une expérience multipartenariale autour du CEP sur le

Transcription

une expérience multipartenariale autour du CEP sur le
territoire
© crédit
24
27
À SAINT-DIÉ, LE NOUVEAU CEP
SE CONSTRUIT À PLUSIEURS
Depuis le début de l’année 2015, le Fongecif Lorraine expérimente le nouveau service du Conseil en
évolution professionnelle (CEP) à Saint-Dié-des-Vosges, en partenariat avec l’ensemble des acteurs du
territoire.
Depuis le 1er janvier 2015, l’ensemble
des actifs peuvent bénéficier d’un
Conseil en évolution professionnelle
(CEP), pour faire le point sur leur situation et être accompagnés dans
leur évolution professionnelle. Mais
comment s’assurer de l’efficacité de
ce nouveau service, faire en sorte
qu’il réponde au mieux aux attentes
de ses bénéficiaires et permettre aux
opérateurs, qui seront chargés de le
délivrer, de collaborer ensemble et
de disposer d’outils pertinents ? Pour
réfléchir et répondre à ces enjeux, le
Conseil régional a sollicité le Fongecif
Lorraine. L’organisme, qui fait partie
des opérateurs nationaux du CEP,
avait déjà mené auprès de son public
une expérimentation d’ « Accompagnement renforcé », très proche du CEP,
entre 2013 et 2014. « Mais pour cette
nouvelle expérimentation, nous sommes
dans une logique partenariale et travaillons avec l’ensemble des acteurs impliqués dans la mise en place du CEP », précise Lionel Lemaire, responsable du
Pôle conseil du Fongecif Lorraine. Ces
acteurs sont nombreux en Lorraine,
puisqu’aux 5 opérateurs nationaux
du CEP (Opacif, Pôle emploi, Apec,
Cap emploi et Missions Locales),
Caroline Collin, Présidente du Fongecif Lorraine
«Grâce au soutien de la Région Lorraine, nous avons expérimenté en 2014 un « Accompagnement renforcé » précurseur du « Conseil en évolution professionnelle » pour les
publics lorrains les plus en difficulté. La mise en place du CEP depuis mi-2015 et les
démarches partenariales qu’elle suscite, place les collaborations au cœur de la qualité
de service.
C’est à cet objectif que répond l’action que nous déployons sur Saint-Dié-des-Vosges
avec l’ensemble des partenaires du SPRO et des opérateurs du CEP. Évaluer l’action
commune, en tirer des enseignements pour participer utilement à la réflexion du Crefop
et pour améliorer l’accompagnement des actifs, bénéficiaires finaux du CEP, constituent des objectifs producteurs de sens et de valeur pour nos concitoyens !»
s’ajoutent les membres du Service
public régional de l’orientation (SPRO)
chargés de délivrer le premier niveau
du CEP, dont les chambres de commerce et des métiers (CCI, CMA), les
CIO et l’Université de Lorraine.
PLACER LES BÉNÉFICIAIRES AU
CŒUR DE LA RÉFLEXION SUR LE CEP
Pour cette expérimentation de mise
en place du CEP, le Fongecif Lorraine
a choisi le bassin de Saint-Dié-desVosges : un territoire où existaient
déjà antérieurement des pratiques
partenariales et qui, de surcroît, est
affecté par un fort taux de chômage.
Après un travail préalable, débuté
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
24
en mars 2015, pour fixer le cadre et
les conditions de réussite de l’expérimentation, le Fongecif Lorraine, en
concertation avec le Conseil régional
de Lorraine, a réuni l’ensemble des
opérateurs locaux impliqués dans
le CEP, pour réfléchir aux manières
d’optimiser le nouveau service.
« Parallèlement, nous avons eu dès le
début le désir de garder les bénéficiaires
du CEP au cœur du projet », explique
Samia Dahmani, conseillère en évolution professionnelle et chargée de
mission au Fongecif Lorraine. Une
enquête téléphonique a donc été réalisée auprès de 130 bénéficiaires
potentiels du CEP résidant dans le
territoire
bassin, qui a été complétée par une
table ronde rassemblant un panel de
ces bénéficiaires.
De cette double consultation a émergé « un consensus sur un accompagnement idéal », explique Samia Dahmani.
Celui-ci implique notamment un «guichet unique» pour le CEP, facilement
identifiable. Le CEP doit aussi permettre au bénéficiaire de trouver,
indépendamment de son statut, un
conseil individualisé et des informations sur les besoins des entreprises
du bassin.
Interrogés sur les modalités et les
moyens nécessaires à la mise en
place de cet accompagnement, les
opérateurs du CEP ont par ailleurs
évoqué leur besoin d’outils pour
mieux connaitre l’offre de services
des autres partenaires, pour pouvoir
mutualiser leurs moyens et disposer
de données fiables et facilement utilisables sur les besoins économiques
du territoire. «Nous avons réalisé une
synthèse en croisant les attentes des bénéficiaires et celles des opérateurs», détaille Samia Dahmani, «elle a permis de
définir un plan d’action pour faciliter à la
fois la concertation entre les opérateurs
et la délivrance du service».
UN TRAVAIL PARTENARIAL POUR
L’ÉLABORATION D’UN SERVICE
COMMUN
Ce plan d’action va se concrétiser par
la mise en place de plusieurs outils
tels qu’un «annuaire des opérateurs
INFOGRAPHIE
8 256
demandeurs d’emploi
(2013)
du CEP» ou des «fiches structures».
Il prévoit également l’organisation
d’ateliers et de rencontres entre les
opérateurs, afin de favoriser la mutualisation des pratiques, et l’étude de la
mise en place d’une plateforme web
commune.
La mise en œuvre de ces actions sera
assurée par l’ensemble des structures participantes, en fonction des
moyens de chacune. Cette collaboration constitue l’une des plus-value
de l’expérimentation selon Lionel Lemaire : « les partenaires vont élaborer
conjointement des solutions et non juxtaposer des solutions existantes, ils vont
s’outiller ensemble avec comme principale préoccupation le bénéficiaire ».
Enfin, la dernière étape de cette
phase de lancement a été d’élaborer
des indicateurs communs, qui permettront d’évaluer les résultats de
l’expérimentation. Cette évaluation
s’effectuera notamment grâce au suivi d’un panel d’utilisateurs, interrogés
à diverses étapes de leur accompa-
gnement par un organisme indépendant, Qualitest, afin de mesurer la
qualité du service rendu et son utilité
pour le bénéficiaire.
ALIMENTER LE DÉPLOIEMENT DU
CEP EN LORRAINE
L’expérimentation du CEP à SaintDié-des-Vosges doit s’achever à la fin
de l’année 2016. Les différents enseignements dégagés permettront d’enrichir le déploiement de ce nouveau
service au niveau régional. « Nous avons
la chance de travailler dans le cadre d’une
expérimentation au niveau d’un territoire,
ce qui laisse plus de liberté et de place aux
initiatives », se réjouit Lionel Lemaire,
« ce que nous aurons mis en place dans le
cadre de l’expérimentation nous permettra d’être force de propositions, avec les
autres acteurs régionaux chargés de la
mise en place du CEP ».
Par Raphaëlle Pienne
Chiffres clés sur la zone d’emploi de Saint-Dié
13,9 %
taux de chômage
au 2nd trimestre 2015
(cf 11,8 % pour les Vosges)
57 %
des actifs en emploi ont
un niveau de qualification
V et moins (2012)
29
862
emplois dont 23,4 %
dans l’industrie (2012)
4entreprises
340 (2014)
MAG 65 Objectif Formation Décembre 2015
25

Documents pareils