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La Présidente Lyon, le 8 juillet 2013 N°___________ Recommandée avec A.R. REF : ma lettre n° D131163 du 27 mai 2013 P.J. : 1 Monsieur le Maire, Par lettre citée en référence, je vous ai communiqué le rapport d’observations définitives de la chambre régionale des comptes concernant la gestion de la commune de Meyzieu au cours des exercices 2005 à 2011. A l’issue du délai d’un mois fixé par l’article L. 243-5 du code des juridictions financières, je vous notifie à nouveau ce rapport, accompagné de votre réponse écrite. En application du même article, vous avez l’obligation de communiquer le rapport d’observations de la chambre, auquel doit être jointe votre réponse écrite, à votre assemblée délibérante, dès sa plus proche réunion. Il doit faire l’objet d’une inscription à l’ordre du jour de celle-ci, être joint à la convocation adressée à chacun de ses membres et donner lieu à un débat. Ce rapport devenant communicable dès cette réunion à toute personne qui en ferait la demande, conformément aux dispositions de l’article R. 241-18 du code des juridictions financières, je vous serais obligée de bien vouloir m’indiquer à quelle date ladite réunion aura eu lieu. En application de l’article R. 241-23 du code des juridictions financières, une copie du rapport d’observations est, en outre, communiquée au préfet de la région Rhône-Alpes, préfet du Rhône et au directeur régional des finances publiques de Rhône-Alpes et du département du Rhône. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de ma considération la plus distinguée. papier recyclé Catherine de Kersauson Monsieur Michel FORISSIER Maire de la commune de Meyzieu Mairie Place de l’Europe BP 122 69883 MEYZIEU Cedex 2/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES COMMUNE DE MEYZIEU (Département du Rhône) Exercices 2005 à 2011 3/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) SOMMAIRE 1- PROCEDURE ..................................................................................................................................6 2- PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE ........................................................................6 3- BUDGET ..........................................................................................................................................7 3.1L’exécution budgétaire ..................................................................................................7 3.2Le respect des règles de publicité des budgets et des comptes ..............................7 4- SITUATION BUDGETAIRE ET FINANCIERE ................................................................................7 4.1Les besoins financiers : dépenses de fonctionnement et d’investissement ...........7 4.1.1Les dépenses de fonctionnement. ............................................................................7 4.1.2Les dépenses d’investissement. ............................................................................ 10 4.2Les moyens financiers : fiscalité, potentiel fiscal, endettement, autofinancement. ......................................................................................................... 11 4.2.1Fiscalité. ................................................................................................................. 11 4.2.2Le coefficient de mobilisation fiscale ...................................................................... 12 4.2.3Les taux des taxes ménages. ................................................................................ 12 4.2.4L’autofinancement .................................................................................................. 12 4.2.5L’endettement ........................................................................................................ 13 4.2.6Le ratio de désendettement ................................................................................... 14 5- LE PERSONNEL .......................................................................................................................... 14 5.1Evolution des effectifs ................................................................................................ 15 5.2L’absentéisme .............................................................................................................. 16 5.3Temps de travail........................................................................................................... 17 5.4La tenue des dossiers ................................................................................................. 18 5.5Le recours aux non-titulaires ..................................................................................... 19 5.6Les logements pour nécessité absolue de service .................................................. 20 5.7Nouvelle bonification indiciaire (NBI) ........................................................................ 21 6- LA GESTION DU PATRIMOINE IMMOBILIER ............................................................................ 23 6.1L’entretien du patrimoine ............................................................................................ 23 6.1.1La programmation des travaux d’entretien ............................................................ 23 6.1.2Evolution des travaux d’entretien sur la période vérifiée ....................................... 24 6.2La gestion des utilisations privatives du domaine public ....................................... 24 7- LA DELEGATION DE SERVICE PUBLIC DU CENTRE AQUATIQUE « LES VAGUES » ........ 25 7.1La procédure de passation ......................................................................................... 26 7.2La qualification juridique du contrat .......................................................................... 26 7.3L’équilibre économique .............................................................................................. 28 7.3.1Le déficit constaté sur les trois premières saisons d’exploitation .......................... 28 7.3.2La prise en charge par la commune d’un surcoût résultant d’une circonstance extérieure ............................................................................................................... 30 8- LA COMMANDE PUBLIQUE ....................................................................................................... 32 8.1La gestion de la commande publique ....................................................................... 32 8.1.1Le service achats marchés publics ........................................................................ 32 8.1.2La programmation des achats................................................................................ 33 8.1.3Les marchés à procédure adaptée ........................................................................ 33 8.1.4Les marchés transversaux : la couverture des besoins de fonctionnement .......... 34 8.1.5L’examen des conditions de passation des marchés ............................................ 36 8.2L’opération de construction du centre aquatique « Les Vagues » ......................... 36 8.2.1Les conditions de passation des marchés de travaux ........................................... 37 8.2.2La légalité des protocoles transactionnels ............................................................. 39 4/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) SYNTHESE La chambre régionale des comptes d’Auvergne, Rhône-Alpes a examiné les comptes et la gestion de la commune de Meyzieu de 2005 à 2011. Ses observations portent essentiellement sur la situation financière, la gestion du personnel et celle du patrimoine, ainsi que sur une délégation de service public et les procédures de commande publique. Commune de 30 000 habitants située dans l’Est de l’agglomération lyonnaise, Meyzieu fait partie de plusieurs structures intercommunales dont, en particulier, la communauté urbaine du Grand Lyon. Sa situation financière apparaît saine. La ville contient ses dépenses de fonctionnement et les dépenses d’investissement, marquées par la construction du centre aquatique « Les Vagues », n’ont pas créé de tension financière. La prudence en la matière n’est d’ailleurs pas conditionnée par l’état des finances communales. Les ressources sont assises sur un potentiel fiscal élevé qui laisserait une marge d’augmentation en cas de besoin. La dette, qui a doublé au cours de la période examinée, demeure très inférieure à la moyenne de la strate. Si la proportion des charges de personnel dans les dépenses de fonctionnement est forte (63 %), la gestion des ressources humaines est globalement satisfaisante en dépit d’un temps de travail inférieur à la durée annuelle normale et d’un absentéisme important, que la commune s’emploie à limiter. La tenue des dossiers individuels des agents pourrait aussi être améliorée, la numérotation des pièces étant incomplète. Par ailleurs, la ville accorde des logements de fonction gratuits et la nouvelle bonification indiciaire à des agents qui ne semblent pas, au vu des fiches de postes, tous fondés à en bénéficier. La gestion du patrimoine s’appuie sur un inventaire des biens immobiliers et des outils de programmation des travaux d’entretien qui apparaissent perfectibles. La commune s’est privée de ressources en ne soumettant que depuis une date récente les occupants privatifs du domaine public au paiement systématique d’une redevance, fixée selon des critères perfectibles en regard de ceux du code général de la propriété des personnes publiques. La ville de Meyzieu a choisi d’affermer la gestion du centre aquatique « Les Vagues », ouvert en juin 2009, au terme d’une procédure de mise en concurrence qui s’est déroulée convenablement et dans un calendrier maîtrisé. En revanche, l’équilibre économique de la délégation n’est, pour l’heure, pas assuré, malgré le progrès notable des recettes au cours de la saison 2011/2012. En outre, l’augmentation de la compensation versée au fermier par la commune a amené cette dernière à assumer une part des aléas d’exploitation qui aurait dû reposer sur le délégataire. La commande publique est gérée avec rigueur grâce à une organisation des achats efficace. Des améliorations mériteraient néanmoins d’être apportées pour certains marchés transversaux, notamment en ce qui concerne le respect des procédures applicables compte tenu des seuils atteints. L’opération de construction du centre aquatique « Les Vagues », la plus importante de la période examinée, globalement bien conduite, appelle cependant quelques observations, en matière de déclaration d’infructuosité lors de la procédure de consultation notamment. Le coût prévisionnel des travaux a par ailleurs notablement augmenté, ce qui traduit une maîtrise imparfaite de l’enveloppe financière. Enfin, la commune a recouru à la transaction pour régulariser a posteriori le paiement de prestations qui auraient dû faire l’objet d’avenants. 5/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) RECOMMANDATIONS 1. Sécuriser la gestion du personnel grâce à une meilleure tenue des dossiers des agents, ainsi qu’en évitant la mise à disposition gratuite de logements et l’attribution de la NBI à des personnes ne remplissant pas les conditions pour en bénéficier. 2. Améliorer le suivi des procédures de marchés formalisés, notamment en ce qui concerne le respect des seuils pour les commandes de denrées alimentaires. 6/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) 1- PROCEDURE La chambre régionale des comptes de Rhône-Alpes a procédé, dans le cadre de son programme de travail 2012, au contrôle des comptes et à l’examen de la gestion de la commune de Meyzieu (Rhône) pour les exercices 2005 à 2011. Le contrôle a été engagé par lettre de la présidente de la chambre en date du 19 juillet 2012, adressée à M. Michel Forissier, maire de la commune et seul ordonnateur durant la période sous revue. Les investigations ont porté plus particulièrement sur les points suivants : la situation budgétaire et financière ; la gestion du personnel ; la gestion du patrimoine ; la délégation de service public du centre aquatique ; la commande publique. Elles ont été, autant que possible, actualisées jusqu’en 2012. L’entretien préalable prévu par l’article L. 243-1 du code des juridictions financières a eu lieu le 12 décembre 2012 avec M. Forissier. Le rapport d’observations provisoires, délibéré le 16 janvier 2013, a été adressé le 12 février 2013 à M. Forissier. Des extraits ont été par ailleurs adressés, pour ce qui la concernait, à une personne morale nominativement mise en cause. Après avoir examiné les réponses écrites et procédé à l’audition demandée, la chambre, lors de sa séance du 14 mai 2013, a arrêté les observations définitives reproduites ci-après. 2- PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE La commune de Meyzieu, située à l’Est de l’agglomération lyonnaise, compte environ 30 000 habitants. Son territoire, traversé par le canal de Jonage, se divise en une partie nord non urbanisée, une partie urbaine largement pavillonnaire et une troisième partie constituée par une zone industrielle de plus de 300 ha1, où sont installées 200 entreprises employant 5 000 personnes. La partie ouest de la ville est bordée par les rives du « Grand large », vaste étendue d’eau propice aux activités nautiques et aquatiques. La ville est accessible depuis Lyon par la ligne de tramway T3 ouverte en 2006 et qui relie, depuis 2010, l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry. La commune regroupe sur son territoire neuf groupes scolaires, dont un privé, et trois collèges. Elle accueille également un établissement pénitentiaire pour mineurs ouvert en 2007. Elle s’est dotée d’équipements sportifs, dont le centre aquatique « Les Vagues » construit et ouvert au public au cours de la période examinée. La commune de Meyzieu participe à six structures intercommunales dont la communauté urbaine du Grand Lyon. 1 Une petite partie de la zone est sur le territoire de la commune de Jonage. 7/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) 3- BUDGET 3.1- L’exécution budgétaire Les taux d’exécution des budgets montrent une bonne capacité de prévision des besoins et des moyens. Les taux d’exécution de la section de fonctionnement, très proches des 100% pendant toute la période, n’appellent pas de commentaires. Ceux de la section d’investissement sont également d’un niveau convenable en dépit d’un affaissement au cours des années 2008 et 2009 lié à l’importante opération d’investissement de la construction du centre aquatique « Les Vagues ». Leur niveau, qui remonte en 2010, n’est, en tout état de cause, pas alarmant. Seules les données relatives au taux d’exécution en matière de dépenses financières attirent l’attention par leur faiblesse, à partir de 2007. Cette différence s’explique par le fait que la commune a souscrit depuis 2007 un contrat d’emprunt assorti d’une option de tirage sur ligne de trésorerie (OCLT) (cf. infra p. 13). La commune a ainsi ouvert la totalité de l’autorisation contractuelle, en recettes et en dépenses, ce qui excède, à partir de 2007, notablement les crédits utilisés. Les taux d’exécution de la commune révèlent une capacité de prévision efficace en matière de fonctionnement et satisfaisante en section d’investissement. 3.2- Le respect des règles de publicité des budgets et des comptes La commune de Meyzieu satisfait aux obligations d’information en matière budgétaire et financière définies par les dispositions de l’article L. 2313-1 du code général des collectivités territoriales. Néanmoins il a été constaté que ces informations mériteraient d’être fiabilisées pour ce qui concerne le tableau des effectifs en matière de personnel, des discordances étant apparues avec les chiffres fournis par la direction des ressources humaines. La commune a reconnu cette anomalie qu’elle explique par une mauvaise interprétation des données à prendre en compte pour la mise à jour des tableaux. Elle a indiqué qu’elle procèderait, en lien avec les services de la préfecture à une mise à jour de ces tableaux pour les effectifs 2011. La commune de Meyzieu doit veiller à ce que l’information en matière budgétaire et financière, relative aux effectifs d’agents, contenue dans ses comptes administratifs soit exacte. 4- SITUATION BUDGETAIRE ET FINANCIERE 4.1- Les besoins financiers : dépenses de fonctionnement et d’investissement Les dépenses de Meyzieu sont maîtrisées. 4.1.1- Les dépenses de fonctionnement. Le bénéfice d’un potentiel fiscal supérieur à la moyenne n’empêche pas la ville de Meyzieu de contenir ses dépenses de fonctionnement par habitant à un niveau inférieur de près de 25% à celui de la strate. Compte tenu de l’appartenance de la commune à une 8/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) structure intercommunale qui dispose de compétences étendues, ce constat pourrait être nuancé. Les dépenses de fonctionnement liées uniquement aux compétences conservées apparaissent convenablement contenues. Tableau 1 : charges de fonctionnement CHARGES DE FONCTIONNEMENT Meyzieu (en K€) Charges de fonctionnement Par habitant Strate Meyzieu (en K€) dont : Charges de personnel soit en % du total des charges Par habitant Strate Charges financières 2008 2009 2010 24065 24313 26077 27677 27330 26957 852 861 923 980 939 918 1149 1173 1211 1230 1216 1250 15415 15971 16431 16790 16901 17009 546 566 582 595 581 579 601 620 648 664 665 684 65,69% 63,01% 60,66% 61,84% 63,10% Par habitant 64,08% 65,74% 63,06% 60,71% 61,87% 63,07% Strate 52,31% 52,86% 53,51% 53,98% 54,69% 54,72% 4910 5214 5156 5194 5297 4980 Par habitant 174 185 183 184 182 169 Strate 250 258 261 267 266 271 Meyzieu (en K€) 237 222 265 516 665 709 8 8 9 18 23 24 Par habitant Meyzieu (en K€) Par habitant Strate Meyzieu (en K€) Subventions versées 2007 64,06% Strate Contingents 2006 Meyzieu (en K€) Meyzieu (en K€) Achats et charges externes 2005 Par habitant Strate 40 42 45 48 39 36 215 229 233 301 241 236 8 8 8 11 8 8 29 29 29 28 28 27 1868 1565 1758 1884 2116 2280 66 55 62 67 73 78 112 107 112 115 114 115 (Sources : Bercy colloc) 4.1.1.1- Les charges de personnel Les charges de personnel représentent en moyenne 63% des dépenses de fonctionnement, ce qui est supérieur d’environ 9 à 10 points à la moyenne de la strate. Ces dépenses de personnel sont elles-mêmes majoritairement liées à la rémunération des agents qui représente en moyenne 70% du total. Comme dans la plupart des collectivités territoriales, les dépenses de personnel ont augmenté au cours de la période examinée. L’augmentation n’en demeure pas moins mesurée puisqu’elle est inférieure à 1% pour les années 2009 et 20102. 4.1.1.2- Les charges générales Globalement, les dépenses liées aux charges générales diminuent de 1,5% sur la période 2006-2011. Cette moyenne est toutefois à relativiser au regard de l’année 2010 qui contribue largement à la baisse des dépenses sur la période (-6,2%). Par comparaison, les années 2009 et 2011 cumulent à elles deux près de 5% d’augmentation par rapport à l’année précédente. L’année 2010 apparaît en outre comme une année atypique dans la 2 Ce qui est inférieur à la moyenne nationale des communes, l’augmentation 2008-09 étant de 2,2% et 2009-10 de 2,1% (Rapport Observatoire des finances locales 2011 p.16). 9/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) mesure où les baisses les plus significatives sont liées à des consommations ayant un caractère relativement fluctuant d’une année sur l’autre telles que les « rémunérations diverses », les honoraires, et les contrats de prestations de services. Ces éléments ne remettent pas en cause pour autant le constat d’une relative maîtrise des dépenses liées aux charges générales dont l’évolution sur la période et finalement assez peu fluctuante. L’étude des dépenses de fonctionnement, et plus particulièrement des charges à caractère général, a montré certains efforts d’économie, par exemple en matière de combustibles. La commune a en effet fait le choix de remplacer progressivement son parc de chaudières au fuel par des chaudières à gaz à condensation ce qui a permis, globalement sur la période examinée, aux dépenses d’énergie (combustible + électricité + carburant)3 de diminuer de 6% malgré la hausse du prix de l’énergie au cours de la même période. Ces efforts sont également perceptibles en matière de consommation d’eau et d’assainissement, les dépenses en la matière ayant diminué de plus de 30% sur la période 2006-2011, sous l’effet de la fermeture de la piscine de la Roseraie en 2008 (sujette à des fuites) et de la mise en place de la gestion différenciée des espaces verts (amélioration les techniques d'arrosage). A l’inverse, des dépenses de maintenance (+17%) et d’alimentation (+33%) ont connu des augmentations substantielles. L’augmentation globale des dépenses de maintenance, qui ont, par ailleurs, suivi un cours irrégulier, est expliquée par la commune par la mise en place de nouveaux contrats de maintenance périodique réglementaires (électrique, thermique, foudre, appareils de levage, appareils sous pression, etc.). L’amplitude des variations n’en paraît pas moins étonnante pour des dépenses dont on peut supposer qu’elles ont, a priori un caractère régulier d’une année sur l’autre. L’augmentation des dépenses d’alimentation, est expliquée par un accroissement du nombre de repas produits (+7,6%), essentiellement lié aux repas des scolaires et du centre de loisirs, conjugué à la hausse du prix des denrées alimentaires. La commune expose néanmoins que le prix de production d’un repas est resté stable entre 2009 et 2011. La mise en œuvre d’une procédure concurrentielle correctement formalisée qui fait aujourd’hui défaut (cf. infra p. 35) pour la fourniture des denrées alimentaires sera peut-être susceptible d’apporter à la commune des économies. Les dépenses de fonctionnement ont légèrement diminué sur la période, mais de façon prononcée en 2010. Globalement, la commune a su contenir ses dépenses notamment en matière d’énergie où des efforts d’économie ont porté leur fruit, comme pour la consommation d’eau et l’assainissement. Parallèlement, la commune a dû faire face à une augmentation de la demande de repas. 3 Dépenses qui représentent, en moyenne un peu plus de 21% du total des charges à caractère général. 10/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) 4.1.2- Les dépenses d’investissement. Tableau 2 : opérations d’investissement de Meyzieu. en % du total 61,5% moyenne de la strate variation n-1 72,1% par habitant variation n-1 71,9% Meyzieu (en K€) variation n-1 278 2008 moyenne de la strate variation n-1 235 par habitant variation n-1 6 623 Meyzieu (en K€) variation n-1 452 2007 moyenne de la strate variation n-1 326 par habitant variation n-1 9 207 Meyzieu (en K€) variation n-1 moyenne de la strate TOTAL DES EMPLOIS (net) dont : Dépenses d'équipement par habitant Opérations d'investissement 2006 Meyzieu (en K€) 2005 9 526 338 426 10 360 367 460 15 880 562 412 (+3,5%) (+3,7%) (-5,8%) (+8,8%) (+8,6%) (+8,0%) (+53,3%) (+53,1%) (-10,4%) 8 012 284 308 9 981 353 343 15 369 544 312 (+21,0%) (+20,9%) (+10,8%) (+24%) (+24,3%) (+11,4%) (+54,0%) (+54,1%) (-9,0%) 84,1% 84,0% 96,3% 96,2% 308 11 (-78,7%) (-78,4%) 74,6% 96,8% 96,8% 75,7% 1 652 58 128 en % du total 17,9% 17,8% 28,3% 15,1% 15,1% 27,2% 3,0% 3,0% 24,6% 3,2% 3,2% 24,3% Besoin ou capacité de financement 2 851 101 -2 1 749 62 3 - 2 102 - 74 -4 530 19 - 10 Moyenne sur la période 2005-11 300 (-3,8%) 9 756 (+4,9%) 332 (+3,8%) 303 (+1%) 5 757 (-41%) 90,6% 90,5% 75,0% 76,4% 993 34 (+27,8%) (+26%) 101 (+1%) la strate (var. annuelle moyenne) 9 303 320 (-39,5%) (-41,2%) par habitant (var. annuelle moyenne) dont : Dépenses d'équipement Meyzieu (en K€) (var. annuelle moyenne) 367 (+5,8%) moyenne de la strate variation n-1 10 772 (+6,9%) 10 472 (+0,9%) 365 (+0,2%) 427 (-0,5%) 9 257 (+4%) 365 (+3,3%) 310 (+3%) 88,4% 88,4% 72,7% 1 725 58 104 1 058 37 (+73,7%) (+70,6%) (+3,0%) (+21,3%) (+20%) 109 (-3,2%) Meyzieu ( en K€) variation n-1 moyenne de la strate variation n-1 par habitant variation n-1 400 (-2,9%) par habitant variation n-1 10 080 347 (-36,5%) (-38,3%) Meyzieu (en K€) variation n-1 TOTAL DES EMPLOIS (net) Opérations d'investissement (suite) 113 511 18 100 (-2,6%) (+65,9%) (+63,6%) (-11,5%) 2011 Meyzieu (en K€) variation n-1 2010 moyenne de la strate variation n-1 2009 116 (-9,4%) par habitant variation n-1 1 443 51 (-12,7%) (-12,1%) 72,3% Remboursement d'emprunts et dettes 404 7 482 251 433 (+1,0%) (-30,5%) (-31,6%) (+7,2%) 193 327 (-41,9%) (+7,9%) en % du total net 92,3% 92,2% 75,0% 76,6% 64,5% Remboursement d'emprunts et dettes 777 (+52%) 27 (+50%) 100 (0,0%) en % du total net 7,7% 7,8% 25,0% 9,2% 9,3% 25,0% 23,1% 23,1% 24,0% 10,1% 10% 25,5% Besoin ou capacité de financement - 903 - 31 - 15 1 482 50 -1 - 1 424 - 48 4 312 11 4 (Sources : Bercy colloc) La période examinée a été marquée principalement par la construction du centre aquatique « Les Vagues » (cf. infra p.36) qui a mobilisé une grande partie des dépenses d’investissement en 2008. Mis à part cet investissement phare, et préparé de longue date, la politique de la ville en matière d’équipement peut être considérée comme relativement prudente si on l’apprécie à l’aune du niveau de la strate. Le niveau d’investissement marque d’ailleurs un quasi décrochage en 2011 et tombe au plus bas depuis 2005 à l’inverse de la tendance observée dans la strate. C’est seulement en 2008 que le niveau d’investissement excède largement celui de la strate. Bien qu’en moyenne le niveau d’investissement sur la période soit supérieur à celui de la strate d’environ 13%, le niveau d’endettement est inférieur de près de 70% à celui de la strate et est couvert par des capacités de financement, elles aussi, relativement supérieures à celles de la strate. Les immobilisations (notamment les constructions) en cours constituent la partie la plus importante des dépenses d’équipement, et la construction du centre aquatique « Les Vagues » en 2008 en représente une grande proportion. Cet équipement majeur n’a pas 11/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) pour autant été fait au détriment d’autres investissements et constructions puisqu’au cours des trois années suivantes le montant des immobilisations en cours est maintenu à un niveau supérieur à celui de 2006. Les dépenses d’investissement consacrées aux immobilisations corporelles (terrains, hôtel de ville, équipements, cimetière, réseaux d’électrification, matériel de transport, matériel de bureau et informatique, mobilier…) ont suivi une évolution comparable et ne semblent pas avoir subi (à l’exception de l’année 2008) les conséquences de la construction du centre aquatique. L’année 2011 marque néanmoins un recul global des dépenses d’équipement qui suit, logiquement, le niveau global d’investissement de la commune. Cette évolution suit la tendance, générale aux collectivités locales, d’un recul des dépenses d’équipement4 mais paraît plus accentuée. L’événement marquant de la période examinée est la construction du centre aquatique « Les Vagues » qui a mobilisé l’essentiel des produits en 2008. Pour le reste, les dépenses d’investissement de la ville sont marquées par la prudence, en comparaison des communes de même strate. Au regard de ses capacités, les finances communales pourraient supporter une augmentation des dépenses d’investissement alors que celles-ci ont nettement diminuées en 2011. 4.2- Les moyens financiers : fiscalité, potentiel fiscal, endettement, autofinancement. Un regard général sur les principaux chiffres donne à voir une situation saine. 4.2.1- Fiscalité. L’examen du potentiel fiscal de la commune et de sa mobilisation permet de constater que celle-ci dispose de marges de manœuvre qui la mettent en mesure de faire face à ses besoins de financement. Le potentiel fiscal, dont le mode de calcul est déterminé par les dispositions de l’article L. 2334-4 du code général des collectivités territoriales, est le résultat théorique de ce que rapporterait l’addition des trois taxes directes de la collectivité auxquelles seraient appliqués les taux moyens d’imposition nationaux. Rapporté au nombre d’habitants de la commune, il apparaît que le potentiel fiscal de Meyzieu se trouve notablement au-dessus du niveau de la moyenne des communes de même strate (32 points en moyenne sur la période vérifiée). Cet écart tend toutefois à se réduire car si, en valeur absolue, le potentiel fiscal de la commune a augmenté de 19%, sur la période vérifiée, le potentiel fiscal par habitant a connu une augmentation plus mesurée, de 13%, tandis que la moyenne de la strate connaissait une hausse de 21%. La ville de Meyzieu n’en dispose pas moins d’un potentiel fiscal sensiblement plus élevé que la moyenne qui lui permettrait de faire face à d’éventuelles tensions financières. 4 Cf. Rapport Observatoire des finances locales 2011 p.45. 12/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) 4.2.2- Le coefficient de mobilisation fiscale Tableau 3 : Coefficient de mobilisation du potentiel fiscal. 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Meyzieu 94,8% 94,5% 96,4% 94,7% 91,2% strate 75,1% 90,1% 89,8% 90,1% 89,8% Meyzieu 95,4% 109,3% 110,0% 111,7% Coefficient élargi strate 91,8% 108,5% 108,0% 108,1% 107,1% (Source : chiffres Meyzieu : comptes administratifs Meyzieu ; chiffres de la strate (moyenne) : rapports de l’observatoire des finances publiques, DGCL) Le « coefficient de mobilisation du potentiel fiscal (CMPF) = recettes fiscales / potentiel fiscal : mesure le niveau de pression fiscale exercé par la collectivité sur ses contribuables. C’est le rapport entre le produit fiscal effectif et le produit fiscal théorique. Le coefficient de mobilisation du potentiel fiscal élargi (CMPF) = recettes fiscales totales / potentiel fiscal : les recettes fiscales totales représentent la fiscalité directe encaissée sur le territoire communal, c’est-à-dire « commune + groupement à fiscalité propre ». Coefficient de mobilisation du potentiel fiscal La commune de Meyzieu dispose d’un potentiel fiscal élevé mais exerce également une pression fiscale légèrement supérieure à la moyenne observée dans la strate (5,1 points en moyenne sur les quatre années pour lesquelles la comparaison est possible). Le potentiel fiscal est toutefois maintenu à un niveau inférieur à 100%, et baisse d’ailleurs en 2010, ce qui constitue une pression fiscale modérée. Le point de vue est différent lorsque l’on prend en considération le potentiel fiscal élargi qui s’élève environ à 110% depuis 2008 à un niveau très légèrement au-dessus de celui de la strate. Ce niveau de pression fiscale, qui ne dépend qu’en partie de la commune, est susceptible de la gêner dans le cas où elle souhaiterait modifier ses modes de financement et les faire relever davantage de la fiscalité locale. La marge de manœuvre n’est toutefois pas totalement restreinte. 4.2.3- Les taux des taxes ménages. Les taux des taxes foncières et d’habitation votés par le conseil municipal de Meyzieu sont inchangés depuis 2006 (au moins) et s’établissent à 18,28% pour la taxe d’habitation, 17,06% pour la taxe foncière sur les propriétés bâties et 78,25 % pour la taxe foncière sur les propriétés non bâties. Les niveaux de la strate sont assez comparables pour la taxe d’habitation et la taxe foncière sur les propriétés bâties (+1,5 points en moyenne, s’agissant de la taxe d’habitation et -5,6 points en ce qui concerne la taxe sur les propriétés foncières bâties). La taxe foncière sur les propriétés non bâties est en revanche sensiblement plus élevée que la moyenne de la strate (+17%). Cette différence de taux en matière de taxe foncière sur les propriétés non bâties n’est toutefois guère significative puisque le produit de celle-ci représente à peine 0,5% du produit total des trois taxes. Au demeurant, ces taux laissent à la commune une large marge d’augmentation, et lui permettent de disposer de leviers théoriques amples en la matière le cas échéant. 4.2.4- L’autofinancement Le taux d’épargne brute est obtenu par le montant de la capacité d’autofinancement divisé par le montant des produits de fonctionnement. Un taux inférieur à 10% est considéré comme l’indice d’une capacité d’autofinancement insuffisante. En l’espèce celle-ci est d’un niveau satisfaisant puisque sur la période vérifiée, la moyenne du taux d’épargne brute est de 15,6%, assez nettement au-dessus du niveau de la strate. 13/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) 4.2.5- L’endettement L’évolution de la dette 4.2.5.1- Au cours de la période examinée, la dette de la commune a plus que doublé, notamment sous l’effet du financement de la construction du centre aquatique « Les Vagues ». Pour autant, cet endettement semble maîtrisé dès lors qu’il commence à décroître dès 2009. L’endettement est par ailleurs nettement au-dessous de la moyenne de la strate et le remboursement du capital des emprunts ne représente qu’une faible part des dépenses d’investissement, en tout cas, très inférieure à celui de la strate. La commune possédant des capacités d’autofinancement solides, elle est en mesure d’assumer sans difficulté cette dette qui ne marque aucun signe de dérapage. Tableau 4 : endettement Meyzieu 15 398 516 (-10,1%) (-11,5%) 1 049 (0,2%) 1 439 49 (48,5%) (44,1%) 137 (-5,5%) 1 701 58 (18,2%) (18,4%) 135 (-1,5%) 2 372 80 (39,4%) (37,9%) 140 (3,7%) moyenne de la strate (variation n-1) la strate (1) (2) 1 047 (0,6%) par habitant (1) (2) 583 (-6,4%) par habitant (variation n-1) moyenne de la strate (variation n-1) 17 123 (-5,5%) Meyzieu (en K€) (variation n-1) par habitant (variation n-1) 1 041 (-2,9%) par habitant (variation n-1) par habitant (variation n-1) moyenne Meyzieu (en K€) (variation n-1) annuités 15 468 548 1 072 (67,2%) (67,1%) (1,1%) 969 34 145 (97,8%) (100,0%) (-6,5%) 2011 18 116 623 (17,1%) (13,7%) Meyzieu (en K€) (variation n-1) encours de la dette (au 31/12) 2010 moyenne de la strate (variation n-1) 2009 Meyzieu (en K€) (variation n-1) 164 4 029 143 1 033 9 251 328 1 060 (-6,8%) (-6,5%) (0,2%) (129,6%) (129,4%) (2,6%) 1 639 58 156 490 17 155 (-12,2%) (-12,1%) (-4,9%) (-70,1%) (-70,7%) (-0,6%) Meyzieu (en K€) (1) (2) 66 moyenne de la strate (variation n-1) 1 867 2008 moyenne de la strate (variation n-1) annuités par habitant (variation n-1) 1 031 Meyzieu (en K€) (variation n-1) 153 2007 moyenne de la strate (variation n-1) 4 325 par habitant (variation n-1) moyenne de la strate encours de la dette (au 31/12) Meyzieu (en K€) (variation n-1) par habitant 2006 Meyzieu (en K€) 2005 11 959 (32%) 256% 1 497 (20%) 27% 413 (31%) 237% 52 (20%) 21% 1 048 (0%) 2% 147 (-3%) -15% Sources : Bercy Colloc - (1) variation moyenne annuelle - (2) variation sur la période 4.2.5.2- Les emprunts souscrits Au cours de la période examinée, la commune a contracté et/ou géré plusieurs emprunts. Son attitude à l’égard de la dette est caractérisée par une grande prudence. La commune a en effet opté pour des emprunts aux évolutions prévisibles et a privilégié, sur la fin de la période examinée, les seuls emprunts à taux fixe. Le seul prêt pouvant présenter un certain risque a été signé le 12 décembre 2001. D’un montant initial de 5 289 786 € pour une durée de 15 ans, il avait pour objet de financer une dette résiduelle de quatre prêts dont il intégrait les intérêts courus non échus d’un montant de 114 860 €, en incluant par ailleurs le paiement d’une indemnité d’un montant de 106 714 €. Au 31 décembre 2011, le capital restant dû s’élevait à 2,32 M€ ce qui représentait 15% du total du capital restant dû par la commune au titre de ses emprunts. Bien que cet emprunt ne présentât pas de risques particulièrement élevés pour la commune, compte tenu du capital restant dû et des termes du contrat (4B selon la charte Gissler) 5, celle-ci a choisi 5 Instruction N° 10-019-MO du 3 août 2010. 14/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) de le renégocier pour le faire passer à taux fixe par contrat du 2 février 2012. Le taux fixe négocié est de 2,33% annuel auquel s’ajoute une indemnité de 183 000 € de remboursement anticipé total du prêt à taux variable renégocié, soit 8,26% du capital restant dû (2 214 762 €). La commune ne dispose donc plus d’aucun emprunt à taux variable, ce qui lui donne une visibilité certaine sur l’état de sa dette et son évolution. Les taux fixes obtenus n’ont rien d’excessif et ne sont pas de nature, au regard des capacités financières de la commune, à mettre en péril son équilibre financier. Bien que la dette de Meyzieu ait doublé au cours de la période examinée, son niveau reste très inférieur à celui de la strate et apparaît bien maitrisé. La nature de la dette est gérée avec un souci de prévisibilité maximale, puisque la commune ne dispose plus que d’emprunts à taux fixe. 4.2.6- Le ratio de désendettement Le ratio de désendettement exprime le nombre d’années qui seraient nécessaires au remboursement de la dette de la commune en supposant que la capacité d’autofinancement (CAF) demeure stable sur cette durée et qu’elle y soit entièrement consacrée. Il est calculé suivant la formule suivante : Ratio de désendettement = encours de la dette en fin d’exercice/capacité d’autofinancement de l’exercice Tableau 5 : ratio de désendettement 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Meyzieu 0,95 0,86 2,08 3,61 4,51 3,49 Moyenne de la strate 6,78 6,98 7,52 8,06 7,33 6,12 Moyenne des durées résiduelles de remboursement des 11 10 15 15,33 15 14,25 emprunts (Meyzieu) (Source : CRC, sur la base des chiffres fournis par Bercy Colloc) (durées résiduelles : comptes administratifs) Ces chiffres donnent à constater que la commune est dans une situation satisfaisante de ce point de vue. En moyenne, sur la période le ratio de désendettement s’établit à 2,6 tandis que celui de la strate s’élève à 7,1. Entre 2006, à son plus bas, et 2009, alors qu’il est à son apogée, le ratio a plus que quadruplé, ce qui représente une croissance nettement plus rapide et plus importante que celle de la strate. Pour autant, compte tenu des investissements réalisés sur cette période, cette tendance n’a rien d’alarmant dès lors que le ratio reste très largement contenu et qu’il décroît même en 2010, suivant d’ailleurs en cela une tendance qui s’observe également pour la strate. Le rapprochement des chiffres du ratio de désendettement avec ceux de la durée moyenne de remboursement des emprunts ne montre aucun signe de tension. Le ratio de désendettement se trouve en effet au minimum trois fois inférieur à la durée moyenne de remboursement des emprunts. 5- LE PERSONNEL La commune de Meyzieu gère attentivement son personnel, qui bénéficie d’une situation globalement favorable, mais en s’écartant parfois de l’orthodoxie des prescriptions réglementaires et législatives. 15/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) 5.1- Evolution des effectifs La commune de Meyzieu emploie un peu moins de 500 agents. Au cours de la période examinée, le volume d’emplois en équivalent temps pleins est demeuré inchangé, ne connaissant qu’une évolution de -1%, avec une variation annuelle moyenne de 0,38%. Tableau 6 : effectifs de la commune (titulaires et non titulaires) 6 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Tit. A 19 20 22 26 28 28 47% Non tit A 4 5 6 7 6 6 Total A 23 (+9%) 25 (+12%) 28 (+18%) 33 (+3%) 34 (0%) 34 50% 48% Tit B 64 64 68 71 65 64 Non tit B 17 18 15 19 23 25 Total B 81 (+1%) 82 (+1%) 83 (+8%) 90 (-2%) 88 (+1%) 89 Tit C 334 336 325 320 328 305 Non tit C 40 43 55 52 33 57 Total C 374 (+1%) 379 (0%) 380 (-2%) 372 (-3%) 361 (0%) 362 -1% 43% -3% Total tit 417 420 415 417 421 397 -1% -5% (1) 8% (2) 0% 2% 47% 10% -9% Total non tit 61 66 76 78 62 88 9% 44% total 478 (+2%) 486 (+1%) 491 (+1%) 495 (-2%) 483 (0%) 485 0% 1% Légende : (1) = Variation annuelle moyenne (2) = variation sur la période 2005-10 en %. Tit = titulaires ; non tit = non titulaires (sources : chiffres direction RH Meyzieu) (chiffres entre parenthèses = variation annuelle) Cette augmentation du nombre d’agents s’explique principalement par un effort de développement du conservatoire de musique et la pérennisation de quelques postes issus de la transformation d’emplois jeunes. Cette relative stabilité globale des effectifs dissimule toutefois une double évolution de leur composition. La première est une modification des proportions de chaque catégorie A, B et C. Le nombre d’agents titulaires de catégorie C a notablement diminué (-29 agents, soit 9%) tandis que le nombre d’agents de catégorie A a largement augmenté (+47% ; + 9 agents) ce qui marque une augmentation de 2,7%, du taux de personnel d’encadrement de la ville. Les deux services bénéficiaires de ces créations d’emploi de catégorie A (services techniques et direction générale des services) sont d’ailleurs les mêmes que ceux dont les emplois d’agents de catégorie C ont le plus diminué. Cette évolution traduit une redistribution des compétences qui n’a pas nécessairement impliqué une diminution de la charge financière. La seconde évolution marquante est celle d’un recours accru aux non-titulaires : tandis que le nombre d’emplois des agents titulaires diminue de 5% au cours de la période 20052010, le recours aux services des agents non titulaires a augmenté de 44 %7. Parallèlement, les dépenses liées au « personnel extérieur » ont augmenté de près de 200% entre 2006 et 2010 ce qui correspond notamment à la participation de la ville à des actions d’insertion. La commune indique par ailleurs avoir externalisé l’entretien de l’hôtel de ville, de l’antenne de justice et des équipements sociaux et culturels. Au regard de ce qui précède, il apparaît manifeste que l’augmentation des charges de rémunération de la commune tient pour une bonne part à l’effet mécanique du « glissement vieillesse technicité » des agents titulaires, puisqu’en dépit d’une diminution de leur nombre, 6 NB : ces chiffres ne prennent en compte que les emplois permanents des non-titulaires, n’y figurent donc pas les emplois saisonniers, occasionnels et emplois de cabinet. 7 Sans compter les emplois non permanents. 16/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) la charge salariale qu’ils font peser sur le budget de la commune a augmenté. Elle s’explique aussi, comme on l’a, vu par un mouvement de renforcement du taux d’encadrement, qui engendre des charges de personnel plus élevées. Ceci observé, financièrement, ce mouvement inverse des effectifs de titulaires et non titulaires a potentiellement été source d’économie pour la commune, même s’il n’est pas apparu que le recours accru aux non-titulaires avait cette vocation. En effet le coût moyen de rémunération des agents non titulaires est moins important que celui des agents titulaires. La commune de Meyzieu dispose d’effectifs en personnel confortables qui n’ont que très légèrement augmenté au cours de la période examinée. Leur relative stagnation s’accompagne toutefois d’une modification de leur structure, la part des d’agents non titulaires ayant significativement augmenté ainsi que celle des agents de catégorie A, tandis que le nombre d’agents de catégorie C a diminué. Cette redistribution des effectifs n’a pas eu, pour autant, pour effet d’augmenter particulièrement les dépenses de personnel, lesquelles ont été convenablement contenues. 5.2- L’absentéisme Tableau 7 : données relatives à l’absentéisme 2005 Agents arrêtés 1 fois au 8 moins / total effectif Nb moyen de jours d’arrêt 9 par agent cat. A Nb moyen de jours d’arrêt par agent cat. B Nb moyen de jours d’arrêt par agent cat. C Nb moyen de jours d’arrêt titulaires Nb moyen de jours d’arrêt non titulaires Nb moyen de jours d’arrêt titulaires et non-tit. Nb moyen d’arrêts par agent titulaire Nb moyen d’arrêts par agent non-titulaire Nb moyen d’arrêts par agent 58,5% 2006 (-3,1%) 56,7% 2007 2008 (+7,0%) 60,6 (-6,8%) 56,5% 2009 (+10,7%) 62,5% 2010 (-2,0%) 61,3% 2011 (-7,0%) 57,0% (+265%) (+80,3%) (+39,0%) (-57,7%) (-15,7%) (+54,3%) 6,4 11,5 15,9 6,7 5,7 8,8 (-48,8%) (+331%) (-26,5%) (-14,8%) (0,0%) (+28,3%) 7,3 3,7 16,1 11,8 10,1 10,1 12,9 (+6,7%) (+5,3%) (-10,4%) (+4,2%) (-8,4%) (+12,3%) 33,1 35,3 37,1 33,3 34,6 31,7 35,6 (+4,4%) (+18,9%) (-14,3%) (+1,2%) (-4,0%) (+14,1%) 28,66 29,92 35,56 30,49 30,86 29,64 33,81 (+12,2%) (-29,3%) (+17,9%) (-33,4%) (-13,6%) (-9,7%) 17,03 19,10 13,50 15,92 10,60 9,16 8,27 (+7,3%) (+0,1%) (-5,4%) (-10,7%) (-6,4%) (+8,5%) 22,85 24,51 24,53 23,21 20,73 19,40 21,04 (-4,1%) (+0,8%) (-13,4%) (+20,6%) (+3,0%) (-6,5%) 1,21 1,16 1,17 1,01 1,22 1,26 1,18 (-3,5%) (+0,6%) (+11,1%) (+6,1%) (-10,5%) (-4,2%) 0,78 0,75 0,76 0,84 0,89 0,80 0,76 (-4,3%) (+0,3%) (-10,1%) (+18,4%) (-0,2%) (-6,3%) 1,13 1,08 1,09 0,98 1,16 1,15 1,08 (+5,4%) (+14,4%) (-11,7%) (-1,6%) (-6,7%) (+14,4%) 10 Taux d’absentéisme 13% 14% 16% 14% 14% 13% 15% (Sources : CRC ARA et chiffres produits par Meyzieu) (chiffres entre parenthèse = évolution annuelle) (1)= moyenne annuelle (2) = variation moyenne annuelle sur période 1,7 (1) (2) 59% -0,2% 8,10 61,0% 10,27 45,0% 34,38 1,6% 31,28 3,4% 13,37 -9,3% 22,32 -1,1% 1,17 0,1% 0,80 -0,1% 1,10 -0,4% 0,14 2,4% La ville de Meyzieu n’échappe pas à la tendance générale de l’augmentation de l’absentéisme observée dans les collectivités locales ces dernières années. Bien qu’elle s’applique à le limiter, son taux d’absentéisme est supérieur à ce qui s’observe dans les collectivités employant plus de 350 agents11. Globalement, l’ensemble des indicateurs montre une augmentation relativement préoccupante du nombre des absences (1,1 arrêt par agent par an), de leur durée (22 jours par an) et du nombre des agents qu’elles concernent 8 Toutes catégories confondues, titulaires et non titulaires, y compris sur emplois non permanents Titulaires et non titulaires, sur emplois permanents. 10 (Nombre de jours travaillés (221) x nombre d’emploi équivalent temps plein) / nombre de journées d’arrêt. 11 Publication Dexia « Regard sur… l’absentéisme dans la fonction publique » mai 2011 ; indique un chiffre moyen d’absentéisme à 11% pour les collectivités de plus de 350 agents. 9 17/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) (59% des agents arrêtés au moins une fois par an). Cependant, le nombre de jours d’arrêt par agent est inférieur à la moyenne observée dans les communes de même strate (30,1 jours par an)12. Majoritairement, les arrêts dont bénéficient les agents sont de courte durée : les arrêts de moins de trois jours représentent plus du tiers de la totalité, les arrêts de moins de 8 jours les deux tiers, et la proportion des arrêts de moins de 15 jours oscille, lors de la période 2005/2011, entre 82 et 85% de la totalité des arrêts accordés. La durée moyenne des arrêts des agents de catégorie C est 4,1 fois supérieure à celle d’un agent de catégorie A, ce qui pourrait s’expliquer par une exposition différente aux risques de maladie et d’accident. La différence, importante, entre le nombre de jours d’absence entre titulaires et non-titulaires, qui n’a cessé de s’accroître entre 2005 et 2011 (en 2011, la durée d’absence d’un agent titulaire est en moyenne 4 fois supérieure à celle d’un agent non titulaire) doit être relativisée au regard de l’effet démultiplicateur des congés longue durée et longue maladie sur ces durées moyennes. Les agents non titulaires étant, de manière générale, recrutés pour des durées courtes sont proportionnellement moins nombreux à solliciter des arrêts de longue durée. La synthèse des bilans sociaux 2009 indique que cet écart s’explique également en partie par des caractéristiques professionnelles et démographiques (structure par âge) différentes. Il n’en demeure pas moins que l’absentéisme a pour la ville de Meyzieu un coût important puisque le nombre de jours annuels d’absence moyen sur la période 2005-2011 est de l’ordre de 14 000, ce qui justifie que des efforts visant à sa réduction soient pratiqués. Diverses actions sont menées à ce titre par la ville. Les premières consistent en des mesures de contrôle du bien-fondé des arrêts de travail qui peuvent donner lieu à des expertises réalisées chez un médecin expert. Depuis 2005, à la suite d’un accord avec les partenaires sociaux, la ville a décidé d’une réduction des primes dès le premier jour d’absence, mais la commune reconnaît elle-même que l’impact de la mesure est assez peu important. La ville de Meyzieu s’est en outre penchée sur les causes des arrêts pour les réduire, en faisant procéder, par exemple, à des études de postes, complétées par des conseils en ergonomie. Elle a également procédé à une organisation et à une structuration en matière de prévention des risques professionnels ainsi qu’en matière de formation hygiène et sécurité. Les résultats atteints sont encourageants en matière d’accidents, dont les taux de gravité et de fréquence sont plus bas qu’au niveau national (en 2010 le taux de fréquence13 est de 14,83 alors qu’il est de 25 au niveau national14 et le taux de gravité15 de 0,19 alors qu’il est de 1,4 au niveau national). Les chiffres de l’absentéisme de Meyzieu, sont élevés mais, suivent, globalement, une tendance que l’on retrouve dans les autres collectivités. La ville n’en a pas moins cherché à agir sur les causes de l’absentéisme et de sa durée avec quelques résultats. 5.3- Temps de travail Par délibération du 13 décembre 1999 la ville de Meyzieu a mis en œuvre le protocole d'accord relatif à la semaine de 35 heures. La durée effective du travail est donc de 35 heures hebdomadaires et de 7 heures journalières. Elle indique une durée annuelle effective pour un temps complet de 1 547 heures pour 221 jours de travail. Cette durée est inférieure 12 Synthèse nationale des bilans sociaux 2009, p. 59 (Centre national de la fonction publique territoriale / Direction générale des collectivités territoriales). 13 Taux de fréquence (TF)= nombre d’’accidents de service avec arrêt x 1 000 000 / nombre d’heures travaillées du régime concerné. 14 CNRACL Bulletin 2011 de prévention n°6 Dossier BND / Entrepôt national p.10. 15 Taux de gravité (TG) = nombre de jours d’arrêt x 1 000 / heures travaillées. 18/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) à la durée annuelle fixée à 1 607 heures par le décret n° 2000-815 pour un agent travaillant à temps complet. Celles-ci correspondent aux 1 600 heures prévues par ce décret, à compter du 1er janvier 2002, auxquelles ont été ajoutées 7 heures au titre de la journée de solidarité à compter du 1er janvier 2005, ce qui correspond à 228 jours de travail annuel. La différence du temps de travail observé à Meyzieu avec la durée annuelle normale prévue par ces dispositions équivaut à un peu plus de huit jours et représente un coût pour la collectivité qui équivaudrait, pour les titulaires, à environ 490 K€ pour l’année 201016. En réponse à cette observation, la commune a fait valoir qu’aux termes des dispositions de l’article 7-1 de la loi n°84-53 du 26 janvier 1984, dans sa version issue de la loi du 3 janvier 2001 (Loi n°2001-2). « Les régimes de travail mis en place antérieurement à l'entrée en vigueur de la loi n° 2001-2 du 3 janvier 2001 relative à la résorption de l'emploi précaire et à la modernisation du recrutement dans la fonction publique ainsi qu'au temps de travail dans la fonction publique territoriale peuvent être maintenus en application par décision expresse de l'organe délibérant de la collectivité ou de l'établissement prise après avis du comité technique paritaire, sauf s'ils comportent des dispositions contraires aux garanties minimales applicables en matière de durée et d'aménagement du temps de travail. ». Par une délibération du 22 novembre 2001, la commune a décidé de mettre en œuvre la possibilité prévue par ce texte. Les dispositions retenues en matière de temps de travail par la collectivité ne sont donc pas, malgré leur coût, contraires à la législation. La ville a institué en 2010 le compte épargne temps (CET). Le règlement adopté à cette occasion, conforme aux dispositions réglementaires, accorde la possibilité aux agents d’abonder leur compte avec des jours de congés annuels (6 jours maximum). Cette possibilité ainsi ouverte aux agents n’a rencontré qu’un succès mitigé, puisqu’aux termes du bilan social 2011, seuls 46 comptes épargne temps ont été ouverts (pour plus de 400 agents titulaires) pour un nombre de jours épargnés, guère plus important, de 275. Pour autant, la commune, n’a pas souhaité ouvrir la possibilité d’indemniser les jours de congés épargnés. Elle explique ce choix par la volonté de maîtriser sa masse salariale et de pousser les agents à prendre leurs jours de repos afin de ménager leur santé. Au regard des montants d’indemnisation fixés par l’arrêté du 28 août 2008, du nombre de jours épargnés, et compte tenu du glissement vieillesse technicité, il n’est pas certain que le motif avancé de la maîtrise de la masse salariale garde longtemps sa pertinence économique. Le choix de la commune ne saurait pour autant être critiqué. Il lui permet, d’une part de connaître de façon fiable le nombre de jours de congés à prendre et leur coût, alors que ce calcul est plus aléatoire si la monétisation des jours de congés épargnés est possible. D’autre part, le nombre de jours épargnés par agent, de moins de 6 jours en moyenne par CET, semble indiquer que l’ouverture d’un CET, n’incite pas nécessairement les agents qui l’ont demandé à se priver de jours de congés pour les épargner. Peut-être, d’ailleurs, s’agit-il d’une conséquence de l’impossibilité de les monétiser. Le temps de travail des agents de la commune est inférieur à la durée annuelle normale de travail prévue par le décret n° 2000-815, d’environ huit jours. La commune a donné à ses agents la possibilité d’ouvrir un compte épargne temps mais sans possibilité de monétiser les jours qui y sont épargnés, ce qui lui donne une meilleure lisibilité des jours de congés à prendre et de leur coût. 5.4- La tenue des dossiers La tenue des dossiers des agents de la ville de Meyzieu, vérifiée par sondage, a révélé que des améliorations pourraient être apportées. 16 Chiffre obtenu ainsi : ((coût moyen annuel par agent A /221) x 8 x nombre d’agents A) + (idem agents B) + (idem agents C). Sur la base de chiffres fournis par la commune. 19/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) Au titre de l’article 18 du titre 1er du statut général des fonctionnaires « le dossier du fonctionnaire doit comporter toutes les pièces intéressant la situation administrative de l’intéressé, enregistrées, numérotées et classées sans discontinuité. Il ne peut être fait état dans le dossier d’un fonctionnaire, de même que dans tout document administratif, des opinions ou des activités politiques, syndicales, et religieuses ou philosophiques de l’intéressé ». Il ressort de ces dispositions que l’obligation de numérotation concerne l’ensemble des pièces versées au dossier qui intéressent la situation administrative de l’agent et qu’elle doit leur être appliquée de façon chronologique. Il a été constaté que les pièces des dossiers n’étaient pas toutes numérotées, seules le sont celles contenues dans le dossier « arrêtés » (dans quelques cas il a été constaté que les arrêtés n’étaient pas tous numérotés). En outre, les documents n’étant pas tous datés cela obère la possibilité de vérifier, en l’absence de numérotation systématique, le caractère chronologique du classement (qui n’empêche pas par lui-même le classement thématique pour lequel la commune a opté). Il a également été relevé que les dossiers ne contenaient pas systématiquement l’intégralité des fiches d’évaluation. Lorsque celles-ci figurent au dossier, ce qui constitue le cas majoritaire, ces documents ne sont pas numérotés. L’obligation de numérotation des pièces du dossier individuel, constitue l’expression d’une garantie d’impartialité pour les agents publics. La possibilité établie par le décret n° 2011-675 du 15 juin 2011 de gérer par support électronique ces dossiers pourrait être étudiée par la commune. La tenue des dossiers des agents pourrait être améliorée, la numérotation des pièces étant incomplète. En réponse, la commune a fait savoir qu’elle allait mener une réflexion sur l’application du décret du 15 juin 2011. 5.5- Le recours aux non-titulaires Le recours aux non-titulaires est essentiellement justifié par l’article 3 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984. Ceux-ci sont, en priorité, recrutés pour remplacer des agents absents (article 3 alinéa 1)17 (48% du total des recrutements de non-titulaires), pour répondre à des besoins occasionnels ou saisonniers, ou faire face à des vacances temporaires d’emploi. Ces trois motifs représentent 93% du total des recrutements de non-titulaires. Les autres motifs (absence de cadre d’emploi ou, pour les emplois de catégorie A, lorsque la nature des fonctions ou les besoins du service le justifient, et emplois de cabinet) représentent, en nombre, un caractère anecdotique. L’examen des dossiers des agents recrutés sur le fondement des alinéas 4 et 5 de l’article 3 de la loi n°84-53 (dans sa version issue de la loi n°2009-972 du 3 août 2009), c’est à dire pour des besoins spécifiques ou en l’absence de cadre d’emploi correspondant n’a pas révélé de cas de recrutement qui ne correspondrait pas aux cas prévus par le législateur et invoqués par la commune. Toutefois, à l’instar des remarques faites ci-dessus sur la tenue des pièces du dossier, il a été noté que dans plusieurs dossiers individuels, les pièces n’étaient pas numérotées bien que cette obligation soit expressément prévue par les dispositions de l’article 1-1 du décret du 15 février 1988 n°88-145 (à partir de la modification introduite par le décret 17 Dans la version antérieure à la loi du 12 mars 2012. 20/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) n°2007-1829). D’autres contrats de recrutement18 ont un caractère rétroactif, dans la mesure où ils ont été signés après la date d’entrée en fonction de l’agent qu’ils stipulent eux-mêmes. Ces retards sont variables et peuvent aller de moins d’une semaine à plus de trois semaines. La commune pourrait remédier facilement à ce type de dysfonctionnement en anticipant la signature du contrat avant l’entrée en fonction de l’agent, particulièrement lorsque ces contrats sont signés pour des durées de deux ou trois ans. Plusieurs contrats de recrutement font référence à l’article 3 alinéa 3 de la loi n°84-53 comme motif de recrutement. Depuis la loi n°2005-843 du 26 juillet 2005, cet alinéa ne correspond plus à aucun motif de recrutement. Cette référence erronée n’a guère de conséquences juridiques, mais pourrait être source de confusion. Elle révèle en outre que la commune devrait opérer une vérification sur la rédaction de ses contrats. Les dossiers de certains agents non titulaires contiennent des lacunes (non numérotation des pièces du dossier individuel, contrats rétroactifs...) auxquelles la commune peut facilement remédier. En réponse à ces observations, la commune a indiqué qu’elle veillerait à l'avenir à ce que les contrats soient établis avant l'entrée en fonction des agents. 5.6- Les logements pour nécessité absolue de service En vertu de l’article 21 de la loi n° 90-1067 du 28 novembre 1990, les collectivités territoriales et leurs établissements publics peuvent décider d’attribuer un logement de fonction gratuitement ou moyennant une redevance à certains de leur agents, dont ils ont préalablement fixé la liste des fonctions, en raison notamment des contraintes liées à l'exercice de leur emploi. Dès 1996, un arrêt du conseil d’Etat19, a conduit à considérer que les conditions d’attribution des logements de fonction par les collectivités locales à leurs agents doivent être calquées sur celles qui sont appliquées par l’Etat. Pour cela, (jusqu’à la récente réforme du décret n°2012-752 du 9 mai 2012) les textes applicables, prévoyaient deux motifs de concession de logement, sur des biens relevant du domaine public : soit par « nécessité absolue de service », c’est à dire « lorsque l'agent ne peut accomplir normalement son service sans être logé dans les bâtiments où il doit exercer ses fonctions », soit par « utilité de service », c’est à dire « lorsque, sans être absolument nécessaire à l'exercice de la fonction, le logement présente un intérêt certain pour la bonne marche du service ». Dans le premier cas, la concession de logement emporte la gratuité du logement, voire, pour tout ou partie, la fourniture de l’eau, du gaz, de l’électricité et du chauffage. La concession pour simple « utilité de service » suppose en revanche, le paiement d’une redevance par son bénéficiaire. La ville de Meyzieu a décidé d’accorder des logements gratuits pour nécessité absolue de service à vingt-huit de ses agents. Pour quatre d’entre eux, elle est justifiée par leur fonction d’agent de police municipale, ce qui ne semble pas en adéquation avec les critères dégagés par la jurisprudence à partir des textes précités. Celle-ci considère que l’attribution d’un logement gratuit ne se justifie que lorsque les contraintes liées aux fonctions de l’agent appellent de sa part une « présence pouvant être regardée comme constante ». 18 Ces contrats portent la mention « contrat de travail » ce qui est susceptible de porter à confusion dès lors que les agents publics ainsi recrutés ne sont pas régis par les règles du code du travail mais par celle du décret du 15 février 1988. 19 CE, 30 octobre 1996, commune de Muret n°153679 21/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) La commune de Meyzieu, expose que ces quatre agents assurent des astreintes, pour divers motifs qui représentent une centaine d'interventions annuelles. Il n’y a guère de doute pour estimer que, dans ces conditions, l’attribution d’un logement représente une utilité pour le service. Elle n’exige pas, cependant, de ces agents une présence constante. Les fiches de postes de ces derniers mentionnent, certes, des contraintes horaires particulières mais ne justifiant pas de la nécessité d’une présence constante sur les lieux d’exercice des fonctions. Au demeurant, le seul fait d’être tenu à des contraintes d’astreinte ne suffit pas à justifier l’attribution d’un logement gratuit. Enfin, il ressort de la jurisprudence que les juridictions administratives ont considéré, dans plusieurs cas d’espèce, que des fonctions d’agent de police municipale ne justifiaient pas l’attribution de concessions de logement gratuites20. Il apparaît donc que la commune aurait dû et devrait demander à ces agents de police municipale qu’elle loge, une redevance. La réforme de mai 2012, ne change pas fondamentalement les conditions à remplir pour l’attribution des concessions de logement pour nécessité absolue de service, mais a restreint les concessions de logement payantes aux seuls cas où l’agent « est tenu d'accomplir un service d'astreinte » (sans remplir les conditions ouvrant droit à la concession d'un logement par nécessité absolue de service). En outre, à compter du 1er septembre 2013, dernier délai, les conditions d’occupations de ces logements, quels qu’en soient les motifs, devront, en tout état de cause, changer. La réforme de mai 2012 a eu pour effet de supprimer, pour les logements gratuits, la possibilité d’étendre cette gratuité aux dépenses d’électricité, d’eau, de gaz et de chauffage. La commune devra donc, a minima, revoir les conditions de logements de ces agents de police municipale sur ce point. Si la commune décidait, comme cela semble devoir être le cas, de n’accorder qu’une concession de logement payante, le calcul de la redevance prévue par l’article R. 2124-68 du code général de la propriété des personnes publiques est désormais de 50% de la valeur locative réelle des locaux occupés. La ville a accordé des logements de fonction gratuits à quatre de ses agents de police municipale alors qu’il n’apparaît pas que ces logements sont indispensables à l’exercice normal de leurs fonctions. La commune aurait dû faire payer un loyer à ces agents et devrait reconsidérer le caractère gratuit de leur attribution. En réponse, elle a indiqué son intention de régulariser cette situation dans les meilleurs délais. 5.7- Nouvelle bonification indiciaire (NBI) Instituée par la loi n°91-73 du 18 janvier 1991 (à partir du 1er août 1990), la nouvelle bonification indiciaire a pour objet de valoriser certains emplois comportant une responsabilité ou une technicité particulière par l’ajout d’un certain nombre de points d’indice majorés21, à l’indice de l’agent qui en bénéficie. Depuis deux décrets de 2006, les critères d’attribution de la NBI sont exclusifs de toute référence à un grade. Attaché à l’exercice des fonctions, le bénéfice de la bonification cesse lorsque l’agent achève de les exercer. La commune de Meyzieu accorde la NBI à 167 agents sur 404 agents titulaires, soit environ à 40% d’entre eux. Parmi ces derniers, 65 bénéficient de 10 points de bonification au titre de fonctions d’accueil. Le décret n°2006-779 du 3 juillet 2006 prévoit que les fonctions d’accueil ouvrent le droit au bénéfice de la bonification lorsqu’elles sont exercées à titre principal. Le juge administratif, considère que cette condition est remplie lorsque l’emploi occupé implique que l’agent concerné consacre plus de la moitié de son temps de travail 20 Cour administrative d'appel de Versailles, Commune De Chambourcy 13 octobre 2005 N°03VE01525 ; Tribunal Administratif de Rouen, 11 mai 1999 M. Jacques DANVY Requête N 971493 ; Tribunal administratif de Melun, 16 octobre 2001 préfet de Seine et Marne c/commune de Savigny-le-Temple, requête N 981149. 21 er Valeur du point d’indice au 1 juillet 2010 : 4,63 €. 22/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) total à des fonctions d’accueil du public22. La consultation de la liste des bénéficiaires de la NBI, particulièrement des agents qui en sont attributaires au titre des fonctions d’accueil, a conduit à constater que l’intitulé de plusieurs postes laisse supposer que les fonctions d’accueil n’en constituaient pas la tâche principale. La commune a exposé avoir « une interprétation large des textes relatifs à la notion d'accueil du public, qui correspond certes aux administrés, mais aussi aux partenaires (associations, institutions,...) et aux relations/interfaces internes aux services municipaux, et ce afin de valoriser la transversalité entres les services ». Cette interprétation des textes ne paraît pas correspondre à celle qu’en font les juridictions administratives. Il est vrai, qu’à la différence du décret n°91-711 du 24 juillet 1991, l’annexe du décret du 3 juillet 2006 ne mentionne plus l’exercice « à titre principal des fonctions d'accueil du public », mais simplement de « fonctions d’accueil exercées à titre principal ». Pour autant, en dépit de cette différence de rédaction entre les décrets de 1991 et 2006, les juridictions administratives, saisies du sujet, ont toutes, sans exception, considéré que les fonctions d’accueil sont des fonctions « d’accueil du public »23. Il semble donc exclu que les fonctions de mise en relation internes aux services municipaux puissent être considérées comme des fonctions d’accueil susceptibles d’être prises en compte pour le bénéfice de la NBI. Ce bénéfice suppose ainsi que l’agent exerce effectivement des fonctions d’accueil et non qu’il soit simplement en contact avec le public. Il convient encore de préciser qu’il ne suffit pas que la mission d’accueil soit l’une des missions principales pour ouvrir le droit au bénéfice de la NBI, encore faut-il qu’elle constitue la part prépondérante de l’activité24. Les données transmises par la commune ne permettent pas d’établir formellement qu’un certain nombre d’agents auxquels est attribuée la NBI ne consacrent pas la majeure partie de leur temps de travail à des fonctions d’accueil du public, dès lors qu’il n’existe pas de décompte des heures passées à l’accueil du public. Dans ces conditions, la chambre constate néanmoins que le nombre d’agents bénéficiant de la bonification apparaît élevé et que les fonctions de plusieurs d’entre eux, au regard de leur fiche de poste, ne paraissent pas conduire à consacrer plus de la moitié de leur temps de travail à des fonctions d’accueil du public. Il a notamment pu être observé qu’au sein du service des ressources humaines, qui n’a, a priori, pas de raison d’avoir des contacts fréquents avec le public, pas moins de neuf agents, sur un effectif de treize, bénéficient de la NBI au titre de l’exercice de fonctions d’accueil à titre principal. Dans d’autres services, il a été relevé que la fiche de poste d’au moins deux agents ne comportait aucune mission d’accueil du public. 22 CE, 28 janvier 2009, Mme Charlet N° 301494. Ainsi, parmi des dizaines de jugements comportant une solution comparable, le Tribunal administratif de Lille er indique-t-il « qu’aux termes de l’article 1 du décret du 3 juillet 2006 susvisé : « Une nouvelle bonification indiciaire, prise en compte pour le calcul de la retraite est versée mensuellement aux fonctionnaires territoriaux exerçant une des fonctions figurant en annexe au présent décret. » ; que parmi les fonctions listées en annexe de ce décret figurent les « fonctions d’accueil exercées à titre principal » ; que ces dispositions doivent être interprétées comme réservant le bénéfice de la nouvelle bonification indiciaire à raison de l’exercice à titre principal de fonctions d’accueil du public aux agents dont l’emploi implique qu’ils consacrent plus de la moitié de leur temps de travail total à des fonctions d’accueil du public » (Tribunal administratif de Lille, 22 mai 2012, Mme Isabelle Delporte, requête n°1003377) 24 Tribunal administratif d'Orléans 23 octobre 2012 Mme Evelyne EHRMANNE requête n° 1100881. 23 23/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) La commune de Meyzieu accorde le bénéfice de la nouvelle bonification indiciaire à 40% de ses agents. Pour plusieurs d’entre eux, le bénéfice de cette bonification au titre de l’exercice de fonctions d’accueil parait critiquable en première analyse, celles-ci, parfois pas même prévues dans la fiche de poste, ne paraissant pas constituer la part prépondérante de leur temps de travail. La commune devrait donc réexaminer les conditions d’attribution de cette bonification. En réponse à l’observation, la collectivité a affirmé que toutes les fonctions évoquées par la chambre impliquent « une part prépondérante d'accueil » et a fait valoir que la rédaction des fiches de postes ne traduisait pas toujours parfaitement la réalité des fonctions. 6- LA GESTION DU PATRIMOINE IMMOBILIER 6.1- L’entretien du patrimoine 6.1.1- La programmation des travaux d’entretien La commune dispose d’un inventaire de ses biens immobiliers qu’elle tient sous forme d’un tableau dressant la liste des immeubles mais qui se borne à un recensement sommaire des mètres carrés, répartis par catégorie. Cet inventaire ne comporte aucune précision sur la date d’acquisition, ou de livraison, des immeubles ni sur leur état, ni sur leur régime juridique. Il est vrai que la distribution du patrimoine de la commune n’étant pas particulièrement complexe, ce type de renseignement n’apparaît pas totalement indispensable. De telles informations, qui ne seraient pas difficiles à réunir, pourraient pourtant s’avérer utiles aux fins de bonne gestion, par exemple pour les conventions d’occupation qui pourraient concerner les immeubles et pour le régime des garanties qui sont attachées aux constructions (garantie décennale par exemple). Il semble plus gênant, en revanche, que cet inventaire ne soit pas associé à un tableau des travaux d’entretien ou de réparations à prévoir. La commune a indiqué qu’historiquement la programmation des travaux d’entretien reposait sur une très bonne connaissance des bâtiments par les techniciens et responsables ainsi que sur les indications des occupants des bâtiments. La méthode, dépendante de ces personnels, semble largement perfectible, en ce qui concerne la programmation des travaux à envisager et leur calendrier. La commune paraît avoir pris la mesure des faiblesses de ce mode de programmation, et a engagé depuis 2009, des diagnostics patrimoniaux afin de mieux connaître l’état de ses bâtiments, au rythme de quatre par an, sur ceux qui appellent le plus de travaux. Elle dispose d’ores et déjà de onze tableaux complets et précis, constituant un outil utile, mais qui ne concernent qu’un nombre restreint d’immeubles par rapport aux soixante-deux bâtiments recensés dans le tableau des surfaces. La commune dispose d’un inventaire de ses biens limité au recensement des mètres carrés. Les outils de programmation des travaux d’entretien se sont enrichis depuis 2009 mais doivent être complétés pour être exhaustifs. En réponse à cette observation la commune a indiqué que l’inventaire, en cours d'actualisation depuis septembre 2011, a été complété de façon à améliorer la programmation pluriannuelle des travaux d'entretien du patrimoine. 24/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) 6.1.2- Evolution des travaux d’entretien sur la période vérifiée Il ressort des comptes administratifs de la commune que les crédits dépensés (mandat émis + charges rattachées) relatifs à l’entretien des bâtiments (61522) ont diminué de près de 12 % sur la période 2006-2011 tandis que ceux affectés à l’entretien, la réparation des voies et réseaux (61523) ont également subi une baisse notable, de l’ordre de 34%. Ces évolutions peuvent laisser supposer, qu’un risque de dégradation des bâtiments et de la voirie existe sur la commune et que la nécessité d’un « rattrapage » pourrait s’avérer lourd. La commune explique, s’agissant de l’entretien et de la réparation des bâtiments, que la diminution sensible des dépenses de 2008 à 2010 est due à des changements dans les effectifs des personnels en charge de cet entretien. Ces éléments sont en effet corroborés par des taux de réalisation relativement bas pour ces dépenses au cours des mêmes années. Il n’en reste pas moins que la commune doit demeurer vigilante sur ce poste de dépense. La diminution des dépenses de voirie et réseau (33% sur la période 2006-2011) est principalement le résultat d’une réduction brutale en 2010 (-26%) dont les effets se sont poursuivis en 2011 (-6%). La commune indique à ce sujet que cette baisse des crédits correspond au transfert de la compétence « éclairage public » au Syndicat départemental d’énergies du Rhône (SYDER) en août 2010, ce qui s’est traduit par une prise en charge des dépenses d’entretien par le syndicat à partir de cette date25. 6.2- La gestion des utilisations privatives du domaine public Toute occupation privative du domaine public est subordonnée à la délivrance d’une autorisation (permis de stationnement ou permission de voirie) et au paiement d’une redevance. Ce principe, qui fait partie des constantes du droit de la domanialité publique, est codifié depuis 2007 à l’article L. 2125-1 du code général de la propriété des personnes publiques, qui dispose que « Toute occupation ou utilisation du domaine public d'une personne publique mentionnée à l'article L.1 [l'Etat, les collectivités territoriales et leurs groupements] donne lieu au paiement d'une redevance […] ». Les autorisations d’utilisation gratuite du domaine public y sont limitativement énumérées. Pendant la période vérifiée, la commune n’a soumis que partiellement l’occupation de son domaine public au paiement de redevances. Jusqu’au mois d’avril 2009, seuls les commerces ambulants, cirques et fêtes foraines occupant temporairement le domaine public y étaient assujettis. Ce n’est qu’à partir d’une délibération du 26 mars 2009 qu’elle a adopté le principe d’une tarification des occupations du domaine public par des bungalows de chantier et, seulement à partir de la délibération du 30 juin 2011, que l’assujettissement à redevance a été étendu aux terrasses et occupations accessoires à un commerce sédentaire. Pendant cette période, la commune s’est ainsi placée en marge des principes régissant l’occupation du domaine public et s’est privée de ressources, qui sans être, en général, primordiales, ne sont pas pour autant négligeables26. Les tarifs fixés sont peu élevés et laissent, pour quelques cas, une certaine place à la gratuité pour les premiers temps de l’occupation. Si cette gratuité partielle est susceptible d’inciter les occupants du domaine public à limiter la durée de leur occupation, elle n’en demeure pas moins en dehors des cas prévus par les dispositions susmentionnées. Au demeurant, au regard du caractère très modeste du montant de la participation l’effet incitatif 25 Ce transfert de charge n’est pas nécessairement une source d’économie pour la commune qui contribue, par ailleurs, aux ressources du syndicat. L’explication donnée permet néanmoins de constater que la diminution du poste de dépense n’est pas le signe d’un abandon de certains travaux d’entretien. 26 En 2011, le compte administratif fait apparaître des recettes de 420 000 € au titre des redevances d’occupation du domaine public. 25/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) semble limité. Si tel est l’effet recherché, il serait plus efficace, sans doute, d’augmenter le prix de la redevance dès le premier jour. S’agissant des redevances relatives aux terrasses et autres occupations accessoires, la délibération du 30 juin 2011 indique que, par souci de simplicité, le tarif fixé est unique et n’opère une distinction qu’entre les occupations habituelles (40€/m² par an) et les occupations exceptionnelles (1€/m² par jour). La commune expose avoir fixé ces tarifs en se basant sur l’étude des pratiques des communes comparables autour de Meyzieu, dans le but d'avoir une "logique de secteur". Il convient, pour autant, de rappeler que « La redevance due pour l'occupation ou l'utilisation du domaine public tient compte des avantages de toute nature procurés au titulaire de l'autorisation » (article L. 2125-3 du code général de la propriété des personnes publiques). En vertu de ces dispositions, la comparaison avec des communes alentour pour fixer les tarifs d’occupation du domaine public n’est pas nécessairement la plus appropriée dès lors qu’elle peut avoir pour effet et inconvénient d’être dissociée de la situation des occupants du domaine public. Au regard du principe d’égalité des citoyens devant les charges publiques, il semblerait normal que les redevances soient modulées en fonction des avantages que tirent les occupants privatifs du domaine public. L’unicité du tarif pour les terrasses et autres occupations accessoires, en dépit de sa simplicité, n’est donc pas non plus la méthode la plus pertinente en matière de fixation des tarifs, notamment si la commune venait, dans les prochaines années, à augmenter le nombre des autorisations d’occupation privative. La commune n’a décidé d’appliquer de façon systématique le principe de l’assujettissement de l’occupation du domaine public au paiement d’une redevance que récemment, ce qui l’a privé de ressources. La méthode de tarification adoptée, malgré sa simplicité, devrait davantage prendre en compte les avantages procurés au bénéficiaire de l’autorisation. En réponse à l’observation, la commune a indiqué que l’intérêt d’une généralisation de la redevance d’occupation privative du domaine public ne lui est apparu qu’à partir de 2009, période à partir de laquelle les demandes d'occupation, liées aux projets immobiliers qui ont vu le jour sur la ville, se sont développées. Elle estime avoir intégré la notion d’avantage procuré dans les nouveaux tarifs. 7- LA DELEGATION DE SERVICE PUBLIC DU CENTRE AQUATIQUE « LES VAGUES » Dès l’année 2003, la commune de Meyzieu a entamé une réflexion sur la possibilité de se doter d’un équipement aquatique plus élaboré qu’une simple piscine. Le projet prévoyait de créer un centre doté de plusieurs bassins, dont une fosse de plongée subaquatique, un espace « bien-être » (sauna, hammam) et un espace de remise en forme. Afin d’être éclairée sur les conditions d’exploitation d’un tel équipement la ville a commandé une étude à deux sociétés et a elle-même mené des études sur le coût de fonctionnement d’une telle installation. Conçu à l’origine à l’échelle intercommunale avec la ville de Jonage, le projet de construction du centre aquatique a fait l’objet d’une entente intercommunale au sens des articles L. 5221-1 et suivants du code général des collectivités territoriales. La commune de Jonage s’en est toutefois retirée courant 2008. La ville a choisi d’assurer la gestion du centre par le biais d’une délégation de service public sous forme d’affermage plutôt qu’une exploitation en régie. Ce mode apparaît justifié 26/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) au regard de la complexité de la gestion de l’équipement qui exige un savoir-faire spécifique, tant pour l’exploitation de l’équipement lui-même que pour la gestion du personnel nécessaire à son fonctionnement. En outre il permet de faire reposer une partie du risque lié à l’exploitation de l’équipement sur le délégataire, même si, en contrepartie, celui-ci doit être surveillé. Au terme d’une procédure de mise en concurrence et de publicité engagée en mars 2008, la délégation de service public a été conclue par la commune de Meyzieu en décembre de la même année avec l’Union nationale des centres sportifs de plein air (UCPA) pour la gestion de son centre aquatique « Les Vagues » qui a ouvert ses portes en juin 2009. La ville de Meyzieu a choisi de confier, par une délégation de service public, la gestion du centre aquatique « Les Vagues », ouvert en juin 2009, à l’UCPA au terme d’une procédure de mise en concurrence. Ce mode de gestion paraît adapté eu égard aux savoirfaire requis pour le bon fonctionnement de cet équipement qu’il s’agisse de son développement et de sa promotion ou de son organisation et de la gestion des ressources humaines. 7.1- La procédure de passation La mise en place d’une délégation de service public est soumise à la procédure de publicité et de mise en concurrence imposée par les articles L. 1411-1 et suivants du code général des collectivités territoriales, qui peut être divisée en cinq étapes : la décision sur le principe de la délégation, la publicité, la commission d’ouverture des plis, les négociations et le choix du délégataire. Après avoir décidé, par une délibération du 7 février 2008 du recours à la délégation de service public, la commune de Meyzieu a lancé dès le mois de mars 2008 un avis d’appel public à candidature qui a permis à 8 prestataires de se porter candidat. Les exigences relatives aux modalités de publicité ont été globalement respectées. Les 8 candidatures reçues ont été examinées par la commission d’ouverture des plis, réunie les 22 et 24 avril 2008, qui a écarté deux candidats au motif de capacités financières et techniques insuffisantes. Les six candidats admis à présenter une proposition ont ensuite reçu un dossier de consultation. A l’issue d’une première phase d’analyse et de négociations, seuls deux candidats sont restés en lice. La seconde phase s’est achevée le 22 septembre 2008 par la désignation de l’UCPA comme délégataire. Ce choix a été approuvé par délibération du conseil municipal du 20 novembre 2008 et le contrat a été signé le 4 décembre 2008. Le rapport final d’analyse des propositions souligne la bonne qualité du service proposé par le délégataire notamment en matière d’amplitude horaire et de valorisation de l’espace plongée, une compensation financière versée par la ville attractive, une clause d’intéressement favorable, ainsi que des moyens techniques et humains satisfaisants affectés au service. Les différentes étapes de la procédure d’attribution de la délégation de service public se sont déroulées convenablement et dans un calendrier satisfaisant, ce qui témoigne d’une bonne maîtrise de la procédure. 7.2- La qualification juridique du contrat Le contrat de délégation de service public du 4 décembre 2008 a été conclu pour une durée de 8 ans. La commune ayant assuré la maîtrise d’ouvrage des travaux et la charge financière des investissements, la délégation a pris la forme de l’affermage. Le fermier est en 27/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) charge de l’exploitation de l’équipement et de son entretien moyennant une rémunération assurée par les résultats de l’exploitation. Les équipements mis à la disposition du délégataire pour assurer l’exploitation du centre aquatique sont les suivants : un grand bassin de nage, une pataugeoire, un bassin de détente et de loisirs, un bassin de plongée subaquatique, un espace de remise en forme et balnéothérapie, des locaux sanitaires vestiaires et un espace d’accueil. Les caractéristiques du contrat ne laissent pas de doute sur sa qualification de délégation de service public. La qualification de délégation de service public codifiée dans les dispositions de l’article L. 1411-1 du code général des collectivités territoriales est reliée à la notion de risque lié à la rémunération. En effet, il est prévu que : « la rémunération du délégataire est substantiellement liée aux résultats de l’exploitation du service ». La jurisprudence administrative a eu l’occasion de préciser la notion et considère que le point déterminant est que le délégataire, qui doit tirer une part sensible de ses ressources des résultats de l’exploitation (et non d’un prix qu’on lui versera quoi qu’il arrive), doit assumer une part importante du risque économique lié à l’exploitation. En l’espèce, l’activité déléguée visant à offrir l’accès de l’ensemble de la population à un équipement de qualité avec animations sportives et ludiques, ainsi qu’à organiser et assurer l’apprentissage de la natation scolaire, correspond, peut-on estimer, à une activité de service public industriel et commercial (cf. infra p. 31 sur cette qualification). Le délégataire est chargé de l’ensemble des opérations d’entretien et de maintenance permettant d’assurer le bon fonctionnement des installations et leur maintien à un niveau correct de service et de qualité. Lui incombent également les grosses opérations de maintenance et de renouvellement financées à travers la mise en place d’un fonds de travaux et de renouvellement. Le contrat ne saurait par ailleurs être confondu avec celui d’un marché public dès lors que le délégataire gère le centre aquatique à ses risques et périls. Sa rémunération est assurée par les tarifs perçus auprès des utilisateurs et par l’ensemble des produits issus de l’exploitation. La commune verse en outre une compensation financière forfaitaire révisable annuellement, destinée à couvrir les sujétions de service public imposées au délégataire27. Enfin, le contrat prévoit une clause d’intéressement en cas d’amélioration du résultat financier par rapport à celui des comptes prévisionnels d’exploitation. Majoritairement issue du paiement des droits d’entrée par les usagers, la rémunération comprend aussi la perception d’une compensation financière déterminée à la signature du contrat de façon forfaitaire. Elle apparaît donc substantiellement liée aux résultats de l’exploitation du centre aquatique dont l’UCPA assume le risque commercial lié à son exploitation Le mode de rémunération du délégataire, basé majoritairement sur les droits d’entrée perçus auprès des usagers et complété par la perception d’une compensation pour sujétions de service public, laisse à la charge du délégataire une part significative de risque lié à l’exploitation du centre aquatique qui confirme la qualification de délégation de service public du contrat de gestion. La procédure choisie pour la délégation est donc adaptée à la qualification juridique retenue par la commune pour le contrat d’exploitation du centre aquatique. 27 Ce dernier paye de son côté à la commune une redevance annuelle pour l’occupation du domaine public, équivalente à la valeur cadastrale du centre aquatique établie sur la base de la valeur 2007 du bien soit 10 000 €. 28/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) 7.3- L’équilibre économique 7.3.1- Le déficit constaté sur les trois premières saisons d’exploitation Le centre aquatique, mis à disposition du délégataire en mai 2009, a ouvert ses portes le 14 juin 2009. L’accueil des premiers établissements scolaires est donc intervenu en septembre 2009. Le déséquilibre constaté à l’issue du premier exercice n’est guère significatif puisqu’à la fin de l’année 2009, plusieurs recettes n’étaient pas encore perçues, notamment celles relatives aux scolaires. Néanmoins, les tendances constatées dès la fin de ce premier exercice d’exploitation se sont confirmées ultérieurement, avec le démarrage lent de la fréquentation des espaces plongée et bien-être malgré une fréquentation conforme aux prévisions pour les accès bassins. Tableau 8: produits d’exploitation du centre aquatique 2009/2010 2010/2011 CEP CEP (Ecart (Ecart Réalisé (en prévision/ prévision/ % du total) réalisation réalisation en %) en %) Réalisé (en % du total) 2011/2012 CEP variation (Ecart des prévision/ produits réalisation / n-1 en %) Réalisé (en % du total) variation des produits / n-1 Accès bassins 329 889 (-7%) 306 847 (25%) 348 594 (-16%) 292 024 (26%) -5% 357 309 (-8%) 327 491 (27%) +12% Activités aquatiques 133 821 (-5%) 125 780 (10%) 141 409 (-9%) 128 393 (12%) 2% 144 944 (-1%) 143 241 (12%) +12% Activités forme /bien être 157 822 (-40%) 94 618 (8%) 162 732 (-58%) 67 685 (6%) -28% 166 800 (-55%) 75 367 (6%) +11% Plongée 196 352 (-68%) 62 200 (5%) 207 485 (-58%) 86 691 (8%) +39% 212 673 (-51%) 104 296 (9%) +20% Services aux usagers 16 000 (-30%) 11 229 (1%) 16 400 (-42%) 9 548 (1%) -15% 16 400 (-41%) 9 595 (1%) 0% Groupes 5 677 (-68%) 1 844 (0%) 5 999 7%) 6 411 +248% (1%) 6 149 (-24%) 4 670 (0%) -27% 40 736 (-100%) (0%) 38 275 (-100%) (0%) 38 275 (-100%) (0%) 74 349 (6%) 16 665 372%) 78 673 (7%) 16 665 396%) 82 612 (7%) (0%) er Scol 1 degré Scol 2 ème degré +6% +5% Scol hors Meyzieu 32 994 (-100%) (0%) 24 573 (-100%) (0%) 24 573 (-100%) Clubs 16 722 (-100%) (0%) 17 140 (-47%) 9 018 (1%) 17 140 25%) Compensation Ville 537 356 537 356 (44%) 430 928 (39%) -20% 408 841 7%) 437 318 (36%) +1% 1 467 369 (-17%) 1 214 223 423 818 2%) 1 403 090 (-21%) 1 109 371 -9% 1 409 769 (-14%) 1 206 167 +9% Total produits en € HT -122 636 -176 382 (-10%) (-16%) (Source : rapport d’activité 2011 ; *CEP = compte d’exploitation prévisionnel) Résultat HT 21 577 +139% (2%) -160 504 -13%) L’analyse des résultats d’exploitation de l’équipement sur les saisons écoulées de juin 2009 à mai 2012 et sa comparaison avec le compte d’exploitation prévisionnel (CEP) réalisé par le délégataire au moment de la mise en concurrence,28 témoigne d’une relative maîtrise des charges. Les écarts entre les prévisions et les réalisations sont, globalement, 28 NB: Le compte d’exploitation prévisionnel initial ayant été exprimé en euros constants les chiffres du compte d’exploitation prévisionnel ont été transformés en euros courants et donc affectés d’une inflation théorique de 2,5 % afin de pouvoir mieux appréhender les différences entre le réel et le prévisionnel. 29/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) satisfaisants avec des taux de réalisation en moyenne inférieurs de 6,5 % aux prévisions. En tenant compte de la projection réalisée pour la saison juin 2012/mai 2013, le délégataire constate une optimisation des charges de 72 584 € en moyenne par an par rapport aux prévisions du compte d’exploitation prévisionnel. Les charges d’exploitation liées, notamment à la masse salariale, principal poste de dépense (45% du total), ont, elles-aussi, fait l’objet d’une évaluation satisfaisante et n’ont guère évolué sur les trois années d’observation possibles. Deux augmentations supérieures attirent toutefois l’attention sur la saison 2011-2012 concernant les services externes et les impôts et taxes. La première est liée au recrutement de moniteurs indépendants pour des activités fitness, dans le cadre de la revalorisation de celles-ci. La seconde découle d’une évolution de la fiscalité sur la formation professionnelle et la non-imposition des premiers exercices. Pour le reste, notamment en ce qui concerne les achats, les évolutions sont globalement comparables et relativement conformes aux prévisions. Les produits d’exploitation réels des trois premiers exercices et la projection effectuée pour la saison 2012/2013 soulignent un déficit sensible des recettes commerciales du centre aquatique, en moyenne inférieures de 218 876 € par an par rapport aux prévisions du compte d’exploitation prévisionnel. Les faits générateurs en sont clairement identifiés : les activités plongée et forme et bien-être connaissent des fréquentations nettement en deçà des prévisions même si des progrès appréciables des recettes (+20% et +11%) sont à souligner sur la saison 2011 /2012. Le déficit annuel moyen qui en résulte, de 146 293 € sur les 4 exercices d’exploitation, a amené le délégataire à considérer dans son rapport d’activité 2011 que, même avec un développement significatif des recettes commerciales dans les quatre années restantes du contrat, il demeurerait, sur la période d’exploitation, un déficit stabilisé entre -90 K€ à -100 K€ en année 8. Suite à ces observations, la commune a indiqué que les dernières évaluations issues du compte d’exploitation prévisionnel donnent de meilleurs résultats. Les mesures correctives adoptées et les nouvelles projections du CEP font en effet apparaître un déficit pour l'année 4 d'exploitation ramené à 54 122 € ce qui abaisse le différentiel estimé pour la dernière année d'exploitation à 18 756 €. Afin de remédier à ces déficits de fréquentation, diverses mesures ont été adoptées à partir de 2011. Une nouvelle grille tarifaire, applicable dès septembre 2011, a été adoptée par délibération du 30 juin 2011. L’accent a été mis sur le développement d’activités évènementielles de découverte autour de la plongée, auquel s’ajoutent la création d’un pack découverte plongée et la vente en ligne de prestations plongée pour toucher un public plus large. Les horaires d’ouverture de l’espace bien-être ont été étendus et les tarifs d’accès aux bassins, inchangés depuis l’ouverture du centre aquatique en juin 2009, ont été revalorisés. Les prévisions de fréquentation par type d’espace réalisées par la commune au cours des études de faisabilité sont difficilement comparables avec les données contenues dans les rapports annuels d’activité produits par le délégataire. En effet, les prévisions sont établies en saison alors que les réalisations sont exprimées en années civiles dans les rapports d’activité. De plus, les unités utilisées pour exprimer les fréquentations ne sont pas identiques : les scolaires sont comptabilisés parfois en nombre d’élèves, parfois en nombre de séances, et la fréquentation « grand public » ne recouvre pas toujours les mêmes publics (les activités de groupe dites « encadrées » étant parfois comptabilisées). Il n’est donc pas possible de procéder à une analyse comparative pertinente des chiffres contenus dans les rapports annuels avec les prévisions établies par la commune délégante. Néanmoins, quelques grandes tendances peuvent être dégagées au vu des données collectées dans les rapports annuels. L’augmentation globale de la fréquentation de plus de 8% entre l’année 2010 et l’année 2011 montre une évolution encourageante, les progrès les 30/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) plus notables étant ceux liés à l’espace plongée. Ces résultats n’en sont pas moins en deçà de ce qui était escompté par le délégataire. La fréquentation des espaces plongée et bienêtre a connu une croissance indéniable en 2011 par rapport à 2010, en-dessous toutefois des prévisions du délégataire qui aurait dû l’anticiper davantage. Le centre aquatique connaît un déficit annuel moyen de 146 293 € sur les 3 saisons écoulées depuis l’ouverture en juin 2009. Malgré une bonne maîtrise des charges et une fréquentation conforme aux prévisions concernant l’accès aux bassins, le déficit de fréquentation des espaces plongée et bien-être est clairement identifié comme cause de ce résultat. Les mesures correctives adoptées et celles à venir, ont produit des effets positifs mais n’ont pas totalement enrayé ce déficit dont il est estimé en mai 2013 qu’il devrait se situer, sur la période d’exploitation, à 18 756 € en fin de contrat. 7.3.2- La prise en charge par la commune d’un surcoût résultant d’une circonstance extérieure Le contrat de délégation de service public signé en décembre 2008, qui avait déjà fait l’objet de modifications intervenues par la passation de divers avenants, a été modifié en juillet 2012 par un 7ème avenant. Une nouvelle convention collective applicable aux salariés du délégataire ayant induit des surcoûts pour ce dernier, la commune a accepté de les prendre en charge, en augmentant sa contribution afin « d’éviter au délégataire des difficultés de gestion supplémentaire ». L’avenant n°7 prévoit ainsi l’augmentation de la compensation financière d’un montant annuel de 37 682 € TTC à compter de la quatrième année d’exploitation. 7.3.2.1- Le bien-fondé juridique de l’avenant Si les modalités de passation de l’avenant n°7 ne suscitent pas en elles-mêmes d’observations, la chambre appelle l’attention de la commune sur le fait que son objet conduit à la prise en charge par le délégant de coûts résultant de l’application d’une évolution règlementaire qui lui est totalement extérieure. Or, au regard des principes dégagés par la jurisprudence sur la mutabilité des contrats, le délégataire ne bénéficie d’un droit au rétablissement de l’équilibre financier du contrat, si celui-ci vient à être rompu, que dans un nombre de cas limités. Le premier est celui où la cause du déséquilibre est une intervention du délégant lui-même qui est en droit d’exiger de son délégataire des prestations supplémentaires au nom de son pouvoir d’organisation du service public et de l’intérêt public. En cas d’imprévision, c’est à dire d’événement imprévisible au moment de la signature du contrat, emportant un bouleversement temporaire de l’économie générale du contrat, le cocontractant peut encore obtenir la compensation du déficit d’exploitation qu’il enregistre. Enfin, la théorie du « fait du prince », concernant le cas d’une décision de l’autorité délégante dans un autre domaine que celui du contrat, ayant pour effet, par ricochet, d’en bouleverser l’économie, permet au délégataire de bénéficier d’une compensation. En l’espèce, l’application de la nouvelle convention collective aux salariés du délégataire n’entre dans aucune de ces hypothèses et les parties n’ont par ailleurs prévu aucune clause de rééquilibrage du contrat dans une telle situation. En d’autres termes, et contrairement à ce que laisse entendre la délibération29 approuvant l’avenant n°7, la commune n’avait aucune obligation de prendre en charge le coût financier supplémentaire 29 La délibération indique « afin d’éviter au délégataire des difficultés de gestion supplémentaire et conformément à la réglementation, ce surcoût est absorbé par la collectivité ». 31/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) engendré par les nouvelles conditions salariales dont bénéficient les employés du délégataire, quand bien même celui-ci menacerait d’arrêter l’exploitation, ce qui, faut-il le préciser, engagerait son entière responsabilité vis-à-vis de la commune. En outre, l’article L. 2224-2 du code général des collectivités territoriales dispose qu’« Il est interdit aux communes de prendre en charge dans leur budget propre des dépenses au titre des services publics visés à l'article L. 2224-1 [services publics à caractère industriel ou commercial exploités en régie, affermés ou concédés par les communes]. Toutefois, le conseil municipal peut décider une telle prise en charge lorsque celle-ci est justifiée par l'une des raisons suivantes : 1° Lorsque les exigences du service public conduisent la collectivité à imposer des contraintes particulières de fonctionnement ; [...] ». Les critères de qualification d’un service public en service public industriel et commercial ou service public administratif que sont l’origine de ses ressources, son objet et son mode de fonctionnement, rapprochent davantage le centre d’une entreprise privée que d’un service faisant normalement partie des attributions de la puissance publique. La majeure partie de ses ressources provient du paiement des droits d’entrée par les usagers (60,5% en moyenne sur la période examinée). Son fonctionnement est celui d’une entreprise privée puisque le centre est exploité par une société privée (EURL détenue à 100% par l’UCPA) qui emploie du personnel privé, soumis au droit du travail. Son objet, enfin, peut être assimilé à celui d’une entreprise privée. Des juridictions administratives ont, dans des cas comparables, ainsi considéré que des centres aquatiques constituaient des services publics industriels et commerciaux. En l’espèce, il est incontestable que la commune de Meyzieu impose à l’exploitant du centre des contraintes qui justifient une compensation partielle des charges du centre au titre du 1° des dispositions précitées. Pour autant, l’avenant n°7 n’a pas pour objet d’aggraver les « contraintes particulières de fonctionnement ». Sous réserve de l’appréciation du juge du fond, la chambre appelle également l’attention de la commune sur le caractère incertain de la pleine justification de l’avenant au regard de ces aspects. En réponse à cette observation, la commune a indiqué son désaccord avec la position de la chambre. Invoquant un arrêt de la cour administrative d'appel de Paris, du 17 avril 2007, elle considère qu’elle disposait de la liberté contractuelle de passer l’avenant n°7. La commune estime par ailleurs que le service public délégué en cause constitue un service public administratif et commercial, notamment au regard de son financement qu’elle considère devoir être examiné aussi sous l’angle de l’investissement qu’il a nécessité et qui est financé par des recettes communales. Contrairement à la commune, la chambre considère que l’arrêt invoqué ne fait pas obstacle à ce que la validité d’un avenant soit examinée à la lumière, notamment, des dispositions du code général des collectivités territoriales. Par ailleurs, elle considère que le service public en cause est la gestion du centre aquatique, et non la construction dudit centre. Ainsi, tant au regard de son objet30 qu’au regard de ses ressources de fonctionnement, la chambre considère que le fonctionnement du centre aquatique les vagues est susceptible de relever davantage d’un service public industriel et commercial que d’un service public administratif. 30 TA Marseille, 22 septembre 2009, Préfet des Alpes de Haute-Provence N° 0405742 (sol. Implicite) et Cour administrative d'appel de Marseille, 10 novembre 2003, SAN du Nord-Ouest de l’Etang de Berre et Société Simoparc N° 03MA01460 32/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) 7.3.2.2- La pertinence de l’avenant au regard de la gestion Face au constat d’un déficit annuel au cours des trois premières années d’exploitation et de prévisions peu optimistes sur la résorption de ce déficit, la commune a choisi de prendre à sa charge le surcoût lié à cet accord social afin de ne pas aggraver la situation du délégataire et, ainsi, ne pas creuser davantage le déficit constaté. En termes de gestion, et non plus de droit, le choix de la commune, d’assumer ce surcoût, apparaît prudent aussi bien pour le maintien de la qualité de l’activité de service public que pour sa pérennité, notamment dans la perspective des suites à donner à l’exploitation du centre lorsqu’interviendra la fin du contrat actuellement en cours. Si, sous cet angle, la commune a fait un choix politique qui lui appartient, l’avenant n’en conduit pas moins à relativiser la notion de risque assumé par le délégataire, notamment au regard de la compensation versée annuellement par la collectivité au titre de l’exploitation. Cette somme étant déterminée forfaitairement, elle pouvait s’avérer être à l’avantage de la commune ou du délégataire. Le fait qu’elle soit révisée pour tenir compte d’un imprévu supprime une part du risque normalement assumé par le délégataire. Celui-ci n’est du reste pas négligeable puisque le montant de l’augmentation prévue par l’avenant n°7 s’élève à près de 10% de la compensation financière initialement prévue par la commune à partir de la troisième année d’exploitation, laquelle constitue environ 36% du montant de recettes du centre pour l’année 2011/12 (cf. tableau supra p.28). L’avenant met également en lumière que les prévisions relatives à l’équilibre économique du fonctionnement du centre ont été un peu trop optimistes. La commune a conclu un avenant au contrat de délégation qui la conduit à augmenter la compensation qu’elle verse au fermier de près de 10% afin de contrebalancer un surcoût d’exploitation lié à l’application d’une convention collective favorable au personnel. Outre que cette compensation n’avait rien d’obligatoire, son bien-fondé juridique vis à vis des dispositions de l’article L. 2224-2 du code général des collectivités territoriales est susceptible d’être discuté. En termes de gestion, ce choix politique de la commune est toutefois marqué du sceau de la prudence même s’il la conduit à assumer une part des aléas d’exploitation qui aurait dû reposer sur le délégataire. 8- LA COMMANDE PUBLIQUE 8.1- La gestion de la commande publique 8.1.1- Le service achats marchés publics Le service achats marchés publics créé en 2002 au sein de la direction générale des services s’est développé, à partir de 2004, pour se structurer définitivement autour de quatre personnes et permettre à la commune de faire face à l’évolution permanente des règles de la commande publique ainsi qu’au volume important de marchés conclus au cours des années 2006 à 2010. Le rôle transversal que la commune a choisi de donner à ce service « ressources », a justifié de le rattacher à la direction générale des services et de l’impliquer dans l’ensemble des achats de la ville. De façon à gérer l’achat public de manière décentralisée, le service est associé à tous les achats réalisés, soit comme gestionnaire direct de la procédure mise en œuvre, soit comme instance de contrôle et de validation des procédures gérées par les 33/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) directions et services opérationnels. Ces derniers ont la charge de définir, programmer et budgétiser leurs besoins tandis que le service ressources les accompagne dans la définition de ces besoins, la mise en œuvre des procédures de mise en concurrence adéquates jusqu’à la notification du contrat, la rédaction des pièces administratives des contrats et la gestion de la commission d’appel d’offres. L’exécution des marchés publics et les relations avec leurs fournisseurs sont également du ressort des services opérationnels. A ce stade, le service achats marchés publics n’a qu’un rôle d’appui et de conseil en tant que de besoin. Il joue enfin un rôle essentiel de coordonnateur dans la globalisation et la planification des achats de la commune. La commune a choisi de se doter d’un service achats marchés publics qui gère de manière décentralisée la commande publique. Ce service ressources accompagne l’ensemble des directions opérationnelles dans la passation de leurs marchés selon un mode de fonctionnement qui paraît performant. 8.1.2- La programmation des achats Afin d’avoir une vision globale des achats réalisés par l’ensemble des services opérationnels de la commune et assurer ainsi le respect des dispositions prévues à l’article 27 du code des marchés publics qui imposent de cumuler les besoins en fournitures et services par famille d’achat homogène ou selon une unité fonctionnelle, le service achats marchés publics a reçu pour mission de programmer et globaliser les besoins à l’échelle de la collectivité. Les objectifs à atteindre sont d’assurer la sécurité juridique, l’efficacité des procédures lancées en ne fractionnant pas des achats de même nature et de développer une programmation annuelle, voire pluriannuelle, pour des achats récurrents. Pour ce faire, la commune a indiqué élaborer annuellement depuis 2006 un tableau de programmation reprenant les codes de la nomenclature de 2001. Cet outil détaille pour chaque achat budgété la procédure de mise en concurrence à suivre en fonction de la famille d’achat à laquelle il est rattaché et de son montant prévisionnel. Il permet au service achats marchés d’identifier les domaines où les besoins ne sont pas satisfaits par le biais de marchés et d’en déduire le type de procédure à mettre en œuvre au regard des sommes en cause. Un outil similaire a également été établi pour les travaux. Le tableau de l’année 2012, plus abouti que celui de 2010, mentionne pour chaque achat envisagé l’existence ou non d’un marché susceptible de satisfaire le besoin ce qui contribue à établir une programmation annuelle basée sur les prévisions budgétaires des différents services et constitue un outil permettant d’anticiper, de prioriser et d’organiser le lancement des consultations. Pour les services acheteurs, cet outil peut être utilisé comme un mode d’emploi des procédures de mise en concurrence qu’ils doivent mettre en œuvre pour leurs achats. La commune a mis en place un outil de programmation efficace des achats en lien avec la programmation budgétaire. Ce tableau lui permet d’avoir une vision transversale des achats réalisés par famille homogène et de limiter ainsi le fractionnement artificiel des marchés. 8.1.3- Les marchés à procédure adaptée La gestion des marchés à procédure adaptée ne relève pas d’un guide interne spécifique mais de procédures issues de diverses notes de service, émises par le service achats marchés publics, qui constituent un mode d’emploi à destination des services et des directions acheteurs. 34/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) 8.1.3.1- Le circuit décisionnel de l’attribution des marchés à procédure adaptée La commune a fait usage de la possibilité offerte par la loi n°2009-179 du 17 février 2009 en donnant au maire, par une délibération du 2 juillet 2009, délégation complète de l’assemblée délibérante aussi bien pour les actes liés à la passation que ceux liés à l’exécution et au règlement des marchés, quel que soit leur montant et donc, a fortiori, pour l’ensemble des marchés à procédure adaptée. Le maire qui rend compte trimestriellement au conseil municipal est ainsi l’unique décisionnaire pour l’ensemble des marchés à procédure adaptée. La commission d’appel d’offres n’est compétente que pour les procédures formalisées, l’examen des avenants des MAPA et des procédures formalisées entraînant des augmentations supérieures à 5% du montant initial du marché. 8.1.3.2- Les règles internes de passation des marchés à procédure adaptée (MAPA) Au cours de la période 2006/2010, la commune a défini des règles internes de procédure pour la gestion des marchés à procédure adaptée qui ont été modifiées en fonction de l’évolution de la réglementation et notamment de la variation des seuils. Dès l’apparition de la notion de marché à procédure adaptée, la commune a mis en place une procédure interne visant à identifier les catégories d’achats, leur volume et leur caractère récurrent de façon à respecter les règles de computation des seuils liées à l’existence de familles homogènes et à programmer le lancement des marchés nécessaires. Cette procédure est marquée par l’instauration de fiches « MAPA » et la participation des services opérationnels à l’élaboration d’une programmation annuelle basée sur l’identification par famille d’achats homogènes et l’estimation chiffrée. La fiche « MAPA » concerne tous les achats non inclus dans un marché existant et doit être remplie par le service opérationnel avant tout engagement comptable ou juridique. Elle est transmise au service achats marchés publics ce qui lui permet d’identifier les besoins de manière globale et d’en déduire les consultations à lancer. Il s’agit aussi d’un outil de validation des modalités de mise en concurrence envisagées au vu de la nature et du montant du besoin à satisfaire. Au fur et à mesure des diverses réformes du code des marchés publics, notamment en ce qui concerne les divers seuils de recours aux différentes procédures de mise en concurrence, la ville a su adapter ses propres procédures internes. Ainsi, depuis janvier 2012, consécutivement à la modification du seuil de dispense de procédure de publicité et de mise en concurrence par le décret du 9 décembre 2011, la commune a adapté ses règles internes pour les achats d’un montant inférieur à 15 000 € HT. La commune a su correctement adapter ses pratiques et règles internes concernant la gestion des marchés à procédure adaptée en suivant les évolutions successives du seuil endessous duquel aucune mesure de publicité et de mise en concurrence n’est exigée. Les marchés à procédure adaptée font l’objet de procédures encadrées par des modèles et outils internes qui permettent d’assurer une traçabilité satisfaisante de la mise en concurrence réalisée. 8.1.4- Les marchés transversaux : la couverture des besoins de fonctionnement Les besoins transversaux des services opérationnels en dépenses de fonctionnement de la commune de Meyzieu sont assurés de manière globalement satisfaisante. Ils couvrent des besoins divers notamment en matière de fournitures et services, susceptibles d’émaner, 35/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) par définition, de l’ensemble des services gestionnaires de la collectivité (fournitures de bureau ou de vêtements de travail, prestations de transport services de télécommunication). Il a toutefois été observé que certaines familles d’achat, considérées comme homogènes par la commune au regard de la nomenclature utilisée, ne sont pas aujourd’hui couvertes par les procédures de mise en concurrence adéquates. C’est par exemple le cas de la fourniture de quincaillerie et équipements divers pour le centre technique municipal qui avait fait l’objet d’une procédure formalisée de consultation en 2008 pour laquelle 4 lots ont été déclarés infructueux en raison de l’absence d’offre31. Faute de temps, a indiqué la ville, la redéfinition du cahier des charges n’a pas pu être effectuée et le marché de ces quatre lots, réinscrit successivement dans les programmations des années ultérieures y compris celle de l’année 2012, est réalisé à la suite d’une simple mise en concurrence sur devis alors qu’ils devraient faire l’objet d’une procédure formalisée. La commune devrait régulariser cette situation et respecter sa programmation 2012. Globalement, les dépenses de fonctionnement de la commune font l’objet d’une bonne couverture par le biais de marchés de fournitures et services transversaux. Pour autant, la commune doit régulariser rapidement certaines situations, identifiées dans la programmation, pour lesquelles les achats ne sont pas réalisés conformément aux procédures exigées par les seuils atteints. 8.1.4.1- L’organisation interne de gestion des marchés transversaux La commune a mis en place une organisation interne de ses services pour la gestion des marchés transversaux, basée sur la désignation d’un référent « marché public ». Le service référent d’un marché déterminé est ainsi celui qui est le plus gros consommateur des fournitures ou des services couverts par le contrat. Son rôle est d’assurer la bonne exécution financière du contrat par les services gestionnaires consommateurs, en lien étroit avec la direction des finances. Il contrôle et valide la saisie de la commande réalisée par un service sur le marché transversal. Lors de la facturation, la vérification du service fait revient au service qui a passé commande, mais le référent marché a en charge le contrôle de la régularité des pièces transmises nécessaires au paiement ainsi que le pré-mandatement avant liquidation de la facture par la direction des finances. Ce système permet une gestion décentralisée des achats transversaux. 8.1.4.2- Le cas des fournitures de denrées alimentaires pour la restauration collective La commune de Meyzieu dispose d’une cuisine centrale qui confectionne en moyenne 237 475 repas par an ce qui nécessite l’achat de denrées alimentaires pour un montant moyen, sur la période 2006/2010 à 507 000 € TTC par an. Les listes annuelles des marchés conclus sur la période 2006/2010, montrent qu’aucun marché n’a été passé pour la fourniture de denrées alimentaires alors que les montants en cause dépassent largement les seuils des marchés formalisés32. La commune a expliqué qu’en raison d’évènements imprévus (notamment problèmes de sous-effectifs à la cuisine centrale) ce marché n’avait pas pu être lancé à ce jour mais qu’il était en cours de préparation. A cet effet, un groupement de commandes a été constitué avec le centre communal d’action sociale. Les achats sont effectués, certes en recherchant l’offre la mieux31 Autre exemple : la fourniture de plantes et fleurs répertoriée en famille d’achat 11.01 comme devant faire l’objet d’une procédure formalisée dans les tableaux de programmation depuis 2010 (montant non individualisé dans le budget). 32 Seuil en fournitures et services sur la période 2006/2010 : 210 000 € HT ; 206 000 € HT ; 193 000 € HT puis 200 000 € HT depuis le 01/01/2012. 36/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) disante en faisant appel à plus d’une vingtaine de fournisseurs rencontrés chaque semaine afin de négocier le prix des denrées achetées, mais aux termes d’échanges essentiellement oraux et sans que la commune ne soit en mesure de produire d’écrits justifiant la mise en concurrence. Bien que l’examen des commandes de denrées alimentaires montre qu’il est effectivement fait appel à environ 45 fournisseurs, l’essentiel des commandes est réalisé auprès d’une dizaine d’entre eux qui totalisent, pour certains, jusqu’à 100 000 € HT par an d’achats réalisés sans mise en concurrence formelle. La commune a indiqué être consciente du caractère irrégulier de cette situation mais avoir dû faire face à des difficultés matérielles qui ont retardé la mise en œuvre d’une procédure adéquate de commande publique. Elle prévoit le lancement de celle-ci en mai 2013. Les achats de denrées alimentaires pour la confection de repas destinés à la restauration collective ne font l’objet d’aucune mise en concurrence selon les procédures organisées par le code des marchés publics, alors que leur montant dépasse largement le seuil des procédures formalisées. La commune a prévu de mettre un terme à cette situation en 2013 et a indiqué avoir pris des mesures en ce sens. 8.1.5- L’examen des conditions de passation des marchés Exception faite des marchés de travaux portant sur des opérations d’investissement d’ampleur comme la construction du centre aquatique « Les Vagues », la commune a conclu des marchés dans des domaines divers et sous des formes assez variées. De façon globale, aucune irrégularité majeure n’a été relevée. Les procédures sont en général maîtrisées dans leurs différentes phases et les analyses des offres témoignent d’un examen approfondi, cohérent et en adéquation avec les critères de jugement préalablement établis et annoncés. Il est apparu, toutefois que, lors de l’analyse des offres selon différents critères, la méthode de notation était perfectible dans le marché de travaux de voirie assainissement conclu selon une procédure adaptée et attribué le 28 juillet 2009. Le règlement de consultation de ce marché prévoit, pour l’analyse de la valeur technique l’attribution d’une note allant de 0 à 10. La note de 0 est attribuée « pour une offre non traitée = offre jugée irrégulière au regard des dispositions du règlement de consultation et du CCTP ou inacceptable ou inappropriée ». Il en résulte qu’une offre qui serait irrégulière, inacceptable ou inappropriée peut se voir attribuer une note, certes pénalisante, de 0, alors qu’en vertu de l’article 53 du code des marchés publics les offres irrégulières sont éliminées et ne doivent pas être classées. La commune a reconnu sur ce point une « erreur de plume » tout en soulignant que sa pratique habituelle est d'éliminer avant analyse toute offre qu'elle juge inacceptable, inappropriée ou irrégulière. 8.2- L’opération de construction du centre aquatique « Les Vagues » Au cours de la période examinée, la commune de Meyzieu a réalisé cet investissement d’un montant total de 19 814 156 € toutes taxes comprises dont elle a elle-même assumé une part de 14 462 653 € (73%). Les premières études de la construction du centre aquatique ont démarré en 2003 avec la désignation d’un programmiste puis d’un assistant à maîtrise d’ouvrage spécialisé en haute qualité environnementale. Le maître d’œuvre de l’opération a été désigné à l’issue d’une procédure de concours restreint d’architecture en décembre 2004 et la consultation pour l’attribution des 22 lots de travaux a été lancée en juillet 2006. L’équipement a été mis en service en juin 2009. 37/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) 8.2.1- Les conditions de passation des marchés de travaux L’opération a été allotie en 22 lots faisant chacun l’objet d’un marché distinct pour un montant total estimé au stade avant-projet définitif à 10 750 000 € HT. L’attribution de la totalité des marchés a fait l’objet de plusieurs consultations. A l’issue du premier appel d’offres ouvert, lancé en juillet 2006, quatre lots ont, en effet, été déclarés infructueux pour absence d’offres (lots n°7 ; 8 ; 9 et 10) et six autres (lots n°1 ; 5 ; 12 ; 15 ; 17 et 21) pour « absence de concurrence et/ ou dépassement substantiel de l’estimation initiale ». Neuf des dix lots déclarés infructueux ont été relancés par appel d’offres ouvert et un lot (n°10) a fait l’objet d’une procédure négociée après publicité et mise en concurrence selon les dispositions du 1° du I de l’article 35 du code des marchés publics. 8.2.1.1- Les déclarations d’infructuosité Le code des marchés publics encadre strictement les déclarations d’infructuosité pour l’appel d’offres ouvert par ses articles 59 et 35. Ainsi l’article 59 III dispose : « lorsque aucune candidature ou offre n’a été remise ou lorsqu’il n’a été proposé que des offres inappropriées […] ou des offres irrégulières ou inacceptables […] l’appel d’offres est déclaré sans suite ou infructueux. Cette déclaration est effectuée par la commission d’appel d’offres pour les collectivités territoriales ». En l’espèce, les motifs qui ont conduit la commission d’appel d’offres à déclarer infructueux les lots n°1 ; 5 ; 12 ; 15 et 21 sont équivoques, ceux-ci n’apparaissent que dans le rapport de présentation établi en fin de procédure, en janvier 2007, qui indique une « absence de concurrence et /ou dépassement substantiel de l’estimation ». Cela ne correspond à aucun des motifs prévus par les dispositions précitées de l’article 59 alors que la commission d’appel d’offres doit se référer exclusivement aux cas prévus par le code des marchés publics pour fonder ses déclarations d’infructuosité. Pour autant, il semble que « le dépassement substantiel » puisse s’apparenter à la notion d’offre inacceptable, ce que la commune a confirmé, mentionnée à l’article 59 et définie par l’article 35 I 1° du code des marchés publics qui dispose qu’« une offre est inacceptable si les conditions qui sont prévues pour son exécution méconnaissent la législation en vigueur ou si les crédits budgétaires alloués au marché après évaluation du besoin à satisfaire ne permettent pas au pouvoir adjudicateur de la financer ». Ce motif ne semble toutefois pas pouvoir s’appliquer au lot n°17 déclaré infructueux lors de la séance du 30 novembre 2006. Divers éléments laissent penser que le motif de la déclaration d’infructuosité du lot était en réalité le faible degré de concurrence. Or, l’absence de concurrence, c’est-à-dire le fait de considérer que le nombre d’offres reçues est insuffisant, n’est pas un motif permettant de déclarer une consultation infructueuse. Cela semble au demeurant confirmé par les suites de la relance du lot n°17 suivant une procédure de marché négocié, qui a conduit, en mars 2007, à conclure le contrat à un niveau supérieur de 34% à l’estimation. S’il est avéré, un tel procédé est contestable en regard du code des marchés publics. Le juge administratif a, du reste, rappelé à plusieurs reprises que le recours à la procédure de marché négocié suite à un appel d’offres infructueux était irrégulier lorsque l’appel d’offres avait été déclaré infructueux dans des conditions qui ne permettaient pas sa réussite, le pouvoir adjudicateur ayant fait une estimation irréaliste du prix. Les déclarations d’infructuosité doivent être prononcées et motivées par la commission d’appel d’offres dans le respect des dispositions limitatives prévues par le code des marchés publics en ses articles 59 et 35. L’absence de concurrence ne constitue pas un motif conforme aux textes permettant de déclarer une consultation infructueuse et de relancer ensuite une procédure négociée et la chambre appelle la commune à être davantage attentive à cet aspect. 38/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) 8.2.1.2- La fiabilité des estimations Les conditions d’attribution des lots déclarés infructueux et relancés pour dépassement substantiel de l’estimation amènent à s’interroger sur la fiabilité des estimations initiales. Le tableau ci-après montre les écarts constatés entre le montant des offres finalement attribuées après la mise en œuvre de deux procédures et ces estimations. Tableau 9 er Estimation € HT Lot n°1 Lot n°5 Lot n°12 Lot n°15 33 Lot n°17 Lot n°21 Source : CRC 485 898 1 037 329 167 828 300 073 41 284 934 919 Offre retenue ème après 2 appel d’offres 775 374,31 1 192 102,70 164 695 349 545 55 697 1 210 271 Ecart en % par rapport à l’estimation 59,6% 14,9% -1,87% 16,49% 34% 29,45% Ecart en % au 1 appel d’offres entre l’offre la moins disante et l’estimation 63% 22% 7,9% 40% 39,7% 43% La relance d’une procédure a permis d’attribuer le marché dans des conditions plus satisfaisantes au regard des estimations initiales que celles constatées lors du premier appel d’offres pour les lots n°5 ; 12 et 15, particulièrement pour le lot n°12, finalement attribué à un montant en-dessous de l’estimation. Les écarts avec les estimations demeurent en revanche importants, pour les lots n°1 ; 17 et 21, attribués à l’issue de la seconde procédure. Le rapport d’analyse des offres (commission d’appel d’offres du 15 février 2007) est assez laconique et n’avance pas d’explication précise sur ces écarts. Il se borne, pour le lot n°1, à mentionner que le montant élevé du prix unitaire des trois candidats peut être expliqué par « une faible concurrence entre des sociétés spécialisées ainsi que par la taille du chantier ». Les lots n°21 et n°17 n’ont fait l’objet d’aucun développement dans les rapports d’analyse des offres les concernant. Le montant total des neuf lots relancés et attribués s’élève à 5 255 425 € HT soit un écart de plus de 30% avec l’estimation initiale ce qui reflète la tendance globale de l’opération puisque le montant total attribué des marchés de travaux dépasse de 13,2 % l’estimation contenue dans le dossier de consultation ayant servi à la mise en concurrence en juillet 2006. L’écart entre le montant prévisionnel des travaux arrêté au stade de l’avantprojet définitif approuvé par la ville en janvier 2006 et le coût des marchés de travaux effectivement signés, est de 17,5 %34 ce qui est largement supérieur au taux de tolérance de 4% contractuellement fixé dans le contrat du maître d’œuvre à l’article 3.4 du cahier des clauses administratives particulières. En dépit de l’explication donnée par la commune d’un contexte économique peu favorable au moment de la consultation des entreprises (second semestre 2006), cette importante augmentation de l’enveloppe financière ne lève pas l’incertitude sur la fiabilité de l’estimation de l’opération réalisée lors des études du projet. L’évolution du coût prévisionnel des travaux du centre « Les Vagues » au cours des études réalisées et jusqu’à l’attribution des marchés de travaux montre que la maîtrise de l’enveloppe financière du projet laisse à désirer. Elle s’est trouvée impactée par des évolutions du programme souhaitées par la ville et par des estimations initiales qui ont manqué de fiabilité. 33 NB : ce lot a fait l’objet d’une relance en marché négocié. Coût des travaux au stade de l’APD : 10 750 000 € HT (valeur août 2004) et coût des marchés de travaux signés ramené en valeur août 2004 : 12 635 959 € HT soit un écart de 1 885 959 € (+17,5%). 34 39/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) A la suite de cette observation la commune a souligné qu’en dépit de l’écart entre prévisions et coût des marchés finalement attribués, l'enveloppe financière des travaux a été maîtrisée pendant la durée du chantier 8.2.2- La légalité des protocoles transactionnels L’opération de construction du centre aquatique a donné lieu à la conclusion, au premier semestre 2010, de trois protocoles transactionnels avec des entreprises titulaires de marchés de travaux et d’un quatrième conclu avec le maître d’œuvre de l’opération (montant total : 297 450 € TTC). La ville a indiqué avoir fait droit aux demandes initiales des entreprises à hauteur d’environ 30% lors de la conclusion des transactions. Le motif principal de la transaction pour les quatre protocoles conclus réside dans l’allongement de la durée du chantier, dont la date de réception a été décalée de 7 mois, ce qui a induit des coûts supplémentaires pour plusieurs entreprises qui ont réclamé une indemnisation. Le chantier, d’une durée prévisionnelle de 17 mois, a été impacté par des intempéries (dix semaines) et par des sujétions techniques imprévues. Plusieurs entreprises, du fait d’aléas techniques et de malfaçons dans la réalisation de leurs travaux ont, en effet, été contraintes de reprendre leurs prestations, occasionnant de ce fait un dérapage sur la durée du chantier (évalué par le maître d’œuvre à 17 semaines). Par ailleurs, des prestations supplémentaires demandées par la ville aux entreprises en cours de chantier ont nécessité des études complémentaires de la part du maître d’œuvre, ainsi que du temps pour l’établissement des devis et la réalisation des prestations par les entreprises de travaux. Le recours à la transaction permet d’éviter les instances juridictionnelles, dont la durée, parfois longue, alourdit le coût du litige. Il est encouragé par les services de l’Etat depuis plusieurs années (circulaires du 6 février 1995, 7 septembre 2009 et 6 avril 2011). En l’espèce, il constituait un mode de règlement du litige adapté à la situation permettant d’indemniser les entreprises des conséquences liées à l’allongement de la durée du chantier. Les entreprises concernées ont dû mettre à disposition des moyens supplémentaires techniques et humains, globalement bien justifiés et détaillés, qui devaient être indemnisés. Des concessions réciproques ont été consenties par les deux parties au long des négociations ayant permis de fixer l’indemnité transactionnelle conformément aux dispositions des articles 2044 à 2058 du code civil. Alors que les demandes initiales de l’équipe de maître d’œuvre portaient sur une indemnisation totale de 251 720 € HT, le montant de la transaction s’élève à 109 468 €. Il indemnise l’augmentation du volume des heures réalisées lors des phases de direction et d’exécution des travaux, ainsi que d’ordonnancement, pilotage et coordination, en raison de l’allongement de la durée du chantier, de la réalisation d’une mission complémentaire relative à l’accessibilité des établissements recevant du public et de l’exécution des études nécessaires pour la réalisation des travaux modificatifs. Environ 82 % du montant de l’indemnité porte sur l’indemnisation du préjudice subi en raison de l’allongement de la durée du chantier. La commune n’a fait droit qu’à 63% de la somme demandée sur le fondement de l’allongement de la durée du chantier. Malgré ces éléments, qui montrent une bonne utilisation de la transaction, les protocoles ont aussi été l’occasion pour la commune de rémunérer des prestations complémentaires réalisées au cours du chantier, sans lien avec des sujétions techniques, qui auraient normalement dû faire l’objet d’avenants. Il s’agit, par exemple, du paiement de travaux supplémentaires réalisés par certaines des entreprises, connus du maître d’ouvrage et du maître d’œuvre mais qui n’ont pas fait l’objet d’avenants faute d’accord sur le prix entre les parties, ou encore de la rémunération du maître d’œuvre pour une mission complémentaire. Cette mission complémentaire, dont le fondement n’est pas contesté 40/40 Rapport d’observations définitives – Commune de Meyzieu (69) puisqu’elle répond à une demande explicite du maître d’ouvrage, aurait dû fait l’objet d’un avenant au contrat initial dès la phase « études » du projet. Il est vrai, au regard des différents avenants ayant entraîné une augmentation de 14,91 % par rapport au montant initial du contrat de maîtrise d’œuvre, que la conclusion d’un nouvel avenant pouvait apparaître délicate à justifier auprès du contrôle de légalité, qui était déjà intervenu35. Dans un tel contexte, le choix de la commune pourrait facilement s’apparenter à un moyen de régulariser a posteriori le paiement de prestations supplémentaires qui ne pouvaient faire l’objet d’avenants sans risquer de bouleverser l’économie du marché. Une telle démarche, qui n’est certes pas, en l’espèce, formellement établie, pourrait s’analyser comme un détournement de procédure. Si les prestations complémentaires réalisées par les entreprises, à la demande du maître d’ouvrage, avaient fait l’objet d’un suivi rigoureux, elles auraient entrainé un avenant au marché initial et n’auraient pas été régularisées « post réception » par la voie de la transaction. L’usage de la transaction comme mode de règlement d’un préjudice subi en raison de l’allongement de la durée du chantier est adapté à la situation et les indemnités en résultant ont été convenablement négociées. La commune a néanmoins aussi utilisé la transaction comme un mode de régularisation a posteriori du paiement de prestations effectuées, alors que celles-ci auraient dû faire l’objet d’avenants importants aux contrats. La procédure de la transaction est ainsi susceptible d’avoir été détournée de son objet premier et la situation traduit, à tout le moins, un défaut dans l’évaluation des besoins et la maîtrise de l’évolution des contrats. En réponse à cette observation, la commune avance notamment qu’une mission complémentaire « accessibilité » a été menée en raison d'une évolution réglementaire non prévisible et afin d'éviter des travaux sur l'équipement après livraison plus coûteux et moins adaptés. 35 Suite à observation de la préfecture en juin 2006, la commune a annulé un avenant entraînant une augmentation de 20 % pour en conclure un autre ramenant l’augmentation à 14,91 %.