat obtenu, il devra s’inscrire sur
la liste de qualification établie par le Conseil
national des universités dans chaque section
juridique (droit privé ; droit public ; histoire
du droit ; science politique) et postuler aux
postes de maître de conférences offerts par
Le marché dépend, à l’entrée, du nombre
de créations de postes d’allocataires de
recherche, puis du nombre d’emplois d’enseignants-chercheurs offerts par le ministère de l’Éducation nationale. Le nombre
de ces postes est assez stable.
71
Les métiers
Travailler en entreprise
Juriste d’entreprise
Un métier porteur, en pleine mutation. Les juristes d’entreprise ont acquis une réelle
reconnaissance sur le marché du travail et de la part des autres professionnels du droit.
Le métier
Ce n’est que depuis une vingtaine d’années que les juristes français commencent,
à l’image de leurs homologues anglosaxons, à trouver et à prendre leur place
au sein des entreprises. Auparavant, ils
étaient considérés comme de simples techniciens du droit et la profession n’avait
quasiment pas d’existence en tant que telle.
Mais face à la multiplication des réglementations et à la mondialisation des échanges,
le métier de juriste d’entreprise est aujourd’hui perçu comme un instrument indispensable dans la gestion du risque et
l’application du droit dans l’entreprise. Une
place grandissante leur est faite, dans les
comités de direction, notamment, où ils
sont associés à la prise de décision de l’entreprise. Certains font même partie de la
direction générale. Il est également question, depuis plusieurs années, d’un rapprochement avec la profession d’avocat.
Profil et missions
72
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
Pré-requis
Les entreprises recrutent principalement
des juristes de niveau master 2. Dans les
groupes, les candidats dotés d’un double
cursus (droit et IEP, école de commerce…)
et d’une expérience internationale ont la
préférence. Une bonne maîtrise de l’anglais, voire d’une seconde langue étrangère, est indispensable, y compris dans les
entreprises franco-françaises.
L’Association française des juristes d’entreprise (AFJE)
Créée en 1969, l’association compte aujourd’hui plus de 3 000 membres inscrits
et a pour missions de :
- rassembler au niveau national, être un point de rencontre et d’échange pour les
juristes d’entreprise ;
- promouvoir le statut du juriste d’entreprise ;
- faire mieux comprendre aux acteurs de l’entreprise l’importance de la fonction
juridique ;
- favoriser le rayonnement des juristes d’entreprise français dans le concert international et européen ;
- constituer des réunions thématiques sur les grands sujets d’actualité dans les
domaines du droit de l’entreprise ;
- participer aux travaux et réflexions destinés à adapter la formation des juristes
d’affaires, notamment celle des juristes d’entreprise.
Zoom
Le juriste d’entreprise doit défendre les intérêts de l’entreprise et veiller à la bonne
application des lois et réglementations. Il
a donc une forte activité d’assistance et de
conseil. Il joue un rôle croissant dans la
gestion du droit et la prévention des risques
au sein même de l’entreprise contrairement
aux avocats qui interviennent de manière
ponctuelle. Sa présence au cœur de la
société et sa connaissance du métier de
l’entreprise lui permettent de donner des
conseils adaptés et éclairés.
Ses missions sont très variées. Dans les
petites entreprises, le juriste est souvent
seul. Il pratique alors son métier en généraliste : droit du travail, baux commerciaux,
droit des marques, droit économique, droit
des sociétés, droit des contrats… Dans les
grosses entreprises, en revanche, les juristes
sont souvent spécialisés et s’occupent
chacun d’une branche du droit au sein
d’une équipe pluridisciplinaire. Les directions juridiques ont toutefois recours aux
avocats pour des opérations spécifiques
non assurées en interne, ainsi que pour le
contentieux (à l’exception des conseils de
prud’hommes et des tribunaux de
commerce, le juriste d’entreprise n’est pas
habilité à plaider).
Les métiers
Travailler en entreprise
« Il dit »
Deadline, holding, débriefer, reporting, mais il utilise aussi des mots plus
français tels que transparence, loyauté,
structure de défaisance, calendrier
contractuel
Interlocuteurs
La direction de l’entreprise, les autres services
de l’entreprise (opérationnels et fonctionnels), les prestataires extérieurs (avocats,
conseils), ainsi que toutes les personnes
ayant un lien juridique avec l’entreprise
(clients, fournisseurs, co-contractants, etc.).
Hiérarchie
Il n’existe pas de hiérarchie type. Selon la
taille de la structure, le juriste peut être luimême responsable du service juridique, ou
dépendre du directeur juridique, qui peut
à son tour être intégré à la direction administrative et financière, rattachement jugé
peu valorisant pour les juristes d’entreprise,
ou bien directement à la direction générale.
Rémunération
Les salaires varient énormément selon la
taille de l’entreprise, le secteur, la spécialité et les années d’expérience. Mais, longtemps bridés, ils sont plutôt en hausse.
D’environ 2 300 euros nets pour les juniors,
la rémunération peut atteindre plus de
10 000 euros nets mensuels pour les plus
expérimentés.
Marché de l’emploi
On entre généralement dans l’entreprise
en tant que junior. Puis on devient senior
et parfois responsable juridique, puis directeur juridique. Par ailleurs, il existe une
passerelle entre les métiers de juriste d’entreprise et d’avocat : après huit ans d’expérience au sein d’une entreprise, un juriste
Jean-Marie CREVOULIN
Directeur juridique
à Marseille
d’entreprise peut demander son inscription
au conseil de l’Ordre de son choix.
Pour aller plus loin
Association française des juristes d’entreprise (AFJE), à Paris
Tél. : 01 42 61 53 59
www.afje.org ✜
« Les juristes sont devenus les conseils
privilégiés des opérationnels de
l’entreprise »
Titulaire d’un DESS de droit privé et d’un Diplôme de juriste conseil en entreprise (DJCE) obtenu à Aix-en-Provence, Jean-Marie Crevoulin démarre comme
clerc d’huissier de justice. Il entre en 1977 chez Ricard, le fabricant et distributeur de spiritueux célèbre pour son pastis, déjà filiale de Pernod Ricard. Huit
ans plus tard, il en devient directeur juridique, poste qu’il occupe toujours aujourd’hui. Depuis, la maison mère est devenue un groupe mondialisé et sa profession s’est transformée. « Le métier s’est singulièrement renforcé », remarque
Jean-Marie Crevoulin, qui est également responsable de l’Association française des juristes d’entreprises pour la région PACA. « Nous étions un peu les
“pompiers de service”, nous intervenons maintenant beaucoup plus en amont et sur tous
les domaines, plutôt comme facilitateurs. Les
juristes sont devenus les conseils privilégiés
de l’ensemble des opérationnels de l’entreprise et un passage obligé dans toute procédure. »
De même, les équipes se sont étoffées et ont
gagné en transversalité, touchant, au-delà du
juridique, aux assurances, à l’immobilier, aux
contentieux de type recouvrements de
créances, à la réglementation douanière…
Jean-Marie Crevoulin chapeaute ainsi une équipe de 15 personnes. Sa principale fonction est d’assurer la structure contractuelle de la distribution des boissons Ricard et de veiller à ce que la communication respecte la législation
encadrant la publicité pour les alcools. « C’est une équipe légère, dont les interventions sont très liées aux produits et à la notoriété des marques de l’entreprise. Nous travaillons sur la loi Evin, la propriété intellectuelle et les droits
d’auteurs dans les publicités et la promotion, les relations avec les clients, notamment la grande distribution, le droit douanier, le droit des sociétés… » Tout
comme la fonction, les profils des juristes ont eux aussi évolué. « Pernod-Ricard,
notre maison mère, a connu une croissance exponentielle de ses marchés à
l’étranger », pointe Jean-Marie Crevoulin. « Ils représentent aujourd’hui 90 %
des ventes du groupe, contre 10 % il y a 20 ans ! Du coup, le groupe s’entoure
de plus en plus de juristes parfaitement bilingues en anglais, éventuellement
dotés d’une double culture, y compris juridique (droit français, common law…).
La fonction juridique dépasse désormais les frontières et s’adapte aux besoins
de l’entreprise. Ainsi, Pernod-Ricard, qui a multiplié les rachats depuis quelques
années, a constitué un département de fusions acquisitions au sein de sa direction juridique centrale, alors qu’avant, sur ces questions, le groupe avait recours
exclusivement à des cabinets d’avocats. »
2009
■
Portrait
Depuis 2006, le marché de l’emploi juridique et fiscal en entreprise connaît une
bonne progression dans pratiquement tous
les secteurs, porté par la complexité accrue
des réglementations applicables et la
mondialisation des affaires. Signe des
temps, mêmes les PME ont commencé à
créer des postes. Les entreprises modestes
sont une cible de choix pour le juriste généraliste. Les grands groupes, eux, cherchent
souvent des profils plus spécialisés, notamment en droit des sociétés, en droit fiscal,
en droit social, en droit de la propriété intellectuelle et des NTIC, etc.
Possibilités d’évolution
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
73
Les métiers
Travailler en entreprise
Fiscaliste
Le fiscaliste exerce un poste clef au sein de l’entreprise. Comme tous les spécialistes, il est très
courtisé.
Le métier
Rémunération
Marché de l’emploi
Une entreprise ou un groupe de sociétés
font appel aux compétences d’un fiscaliste
pour éviter les risques de redressements
fiscaux dans le cadre de leur activité mais
aussi parfois pour trouver des solutions juridiques qui leur permettent de payer moins
d’impôt (optimisation fiscale). Le métier de
fiscaliste est donc largement ouvert aux
autres compétences présentes dans l’entreprise (comptabilité, commerce, droit,
finance, etc.).
De fortes disparités de rémunérations à un
même niveau d’expérience peuvent être
constatées mais la tendance générale est
à la hausse. Alors que le salaire moyen était
de 1 600 euros nets par mois pour les juniors
il y a quelques années, certains jeunes diplômés pouvaient démarrer à 40 000 euros
annuels en 2008. Au-delà de 15 années
d’expérience, la rémunération dépasse
souvent 11 000 euros nets mensuels.
Les fiscalistes ayant quelques années d’expérience sont très recherchés actuellement.
Profil et missions
Les missions du fiscaliste sont multiples :
optimisation et sécurisation des opérations
ordinaires et exceptionnelles, suivi des
contrôles fiscaux, rédaction et suivi des
contentieux fiscaux, réponse aux questions
diverses des comptables, veille fiscale…
Pré-requis
Le marché exige en règle générale un troisième cycle en fiscalité. Si la plupart des
fiscalistes le deviennent après des études de
droit en université, il existe d’autres profils :
anciens inspecteurs des impôts, comptables
ou experts comptables, étudiants issus des
grandes écoles (HEC, Sciences politiques,
etc.). L’anglais est indispensable pour intégrer un groupe international.
Interlocuteurs
Hiérarchie
Dans les grandes structures, la direction
fiscale est souvent une direction autonome.
Il arrive également qu’elle dépende de la
direction financière ou comptable, ou
encore de la direction juridique.
74
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
Le fiscaliste peut aspirer à devenir directeur
d’un service fiscal.
Pour aller plus loin
Association des fiscalistes de Paris V :
[email protected] ✜
« Nos interlocuteurs dans l’entreprise attendent
clarté et réactivité »
« J’aimais le droit, mais je n’avais pas d’affinité particulière pour certaines spécialités, comme le droit de
la famille. En revanche, les chiffres m’intéressaient. »
C’est ainsi que Stéphane Debruyne, fiscaliste chez
EDF Energies Nouvelles, une filiale à 50 % de l’électricien français dédiée aux énergies renouvelables,
explique son orientation, après une maîtrise de droit
des affaires à Nanterre, vers un DESS de fiscalité
appliquée à Malakoff. « Je percevais le sens pratique
de ce parcours, courant parmi les fiscalistes »,
explique-t-il. Après ces études, il tente quand même
le barreau, échoue et décide d’intégrer une grande
entreprise. Ce sera LVMH, en mars 2004. « Je travaillais principalement sur la TVA et
les contrôles fiscaux, qui m’ont permis de me déplacer à l’étranger », précise-t-il. Mais
il souhaite rester généraliste, et ne pas « s’enfermer » dans une spécialité. En
septembre 2005, Veolia Water Solutions & Technologies, une entreprise spécialisée
dans la construction d’usines de traitement de l’eau, l’embauche. « Je m’occupais
uniquement de fiscalité française (intégration fiscale, impôt sur les sociétés, taxes
locales…). Je devais également apporter un soutien aux directeurs financiers des
filiales, aux comptables, et j’étais chargé des relations avec l’administration fiscale. »
Un an et demi plus tard, un de ses supérieurs hiérarchiques lui demande de le suivre
chez EDF Energies Nouvelles. « Nous avons dû tout construire : le processus de validation des déclarations, le suivi de procédures contentieuses en France, etc. » Aujourd’hui, le jeune fiscaliste a récupéré une part de dossiers internationaux, notamment
italiens. Mais les fondamentaux restent les mêmes : « Faciliter la tâche des opérationnels de manière sécurisée, être réactif, se maintenir à jour sur le plan juridique et comptable… ». Il a conscience d’être dans une spécialité recherchée. « Les chasseurs de
tête démarchent fréquemment les fiscalistes avec trois à cinq ans d’expérience »,
pointe-t-il.
Portrait
Le fiscaliste est en relation avec de nombreux
services de l’entreprise : comptables, financiers et juridiques, mais aussi direction générale, des ressources humaines ou commerciale.
Stéphane DEBRUYNE
Fiscaliste à Paris
Possibilités d’évolution
master droit
spécialité droit des transports
Un master professionnel qui répond aux besoins de compétences
juridiques en droit des transports et de la logistique, suscitée
par l’évolution permanente de l’activité de transport.
Débouchés : cadres juridiques
des entreprises de transports, de
logistique et d’assurances
http://fdsp.univ-lyon2.fr
Une formation spécialisée reconnue et soutenue par le
secteur des transports et de la logistique
Un diplôme ouvert à l’international : étude approfondie des
contrats internationaux relatifs à tous les modes de transport
et des outils nécessaires à l’internationalisation des échanges.
Contact : Michèle Fourt
Téléphone : 04 78 69 72 72
[email protected]
Un diplôme pluridisciplinaire : palette d’enseignements
relevant du choix privé, du droit public, de l’économie, de
la politique des transports.
Les métiers
Travailler en entreprise
Juriste de banque
Les juristes de banque ont un profil assez rare. Ils doivent multiplier les connaissances
en droit bancaire, mais également en droit international, fiscalité et droit des affaires.
Le métier
Le rôle du juriste de banque est de préserver les intérêts de la banque et d’assurer
sa protection dans les contrats qu’elle passe
avec ses clients dans le cadre du devoir d’information et parfois de conseil que la
banque elle-même a vis-à-vis de ses clients.
Il traite également les dossiers litigieux,
souvent en coopération avec des avocats
externes.
Profil et missions
Ses missions dépendent nécessairement de
la branche du droit dans laquelle il travaille.
Longtemps uniquement en charge du
contentieux et des recouvrements de
créances, le juriste de banque a aujourd’hui
également pour mission de conseiller les
autres services internes et intervient en
amont de l’ensemble des opérations traitées pour le compte de la banque et de ses
clients. Au quotidien, il conseille le personnel de la banque sur diverses questions juri-
Odile MOCHEFF
Juriste de banque à Paris
diques et veille au respect des procédures
internes et des réglementations diverses,
en matière notamment de blanchiment
d’argent, de secret et de monopole
bancaire.
Pré-requis
Les banques recrutent principalement des
juristes titulaires d’un troisième cycle en
droit des affaires, droit bancaire et financier, ou droit et gestion bancaire. Leur choix
peut également se porter sur des étudiants
qui ont suivi une double formation. Une
bonne maîtrise de l’anglais est souvent
exigée. Enfin, au niveau Master 1, les
étudiants ont la possibilité de passer le
concours de la Banque de France ou celui
de la Caisse des dépôts et consignations
(CDC).
avocats, les huissiers et les sociétés de recouvrement.
Rémunération
Un juriste en droit bancaire gagne environ
2 300 euros nets mensuels en début de
carrière, et environ 7 000 euros après quinze
années d’expérience.
Marché de l’emploi
Avec la montée des risques et la complexification des règles nationales et internationales, les juristes de banques sont très
recherchés.
Possibilités d’évolution
Les passerelles sont nombreuses en interne
car toutes les branches du droit sont représentées au sein de l’entreprise.
Interlocuteurs
Pour aller plus loin
Le juriste de banque est en contact avec
l’ensemble des services de la banque, les
Centre de formation de la profession
bancaire. www.cfpb.fr ✜
« Je suis en contact régulier avec les institutions européennes »
76
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
Portrait
Titulaire d’un Diplôme de juriste conseil en entreprise (DJCE), Odile Mocheff débute dans une
société de bourse. Cette expérience financière de deux ans lui ouvre les portes du Crédit Mutuel, en
1991. Une longue carrière dans cette banque coopérative, organisée en fédérations régionales
d’agences placées sous l’égide d’une confédération nationale, commence alors. Pendant plus de dix
ans, elle reste généraliste, autour du droit bancaire et du droit des contrats. Mais en 2002, le Crédit
Mutuel cherche un juriste pour s’occuper des affaires européennes au siège de la Confédération.
Odile Mocheff, qui parle couramment anglais, saisit l’opportunité. « Depuis, 80 % de mon temps est
consacré au droit communautaire. J’étudie les avant-projets de textes européens qui peuvent influer
sur notre activité. Beaucoup d’entre eux sont en lien avec le droit de la concurrence. Je suis les travaux
du Parlement et de la Commission européenne pour nous préparer aux décisions futures. » Elle a
ainsi planché pendant six ans sur la directive portant sur le crédit à la consommation adoptée en
janvier 2008. « J’ai également des fonctions de représentation et de lobbying. Je fais entendre la voix
de ma banque et de sa filiale, le CIC, dans toutes les instances professionnelles : Fédération bancaire française, Groupement européen
des banques coopératives (GEBC), instances telles que le European Banking Industry Committee (EBIC)… Nous proposons des modifications partielles de certains textes afin de nourrir la réflexion des institutions européennes. Je rencontre également des représentants de la Commission, des parlementaires. C’est l’aspect un peu politique du poste. » Seule dans sa spécialité au sein de son
établissement, Odile Mocheff, qui est également responsable du site Intranet d’alerte juridique du Crédit Mutuel, reconnaît être à un
poste atypique. Mais, dit-elle, « au siège du Crédit Mutuel, chaque juriste de banque a un profil et un poste différent ! »
Les métiers
Travailler en entreprise
Juriste en droit social
Le juriste en droit social travaille le plus souvent au sein d’une direction des ressources
humaines, service central dans l’organisation d’une entreprise. Il doit savoir allier de solides
connaissances techniques à de réelles qualités humaines.
Le métier
Le juriste en droit social assure une mission
d’assistance et de conseil en matière de
législation du travail et de gestion sociale.
Il travaille généralement en entreprise, au
sein d’une direction des ressources
humaines, mais il peut également être salarié d’un syndicat ou d’une organisation
patronale. Son champ d’intervention est
très large. En effet, derrière chaque décision prise par la direction des ressources
humaines, on trouve un aspect de droit
social. Selon la taille et l’organisation de
l’entreprise, le juriste en droit social peut
cumuler plusieurs fonctions : celle de
responsable « recrutement », de responsable « paie et administration du personnel », de responsable « formation » ou
encore celle de directeur des ressources
humaines.
Profil et missions
Ses fonctions varient en fonction de la taille
de l’entreprise dans laquelle il travaille. Il
doit avant tout s’occuper de la veille juridique.
Le droit social est en perpétuelle évolution,
tant législative que jurisprudentielle et la
veille, dans ce domaine, doit donc être particulièrement soutenue. Le juriste en droit
social doit notamment valider la totalité
Le droit au cœur des ressources humaines
2009
■
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
Zoom
Le droit constitue une composante majeure des métiers des ressources humaines puisque le directeur des ressources humaines
a en charge la mise en place de toute la stratégie du groupe en matière de gestion du personnel. Il est donc le garant de la bonne
application des règles du droit du travail et du droit social dans l’entreprise.
La mission principale du directeur des ressources humaines est d’assurer dans l’entreprise un climat social satisfaisant et une
compétitivité suffisante pour lui permettre d’atteindre ses objectifs. Pour cela, il doit mettre en place un dialogue de qualité avec
les partenaires sociaux. Il ne s’agit pas seulement d’amener le personnel aux objectifs décidés par la direction, mais aussi d’infléchir la politique de cette dernière dans le sens des attentes des salariés. Le directeur des ressources humaines s’occupe également de la politique de rémunération (avantages sociaux, retraites, actions…) et de la politique de formation, et il s’assure de la
motivation des salariés (mobilité, enrichissements de postes…). Il est à la tête d’une équipe composée notamment de juristes en
droit social. Longtemps, il a été considéré comme exclusivement chargé d’organiser les licenciements dans l’entreprise, mais il a
vu récemment son rôle revalorisé : il est désormais intégré, aux côtés de la direction, à la prise de décision et à la mise en œuvre
des plans d’action de l’entreprise.
La grande diversité de ses missions se traduit par une grande diversité de formations et de profils : les DRH peuvent aussi bien
être diplômés en psychologie du travail que titulaires d’un DEA de droit, ou encore d’un doctorat en sciences économiques.
Beaucoup sortent des grandes écoles (IPE, HEC…). Il faut également une solide expérience et une maîtrise des modes de relations dans l’entreprise. Le salaire minimum d’un DRH tourne autour de 3 400 euros bruts par mois, mais il peut atteindre 10 000 euros,
voire plus pour ceux qui exercent au sein de grands groupes.
77
Les métiers
Travailler en entreprise
des contrats de travail. Il est responsable
de la gestion administrative du personnel
(RTT, congé maternité, congés payés,
absentéisme, accidents du travail, etc.) et
de la paie. Il est également souvent partie
prenante dans les négociations avec les
partenaires sociaux et il est chargé d’accompagner les plans sociaux. En cas de
licenciement, il est l’interface entre l’entreprise et le salarié, notamment, lorsque le
litige est porté devant le conseil de
Prud’hommes.
Marché de l’emploi
Pour aller plus loin
Les juristes en droit social continuent à
bénéficier d’un marché de l’emploi porteur.
Association nationale des directeurs de
ressources humaines (ANDRH), à Paris
Tél. : 01 56 88 18 27
http://andrh.fr ✜
Possibilités d’évolution
Après quelques années d’expérience,
certains juristes en droit social évoluent vers
des postes de directeurs des ressources
humaines ou de responsable d’entreprise.
D’autres bénéficient de la passerelle entre
les métiers d’avocat et de juriste d’entreprise et se dirigent vers des cabinets d’avocats conseils.
« Il dit »
Contrat de travail
Convention collective
CHSCT : comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail
Pré-requis
Une maîtrise en droit social au minimum
est requise pour accéder à cette profession,
mais la préférence des recruteurs ira vers
les titulaires d’un DESS en ressources
humaines ou en droit social. Les psychologues ou les sociologues formés à l’organisation du travail peuvent également avoir
la préférence des recruteurs pour les directions des ressources humaines.
Comme dans les autres secteurs, une bonne
connaissance de l’anglais ainsi qu’une
bonne maîtrise de l’outil informatique sont
également exigés.
Interlocuteurs
À l’intérieur de l’entreprise, le juriste en
droit social est en relation avec les salariés,
les dirigeants, le comité de direction, les
partenaires sociaux.
À l’extérieur, il a des contacts avec l’inspection du travail, la médecine du travail, l’URSSAF, etc.
Hiérarchie
Rémunération
Le juriste en droit social peut espérer gagner
environ 2 200 euros nets mensuels au
moment de son arrivée sur le marché du
travail. En fin de carrière, son salaire peut
atteindre 5 500 euros.
78
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
« Nous travaillons dans l’une des branches
du droit qui évolue le plus vite »
Après un Master de droit et pratiques des
relations du travail à l’université Paris II, Matthieu Thézé démarre sa carrière en
2002 par un remplacement de congé maternité au sein de la direction des
ressources humaines (DRH) du Crédit Mutuel d’Ile-de-France, qui gère un millier
de salariés sur la région. « J’assistais aux réunions des délégués du personnel
et du comité d’hygiène et de sécurité (CHSCT), je répondais à des questions
de droit social sur des situations individuelles spécifiques, j’ai participé à la mise
en place du nouveau régime de prévoyance… », énumère-t-il. À la fin de sa
mission, il est embauché chez Turbomeca, une filiale du groupe Safran qui
fabrique des turbines à gaz pour hélicoptères et des turboréacteurs pour avions
et emploie plus de 6 000 personnes dans le monde. Il rejoint la DRH du siège
social, à Bordes, près de Pau. L’ambiance est très différente de ce qu’il a connu.
« Sur un site de production, on est plus près du terrain », remarque-t-il. Le jeune
juriste a alors les missions suivantes : gérer les contentieux sociaux ; assurer
une veille sociale, vérifier l’application des accords collectifs et rédiger des notes
de réglementation pour les responsables de ressources humaines des sites ;
et enfin préparer certains dossiers pour les instances représentatives du personnel. «Nous pouvions aussi intervenir comme conseils en droit social, par exemple
dans des cas de réorganisations. » Depuis décembre 2007, Matthieu Thézé est
revenu en région parisienne, pour intégrer le siège du groupe Total, à La Défense.
« Maintenant, je m’occupe plus spécifiquement des instances du personnel.
Je vais aux réunions du comité central d’entreprise de ma branche, qui compte
5000 salariés en France, à celles du comité d’entreprise, et je participe à certaines
négociations avec les organisations syndicales. C’est un volet plus politique de
la fonction de juriste. » Matthieu Thézé aime la dimension humaine de son
métier. « Nous ne connaissons jamais la routine et nous devons apporter des
solutions adaptées à chaque cas. » Autre source d’intérêt : « Nous sommes
une des branches du droit qui évolue le plus vite. Il y a une nouvelle réforme
tous les six mois ! C’est très motivant sur le plan intellectuel. » Face à ces évolutions constantes, le juriste en droit social doit bien sûr faire preuve de rigueur.
Mais ce n’est pas tout. Il lui faudra un sens aigu des relations humaines, une
bonne dose de pédagogie « parce qu’en entreprise, nos interlocuteurs ne sont
pas des spécialistes du droit » et une réactivité certaine, « car on voit tout de
suite les effets des décisions que l’on prend », prévient Matthieu Thézé.
Portrait
Dans les grosses entreprises, le juriste en
droit social dépend de la direction des
ressources humaines qui dépend elle-même
de la direction générale ou de la direction
administrative et financière. Dans les petites
structures, il pourra cumuler ses fonctions
avec celle de directeur des ressources
humaines.
Matthieu THÉZÉ
Juriste en droit social
à Paris-La Défense
Master 2 Recherche Droit des Affaires
Cursus ouvert à la formation continue
Directeur : Pr. Didier Guével
M A S T E R
Droit
et science politique
INSCRIPTIONS
en mai - juin et septembre - octobre
Le Master Recherche de Droit des Affaires de Paris 13 s’appuie sur les trente années d’expérience du DEA de Droit
des Affaires auquel il a succédé depuis quatre ans. Il comporte un cursus équilibré, comprenant un approfondissement des domaines fondamentaux (Droit des Affaires, Droit fiscal, Droit bancaire…), mais aussi une ouverture
sur des matières de spécialités contemporaines (Droit du commerce électronique, Droit des contrats de consommation, Droit financier…). Un laboratoire de langues est à la disposition des étudiants. Un semestre peut être suivi
à l’étranger. Une formation aux entretiens et à la prise de parole en public est assurée.
L’examen des candidatures est réalisé sur dossier et, éventuellement, sur entretien. Peuvent notamment postuler
à cette formation les étudiants titulaires d’une Maîtrise de Droit ou ayant validé les deux premiers semestres d’un
Master de Droit, à dominante juridique (AES) ou d’Économie, ainsi que les étudiants titulaires d’un Diplôme d’études
supérieures d’une école de commerce ou de tout titre, diplôme ou grade apprécié comme équivalent.
CONTACTS
UFR Droit,
Sciences Politiques
et Sociales
UNIVERSITÉ
PA RIS
13
NORD
(
Master 2 Recherche Droit des Affaires - Faculté de Droit, Sciences politiques et sociales,
Université Paris 13 - 99, avenue Jean-Baptiste Clément - 93430 Villetaneuse
[email protected]
Secrétariat : [email protected]
Téléphone 01 49 40 32 84 - Télécopie 01 49 40 33 05
Les métiers
Travailler en entreprise
Journaliste juridique
Le journaliste juridique doit avoir, outre une bonne plume,
une bonne connaissance du milieu du droit.
« Il dit »
Ours : carte d’identité du journal
Chemin de fer : plan d’une publication
page par page
Le métier
Les journalistes juridiques travaillent dans la
presse généraliste ou dans la presse spécialisée. Ils s’adressent soit à des professionnels
(avocats, notaires, juristes d’entreprise…), soit
à des lecteurs de quotidiens ou de magazines
généralistes. Selon le support, ils vont s’intéresser aux lois, aux décisions des tribunaux (on
parle alors de journalisme judiciaire) ou à la
pratique et à la vie d’une profession juridique.
Un journaliste peut être salarié d’un seul
et unique groupe de presse ou d’une
maison d’édition, ou travailler en indépendant en qualité de pigiste pour plusieurs
titres et être rémunéré à l’article.
Le journaliste juridique doit assurer une
veille de l’actualité, établir des contacts et
les entretenir, et être à l’affut de tout ce
qui se passe sur son secteur d’intervention.
Ce métier exige une réelle curiosité, de la
rigueur, et d’évidentes qualités relationnelles et rédactionnelles.
Pré-requis
Les journalistes juridiques peuvent s’être
spécialisés peu à peu dans le domaine juridique ou être des juristes formés au journalisme. En presse spécialisée, un bon
bagage en droit est apprécié.
Interlocuteurs
Le rédacteur en chef et les autres journalistes, tous les professionnels concernés par
la publication ainsi que les professionnels
et institutionnels du monde du droit.
Un journaliste salarié dans une rédaction
gagne un peu plus de 2 000 euros bruts
en début de carrière et jusqu’à 4 000 euros
bruts en qualité de rédacteur en chef ou
de chef de rubrique. Les journalistes pigistes
sont rémunérés à l’article.
80
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
« Quand je suis entrée en faculté de droit, j’avais déjà
en tête d’être journaliste », se souvient Laure Guiserix,
qui exerce aujourd’hui en qualité de pigiste. Dès sa
licence, à Bordeaux, elle tente les concours des écoles
de journalisme spécialisées. C’est en maîtrise, à Aix-enProvence, qu’elle est acceptée à l’Institut Français de
Presse (IFP) pour le Diplôme universitaire (DU) accessible
à Bac +4. « Je suis donc partie pour un an à Paris, avec
l’objectif d’y faire des stages et d’entrer dans une rédaction », raconte-t-elle. Après un passage chez France Soir
et un magazine féminin, elle répond à une annonce de
Franchise Magazine, un titre spécialisé dans la distribution et le commerce. Elle y décroche
un CDI en 1998. « J’ai mis en avant mes compétences pour participer au cahier juridique intérieur », souligne-t-elle. Elle apprend le métier : « l’écriture à l’université est
très différente de la rédaction de presse. Heureusement, la vulgarisation me plaisait ».
En 2001, elle démissionne pour pouvoir partir en famille dans le sud de la France, mais
elle trouve un accord pour continuer à collaborer avec ce magazine. Puis elle cherche
à diversifier ses « piges ». « J’ai démarché en jouant de nouveau la carte juridique. J’ai
ainsi pu travailler pour “60 millions de consommateurs”, et, plus récemment, collaborer à une lettre professionnelle dédiée au monde du spectacle. J’ai également fait valoir
ma connaissance du commerce pour piger chez “20 minutes”. » Pour elle, sa spécialisation de départ est un avantage clair dans un milieu très concurrentiel. « Contrairement à la plupart des généralistes, j’ai des employeurs réguliers et mes compétences
suscitent l’intérêt. Mais il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers », prévient-elle.
Marché de l’emploi
Pour aller plus loin
Le marché est saturé, à l’image du secteur
de la presse en général.
Possibilités d’évolution
Centre de formation professionnelle des
journalistes (CFPJ), à Paris
Tél. : 01 44 82 20 00
www.cfpj.com
Les journalistes pigistes peuvent aspirer à
entrer dans une rédaction. Les journalistes
salariés peuvent devenir chef de rubrique
ou rédacteur en chef.
Master professionnel de journalisme juridique
Faculté de droit d’Aix-Marseille
Tél. : 04 42 17 25 58 ✜
Le Centre de formation des journalistes (CFJ) a ouvert en janvier 2007 sa première
filière par la voie de l’apprentissage, comprenant douze places. Les étudiants de
niveau bac +2 et plus ont donc désormais la possibilité d’obtenir en deux ans le
diplôme de l’école. « Cette filière a pour but d’élargir les voies de recrutement à la
formation des journalistes, de démocratiser l’accès aux métiers des médias, notamment par l’ouverture aux candidats issus de milieux modestes », précise le CFJ.
Zoom
Rémunération
« La carte juridique m’a toujours ouvert des portes »
Portrait
Profil et missions
Laure GUISERIX
Journaliste
à Aix-en-Provence
Les métiers
Travailler en entreprise
Éditeur juridique
« Il dit »
Caviarder : couper une partie du texte
Coquille : une erreur typographique
L’éditeur juridique a des missions très variées, qui vont du
management à la rédaction, en passant par la finance et le marketing.
Le métier
L’éditeur juridique est chargé de présenter
l’information juridique aux lecteurs et de
la transformer de manière à ce qu’elle
devienne, pour eux, un outil efficace de
travail. Traditionnellement, il publie des
ouvrages mais, de plus en plus, son activité s’étend aux périodiques, lettres, etc. Il
conçoit également des sites internet et des
cd-rom, ce qui impose à l’éditeur de maîtriser les outils informatiques.
Enfin, beaucoup d’éditeurs ont aujourd’hui
des activités de presse, ce qui leur donne
le statut de journaliste.
Profil et missions
L’éditeur juridique doit assurer les mises à
jour des publications dont il a la charge, ce
qui suppose, au quotidien, une veille juridique intense.
François BARBÉ
Responsable d’un service
éditorial à Rueil-Malmaison
Il doit bien connaître les lecteurs et leurs
préoccupations. Il détermine quel sera le
plan et la ligne éditoriale des ouvrages,
dont il confie la rédaction à des auteurs.
Vient ensuite la phase de réception et de
traitement des manuscrits : relecture et
réécriture, jusqu’à l’obtention du bon à
tirer. Il fait également le lien physique entre
les acteurs de son domaine et les lecteurs,
en organisant des manifestations et des
colloques. Il vérifie, enfin, qu’une communication suffisante est faite sur les ouvrages.
Pré-requis
Il n’existe aucune formation spécifique pour
travailler dans l’édition juridique. Le métier
s’apprend avec la pratique. Les maisons
d’édition recrutent des titulaires d’un troisième cycle et des doctorants.
Il est vivement recommandé d’accomplir
des stages dans ce domaine, pour s’introduire dans le milieu.
Interlocuteurs
Auteurs et journalistes, professionnels du
droit, prestataires (informaticiens, imprimeur, maquettiste).
Rémunération
Du début à la fin de leur carrière, les éditeurs
juridiques gagnent de 1 800 à environ
5 000 euros nets par mois.
Marché de l’emploi
Depuis dix ans, le secteur de l’édition juridique croît de 5 % chaque année. Ce
marché offre donc des perspectives d’embauche, mais assez restreintes.
Possibilités d’évolution
Les possibilités d’évolution en interne sont
souvent limitées. En revanche, il existe, eu
égard aux contacts constants avec les
professionnels du droit, des passerelles très
ouvertes avec le monde de l’entreprise. ✜
« Internet a bouleversé nos métiers »
2009
■
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
Portrait
François Barbé est entré dans l’édition par une porte secondaire. Après un Bac + 5 juridique, il
devient conseil en droit social dans une organisation syndicale. Il commence alors à écrire des
articles pour des publications internes puis collabore avec des maisons extérieures. En 1995, les Éditions Lamy
lui proposent un poste d’éditeur-rédacteur axé sur les comités d’entreprise (CE) et la représentation du personnel. « J’ai vite réalisé qu’il ne suffisait pas d’être juriste et d’aimer l’écriture et les livres ! Il faut maîtriser toute la
chaîne éditoriale, depuis la définition de la thématique de l’ouvrage jusqu’à l’imprimerie, voire même la livraison au client. » En 1998, il est chargé de créer le Lamy Prud’hommes, un guide réglementaire de référence :
2 000 pages en six mois ! Un an plus tard, son employeur lui confie un service éditorial, puis il lance une revue,
Les cahiers Lamy du CE, dont il assure la rédaction en chef. Pour trouver les auteurs, François Barbé s’appuie
sur son carnet d’adresses. « C’est une fonction de management, qui oblige à connaître leurs vraies compétences, à savoir les guider, à fixer leur rémunération, à résoudre les conflits d’interprétation possibles sur les
textes… » Mais François Barbé aime coupler l’encadrement avec la possibilité d’approfondir une matière. « La particularité de l’édition professionnelle c’est d’apporter des solutions opérationnelles aux lecteurs », signale-t-il. « Cela impose de rester en phase avec le
secteur que l’on suit, pour connaître ses questionnements. » L’éditeur est d’ailleurs en lien régulier avec les services marketing pour
bien cibler les marchés auxquels il s’adresse. Ces dernières années, l’avènement d’Internet a toutefois changé la donne. Impossible
aujourd’hui d’appréhender ce métier sans s’intéresser à la fois au « papier » et à l’offre sur Internet. François Barbé a du ainsi lancer un
portail Internet dédié aux comités d’entreprise, mettre en place des outils et services en ligne et créer une rubrique actualité extrêmement réactive. Car le lecteur ne veut plus attendre : « Quand une loi est votée, il s’attend à avoir l’information, établie avec certitude,
dès le lendemain. L’édition se rapproche alors du fonctionnement de la presse. »
81
Les métiers
Travailler en entreprise
Documentaliste juridique
Les étudiants en droit pensent rarement à exercer le métier de documentaliste.
C’est pourtant une profession intéressante pour les passionnés du droit et de l’écrit.
Le métier
Rémunération
Pour aller plus loin
Le documentaliste est chargé de collecter,
classer et diffuser l’information en rapport
avec le secteur d’activité plus ou moins
large qui lui est confié.
Le salaire dépend de l’employeur, des
diplômes, des responsabilités et de l’expérience.
École nationale supérieure des sciences de
l’information et des bibliothèques (ENSSIB),
à Villeurbanne. Tél. : 04 72 44 43 43
www.enssib.fr
École des bibliothécaires documentalistes
(EBD), à Paris. Tél. : 01 44 39 52 75
www.ebd.fr
Association des professionnels de l’information et de la documentation (ADBS).
Tél. : 01 43 72 25 25. www.adbs.fr ✜
Marché de l’emploi
Profil et missions
Il gère un fonds documentaire papier et
numérique. Il assiste et guide les utilisateurs dans leur recherche. Il sélectionne et
diffuse l’information par une revue de
presse, un intranet, un rapport de veille. Il
peut travailler dans un cabinet d’avocats,
une étude notariale, un ministère, une direction juridique d’entreprise ou d’administration ou encore dans une banque ou chez
un éditeur juridique. La profession peut
comporter un aspect financier et comptable lié à la tenue d’un budget.
Pré-requis
Celui qui souhaite accéder à cette profession peut être uniquement juriste, ou titulaire d’un diplôme de documentation, l’idéal
étant de cumuler les deux cursus. Il existe
de très nombreuses formations de documentaliste, proposées par les universités et
les écoles (diplômes ou concours). Mais les
cabinets d’avocats qui recrutent des juristes
jugent généralement qu’une maîtrise en
droit est également nécessaire.
Interlocuteurs
Hiérarchie
Le documentaliste dépend parfois d’un
directeur de la documentation qui est un
professionnel du droit ou/et de la documentation.
82
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
Lucie DEBARD
Documentaliste
juridique à Lyon
« Je suis un vecteur d’information au sein du cabinet »
À la fin de son Bac + 4 de juriste économique trilingue
à Grenoble, en 1996, Lucie Debard est reçue à l’Institut national des techniques de la documentation (INTD),
une école professionnelle du Conservatoire national des
arts et métiers (CNAM). Elle en sort en septembre 1997
sachant qu’elle est embauchée depuis juillet dans un
grand cabinet d’avocats parisien. « J’ai laissé mon CV
sur le minitel de l’Association des professionnels de l’information et de la documentation (ADBS) et le cabinet
Rambaud Martel, qui était en pleine croissance, m’a
contactée », se souvient-elle. Elle y restera plus de cinq
ans, dans une équipe de deux, puis trois personnes. En février 2003, cette drômoise
d’origine choisit de partir pour Lyon, où le cabinet Lamy & Associés veut développer
une structure interne de documentation. « Je suis passée d’une situation où les tâches
étaient très délimitées à ce poste où j’assume toutes les casquettes », souligne-t-elle.
En effet, elle exerce seule pour 40 avocats, dont 15 associés, qu’elle a formés aux
outils documentaires pour qu’ils puissent s’en servir de manière autonome. En plus
des attributions classiques du documentaliste (gestion d’une centaine d’abonnements,
dépouillement et diffusion sélective en interne, mises à jour des fonds documentaires),
elle négocie les contrats de bases de données, « un fond mobile qui doit être au plus
près de nos besoins tout en respectant le budget. » Il lui arrive également de mener
des recherches dans l’urgence. Par chance, son bureau se trouve en face de la bibliothèque de l’Ordre des avocats de Lyon, où elle peut retrouver, si nécessaire, des documents anciens ou absents de son fond documentaire. « Il est important de se constituer
un réseau pour résoudre les problèmes ponctuels », remarque-t-elle. Attachée à bien
connaître les domaines d’intervention et les clients des avocats pour lesquels elle
travaille, elle se voit comme une « personne ressource » au sein du cabinet. « Le documentaliste est un caméléon. Une fois qu’il a acquis de la rigueur et de la méthode, il
peut l’appliquer à toutes les matières, à condition d’être curieux et de s’impliquer. »
Portrait
Le documentaliste juridique a vocation à
travailler avec tous les services de l’entreprise qui l’emploient. Dans un cabinet
d’avocats, il sera en contact avec les avocats,
mais rarement avec les clients du cabinet.
Le marché est assez restreint. Ce sont principalement les grosses structures qui proposent des postes de cette nature. Les
recruteurs recherchent de plus en plus des
juristes de formation.
3
Le droit et ses métiers
Ils recrutent
> CGR Legal > p. 84
> Fidal > p. 86
> Fiducial > p. 88
> Landwell > p. 90
> Robert Walters > p. 92
> Simon Thomas > p. 94
> SJ Berwin > p. 96
> Vogel & Vogel > p. 98
> White & Case > p. 100
2009
■
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
83
PUBLI-INFORMATION
Cabinet d’avocats
CGR LEGAL
Le cabinet CGR Legal a été
fondé le 1er janvier 2004 dans
le cadre de la réorganisation
des bureaux européens du
cabinet américain Oppenheimer
Wolff & Donnelly LLP.
Il compte aujourd’hui une
équipe d’une vingtaine de
praticiens dont 7 associés,
9 collaborateurs, 3 assistants
juridiques et en moyenne
4 stagiaires universitaires ou
EFB qui conseillent et
défendent en France des
entreprises, françaises et
internationales, en droit des
affaires, y compris en droit
public et en droit de
l’environnement.
Le Cabinet présente
l’originalité d’une parfaite
intégration d’équipes mixtes
droit public et droit privé
soudées dans une commune
approche client, qui mérite
d’être soulignée tant elle
tranche avec l’antagonisme
traditionnel de ces deux
branches du droit.
CGR LEGAL
84
L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
■
2009
Nos activités
L’activité du cabinet CGR Legal est organisée autour de trois pôles
de compétences complémentaires :
- « corporate », social, fiscalité et assurances ;
- contentieux commercial et arbitrage ;
- droit public et de l’environnement.
CGR Legal a d’abord développé une expertise profondément ancrée dans le secteur de l’énergie et de l’industrie, qui lui vaut une
reconnaissance de marché avérée. Globalement, les secteurs clé
d’activité du Cabinet incluent : la production et la distribution
d’énergie, le risque environnemental, l’édition de logiciels, le secteur de l’hospitalisation privée et des maisons de retraite, l’assurance et les services financiers, l’automobile et l’aéronautique, le
transport de marchandises, et la distribution.
Fusions-acquisitions, financements structurés, joint ventures, private equity, contentieux des affaires, relations aux administrations,
partenariats public – privé, droit social, droit fiscal, assurances et
services financiers, pollution des sols, certificats verts, responsabilité environnementale, contentieux et audit d’autorisations administratives, suivi législatif et règlementaire, urbanisme, responsabilité produits, gouvernance, défaillance des entreprises, autant
de facettes d'un même métier qui conduit à mettre le droit au service de l’entreprise industrielle permettant ainsi l’optimisation des
performances et de la gestion du risque.
Stratégie
L’une des particularités du Cabinet est de toujours parfaire sa
connaissance des spécificités du secteur d’activité de ses clients,
afin d’anticiper leurs attentes et de leur proposer des solutions innovantes. Ainsi, offre-t-il à sa clientèle une prestation sur mesure
de grande qualité qui s’inscrit dans des relations durables et de
confiance, et sur une double pratique du conseil et du contentieux, indispensable à la compréhension de dossiers complexes, la
gestion de risques éventuels et à l’accompagnement des clients
dans la réalisation de leurs objectifs.
Très présents depuis de nombreuses années auprès des principaux
acteurs de la co-génération, les spécialistes de CGR Legal se sont
engagés dans le domaine de l’énergie éolienne dès le début des
années 2000. Partant de ce domaine particulier, le Cabinet s’est
ensuite diversifié dans les autres secteurs de l’énergie, que ce soit
en énergie photovoltaïque, hydroélectrique ou encore biomasse.
Il est aujourd’hui devenu, un cabinet de niche spécialisé dans le
domaine de l’énergie et, en particulier, dans celui des énergies renouvelables.
Ils recrutent
CGR Legal mise avant tout sur un recrutement interne, en renforçant ses équipes existantes d’avocats de qualité, de tous niveaux d’expérience, pour traiter des dossiers diversifiés en binôme
avec un associé ou un avocat senior.
Le Cabinet recrute, tout au long de l’année, des stagiaires au
sein de ses différents services. Il considère en effet, ces stages
comme un moyen privilégié de recrutement. Les stagiaires se
voient confier des missions variées et sont considérés comme des
membres à part entière des équipes qu’ils intègrent (ils prennent
part aux réunions hebdomadaires, travaillent sur les dossiers importants et sont mis en relation directe avec les clients). Plusieurs
collaborateurs de CGR Legal ont d’ailleurs commencé par être
stagiaires en son sein.
Enfin, le Cabinet privilégie avant tout le développement personnel des personnes qu’il recrute, et leur laisse la liberté d’exprimer
pleinement leurs potentiels et compétences.
Méthode de recrutement
Les candidatures se font classiquement, par lettres de motivation accompagnées d’un curriculum vitae (soit par mail, soit par courrier).
Celles-ci seront examinées avec la plus grande attention, et suite
à une première sélection, deux ou trois entretiens seront organisés
avec les associés et collaborateurs intéressés par le recrutement.
Profil des candidats
Une parfaite maîtrise de l’anglais est aujourd’hui devenue indispensable et une double formation (du type : 3e cycle de droit, complété par un diplôme de Sciences-Po, d’écoles de commerce ou
d’une université américaine ou britannique type LLM ou MBA)
constitue de plus en plus un critère de sélection.
Au-delà de ces compétences techniques, le Cabinet attend des
candidats à l’intégration, dynamisme, engagement personnel, sens
des responsabilités et adaptabilité.
Enfin, nous recherchons aussi des personnes capables de développer leurs qualités relationnelles et ayant un sens aigu du service.
P O U R
N O U S
C O N T A C T E R
le mot du responsable en recrutement
Politique de Ressources Humaines
Fabrice CASSIN
managing partner
Pour faire notre choix, en matière de
recrutement, nous privilégions avant
tout, l’excellence des études
juridiques, avec une nette préférence
pour les candidats ayant une double
formation (du type : 3e cycle de droit,
complété par un diplôme de
Sciences-Po, d’écoles de commerce
ou d’une université américaine ou
britannique type LLM ou MBA).
CGR Legal se développe en
s’appuyant sur un engagement
personnel aux côtés de ses clients et
sur des qualités tant humaines que
techniques, la personnalité et la
motivation des candidats sont donc
aussi pour nous, des éléments de
choix déterminants.
Nous recherchons des candidats
dynamiques, réactifs, disponibles,
curieux, ouverts sur le monde des
affaires (cherchant à parfaire leur
connaissance du secteur d’activité
des clients, de leur mode
d’organisation, de leurs spécificités et
de leurs leviers commerciaux, afin
d’anticiper leurs attentes et de leur
proposer des solutions innovantes),
capables de s’investir et de travailler
en équipe.
Par ailleurs, étant donné l’aspect
international que revêt souvent
l’activité de notre Cabinet, une très
bonne maîtrise de l’anglais est
indispensable.
Enfin, la taille « humaine » de notre
Cabinet permet d’offrir aux
collaborateurs motivés de bonnes
perspectives d’évolution, le tout dans
une ambiance de travail, à la fois
stimulante et sympathique.
Vous pouvez adresser votre candidature :
- soit par courrier à :
CGR LEGAL
35 boulevard des Capucines 75002 Paris
- soit par mail à : [email protected]
2009
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L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
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PUBLI-INFORMATION
Cabinet d’avocats
FIDAL
Avec 1200 avocats en France,
un chiffre d’affaires de 287
millions d’euros en 2007 et des
partenaires dans 150 pays,
FIDAL est le premier cabinet
d’avocats d’affaires en France*
et le seul cabinet français à
figurer au top 100 mondial.
Le cabinet offre à ses clients
une triple compétence :
• nationale, avec une forte
implantation à Paris (près de
350 avocats) et en régions.
• européenne, grâce à son
bureau de Bruxelles spécialisé
dans les problématiques
communautaires.
• internationale, en
accompagnant ses clients dans
leurs opérations
transfrontalières avec des
équipes dédiées.
Les avocats de FIDAL conseillent
40 000 entreprises de toutes
tailles et leurs dirigeants, avec la
même exigence de qualité et de
connaissance de leur marché.
*Source : radiographie des cabinets d’avocats d’affaires
en France, Juristes Associés.
FIDAL
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L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
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2009
Nos activités
Huit départements spécialisés couvrent les grands domaines du
droit des affaires : droit fiscal, droit des sociétés, droit social, droit
de la concurrence et de la distribution, droit de la propriété intellectuelle et des technologies de l’information, droit du patrimoine,
règlement des contentieux et droit public.
Pour répondre aux besoins de marchés spécifiques, le cabinet a
parallèlement développé des pôles d’expertise : fusions-acquisitions, droit boursier, capital investissement, droit bancaire, droit
des assurances, droit immobilier, associations et économie sociale,
agroalimentaire, santé, droit du sport, droit de l’environnement,
retraites et prévoyance, sécurité et prévention…
Une équipe est dédiée aux problématiques juridiques et fiscales
de nature transfrontalière. Elle s’appuie sur un réseau de « best
friends » dans 150 pays.
Unique en France, la Direction nationale d’études et de recherche
permet d’anticiper les évolutions du droit et de renforcer ses spécialités ainsi que la qualité des relations clients. Elle assure la veille
législative et offre un appui technique aux avocats pour résoudre
les problématiques complexes.
Stratégie
Le business model de notre cabinet repose sur une priorité : des
équipes multidisciplinaires, soutenues par une Direction nationale
d’études et de recherches pour une clientèle nationale et internationale, bénéficiant de réelles possibilités d’initiatives, encadrées
par des valeurs fortes et favorisant la diversité des profils, des caractères et des expertises.
FIDAL propose aux entreprises du middle-market comme aux grands
groupes une réponse globale en matière de conseil et de contentieux juridique et fiscal.
Nous poursuivons notre politique historique de proximité avec nos
clients en régions grâce à nos 95 bureaux sur le territoire national, tout en intensifiant notre présence sur la place de Paris et à
l’international, en nous appuyant sur notre réseau de “best friends”.
Notre cabinet dispose des équipes les plus importantes du marché en droit fiscal, droit des sociétés et droit social, et se développe dans d’autres spécialités pour répondre aux besoins de ses
clients et anticiper leurs attentes.
Méthode de recrutement
Toutes les candidatures sont examinées par la Direction des ressources humaines en relation avec les Directeurs associés en
charge des recrutements dans les divers départements, à Paris
et en province.
Des entretiens avec les Directeurs associés et la DRH sont ensuite
organisés avec les candidats au profil proche des besoins du cabinet. Une décision est prise à l’issue de ce processus.
FIDAL est également présent sur les forums étudiants des grandes
écoles et des universités partout en France.
La recherche de profils plus expérimentés nous conduit par ailleurs
à faire appel à des cabinets de conseil en recrutement.
Profil des candidats
Nous avons pour objectif de recruter 150 avocats d’ici à 2010 sur
toutes nos implantations et proposons en outre plus de 350 stages
par an d’une durée de 3 à 6 mois.
Stagiaires :
Nous attendons des stagiaires qu’ils aient un cursus en droit (3e cycle
validé et entrée dans un CRFPA). Nous proposons également des
stages aux étudiants de maîtrise en Droit des affaires et 3e cycle
en cours afin qu’ils puissent découvrir concrètement le métier
d’avocat.
Collaborateurs :
Les candidats à une collaboration doivent être titulaires du CAPA
et d’un 3e cycle avec spécialisation de préférence. Les doubles formations de type grande école de commerce / Science PO et les
cursus à l’étranger (LLM anglais et américains) sont aussi très appréciées en fonction des contextes d’exercice de la profession. Une
bonne maîtrise de l’anglais peut être nécessaire à certains postes.
P O U R
N O U S
C O N T A C T E R
Envoyez-nous votre CV et votre lettre de
motivation, à l’attention de Christiane Terrier,
Directrice des ressources humaines, ou de
Muriel Meneguzzo, Chargée du recrutement :
le mot du responsable en recrutement
Ils recrutent
FIDAL recherche en permanence
pour l’ensemble de ses implantations
des avocats débutants et confirmés
dans tous les domaines du droit des
affaires, notamment en droit fiscal,
droit des sociétés et droit social.
Plusieurs facteurs sont à nos yeux
essentiels pour procéder à un
recrutement :
• La compétence technique : une
formation universitaire solide,
doublée éventuellement d’un
diplôme d’école de commerce ou
d’une formation juridique à l’étranger.
• Le projet professionnel : cohérent et
structuré, il doit tenir compte des
goûts, des atouts et des aptitudes
naturelles des candidats, ainsi que
des besoins du cabinet.
• La motivation : elle doit être bien
présente pour intégrer le cabinet,
apprendre, s’investir quotidiennement dans la gestion des dossiers,
travailler en équipe.
• Le potentiel d’évolution : nous
recherchons des jeunes capables de
se distinguer par la qualité technique
de leur travail mais aussi par l’aisance
relationnelle qu’ils développent jour
après jour en interne et auprès des
clients.
Les avocats doivent allier sens de la
communication, curiosité et ouverture
d’esprit !
En intégrant FIDAL, chaque avocat
bénéficie du soutien technique d’une
équipe de proximité et de la
Direction nationale d’études et de
recherches, ainsi que d’un parcours
de formation structuré et de moyens
technologiques de partage du savoir
ambitieux.
• par courrier :
FIDAL - Direction des ressources humaines
14, boulevard du Général Leclerc
92 527 Neuilly sur Seine Cedex
• ou déposez votre CV sur notre site internet :
www.fidal.fr
2009
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L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
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PUBLI-INFORMATION
Cabinet d’avocats
FIDUCIAL SOFIRAL
FIDUCIAL SOFIRAL est une
société d’avocats créée en
1970. Véritable partenaire
d’une clientèle de dirigeants
de petites entreprises,
d’artisans, commerçants,
agriculteurs et professionnels
libéraux, elle regroupe plus de
100 avocats présents dans
80 bureaux en France.
FIDUCIAL SOFIRAL est
membre de FIDUCIAL, leader
des services pluridisciplinaires
aux petites entreprises.
FIDUCIAL SOFIRAL
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2009
Activités
Les avocats de FIDUCIAL SOFIRAL interviennent en matière de
conseil et de contentieux auprès d’ une clientèle de petites entreprises, artisans, commerçants et professionnels libéraux. Ils les
accompagnent dans des domaines aussi divers que : Droit des sociétés, Fiscalité, Droit social, Baux, Cession de fonds de commerce,
Contrats commerciaux, Droit patrimonial, Droit des personnes,
Droit rural…
Afin d’assurer au mieux les missions qui leur sont confiées, la Direction Technique et de la Formation de FIDUCIAL SOFIRAL met
à leur disposition les moyens et les outils internes d’un grand cabinet : études, documentation, séminaires, etc.
Stratégie
Les avocats de FIDUCIAL SOFIRAL ont fait le choix d’être proches
de leurs clients et d’exercer à leurs côtés un véritable partenariat
métier. Chaque bureau est une entité à taille humaine, comportant un à quatre avocats, qui permet un accompagnement personnalisé des chefs d’entreprise et une connaissance approfondie
de leurs secteurs d’activité.
Afin de répondre aux besoins de leurs clients et d’anticiper leurs
attentes, les avocats de FIDUCIAL SOFIRAL peuvent associer leurs
compétences et leur savoir-faire avec d’autres professionnels de
FIDUCIAL – auditeurs, experts comptables, conseils en gestion de
patrimoine, dans le respect d’une déontologie rigoureuse.
Ils recrutent
Un service de recrutement interne centralise l’ensemble des postes
à pourvoir au sein de FIDUCIAL SOFIRAL. Il assure la diffusion des
offres ainsi que la pré-sélection des candidats. Les dossiers retenus sont ensuite transmis aux avocats responsables pour un entretien d’approfondissement, suivi, en phase finale de recrutement, d’une entrevue de validation avec la direction générale.
Cette méthode d’entretiens successifs permet de compléter progressivement les éléments d’information dont un(e) candidat(e) a
besoin pour étayer sa motivation ainsi que sa perception du poste
et de son environnement. Parallèlement, elle enrichit l’appréciation du cabinet quant à l’adéquation du profil à la fonction proposée.
Profil des candidats
Nous recrutons principalement :
• des avocats et des juristes en droit des affaires et fiscalité, titulaires d’un 3e cycle (DESS/Master 1 ou 2/DJCE) et/ou du CAPA selon les cas.
• Des avocats ou des juristes spécialisés en droit social.
• Des assistants juridiques possédant une formation bac+2, du
type DUT Carrières Juridiques, voire une Licence ou un Master.
Une expérience d’au minimum 2 années dans un cabinet d’avocats d’affaires orienté conseil est demandée. Des compétences à
la fois techniques et relationnelles, assorties de disponibilité, de
rigueur, ainsi qu’un véritable engagement au service des clients
seront autant d’atouts pour rejoindre nos équipes.
P O U R
N O U S
le mot de la direction générale
Méthode de recrutement
Annie Baritello
Directrice Générale,
Avocat au Barreau
de Lyon
Être avocat, quelle que soit la
spécialité choisie, c’est s’engager au
service de l’autre ; soutenir sa parole,
défendre sa vérité, éclairer sa
stratégie, étayer son projet.
Être avocat chez FIDUCIAL SOFIRAL,
c’est vouloir tout cela pour tous nos
clients, du modeste artisan au
responsable de PME.
Ceux qui partagent cette conviction
et souhaitent s’impliquer, sur le
terrain, auprès des acteurs de la vie
économique en région, trouveront
naturellement leur place parmi nous.
C O N T A C T E R
Direction du Recrutement
FIDUCIAL SOFIRAL
41 rue du Capitaine Guynemer
92925 LA DEFENSE CEDEX
www.fiducial.fr
Direction Générale
FIDUCIAL SOFIRAL
39, rue du Sergent Michel Berthet
69009 LYON
[email protected]
2009
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PUBLI-INFORMATION
Cabinet d’avocats
LANDWELL & ASSOCIÉS
Crée en 1971, Landwell, l’un
des tout premiers cabinets
d’avocats d’affaires national,
est présent dans 9 grandes
métropoles régionales et
regroupe près de 500 avocats
et professionnels en France
dont 350 à Neuilly. Il bénéficie
au quotidien de l’expertise du
réseau PricewaterhouseCoopers,
première organisation
mondiale de services
intellectuels, présente dans
150 pays.
Depuis près de 40 ans, nous
défendons les intérêts de nos
clients, et nous les
accompagnons dans la réussite
de leurs opérations nationales
et internationales, tant en
matière juridique que fiscale.
Notre force, c’est de pouvoir
immédiatement mobiliser, en
France et à l’étranger, des
équipes du réseau Landwell,
mais aussi du réseau
PricewaterhouseCoopers,
spécialisées par compétences
techniques et par secteurs
d’industrie.
Domaines d’intervention
Leader en conseil fiscal (fiscalité nationale et internationale, prix
de transfert, TVA et douane), Landwell réunit également des spécialistes en droit des affaires, droit boursier et financier, droit de
la propriété intellectuelle et des nouvelles technologies, droit social, droit de la concurrence et de la distribution. Il assure également la défense des entreprises devant les juridictions judiciaires,
administratives, communautaires et arbitrales.
Stratégie
Landwell a développé une approche originale fondée d’une part
sur une spécialisation par domaine du droit et par secteur d’activité, et, d’autre part, sur des équipes pluridisciplinaires spécialistes
de la réalisation des projets stratégiques de leurs clients.
Landwell recrute de nouveaux talents pour poursuivre sa croissance sur ses trois axes stratégiques : M&A / Transactions, Corporate Juridique et Fiscal, Ressources Humaines / Social.
Politique de Ressources Humaines
Notre politique de Ressources Humaines est basée sur trois axes
interactifs : recrutement, formation et gestion des carrières. Cette
politique constitue notre spécificité parmi les grands cabinets
d’Avocats.
Nous assurons une progression à nos collaborateurs grâce aux formations techniques, linguistiques et comportementales permettant de se perfectionner en expertise (Collaborateurs) puis en compétence managériale (Managers), avant de développer un business
plan pour le compte du cabinet (Directeurs) puis devenir Associé.
Etre le cabinet correspondant de PwC est également un atout majeur, notre réseau international (150 pays) permet à nos collaborateurs de travailler sur des dossiers transnationaux et pour les
meilleurs de partir à l’étranger.
L’intégration des nouveaux arrivants est également l’objet de toute
notre attention : ils sont encadrés par un « tuteur » chargé de les
présenter aux équipes, d’expliquer le fonctionnement du cabinet
et de répondre aux questions organisationnelles. Par ailleurs, de
nombreux évènements permettent aux collaborateurs de se retrouver : accueil des nouveaux, séminaire d’intégration à La Baule,
réunion annuelle, activités sportives...
LANDWELL & ASSOCIÉS
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L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
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2009
Ils recrutent
Pour les stages : envoi du CV et d’une lettre de motivation, sélection sur dossier, un entretien avec les RH et un professionnel.
Pour les collaborations : envoi du CV et d’une lettre de motivation, sélection sur dossier, deux entretiens (l’un avec les RH et un
ou plusieurs professionnels, le second avec un ou plusieurs Associés)
Profil des candidats
Pour les stagiaires, qui constituent un vivier de futurs collaborateurs, nous privilégions les étudiants en 3e cycle et/ou à l’EFB possédant un solide niveau d’anglais. Les doubles formations françaises (ESC, Sciences Po) ou étrangères (LLM, MBA) constituent
un plus car elles permettent une meilleure compréhension globale des dossiers. De plus, les collaborateurs doivent être titulaires
du CAPA et justifier de stages significatifs.
Notre réputation en fiscalité attire beaucoup de candidatures d’avocats fiscalistes, mais nous sommes également intéressés par les
avocats juristes qui représentent un tiers de notre activité.
P O U R
N O U S
C O N T A C T E R
LANDWELL & ASSOCIÉS
Département Ressources Humaines
61, rue de Villiers - 92 208 Neuilly sur Seine Cedex
ou www.landwell.fr rubrique Carrières
le mot du responsable en recrutement
Méthode de recrutement
Jean-Baptiste
LEBELLE
Responsable
recrutement et
relations écoles
« Rejoindre Landwell, c’est
se donner la chance de s’épanouir
au sein d’un réseau international. »
Être avocat chez Landwell, c’est être
en contact avec des professionnels
reconnus pour leur excellence et
travailler au sein d’équipes à taille
humaine dans le premier réseau
mondial de services intellectuels au
service de clients prestigieux et
exigeants.
C’est aussi, faire le choix d’une
gestion de carrière personnalisée où
vos ambitions n’ont pas de limite et
se former auprès des meilleurs
experts en fiscalité et en juridique.
Si vous désirez vous affirmer comme
d’excellents généralistes afin de
pouvoir appréhender globalement les
problématiques juridiques et fiscales
des dossiers que vous traitez ;
Si vous souhaitez travailler en équipe
et développer un domaine
d’expertise technique au fur et à
mesure de votre évolution
professionnelle ;
... Alors n’attendez plus, rencontronsnous !
Quelques conseils pour optimiser sa
candidature :
Tout d’abord, perfectionner son
anglais est indispensable, certains
départements de notre cabinet
travaillant quasi exclusivement dans
cette langue.
En entretien, soyez vous-même,
affirmez votre personnalité et vos
choix, ne craignez pas d’afficher vos
ambitions. Ayez soif d’apprendre, de
découvrir et de développer vos
compétences ; la profession d’avocat
nécessite un tempérament
« entrepreneurial ».
2009
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L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
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PUBLI-INFORMATION
Cabinet de recrutement
ROBERT WALTERS
Fondé en 1985 et coté à la
bourse de Londres, Robert
Walters est la référence
mondiale des cabinets de
recrutement spécialisé (1700
collaborateurs dans le monde).
Robert Walters intervient sur
des recrutements spécialisés
pour des postes middle et top
management, pour tous les
secteurs d’activité et dans les
domaines suivants :
Finance Entreprise, Informatique,
Juridique & Fiscal, Ressources
Humaines, Banque Commerciale,
Banque d’Investissement,
Immobilier et Assurance.
En France, nous comptons ± 130
collaborateurs répartis sur :
3 bureaux spécialisés dans le
recrutement permanent :
• Robert Walters Paris
• Robert Walters Lyon
• Robert Walters Strasbourg
1 filiale spécialisée dans le
recrutement temporaire :
• Walters Interim 2 activités spécialisées dans
l’accompagnement de
candidats de haut niveau :
• Robert Walters Management
de Transition et Robert Walters
Assessment (Paris)
ROBERT WALTERS
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2009
Nos activités
L’équipe juridique & fiscale de Robert Walters Paris recherche et
sélectionne des candidats de haut niveau exerçant en cabinet
d’avocats, en entreprise, dans l’industrie, les services, le secteur
public et les services financiers.
Nous intervenons sur une large palette de postes :
• Direction Juridique
• Juriste
• Direction Fiscale
• Fiscaliste
• Avocat collaborateur
• Avocat Associé
•…
et nous couvrons les activités suivantes :
• Droit des affaires et Corporate M&A, LBO
• Financement
• Contentieux et Arbitrage
• Droit européen et droit de la concurrence
• Droit du social
• Droit de la propriété intellectuelle et des nouvelles technologies
• Droit immobilier
• Droit fiscal
• Droit public
• Droit bancaire et financier
Nos valeurs
Nos consultants sont sélectionnés avec soin et viennent tous des
métiers pour lesquels ils recrutent, l’équipe est composée d’anciens avocats et juristes attachés à l’orientation candidat et le partenariat long terme avec nos clients :
L’orientation candidat
Notre approche est fondée sur le principe du partage de l’information. Notre attention se concentre sur nos candidats, que nous
considérons comme de véritables « business partners ». Nous le
démontrons par notre approche professionnelle, partagée par tous,
et une compréhension approfondie des besoins de nos candidats..
Le partenariat long terme avec nos clients
Du point de vue de nos clients, nous souhaitons également développer une relation de partenariat durable. Il est important pour
nous d’améliorer constamment nos pratiques et processus de recrutement, dans un but d’amélioration permanente et de croissance.
Cela signifie que nous sommes à l’écoute de tous feedbacks et
que nous mettons en œuvre des actions correctrices. Nous ne
croyons pas au recrutement « one shot » et nous considérons
chaque premier recrutement comme le début d’un véritable partenariat.
Nos partenaires
Nos consultants interviennent avec le même niveau d’exigence et
de qualité auprès de :
• Cabinets Anglo saxons
• Cabinets français
• Cabinets en développement
• Multinationales
• PME
Méthode de recrutement
L’équipe Juridique et Fiscal utilise simultanément plusieurs méthodes d’identification de candidats :
• La base de données de Robert Walters, régulièrement mise à
jour, représente une source considérable de profils de qualité, nationaux et internationaux. Elle est alimentée quotidiennement par
une approche systématique des profils classiques de hauts potentiels.
• Robert Walters peut éventuellement insérer une annonce dans
la presse et/ou sur les sites Internet.
• L’approche directe de candidats est effectuée grâce à notre équipe
d’assistantes de recherche dédiées, rompues à la connaissance du
marché et des métiers pour lesquels elles « chassent ».
P O U R
N O U S
C O N T A C T E R
le mot du responsable en recrutement
Ils recrutent
Les candidats devront savoir se
positionner rapidement sur les
opportunités, elles leurs permettront
de « booster » leur carrière !
Antoine BIOT
Senior Manager
ROBERT WALTERS
25, RUE BALZAC
75008 PARIS
Tél : 01 40 67 88 00
www.robertwalters.com
[email protected]
2009
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L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
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PUBLI-INFORMATION
Cabinet de recrutement
SIMON THOMAS
Créé en 1994, le cabinet Simon
Thomas est dédié aux métiers
du droit, de la fiscalité et de la
finance.
Le cabinet Simon Thomas
intervient principalement
auprès de cabinets d’avocats
d’affaires français ou anglosaxons et d’entreprises
internationales (Europe, Afrique
du Nord et Moyen-Orient). Le
cabinet se consacre également
à des établissements financiers,
des fonds d’investissement ou
des études notariales.
Pratiquant l’approche directe
ou la sélection de candidats,
nos clients nous confient leurs
recherches de nouvelles
compétences juridiques.
Nos consultants sont tous
juristes ou avocats de
formation, ce qui leur permet
de mieux appréhender les
compétences des candidats
rencontrés et ainsi de leur
présenter des opportunités
conformes à leur parcours
académique et professionnel.
SIMON THOMAS
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L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
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2009
Nos activités
Le cabinet Simon Thomas recrute principalement des juristes, des
avocats et des notaires à tous niveaux d’expérience.
Grâce au savoir-faire de nos consultants et à leur connaissance approfondie du marché, notre cabinet cible au mieux les profils recherchés par nos clients.
En parallèle à cette activité de recrutement, nous œuvrons aussi
au rapprochement d’équipes d’avocats pour des cabinets d’avocats de la place parisienne, en Europe ou au Moyen-Orient.
Il nous arrive également d’assister nos clients dans la mise en place
de veilles concurrentielles.
Toutes les branches du droit sont concernées : droit des sociétés,
fusions-acquisitions, droit boursier, restructurations, private equity,
droit bancaire et financier, droit fiscal, droit des contrats, droit de
la construction, droit immobilier, droit économique, droit social,
droit maritime, droit de la propriété intellectuelle, droit public des
affaires, droit de la santé, droit des assurances, énergie, droit de
l’environnement, droit pénal des affaires, contentieux, arbitrage…
Indépendamment de tout mandat spécifique et par souci de démarche active, nous recevons les candidats à titre exploratoire afin
de leur prodiguer un conseil personnalisé et de les tenir ainsi informés de l’évolution du marché.
Stratégie / Méthode de recrutement
Les consultants du cabinet disposent d’une connaissance opérationnelle du marché (organisation, structure, mouvements).
Concernant le processus de recrutement, une fois analysés les besoins et les exigences de notre client, nous mettons en place une
stratégie de recherche spécifique à chaque mandat. La méthode de
l’approche directe est privilégiée, celle-ci permettant une meilleure
identification des profils correspondant aux exigences de nos clients.
Nous nous appuyons sur une base de données, enrichie quotidiennement par le biais de la presse spécialisée, des annuaires.....
Après un premier entretien téléphonique avec le candidat identifié, un entretien physique est organisé avec l’un des consultants
en charge de la mission. Nous nous devons d’être à l’écoute des
attentes spécifiques du candidat, de comprendre et de respecter
ses ambitions tant personnelles que professionnelles.
Si son profil est en adéquation avec le cahier des charges de
notre client, une série d’entretiens est alors organisée.
Avant toute présentation, nous veillons, en étroite collaboration
avec le client, à ce que le candidat ait tous les éléments utiles et
nécessaires pour préparer au mieux son entretien à savoir le
contexte du recrutement, les détails de la pratique recherchée,
le mode d’organisation et de fonctionnement du cabinet ou de
la direction juridique d’entreprise.....
De la présentation du candidat au processus de négociation finale, nous assurons une interface régulière avec le client.
Lors de la période d’intégration du candidat placé, un suivi personnalisé est effectué par le consultant en charge de la mission.
Nos missions sont accomplies en toute confidentialité. A ce titre,
nous avons mis en place un certain nombre de procédures visant à assurer son respect.
Notre rôle en qualité de consultant est de faire preuve de la plus grande
réactivité possible vis-à-vis du client et de développer un partenariat
sur le long terme avec nos interlocuteurs clients et candidats.
P O U R
N O U S
le mot du responsable en recrutement
Ils recrutent
Être conseil en recrutement
aujourd’hui, c’est privilégier une
écoute attentive et personnalisée des
candidats et s’assurer constamment
que le projet professionnel du
candidat est respecté.
L’approche de notre métier doit être
long termiste ; en effet quel que soit
le profil du candidat reçu en
entretien, il est important d’identifier
au mieux ses aspirations
professionnelles et de s’assurer que le
projet du candidat et celui du client
sont en totale concordance.
En outre, recevoir les candidats à titre
général est un exercice d’échange et
de proximité, permettant de faire
réfléchir le candidat sur son évolution
professionnelle et surtout de mieux
anticiper les besoins du client lorsque
l’une de nos missions confiées par ce
dernier correspond aux souhaits du
candidat.
C O N T A C T E R
Servane BOUCHARD, Agathe PERCHAIS et
Charles SIMON THOMAS
SIMON THOMAS
33 Avenue des Champs Elysées
75008 PARIS
Tél. : 01 45 62 46 10
2009
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PUBLI-INFORMATION
Cabinet d’avocats
SJ BERWIN
SJ Berwin, est un cabinet
d’avocats anglais créé à
Londres il y a 25 ans.
Le cabinet est présent dans
9 pays et compte plus de
750 avocats dont
180 associés. Le bureau de
Paris a été créé en mars 2001
avec une petite équipe de neuf
avocats. Aujourd’hui le cabinet
parisien compte plus de 60
avocats dont 15 associés.
Le cabinet intervient dans tous
les domaines du capitalinvestissement, en fusions
et acquisitions, en droit fiscal,
en droit bancaire et financier,
en droit immobilier, en droit de
la concurrence et en droit des
entreprises en difficulté.
Notre clientèle est composée
principalement de fonds
d’investissement, de sociétés
françaises et internationales,
et de banques
d’investissement.
SJ BERWIN
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2009
Notre expertise
SJ Berwin est un cabinet d’avocats d’affaires européen qui compte
à ce jour plus de 750 avocats et professionnels du droit dont 180 associés. Le cabinet travaille pour une clientèle de fonds d’investissement, de sociétés françaises et internationales et de banques
d’investissement.
Avec une importante équipe dédiée à la structuration des fonds
d’investissement, SJ Berwin à Paris est l’un des tout premiers acteurs dans cette activité.
Le cabinet conseille également les fonds d’investissement dans
toutes leurs opérations d’acquisitions, opérations de LBO/MBO,
capital risque et capital-développement, ainsi que sur tous les aspects liés au financement de ces opérations de LBO/MBO (notamment dettes senior et mezzanine)
Le département fiscal intervient plus particulièrement dans les
structures fiscales complexes des fonds d’investissement et autres
entités transparentes (Partnership, LLC, FCPR, FCP), dans les structures fiscales des acquisitions de fonds ainsi que les rémunérations
des équipes de gestion. Le groupe fiscal dispose en outre d’une
expertise approfondie en matière de contrôles fiscaux.
Le Cabinet a également développé plus récemment une expertise
reconnue en droit immobilier (construction, fonds immobilier et
baux commerciaux), en droit européen et de la concurrence (dans
les secteurs pharmaceutiques et des nouvelles technologies, notamment), ainsi que dans le domaine des entreprises en difficultés et plus largement dans le traitement de la crise au sein de l’entreprise.
Le fort développement de l’ensemble des activités ces dernières
années s’appuie sur la compétence d’équipes très spécialisées,
ayant une parfaite connaissance de leurs clients et de leurs activités, à la recherche permanente de solutions innovantes.
Reconnu pour son dynamisme et sa culture entrepreneuriale, notre
cabinet est régulièrement récompensé par la profession.
Politique de recrutement
Le cabinet, toujours en fort développement, recrute chaque année plusieurs collaborateurs et stagiaires pour ses différentes
équipes. Nos futurs collaborateurs doivent être titulaire du CAPA
et posséder une solide formation juridique, idéalement complétée par un diplôme d’une école de commerce et/ou d’une formation à l’étranger (LL.M. anglais ou américain). Le niveau d’anglais exigé des candidats doit leur permettre d’être totalement à
l’aise, à l’oral comme dans la rédaction des documents.
Les avocats ont tous un statut de collaborateur libéral.
Le cabinet pratique le détachement de collaborateurs dans ses bureaux européens pendant 6 mois ou plus, après une période d’exercice au bureau de Paris.
Il est à noter que les stages représentent une excellente opportunité de découvrir le cabinet et demeurent une voie privilégiée de
recrutement. Plusieurs de nos collaborateurs ont été stagiaires au
cabinet.
Stagiaires ou collaborateurs, SJ Berwin recherche des candidats
possédant une forte capacité d’analyse et de synthèse, une grande
rigueur et qui privilégient le travail en équipe.
Méthode de recrutement
Pour un stage (3 à 6 mois) : envoi d’un CV et d’une lettre de motivation ; sélection sur dossier suivie d’entretien(s) avec les collaborateurs seniors des équipes concernées.
Pour une collaboration : envoi d’un CV et d’une lettre de motivation ; sélection sur dossier, suivie d’entretiens en français et en anglais avec les associés. Un petit déjeuner ou un déjeuner est ensuite organisé avec les collaborateurs de l’équipe qui recrute.
P O U R
N O U S
le mot du responsable en recrutement
Ils recrutent
SJ Berwin connaît une belle
croissance. Toute l’année notre
cabinet accueille plusieurs stagiaires
et jeunes collaborateurs et les forme
dans nos domaines d’activité. C’est
pourquoi nous sommes toujours à la
recherche et à l’écoute de profils
intéressants. Pour faire nos choix en
matière de recrutement, nous
apprécions la qualité des études
juridiques, notamment les cursus
comprenant une expérience à
l’international, mais également
l’expérience acquise au cours des
différents stages. Votre personnalité
et votre motivation feront également
la différence.
Nos associés organisent des sessions
de formation tout au long de l’année
sur des sujets techniques de leur
domaine d’activité pour aider les
collaborateurs à développer leurs
compétences. D’autre part, des
séminaires de know-how sont
régulièrement organisés dans les
bureaux européens, permettant ainsi
aux équipes de se connaître, mais
également d’approfondir leur
connaissance d’un même sujet traité
dans différents pays.
Enfin nous veillons à la bonne
intégration des personnes qui nous
rejoignent et à de bonnes conditions
de travail.
C O N T A C T E R
Envoi de CV et lettre de motivation par email :
[email protected]
SJ BERWIN
64 avenue Kléber 75116 Paris
tel : 01 44 34 63 46 fax : 01 44 34 63 47
www.sjberwin.com
2009
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L e d ro i t e t s e s m é t i e r s
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PUBLI-INFORMATION
Cabinet d’avocats
VOGEL & VOGEL
Vogel & Vogel a été créé en
1990 par Louis et Joseph
Vogel (également Avocats au
Barreau de New York).
Le cabinet compte aujourd’hui
21 avocats et 11 juristes
consultants. Il est spécialisé
en droit français et européen
de la concurrence, de la
distribution et de la
consommation ainsi qu’en
droit européen et international
des affaires.
Depuis sa création, le cabinet
a développé de manière
constante ses activités dans
l’ensemble des secteurs dans
lesquels le droit de la
concurrence et de la
distribution joue un rôle
important.
Ses clients sont constitués
d’entreprises privées ou
publiques, d’administrations et
de syndicats professionnels.
Le cabinet travaille aussi très
fréquemment pour le compte
d’autres cabinets d’avocats qui
font appel à la compétence de
Vogel & Vogel.
VOGEL & VOGEL
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2009
Notre spécialisation
Vogel & Vogel est un cabinet “de niche”, spécialisé en droit français
et européen de la concurrence, en droit de la distribution et de la
consommation.
Les domaines d’activité du Cabinet sont :
Droit européen de la concurrence
Droit français de la concurrence
Contrôle des concentrations
Aides d’état
Droit de la concurrence déloyale
Médias / Audiovisuel
Télécommunications
Droit de la distribution
Droit de la distribution automobile
Responsabilité civile produits
Énergie
Stratégie
L’objectif du cabinet Vogel & Vogel est d’offrir une prestation de
haute qualité en envisageant à la fois les aspects économiques et
juridiques des questions soulevées et en complétant l’approche
contentieuse par une démarche de conseil concevant le droit
comme un instrument de la stratégie commerciale de l’entreprise.
Cette approche du droit a été reconnue puisque notre cabinet a
récemment obtenu le trophée d’argent organisé par la revue Décideurs Juridiques dans la catégorie « Antitrust, contrôle des structures et des concentrations » en 2008 et 2006, ainsi qu’en droit
de la distribution en 2007 et ce après avoir obtenu en octobre
2003 le trophée d’or de la meilleure équipe spécialisée en droit
de la concurrence.
Ils recrutent
Les candidats sont invités à adresser leur lettre de motivation et
leur CV.
La sélection des candidats s’effectue par le biais d’entretiens avec
les associés fondateurs du cabinet au cours desquels les candidats
sont notamment invités à présenter leur analyse d’un cas pratique.
Profil des candidats
Le cabinet recherche en tout premier lieu d’excellents juristes dont
la formation universitaire est solide et d’un très bon niveau. Les
candidats n’ayant pas ou peu d’expérience sont accueillis favorablement, l’objectif du cabinet étant d’assurer la formation de ses
membres et de les faire progresser au sein de la structure. Nous
privilégions la promotion interne.
P O U R
N O U S
C O N T A C T E R
le mot du responsable en recrutement
Méthode de recrutement
Maître Louis VOGEL
et Maître Joseph
VOGEL, Associés
Notre cabinet se différencie de ses
concurrents à travers une stratégie de
croissance originale : être un cabinet
spécialisé face à des concurrents dont
la plupart sont des cabinets full
service. Nous pensons que cette
stratégie de niche permet de faire
bénéficier nos clients d’un savoir-faire
et d’une expérience répondant
parfaitement à leurs besoins.
Cette différence se retrouve en
matière de recrutement. Nous
sommes défavorables aux
recrutements latéraux tardifs et
privilégions la formation et la
promotion internes. Nous assurons
nous-mêmes la formation continue
des membres du cabinet tout au long
de leur carrière.
Nous recherchons avant tout
d’excellents juristes pour rendre un
service de haute qualité.
Bref, nous privilégions l’authenticité,
les qualités humaines, la fidélité à
l’entreprise et la rigueur du
raisonnement juridique.
Audrey SOUCHU
VOGEL & VOGEL
30 avenue d’Iéna - 75116 PARIS
Tél. : 01 53 67 76 20 Fax : 01 53 67 76 20
www.vogel-vogel.com
[email protected]
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PUBLI-INFORMATION
Cabinet d’avocats
WHITE & CASE
Créé en 1901, White & Case
LLP est un cabinet d’avocats
global qui compte plus de
2 400 avocats dans
37 bureaux répartis dans
25 pays. Le bureau de Paris,
qui compte 120 avocats,
a ouvert en 1926 et
intervient en droit des
affaires tant dans les
domaines du conseil que du
contentieux. Son activité
couvre notamment les
fusions-acquisitions/private
equity, le droit bancaire et
financier, le droit de la
concurrence, le droit
immobilier, le droit
administratif, la fiscalité, le
droit social et le droit de la
propriété intellectuelle /
technologies de
l’information. Le cabinet
intervient dans les
transactions industrielles et
financières, les grands
projets, sur les opérations de
marché de capitaux et dans
les arbitrages et contentieux.
WHITE & CASE
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Nos activités
L’un des plus grands atouts de White & Case est d’avoir des équipes
à la fois spécialisées et généralistes, capables de mener à bien des
dossiers sophistiqués sur le plan national et international, aussi
bien en conseil qu’en contentieux.
Nos domaines d’expertise :
❚ banque finance ❚ fusions-acquisitions, private equity, droit boursier ❚ financement de projets, financement d’actifs ❚ fiscalité ❚
concurrence ❚ immobilier, construction ❚ droit public, partenariats
public-privé (PPP) ❚ droit social ❚ arbitrage international et contentieux ❚ restructurations et entreprises en difficulté ❚ propriété intellectuelle, technologies de l’information.
White & Case conseille aussi bien des banques, des institutions financières, des entreprises privées et publiques, des fonds d’investissement que des gouvernements.
Stratégie
White & Case est un cabinet d’avocats d’affaires global qui dispose d’un réseau mondial intégré particulièrement performant en
Europe. Nous sommes en mesure d’offrir à nos clients une qualité élevée d’expertise partout dans le monde en adoptant une
stratégie de développement régulier et progressif à travers nos 35
bureaux.
Aujourd’hui, peu de cabinets sont capables d’accompagner leurs
clients en gardant la même qualité de service tant localement que
pour des opérations transfrontalières exigeant des équipes pluridisciplinaires et multiculturelles. White & Case a pour ambition
d’affirmer sa place de cabinet de premier plan au niveau mondial
avec l’objectif d’apporter en permanence à ses clients un service
haut de gamme et sur mesure. En 2006, White & Case s’est vu
décerner le Prix du « Cabinet d’avocats de l’année » pour sa qualité de service par Chambers Global.
Notre stratégie repose également sur la volonté d’accompagner
la croissance de notre activité avec le développement de nos
équipes. L’année 2007 a ainsi été marquée par la nomination de
deux nouveaux associés dans les départements M&A et Project finance et l’arrivée d’un nouvel associé dans le département Concurrence. Notre bureau de Paris a également accueilli un nouveau
counsel pour développer le département Propriété Intellectuelle
et Technologies de l’Information. En outre, White & Case a nommé
deux nouveaux counsels au sein des départements Concurrence
et Arbitrage international.
Politique de recrutement
White & Case recrute tout au long de l'année des stagiaires (3 à
6 mois) et des jeunes collaborateurs pour l’ensemble de ses domaines d'activités en leur proposant des missions qui les impliquent étroitement dans le suivi des dossiers.
Les missions confiées aux stagiaires peuvent aussi bien inclure des
recherches juridiques, la rédaction de memoranda juridiques et de
clauses contractuelles que la participation à des audits ou à la préparation de dossiers de plaidoiries. Ils peuvent aussi avoir la possibilité de participer à des séances de négociations.
White & Case recrute également toute l’année des jeunes collaborateurs qui ont la possibilité de travailler d’emblée sur des affaires complexes et diversifiées, aussi bien sur des aspects nationaux qu’internationaux. Les collaborateurs de White & Case
bénéficient également de programmes de formation en interne
et d’un accompagnement dans leur évolution au sein du cabinet.
Méthode de recrutement
❚ Pour un stage : (3 à 6 mois)
CV et lettre de motivation. Sélection des candidats par le “Comité
stagiaires” pour un entretien.
❚ Pour une collaboration :
CV et lettre de motivation. Séléction des candidatures pour une
série d’entretiens en français et en anglais avec des associés et des
collaborateurs confirmés du cabinet.
P O U R
N O U S
C O N T A C T E R
Envoyez votre CV et lettre de motivation par e-mail à :
• Pour un stage :
[email protected]
• Pour une collaboration :
[email protected]
le mot du responsable en recrutement
Ils recrutent
Nous recrutons tout au long de
l’année des stagiaires et des
collaborateurs au sein du bureau de
Paris et nous sommes toujours à la
recherche et à l’écoute des meilleurs
profils. Pour faire notre choix en
matière de recrutement, nous tenons
compte avant tout de la qualité des
études juridiques, en privilégiant les
étudiants ayant une double
formation, sans exclure les profils
juridiques pointus. La personnalité et
la motivation sont également
déterminantes : nous recherchons des
candidats enthousiastes, curieux,
ouverts sur le monde des affaires,
désireux de s’investir et capables de
travailler en équipe. Par ailleurs, une
très bonne maîtrise de l’anglais est
indispensable.
En contrepartie, nous donnons à nos
stagiaires et à nos collaborateurs les
moyens de développer leurs
compétences. Les collaborateurs
bénéficient de programmes de
formation en interne qui leur
permettent non seulement de
parfaire leurs expertises mais aussi de
rencontrer les équipes de nos
différents bureaux en Europe et dans
le monde. Cet échange permanent
au sein de notre réseau nous permet
de mettre rapidement en place pour
nos dossiers des équipes
transnationales et totalement
intégrées. Par ailleurs, White & Case
donne aux collaborateurs
l’opportunité d’accéder rapidement à
des responsabilités en les associant
au suivi des dossiers et en les mettant
en contact direct avec des clients.
Enfin, la taille du cabinet permet
d’offrir aux collaborateurs motivés de
bonnes perspectives d’évolution, le
tout dans une ambiance de travail à la
fois stimulante et conviviale.
White & Case
11, boulevard de la Madeleine, 75001 Paris
Tél 01 55 04 15 15 / Fax 01 55 04 15 16
2009
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PUBLI-INFORMATION
Retrouvez Le Droit et ses Métiers sur:
www.juriforum.fr
Dans la rubrique « Carrières », nous vous proposons une version directement
consultable en ligne ainsi qu’une version entièrement téléchargeable de
l’intégralité de cet ouvrage.
Pour tout renseignement, rendez-vous sur www.juriforum.fr ou tel: 0 825 08 08 00
ISBN : 978-2-7212-1228-3
N° d’édition : 4861
Achevé d’imprimer en novembre 2008 par Edipro
Imprimé en UE
Dépôt légal : novembre 2008
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Toulouse Business School
G R O U P E E S C TO U L O U S E
DÉVELOPPEZ VOTRE VISION STRATÉGIQUE
EN DROIT ET EN MANAGEMENT
Former les pilotes du changement
> MASTÈRE SPÉCIALISÉ EN MANAGEMENT JURIDIQUE DES AFFAIRES
en partenariat avec l’École des Avocats du Sud-Ouest Pyrénées
• Une formation nouvelle pour les élèves-avocats d’entreprise
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• L’apprentissage des méthodes de certification juridique-audit contractuel et social
> MASTÈRE SPÉCIALISÉ : JURISTE D’ENTREPRISE - MANAGEMENT JURIDIQUE DES
ACTIVITES INNOVANTES
• Spécialisation en droit appliqué aux activités innovantes
• Connaissance des réglementations internationales et de leurs impacts
• Capacité d’intégration dans le développement des projets d’innovation
• Approche globale du management
RESPONSABLES :
Maître Christian GARY,
Responsable du Pôle de Compétences Droit des Affaires,
Professeur de Droit, Avocat à la Cour
Marie PIERRE, Professeur de Droit
Tél : 05 61 29 48 16 • [email protected]
Contact : [email protected]
GROUPE ÉCOLE SUPÉRIEURE DE COMMERCE TOULOUSE
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20, boulevard Lascrosses • BP 7010 • 31068 Toulouse Cedex 7
Tél +33 (0)5 61 29 48 68 • Fax +33 (0)5 61 29 47 68 • http://www.esc-toulouse.fr
CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE TOULOUSE
Photo : © Christian Rivière
Formation accréditée par la Conférence des Grandes
Écoles, ouverte aux étudiants (niveau Bac + 4 ou 5,
toutes filières juridiques ou à dominante juridique) et
aux professionnels.

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