Bulletin - Rotary Club de Nice

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Bulletin - Rotary Club de Nice
R O T A R Y I N T E R N A T I O N A L – District 1730
ROTARY CLUB DE NICE
Siège : Holiday Inn, 20 boulevard Victor Hugo, 06000 NICE
Tél. : 04.93.88.87.37
 : [email protected] – Site : http://www.rotaryclubdenice.com
Présidence : Serge PECHA
« L’Amitié nous unit, Servir nous grandit »
Année 2015-2016
Mardi 09.02.2016
BULLETIN N° 29
« Saint François disait à la mendiante d’Assise : sur ton pauvre visage, que ne puis-je embrasser toute la pauvreté
du monde. Sur le tien, moi la France, j’embrasse toutes tes sœurs d’extermination. Avec quoi ferait-on la noblesse
d’un peuple, sinon avec celles qui la lui ont donnée ? »
André Malraux
Discours prononcé à Chartres le 10 mai 1975
pour les femmes rescapées de la déportation,
réunies pour célébrer le trentième anniversaire de la libération des camps
Le Protocole, Bérengère de Charnacé, commençait son intervention de bienvenue sur la
petite révolution, feutrée certes, que représente la réunion du Rotary Club de Nice un Mardi
Gras. Mais il y a longtemps que le Carnaval n’ouvre plus à Mardi Gras et l’absence de réunion
ce mardi n’avait plus de sens.
Après avoir souhaité un bon anniversaire à notre ami
Daniel Carré, né un 3 février et annoncé des crêpes
Suzette au dessert à la demande du Président, Serge
Pécha, ce dernier, après quelques considérations de
table, rappelait qu’il manquait encore l’inscription de
quelques membres pour assister à une journée de la
Conférence Présidentielle.
Nous approchons de la date de la collecte en faveur de la
Banque Alimentaire, le 19 mars, et les membres seront
sollicités pour assister notre ami Yves Gommy.
Pour le stand du Carnaval, il manque toujours une ou deux participations, le samedi 13 et le
mardi 16 février.
Concernant l’Action Golf, nous sommes invités à rendre visite à la maison d’accueil Palmerose,
qui sera bénéficiaire des fonds collectés. Il faudrait que nous soyons une dizaine le 23 février à
16 heures.
Il est également urgent de recueillir des lots. L’apéritif du 16 février servira de réunion de travail
pour préparer l’Action Golf.
Nos amis Bérengère et Farès ont participé cette après-midi au Comité d’évaluation d’Initiative
Nice-Côte d’Azur. Ils nous brossent de leur après-midi un compte-rendu enthousiaste et nous
invitent à participer à un prochain comité, les projets qui sont présentés sont innovants et riches
en dimension humaine.
Notre ami François Talon concluait en faisant appel aux bonnes volontés et en rappelant qu’il
est à la recherche de fonds à hauteur de 5 000 euros.
Le Président invitait ensuite les membres à s’inscrire au Concours national pour l’Ethique
Professionnelle organisé par le District.
Au mois de mars, nous nous réunirons autour d’un déjeuner le 1er, d’un apéritif le 15 et d’un
dîner les 8, avec une conférence de Danielle Clément intitulée « Je t’aime moi non plus ou la
médiation conventionnelle et judiciaire en 2016 » et le 22. Le 29 mars pourrait être consacré à
une soirée théâtre suivie d’un dîner asiatique, comme l’an passé.
Pour terminer, notre Président, Serge Pécha, faisait circuler la carte postale envoyée depuis
l’Australie par notre ami Bernard Flipo, qui a fêté avec Aude ses quarante ans de mariage en
Australie. Bernard, présent, évoquait l’impression de nouveau monde que leur avait laissé ce
continent situé aux antipodes, où l’on regarde l’heure pour savoir quand on pourra commencer
à travailler, alors qu’ici on regarde l’heure pour savoir quand débaucher.
Au dessert, notre ami Jean-Pierre Martin nous
régala d’une conférence remarquable de précision
et d’érudition sur un sujet encore peu abordé par
les historiens, consacrée aux Femmes dans la
Résistance. (1)
Après avoir rappelé qu’après l’engagement des
femmes dans l’effort de guerre au cours du
premier conflit mondial et le rendez-vous manqué
des françaises avec l’histoire en 1919 pour cause de
conservatisme des Sénateurs, la condition féminine
durant la deuxième guerre était toujours marquée
par une triple minorité : politique, sociale et
juridique. S’engager dans la Résistance, participer à
cette « affaire d’hommes », relevait de la mission
impossible.
Les chiffres connus des femmes résistantes ne
rendent pas compte de l’ampleur de leur
engagement. Ainsi, sur 1 036 compagnons de la
Libération, six seulement sont des femmes, on
compte une médaillée de la Résistance sur dix
médaillés, mais également une déportée pour dix déportés. Pourtant de nombreuses femmes ont
joué un rôle dans cette sombre page de notre histoire récente. La plupart ont considéré leur
action tellement naturelle qu’elles n’en ont plus jamais parlé, d’où cet assourdissant silence.
Humbles, trop humbles actrices d’un combat titanesque, leurs armes n’étaient pas d’acier mais
leur contribution fut plus déterminante dans la victoire des forces alliées que les combats
meurtriers des maquisards. Comme l’écrivait Lucie Aubrac : « C’est la participation des femmes
qui a donné à la Résistance son extension et sa profondeur. Parce que les hommes étaient
absents, parce qu’au début de l’occupation, il y avait un million huit cent mil prisonniers de
guerre, les femmes se sont trouvées en première ligne face aux injustices, aux arrestations. » (2)
Triplement mineures, les femmes durent vaincre trois résistances pour pouvoir y entrer : sociale,
politique et ontologique. Toutefois, c’est leur « insignifiance » au sein de nos sociétés machistes
d’alors qui fit office de sésame car leur « invisibilité » sociale les rendait inoffensives aux yeux de
l’ennemi, du moins au début de la guerre. Les Allemands apprirent assez vite toutefois à s’en
méfier ! Reste que, comme le fit remarquer une convive, un peu de rouge à lèvre, une petite robe
et le tour est joué … Ce ne fut naturellement pas aussi simple et nombreuses périrent sous le feu,
la hache ou en déportation. La Résistance au féminin se vécut au travers de la prolongation de
leurs tâches traditionnelles, dispensant protection et soin et veillant à l’hébergement et au
soutien, tâches essentielles au quotidien. Elle se vécut également en participant au
renseignement, en assurant la liaison et en favorisant les communications et enfin, pour un petit
nombre, en combattant voire en assurant, quoique rarement, un commandement. Que ce soit
par la réalisation de croquis d’installations militaires, par la transmission de messages, la
distribution de la presse clandestine, le transport de postes radio ou par la prise des armes des
maquisards tombés pour la France ou la fabrication de bombes, les femmes participèrent dans
l’ombre de l’ombre mais avec une remarquable efficacité et une grande pugnacité. En organisant
des planques et en en assurant le soutien (« l’intendance »), en préparant et en favorisant des
évasions, en mettant à l’abri des enfants qu’ils soient juifs ou non ainsi que des familles entières,
en leur procurant de faux documents de circulation, ces femmes héroïque aux effectifs inconnus
sauvèrent des milliers de vies, permirent à des centaines de combattants de rejoindre la France
Libre ou de reprendre le combat auprès des alliés.
La mémoire collective a toutefois conservé le nom de certaines de ces héroïnes. Celles qui
favorisèrent les évasions : Marie-Odile Laroche dont le réseau favorisa plus de 30 000 passages
de la ligne de démarcation, décédée à Ravensbrück le 23 mars 1945 ; la comtesse Andrée de
Jongh, chef du réseau Comète, filière d’évasion de soldats alliés ; sœur Hélène Studler, qui
permit à plus de deux mil évadés de rejoindre la France Libre dont François Mitterrand, RogerPatrice Pelat, Boris Holban ou Henri Giraud. Celles spécialisées dans les planques : France ou
Francette Péjot, mère du compositeur Jean-Michel Jarre, dont l’appartement au 4e étage du 4
place des Jacobins et la boutique sont une des bases du réseau ; Jolyse dite Lise Delamare ou
Marcelle Marcinkowski. Celles qui sauvèrent des enfants juifs (sur 350 000 juifs, 75 000 furent
déportés) : Magda Trocmé qui avec son époux, Pasteur, fut nommée Juste parmi les nations par
Yad Vashem le 5 janvier 1971 pour le très grand nombre de juifs qu’elle protégea contre le
nazisme avec les habitants de Chambon-sur-Lignon ; Madeleine Barot, proche du Pasteur Marc
Boegner, qui succéda le 15 août 1940 jusqu’en 1956 à Georgette Siegrist au poste de Secrétaire de
la Cimade (3), qu’elle contribua à faire entrer dans les camps ; Marianne Cohn qui chaque
semaine, après l’arrestation de Mila Racine le 21 octobre 1943, convoyait en Suisse deux ou trois
groupes, comptant chacun jusqu’à une vingtaine d’enfants issus de toute la zone sud, incarcérée
à Nice en 1943 et relâchée trois mois plus tard, assassinée par les Allemands le 8 juillet 1944 à
coup de bottes et de pelles ou la régionale de l’étape, Odette Rosenstock, chef du réseau Marcel,
rebaptisée Sylvie Delattre par Monseigneur Rémond, Evêque de Nice, chargée par ce dernier de
s’occuper des enfants des œuvres du Diocèse en qualité d’Assistante Sociale, arrêtée le 25 avril
1944 et interrogée à l’hôtel Excelsior, rue Durante, elle sera rescapée d’Auschwitz-Birkeneau et
reprendra ses fonctions après la guerre aux œuvres du Diocèse. Un monument du cimetière de
la colline du château commémore son action. Il y eu aussi celles qui jouèrent le rôle d’infirmière
et d’assistante sociale comme Odette Malossane dont le souvenir demeure très fort dans la
mémoire résistante drômoise ou Berty Albrecht, pendue à Fresnes le 31 mai 1943, une des six
femmes Compagnons de la Libération et une des deux femmes inhumées dans la crypte du
Mémorial de la France combattante au mont Valérien. Sans compter les faussaires de pièces
d’identité comme Odette Pilpoul, Secrétaire Générale Adjointe de la mairie du 3e
arrondissement de Paris, Juste parmi les nations, ou Jacqueline Pardon, Secrétaire Générale du
journal Défense de la France dans lequel une autre figure de la presse clandestine, Geneviève
Anthonioz-de Gaulle entrée au Panthéon le 27 mai 2015 avec Germaine Tillon, toutes deux les
premières femmes Grand-croix de la Légion d’Honneur, qui écrivit sous le pseudonyme de
Gallia. Les agents de liaison : Denise Vernay, sœur de Simone Veil ; Jacqueline Lautier ou Agnès
de la Barre de Nanteuil. Ou encore, Marie-José Chombart de Lauwe, Yvette Choquet-Kohler ou
Jeannie Rousseau de Clarens « Amniarix » dont les renseignements très précis permirent aux
Britanniques de bombarder la base de lancement de V2 de Peenemünde. Les combattantes,
France Bloch-Sérazin, décapitée à la hache le 12 février 1943 à Hambourg ; Ariane Knout, fille du
compositeur russe Alexandre Scriabine, assassinée par la Milice le 22 juin 1944 ; Jeanne Bohec, la
« plastiqueuse à bicyclette » morte de sa belle mort le 11 janvier 2010 ; Marie-Louise le Duc,
Paulette Jacquier dite « Marie-Jeanne », Gabrielle Giffard ou Madeleine Riffaud dit « Rainer ». Il
y a, enfin, celles qui exercèrent un commandement : Marie-Madeleine Méric, chef du réseau
Alliance, le principal réseau de renseignement en France occupée ; Pauline Barré de SaintVenant, chef du réseau d’évasion « Marie-Odile » ; Suzanne Tony-Robert, chef du réseau
« Cohors-Asturies » ; Marguerite Gonnet, chef de « Libération-Sud ». Il faudrait également
évoquer les françaises de la direction des opérations spéciales (Special Operations Executive
[SOE]), Lise de Baissac, originaire de l’île Maurice ; Andrée Borel, assassinée le 6 juillet 1944 au
camp du Struthof ; Violette Szabo, assassinée à Ravensbrück le 5 février 1945 ; la comtesse Maria
Krystina Skarbek dite « Christine Granville », la préférée de Winston Churchill. « Ami, entendstu le vol noir des corbeaux sur nos plaines, /
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on
enchaîne, (…) », la mélodie du Chant des Partisans, inspirée d’un air populaire pendant la guerre
civile Russe, est l’œuvre de la chanteuse et compositrice française d’origine russe Anna Marly,
qui en écrivit les paroles russes avant que Maurice Druon et Joseph Kessel n’en écrivent les
paroles française. Le Chant des Partisans servit de générique à l’émission de la France Libre,
« Honneur et Patrie », diffusée deux fois par jour par la BBC.
Terminons sur ces mots d’André Malraux prononcés à Chartres à l’occasion du trentième
anniversaire de la libération des camps de concentration : « Faire de la Résistance féminine un
vaste service d’aide, depuis l’agent de liaison jusqu’à l’infirmière, c’est se tromper d’une guerre.
Les résistantes furent les joueuses d’un terrible jeu. Combattantes, non parce qu’elles maniaient
des armes (elles l’ont parfois fait), mais parce qu’elles étaient des volontaires d’une atroce
agonie. Ce n’est pas le bruit qui fait la guerre, c’est la mort. »
(1) Élisabeth Terrenoire, Combattantes sans uniforme, Bloud & Gay, 1946 ; Gisèle Guillemot et Samuel Humiez, Résistante –
Mémoire d’une femme, de la résistance à la déportation, Michel Lafon, 2009 ; Antoine Porcu, Héroïques femmes en résistance, 2
tomes, Geai bleu éditions, 2007 ; Charles Sancet, Les femmes des PTT et la seconde guerre mondiale, Éditions Tirésias, Les oubliés
de l’histoire, 2014 ; Sarah Helm, Vera Atkins, une femme de l’ombre – La résistance anglaise en France, Seuil, 2010 ; Geneviève de
Gaulle Anthonioz et Germaine Tillon, Dialogues, présenté par Isabelle Anthonioz-Gaggini, Plon, 2015.
(2) Lucie Aubrac, Cette exigente liberté – Entretiens avec Corinne Bouchoux, Éditions l’Archipel, avril 1997.
(3) Le Comité inter mouvements auprès des évacués (Cimade) est une association loi de 1901 de solidarité active avec les
étrangers, membre de la Fédération protestante de France qui est toujours présente dans les camps de réfugiés ainsi que
dans les centres de rétentions pour les étrangers en situation irrégulière.
Didier FAŸ
Secrétaire Général
REUNION STATUTAIRE DE MARDI 9 FEVRIER 2016
TABLE DU PRESIDENT : Pascal BOISSY et Nicole, Maurice GODARD et Madame,
Jean-Pierre MARTIN, Serge PECHA et Madame, François TALON.
PRESENTS (23) : Richard ABBYAD et Madame, Michel ALBINET, Philippe ARNELLO,
Bernard ATTARD, Philippe BALARD et Madame, Pascal BOISSY et Madame,
Bérengère DE CHARNACE, Danielle CLEMENT, Didier FAŸ, Bernard FLIPO, Joël GIACCHERO,
Maurice GODARD et Madame, Yves GOMMY, Farès GOUCHA, Sten MALMSTROM et Madame,
Jean-Pierre MARTIN, Manuel MAYER et Madame, Serge PECHA et Madame, Bertrand SALLES,
François TALON, Jean-Laurent TERRAZZONI, Dinh Hoan TRAN, François TRUFFIER.
EXCUSES : Nello AVELLA, Nicolas BARGELES, François BAZINET, Olivier BISCAYE, Jean-Pierre
CALVIN, André CARRE, Bernard CARRERAS, Pierre-Alexis FLIPO, Jean-Charles GARNERO, Jacques
GASTALDI, Marc LAYET, Bernard LECAT, Raoul REVELLI, Maurice TURION, Robert WATTIEZ.
NOS PROCHAINES REUNIONS
Mardi 16 février
Apéritif à 19h00 / Holiday Inn Nice
Mardi 23 février
Dîner avec conjoints à 20h00 : conférence statutaire d’Alexis TISON
« Je suis maralpin » – Remise dons « Objectif Santé ».
Mardi 1er mars
Déjeuner à 12h30 / Holiday Inn Nice
Mardi 8 mars
Dîner avec conjoints à 20h00 : conférence statutaire de Danielle
Clément « Je t’aime moi non plus ou la médiation conventionnelle et judiciaire en 2016 »
Mardi 15 mars
Apéritif à 19h00 / Holiday Inn Nice
Mardi 22 mars
Dîner à 20h00 / Holiday Inn Nice
Mardi 29 mars
Soirée théâtre (à définir).
Rendez-vous des clubs niçois et District / Février 2016
RC Nice-Baie des Anges / Réunions les lundis à 19h30 Hôtel West-End, 31 Promenade des
Anglais.
RC Comté de Nice /Réunions les vendredis à 19h00 Hôtel Splendid, 50 boulevard Victor Hugo.
RC Nice-Masséna / Réunions les jeudis Hôtel Aston, 12 avenue Félix Faure.
RC Nice-Riviéra Côte d’Azur / Réunions les mercredis Hôtel Aston, 12 avenue Félix Faure.
Prochaine réunion : Mardi 16 février 2016
Apéritif à 19h00, consacré à l’Action Golf / Holiday Inn Nice