Slogan Titel

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Slogan Titel
Réaction à la partie « Enseignement
et formation » de l’ébauche de
position de la Coopération belge au
développement à propos du cadre
de développement pour l’après 2015
Slogan
Titel
23 avril 2013
1.
Educaid apprécie être consultée sur cette question et souhaite être entendue à tout moment opportun
sur les questions relatives à l’éducation et à l’enseignement. Educaid ne souscrit toutefois ni à l’analyse
ni à l’ensemble des recommandations qui sont faites dans le document eu égard à la question relative à
l’enseignement et l’éducation.
2.
Educaid demande à la DGD d’assurer la cohérence entre la position de la coopération belge au
développement à propos du cadre de développement pour l’après 2015 et la note de stratégie pour le
Secteur Education qui est actuellement en train d’être rédigée.
3.
De manière générale, le cadre de développement actuel a fait l’objet de plusieurs critiques, quant au
cloisonnement des différents secteurs, mais également quant à l’approche partielle de chacun des
secteurs. En matière d’éducation, le cadre actuel s’est en effet focalisé sur l’éducation primaire pour
tous. Même si l’objectif reste évidemment essentiel, l’approche a induit un déficit d’attention accordée
au secteur dans sa nature systémique, aux questions transversales et à certains sous-secteurs
pourtant fondamentaux pour le développement.
4.
La recommandation d’un élargissement de l’objectif à l’éducation de base (et donc au premier cycle de
l’enseignement secondaire) ou au cadre de Dakar est positive. Toutefois, une approche holistique de
l’éducation en tant que système intégré, avec une vision centrée sur les bénéfices croisés et globaux
d’un soutien accordé à tous les niveaux (primaire, secondaire, technique et supérieur) devrait être
recommandée. Pourquoi, par exemple, la Belgique recommanderait-elle de soutenir « éventuellement » le
secteur de l’enseignement technique alors que, par ailleurs, on recommande de soutenir la lutte contre la
pauvreté économique via l’emploi sachant pourtant que l’accès à un travail décent et productif est
conditionné, au moins en partie, par un soutien à la formation qualifiante ?
5.
Dans cette optique, le rôle d’un enseignement de qualité dans les processus de développement
devrait être mieux reconnu. À ce titre, l’aide au secteur devrait reposer sur une démarche intégrée qui
prenne en compte la manière dont les systèmes éducatifs peuvent être renforcés par
l’intermédiaire des différents niveaux d’éducation. Il en va bien entendu premièrement d’un
enseignement de base de qualité pour tous comme première « brique » du parcours éducatif. Il
en va aussi, par exemple, de la formation initiale d’enseignants qualifiés nécessaires à un
encadrement de qualité. Il en va de même en termes de création et/ou de renforcement des capacités
en matière de gouvernance des systèmes éducatifs. Enfin, et plus globalement, l’enseignement doit
être aussi reconnu comme un maillon capital dans la chaîne éducative pour le développement, que ce soit,
par exemple, pour la formation du capital humain destiné à gérer de façon autonome les sociétés et leurs
transformations dans leur ensemble ou pour l’innovation. Ainsi, de la même manière qu’en indiquant en
page 13 que « des perspectives de développement durables sont impossibles sans un contexte de paix et de
sécurité », la position belge pourrait tout autant reconnaître qu’aucune perspective de développement
durable n’est envisageable sans un enseignement accessible et de qualité, et ce à tous les
niveaux. L’idée n’est pas d’abandonner les targets nécessaires et prioritaires en termes d’enseignement de
base, mais de dresser le cadre global dans lequel s’inscrivent les objectifs restreints, précis, stratégiques
et pertinents que l’on entend se fixer. Cette proposition va d’ailleurs dans le même sens que celui de
l’élargissement des objectifs que la Belgique a indiqué poursuivre.
6.
Comme le souligne bien le document, l’approche cloisonnée et essentiellement basée sur des targets
quantitatives (inscriptions, fin de cycle,…) a aussi conduit dans le cadre actuel à négliger les questions
transversales. Educaid pense en particulier aux questions cruciales de la qualité ou de l’accès de et à
l’enseignement, le rôle cruciale de l’équité, les taux de transition,… Certes, l’aspect quantitatif peut
être considéré comme plus « mobilisant » tandis qu’à l’inverse, la dimension qualitative est sans doute
moins facilement et moins universellement applicable. Pourtant, l’accès a un enseignement de qualité
est essentiel pour le développement, au même titre que peut l’être, par exemple, l’accès à des soins de
santé de qualité. Bien qu’elle soit plus facilement applicable, l’approche quantitative ne donne en définitive
qu’une idée de l’amélioration ou de la détérioration des taux d’enseignement, mais elle n’offre aucune
perspective sur l’adéquation du système aux paramètres sociaux, culturels, économiques,… Ce
n’est pas parce qu’une approche qui prend en compte les critères de qualité est plus difficile à réaliser ou
moins évidente en termes de suivi, ou parce que les définitions et les statistiques ne sont pas universelles,
qu’il faut pour autant évacuer la question du débat. Des initiatives, comme, par exemple PISA for
Development ou l’Education for All Development Index, pourraient quand même légitimement trouver leur
place dans le cadre post 2015.
7.
L’enseignement et la formation constituent de longue date l’un des quatre secteurs prioritaires de la
Coopération belge, priorité tout récemment confirmée par la nouvelle loi relative à la Coopération belge
au Développement, de même que par la nouvelle note de stratégie pour le secteur éducation en
préparation à la DGD. Du reste, l’Objectif du Millénaire relatif à l’éducation n’a pas été atteint et,
comme l’indique le document (p. 3) doit rester une priorité. Par ailleurs, et For what it is worth, une
« bonne éducation » reste une priorité pour la plupart des répondants à l’initiative My World. Le
cadre de Dakar et l’Initative Education First ont respectivement élargi l’objectif éducation et renforcé la
position de celui-ci à l’agenda international.
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8.
Pour ces raisons, et compte tenu de son rôle essentiel reconnu dans la lutte contre les inégalités, dans
l’économie, la santé,… dans le développement, la Belgique devrait en toute logique inscrire au sens large le
droit d’accéder à une éducation de qualité tout au long de la vie et pour tous comme l’un des
« thèmes essentiels aux yeux de notre pays » (« niches belges »).
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