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I 052/2007 POM Le 27 juin 2007 POM C Interpellation 1140 Siegenthaler, Rüti b.Büren (UDC) Cosignataires: 0 Déposée le: 30.01.2007 Violence et interventions de la police dans les espaces publics Lors de la journée parlementaire des jeunes le 24 janvier dernier, les jeunes ont parlé de leurs expériences et des problèmes concrets auxquels ils sont confrontés, notamment de la violence et des interventions policières dans les espaces publics : § en cas de bagarres dans les lieux publics, en particulier aux lieux de rencontre des jeunes, la police s’y déplace mais n’intervient pas. C’est particulièrement le cas en ville de Bienne. § quand des jeunes se sentent menacés et se tournent vers la police, on ne les écoute pas et la police s’abstient de se rendre sur les lieux. § quand un jeune tente de déposer plainte, on l’en dissuade en affirmant que les faits ne relèvent pas du code pénal. Dans l’ensemble, les jeunes ont l’impression que les forces de police mettent trop peu de fermeté à l’encontre des auteurs d’agressions, qui parfois sont armés. Il en est ainsi parce que les agents craignent d’être taxés de racisme quand des ressortissants étrangers sont impliqués dans les bagarres. L’engagement de la police montée en ville de Berne est perçu comme un facteur de prévention positif. Les jeunes attendent des autorités qu’elles agissent selon la devise « tolérance zéro » à l’égard des personnes tendant à se montrer violentes. C’est pourquoi je prie le Conseil-exécutif de répondre aux questions suivantes : 1. Que pense le Conseil-exécutif des affirmations des jeunes ? 2. Est-il exact que de manière générale, la violence a augmenté en soirée, quand les jeunes sont de sortie ? Dans l’affirmative, que fait la police ? 3. Y a-t-il des directives internes ou des règlements qui prévoient une certaine retenue de la part de la police lors de bagarres dans les lieux publics ? 4. Les agents et agentes de la police ont-ils le soutien des autorités lors de telles interventions ? 5. Y a-t-il des signes de ce que les agentes et agents de la police sont mis sous pression par les autorités quand ils interviennent avec fermeté dans les bagarres? 6. Les forces de police sont-elles formées spécifiquement pour ces interventions difficiles, et la formation est-elle mise à l’épreuve ? C:\Program Files (x86)\Neevia.Com\Document Converter\temp\CONVERT_2461cda6a5374fb3a87f203638af0674.DOC 2 7. Le Conseil-exécutif constate-t-il lui aussi des différences d’une ville à l’autre dans la manière dont la police procède, comme les jeunes semblent l’avoir perçu ? 8. En cas d’approbation des électrices et électeurs du projet de police unique, comment l’harmonisation des méthodes des forces de police sera-t-elle assurée ? 9. Le projet de police montée en ville de Berne sera-t-il maintenu après la mise en place de la police unique ? Le Conseil-exécutif prévoit-il d’engager également une police montée dans d’autres villes ? L’urgence est demandée refusée le 22.03.2007 Réponse du Conseil-exécutif 1. Le Conseil-exécutif prend au sérieux les déclarations des jeunes. Les informations ainsi recueillies sont une précieuse indication pour l'appréciation de la situation générale par la Police cantonale. On dispose cependant aussi d'autres analyses, des statistiques de la criminalité à une vaste enquête menée en 2006 auprès des victimes, qui permettent de disposer d'une image plus précise de la situation. Face au reproche selon lequel les forces de police mettent trop peu de fermeté à l'encontre des auteurs d'agressions, la position du Conseil-exécutif est la suivante : à Bienne, comme dans les autres villes, les bagarres sont de plus en plus fréquentes, notamment dans les nuits du vendredi au samedi et du samedi au dimanche, en particulier au centre-ville (« triangle des Bermudes »). La Police municipale est intervenue dans tous les cas qui lui ont été annoncés ou qu'elle a constatés sur place. Lorsque son intervention s'est imposée et qu'elle en a eu la possibilité, ce qui a été le plus souvent le cas, elle s'est engagée immédiatement. Par ailleurs, il n'est pas rare qu'elle ait été soutenue à l’arrière-plan par la Police cantonale. Il arrive cependant aussi qu'une intervention immédiate soit exclue pour des raisons tactiques, en particulier lorsque les ressources en personnel ou en matériel sur place sont insuffisantes. En plus de la mise en danger des forces de police, on court le risque de perdre encore davantage le contrôle de la situation, faute de pouvoir intervenir avec l'efficacité nécessaire, et que s'ensuivent des répercussions pour des tiers. D'où la retenue parfois observée. Dans ces cas, la police attendait, pour intervenir, de disposer d'effectifs suffisants et du matériel adéquat. Toutes les personnes qui se disent menacées, jeunes et moins jeunes, sont prises au sérieux. Il arrive cependant que les forces de police à qui l'on avait signalé une bagarre ne trouvent plus personne à leur arrivée. En principe, la police enregistre toutes les dénonciations qui lui sont adressées. Il arrive cependant qu'elle demande aux personnes qui l'appellent la nuit, pour des cas qui ne sont pas pressants, de reprendre contact le lendemain. Il arrive aussi que l'objet de certaines dénonciations ne constitue aucune infraction à la loi et ne donne lieu à aucune sanction. Il arrive parfois également, au contraire, que lors d'un interrogatoire de police, des témoins d'un acte punissable se refusent à toute déclaration ou affirment n'avoir rien vu. 2. Il est vrai que le nombre des actes de violence commis par les jeunes a augmenté, et qu'il s'est stabilisé à un niveau élevé depuis trois ans. Selon la statistique de la criminalité établie par la police, les auteurs de ces actes sont d'origine étrangère à environ 50 pour cent lorsqu'il s'agit de jeunes auteurs, et environ 45 pour cent tous âges confondus. Les données dont on dispose ne permettent pas de connaître le nombre d'infractions commises lors de soirées. 3 La lutte contre l'augmentation de la violence, en particulier contre celle des jeunes et des mouvances extrémistes, est un des principaux axes du projet AIDA d'examen des tâches, structures et effectifs de la Police cantonale. Du fait du renforcement de la sûreté locale et de la création d'éléments de police de sûreté à même d'intervenir rapidement dans tout le canton, particulièrement en fin de semaine à chaque fois que la situation l'exige, les conditions organisationnelles et stratégiques nécessaires ont été mises en place. AIDA est aussi un élément de base pour la conduite et l'intervention dans le cadre de la future police unique. En outre, mené de front avec l'activité de répression de la police, le travail de prévention a pris de l'ampleur. En plus des questions relevant de la criminalité quotidienne, la prévention de la violence et de la dépendance (dépendance à l'alcool et à la drogue) dans les écoles figure au premier plan. Les contacts étroits que l'on entretient avec les autorités communales sont aussi extrêmement importants. Le Conseil-exécutif estime que la lutte contre la violence des jeunes ne doit et ne peut être du seul ressort de la police. Elle incombe à vrai dire aux parents, écoles, églises, autorités et partis. Elle est l'affaire de tous. A cet égard, un grand pas a été fait dans le canton de Berne au cours de ces dernières années. 3. La police ne peut avoir pour but de faire preuve de retenue lors de bagarres. Son objectif est de maîtriser la situation de manière adéquate. La Police cantonale bernoise ne dispose d'aucune directive allant dans le sens où l'entend l'interpellation, mais elle se fonde sur les principes de la proportionnalité, de l'autoprotection et de la protection de l'intégrité physique de tiers. Son intervention ne doit pas aggraver la situation. La mener de manière irréfléchie et disproportionnée ne correspond pas à la doctrine actuelle lors de bagarres dans les lieux publics. En outre, on a constaté à plusieurs reprises que les parties adverses se liguaient spontanément contre la police dès que celle-ci apparaissait. Cette réaction influence naturellement aussi l'action des forces d'intervention. 4. Il n'est pas possible de répondre de manière aussi absolue à cette question, du fait que tout dépend à chaque fois de la situation. Il n'en demeure pas moins, de manière générale, que la collaboration entre la Police cantonale et les représentants des autorités, en particulier communales et préfectorales, fonctionne bien. Dans la limite de leurs attributions, les préfets et les préfètes ont la possibilité d’assigner à la police des missions contraignantes (cf. art. 9, al. 1, lit. b en relation avec l'art. 12 de la loi du 16 mars 1995 sur les préfets et les préfètes [LPr, RSB 152.321], art. 2 de l'ordonnance du 23 décembre 1995 concernant les attributions des préfets ([RSB 152.321.1]) et art. 20 de la loi du 8 juin 1997 sur la police [LPol, RSB 551.1]). En vertu de l'article 14 LPol, il en va de même pour les autorités de police qui coopèrent avec celles de la Confédération, des cantons et des communes. 5. Le Conseil-exécutif ne connaît aucun cas concret où la police aurait été mise sous pression par les autorités pour la fermeté de son intervention. 6. Lors de leur instruction et des cours de formation continue, les forces de la Police cantonale bernoise sont régulièrement formées pour assurer la sécurité personnelle et maîtriser les manifestations à risque. La mise à l'épreuve est une tâche permanente du controlling de l'instruction. 7. Non. Les principes de l'action et de l'intervention sont les mêmes partout. Les cas particuliers excluent en revanche toute comparaison. Chacun d'entre eux doit être jugé selon la situation actuelle, pour qu’ensuite soient prises les mesures qui semblent les plus adéquates. C'est le plus souvent en fin de semaine que l'on constate une grande nervosité qui risque de dégénérer en poussées de violence. La conception de l'intervention de la police se fonde désormais davantage sur la nécessité de prévoir plusieurs interventions durant la nuit. D'où l'obligation de tenir compte des possibilités limitées de la police et des moyens disponibles. 4 8. L'introduction de la police unique a permis l’uniformisation des bases légales aussi bien sur le plan formel de la législation que sur celui des prescriptions internes (ordres de service, directives). La manière uniforme de procéder de la police unique est ainsi assurée. 9. L'engagement de la police montée en ville de Berne est pour le moment maintenu dans sa forme actuelle. Des raisons opérationnelles et économiques empêchent en revanche clairement l'élargissement de cette prestation. Au Grand Conseil