“La conscience universelle des avocats ne peut pas supporter

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“La conscience universelle des avocats ne peut pas supporter
Des centaines d’avocats turcs et européens à Istanbul pour le procès du bâtonnier Ümit
Kocasakal et ses confrères.
“La conscience universelle des avocats ne peut pas supporter“ qu’un des leurs
soit menacé de prison pour des “pressions“ sur la justice
déclare
le bâtonnier Christian Charrière-Bournazel,
président du Conseil national des barreaux de France.
Le bâtonnier Ümit Kocasakal
armenews.com avec AFP - Plusieurs centaines d’avocats de Turquie et d’Europe se sont rassemblés à Istanbul
pour apporter leur soutien à dix membres du barreau d’Istanbul, dont son bâtonnier, qui encourent jusqu’à
quatre ans de prison pour entrave à la justice.
Les avocats étaient 300 selon l’agence de presse Anatolie, 500 selon des participants interrogés par l’AFP, dont
une quarantaine d’avocats européens, à la première audience du procès ouvert contre le bâtonnier Ümit
Kocasakal et neuf de ses confrères au tribunal de Silivri, dans la banlieue d’Istanbul.
Les accusés sont poursuivis pour avoir mis en cause l’attitude des juges à l’égard de la défense lors d’une
audience, en avril 2012, d’un procès controversé sur un projet de coup d’Etat contre le gouvernement islamoconservateur.
Le ministère public a réclamé une peine de deux à quatre ans de prison à leur encontre, une réquisition qui a
indigné la profession.
“C’est la première fois qu’un bâtonnier est jugé en Turquie depuis le coup d’Etat de 1980 (...) Mais aucune
menace ne fera taire les avocats“, a déclaré après l’audience le principal accusé, Me Kocasakal, cité par Anatolie.
“C’est un procès qui a ému toute la communauté des avocats du monde“, a affirmé à l’AFP Me Christian
Charrière-Bournazel, président du Conseil national des barreaux de France, estimant que “la conscience
universelle des avocats ne peut pas supporter“ qu’un des leurs soit menacé de prison pour des “pressions“ sur la
justice.
“Je suis avocat pour faire pression sur les juges, pour que les juges rendent une justice saine et digne“, a-t-il
souligné, déplorant “des réflexes du côté du monde judiciaire (turc) qui n’ont rien à voir avec une justice
démocratique“.
Le procès a rapidement été reporté au 10 octobre, le juge se déclarant dans l’incapacité de siéger face à un tel
afflux d’hommes de loi dans une salle d’audience trop exigüe.
Ces poursuites interviennent alors que plusieurs dizaines d’avocats sont actuellement en détention préventive en
Turquie pour leurs liens supposés avec des organisations clandestines, principalement les rebelles kurdes du Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Quarante-cinq juristes turcs étaient emprisonnés fin janvier pour de tels motifs, selon un bilan publié par le
barreau de Diyarbakir (sud-est).
lundi 20 mai 2013,
Stéphane ©armenews.com