Pêche en mer avec Charles Nadot
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Pêche en mer avec Charles Nadot
Pêchê ên mêr avêc Charlês Nadot - Aftêrwork du 16 avril 2014 Cette manifestation s’inscrit parmi les activités à terre de l’Union des Plaisanciers Français (U.P.F.), créé en 1961 par trois personnalités du monde de la mer, Jean-Michel Barrault, journaliste et circumnavigateur, Eric Tabarly et Jacques Lebrun, médaillé olympique. Les membres de l’Union des Plaisanciers Français et leurs amis sont périodiquement conviés à des manifestations sur l’eau comme à terre, en rapport avec le domaine maritime. Ils sont également invités à participer au Challenge de la Croisière, restitution amicale mais Yacht-Club de Paris Bastille Charles Nadot est notre orateur ce mercredi soir. Il s'appuie sur sa grande expérience de la pêche en mer, pour nous en faire partager quelques secrets. C’est le Yacht-Club de Paris Bastille qui nous accueille ce mois-ci et que nous remercions chaleureusement. Les leurres sophistiqués ou les plus simples Le popper est essentiellement fait pour être lancé en surface pour faire monter les poissons ou alors être lancé dans des chasses au même titre que tout autre leurre. Parce que quand le poisson est en surface, cela veut dire qu’il est en train de se gaver d’une masse de poissonsfourrage et à ce moment-là tout ce qui passe à sa portée va forcément attirer son attention. Tous les types de leurre lancés dans ces circonstances-là sont susceptibles de ramener du poisson, y compris un bout de ferraille méthodique de leurs navigations, Chalenge de la Croisière donnant chaque année lieu à un classement de ses participants. Les publications relatives à ces événements sont autant que possible restituées sur des pages du site de l’Union des Plaisanciers Français et sur la page Facebook de l’UPF. L’accès en est soit réservé aux membres, soit public : www.upf.asso.fr www.facebook.com/uniondesplaisanciers tordue, un peu de papier d’alu autour et un élastique pour tenir le tout, marchera tout aussi bien que ces leurres sophistiqués et onéreux. Une erreur souvent commise consiste à prendre des leurres très colorés en se disant que le poisson va bien le voir. Sauf qu’au lever du jour, les poissons ne sont pas forcément éduqués pour voir des leurres éclairés comme des sapins de Noël ! Au lever du soleil, un thon préférera un leurre foncé à un leurre clair. Ce n’est qu’entre 11 h et 15, que l’on va éclaircir les leurres qui sont aussi plus éclairés par le soleil. Ayez donc dans votre boite de pêche des leurres identiques mais de couleurs différentes et mettez des leurres foncés le matin et le soir, car c’est plus cohérent avec l’intelligence d’un poisson et il ne faut pas prendre les poissons pour des cons ! Les couleurs de leurre que j’aime sont le rouge, le rouge et blanc, le bleu et blanc parce que ce sont les couleurs de l’Olympique de Marseille ! La couleur Monaco rouge et blanc marche aussi très bien. Yves-Henri, ancien champion de pêche au gros et membre du YachtClub de Paris Bastille, nous présente un hameçon artisanal de Polynésie. 1/7 consistant à naviguer en suivant son cap et à tendre l’oreille au cas où le moulinet veuille bien partir. Donc le premier conseil que je vous donne pour prendre du plaisir et augmenter vos probabilités de prise, c’est d’être prêts à pratiquer différentes techniques de pêche, sans oublier la traîne bien sûr. Les différentes techniques Technique du jigging fait fureur au Japon et envahit les Etats-Unis. Cela consiste à laisser couler au fond un leurre plombé et à le remonter très rapidement de manière saccadée, pour imiter la fuite d’un poisson qui remonte en surface. Donc quand sur vos sondeurs, vous voyez des masses de poissons au fond et qu’à force de tourner autour, vous n’êtes pas arrivés à les faire remonter en surface, allez les chercher là où ils sont avec ce type de technique. Pour ce qui est des autres techniques possibles, il y a bien sûr la palangrotte que tout le monde a plus ou moins pratiquée ; c’est une pêche qui peut être extrêmement intéressante avec des probabilités de prises importante quand on va chercher des mérous dans la roche ; il ne faut pas oublier cette technique ancestrale de pêche. Un fil avec un ou plusieurs avançons et selon le poisson recherché, vous mettez sur l’hameçon un bout de viande, un bout de barracuda coupé en tranches, un bout de thon… et en règle générale, ça marche. Pour les plaisanciers voileux qui ont envie de pêcher en allant en Corse, en longeant les côtes italiennes, la côte d’azur ou la côte atlantique, ils auront à bord un matériel qui leur permette de pratiquer a minima la traîne, le lancer, le jigging et la palangrotte. Nous rentrons là dans des techniques de pêche active, plutôt que d’avoir une pêche très passive Union des Plaisanciers Français Je vais vite sur ces techniques de jigging et de popper, vous trouverez des développements là-dessus sur internet, mais dans votre boîte de pêche, ayez quelques jigs et quelques poppers pour faire autre chose que de la traîne. La traîne, votre pratique actuelle Revenons à la traîne qui est la pêche que vous pratiquez déjà. Je vais vous expliquer ce que j’ai appris de la part de pêcheurs et de skippers professionnels. Une partie de pêche cela se prépare, on ne décide pas de sortir sa canne à moitié rouillée du fonds de sa remise ! 2/7 Trois cannes à bord Rajouter des teasers De mon point de vue, il faut avoir au moins 3 cannes à bord si vous voulez vraiment commencer à pêcher, augmenter la probabilité de prise et le plaisir. Après plusieurs centaines de pêches au thon, quelques règles ressortent. Pour cela on a des leurres, on peut rajouter des teasers, des trucs qui font de la mousse, etc. Sachez que vous pouvez fabriquer des teasers avec des cannettes de Coca-Cola ou de bière et je conseille la Kronenbourg parce que la couleur rouge est traditionnellement plus attractive que les autres. Régler en distance Il faut d’abord apprendre à régler ses lignes en distance, en profondeur et en écartement. En effet pour animer votre leurre de manière sympathique pour les poissons, il faut donner une impression de fuite à votre leurre. Essayez donc de régler vos leurres dans la partie descendante de la vague d’étrave, de manière à ce que votre leurre donne toujours des impressions d’accélération comme un surfeur sur une vague. Le leurre sera donc situé dans la troisième vague à une trentaine de mètres du bateau environ. Les cannes seront fixées l’une sur un bord, l’autre sur l’autre bord et la troisième à l’arrière, le leurre de la troisième étant plus près de manière à former un V avec les deux autres. Si vous décider d’y consacrer un budget plus important, vous organiserez votre plan de pêche en W, en ayant 2 cannes loin derrière, 2 autres plus proches et la dernière à mi-distance du bateau. Les statistiques de touche montrent que le nombre de touches augmente avec le carré du nombre de cannes. Si vous avez 3 cannes, vous avez donc neuf fois plus de chances de prendre du poisson qu’avec une seule canne. Régler en profondeur Il faut également savoir régler ses leurres en profondeur. Donc avec 3 cannes il est conseillé d’avoir 2 leurres de surface de chaque côté du bateau et un leurre plongeant au milieu, de manière à varier les plans de vol. il faut se mettre un peu à la place du poisson. Le poisson lui, a trois préoccupations : bouffer, se reproduire et échapper aux prédateurs dont nous faisons partie. Donc il nage entre deux eaux ou au fond, parce que la surface n’est pas son milieu naturel. Venir en surface va lui demander une consommation d’énergie qu’il va compenser par un engammage de poisson-fourrage. Donc quand un thon monte, il ne monte pas pour rien, mais pour bouffer ; la technique consiste à l’inciter au maximum à monter. Vous prenez une cannette de bière, vous introduisez un câble gainé de nylon, vous percez des trous de l’autre côté, vous attachez cela solidement sur le bastingage et vous laissez trainer cela trente mètres derrière le bateau. Cela va vous faire des gerbes magnifiques, beaucoup plus spectaculaires que les autres leurres que vous pourriez acheter. Les pêcheurs en bateaux à moteur ont une probabilité de prise supérieure aux voiliers parce que le bruit du moteur et les vibrations des hélices qui agissent d’abord sur la ligne latérale sensorielle des poissons. Il faut également savoir régler ses lignes. La relation entre la profondeur et la distance : un rapala mis à 200 mètres derrière le bateau va nager plus profondément que le même leurre placé à 50 mètres derrière le bateau. Dans la famille des rapala, certains ont une bavette en plastique, d’autres ont une bavette en métal. Ces rapala en métal vont nager plus profond que ceux qui ont une bavette en plastique. Ce simple choix vous permet d’avoir des poissons nageurs à des profondeurs différentes et à différentes distances du bateau. La paravane que je n’utilise pas Concernant la paravane, pour la faire couler, il faut aller vite, à 6-8 nœuds, afin que la pression de l’eau s’exerce sur la paravane pour la faire couler. À 2 nœuds, une paravane ne coulera jamais. Personnellement je ne l’utilise pas car c’est une source d’ennuis qui écarte et vrille les lignes. Je n’utilise la ligne et le rapala sans lest. Il faut placer un lest si l’on estime que le leurre ne va pas assez en profondeur, par contre il faut alors avancer lentement parce que la vitesse provoque une remontée du leurre. La distance entre le plomb et le rapala dépend du fonds rencontré et du poisson recherché ; c’est alors plutôt une pêche au bar, une pêche côtière. En pleine mer il n’est pas nécessaire de plomber, pour gagner de la profondeur, vous rajoutez 5 mètres de fil pour gagner un mètre de profondeur. Régler les écarts entre les lignes Pour ce qui est des écarts, en règle générale sur un voilier vous n’avez pas de tangon ; les tangons sont avant tout fait pour faire ce qu’on Union des Plaisanciers Français 3/7 appelle un dropback quand on pêche avec un nombre très important de cannes, pour avoir un plan de pêche plus large et pour pouvoir pêcher les poissons à rostre, c’est utile. Pour ce qui nous concerne, plus on va resserrer les leurres, plus on va créer une impression de banc, plus notre brave thon ou bonite qui monte en surface, va avoir l’impression de pouvoir se gaver de poissons. Il vaut mieux resserrer vos leurres en essayant donc de les faire nager très près l’un de l’autre, pour provoquer des prises multiples. Et donc quand la première prise est partie, les n’ont qu’à se tenir prêts, à mettre leur baudrier, à sortir la canne du porte-canne et commencer à animer le leurre ; à ce moment vous aurez la chance d’avoir un départ de thon alors que vous tenez la canne, une sensation bien plus intéressante. Je vous parle de la pêche en mer qui est la pêche que je pratique en Méditerranée. Bien sûr quand je suis invité dans le Bassin d’Arcachon, je suis ravi d’utiliser une mitraillette à bars ou des petits leurres pour aller prendre des bars dans les parcs à huitres. On peut parler de la pêche à la mouche et de multiples autres techniques. Des leurres attractifs Ce qu’il faut savoir c’est que vos leurres doivent être attractifs ; il ne faut pas qu’ils sautent, qu’ils partent dans un sens ou dans l’autre, il faut que l’impression de nage des leurres soit la plus naturelle possible. Ensuite une mitraillette à bars, cela s’utilise à vitesse assez lente, sinon on peut aussi lancer des petits stickbaits, c’est plus intéressant de mon point de vue que de le pêcher avec une mitraillette à bar. Plaisir de la pêche Je fais moi une différence entre prendre du poisson et aller à la pêche : si je prends du poisson après être allé à la pêche, c’est la cerise sur le gâteau ! il faut apprendre à prendre du plaisir dans une journée de pêche, même si l’on n’a pas vu un poisson ! Cela peut vous surprendre, mais je crois que le vrai plaisir est là : Prendre du poisson parce qu’on a amélioré sa technique et ensuite apprendre à le relâcher. Savoir régler les freins Une chose qu’il faut savoir régler sur une ligne ce sont les freins. Union des Plaisanciers Français Beaucoup de pêcheurs se plaignent d’avoir perdu un poisson énorme parce que le fil a cassé à la touche. Le frein est un outil indispensable. Retenez globalement qu’un fil d’une résistance donnée doit correspondre à un frein à la touche d’un tiers de sa résistance théorique. Autrement dit, si avec ce fil de 12 livres, vous pêchez à la traine, vous réglerez votre frein au maximum à 4 livres, ce qui fait tout de même un peu moins de 2 kilos, c’est-à-dire de quoi ferrer un poisson. Si vous pêchez en 30 livres (norme IGFA), vous réglerez votre moulinet à la touche à 10 livres, ce qui représente tout de même 4,5 kilos. Eh bien je vous mets au défi de rester en stand-up sur un marlin de 100-300 kilos avec 5 kilos de frein en tête de canne ! Pour ceux qui ont fait un peu de physique, je peux vous dire que plus vous avez de résistance sur une canne qui est longue, plus vos reins vont en prendre un sérieux coup ! Donc pensez à bien régler vos freins et pensez aussi que chaque fois que vous faites un nœud dans un fil, vous allez perdre 20-25 % de la résistance théorique du fil, si vous ne savez pas faire de nœuds qui vous permettent de conserver la résistance de votre ligne. Il faut donc que le fil sorte du moulinet à la première sollicitation. Le fil ? pêchez fin ! Les fils sont vendus dans des catégories exprimées soit en kilos soit en livres. Je vous fais d’ailleurs circuler un fil de 12 livres, un fil donc très fin et je vous mets au défi de casser ce fil… Alors que l’on voit des plaisanciers qui mettent du fil à l’eau avec des fils de 80 livres, de 100/100ème pour sortir des bonites d’un kilo tout mouillé ! Donc le plaisir dépend aussi du matériel et du fil que vous utilisez. Un tel fil serait adapté pour faire un bas de ligne, mais pas un corps de ligne, parce qu’il n’y a pas de déshonneur à mettre à la fin, si il y a de la roche ou des barracudas, du câble acier ou un monofilament beaucoup plus costaud, parce que le poisson va chercher à se défendre, à se libérer. On a toujours l’impression que le fil est beaucoup trop fragile par rapport au poisson que l’on espère prendre. Or plus votre fil est fin, plus vous augmentez vos probabilités de prise. Un gros fil est donc contre-productif. En matière de lancer, si vous voyez une chasse de bonites, de thons, etc., vous aurez une distance de lancer beaucoup plus importante si vous avez une tresse ou un fil fin, que si vous lancez un fil de 80 livres. 4/7 Et vous vous apercevrez qu’il vous manquera toujours 10-15 mètres pour atteindre le poisson que vous cherchez, le selfish qui se fait dorer en surface. Donc pêchez fin, vous ne casserez pas, avec ce fil, je vous tire la table à 100 mètres de distance ! Avec du 30 livres – expérience faite à Abidjan – on a fait reculer un Range Rover ! et du 30 livres, c’est du 55/100ème. C’est très très costaud ! Longueur de fil sur le moulinet En longueur, vous mettrez le maximum, car à chaque pêche vous commencerez par retirer les 30 mètres qui ont servi pour la précédente partie de pêche, qui ont pu frotter contre le bord du bateau… Un monofilament présente une élasticité qui va se réduire et il ne faut pas hésiter à virer les bouts de fils qui ont été utilisés précédemment. Il est exact que le risque de casse augmente avec la finesse du diamètre du fil. Sachez qu’un fil de 12 livres comme celui-ci, m’a permis de sortir tous les espadons-voiliers qui ont eu la courtoisie de s’y laisser prendre et des petits marlins, c’est faisable ; et on peut penser qu’ils sont aussi venus sur ce fil parce que je n’avais qu’un mètre cinquante d’avançon et que tout le reste c’était un fil parfaitement invisible. Là où les choses se compliquent avec un poisson à rostre, c’est que ce n’est pas un thon. Le thon prend, va au fond et reste au contact en permanence, il est sympa. Les poissons à rostre c’est différent. Donc vous avez un poisson qui vous sort 200-300, quelque fois 500 mètres de fil ; il ne va pas être en ligne droite ; vous êtes à l’arrière de votre bateau et vous avez le marlin ou l’espadon qui saute 200 mètre devant ; ce genre de situation se produit souvent. Donc, on a un fil qui fait une courbure de plusieurs centaines de mètres dans l’eau et la pression de l’eau contre le flux risque de le faire casser. C’est là qu’il faut exprimer un peu de technique, lever la canne, voir un skipper qui fasse demitour, qui vous aide dans la récupération en suivant le fil et non pas en allant directement sur le poisson ; c’était donc le côté spécial des poissons à rostre. Union des Plaisanciers Français Une touche ? ne pas resserrer le frein ! Toujours en ce qui concerne les réglages de frein, imaginons votre moulinet de traîne dont le poisson vous a sorti 200 mètres ; vous êtes content en croisière d’avoir enfin une touche, vous voyez le fil qui sort, la dernière chose à faire est de serrer le frein. En effet plus vous avez de fil dans l’eau, plus la traction sur le fil est importante, donc au lieu de monter le frein par peur de perdre le poisson, il faut ouvrir le frein pour libérer un peu le moulinet et avoir un frein constant ; sinon vous cassez. Il faut quand même avoir une idée assez précise de la réserve de fil que l’on a et du poisson qui vient de mordre, mais serrer le frein sur un départ de tout poisson dit « noble », soit arrache l’hameçon de la gueule du poisson, soit casse le fil. Vous ne monterez le frein à environ 50 % de la résistance théorique, qu’à la fin du rush. Vous avez des moulinets de traîne préréglés, qui vous permettront de savoir à quelle tension vous êtes, à la touche et en combat. Si vous êtes en 50 livres, 25 livres représentent quand même 12 kilos. Si vous prenez du 30 livres, c’est largement suffisant et vous pourrez avoir sur votre moulinet une très grand réserve de fil à moulinet constant par rapport à du 50 livres voire du 80 livres. De toute façon la probabilité à la traîne de prendre un thon de 100 kilos est très très faible, car les gros thons se prennent avec une technique de pêche particulière. 5/7 Ne pas couper le moteur Et surtout ne coupez pas le moteur, lorsque vous avez cette touche sur l’une de vos 3 lignes ; restez à votre vitesse, ne rentrez pas la voilure si vous êtes sous voiles, conservez votre cap parce que les 2 autres lignes continuent à pêcher et même si elles ne partent pas, ne les remontez pas. Le pêcheur aura bien sûr préparé son baudrier et ses gants. Réduisez la vitesse. Les 2 autres leurres vont plonger. Nous en sommes donc au poisson, on a monté un peu son frein, soit son frein à étoile, soit le frein devant sur les moulinets à tambour tournant, on est bien, on a le contact avec le poisson. Une erreur souvent commise consiste à remonter la canne à 90° et à faire des mouvements de va et vient. Or chaque fois que vous baissez la canne rapidement, vous risquez de faire une boucle et vous allez casser. Ne dépassez jamais 45°, ces mouvements de va et vient doivent être réguliers et la pression constante sur le poisson lors du rembobinage ; et si le poisson a envie de partir, ne le contrariez pas, laissez-le partir, il vous prendra moins de fil que la première fois et vous, vous aurez gagné un ¼ d’heure de combat. Le poisson arrive au bateau Avec un peu de chance le poisson arrive au bateau ; l’erreur consiste à serrer complètement le frein pour que cette foutue bestiole ne reparte pas ! c’est là que le nœud plus ou moins bien fait casse, c’est là que votre nouvelle canne à 290 € prend appui sur le franc-bord et casse. Ne remontez le poisson à bord qu’à coup sûr. En règle générale, un poisson qui se rend, se met sur le côté, vous avez alors tout le temps soit de le gaffer, soit de le salabrer, soit de le prendre à la main par la queue pour le respecter. Et là de lui enlever éventuellement l’hameçon, on prend la photo et on le remet à l’eau si on a décidé de le faire. Gaffer le poisson Si vous avez décidé de gaffer un poisson, il y a beaucoup de pertes de poissons parce qu’on va couper la ligne au moment du gaffage, si on n’a pas éborgné la femme du skipper, visez la tête du poisson. Si vous visez la tête, vous allez piquer au milieu du corps. Ne gaffez qu’à coup sûr, ne soyez pas fébriles, ne hurlez pas, ne créez pas de stress, tout va bien, le poisson est là, on a fait un joli coup de ligne, soyons cool et zen ! Union des Plaisanciers Français C’est un peu comme dans les manœuvres ou le gros temps, vous avez des skippers qui gueulent et qui terrorisent leur équipage ! donc soyons calmes ! Redémarrage Au moment du redémarrage, les deux autres leurres vont remonter brutalement et un nouveau poisson va mordre à ce moment précis. Laissez donc vos cannes en pêche, vous augmenterez grandement la probabilité de prise. Je vous conseille d’ailleurs d’avoir trois couleurs différentes de fil pour chaque ligne de manière à ne pas découper la ligne où se trouve le poisson. Mettre toutes les chances de son côté Quand on a décidé de pêcher il faut y croire et mettre toutes les chances de son côté, se mettre à une allure confortable, de manière à ne pas avoir de bord à tirer, mettre ses lignes en pêche, les surveiller, préparer son matériel, bien régler ses cannes, rester maître de la situation. Ce qui nécessite un minimum de gestion du matériel et d’anticipation sur ce qui peut se passer. Pensez à la sécurité, aux hameçons qui trainent. J’ai vu un tendon d’Achille sectionné par un hameçon à thon, à 40 milles au large cela fait un drôle d’effet quand l’hélicoptère arrive au-dessus de vous ; des situations donc à éviter. Si vous devez gaffer un poisson, évitez de le mettre à l’intérieur du cockpit où le poisson va se balader de droite et de gauche avec un hameçon dans la gueule qui peut attraper une main, un pied, un tendon. On garde donc le poisson sur la gaffe au-dessus de l’eau, on prend une pince, on met des gants et on enlève l’hameçon, d’autant que beaucoup de leurres ont plusieurs hameçons. Attention aux lunettes qui ont une fâcheuse tendance à partir à l’eau à ce moment-là. Dernière remarque sur les hameçons La tendance maintenant pour la pêche au thon en Méditerranée, consiste à proscrire les hameçons triples pour privilégier les hameçons simples. Si un barracuda, un thon, une liche, une carpe rouge, un bar ou quoi que ce soit monte sur un leurre, je peux vous assurer que vous n’avez pas besoin d’un hameçon triple pour le retenir ; un hameçon 6/7 triple va lui déchirer les ouïes, la gueule, lui abimer les yeux et à ce moment-là, le poisson ne pourra pas être relâché dans de bonnes conditions. Donc pour la pêche au thon en Méditerranée, les hameçons triples sont interdits, ce qui n’empêche pas des dizaines de milliers de plaisanciers de continuer à pêcher avec ; mais il y a une raison, les prises sont limitées, il faut être affilié à un club de pêche, avoir une immatriculation et il faut faire attention à ce que l’on fait, sinon cela peut coûter très cher, voire la saisie du bateau par les Affaires Maritimes. Cette réglementation un peu stupide a été obtenue par les pêcheurs professionnels à l’encontre des plaisanciers. Or ce ne sont pas les plaisanciers qui vident la mer, mais les longs liners. Ceci dit je trouve que cela va dans le bon sens, car un hameçon simple ne vous empêchera pas de prendre un poisson, vous pourrez le relâcher dans de meilleures conditions et certains puristes vont même jusqu’à écraser les ardillons, ce qui permet à l’hameçon de ressortir de manière plus facile de la gueule du poisson. balancez aussi tout ce qui est à base de lapin – oups ! qu’ai-je écrit ! d’animal aux longues oreilles – terrine, pâté, civet, … Mais cela vous le saviez déjà n’est-ce pas ? Charles Nadot La taille de l’hameçon doit être proportionnée au leurre, ni trop lourd ni trop petit, et l’hameçon adapté au poisson recherché. Si vous voyez une baleine ! Si vous réglez correctement votre radar en affinant le gain de votre radar, vous allez pouvoir diagnostiquer de temps en temps 2-3 mouettes à 4-5 milles ; s’il y a 2-3 mouettes à cet endroit-là, c’est qu’il y a du poisson en-dessous. Si vous voyez des globicéphales, de mammifères marins, ils ne sont pas là par hasard, tout le monde bouffe la même chose : du krill, des sardines… Donc si vous voyez une baleine en Méditerranée, suivez la baleine car elle sait où elle va ! Si vous voyez des dauphins, passez derrière le banc de dauphins, car les thons sont derrière. Cerise sur le thon ! Pour augmenter encore vos chances de prises : que personne ne vous souhaite « bonne pêche » sur un « thon » joyeux ; balancez à la mer tous les œufs durs ; Union des Plaisanciers Français 7/7