Bruno Verstaete, fondateur et directeur de Nautilus Invest

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Bruno Verstaete, fondateur et directeur de Nautilus Invest
Semaine 42/2008
références
BREF
Compétences / Une enquête de Randstad Professionals
MOUVEMENTS
Herman Vandenbranden,
Directeur RH chez Agoria
Les « experts en projets »
cultivent leur différence
TRAVAILLER chez plusieurs
« employeurs » pour y gagner
de l’expérience : la motivation
de l’expert en projets.
ans le vaste éventail des
profils et fonctions exercées dans les entreprises
figure celui de l’« expert en projet ». À savoir : un spécialiste, indépendant ou non, qui se rend
chez un client pour y exercer une
mission à plus ou moins long terme… dans le cadre précisément
d’un projet. Quelque 70.000 personnes en Belgique rentreraient
dans ce canevas, sous des statuts
divers (employés, intérimaires,
indépendants).
Mais quel est leur profil type et
quelles sont leurs missions ? La
société Randstad Professionals
s’est penchée sur ces questions
par le biais d’une enquête réalisée auprès de 300 experts en projets issus de ses propres rangs.
Qu’en ressort-il ? Avant tout,
qu’il n’existe pas de profil type !
« L’image que nous avons parfois de travailleurs plutôt jeunes
ne correspond pas à la réalité »,
D
dit-on chez Randstad. « Seule la
moitié de ces experts sont âgés de
moins de 35 ans et 20 % d’entre
eux ont plus de 45 ans. » Mais
tous peuvent se prévaloir d’une
solide expérience dans leur domaine… ce qui paraît bien évidemment être la moindre des
choses s’agissant d’un expert.
« La pénurie aiguë dont souffre
le marché du travail a cependant
contraint les entreprises à alléger
leurs exigences sur ce point », relativise-t-on chez Randstad.
Cela étant, on peut néanmoins
en déterminer quelques caractéristiques communes : la plupart
d’entre eux, en effet, sont des
hommes, ce constat s’expliquant
apparemment par les secteurs, labellisés masculins, dans lesquels
ils évoluent en priorité comme
les technologies de l’information,
l’ingénierie, la finance ou le management.
« Le fait que les femmes accor-
dent plus d’importance à la sécurité sur le marché du travail joue
sans doute aussi un rôle », estime-t-on chez Randstad où l’on
souligne également que « de
nombreux projets ont des exigences élevées en matière de flexibilité et, dans une moindre mesure,
de mobilité. »
L’expérience ou la liberté
Généralement bien diplômés,
ces experts ne trouvent apparemment pas leur motivation dans le
domaine de la rémunération ni
même dans le degré d’indépendance relative que leur offre ce
travail sous forme de projets. Ce
serait bien davantage le souci de
varier, en les accumulant, les expériences auprès de diverses entreprises, cette motivation étant
considérée comme importante
par environ la moitié des personnes concernées.
Quant à l’avenir, les personnes
sondées par Randstad le perçoivent de manière positive puisque
deux tiers d’entre elles souhaitent continuer dans cette voie
pendant au moins quatre années.
« Le plus remarquable est que cela ne se limite pas aux plus
âgés », relève-t-on chez Randstad. « Chez les 25-34 ans, ils sont
POURQUOI CHOISIR LE STATUT D'EXPERT EN PROJETS ?
Proportion qui estime que ce motif
Augmentation est important ou très important
des compétences
et des aptitudes
78 %
Trouver un job
L'offre
de Randstad Professionals
m'a convaincu
71 %
Accumuler
de l'expérience
dans plusieurs entreprises
54 %
Accumuler
de l'expérience
dans plusieurs fonctions
Liberté et flexibilité
A été orienté
par l'utilisateur
Confort de ne pas devoir
chercher des missions
81 %
46 %
26 %
20 %
18 %
LE SOIR - 11.10.08
Source : Randstad Professionals
PHOTO / CBS
LES MOTIVATIONS des experts en projets sont variées mais souvent liées à l’idée d’augmenter
son panel de compétences en accumulant des expériences auprès d’entreprises différentes.
63 % à vouloir persévérer aussi
longtemps. Tout bien considéré,
on peut conclure que ce choix
n’est donc pas une option à court
terme. »
Rappelons cependant que
l’échantillon se limite aux experts
qui passent par un intermédiaire
pour trouver leurs missions. Et
qui y voient manifestement un
certain nombre d’avantages, puisque la grande majorité d’entre
eux opteraient pour un contrat
d’employé normal dans une entreprise s’ils devaient se passer de
cette structure de soutien et d’en-
cadrement. À l’inverse, seuls
15 % d’entre eux choisiraient
alors un statut d’indépendant, ce
qui correspond à la conclusion selon laquelle la liberté n’est pas
une notion si essentielle à leurs
yeux.
Notons enfin que, parmi les inconvénients liés à ce statut, figure le fait de se sentir traité, parfois, de manière différente que le
personnel salarié de l’entreprise
utilisatrice. Mais il ne s’agirait
pas là d’un motif suffisant que
pour s’en détourner. ■
BENOÎT JULY
« Une expérience solide « Grimper dans la
auprès de nombreux
hiérarchie m’indiffère
clients différents »
complètement »
“
Claude Porignon
Projeteur spécialisé
en mécanique des fluides
Cela fait plus de 20
ans que je travaille
dans la conception et
le design d’installations industrielles, le
suivi et la coordination de chantiers. Plus précisément, dans le cadre du projet auquel je suis attaché
chez mon client actuel, CMI, j’effectue le dessin en 3D de systèmes de
tuyauteries devant alimenter un
four pour une ligne de galvanisation. Ce qui m’a conduit à travailler
comme indépendant est un accident de parcours consécutif à un
changement d’actionnariat chez
un employeur qui m’obligeait à me
rendre à Bruxelles, assez loin de
chez moi. J’ai donc décidé de me
lancer à mon compte, ce qui m’a
permis d’accumuler une expérience
très variée auprès de multiples
clients, que je peux pleinement mettre à profit aujourd’hui. Ce choix
m’a aussi poussé à me former constamment pour maîtriser les dernières évolutions technologiques, ce
qui n’aurait peut-être pas été le cas
si j’avais été salarié car j’aurais
alors été dépendant de la bonne volonté de mon employeur. Du reste,
vu mon âge (61 ans), je serais peutêtre déjà prépensionné… alors que
j’adore mon métier. Quant aux bénéfices liés à l’inscription dans une
structure de support, ils tiennent essentiellement à des raisons logistiques : un paiement rapide et garanti ainsi qu’un soutien administratif,
relatif notamment aux formalités
pour partir en mission à l’étranger.
7*
“
Pierre Bachus
Directeur de projet sur un
chantier de centrale électrique
Ingénieur civil, âgé de
39 ans, j’ai travaillé
sur une douzaine de
projets liés à la construction et à la mise
en service, à la réception, à la vente, à l’exploitation et la maintenance de centrales thermiques. Ces missions, que j’ai effectuées pour le
compte de clients tels que Alstom,
Siemens ou Hamon, m’ont conduit
à travailler en Indonésie, en Australie, en France, au Chili, en GrandeBretagne, en Chine, en République
dominicaine, en Turquie et au Maroc, notamment. Pourquoi ce
choix ? Parce qu’il m’a été proposé
dès le départ, tout simplement, et
parce que j’ai compris que cette indépendance me convenait parfaitement, me conduisant d’ailleurs à
refuser plusieurs propositions d’embauche par la suite. Fondamentalement, je ne suis pas carriériste :
grimper dans la hiérarchie d’une
entreprise m’indiffère complètement, ma préférence allant à la
qualité des jobs qui me sont proposés. J’apprécie aussi me lancer
dans un projet en sachant qu’il aura une fin et que je pourrai dès lors
passer à autre chose ! S’agissant du
« détachement », qui m’aurait conduit à travailler pour des clients différents en m’appuyant sur un seul
donneur d’ordre, je suis mitigé : pareille formule pourrait certes me garantir une continuité entre deux
missions, sans risque de perte de revenus, mais il faut savoir que cela
se paie, sous forme de commission.
Herman Vandenbranden succède à Caroline Hofkens chez Agoria en qualité de directeur des
RH par intérim. Il occupait précédemment la fonction de directeur des RH chez Securitas. Entre 2002 et 2006, il a été General
Affairs chez Pioneer Erpe-Mere
et a exercé auparavant différentes fonctions dans la GRH, notamment chez Biffa Waste Services, Massive, DHL Worldwide,
Kodak et Gardy.
Karin van Meurs, directrice
des RH chez Henkel Benelux
Karin van Meurs est la nouvelle
directrice des ressources humaines chez Henkel Benelux. Elle y
remplace Stéphane Cadron et
fera partie également du comité exécutif Benelux. Diplômée
en sciences du travail, elle a débuté sa carrière chez National
Starch à Zutphen en tant que
« Human Resources Officer »,
puis a occupé plusieurs postes
au sein du département des RH.
Elle a par la suite occupé le poste de « Compensation & HR Systems Manager » chez National
Starch Europe puis celui de « Divisional HR Manager » chez Natural Polymer Group Europe de
National Starch à Hambourg.
Cora van Loon, directrice
des RH chez Humares
Le groupe Humares annonce la
nomination de Cora van Loon à
la tête du département des RH.
Forte de vingt ans d’expérience
dans le domaine de la gestion
du personnel, Cora van Loon a
exercé des fonctions RH dans diverses branches et dans plusieurs entreprises internationales comme Louwman group et
Samas Group, notamment.
Joris Trog rejoint Randstad
Joris Trog assume la fonction
de « conseiller en relations publiques et public affairs » chez
Randstad en Belgique, après
avoir notamment travaillé comme conseiller en prévention. Il
succède à Elin De Vits, nommée
responsable du service de presse à la FEB.
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SI C’ÉTAIT À REFAIRE
Bruno Verstraete, fondateur et directeur de Nautilus Invest
© D. R.
www.references.be
Âgé de 35 ans, Bruno Verstraete a
fondé en 2003 Nautilus Invest,
une société indépendante de gestion d’actifs basée en Suisse,
après avoir travaillé notamment à
la BBL à Anvers, chez Merrill Lynch
à Luxembourg et chez Catey à Zurich. Les téléspectateurs de la chaîne CNBC Europe peuvent voir de
temps en temps ce Courtraisien
commenter une actualité financière quelque peu chahutée.
Mon meilleur souvenir. La fondation de ma société, indubitablement, car cela m’a obligé à me
plonger dans la gestion quotidienne d’une entreprise sous tous ses as-
pects, alors que ma carrière précédente au sein de grosses structures
m’avait plutôt amené à travailler
dans des environnements très organisés, voire à certains égards bureaucratisés. La création de ma société m’a aussi permis de sortir d’un
moule financier au sein duquel on
aurait pu être amené à penser que
la commission, seule, comptait.
Mon moins bon souvenir. Les difficultés de communication avec les
autorités, dont les horloges ne fonctionnent pas au même rythme que
celle d’un homme d’affaires ambitieux qui ne souhaite qu’une chose : aller de l’avant, et si possible ra-
pidement. Il faut parfois des mois
pour obtenir les licences nécessaires à l’exercice d’une activité, et cela peut être très frustrant.
Mon choix décisif. Lancer mon
business actuel dans le « confort
management », qui consiste à aider mes clients à détecter les risques et les opportunités liés à la gestion de leur portefeuille de placements par des organismes externes
dont j’analyse les prestations, de
même que les coûts liés à celles-ci,
de manière indépendante. Cela ne
m’a pas conduit à multiplier les
amitiés dans le monde bancaire
mais figurer sur la liste noire des
banques constitue à mes yeux une
forme de compliment !
Ma rencontre décisive. Mon
grand-père qui, bien qu’évoluant
dans la sphère artistique, m’a encouragé dans mon choix d’entreprendre des études commerciales
et de me spécialiser dans les marchés financiers, alors que mes parents auraient quant à eux plutôt
souhaité que je reprenne l’affaire familiale dans le secteur textile. Je cite aussi Nicolas Brock qui m’a soutenu lors du lancement de ma société
en me mettant en contact avec des
partenaires utiles, alors qu’il savait
cela augmenterait notre pouvoir
vis-à-vis de la banque pour laquelle
il travaillait.
Mon tuyau GRH. Utiliser nos sens
de manière relative. Si nous disposons de deux oreilles et d’une seule
bouche, c’est en effet parce qu’il
convient d’écouter deux fois avant
de parler. Je pense aussi qu’on est
toujours du bon côté quand on privilégie une vision à long terme, fondée sur une véritable relation « gagnant-gagnant » et sur une éthique du métier, plutôt qu’une action
uniquement orientée vers la quête
de bénéfices à court terme qui conduit souvent à l’impasse.
Propos recueillis par BENOÎT JULY
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