2012_Coopération_Pierre Fehlmann_ 2
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2012_Coopération_Pierre Fehlmann_ 2
Coopération N° 17 du 24 avril 2012 dans les îles Eoliennes, que je ne connais pas encore, avec ma femme. Pourquoi parrainer le nouveau catamaran que la fondation Just for Smiles va mettre à la disposition des jeunes en situation de polyhandicap? La voile est un sport – ou un loisir – tellement fantastique, si on peut donner l’occasion d’en profiter à des jeunes qui ne l’auraient jamais, je trouve ça magnifique. «Pas de nostalgie ni d’angoisses. Je vis le moment présent» «Une femme dans chaque port», en vrai marin? C’était souvent deux… Je n’étais jamais en Suisse… Vous aurez 70 ans à la fin de l’année. Vous semblez en grande forme! Je vais très bien! J’ai eu un problème de hernie discale en République dominicaine, par chance l’opération s’est bien passée. Le médecin m’a dit que je m’en sortirais si je remusclais mon dos, alors tous les matins je fais un kilomètre de natation; à 6 heures, je suis à la piscine. Naviguez-vous encore? Très peu, sur le Léman. Mais l’été prochain je vais naviguer pendant deux semaines Ici à Morges, on voit des enfants qui apprennent à naviguer. Vous-même, comment avez-vous commencé? Mes parents faisaient de la voile, ce qui était rare dans les années 1940. Enfant, j’ai eu la chance de pouvoir naviguer sur le bateau de mon père et de participer à des régates. A 19 ans, j’ai acheté mon propre bateau. Le Club nautique faisait une action, les jeunes pouvaient acheter un bateau pour 800 francs – non peint, c’était le moins cher – et le rembourser en quatre ans. J’allais travailler pendant les vacances pour le payer. Vous avez souvent dit que la voile, pour les enfants, est une précieuse école de la vie. Dans quel sens? Sur les «Optimist», ces minibateaux à voile, les enfants sont lâchés sur l’eau sans les parents. En s’entraînant à faire des régates, ils apprennent la compétition telle qu’elle est sur le marché du travail. Ils doivent prendre des décisions tout seuls, régler leur voile et l’équilibre du bateau, regarder tactiquement ce qui se passe autour d’eux, être patients en espérant du vent… C’est un sport où l’on est très indépendant, seul avec la nature brute, ça me convient très bien. Quel commandant de bord étiez-vous? Je sais que tout le monde a dit que j’étais trop dur, trop militaire – bon, j’ai quand même été major à l’armée. Je pense que c’est le seul moyen, sur un bateau, d’être organisé et que les choses soient claires. Je ne tolérais pas le retard aux réunions, question de respect. Avez-vous des regrets? Aucun. Pas de nostalgie non plus, ni d’angoisses, je vis le moment présent. Votre célébrité internationale, comment l’avez-vous vécue? Elle m’a fait plaisir, mais il ne fallait pas trop m’ennuyer avec ça. Je ne suis pas quelqu’un de people. Je suis assez solitaire, je ne parle pas beaucoup. Aujourd’hui, vous ne pouvez plus être un sportif de la voile sans avoir de retombées médiatiques pour pouvoir trouver des sponsors, car c’est un sport très cher. L’America’s Cup, si vous n’êtes pas millionnaire, vous ne pouvez pas la faire. 135 Comment appréciez-vous le monde de 2012? L’Europe n’est pas gérée correctement à mon avis, heureusement qu’on n’y est pas. Il me semble que quand on était jeunes, les choses étaient plus humaines, il y avait plus de contacts entre les gens, plus de liberté. Aujourd’hui la vie professionnelle est dure, plus stressante que dans le temps. Je suis très content de la période que j’ai vécue. Trois adjectifs pour vous qualifier? Je suis crocheur, quand j’ai décidé quelque chose je vais jusqu’au bout; je suis épicurien; et souple à 360 degrés, je m’adapte toujours. Just for Smiles Un parrain en or Samedi 28 avril dès 10 h 30, Pierre Fehlmann sera à Estavayer-le-Lac pour parrainer le nouveau catamaran de Just for Smiles. Ce baptême donnera lieu, dans le port, à une fête populaire et au plus grand rassemblement de bateaux jamais vu sur le lac de Neuchâtel. Informations sur: ! " lien www.just4smiles.ch Pierre Fehlmann Multiples facettes Origines. Né le 18 décembre 1942 à Morges, fils aîné d’Edith et de Pierre, directeur de la fabrique familiale d’huiles et graisses alimentaires. Il a deux frères cadets, Claude et Philippe. Technique. Ingénieur en hydraulique diplômé à Genève, il s’est aussi formé à la HEC. Il a été directeur de la production des bas chez Iril à Renens et, dès 1969, a travaillé aux débuts de l’informatique chez IBM. Il a démissionné en 1976 pour participer à sa première course transatlantique. «Mon bateau a fait naufrage, le sauvetage a été un peu miraculeux.» Pionnier. Premier marin suisse à se distinguer internationalement, il a contribué à rendre ce sport populaire. Champion du monde en «cinquo» en 1967, il gagne la fameuse Course autour du monde 1985-86 et aligne les victoires jusqu’en 1995.