Le sulfate de déhydroépiandrostérone (SDHEA) est un

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Le sulfate de déhydroépiandrostérone (SDHEA) est un
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Le sulfate de déhydroépiandrostérone (SDHEA) est un précurseur androgénique produit dans les deux sexes par
les surrénales. C’est le stéroïde dont la concentration plasmatique est la plus élevée mais dont le rôle reste mal connu.
La forme libre, DHEA, et la forme sulfo-conjuguée, SDHEA, sont en interconversion métabolique dans l’or
ganisme. Il n’a pas été décrit jusqu’à présent de récepteur spécifique pour la DHEAou le SDHEA. Il est donc admis que
l’action biologique de ces androgènes dits « faibles » est liée à leur conversion en androgènes et en estrogènes. Il
existe en effet au niveau des multiples tissus des activités enzymatiques susceptibles d’assurer cette production en
stéroïdes sexuels actifs. Chez les rongeurs, certains effets semblent liés à une modulation de certaines transmissions
neuronales, en particulier, le système GABAergique. Aucun effet de ce type n’a été démontré jusqu’à présent dans
l’espèce humaine. Une des caractéristiques essentielles du SDHEAest l’évolution de son taux plasmatique au cours
de la vie. L’adrénarche, survenue vers l’âge de 8-9 ans est marquée par une augmentation des androgènes de la sur
rénale et notamment du SDHEA. Les taux plasmatiques les plus élevés s’observent entre 15 et 45 ans, puis décrois
sent pour atteindre les taux les plus faibles après 60 ans. Le vieillissement est donc associé à une diminution du
SDHEA. Chez la femme ménopausée, la baisse de la DHEAva accentuer la carence en estrogènes et androgènes
induite par l’épuisement des fonctions endocrines ovariennes. Chez l’homme, même âgé, la baisse de ce précurseur
androgénique est en revanche largement compensée par les sécrétions testiculaires de testostérone et d’estradiol. En
dehors du vieillissement, il existe deux situations pathologiques où les concentrations plasmatiques de SDHEA
sont
extrêmement basses : l’insuffisance surrénale primitive et l’insuffisance ante-hypophysaire avec déficit corticotrope. Lorsque ces maladies sont correctement substituées, il n’existe pas d’altération des fonctions physiologiques
semblable à celle observée chez les sujets âgés, sauf semble-t-il une diminution de la libido chez la femme.
De nombreuses questions restent donc encore non résolues : la diminution des taux plasmatiques de DHEAet
de SDHEAa-t-elle une signification pathologique ? Un traitement par la DHEA, corrigeant le déficit physiologique
ou pathologique, doit-il être envisagé dans l’avenir et avec quelles précautions ? Les résultats publiés jusqu’à présent concernant le traitement des sujets âgés sont contradictoires. Globalement les ef
fets de la DHEAchez l’homme
ne sont pas reproductibles. Chez les femmes âgées, une étude récente fortement médiatisée indique une améliora
tion de la sexualité et des effets somatiques qui peuvent être expliqués par la conversion de la DHEAen stéroïdes
sexuels. De même, les effets sur la qualité de vie et la libido observés chez des patientes avec insuffisance surrénale substituées par la DHEA sont du même type que ceux obtenus après traitement par la testostérone.
L’androgénothérapie par la DHEAchez la femme comporte un certain nombre d’avantages pharmacocinétiques par
rapport à l’administration directe de testostérone qui seront discutés.
AFEM