COLLOQUE “ HANDICAP MENTAL, SEXUALITE ET INSTITUTIONS “
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COLLOQUE “ HANDICAP MENTAL, SEXUALITE ET INSTITUTIONS “
Dossier atire - d’aile - Journal des papillons blancs du Val d’Orge - numéro 10 COLLOQUE “ HANDICAP MENTAL, SEXUALITE ET INSTITUTIONS “ Les Papillons Blancs du Val d’Orge Acteurs de l’Année Européenne des personnes handicapées 2003, accordé par le Secrétariat d’État aux personnes handicapées. Pour une évolution du regard et des pratiques, à partir du vécu affectif et relationnel des personnes handicapées et de celui de leur environnement. Organisé par les Papillons Blancs du Val d’Orge Les vendredi 28 et samedi 29 novembre 2003 Au Génocentre 1, Rue de l’Internationale 91002 Evry Vous pouvez obtenir le programme détaillé du colloque, les conditions de participation et toute information complémentaire en contactant le siège de l’association : “ L’amour, c’est l’étoffe de la nature que l’imagination a brodée Voltaire, Dictionnaire philosophique 6 “ Les Papillons Blancs du Val d’Orge 85, Route de Grigny Bâtiment D 91136 Ris-Orangis Cedex Tél : 01 69 02 12 80/01 69 02 12 83 Fax : 01 69 02 12 89 Courriel : [email protected] Dossier atire - d’aile - Journal des papillons blancs du Val d’Orge - numéro 10 Enfin, la dernière ligne droite… Lors de notre dernière Assemblée Générale le 29/06/03, nous avons présenté le 1er Colloque des Papillons Blancs du Val d’Orge aux adhérents. Nous avions déjà largement diffusé cette information dès le N° 3 de notre journal et notamment dans le n° 4 (mars 2002) dont il constituait le dossier de fond ; annonces reprises dans les n° 6 - 7 et 8 . Cette fois, nous y sommes.. Dans huit semaines à présent, nous aurons le plaisir de nous réunir au Génocentre d’Evry, autour du thème aussi intéressant que brûlant, qui est la sexualité de la personne handicapée mentale dans les institutions et dans sa famille . En “ gestation “ depuis 3 ans, ce Colloque où nous allons aborder un sujet toujours tabou, mais de plus en plus discuté, sera consacré durant les 2 journées du vendredi 28 et samedi 29 Novembre 2003 à des discussions certainement passionnées autour de conférences, tables rondes et ateliers. Nous l’avons voulu pluridisciplinaire, afin que les principales facettes concernant handicap et institutions, affectivité, amour, sexualité puissent être abordées. Il nous est apparu primordial également que les personnes handicapées ellesmêmes, leur famille et leur entourage puissent venir communiquer et témoigner de leur vécu dans le domaine. Ainsi, plusieurs personnes handicapées mentales, travaillant au C.A.T. (certaines hébergées au Foyer), des parents, des frères et sœurs, viendront, autour d’une table ronde, parler de leurs expériences de tous les jours, de leurs problèmes et angoisses, mais aussi de leurs moments privilégiés de joie et de bonheur dans leur vie quotidienne. Nous serons ravis d’accueillir à ce propos Jean-Marie COSTE, Président de l’Association “ Nous Aussi “ qui a accepté de participer à ce débat. Nous espérons également qu’Alexandre Jollien, écrivain, handicapé et philosophe, sera présent. Dans son premier livre, intitulé “ Eloge de la faiblesse “, il aborde, entre autres, ce sujet, lors de sa vie en institution et après ; notamment les difficultés à être sous le regard des autres, les tabous et les interdits. Il dépeint avec beaucoup d’émotion et d’authenticité la façon dont il a pu, en cultivant ce qu’il appelle “ l’algodicée “ * dans son deuxième ouvrage “Le métier d’homme” surmonter cela et tirer profit d’expériences douloureuses et humiliantes ; expériences qui l’ont fortifié dans la confrontation à l’autre, dit “ normal “. Pour essayer d’avoir une idée plus précise de ce que représente cette notion de sexualité chez la personne handicapée, nous avons élaboré trois questionnaires destinés : 1) aux personnes handicapées, 2) à leurs familles (ou entourage) 3) aux professionnels. Nous sommes convaincus que le temps et l’énergie consacrés à les remplir seront largement compensés par l’analyse et la * “ Ainsi, face à l’absurdité de ce qui fait mal, les Anciens convient à tout mettre en œuvre pour rendre fructueux le moment douloureux. “ synthèse des résultats qui seront présentés et commentés lors du colloque, le Vendredi en séance plénière et le Samedi en atelier. Tim GREACEN, Docteur en Psychologie, Directeur du Laboratoire de recherche de l’E.P.S. Maison Blanche, a aimablement accepté de nous conseiller et de diriger l’atelier. Nous le remercions vivement pour sa contribution précieuse. parkings sont largement accueillants pour plus de 500 véhicules. Hôtels et restaurants sont à proximité ; mais pour ce qui est des repas, tout est prévu sur place pour les déjeuners et le dîner. Alors, à bientôt ! Nous attendons beaucoup de vous tous et toutes. Nous sommes tous concernés . Parmi les nombreux sujets abordés : éducation sexuelle, prévention, infections sexuelles transmissibles, grossesse, contraception, stérilisation, parentalité. Ce dernier thème fera l’objet d’un débat le samedi matin autour d’un reportage réalisé par un journaliste, Luc LAGUN BOUCHET, dans le cadre de l’émission “Envoyé Spécial“ à France 2. Nous lui sommes reconnaissants d’avoir accepté de venir animer la présentation et la discussion. Françoise Gekiere Présidente adjointe Enfin nous vous espérons également nombreux le vendredi soir pour venir applaudir “ Madame OLIVE “ et ses sketchs pétillants d’humour, entrecoupés de musique et de chants proposés par PERCUJAM, qui est un groupe de 12 musiciens, dont certains sont des jeunes gens souffrant de troubles autistiques ou apparentés. Les programmes et les affiches sont déjà en cours de diffusion. N’hésitez pas à nous téléphoner ou nous contacter par courriel ou courrier pour tout renseignement complémentaire. Le Génocentre d’Évry est très bien desservi par les transports en commun et les 7 Dossier atire - d’aile - Journal des papillons blancs du Val d’Orge - numéro 10 Nous avons besoin d’y participer Manifestement, cette question gêne aux entournures, ou même, fâche. Mais ne laisse pas indifférent, tant on la sent lourde de sens, de conséquences. Mais chacun(e) de nous, seul(e) face à cette question se sent paralysé(e), impuissant(e), car on ne voit pas clair, on ne sait pas “faire”, ni même quoi faire. Alors ? Eh bien, le rôle associatif débute là ! Et l’avenir dira combien les Papillons Blancs du Val d’Orge ont eu raison d’organiser ce colloque au sujet si “sensible”, car : • Nous allons tous apprendre des choses en ce domaine, grâce à : - l’apport des personnalités des mondes médico-social et sanitaire qui vont présenter leurs réflexions scientifiques, - l’intervention des associatifs, des adultes handicapés mentaux, des parents et fratries, des professionnels, etc... qui apporteront ce qui est vécu, par des témoignages. • Nous sommes intéressés par ces débats dès aujourd’hui, mais à des titres divers car nos enfants sont concernés différemment : - suivant la densité du handicap, - suivant leur âge, - suivant leur sexe. 8 Oui, je le crois, ce colloque sera riche des apports de chacun mais aussi des interrogations et du dialogue qui s’instaurera. Contrairement à l’idée communément véhiculée autrefois, la sexualité humaine n’est pas tournée que sur la reproduction et la préservation de l’espèce. Les mères, les pères, les frères et sœurs ont besoin de voir plus clair, d’être rassurés sur la vie affective et éventuellement sexuelle de leur familier fragile. Subordonnée, ni au plaisir, ni au désir, la fécondité a occulté pendant longtemps la vie sexuelle des êtres humains. Ainsi, trop longtemps, la sexualité s’est trouvée limitée à l’image stéréotypée de sujets sains, susceptibles de procréer, avec des dents en bon état et de grands yeux énamourés. Le corps médical qui ne s’intéresse qu’à la fonction de reproduction des organes génitaux, se résout désormais à admettre l’existence du plaisir et du désir avec un engouement de plus en plus grand aujourd’hui pour les molécules miracles clefs de la félicité sexuelle. Les professionnels ont besoin que leurs efforts pour libérer les capacités affectives des enfants et adultes qu’ils accompagnent, soient reconnus et occasion de dialogue avec la famille. Les associations et les organismes de tutelles ont besoin de mettre en place un tel débat de société et d’y participer, car il contribue à faire tomber des “tabous” sur la réelle personnalité des personnes touchées par un handicap mental. “Sans amour, on est rien du tout” chantait Edith Piaf. L’affectivité réelle et forte des personnes handicapées mentales manifeste bien qu’elles en vivent ! Jo Djivélékian Secrétaire adjoint “ Oui, je le crois, ce colloque sera riche des apports de chacun mais aussi des interrogations et du dialogue qui s’instaurera. “ L’on pourrait croire, vu du Siège des Papillons Blancs, que nos lecteurs n’attendent rien du colloque, car le silence fracassant des adhérents aux appels réitérés de Françoise Gekiere, pour s’exprimer sur les questions de vie affective et sexuelle, est surprenant et ... révélateur ! Pour une nouvelle vision de la Sexualité Humaine et de l’Amour chez la personne handicapée Certes tournée vers la reproduction et la préservation de l’espèce dans sa finalité première, la sexualité est aussi la voie royale ré/créative qui permet à l’être humain de rester vaillant et de construire l’image de soi. Indissociable du désir comme du plaisir, la reproduction qui lie l’image de la sexualité, cette solitude partagée à celle de la mort, cette grande solitude nous conduit à penser que l’on ne doit plus parler de la sexualité mais des sexualités : sexualité de reproduction, sexualité de récréation, sexualité de prédation. Au sein de cette sexualité plurielle, le sexe de nature consumériste est devenu une entité à part, déconnectée de l’Amour et de la reproduction. Toute cette déconstruction de la sexualité humaine engendre angoisse et désarroi. Il n’y a plus de modèle sexuel unique. Seuls reviennent en force certains tabous, comme la pédophilie, l’inceste, certains interdits, la préservation des mineurs, des personnes fragiles, etc... Quelle est la place de la sexualité pour la personne handicapée ? Doit-elle perdre le droit à la reproduction, à la jouissance et aussi au désir ? De quoi devons-nous nous méfier, sinon des théories hasardeuses, mais surtout de capturer la parole du sujet handicapé lui-même et de la transformer en souffrance pour mieux la prendre en charge. Ce colloque nous donnera à tous l’occasion d’écouter et aux personnes handicapées celle de s’exprimer. Professeur Henri NHI BARTE Intervenant au colloque Dossier atire - d’aile - Journal des papillons blancs du Val d’Orge - numéro 10 51ème rencontre du CRIPS Ile-de-France « Prévention des risques sexuels et Handicap » Le Centre Régional d’Information et de Prévention du Sida (CRIPS) organisait le Jeudi 26 Juin 2003 à la Villette un colloque sur le thème : “PREVENTION DES RISQUES SEXUELS ET HANDICAP “. Danielle MESSAGER, journaliste à France Inter, l’anima brillamment. Parmi les intervenants, il réunissait sociologues, éducateurs et un homme handicapé moteur. Tim GREACEN, Directeur du Laboratoire de recherche de Maison Blanche, nous parla avec son brio habituel, de l’évolution des comportements de la société envers la vie affective et sexuelle des personnes handicapées mentales. Après avoir brossé un bref “ historique de la prise en compte des risques sexuels “ dans cette population (grossesses non désirées, infections sexuellement transmissibles, abus sexuels), il souligna le retard de la France dans ce domaine, par rapport notamment aux pays anglo-saxons. Rappelant la circulaire de 1996 et la loi de mars 2002, il insista sur la prévention et le devoir de chaque citoyen à gérer sa santé, du moment qu’on lui en donne les moyens. Puis, René-Claude DUCHABLE, chercheur, Docteur en sociologie de l’éducation, handicapé moteur, remplaçait un chercheur handicapé décédé malheureusement dans des conditions équivoques (une pétition a d’ailleurs circulé à ce sujet lors de notre dernière Assemblée Générale) et nous a parlé avec beaucoup d’émotion de la “vie affective et sexuelle des personnes handicapées motrices” dépendantes, à qui la société refuse l’identité sexuelle, ou bien l’assimile à un “3ème sexe“. Il rapporta les pratiques, aux Pays Bas, d’accompagnement de ces personnes, lorsqu’elles en exprimaient le désir, par des “ aidants sexuels “ : ainsi des services spécialisés peuvent favoriser la reconnaissance de la sexualité de la personne handicapée ; ceci posant d’ailleurs la question de la rémunération de la prestation. Nicole DIEDERICH, Sociologue, Chercheur à l ‘Inserm, toujours aussi passionnée par le sujet, et qui avait lu le texte de l’intervenant précédent, exposa ensuite les “ vulnérabili- tés spécifiques chez les personnes dites handicapées mentales “. Elle rapporta les résultats d’une étude étendue sur 5 ans, de 1995 à 2000, d’une population de 241 personnes recrutées dans 16 structures, comprenant des professionnels, des handicapés et quelques parents, dans le cadre de la prévention du sida, “ tabou des tabous “. Elle insista sur 3 facteurs de vulnérabilité, notant que la grossesse apparaissait comme le risque prioritaire : 1°) Les capacités cognitives (difficulté à comprendre les messages) 2°) Les effets de l’institutionnalisation : dépendance, négation de la sexualité, absence de projets structurés d’éducation sexuelle ; loi du silence. 3°) Et sur le plan psycho-sociologique : dévalorisation, baisse de l’estime de soi, invalidation de la parole. Isabelle MARC, éducatrice spécialisée, rapporta avec beaucoup de finesse une étude sur le “handicap mental et dépendance : quel accompagnement de l’intime ?”. En particulier, comment faire exister un groupe de parole, privilégier les démonstrations (pratique du préservatif par exemple) ; comment travailler à la restauration narcissique de personnes qui se sous-estiment, adapter le vocabulaire, faire préciser les mots, accompagner dans les démarches extérieures ( gynéco, etc...). Enfin une expérience Européenne, au Royaume Uni, fut rapportée par Bryan Mellan, Chef de projet, sur la prévention du VIH chez les déficients intellectuels légers. Cette rencontre de Spécialistes se termina par un débat avec la salle, où, parmi les interventions, nous avons fait part de l’intérêt pour ce sujet dans notre association des Papillons Blancs du Val d’Orge et de notre initiative d’un Colloque les 28 et 29 novembre 2003 sur “ Handicap Mental, Sexualité et Institutions “ N.B. : Une traduction en langue des signes était assurée. Françoise Gekiere Présidente adjointe Raoul Gekiere Administrateur 9