Aspects épidémiologiques et IRM des lésions de la région sellaire et
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Aspects épidémiologiques et IRM des lésions de la région sellaire et
ARTICLE ORIGINAL Aspects épidémiologiques et IRM des lésions de la région sellaire et parasellaire à Dakar (Sénégal) (Epidemiological and MRI features of lesions of thepituitary and parapituitary fossa regions in Dakar, Senegal) Diop A D1, Ba Diop S1, Dia A A2, Diop A N1, Leye Mmm3, Mbengue A1, Seck M1, Ba Ly A1. 1 : Service de radiologie et d’imagerie médicale du CHU de FANN Dakar -Sénégal 2 : UFR des sciences de la santé, Université de Thiès-Sénégal. 3 : Institut de Sante et de Développement, Université Cheikh Anta Diop De Dakar RÉSUMÉ : Objectifs : Décrire leprofil épidémiologique et la sémiologie IRM des lésionsde la région sellaire et parasellaire rencontrées dans notre exercice au CHU de Fann à Dakar. Patients et Méthodes :il s’agit d’une étude rétrospective, mono-centrique, s’étendant sur 16 mois, incluant tout patient adressé pour exploration IRM de la région sellaire devant une symptomatologie clinico-biologique suspecte ou dans le cadre d’un bilan d’opérabilité d’une lésion déjà connue. Les examens étaient réalisés avec une IRM de 1.5T sans et avec injection de produit de contraste. Résultats :36 patients dont 19 hommes, 17 femmes d’âge moyen 41.8 ans ont été explorés. Les troubles endocriniens constitué 49.5% des indications suivis des troubles neuro-ophtalmiques (32.5%) et gynécologiques (18%). Des 36 examens réalisés, 11 étaient revenus normaux (30.5%). Les adénomes hypophysaires représentaient 76% des lésions avec 14 macroadénomes et 5 microadénomes. Ailleurs il existait 3 kystes de la poche de Rathke (12%), 2 craniopharyngiomes (8%) et 1 cas de selle turcique vide (4%). Conclusion :L’IRM est un outil de diagnostic incontournable dans le bilan des lésions de la région sellaire et parasellaire dominées par la pathologie tumorale adénomateuse. Mots-clés :IRM haut champs, Selle turcique, Pathologie adénomateuse, Pathologies non adénomateuse Correspondance et tiré à part Dr Abdoulaye Dione DIOP Assistant chef de clinique, Service d’imagerie médicale du CHU de Fann, Avenue cheikh Anta DIOP BP : 5035 Dakar-Sénégal. Tel : +221 77 608 38 82 +221 70 877 6151 Email : [email protected] J Afr Imag Méd 2014; 6 (3):13-22 A Dione DIOP et al SUMMARY: Objective:To describe the epidemiological and MRI features of the lesions of the pituitary and parapituitary fossa regions encountered in our daily practice at the Fann Teaching Hospital in Dakar. Patients and Methods: This was a retrospective, mono-centric study covering over 16 months, including all patients referred for MRI scanning of the pituitary fossa region indicated for suspected clinicalbiological symptoms or as part of an assessment of operability of a lesion already detected. The examinations were performed with a 1.5T MRI with and without injection of contrast. Results: 36 patients including 19 men, 17 women with average age 41.8 years were examined Endocrine disorders constituted 49.5% of the indications followed by neuro-ophthalmic (32.5%) and gynaecological disorders (18%). Of 36 examinations, 11 were normal (30.5%). Pituitary adenomas accounted for 76% of the lesions with 14 macroadenomas and 5 microadenomas. Elsewhere there were three cysts of Rathke's pouch (12%), 2 craniopharyngiomas (8%) and 1 case of empty sellaturcica (4%). Conclusion: MRI has become a key diagnostic tool in the assessment of lesions in the pituitary and parapituitary region dominated by adenomatous tumor pathology. Keywords:High field MRI, Sella turcica, Adenomatous disease, Non adenomatous disease. INTRODUCTION Les régions sellaire et supra sellaire situées dans l’étage moyen de la base crane abritent de multiples structures anatomiques aux fonctions cruciales. Ceci explique la richesse des pathologies rencontrées avec une prédominance des lésions tumorales notamment adénomateuses [1, 2]. Ces dernières sont de présentation clinique assez variable pouvant être de découverte fortuite ou révélées par des symptômes endocriniens, gynécologiques ou neuroophtalmiques. L’étude de ces régions a largement bénéficié des progrès de l’imagerie notamment de l’IRM qui grâce à son excellente résolution de contraste, sa grande sensibilité et son approche tridimensionnelle s’est imposée comme la technique de référence reléguant ainsi au second plan la tomodensitométrie. Le but de notre étude était de rapporter le profil épidémiologique et la sémiologie IRM des lésions rencontrées dans notre exercice au CHU de Fann (Dakar-Sénégal). MATERIELS ET METHODES Nous avons réalisé une étude rétrospective, mono-centrique, s’étendant sur 16 mois (de janvier 2011 à avril 2012) au service de radiologie du CHU de Fann, Dakar-Sénégal. Ont été inclus dans notre étude, tout patient adressé pour exploration IRM de la région sellaire. Les examens ont été réalisés avec un imageur haut champ (1.5T) de marque Philips achieva avec une antenne d’émission et de réception type « Head ». L’injection de sel gadolinium se faisait avec un injecteur automatique double chambre de marque MEDRAD (spectricesolaris). J Afr Imag Méd 2014; 6 (3):13-22 A Dione DIOP et al Pour chaque patient, ont été réalisées des coupes sagittales et coronales de 2mm en pondération T1 SEet T2 SE, une acquisition dynamique en coupes coronales de 2 mm en pondération T1 après injection de chélate de gadolinium à raison de 0.1mmol/kgsuivie d’une acquisition en coupes axiales de 5 mm en T1SE centrée sur tout le crane. En cas de suspicion de remaniement hémorragique une acquisition T2 écho de gradient était réalisée. L’analyse des données acquises a été réalisée à l’aide du logiciel statistique Epi Info version 3.3.5. RESULTATS POPULATION D’ETUDE Age et sexe Durant notre période d’étude 36 patients dont 19 hommes, 17 femmes soit un sexratio de 1,1 ont été explorés. L’âge moyen de notre population d’étude était 41.8 ans avec des extrêmes de 22 ans et 82 ans. Indications cliniques Les signes d’appel clinique étaient dominés par les troubles endocriniens soit 49.5% des indications. Ils étaient suivis des troubles neuro-ophtalmiques (32.5%) et gynécologiques (18%). Des associations entre symptômes endocriniens et neuroophtalmiques étaient notées chez 3 patients à type de céphalées, galactorrhée, hyperprolactinémie. Résultats IRM Des 36 examens réalisés, 11 étaient revenus normaux (30.5%). Les adénomes hypophysaires représentaient 76% des lésions avec 14 macroadénomes et 5 microadénomes. Ailleurs il existait 3 kystes . de la poche de Rathke (12%), 2 craniopharyngiomes (8%) et 1 cas de selle turcique vide (4%). Pathologie adénomateuse Les macroadénomesse présentaient comme des masses tissulairescentrées par la selle turcique de signal identique au cortex cérébral en pondération T1. Leur signal en T2 était plus variable liéaux remaniements kystiques ou hémorragiques et leur rehaussement modéré par rapport au tissu hypophysaire sain.La taille moyenne des lésions rencontrées était de 34,6mm avec des extrêmes de 13mm et 52mm. Ils étaient retrouvés chez 10 hommes et 4 femmes et la tranche d’âge 40 ans et 59 ans était la plus représentative (tableauI). Un remaniement hémorragique était noté chez 4 patients tous âgés de 40 anset plus(fig1). Une extension supra sellaire était notéechez 9 patients, un envahissement des sinus caverneux dans 7 cas, et du sinus sphénoïdal dans 4 cas (fig 2). Les microadénomes retrouvés étaient tous à prolactine. Ils survenaient chez des sujets de sexe féminin âgés de 20 ans à 29 ans chez trois et de 56 ans et 58 ans chez les deux derniers. Ils se présentaient comme de petites formations ovalaires intra sellaires avec un grand axe compris entre 2mm et 2,5mmchez 4 patientes. Le dominant était mesuré à 8,5 mm de grand axe et était observé chez une patiente de 28 ans adressée pour insuffisance antéhypophysaire. Ils apparaissaient en hyposignal T1, hypersignal T2 chez quatre patientes soit 80% (fig3). Aucun rehaussement n’était noté post-injection. J Afr Imag Méd 2014; 6 (3):13-22 A Dione DIOP et al Tableau I :Répartition des patients atteints de macroadénome par tranche d’âge et par sexe. HOMMES FEMMES TOTAL 20-29 1 0 1 7,1% 30-39 1 1 2 14,3% 40-49 3 1 4 28,6% 50-59 4 0 4 28,6% 60-69 1 1 2 14,3% 70-79 0 0 0 0% 80-89 0 1 1 7,1% TOTAL 11(71,4%) 3 (28,6%) 14 100% Tranche d'âge POURCENTAGE par années Pathologies non adénomateuses Les trois cas de kyste de la poche de Rathke présentaient un signal variable. Deux apparaissaient en hypersignal T1, hyposignal T2 et le dernier avait un signal bas en T1 et intense en T2. Aucun rehaussement n’était retrouvé après injection. Ils survenaient chez des sujets de sexe féminin âgés de 30 ans, 32 ans et 50 ans (tableau II). Les craniopharyngiomes survenaient chez deux patients de sexe masculin âgés de 56 ans et 58 ans. Ils étaient révélés par des troubles neurologiques (syndrome frontal et syndrome d’hypertension intra crânienne). Sur le plan de l’imagerie ils se présentaient sous la forme d’une volumineuse formation kystique, hétérogène, à extension suprasellaire frontale avec hyposignal périphérique, et hypersignal central en pondération T2 (fig. 4). Un seul cas de selle turcique vide était noté chez un patient âgé de 40 ans adressé pour infertilité primaire (fig 5). Tableau II :Répartition des différentes pathologies selon le sexe Pathologies HOMMES FEMMES TOTAL POURCENTA GE Macroadénome 10 4 14 56% Microadénome 0 5 5 20% kyste de Rathke 0 3 3 12% 2 0 2 8% 1 0 1 4% 14 (56%) 11 (44%) 25 100% Craniopharyngiome Selle turcique vide TOTAL J Afr Imag Méd 2014; 6 (3):13-22 A Dione DIOP et al Fig 1 :macro adénome hypophysaire avec remaniement hémorragique : A et B coupes coronales T1 et T2 Fig3 :microadénome hypophysaire latéralisé à gauche (flèches) qui apparaît en hyposignal T1 (A) et hypersignal T2 (B). Fig 2 :macro adénomes hypophysaires: A : envahissement du sinus caverneux (flèche) ; B : envahissement du sinus caverneux gauche avec encerclement de la carotide interne intra caverneuse (flèche courbe) ; C : extension suprasellaire (flèche) Fig 4 : craniopharyngiome à extension frontale droite : A coupe sagittale T1; B coupe coronale T2 et J Afr Imag Méd 2014; 6 (3):13-22 A Dione DIOP et al Fig5 :selle turcique vide avec contenu purement liquidien de la selle (flèche) qui apparait en hyposignal T1 (A) et hypersignal(B). Fig 4 : craniopharyngiome à extension frontale droite : A coupe sagittale T1; B coupe coronale T2 et C coupe axiale T2 écho de gradient DISCUSSION Population d’étude Age L’âge moyen de notre population était de 41.8% ans. Ces résultats se rapprochent de ceux de Moukoury et al au Cameroun qui avaient retrouvéun âge moyen de 31.2 ans avec des extrêmes de 1 an et 80ans[4]. Dans la série de B.Moifo et al au Camerounl’âge moyen était de 36,09 ans chez les adultes et la tranche d’âge de 30-39ans était la plus représentative[5]. Sexe Les hommes étaient plus nombreux dans notre population d’étude avec un sex-ratio de 1,1. Par contre dans la série de Moukoury et al et de Moifo et al (45) le sex-ratio était respectivement de 1.5 et de 1,94 en faveur des femmes. Cela pourrait être lié à la faible population de notre série. Indications cliniques Les signes d’appel endocriniens étaient les plus représentatifs avec en tête l’hyperprolactinémie. Ces constatations sont rapportées par Famini dans sa série de 2598 patients [6]. En effet, les principales manifestations cliniques des atteintes hypophysaires sont endocriniennes par hyperproduction ou par déficit hormonal ou neuro-ophtalmiques par effet de masse sur les voies optiques et les éléments vasculonerveux des sinus caverneux. Aspects IRM Des 36 IRM hypophysaires réalisées 11 étaient revenues normales soit 30,5% contre 47% dans la série de Fanini et 45,33% dans celle de Moifo (5,6). Notre proportion moindre d’examens normaux pourrait s’expliquer par l’effectif de notre population d’étude mais également par les limites de la tomodensitométrie dans l’évaluation de la pathologie sellaire pour la série de Moifo. Adénomes Hypophysaires Dans la littérature, les adénomes hypophysaires sont rapportés dans 90% des lésions sellaires et parasellaires[7,8]. Les adénomes hypophysaires étaient les lésions les plus représentatives dans notre population d’étude (76%) à l’instar de Pouyan et al (82%) et Moifo et al (65,86%) (5,6). Les macroadénomes présentent un signal spontané variable en pondération T1 mais le plus souvent ils apparaissent isointense par rapport au cortex cérébral. Un aspect J Afr Imag Méd 2014; 6 (3):13-22 A Dione DIOP et al hétérogène est fréquent, particulièrement net en T2 avec des plages disséminées d’hypersignal en rapport avec des zones kystiques ou nécrotiques. Il existe habituellement une discrète prise de contraste du tissu adénomateux lui-même après injection de gadolinium. L’injection permet surtout de repérer le tissu hypophysaire sain qui se présente comme une pseudocapsule périphérique fortement rehaussée par le produit de contraste. Ils présentent volontiers une extension suprasellaire vers la citerne optochiasmatique donnant un aspect caractéristique en « bouchon de champagne » ou en "sablier »Ils peuvent envahir les sinus caverneux latéralement ou le sinus sphénoïdal vers le bas. L’IRM dans l’étude des macroadénomeshypophysaires ne se limite pas à poser le diagnostic positif mais permet également de faire le bilan d’opérabilité par le bilan d’extension de la tumeur. En effet l’envahissement du sinus caverneux modifie le pronostic et les décisions thérapeutiques. Toutefois le diagnostic entre simple compression et envahissement vrai du sinus caverneux reste difficile. Le meilleur signe IRM d’envahissement du sinus caverneux est l’encerclement de la carotide interne intracaverneuse sur plus de 67% de sa circonférence par la tumeur [9] (fig 2B). Toutefois la présence d’une languette de tissu hypophysaire sain entre l’adénome et le sinus caverneux est le seul argument formel en faveur d’une intégrité du sinus caverneux. Une transformation hémorragique est possible au cours de l’évolution des macroadénomes. Elle peut rester asymptomatique ou être à l’origine d’un tableau d’apoplexie pituitaire avec céphalées, syndrome pseudoméningé, paralysie des nerfs crâniens, hypopituitarisme sévère [10,11,12]. Les microadénomessont le plus souvent diagnostiqués devant des troubles endocriniens et plus rarement de manière fortuite [5,6]. Les 5 microadénomes décrits dans notre série étaient rencontrés chez des femmes, toutes adressées pour des symptômes endocriniens (aménorrhée, galactorrhée chez quatre et insuffisance antéhypophysaire chez la dernière). A l’IRM ils se traduisent généralement comme une lésion intrasellaire, arrondie ou ovalaire mais parfois aplatie ou triangulaire, en hyposignal T1. Toutes fois ils peuvent apparaitre en hypersignal T1 en rapport avec un remaniement hémorragique ou en iso signal T1 par rapport au tissu hypophysaire sain. En pondération T2 leur aspect varie en fonction du type sécrétoire.Comme nous l’avons constaté dans notre série 80 % des microprolactinomes apparaissent en hypersignal T2 [3]. À l’opposé, les lésions en isosignal ou en hyposignal T2, sont observées dans les deux tiers des microadénomes à hormone de croissance [3]. Après injection l’aspect du microadénome est celui d’une absence de prise de contraste contrastant avec le rehaussement intense de l’hypophyse saine. Les séquences retardées, 30 à 40 minutes après injection de gadolinium peuvent mettre parfois en évidence une prise de contraste tardive de l’adénome lui-même. Il existe une bonne corrélation entre hypersignal T2 et prise de contraste tardive des microadénomes [3]. J Afr Imag Méd 2014; 6 (3):13-22 A Dione DIOP et al L’imagerie dynamique peut être intéressante en cas de forte suspicion de microadénome avec un premier examen négatif ou non convainquant. Elle est systématique en cas de suspicion de microadénomecorticotrope. Elle permet alors de mettre en évidence un retard transitoire de prise de contraste du microadénome hypophysaire par rapport à l’hypophyse saine ou plus rarement une prise de contraste précoce [13]. Pathologies nonAdénomateuses Elles étaient de l’ordre de 16.5% dans notre série avec une prédominance des kystes de la poche de Rathke suivis des craniopharyngiomes. Ces résultats sont similaires à ceux de PouyanFamini et al [6] qui retrouvait 18% de lésions non adénomateuses avec par ordre de fréquence les kystes de Rathke 19% suivis des craniopharyngiomes 15%. Les kystes de la poche de rathke sont des formations kystiques épithéliales non néoplasiques qui dériveraient de reliquats de la poche embryonnaire de Rathke [2,14,15]. Le plus souvent intrasellaires, entre les lobes antérieur et postérieur, ils peuvent avoir une composante supra-sellaire ; exceptionnellement, ils sont entièrement supra-sellaires ou intra-sphénoïdaux. Le plus fréquemment asymptomatiques et découverts de façon fortuite en IRM, Ils peuvent devenir symptomatiques par effet de masse sur les structures avoisinantes, par rupture ou devant une apoplexie hypophysaire [15,16]. Les caractéristiques IRM sont variables, non spécifiques et la plupart sont sous diagnostiqués avant la chirurgie [2,15]. Dans la série de Shou-sen Wang seuls 2 des 24 patients de sa série avaient le diagnostic de kyste de Rathke avant la chirurgie [15]. Les craniopharyngiomes [2;14]sont des tumeurs développées aux dépends des reliquats épithéliaux de la poche de Rathke qui siègent presque toujours au niveau de la citerne optochiasmatique avec une extension intrasellaire fréquente. Plus de la moitié des craniopharyngiomes sont découverts chez l’enfant ou l’adolescent avec un pic de fréquence chez l’enfant entre 5 et 10 ans et chez l’adulte entre 40 et 60 ans. Nos deux cas survenaient chez des adultes de 56 ans et 58 ans. Ce sont des tumeurs de taille et de structure très variables avec: la forme adamantineuse, la plus fréquente comportant trois composantes kystique, calcique et charnue. La portion charnue et les parois du kyste sont fortement rehaussées après injection. une forme squamopapillaire touche plutôt l’adulte jeune, sous forme d’une masse ronde solide ou de type mixte solide et kystique, rarement calcifiée, siégeant préférentiellement dans le troisième ventricule. Elle prend le contraste après injection de façon intense mais hétérogène, avec de petites zones de nécrose. La selle turcique vide correspond à une extension intrasellaire des espaces sousarachnoïdiens liée à une déhiscence du diaphragme sellaire, l’hypophyse étant plaquée contre le plancher et le dos de la selle turcique [2,14]. On distingue les formes primitives liées à une déficience du diaphragme sellaire et les formes secondaires après nécrose hypophysaire,traitement médical ou chirurgical d’une tumeur hypophysaire. Certains signes sont classiquement rapportés : céphalées, altération du champ visuel, dysfonctionnement endocrinien ; le diabète insipide est exceptionnel (2). J Afr Imag Méd 2014; 6 (3):13-22 A Dione DIOP et al Le diagnostic IRM est généralement facile : le signal purement liquidien du contenu sellaire est bien mis en évidence en séquences T1 et T2. La loge sellaire peut être agrandie et l’hypophyse est amincie et plaquée contre le plancher sellaire. CONCLUSION : L’IRM est un devenu un outil diagnostic incontournable dans le bilan des lésions de la région sellaireet parasellaire. Elleapporte toutes les informations morphologiques nécessaires au diagnostic et à la prise en charge thérapeutique de ces lésions dominées par la pathologie tumorale adénomateuse. RÉFÉRENCES 1. Bonneville JF. Imagerie des adénomes hypophysaires. Presse Med, 2009; 38: 84–91. 2. Petitcolin V, Garcier J.-M, Desbiez F, Ravel A, Mofid R, Thieblot P, Boyer L.IRM et pathologies non-adénomateuses intrasellaires. FeuilletsRadiol, 2002 ; 42, (3) : 209-228 3. Bonneville JF, Bonneville F, Barrali E, Cattin F, Jacquet G. 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