1 - Speaking Out Case Studies

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1 - Speaking Out Case Studies
Alain ROBYNS
Médecins Sans Fro nti è res Be l g ique
le 14 novembre 19 91
RAPPORT SUR LA MISSION VUKOVAR EN YOUGOSLAVIE
Octobre 1991
A. Sommaire et introduction .
. Le présent document ne constitue pas un compte rendu détaillé
de la mission à Vukov ar ni un historique de la mission
Yougoslavie.
Il a pour but de citer et d'analyser les différentes
composantes de cette mission de façon critique et objective afin
que les conclusions puissent être utilisées par MSF à l'avenir .
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. Des annexes détaillées sont jointes au présent rapport :
plan des itinéraires, lettre à l'ambassadeur de la CE à Zagreb,
compte rendu de réunion avec l'équipe, planning et récit
chronologique.
B. Les différentes composantes de la mission.
B.l.
B.2.
B.J.
B.4.
B.5.
B.6.
B.7.
B.8.
Situation
MSF Belgique et MSF Holande
MSF France
MSF International
Les Croates
Les Serbes
Les médias
L'équipe de MSF du convoi
B.l. Situation
MSF Belgique a commencé la mission en Yougoslavie sui te à
différentes missions d'évaluations effectuées par MSF Belgique
et MSF Holande. Ces derniers avaient conclu qu'il n'y avait pas
de véritables besoins et qu'ils moni tareraient la situation
d'Amsterdam. Ils sont venus à Zagreb peu après l'arrivée de
MSF-B.
La première phase de la mission a cons~isté à approvisionner en
matériel médical et médicaments les structures croates ainsi que
de suivre la situation médicale et politique.
La Yougoslavie était en proie à une si tua ti on complexe d'une
guerre ethna-politique compliquée par la présence de comba~ants
armés irréguliers et d'une armée moderne contrôlée par une des
parties.
A la suite de l'épisode de l'opération d'approvisionnement pour
Dubrovnic, qui ne fait pas l'objet du présent rapport, il fut
décidé d'effectuer une opération de secours pour les blessés de
la ville de Vukovar ass1egee et pillonnée par les forces
fédérales à dominance Serbe.
Cette mission avait pour but
a) d'évacuer les blessés de l'hôpital,
b) d'apporter un approvisionnement minimum en médicaments et
matériel d'urgence,
c) d'évacuer les blessés, surtout femmes et enfants.
Pour ce faire, il fallait que le convoi passe à travers plusieurs
lignes de front, tantôt croates, tantôt serbes.
La mission était donc très dangereuse et comportait de gros
risques.
On peut supposer, à ce stade, que l'opération avait été
soigneusement étudiée, que toutes les mesures de sécurité avaient
été prises et que les garanties afférentes avaient été obtenues
des parties béligérantes après des négociations sérieuses.
Or, à postériori, force est de constater que :
a) une étude préliminaire de la situation géo-politique
yougoslave n'avait pas été suffisamment faite par certaines
personnes, ce qui par conséquence augmentait les risques encourus
sur place.
b) pour de multiples raisons, la préparation logistique était
insufisante, manque de temps, envoi tardif des équipes, conflit
entre les sections ...
c) au lieu d'envoyer un spécialiste logistique sur place, "on"
a envoyé un attaché de presse ... ce qui démontre la volonté de
MSF de faire de l'opération Vukovar un "scoop médiatique".
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d) sur place, le problème de sécurité a été occulté par le "côté
fonceur " des Belges, par le " côté administratif" des Hollandais
car un protocole avait été signé et par la présence "rassurante"
du Commandant Michel pour qui la guerre constitue la finalité du
métier.
e) il n'y a pas eu de coordination ni de climat de confiance
entre MSF-B et MSF-H.
f) MSF a agi en tant que demandeur auprès de la CE et non en tant
qu'exécutant d'une organisation internationale, ce qui dans le
co ntexte yougoslave ou MSF n'a pas de réelle reconnaissance est
un facteur défavorable.
B .2. M.S.F. Belgique - M.S.F. Hollande
La mission Yougoslavie a été dès l'origine conflictuelle entre
les deux sections MSF-B et MSF-H aussi bien sur le terrain qu'en
capitales à Bruxelles et Amsterdam en raison d'une concurrence
entre les sections et d'approches différentes de la situation et
des modes d'intervention.
L'opération Dubrovnic, initialisée par MSF-B en collaboration
avec MSF-H, fut un succès. MSF-B est intervenu dans un territoire
qui avait été affecté à MSF-H ce qui a provoqué chez ces derniers
une réaction négative qui a débouché sur un esprit de revanche
lorsque la mission Vukovar a été mise sur pied.
Dès lors, le responsable de MSF-H s'est imposé en tant que maître
d 'oeuvre unique en monopolisant les
discu~ ions
avec les
mili taires les autorités, le ministère de la santé ...
De cette mani è re, aucune discu~s ion inter-groupes concernant les
différents aspects de l'opération et de la sécurité n'a pu avoir
lieu, ce qui a amené (entre a utres) une mauvaise évaluation et
préparation de l'opération.
Fi nalement, la sécurité accordée par les bélligérants se limitait
à un é troit passage à travers plusieurs lignes de fronts e t dans
une zône hors de tout contrôle ...
B.3. M.S.F. France
MSF-F a collaboré franchement à la demande d'MSF-B pour
l'opération Dubrovnic et a réagi en un t rr p record à la demande
d'envois de médeci ns.
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B.4. M.S.F. International
De création récente, cet organisme a semble-t-il pour mission
(entre autres) de propager l'image et l'action de Médecins Sans
Frontières.
Le représentant de MSF-International est parti en Yougoslavie en
tant qu'observateur de la mission Dubrovnic.
Il est ensui te devenu 1' initiateur et le coordinateur de la
mission Vukovar alors que sa fonction ne l'y destinait pas.
Il s'est particulièrement attaché à développer 1 'image médiatique
de MSF ...
On peut douter du bon choix de la personne de MSF-I délégu ~sur
place, si l'on pense qu'après l'explosion de la mine, ce médecin
membre d'une mission humanitaire, avait décidé de laisser un des
blessés grav~sur place et qu'il a tenu très peu compte des avis
de l'équipe avant ~t après l'opération ....
B.5. Les Croates
Les. Croates n'ont négligé aucune pression sur l'équipe MSF afin
de hâter l'exécution de la mission Vukovar.
A les entendre, l'hôpital avait été complètement détruit et la
situation des blessés, des femmes et des enfants, réfugiés dans
les caves était désespérée.
En fait, une fois arrivés sur place, nous avons constaté que si
l'hôpital avait subit des tirs, il était en relativement bon
état, en tout cas en meilleur état que celui d'Osijek.
La mission Vukovar s'est finalement soldée par l'évacuation de
moins de 10 femmes, aucun enfant, 1 homme de 60 a~ le reste
(90%) des hommes de 20 à 50 ans, dont aucun dans une situation
critique sauf un qui a décédé a l'hopital, mais récupérables par
les croates pour la continuation des combats.
On constate que le but initial de la mission a été entièrement
détourné par les Croates et que MSF a été manipulé par ces
derniers ...
B.6. Les Serbes
Après coup,
on se rend compte que la mission MSF a servi de
mon~ie d'échange aux Serbes pour l'évacuation de la caserne de
Zagreb.
En effet, il apparaît qu'un plan militaire avait bien été mis au
point pour endommager le convoi sans réellement mettre de vie
en danger et de l'empêcher d'arriver à Vukovar.
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Ceci a pu être évité par les Croates qui ont modifié au dernier
moment (sur le t e rrain ?) la dernière partie de l ' itinéraire prévu
i nit ialement.
Au retour, l'armée fédérale a délibérément repl acé le convoi sur
l ' itinéraire d'origine suite à quoi un camion a sauté sur un e
mi ne.
On constate donc que la mission a servi d'otage aux Serbes et que
l es ri s ques inhérents à cette mission é taient devenus encore pl us
grands qu'auparavant ...
B.7. Les Médias
Dans cette affaire, les médias o nt joué leur rôle normal.
Il faut toutefois rappel e r qu'MSF leur a fait appe l .
On peut malgré tout se poser la question quant à l'utilisation
de ces médias par MSF, ainsi que par certains responsables dans
un but personnel aux d épens de l'opé rationnel ...
B.B. L'équipe MSF du convoi
L'équipe MSF du convo i Vukovar a fait preuve, du début à la fin,
d'un remarquable es pri t de corps.
De plus, elle a fait preuve de courage et de discipline au pire
moment.
Enfin, même lorsqu'il était évident pour tous que leur s écurité
n'était plus assurée, personne n' a cédé à la panique .
On
frémit,
après
coup,
en
pensant
aux
conséquences
catastrophiques d'une panique de l'équipe ....
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C. Conclusions
A la lumière de ce qui précède, on peut dire que l e bilan de la
mi s sion Vukovar comporte deux types d ' a s pects :
a ) aspects pos itifs :
- avoir réussi à pénétrer dans une ville assiégé e.
- avo1r réus s i ce que l'on peut appeler un rapa tr i emen t.
c) aspects négatifs :
-
4 blessés, dont deux gravement atteints .
détournement par les Croates de l'objet de la mission.
prise en otage de la mission par les Serbes.
conditions d'insécurité non prévues .
utilisation médiatique discutable .
échec de la mission du délégué d'MSF International.
échec de la collaboration MSF Belgique - MSF Hollande.
échec logistique par manque de préparation et d'évaluation.
manque d'analyse géo-politique préalable.
On peut se poser également la question de savoir si MSF peut et
doit continuer ce type d'opération d'évacuation de civils dans
une .zône de combats.
Dans l'affirmative, nous pensons que les dirigents d'MSF se
doivent de réfléchir à toutes les erreurs commises dans
l'opération Vukovar et qui sont détaillées dans les paragraphes
Bl à B8 et ce afin d'y remédier à l'avenir.
La collaboration ou l'instauration d'une mission conjointe avec
une autre section d'MSF devrait être redéfinie en tenant compte
des différences en termes d'expériences et en termes de travail
proprès à chaque section.
A tes conditions, le présent rapport et la mission n'auront pas
é té faits en vain.
Le 14 Nove-mbre 1991-
Alain ROB-":(.NS
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17 October 1991
TEAMMEHBERS OPERATION VUKOVAR
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MARTIN MOSSINKOFF , Zagreb
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ALAIN ROBYNS
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medical coordinator
coordinator general
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COSTAS PAPAIOANNOU
SOTIRIS PAPASPYROPOULOS
CATHERINE THOMAS
WILNA VAN AARSTEN
ERIK de WILDE
WIM VAN HAUWAERT
CORINA EEHRENSBERGER
GUISLAVIE JAQUIEN
FLORENCE VILLAGGI
AGNES DOLLET
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INT FRANCOISE SAULNIER, Zagreb
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Alain Robyns
le 14/11/91
OPERATION VUKOVAR
October 1991
Sunday 13/10/91
09.00 PM
Martin (MSF-NL) presents to the EC Ambassador the letter of MSF
proposal for a non political convoy to Vukovar.
Monday 14/10/91
Contacts with the minister of health of Croatia.
Tuesday 14/10/91
09.00 AM
Martin meets General Raseta of the JNA (Yugoslav army) .
12.00
Martin meets the Colonel of Croatian army.
First telephone contact by Alain Robyns (MSF-B) with the hospital
of Vukovar.
Wednesday 16/10/91
Meeting at
proposal.
hotel
I
with
EEC,
Croatian,
J NA,
Martin
Arri val in Zagreb of Christopher to be medical
Wilna, Liewe MSF NL .
on MSF
coordinator,
Thursday 17/10/91
10.00 AM
Meeting at hotel I, EEC, Croatians, JNA and MSF.
Arrival of belgium team.
01.00 PM
Wilna and Liewe leave for Dakovo to prepare the arrival of MSF.
03.00 PM
Visit to the "Croatian Sanitary stab" to check MSF convoy and
requests of MSF to prepare the vehicles .
Arrival in Zagreb of Alain Destexhe.
10.00 PM
Arrival of MSF frances shipment with patrick (log).
Friday 18/ 10/ 91
08.00 AM
Visit of "S anitary Stab " to unload the truck and to check the
vehicles.
10.00 AM
Last meeting in Zagreb with the EEC , croatians, JNA and MSF for
the final grantee by the JNA and the decision to start the
operation.
11. 30 AM
Final OK. We can start the operation, a ll the parties agree. We
have the grantee of the JNA that the serbian autonomous brigades
will be under control.
00.10 PM
The main MSF team leaves the hotel for the meeting point of the
croatian medical stab in Zagreb.
01.15 PM
The convoy leaves Zagreb for Dakovo.
We expect to arrive in Dakovo at 17.00 PM.
The main convoy consists of 4 ambulances and 8 trucks for Vukovar
operation altogether with the croatian medical staff with
ambulances to evacuate the wounded the wounded from the medical
base camp.
+/- 40 vehicles in total. The road is open by veh icles of the
police.
02.00 PM
Arrival of Alex and Patricia MSF B from Dubrovnic. They leave
without driver for Dakovo at 04.00 PM.
03.00 PM
Its starts to rain.
Long delays on the road due to traffic jams and long queues of
vehicles.
Thousands of croatian refugees are leaving Slavonia by car or by
bus with all their luggage. Ilok region has been taken the day
before by the serbians.
An ambulance brakes down on the way, it had been refuelled with
diesel instead of petrol.
10.00 PM
Arrival of the convoy in Dakovo wi th 5 hours delay.
MSF team has diner and briefing on next morning operation.
10.00 PM
Arrival in Dakovo of .Alex and Patricia .
Arrival in Dakovo from Austria o f the last part of the team.
11.45 PM
Preparation of the ambulances and the trucks at a petrol station
in Dakovo instead than a t the medical camp base due to complete
black out against air flight attack around medical base area.
And above all, the petrol station gives prot ection against the
rain.
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Saturday 19/ 10/9 1
0 1 .0 0 AM
Convoy prep a r at i o n is over :
- 2 MS F cars (go lf VW ) n ol and n o 14 with VHF , car n ol with
tel e phone, croatian drivers.
- 3 Mercedes-ambulances, with VHF, MSF logistician's drivers.
- 7 trucks with a minimum of equiprnent, no drugs, croa tian's
drivers.
04.45 AM
Wake up of the tearn and breakfast.
05.15 AM
MSF's convoy leave s Dakovo. Alain D. rneet
tearn's briefing with them.
the EEC tearn but no
Joana (greek) is field coordinator in Dakovo with a MSF's car +
telephone + Scout croatian logi sti cian.
We passe without stopping in Novi Mika novci town where the
croatian medical personnel are exp ecting us for a las t briefing
wi th MOH and on cea se fire situation.
The h ead of the c o nvoy is driving f ast . Truck n olO passes the 4x4
truck n ° l2 slow driving.
I ask the head of the convoy to slow down.
06.15 AM
Arrival in Vinkovci.
EEC car + MSF car n ° l4 a nd truck n olO are loss in the town.
In the truck, the driver is in rnilita ry dresses and a machine gun
is hanging in th e truck's cabin. The driver planed to get rid
of his equiprnent at the medical base.
Vinkovci is already in war area , i mpact of bullets every where,
sorne roofs d e stro yed, rubbish, broken windows.
06. 3 0 AM
The convoy is reforrned and checki n g of the trucks.
06.35 AM Vinkovci - Nustar Croats defense line.
Stop. Day light. The weather wi ll be good.
Sorne machine guns shooting. We hear explosions far away.
A truck sent by the medical base with stretchers joints the back
of the convoy. We send hirn back.
06.45 AM
Good rnud road. We pass e t wo de stroyed t a nks in a "chica ne".
Another destroyed tank h as t o be avoided, its canon blocks half
of the road . Sorne destroy ed a r rny vehic les.
07.00 AM
We a r e too early at JNA line meeting point at 07.00.
We wait in a no man ' s land. Sorne ma chine gun shootings.
07.30 AM
Quick searching o f the trucks by a JNA o fficer, very cooperative.
We cover the cars a nd the trucks ' nurnbers. We cover the "Zagreb
transport" ... advertisernent on the side of a truck.
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Alain D. ask me to load a cameraman of ITN in the last truck
while we will passe Marinchi.
08.00 AM Marinchi JNA lines.
We have seen more than 50 civilians. Mainly o ld people going out
of their hous es astonished by the convoy. Li fe seems rather
normal. No much destruction. JNA soldiers well dressed.
ITN journalist is filming. We don't stop to take him. No time and
I don't agree.
08.20 AM Marinchi (JNA) - Bogdanovci (Croats)
The raad is in bad condition.
We passe tree destroyed cars , and sorne dead bodies on the side
of the road.
Alain D. advised to drive carefully on the middle of the road and
to avoid machine guns and bullets. The sides are mined.
08.25 AM Bogdanovci Croatian lines.
First houses heavily destroyed. No roo f no wall intact. Civil i an
cars burnt.
Very few civilians. 5-6 old people. It seems that croatian
soldiers asked them to show them self to us. One man riding a
bike.
Croatians soldiers search the convoy and propose a drink of
Brandy and carrying bags of apples.
I distribute the last 3 VHF to the trucks where MSF people are
alone with the drivers.
09.20
We drive to the limit of Bogdanovci. Only few houses not
undamaged,
all roofs are destroyed.
In all surrounding,
destructions. A brand new house absolutely not damaged (still
with building machines in the garden), on its terrace two red
chairs and a table waiting for the owners.
09.25 AM Bogdanovci (Croat) - Ill 102 (JNA)
At the last moment, croatians guards change the agreed a spha lt
raad Bogdanovci - Ill 102 for a country side raad avo iding the
JNA position.
Tractor paths. We pass corn fields, sorne burnt civilian cars. We
have to drive on a wire lying on the road.
A big unripped black sunflower field burnt by the sun, it loss
its sun colore. That gives the impression of a dead field. All
the field in the region are dry and useless.
Sunny weather.
09.30 Bogdanovci - Vukovar wood part.
The MSF stickers are falli ng dawn from the trucks, it's like a
fairy tale. We won' t have problem for the way back in this
labyrinth.
Stop. Bad condition of the road. We have to remove a trunk from
the middle of the raad off.
Explosions can be heard but not near. Wire of long distance power
lines are broken. Destroyed houses. The road looks like the one
in Africa at the beginning of the rainy season.
A mine field has not been totally clear, croatians are rushing
to stop us, EEC monitors put aside the mines.
09.40 VUKOVAR
We are back on the previous a nd forecast aspha lt road . We passe
a small bridge.
No mans land. Croatian village luzac, completely destroyed houses
and buildings impacts of bullets every where. Only soldiers of
national guards wearying a kind of uniform and looking exhausted .
Very few civilians. On the right side in the south side of
Vukovar a big smoke can be seen. No mans land .
09.45
We are entering Vukovar . They are many soldiers of Croatian
National Guards. They look tired, unshaved with no proper
uniform, they are not all soldiers but also civilians defending
them self. They seem depressed but determine.
Tense atmosphere, we don't stop but they are ready to react in
case something happen, they have been bombed thi s morning.
We switch on flash lights and ambu l a n ce ' s sirens.
People were in shelters and they are coming out of them, crying ,
surprised by the arrival of the convoy. They didn't expected it.
They think it is a miracle that we enter in Vukovar .
Many civilian children and woman in f ront of their houses.
10.00
Entering in the hospital.
The hospital is quiet damaged no more window impacts of bullets
on all the walls but the structure is still in good shape.
Well organised. People ask whether they can leave the city with
the convoy in their own cars.
11.00
Few bombing not to far. Impression that we have to hurry up; we
may have stay to long for the Serbians.
11.30
We are leaving the hospital.
A Niva car of croatian guards in the front is to accompany us to
Bogdanovci.
No bombing , very few civilians .
11.45
A petrol s tation completely burnt.
Out of Vukovar. The village . Less soldiers than when we came two
hours ago.
11.44 Vukovar Bogdanovci wood part.
Small bridge. We left the asphalt road (same change of road to
avoid ill 102). Bad mud road, patients 1 1 1
11.46
Corn fields and trees, one burnt civilian car. The weather is
becoming bad, water melon field .
11.50
Stop. Machine guns shooting. The road is mined, croatians forgot
to take out a wire connected to a mine 3 cars have passed
already, EEC takes it out . The two croatian guards abandon their
car and run away.
We are hearing the nois e of a engine's tank approaching.
Alain D. says that the road is mined, and few minutes later asks
the team to jump in the bushes . Nobody moves hopefully.
A tank comes near in the corn fields and stops painting its canon
too the two last cars the EEC and the MSF one.
Few heavy bombings very near they may break the smal l br idge we
have passed.
12.40
Start again. The outside has completely change. Army JNA is all
around, soldiers, tanks, army vehicles. They opened a path in the
corn field and they bring the convoy through it up to the "Ill
102".
We pass few journa1ist of A2, surrealistically they ask me "how
many Doctors were in the convoy" !!!
One tank is following the convoy with all soldiers around no
aggressivity.
12.45
Stop. One tank close on the rear of the convoy painting its canon
to EEC and MSF car.
Armoured cars drive ahead to the front of the convoy.
Quick checking of the convoy by the JNA. Alain g1ves an interview
to the journalists. Journalists are filming.
13.05 Ill 102 - MINE
We are on ill 102 position control by JNA. Soldiers and mortar's
positions all around. Back to the asphalt road. We have no choice
of the road. Two officers from different JNA unit ("autonomous
serbian brigades) oblige us to go on the asphalt road.
Slowly driving.
13.09
Explosion ahead, big smoke, noise fire stop.
A truck hit a mine. Truck n°7.
Commandant Michel of the EEC monitors checked the road carefully.
They were no mine. The driver saw a mine slipping f rom the bushes
under i ts wheel but he couldn' t a void i t . Conf irmed by MSF
personnel present in the truck.
We couldn't see the sides of the road due to the dense bushes.
Journalists are running ahead.
The cabin of the truck n o7 has exploded.
We remove the patients of the truck to the other vehicles.
They are not too chock. Alain suggest to leave the severely
wounded patient bleeding in the truck ... He will died at the
base camp hospital.
We go backwards up to JNA position. The two officers
disappeared
Two MSF wounded are in a ambulance. Soldiers do nothing.
have
14.30
We take a muddy road path in the corn field. We pass through the
JNA line. Many tanks, armoured vehicles, artillery position,
many soldiers. Journalists leave in a paratroop transporter.
15.45
The two MSF wounded and Christopher leave the field in a medical
paratroop transporter together with an serb ian patient evacuated
from Vukovar.
It is rain ing, vehicles get stock in the mud. We have the
assistance of the 4x4 truck and armoured vehicles.
In a part of the defence line hold by serbian autonomous
brigades, we have an incident with the EEC monitors taking
pictures. They threaten us to shoot and to leave quick the area
because fighting is coming with th e night.
More than 6 hours to drive 10 kms. A large ravine to pass, we
find different solutions to get through with the ambulances and
the trucks. Ex : For the ambulances a tank is place at the front
to stop the ambulance to crash.
For the trucks a tank stops it from the back with a wire. At the
end it was so muddy than even th e tanks are slipping .
No bombing neither fighting .
20.00
The last MSF car makes it through the ravine, and rejoins the
convoy on an aspha lt road.
We went to Petrovski, Voi void ina S id, on the motor way to
Gradisce stari Mickanovci and then Djakovo.
Sunday 20/10/91
01.00 AM arrival of the convoy at the medical base.
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fcared that" openiog a passage -for
the convoy· wou ld · provide a fatal
slavia take a hurnariitarian convoy into the __besicgcd ·town of plctcly_ encirdcd, likc somethLng the con voy were abovc criticism. opening i.n 6è citi s defcnccs. ·
- Vukoyar in eastern Croatia was out of the Midd le Ages." It is esli- At one point a Croatian general ' Dr Deste>:hc ·also accuscd both
doomcd before it e-Ven started, a mated that up.to lS,OOOpeople arc attcmpted ta arrest for treason a sides of ignoring ali the -nonnal
member of the tcam admittc9- ia.St trappép in tbe town, with 300 federal anny officer att ached to conventions of hu man rights in
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thoughl Lo be woundcd, ~00 o~ · the convoy. An EC monitor intcr- war. "I saw ambulances with the
Ocscribing sccnes or hopclcss them s·eriously. .
··._ · ven~d and said the general woul d red· cross marki ngs fùll of soldi ers
con(u.sion . and - mistru~f, -,:Alain
M~dccins Sans Frontières has
have to kil! him first.
wüh the i'r wea pons. ·l ha.vc ncvcr
:, .Qest~ç.,,_ .Secretary-Gep~raJ; -:oC~-''·~prqp,osçd .t~Mhe EÇ .a,~eco nd ._con-· . Jhe:'f_i,rst problcm for t b.c con- secn anythi ng iikc tha r bdo rc,"· hc
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President
Fran.\~ans '}~·~B_nt~~r~~ acc~se_d ali ,Mges ·•an~ <;r:~Y on,-~~mdttign that poht1- ',';,,~:op e rat~<?.~ of tb~ Croat_1an a nd fedjo
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-:-~~)-~c·._~.tmg;<?f:~<?h~.r..tt~}-y,:r>_re- . ~~ gu:~pnte~ for..,•ts sa fe~_. ,arc i=;·c ral an~tcs, nc tther SJd~ had any
. ~e.~t~g-~~P.-~conv.?y from r~ch4Jg glven P{.! tl;le ·J~aders ~f Serbta ,.a_n:f :=·-_.cont:ot,: ?ver freelan_œ trrcgulars from hélrdliners· for bcirig--too pli.:.
ztt$C?,a.1.~~!;f~~51~1J't?t~_· rpe~~/' P.!.-0 ·.:,_.ç~~~l~; Un~eF thc ~i9C fla~;-~, tf'.-: _~:~:fi$htrng o n both s1des. Coi15~- a nt in lüs ne3otia ting position \vith
Destexh~·tsau:r~n h1s .arnvéil'" 'at
wo?ld' ·take m onty ··drugs ·;1nd ··qu.ently .. tbe safety of the team the Serbian ·and 'federal 'àuthoriBrusseJs ·aiiport. "It soon qecamc would attcmpt to evacua tc the could never be gu a r~nteed. Morc- ties, has issucd <.l dccrcc forb idClear that" no one, nol even the wounded and perhaps the women over, the Croatian d"rivers wantcd djng polt tic:J.l ·activ ity withi11 the
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to abandon the. convoy at the first Croatian Na tional · Guan.J , writ cs
This wcck's convoy was hope- sign of tro uble, Dr Dcstexhe said. 01arlcs Riel-lards.'
'wanted us to makc il. lt bccamc a
pol itic~.l affair and rio t a_ h11manilessly misconccivcd, Dr D~slcxlle
But once the convoy W é.lS at last
In ano ther · dcvelopment, his·
ta ria a ·ot;Ic at aiL"
_sa id. Its 451rucks were full of sup- with in striking distance, the fed- Fo reign ~ Ministcr, Zvonimir SeRccounti~g how the convoy got
plies donated by towns around cral an<i Croatian forces no longer p3.rovic, saiù that Croa tia was of~
withïri ·'· one · mile . of _ cntcring Croatia . ... Most of Q:le:- _material wanted to co-{)pcratc - with bo th fering ·Ï ts ~-rbian. citizcns.- ~ig hts .
Vukovar~ Dr Dcstexhc sa id the
was comp1etely useh~ss," he·_sa id. ,sidès striving to lay biarne fo r the siinilar ro lh0se grantcd to Swcde5 .
t_o;yn had clearly been~ul~crly de-· "They needcd drugs, but wcr~·· go- diffictùties on the othcr.
in Finla nd or the German-speaksfroycd~ "~very"s_illglç ' _hous~ has
ing to get nappies."
·:·;..:~..
On the one band, the Sei-bian ers ia- Italy's-Alt_o Adige. T he offcr
hcen hit by a bomb ·t)nd most have .
Dr D~stcxhe insisted, howevcr, army did not wanLthe con voy to depends on' Sei-bia gran ting sim ib~q_t.\?~;~~~~~}·c}.h.~~~90~'._n is com~,;·}· ·l~~~ thc_fqu_"r ~-~ ~()nit?.:~f,/"11,0 1~~ - . suppty tood- l"ü a town ir was [ryi!lg iar righ ts i.u /Jbiw ia11s in Sc rb i~~.
to
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MEDEC/lVS SANS FRONTIERES
To the Amba ss aclor of The European Monitoring Miss ion
Hr Dirk Jan Van Houten
From HSF International
Date 14 Octobe r
1991,
16 H 00
Sans
Frontières Belgium,
Holland and France are
Médecins
close ly monitoring the situation in Yugoslavia with offices in
Zagreb, Belgrade and Sarajevo .
by MSF Ho.lland t.llrougi·,
Jntet·nat!onal
fundin gs wet·e receive d
the
EC
the
Dutch govetTlment and !)y MSF Belgium tlu·ough
emergency division DG VIII.
Supply
of
medicines
and
food were
medical material,
distributed
to
Ct·oa ti a
(
Slavonia and
coastal
especially).
Supply of medicines and medica l material has
be en or-gan 1 zee! J ,.l
Vojvodina and Bosnia.
Last week a
team of HSF del i vered 18 tons of relief goods to
Dubrovnik with the same ferry, whi ch was used by t he EC.
A team consisting of a
nurse and a
logistician is at this
moment working in the cit y .
A team o f two docto1·s has accompanied the hurnani tar ian
convoy to Vukovar .
is very concerned with the situatior'
Medecins Sans Frontieres
of
the wouncled peol pe in the hospi ta 1 of Vukovar and w i th t11e
ch ildr·en and the women of the town; t11ey need to be evacua t.ecl
as soon as possible.
Unfortunately this convoy stranded not
far from Vukovar,
a ll
the efforts in vain . The humanitarian aim has not attained its
end , due to ·the polltical atmosphere.
The fightings
wet·e still going on and a cease fire had not
been L·especteci. In such contex t
the a.im of the convoy, wh i c h
is part.ly to supply food and medicin es , is a poli ticaJ gesu.u... e
which pt· event an humani tar ian act ion to s uc ceed.
Médecins Sans Frontieres, as a n e utra! organization with broad
experience in c9nflictual areas , proposes
to the
EC its help
on a s t rict humanitarian rescue action based on the evacuatjon
of the wounded people, the chi ldren ancl the women of Vukovat·'.
f>
Tr1e co rwoy h as
to be co mposed only of ambulances a nd buses
marked with EC a nd
MSF colors and that
of any other
international
neutr al organ.izat i on ,
which is willJng to takf
part. in this humanitarian action.
We would
possible.
stress
the
urgency
of
meeting
you
as
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at
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MEDECINS SANS FRONTIERES
' tl 0 10 1108 100
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0106?0\ 1/C·
!l! [l 10/13 Mlf Hl
PREPAREDNESS PLAN
OPERATION VUKOVAR
ME DECINS SANS
fRONTI~R E S
SITUATION S KETCH:
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1
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1
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to evacuate 100 severely wounded
nothi ng else (no supplies)
PURPOSE:
CONVOY :
- small convoy of ambulances
- personnel of MSf only( except Lor drivers)
- ambulances with MSF- stickers
ORGANIZATION- operational MSf
- moni toring ·and suppoLt o n Zagreb and field level
by EC
Vukovar -> Marinci -> Nustar - > Vinkovci -?
ROUTE:
PARTIBS
INVOLV BD:
H l iLAt-JOVC..l
Croatian National Guard, irregu l ar Serb ian
groups, Commander of Vukovar
- Government of Croatia and Serb1a, Min.of He al th,
- MSF , EC
-
YNA,
CONTRAI~TS:
- approval of parties invo lved
- c l ear ance of route (mine f ields)
- safety of parti c i pants
5XP. DAY:
- Saturday (19/10)
MEDICAL:
- wounded to be checked by HSF-medica l personnel
only.
name doc : msfvuk
H8F Convoy to Vukovar
PREAMBLE
A complete
#
cease - fire
must
be
enforced
by
all
parties
through the day of the relief convoy operations .
The JNA
#
fu l l
(both lst and 5th Military Distri c ts ) must ensure
control
reserve.
over
irregulars
from
the
Se r b ia n
In the light of his appreciati o n o f
given under this heading,
terr i toria l
the guara n tees
final decisions will be taken as to
.
.
the details of deployment of Monitors.
ROUTE PLAN
1.
M!KA~OVC.\
where
is the start ing point for the con voy at the point
MSF
will
organise,
with
Croatian Ministry of Health,
the
wounded.
Minister
the
cooperation
of
the
a reception camp to receive
Hebrang
will
be
present
at
~
the
reception camp.
The convoy is made up as follows:
Monitor vehicle -12 MSF
vehic les-1 Monitor vehicle. MSF vehicles will be driven by
MSF
team
outward
members
leg
only.
Vehicles
Mlt:A~VL.l-Vukovar
wi ll
medical
con t ai n ,
supplies
on
the
i ncluding
stretchers, splints, blankets and analgesia.
The first convoy will depart at 07.00 hours on Saturday,
October 19, 1991 .
2.
10
3.
The convoy
leaves
Mli.::A~C-t
reception ca mp,
PA..~SE.<S t-.H.-~~TÂI2.. AI-Jt> f'~î
Zidine with a Croatian escort.
..
From Zidine the convoy proceeds without escort to a ~oint
200 metres before (to the west of) Marinci
where it is
rece i ved by the JNA LO and escort.
A sear.ch
not exceed i ng one hour may be made at thi s
JNA doctor will be present at the search.
JNA
-
~-
by the
point;
a
4.
The J NA escort accompanies t h e co nv oy thr ough Mar i nc i
the poi nt of
had
me t,
betwee n
to
li aiso n where the two mine clearance teams
th eir
work
Marinci
f inished,
and
the
the
c hapel
at
previ ous
day
Bogdanovc i ) .
(i.e .
At
this
point t he Croatia n esco rt takes the conv oy as far as the
J NA u n it located on Hill 102.
the
a rea
control led
by
The co nv oy passes
th e JNA unit wi thout
thr ough
escort
and
without con tr ols . At the ea s t ern extremity of this area a
Croatia n
escort
takes
the convoy as
far
as
th e
railway
bridge before Vuko v ar .
5.
For t h e
return j our ney,
a croatian escort will accompan y
to the eastern ext remity of the are a occupied around Hill
102
by
the
JNA.
It
wi ll
proceed
without
escort
and
wi th o ut sea rch thr o ugh the JNA emplaceme nt . . _At the western
· end . of· the J NA e mpla ce ment the convoy will · be join ed by a
croatian escort as far as t h e posit i on betwee n t h e chape l
at Bogda n ovc i and Ma rin c i .
will -
From
this p o int a JNA escort
without prev ious searc h -
accompany the convoy to
th e point 200 metres to the wes t
of Marinci .
will then proceed without escort to Zidine .
Th e convoy
At Zidine a
Croatia n escort will joint the co nvoy to accompany it to
Nu s t ar .
6.
Th e
depar t ure
determined
on
time
of
the
spot
the
in
convoy's performanc e.
-
2 -
succeeding
convoys
will
the
of
previous
l i g ht
the
be
MEDECINS SANS FRONTIERES
MSF YUGOS LAVJI\
To
Fax no
Me di c i nski ce ntar VUKOVAR
orf-l.z& .to/f
HOTEL" l " , ZAGREB
Te l. 38- 41 - 691222
Fax.38 - 4 1 - 5226 01 /5 28544
Attn.
: Dr. Ve sna Bosanac
From
MSF
Ref
ZAG.2 2
Date
17 Oc tober 199 1
Pags.
03 ( incl. this page )
REF: NEUTRAL HUMANITA RIAN CONVOY FOR EVACUATION OF i.JOUND ED
Dear Dr. Bosanac ,
I am aware of the extr eme difficulties which you are
facing . In the ligh t of this cr isi s I would like you to calmly
read thi s l etter carefully - as it is essential to the s u ccess
of t lîe missi on.
We propose to pe r form an e vacu ation operation of
your
ser i o u sly ill patients by road, by mean s of a NEUTRAL
o ur
CONVOY whi c h wil l
be ent ire ly s taffed by me mbers o f
organ isat ion .
As you know,
a previo u s attempt h as failed. This was
due , in part,
to l ack of preparation with r espect Lo security,
in particular , t h at t h e con t ents a nd aims o f the convoy we r e
unacceptable to the relevant security forces.
We
n o w believe that t h ese
mi s t akes have bee n
co rrect ed . You will unde r stand t h a t we h ave had to compro mise
substa ntia l ly in our aims,
to guarantee safe passage to a nd
f rom your hospit al.
For th i s r eason, y o u may , a t first, b e
disapo inted , but you must be lieve that we a t-e mak ing a ll
possible e f fo rts on your b e ha lf .
THE MISSION IS PLANNED AS FOLLOWS :
1) The convoy wi ll be comprised of t e n e me rgency vehic l es .
2 ) The y will carr y ONLY essential requi r eme n ts for the
evacu at ion of wounded p e ople .
"..
3 ) Th e r e · will b e NO prov i sion o f food o r medicines .
4) There will b e NO provi s ion for replacement staff and ONLY
pat i e n ts wi ll b e evacuated.
5 ) Our organ isation will guarantee entirely humanitarian
methodology .
6 ) It i s p r oposed , in the first tnstance , that 3 separate
journeys will be perform e d in succession.
7) Tl1 e vehicles will be s taffed by foreign d octor s a nd nurses
from 8 ditte r e nt European countries - al l h av ing experience
in this type o f work.
8) Patie nts will be evacuated to an emergency center a t Novi
Mika novci and from there to distri c t hospitals.
9 ) The missi on is planed for Satut-day 19th October . CA more
preci s e ti me will be available later .
10) We have rece ive d security c l ear a nce from all parties
concerned and t he safe passage will be assured with the
help ot the European Community monitoring mis s ion.
"'
11:
*
For your information a nd understanding you should
know that the
group Medecins sans
Frontieres has v ery
e xtensive experience, in bringing a id to areas which have b ee n
s truck
by natural disasters, epidemies and war . We are
specialized in managing crisis in areas where medical care
services have bro ken down.
The organisat ion acts on t h e principle that every
human being
has the
righ t
to medical
care . It
acts
independently
fro m any
international
organisation,
a ny
national government, or a ny r e ligious organisation. This means
that it can
observe strict neutrality
and it
is the
organisation itself which determi nes its own policy .
We h ave been following your helpful reports on the
situation in the hospi tal. We are therefore well intor med ot
the severe c risi s which contronts you.
Witll this in mind, we would be gra t etul for as much
c oope r at ion and calmness as possible.
It i s hoped that, following the success of this
mission ,
we will be able to perform turther humanitarian
journeys to the hospi ta l of Vukovar, perhaps to relieve your
severely overworked staff" and
repleni s h your stocks
ot
medecines while the conflict continues .
Please understand that we are completely devoted to
your cause and hope your courage can continue to be so ~trang.
Any further information will also be welcome.
~
Yours sincerely
Dr. Christopher Besse . MSF
SUMMARY
- NEUTRAL, HUMANITARIAN CONVOY .
- EXPECTED DATE 19/10 - SATURDAY.
- VEHICLES ONLY WITH MEDICAL STAFF OF MEDECINS SANS
FRONTIERES.
- SOLE AIM: TO EVACUATE SEVERELY WOUNDED.
- MONITORED
BY
EC-OBSERVERS.
- NO CHECKS BY OTHER THAN MSF-PERSONNEL.
l~FUSANT ou sabotant les plans de conciliation proposés
r l'Europe, la Serbie et la Croatie poursuivent leur affronteme nt
mé. Une guerre « sale » où, stimulées par le désarroi économique,
; vieilles haines ont ressurgi et provoqué, de part et d'autre, de
rribreuses atrocités. Les Serbes, qui contrôlent désormais la présince yougoslave et l'armé e fédérale, luttent à prése nt pour une
:ande Serbie. Mais, · dans ce co ntexte balkanique, quel sens peuat avoir des « frontières ethniques » ?
Par CATHERINE SAMARY•
prés idence yougoslave, réd uite à
1 bloc serbe et monténégrin, a just il'appel à la mobil isation de~ rémtes par un « da nger de guerre
7linent ». D ans ce conte xte, c'es t
s ·do ute la présence d: un représent de la d ynastie roy a le qui a
)êché l'interdiction d'u ne ma nifeson contre la guerre le 5 octobre :
!q ue 3 000 personnes qui , à Belje , ose nt dire leur opposi t io n au"
nba rd ements de Du b rovn ik et
1ent des pétitions soutenant le droit
, jeunes à ne pas fai re cet te
:rre-là, c'est pçu, mais essent iel pour
•enir. Le mouvement, encore faible,
ommencé à coord onn er son acti on
c des ~oupes pacifistes en Bosn ie·z égovme, en Slové ni e, en Croa tie.
eu t deven ir u n véritable fron t du
1s, favo risant au ssi l'exp ressio n de
1ts de vue pluralistes qui tranchen t
: la vérit abl e psychose créée par les
lias officiels : à Belgrade, l'he bdolai re Vrem e est d even u un point
•pui essentiel à l'action an tiguerre.
es partisans d'une Grande Se rbie
rouv ent aussi dan s l' oppos ition à
Slobodan Milosevic, vo ire d ans le
1vement antiguerre de Serb ie. T el
le cas de sympathisants de M. Vuk
skovic, leader du Mouvement pou r
:nouvea u serbe, qui 'proposent une
nde Serbie, mais par vote de négoons. Ces co ntradi ctions expriment
i (au-delà de la volonté de s'oppo\ M. Mi losevic) des positions sensiaux effets de la guerre, au refus
1e polit ique q ui dresse les Serbes
tre tous, en p rét extant fausse1;11-e nt
tous sont contre les Serbes.
:s joùriaux de Belgrade « parlent
ance, de libération, etc., et le peuple
octriné [.. .] acquiert le sentim ent
nous, les Serbes, sommes en train
·agner la guerre. C 'est une terrible
ur. [... ] Cette guerre [... ] est en train
létruire le sentiment serbe que nos
res étaien t des ruerr.es just~s. et que
_a
de l'idée que les Serbes doivent vivre
dans un seul Eta t. No us souhaitons
naturellement que cet Etat soit la Yougoslavie, dans laquelle les Serbes doivent cohabit er avec tous les autres
peu p les
yougoslaves
qui
le
désirent (2). >> Mai s, e n cas d'échec,
ajoute M. Slobo dan Milosev ic, il faudra revoi r les fro ntiè res internes pour
permettre aux Serbes de se ret ro uve r
ensemble. Et la révis ion des frontiè res
a co mmencé grâce à la supérior ité mi lit aire se rb e. Fron tiè res histor iques ,
fron t ières ethn iques ou, tou t simplement , in té rêts straté giqu es ? Y a-t-i l
des p r inc ipes qui gu ident le tra cé des
nouvelles cartes ?
Les Serbes . rep ré sen te nt env iron
12 o/o de la popula t ion de Croatie.
Mais, sur ce total (550 000 perso nn es),
moin5 de la moitié vit dans les régio ns
serb<:S t:Sl rc<:l COillr<: Cl: 4U 'I b
perçoivent comm e la« menace oustachie » d'u n Etat croate indépen d ant.
L' hys téri e pro pagée pa r les méd ias
se rbes à ce propos a été favorisée pa r le
natio nalisme de M. F ra njo T udjman,
ses déclarations favorables à l' Etat oustach i comme rr expression des aspirarions croa tes », la suppression dans la
Const itution de décembre 1990 de la
ré féren ce exp licite à la nat ion se rbe
comme composante de l'Etat croate, et
l'e xist ence de grou pes oustachis . Le s
amendement s en fa ve ur des Serbes
votés ensu ite par le Parl eme nt croat e
o nt été souvent perç us par les Se rbes
de Croat ie co mm e desti nés à la co mmu na uté in ternatio nal e. Malgré cel a,
ils sont lo in d'avoi r une attitude unanime face à la guerre.
La Banija, dans la région de Kordun,
est dominée par d' anciens pa rtisans.
Le mai re de Vrginmost , chef-lie u de
Ko rdu n, est Dmit er Obradovic. Co mma ndant de la défense te rritoria le de
l'arrond issemen t , il a été dénoncé
com me rr comm un iste extrémiste da ns
ses options politiques » et «faux Serbe
de par sa conscience nacionale" da ns
le journ al se rbe de M. Mila n Babic. le
di r igeant de la Kra ji na . Il '' était et
demeure parr isan de la cohabitation des
deux peuples ». et cette attitud e '' para lyse 11, selo n ses dét racteu rs, rr toute la
vie de Kordun >> (3). C'est l'équivalent
d' un e condamnation à mort. Globa lement , ces te rri toires du no rd-ouest de
la Croa t ie sont peuplés par moins de
20 % de Serbes.
En revanche, le territoi re de la Kraj in a est majo r itaire men t peuplé d e
Se rbes (environ 60 o/o). Fuyant la terreur turque aux d ix -h ui tième et di xne uvième s iècles, ils se so nt réfugiés
sur les ma rches de l'e m pire aust rog<: O I~
O ttoman~ en leur acco rdant lies pr1' l Ièges , source de tensi ons poli tiqu es
avec les Croates. Historiquement, c' est
la que se situait l'éphémère Etat croate
médiéval. .. Autrem ent dit, c'est le pendant du Kosovo , a ujou rd'h u i peuplé
majoritairement d'A lbanais, qui fut
égaleme nt le siège historique du pre . mier Etat serbe durant le Moyen Age
Uti lisé par les pouvoirs se rbes envers
le Kosovo, l' argu ment histori qu e est
récusé e·n ce qu i co ncerne la Krajina :
ici doit prime r le facteur et hnique.
Quant au " principe selon lequel rous
les Serbes doivent vivre dans le même
Etac, écr it l'h is to rien se rbe Ivan
Djuric (4), il produirait. s'il se réalisait.
indépendam men t des viccimes 1név11a·
bles, une si/Uacion où les Serbes, entourés de Croates. de musulmans (une
ethnie eux auSSI) et d 'Albanais, [... ) ne
représen teraient, à moins de grands
déplacemt?nts de populations. que 40 %
au maximum des ciroyens de leur prétendu Etat national: ils seraient minoricaires dans leur propre fief ethnique
Nous pensons qu 'aucun des deux peuples (croare e1 serbe) n 'est en posilion
de résoudre la question de son 1denci1é
policique au sein d'un Ecat nacionale·
me.nt horr.ogène. "
C' es t ev ide m me n t la just ification
rationnelle du maintien d'une Yougoslav ie. Ma is laquel le? Il existe une d issymétr ie entre les divers peuples sl aves
du Sud : les Serbes étaient, lors de la
constit uti on de la première Yougoslavie. déjà d otés d'une armée et d' un
Etat. Il s etaient tentés de sc percevoir
comme le peuple mat rice , porteur
d'une ém.:Jnc ipati on des autres peuples
qui fus ionneraient avec lui.
Qu'est-cc qu'une nation?
' EST po urquoi les Serbes ont idenC
tifi é leur cause nat iona le à la réalisa t io n de l' Eta t yo ugos la ve cent ra-
1ϙtrA~
Archhe1 du moouthe de Foj ala (1340)
proclam ées au tonom es de la Slavonie,
Ban ija et Krajina. Une ma jorit é vit
liste. En m ême temps, celui-ci, ap rès
191 8, va ·d écevo ir l'as piration des
au tres peuples. La dynast ie régnant e
serbe adop~ r:t"un e conce pt ion proche
d u jacobinis me frança is, sous la forme
d 'une dictatu re. Le peuple serbe ne s'y
trouva it pas m ieux loti que les aut res,
mais il pouvai t att ribuer son sort au
sys tème socio- poli t iq ue. Tandi s q ue,
pour lq autres, s'ajoutait la perception
d' une oppression cult urelle.
concept ion stali nie n ne d u parti- Etat
vid a la Y o:~ goslavie de sa subs tance
démocra t iq ue en dép it d' une semi-rupture avec Staline (5). Cela deva it stimule r les natio nal is me s, en dé pi t de
leur interdiction, ct nourrir la crise des
valeurs social istes, l'échec économique
c"acerbant tous les cha uvin ismes (6).
La souvera in eté d es Républiques
comme base d'une nouvelle union
n'implique pas nécessairement la création d 'Eta ts « réservé s» à une se ule
et hni e. La Bosnie- Herzégovine so uverai ne est mul t1cthniau e fou i v menace
.·UÛUfi{ L
1/IUI.l
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de Macédou;e Pl du M nnu!n l!t::'U de
111llll11tiUI1l Jnlern ullunolt!l pro;lfraJcn
pro1éger leurs dro11s Il en ,.a de m én:.
pou r les Serbes de Croa1ie Il 'aul dan
les Républiques, deux types d~· so1n·era1
necé et de représentai/On. car ils agu ,
la fois de communaucés. de r;rO ilf'C
ethniques el d'1me union de cliO \'Cii.l
En ce momenl, les Serbes de C roau.
Onl, COmme Janus. de11X j'aCI'S l'un,
10umée vers Zagreb et l'ali! re 'crs Bel
grade ; ils ne peuvent pas choiSi r L ·ar
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Arch ives du monas1èrc de FojniD< (1 3-10)
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nom1e générale. "
" Exploiter le nauonailsme est unt
facJi icé "· so ulign e. co mme en éch o
M . Ma rko Orsocic, le très pc pu la!:c
mo1nc franciscain, Croat e de !Josnic .
ard ent défenseur d'une Bosn 1e- Herzé·
govine sou veraine d ans un cadre you·
goslave. « Al'ec le nationalism e. il n'l's:
pas nécessaire de penser, il suffii de S Cii·
cir. dit -il doucemen t , et comme le
régime n 'a pas poussé les gens à pen·
ser... On érige des barrières enlrl! re/i
gions ou entre langues da ns le but d,
dresser ou co ns olider des {ronttëres
Mais. S I les droits sont respc({és ft
fronn ères le seront auss1 n pcrdror:,
de l'1mponance "
polti/Q II e consJSie à m odeler .' c
( 1) En1rct1en puoli é par SedJt''l '' D c l n1~
(IJO.
Sphl. 1 5 sc;llembre
1 "1 1
D • •,
t99l
·eur.[ ... ) Ceue guerre[ ... \ est en trwn
détruire le sentiment serbe que nos
erres étaient des guerres justes et que
•us nous comportions honorablement.
1 guerre qui se mène n'est pas honora~ ( 1) ». Ainsi parle M. Bogdan BogdaJv ic, arch itecte célèbre pou r ses
onuments à la mémoire des victimes
: la seconde guerre mondia le, an'cien
trtisan, membre de la Ligue des comunistes de Serbie, don t il fut exclu
rs de l'arrivée de M . Slobodan Milovic au pouvoir.
L'armée , le gouvernement de M . SloJdan Milosevic et les groupes se
.clamant des T chetniks ont tous pris
tit et cause pour la séparation des
erbes d'une Croatie décrite, par
;sence, comme menaçante.
r< Il est noto ire qu'en Serbie nous
·ons opté, dans tous nos documents et
ns la vie politique entière. en faveur
• Chercheur associé à J'Institut du
nde sovi~tique et d'Europe centrale et
ientale (lMSECO), maitre de conf~rences
Paris-I X, Dauphine.
proclamées autonomes de la Slavonie,
Banija et Krajina. Une majorité vit
dans les grandes villes, étroitement
mêlée au peuple croate : le rattachement de ces terri toires à la Grande Serbie ne réunirait donc pas tous les
Serbes ... En outre, les situations sont
distinctes en Slavonie, Banija ou Krajina ; aucun de ces territoires n'a
jamais appartenu à la Serbie ; les
Serbes, fuyant les violences turques, se
sont, depuis le seizième siècle, réfugiés
dans ces zones frontières de l'empire
austro-hongrois.
Des Serbes de Bosnie se sont installés en Slavonie après la première et la
seconde guerre mondiale. «Les blagues
locales les traitaient de paysans. péjorativement, mais sans agressivité" · se
souvien t Slavko, Croate natif de cette
région . Il s'agissait souvent «de paysans pauvres de Bosnie. victimes des
guerres, et à qui l'on avait attribué les
terres des Allemands expulses. Les Allemands étaient des étrangers, pas eux. »
pour lt.:s autres, s·aJO Utan 1 ~ JKIL<.: >'I' v"
d'une o'ppression culturelle.
Les chauvinismes d ivers ne peuvent
être réprimés par l'union forcée ni par
la reconnaissance du droit à l'au todét e rmination à certaines nations et
nationalités, et pas à d'autres.
Il n'y a pas de définition précise du
concept de<< nat io n», ni d 'ailleurs de
celui d'<< identité nationale» (lire p. 32
l'article d'Ernesto Sabato). Staline s'est
lancé dans ce genre d'exercice san.s
beaucoup de succès. On doit seulement
const~ter que les communistes et Tito
n'ont pas« créé» le nationalisme antiserbe, ou plus simplement non serbe ,
comme les en accusent leurs détracteurs. Leur p rojet fédératif était le seul
qui ne dressait pas nations et nationa lités les unes contre les autres, mais qui
remettait en cause la «domination»
serbe (et non« les Serbes») de l'entre'
deux-guerres. Ma lheureusement, la
fédération yougoslave ne réglait pas la
question albanaise. Mais, su(tout, la
( l l lrtH.:. L1.1 UV:> II n > J lllll...t;\..J•
1 1 1 1..
"
,.
•
raine est multiethnique (qui y menace
les 30 o/o de Serbes?). Et il n' est pas
prouv é que la lutt e contre le chauvi nisme croate dotve entraîner une identificat io n de J'Etat croate à l' Et a t oustachi créé par les nazis.
" Chaque peu ple d oit pouvo ir expnmer son souhait. Mais le fondement de
l 'autodétermination et de la souvera ineté doit J1re le libre choix , insiste
·M. Mi lorad Pupovats (7). La différence
entre les A lbana is du Kosovo el les
Serbes de Croa1ie est que les premiers
ne se sont pas librement intégrés à la
Serbie et à la Yougoslavie, alors que les
seconds etaient sur une base volon tatre
une nation constituante de la Croatie et
de la Yo ugoslavie. Mai s. dans to us les
aulres do maines. les si 1ua 1ions sont
sem blables e1 les droits d oi venl ê1re les
mêmes. Si les Alba nais sont dan s plusieurs Etats. il fa ut qu'ils disposent d e
tous les moy ens. politiques. culturels.
d'une lrès grande autonomie terntoriale
Reru e rie pul111 q~ e '";, " .: ;,,, •: u.
989, 20 ,1 111n 1991
!3 1 Cf Danas du 8 oo obr c 100 , 'JL I c
tro ts an1cks de Srbske Novw e n' - 1r JO u rr·
du Part i démocrate serbe , partt de \t !'>1tl.
Ba bic.
(4) Cf « Les rac ines histonqu cs au con f
scrbcrcroate » , Etudes. oct obre ! 90 1 Vo1 r Cf
(2)
n'
Jc men t Cedom1r Nestorovtc, " L'Jm broglt o c
fron tières Intérieures yougosla' o ''· S oul'f
Europe n' 5. mai 1991
(5) Cf Ca thcr1ne Samar). le \fu rche con
/'au togesuon. l'expenence yougosla' e Put
sud·La Brèche , Pari s. 198 8
(6 ) L1 re «L' éc latemen t de la fcdérat 1
yo ugosl ave est·il inéluctab le 1 " .e .\Jor
dtploma/lq ue. ma i 1991. ct Cathennc Sam a
" La Yougoslav ie :\ l'ep reuv e dL !Jbe:ali sr
" réellement » exi stant ». le Mor:a,· dtplon; ,
que. ;uillet 199 i
(ï) M. Mi lorad Pupovats es: un des mt
bres fondateu rs de l'Associati on pour une
ltative démocrat ique yougoslave {UD I) c:
la Ligue soc iale-démocrate. Il prcs,dc Je For
dtmocrat Jquc serbe en Croat1c
·:, Dans ·la presse .··etrangère .
991 a vu fl e urir une multitude de titres nouveaux dans la
presse albanaise ; à cOté de l'indéracinable ZIJri i popullir,
aujourd'hui 11 organe du Parti socialiste d'Albanie .11, et du
class ique Bsshkimi, 11 organe du Front démocratique 1, on trouve
les publications des partis démocrat ique, républicain. social-démocrate, agraire, écologique, d'union nationale, etc. Des périodiques
locaux s'ajoutent à Orita (l itté raire) et ZlJri i rinislJ, ex-organe des
Jeunesses commun istes , aujourd'hui revivifié et frondeur .
L'ensemb le des journaux évoquent de plus en plus fréquemment
la crise yougoslave qui, chez les Albanais, ravive l'inquiétude qu'ils
n'ont cessé d'exprimer depuis 1981, alors que la communauté
albanaise du Kosovo subissait les premières !ltteintes du nationalisme serbe . , Ls question de la YoJgosltwie inclut aussi celle du
Kosovo et de tous les AlbsntJis qui vivent en Yougoslavie ' (8/Jshkimi, 3 octobre 1991 ).
Zeri i populli~ du 10 octobre 1991 rapporte les déclarations des
responsables politiques de plusieurs cepltales européennes ; les
pourparlers de La Haye et les discussions à J'ONU font l'objet de
comptes-rendus régulie rs. La visite de M. Roland Dumas à Tirana a
été l'occasion de réaffirmer la position du pays (ZtJri i popullir, 11
octobre 199 1).
Les Albanais prennent sans ambiguTté le parti de la Slovénie et
de la Croat ie, au nom du, 1 respect de l'autodétermination des
peuples .11, comme l'a affirmé le premier ministre Ylli Bufi, recevant
Je ministre des affa ires étrangères de Slovénie fin septembre (ZlJri i
popu!lit et Bashkimi, 22 septembre 1991 ). ZGri i popullit du 5
octobre 1991 appelle l'Europe Il s'opposer à l'agress ion de la
1
Bashhimi
L'affrontement
vu d'Albanie
Serbie , qut 11 lu tte pour un débouché maritime ~ ; • L'Europe
pense-r-e/le examiner le problème de fa reconnaissance des Républiques de Slovénie, Croatie. Macé doine et Kosovo. o u bten
attend-elle de plus grands massacres ? A trend-elle qu 'un conflit à
plus grande échelle, provoqué par la Serbie, éclate dans le
Kosovo?'
La proclamation de l'indépendance de la Slovén ie et de la Croatie
à J'expiration du morato ire, le 7 octobre 199 1. « a en flammé la
Yougoslavie, embrasée par le feu de la guerre ~ . et consacré
, l'éclatement 1 da la fédéra tion, amorcé 11 dès que fa Serbie a
cherché è exercer une pression politique, économique, etc.. sous
prétexte qu 'elle était la nation la plus grande 1 (ZtJri i popullit.
9 octobre 1991 ).
Bashkimi dénonce , l'enr~fement forcé des jeunes Albanais » par
l' armée fédérale pou r faire la guerre en Croatie . Des mi litaires
serbes, rapporte ce journal le 25 septembre 1991, ont arraisonné
un autobus de la ligne Zagreb-Janjevo le 19 septembre et emmené
de fo rce vingt et un jeunes qui s'y trouvaient. après avoir mo lesté
les voyageu rs. Le Conseil pour la défense des dro its de J' homme et
RD
d«nm
des libertés de Pri st ina (Kosovo) demande aux Jeu ne s Albana iS de
ne circule r s ur les routes de Serbie qu'e n cas de nécesstté absol ue
Devant J' aggravat ion du conflit yougos la ve , Je Koso vo est
constamment au ce ntre des pré occupat ions albana ises . Un hebdomada ire int itulé Kosova pa raît depuis le 2 juil le t 199 l Zan t
popullit du 13 octobre 199 1 rappelle les reve ndications des Kos ovars · ret rait des Serbes. reconna issa nce des Albanais do Yougos ·
la vie en tant qu e na tion. reconnaissanc e du s tatu t de Républ ique
du Kosovo. Dans Dora (octobre 199 1), 1·acadé m1cien kosovar Rex·
hep Oos1a déclare ~ Tour a une frn Yat rn a appono q uelques
corrections su traité de Vers atiles. er voilà que Strasbourg apo orra
des corrections à Versailles er à Yalta . Espérons que ces carree·
rions seron t mieux fondées. ~
La presse dans son ensemble a salué le oui ma sstf (99 .8 7 %) au
référendum orga n1sé du 26 au 30 sep tembr e dern1er s ur !'1 ndé ·
pendanc e d u Kosovo (Bashk rmi, 9 octobre 1991) r. La proclama·
rion de l'indépendance de la Rép ublique du Koso vo esr sans do ure
J'é vén em en t fe plus imporranr dans l'histoire de la na tton albanatse
depuis l'indépe ndance de celle -ci 1, éc rit Rilindja de mokrattke. le
28 septembre 19 91 .
Derrière la Slovénie et la Croatie . c ·est le Kosovo qu1 est directement menacé, insiste la presse albana ise. Mais Zan t popul!tr d u
13 octobre 1991 réaffirma it que l' Alba nie souhaite un règlement
pacifique du conftit
ODETTE MARQUET
et CHRISTIANE MONTÉCO T.
ZEDiiPOPULLIT