COMMUNIQUÉ DE PRESSE - sqees-298

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE - sqees-298
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
Des travailleuses en résidences pour personnes aînées témoignent de leur réalité
Montréal, le jeudi 5 novembre – Des centaines de travailleuses et de travailleurs de résidences
privées pour personnes aînées, des quatre coins du Québec, des Laurentides au Saguenay-Lac-SaintJean, de Montréal à Québec, ont distribué des tracts pour sensibiliser la population au fait qu’ils sont
sous-payés. C’est plus de 20 000 tracts qui ont été distribués en main propre à des citoyens. En effet,
le personnel qui prend soin de nos parents et grands-parents gagne en moyenne 12,50 $ de l’heure. À
titre comparatif, les employés de restauration rapide dans l’État de New York, de Seattle, de Los
Angeles ou de San Francisco gagnent un minimum de 15 $ de l’heure. Pour les travailleuses et les
travailleurs, un tel cadre salarial est indécent, alors qu’on leur en demande plus en faisant des actes
délégués auparavant réservés aux infirmières.
Des travailleuses témoignent
Lors d’une conférence de presse, deux travailleuses de résidences pour personnes aînées sont venues
témoigner de la réalité de leur travail ainsi que l’impact d’un si maigre salaire dans leur vie de tous les
jours.
« Avec un salaire de 12,28 $ de l’heure, il est impossible pour moi de m’occuper comme je souhaiterais
de mes deux enfants, dont l’un est atteint de dysphasie et l’autre de dyspraxie grave. D’autant que mon
employeur ne m’offre qu’une demi-tâche. Ce qui représente 310 $ par deux semaines, témoigne Katy
Dalpé, préposée à la résidence Habitat Lafayette à Longueuil. J’ai fait des cours de préposée aux
bénéficiaires alors que j’étais sur l’aide sociale. Maintenant, avec les dépenses occasionnées par le
travail, la garde des mes enfants et le coût des médicaments, c’est plus difficile pour moi de boucler les
fins de mois qu’auparavant. Je n’ai pas le choix, je dois cumuler deux emplois : un le matin et l’autre le
soir. Je travaille toutes les fins de semaine et mes journées de congé, je les passe en formation pour
terminer mon diplôme. Je n’ai plus de temps ni pour mes fils, ni pour moi. Heureusement que je peux
compter sur mon père le matin pour les départs à l’école et à la garderie, mais il commence à trouver
ça pénible. C’est incroyable que je prenne soin des autres avec autant de passion et d’attention, mais
que je ne sois pas en mesure de m’occuper de mes enfants et de moi de la même façon, étant donné
la précarité de ma situation. »
La travailleuse à la résidence Marquis de Tracy, Ginette Dussault, témoigne d’une autre réalité : « Je
suis veuve depuis moins d’un an. Heureusement que mon défunt mari avait de bonnes conditions dans
le domaine de la construction. Grâce à la rente de 1 200 $ par mois qu’il a pu me laisser je peux finir de
payer l’hypothèque de la maison. Ce n’est certainement pas avec mon salaire de 12,87 $ de l’heure
que j’y arriverais. D’autant que les préposés aux bénéficiaires où je travaille n’ont que du temps partiel,
il n’y a aucun temps complet. Par exemple, malgré mes six ans de service, mon horaire de novembre
ne prévoit que 6 jours de travail. J’espère que mon téléphone va sonner pour que je puisse faire plus
d’heures et ainsi faire une épicerie qui a du bon sens. C’est sans compter qu’à 62 ans, je suis loin de
pouvoir prendre une retraite dans les années qui viennent. J’aime mon travail et les résidents, mais il
me semble qu’on pourrait être traités avec plus de respect et de dignité ».
La réalité de ces deux travailleuses n’est que le reflet de la situation de milliers d’autres au Québec.
Les emplois dans les résidences privées pour personnes âgées sont en grande majorité occupés par
des femmes qu’on maintient dans la pauvreté.
S’inspirer de la campagne Fight for 15
Le Syndicat québécois des employées et employés de service, section locale 298 (FTQ) s’inspire
ouvertement de la campagne qui a lieu aux États-Unis : Fight for 15. En effet, sous l’impulsion de
l’Union internationale des employés de service (SEIU), est en branle une grande mobilisation des
travailleuses et des travailleurs des chaînes de restauration rapide. L’État de New York et plusieurs
villes américaines ont adopté une réglementation pour que ces personnes puissent vivre un peu plus
dignement en gagnant un minimum de 15 $ de l’heure.
« La décision à laquelle nous faisons face est la suivante : pouvons-nous accepter que des femmes,
majoritairement, qui lavent, changent, nourrissent, mais aussi consolent, sécurisent et confortent les
personnes âgées du Québec gagnent un salaire de crève-faim, en deçà de ce que peut gagner un
employé de McDonald à 45 minutes de voiture de Montréal, interroge Danielle Legault, vice-présidente
et membre du comité exécutif de SEIU et vice-présidente du SQEES-298 (FTQ). À l’image de la
campagne qui est menée chez nos voisins du sud, nous menons un combat sur tous les fronts : auprès
de la population, des décideurs publics et des employeurs. »
Un plan d’action en branle au SQEES-298 (FTQ)
Dans le cadre de la campagne Prendre soin de nous, c’est aussi pour vous, le SQEES-298 (FTQ) s’est
efforcé de faire terminer un maximum de convention collective au tournant de l’année 2016. Pour
l’organisation syndicale, des négociations coordonnées, notamment chez les plus importants joueurs
de l’industrie, permettront d’améliorer significativement les conditions de travail en résidences privées
pour personnes aînées.
Dans la même optique, le syndicat a interpellé le gouvernement afin de mettre en place une table de
travail avec tous les interlocuteurs du milieu (travailleurs, employeurs, gouvernement, représentants
des usagés). Malheureusement, il y a eu une fin de non-recevoir du Ministre de la Santé et des
Services sociaux de même que des employeurs. Le président du SQEES-298 (FTQ), Richard
Belhumeur, procède présentement à des rencontres avec les principaux responsables des ressources
humaines des différents groupes présents dans le marché des résidences privées. Nous leur
suggérons de mener des négociations coordonnées par groupe plutôt que résidence par résidence.
Rappelons qu’un sondage Léger marketing, commandé par le SQEES-298 (FTQ), démontre que 89 %
de la population juge que 12,50 $ de l’heure pour s’occuper des personnes aînées c’est trop peu, alors
que 60 % juge que les administrateurs des résidences privées doivent investir plus pour attirer et
maintenir du personnel compétent. (pour consulter le sondage : http://www.sqees.ca/sondageRPA.pdf)
Le SQEES-FTQ représente 25 000 membres partout au Québec, majoritairement dans le secteur de la
Santé et des Services sociaux. Il est le plus grand syndicat dans le secteur des résidences privées
pour personnes âgées. Il est affilié à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, la plus
grande centrale syndicale québécoise, avec plus de 600 000 membres.
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Pour information :
Benoit Hamilton
Conseiller aux communications
et au développement de projets
SQEES-FTQ
514.347-9836