TD : Hydraulique
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ENSEEIHT 1HY APP Hydraulique 2013-2014 TD : Hydraulique à Surface Libre 1 Petits exercices basiques Exercice 1 (source : S.Bennis, Hydraulique et hydrologie) Un canal ayant une section en forme de trapèze a une largeur au fond b = 5m et une pente longitudinale S0 = 0.2%. La pente des berges est Z = 1. Le coefficient de Manning est n = 0.02. 1. Calculer le débit Q de l’écoulement sachant que la profondeur d’eau ne doit pas dépasser y = 1m. p 1 2/3 ARH S0 n y(b + Zy) p = = 0.766m b + 2 y 2 + (Zy)2 Q= RH Ainsi, Q = 11.23m3 /s. 2. Déterminer la vitesse correspondante au débit Q. V = Q/A = 1.87m/s Exercice 2 (source : S.Bennis, Hydraulique et hydrologie) Dans un canal à section rectangulaire, l’eau s’écoule avec une profondeur uniforme y = 0.9m. La largeur du canal est B = 2m. La vitesse de l’écoulement est V = 2m/s. 1. Calculer la profondeur critique de l’écoulement yc . yc = (q 2 /g)1/3 avec q = Q/B = V By/B = 1.8m2 /s, le débit par unité de largeur. Donc yc = 0.69m. 2. Calculer la vitesse critique Vc correspondante. Vc = √ gyc = 2.6m/s. 3. Qualifier l’écoulement. V < Vc , ainsi, F r < 1. L’écoulement est de type fluvial (y > yc ). Exercice 3 (source : D.Huilier, Université de Strasbourg) Un canal rectangulaire transporte 6m3 /s. 1 ENSEEIHT 1HY APP Hydraulique 2013-2014 1. Déterminer la profondeur et la vitesse critique pour une largeur de canal B = 3m. yc = (q 2 /g)1/3 avec q = Q/B = V By/B = 1.8m2 /s, le débit par unité de largeur. Donc √ yc = 0.742m. Au point critique, le nombre de Froude est F r = 1, donc Vc = gyc = 2.7m/s. 2. Déterminer la profondeur et la vitesse critique pour une largeur de canal B = 4m. yc = (q 2 /g)1/3 avec q = Q/B = V By/B = 1.8m2 /s, le débit par unité de largeur. Donc √ yc = 0.612m. Au point critique, le nombre de Froude est F r = 1, donc Vc = gyc = 2.45m/s. 3. Pour une largeur de canal B = 4m, quelle est la pente qui va provoquer un écoulement critique si on prend comme coefficient de rugosité de Manning n = 0.02. 1 2/3 p Sc R n H A Byc = = P B + 2yc Vc = RH On trouve Sc = 0.0066. Exercice 4 (source : D.Huilier, Université de Strasbourg) Le débit d’un canal rectangulaire (n = 0.012) de 4.6m de large est de 11.3m3 /s quand la pente est de 1m sur 100m. L’écoulement est-il surcritique ou sous-critique ? yc = q2 g " 1/3 = Q2 /B 2 g #1/3 = 0.851m p 1 2/3 ARH Sc ⇒ Sc = 0.0023 < S n Ainsi l’écoulement est surcritique (i.e., torrentiel). Qc = 2 Cas pratiques Exercice 5 (source : S.Bennis, Hydraulique et hydrologie) Une conduite d’égout de longueur L = 100m et de diamètre D = 0.61m a été installée selon une pente S0 = 0.075%. Cette conduite véhicule un débit Q = 0.2m3 /s avec une profondeur y = 0.61m, sans aucune mise en charge. Trente années après son installation, la conduite n’est plus capable de véhiculer le débit initial de conception sans provoquer une mise en charge ∆H = 0.5m à son entrée. Nous supposerons que l’écoulement à la sortie se fait toujours à surface libre et que les pertes de charge singulières sont négligeables. 1. Calculer le coefficient de Manning initial (le jour de l’installation de la conduite). Q= p p 1 1 2/3 2/3 ARH S0 ⇒ ninit = ARH S0 = 0.0114 n Q 2 ENSEEIHT 1HY APP Hydraulique 2013-2014 2. Calculer le coefficient de Manning final (trente après l’installation de la conduite). Trente ans après, Sf = ∆H/L = 0.005. Ainsi, nf in = 0.0295. La formule de Manning reste valable pour les écoulements en charge et il suffit de remplacer la pente S0 par la pente de la ligne d’énergie Sf = hf /L. Un entrepreneur promet de corriger le problème de cette conduite en la réhabilitant par une méthode de tubage. Cette méthode consiste à introduire, à partir d’un regard, une nouvelle conduite en PVC à l’intérieur de la conduite existante. Malgré un diamètre plus petit (D = 0.59m), l’entrepreneur prétend qu’avec un coefficient de Manning plus faible (n = 0.009 pour le PVC), la mise en charge sera sensiblement diminuée. 3. A-t-il raison ? q 1 2/3 Sfentrepreneur ⇒ Sfentrepreneur = 0.00055 < S0 ARH n La pente de la ligne d’énergie est plus faible que la pente de la conduite et l’écoulement sera donc ”à surface libre” tout le long. L’entrepreneur a donc raison. ... Une autre manière de faire est la suivante : p 1 2/3 Q = ARH S0 n Q= en prenant en compte le coefficient de Manning du PVC et le nouveau dianètre de la conduite, on trouve Q = 0.232m3 /s. Ce débit est supérieur au débit de conception Q = 0.2m3 /s. La conclusion précédante est donc confirmée. Exercice 6 (source : S.Bennis, Hydraulique et hydrologie) Un débit Q = 10m3 /s s’écoule dans un canal à section rectangulaire de largeur B = 10m (voir figure 2). La profondeur d’écoulement au point (1) est y1 = 2m. 1. Construire la courbe d’énergie spécifique Es (y). Es = y + v2 2g Au point critique, yc = q2 g 1/3 , avec q = Q = 1m2 /s ⇒ yc = 0.46m B L’énergie spécifique minimale est alors Esmin = yc + gyc = 3yc /2 = 0.69m 2g – Si y = 0.2m, v= Q v2 = 5m/s, et = 1.25m ⇒ E = 1.45m yB 2g – Si y = 0.3m, v= Q v2 = 3.33m/s, et = 0.55m ⇒ E = 0.85m yB 2g 3 ENSEEIHT 1HY APP Hydraulique 2013-2014 – Si y = 2m, v= Q v2 = 0.5m/s, et = 0.0125m ⇒ E = 2.013m yB 2g v= Q v2 = 0.25m/s, et = 0.002m ⇒ E = 4.002m yB 2g – Si y = 4m, Figure 1 – Energie spécifique 2. Caractériser le régime d’écoulement au point (1). Au point (1), y = 2m et l’écoulement est de type fluvial (F r < 1). 3. On introduit une surélévation ∆Z = 1m au point (2). Quelle est la profondeur y2 au point (2) ? En négligeant les pertes de charge entre les sections (1) et (2), on écrit : y1 + v12 v2 = y2 + 2 + ∆Z 2g 2g L’équation de continuité s’écrit : v1 y1 = v2 y2 = q On a à résoudre 20y23 − 20.25y22 + 1 = 0 et on trouve trois racines : y2a = 0.958, y2b = 0.2573, et y2c = −0.2028. Il faut trouver parmis les deux solutions positives celle qui représente réellement la profondeur de l’écoulement au point 2. La courbe d’énergie donne la réponse. En otant ∆Z à l’énergie spécifique au point 1, passe-t-on à y2a = 0.958 ou à y2b = 0.2573 ? Si le point était à y2b = 0.2573, un point existerait entre les section (1) et (2) où la chute de l’énergie spécifique serait supérieure à ∆Z, ce qui est impossible. La profondeur y2 est donc y2a = 0.958. 4. Si on avait introduit une surélévation ∆Z = 1.3225m, quelle aurait été la profondeur y2 au point (2) ? En négligeant les pertes de charge entre les sections (1) et (2), on écrit : E1 = y1 + v12 v2 = y2 + 2 + ∆Z = E2 + ∆Z 2g 2g 4 ENSEEIHT 1HY APP Hydraulique 2013-2014 Donc, E2 = E1 − ∆Z = 2.0125 − 1.3225 = 0.69m L’énergie au point (2) est E2 = Emin calculée précédemment. La profondeur au point (2) est par conséquent la profondeur critique yc = 0.46m. 5. Que se passe-t-il si on introduit une surélévation ∆Z = 1.5m ? L’énergie spécifique au point (2) est, E2 = E1 − ∆Z = 2.0125 − 1.5 = 0.5125m Comme cette énergie est plus faible que l’énergie minimale nécessaire pour véhiculer le débit Q = 10m3 /s, le débit passant au-dessus de l’obstacle est réduit. La nouvelle profondeur d’écoulement est yc = 2E2 /3 = 0.3417m, la vitesse de l’écoulement est √ Vc = gyc = 1.83m/s, et le débit est Q = Byc Vc = 6.3m3 /s. Comme le débit amené par le canal est Q = 10m3 /s, la différence ∆Q = 3.7m3 /s va s’accumuler en amont de la surélévation. Quand l’énergie au-dessus de l’obstacle atteint de nouveau Emin = 0.69m et yc = 0.46m, soit les valeurs critiques initiales pour faire passer le débit Q = 10m3 /s, le régime devient établi. L’énergie spécifique amont devient alors E10 = Emin +∆Z = 0.69 + 1.5 = 2.19m. La profondeur amont y1 passe alors de y1 = 2m à y1 = 2.18m. On conclut donc que : (a) Tant que la surélévation du fond reste inférieure ou égale à une certaine limite, en l’occurence ∆Z = 1.3225m, il n’y a pas de refoulement. (b) Quelle que soit la hauteur de l’obstacle, supérieure à ∆Z = 1.3225m, la profondeur y2 sera toujours égale à la profondeur critique qui ne dépend que du débit ; dans ce cas il y a refoulement. Figure 2 – Coupe longitudinale du canal 5