NOUVELLE APPROCHE DE LA RÉÉDUCATION DES ENTORSES
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NOUVELLE APPROCHE DE LA RÉÉDUCATION DES ENTORSES
DE LA RÉÉDUCATION DES ENTORSES DE LA CHEVILLE UN CONCEPT GLOBAL AU SERVICE DE LA BIOMÉCANIQUE ET DE LA NEUROPHYSIOLOGIE DEUXIÈME LE TOUR DE MAIN NOUVELLE APPROCHE PARTIE P. TOSCHI *, N. FORESTIER **, J.-C. CHANUSSOT *, F. BILLUART * *KINÉSITHÉRAPEUTES, ** MAÎTRE DE CONFÉRENCES ––– Méthodologie ––– Afin de valider la notion de signal proprioceptif «global» et l’utilité d’employer une orthèse de déstabilisation en situation «écologique», c’est-à-dire lors de la marche, des sauts ou de toute autre activité de la vie quotidienne, permettant d’augmenter le signal et la réponse musculaire tout en restant dans un pattern moteur automatique, nous avons réalisé une étude en laboratoire. Nous présentons ci-après la méthodologie de cette étude ainsi que les résultats que nous avons observés. ––– Sujets ––– 9 sujets (5 sujets féminins et 4 sujets masculins) âgés de 43 ± 17 ans et ne présentant pas de signes de pathologie musculoarticulaire des membres inférieurs, ont été testés. Tous ont été informés du déroulement du test. ––– Matériel utilisé ––– L’orthèse utilisée dans cette étude est un appareil breveté qui permet d’engendrer une inversion de l’arrière-pied lors de la mise en charge. Comme l’illustre la figure 1, le dispositif se compose d’une tige qui englobe l’arrière-pied et la cheville et qui repose sur un mécanisme articulé. Le chausson d’arrière-pied pivote autour d’un axe disposé dans le plan horizontal selon un angle de 45° par rapport à l’axe sagittal et suivant une direction allant de dehors en dedans et d’arrière en avant. Ainsi l’inversion de l’arrière-pied s’effectue lors de la mise en charge du sujet. Le transfert de masse située en dessus du mécanisme n’a aucune incidence sur le verrouillage, seule - 53 MAINS LIBRES RRP N° 2 / 2005 ––– Figure 1 ––– Photographies de l’orthèse (pied gauche) utilisée pour l’étude. une contraction musculaire du tibialis anterior et des fibullaires et des extenseurs communs des orteils et de l’extenseur propre du 1 autorise un appui stable et une déambulation. Mo) avant d’être transférées sur le disque dur d’un ordinateur pour être traitées. De manière à apprécier l’effet du port de l’orthèse déstabilisante, une analyse électromyographique des muscles péri-articulaires de la cheville a été réalisée. Après préparation de la peau (rasage et dégraissage au moyen d’une solution ether - alcool) des électrodes jetables (Ag-AgCl de type F55) de 2 cm de diamètre ont été fixées parallèlement au trajet des fibres musculaires et au niveau des points moteurs des muscles: La tâche des sujets consistait à effectuer une série de pas selon une direction rectiligne. La longueur du trajet était de 6 m correspondant à 5 cycles de marche en moyenne. Les consignes étaient de marcher le plus naturellement possible, en gardant la tête droite et le regard porté vers l’avant. Des repères visuels fixés au sol permettaient aux sujets de régler la longueur des pas de façon à ce que les patrons de marche soient stables d’un essai à l’autre. • • • • • Tibialis Anterior (TA) Peroneus Longus (PL) Peroneus Brevis (PB) Gastrocnemius Lateral (GL) Gastrocnemius Medial (GM) La distance inter-électrode était de 1,5 cm. Un enregistrement bipolaire des activités musculaires a été réalisé au moyen du système Megawin ® v 2.0 avec une fréquence d’échantillonnage de 1000 Hz. Les données ont été stockées sur une carte Flash (32 - 54 MAINS LIBRES RRP N° 2 / 2005 ––– Tâche et procédure ––– 1/ Enregistrement de la Force maximale Volontaire (FMV): Ce premier test de 4 min. environ servait à déterminer le niveau d’activation maximal (100%) des sujets au moyen de contractions maximales volontaires contre résistance, autrement dit dans des conditions de relative isométrie. Une pause de 5 min. permettait ensuite aux sujets de récupérer. 2/ Travail sur plateau de Freeman Avant de soumettre les sujets au test relatif à l’orthèse elle-même, il leur était demandé de se tenir en équilibre sur un plateau de Freeman. Trois enregistrements de 15 secondes ont été réalisés dans l’objectif de comparer les patrons électromyographiques orthèse et Freeman. 3/ Test de l’orthèse déstabilisante Après quelques minutes d’échauffement nécessaire à la stabilisation du rythme de marche, il était demandé aux sujets d’effectuer 10 passages sur le parcours. Ces 10 passages s’effectuaient sans (Condition Normale) et avec (Condition Orthèse) orthèse déstabilisante. L’ordre de passage était aléatoire afin d’empêcher tout effet d’apprentissage. ––– Traitement de données ––– thèse déstabilisante, les patrons de marche ont été exprimés en fonction du pourcentage d’activation maximale et ce, pour les 2 conditions. • Acquisition des paramètres temporels d’activation musculaire Un marquage temporel du délai d’activation des péroniers latéraux (Peroneus Brevis & Peroneus Longus) a été réalisé pour toutes les foulées de tous les essais dans les 2 conditions et ce pour chacun des sujets. L’activation musculaire débute lorsque la valeur dépasse 3% de la FMV et se poursuit durant plus de 5 ms. ––- Analyses statistiques ––– De manière à évaluer l’impact du port de l’orthèses sur le niveau d’activation des muscles péri-articulaires de la cheville, les paramètres de l’étude ont été soumis à une analyse de: • Calcul du 100% d’activation Les signaux EMG bruts ont été redressés, puis enveloppés (fenêtre passante de 10 points). Après avoir visuellement repéré le pic d’activation sur les profils EMG correspondant à la réalisation des FMV, une fenêtre de calcul de 2 secondes centrée sur le pic d’activation est appliquée sur les différents signaux de manière à déterminer la valeur moyenne d’activation maximale. Cette valeur qui correspond à 100% d’activation est calculée pour chaque muscle étudié et ce pour tous les sujets. Un paramétrage individuel est ensuite réalisé, il permet d’exprimer le travail musculaire en fonction du 100% précédemment calculé. • Acquisition des paramètres d’activation musculaire Dans l’objectif d’estimer la modification d’activation musculaire liée au port de l’or- • • • • • • la variance (ANOVA) de type 2 des conditions (Normale vs. Orthèse) x 5 Muscles (TA vs. PL vs PB vs. GM vs. GL) avec mesures répétées sur l’ensemble des paramètres. Afin de déterminer si le port de l’orthèse génère au niveau de la loge des péroniers latéraux une activité musculaire anticipatrice de la pose du pied, • • • • • • une seconde ANOVA de type 2 conditions (Normale vs. Orthèse) x 2 Muscles (PL vs PB avec mesures répétées sur l’ensemble des paramètres) est réalisés sur les valeurs temporelles. Une analyse post-hoc est utilisée (NEWMAN KEUL TEST) lorsque nécessaire. Le seuil de significativité est fixé à p < .05. - 55 MAINS LIBRES RRP N° 2 / 2005 ––- Résultats ––– • Pourcentage d’activation des différents muscles L’analyse de la variance fait apparaître une différence en fonction de la condition de marche (Normale vs. Orthèse), • les muscles Tibialis Anterior (8.3 vs. 16.1%), • Peroneus Longus (10,6 vs. 16,6%) et • Peroneus Brevis (16,7 vs 14,6%). A l’inverse, ce pourcentage diminue pour les muscles F(1,8) = 11.42 ; p < .01. Avec l’orthèse, l’activation musculaire des muscles péri-articulaires de la cheville augmente (8,4 et 11,7%). • Gastrocnemius medial (8 vs. 5,4%) et lateral (7,5 vs. 5,6%). Plus intéressant, un effet croisé condition x muscle apparaît également, autrement dit, les effets induits par le port de l'orthèse sont différents selon le muscle considéré • Délai d’activation des muscles de la loge des péroniers latéraux F(4, 32) = 17,73, p < .0001. L’analyse de la variance fait apparaître une différence en fonction de la condition de marche (Normale vs. Orthèse), Comme le montre la figure 2, avec l’orthèse, l’activation musculaire exprimée en pourcentage de la FMV augmente significativement pour F(1,8) = 52,73 ; p < .001. 18 16 14 % FMV 12 10 8 6 4 Tibialis Ant Peroneus Brewis Peroneus Longus Gas medial Gas Lateral ––– Figure 2 ––– Effet différencié du port de l’orthèse déstabilisante sur les différents groupes musculaires testés - 56 MAINS LIBRES RRP N° 2 / 2005 C. normale C. orthèse Comme le montre la figure 3, avec l’orthèse, l’activation musculaire de la loge des péroniers de la cheville anticipe la pose du pied de 77 ms alors qu’en condition normale cette activation est postérieure à la pose du pied en moyenne de 141 ms. L’analyse de la variance ne fait état d’aucun effet du muscle considéré (P. Brevis et P. Longus) ni d’aucun effet croisé Condition x Muscle. • Spécificité de l’orthèse déstabilisante par rapport au plateau de Freeman La figure 4A illustre les signaux obtenus pour les deux conditions de réalisation de la tâche. Bien que nettement supérieurs quantitativement, les signaux EMG laissent apparaître des profils similaires, correspondant tous deux à des patrons de marche. En revanche (cf. figure 4B), les profils EMG obtenus lors du maintien sur le plateau de Freeman montre une coactivation importante de l’ensemble des muscles péri-articulaires de la cheville. ––– Discussion ––– Le principal objectif de ce travail consistait à savoir si les prothèses déstabilisantes induisent au niveau des péroniers latéraux une activation anticipatrice (pro-active) de la pose du pied. L’analyse électromyographique effectuée dans le cadre de ce travail confirme les hypothèses de travail. En effet, les résultats montrent que l’orthèse augmente quantitativement le signal musculaire i.e. la commande motrice des muscles péri-articulaires de la cheville. Cette augmentation du niveau d’activation musculai- 200 150 100 50 0 50 100 C. normale C. orthèse ––– Figure 3 ––– Impact du port de l’orthèse sur le délai d’activation des muscles de la loge des péroniers latéraux. Ce délai est référé à la pose du pied droit (t0). Un délai négatif signifie une activation musculaire anticipatrice. - 57 MAINS LIBRES RRP N° 2 / 2005 TA PL PB ––– Figure 4a ––– ––– Figures 4 ––– Les muscles enregistrés sont de haut en bas: le TA - le PL - le PB. Le GAS apparaît sur la figure 4B. TA ––– Figures 4a ––– PL Représentation des profils EMG obtenus dans les deux conditions d’étude. Les traits verticaux signalent l’instant de la pose du pied. (Sujet 6 essai 2 CN / essai 7 CO). PB ––– Figure 4b ––– Représentation (sujet 6) des profils EMG lors du maintien sur plateau de Freemann. Notez l’activation globale des muscles péri-articulaires. Le GAS apparaît sur la figure 4B. GAS ––– Figure 4b - 58 MAINS LIBRES RRP N° 2 / 2005 ––– re est un point essentiel puisqu’elle permettrait d’optimiser le signal proprioceptif provenant de la cheville. Il est intéressant de noter que cette augmentation d’activité est ciblée, dans le sens où il ne s’agit pas de coactivation globale - comme c’est le cas lors de l’utilisation du plateau de Freeman mais d’une activation augmentée respectant le patron de marche. Cette spécificité permet de faire travailler les muscles de la loge latérale de manière dynamique ce qui nécessite de la part du Système Nerveux Central des caractéristiques de recrutement similaires à celles mises en jeu lors de la marche naturelle. L’autre point important de cette étude est que les délais d’activation des muscles péroniers sont diminués lors du port de l’orthèse. Fortement déstabilisante, l’orthèse induit un verrouillage anticipateur de près de 80 ms de la loge externe, ce mécanisme sécuritaire qui n’apparaît pas en condition normale est d’un intérêt certain puisqu’il permet de prévenir l’occurrence des mécanismes d’entorse en augmentant la stabilité de la cheville lors de la pose du pied. Lla présente étude fait apparaître que l’orthèse déstabilisante engendre des effets susceptibles de s’appliquer à différents domaines comme celui de la kinésithérapie (rééducation fonctionnelle ciblée des entorses de cheville) ou bien encore comme celui de l’entraînement sportif (prévention des mécanismes traumatiques d’entorses). Ce résultat apparaît comme essentiel car, comme le souligne Hertel (2000), le processus de réentraînement ou de réhabilitation consiste, d’une part à restaurer les amplitudes articulaires et les capacités de génération de force associées aux articulations lésées, mais d’autre part également à rétablir les pattern moteurs générés lors de la réalisation du mouvement physiologique. Le second point important de cette étude est que les délais d’activation des muscles péroniers sont diminués lors du port de l’orthèse. Fortement déstabilisante, l’orthèse induit un verrouillage anticipateur de près de 80 ms de la loge externe. Ce mécanisme sécuritaire, qui n’apparaît pas en condition normale, est d’un intérêt certain puisqu’il permet de prévenir l’occurrence des mécanismes d’entorse en augmentant la préactivité des éverseurs et par voie de conséquence la stabilité de la cheville lors de la pose du pied. Les plans instables habituellement utilisés dans le cadre d’une rééducation proprioceptive «classique» provoquent une activité de tous les muscles péri-articulaires, sans distinction, dans un contexte postural et gestuel artificiel. L’emploi d’une orthèse articulée d’arrière-pied, déstabilisant la cheville en varus-équin permet, au cours d’une activité physiologique telle que la marche, d’augmenter la pré-activité et l’intensité de la contraction des muscles éverseurs qui stabilisent la cheville, en respectant leur chronologie d’intervention. ––– Figure 5 ––– - 59 MAINS LIBRES RRP N° 2 / 2005 ––– Évolution et perspectives ––– La première évolution de l’orthèse déstabilisante d’arrière-pied a été bien sûr de mettre au point une méthode de rééducation des entorses de la cheville. Cette méthode a pour objectifs d’utiliser cette orthèse sur des patients atteints d’une entorse du LLE de la cheville, de sécuriser cette utilisation en effectuant des exercices de difficulté croissante, et de réaliser un protocole basé sur des exercices fonctionnels: exercices posturaux, marche, sauts, activités de la vie courante, comme illustrés par la figure 5. Elle permet ainsi une reprise rapide des fonctions de locomotion dans un contexte sécurisé en écourtant l’arrêt des activités professionnelles et sportives tout en conservant les schémas sensitivo-moteurs physiologiques. La seconde étape consiste à réaliser, au cours des séances de kinésithérapie, des mesures d’activités musculaires mais aussi d’amplitudes articulaires en positionnant sur l’orthèse des capteurs myo-électriques et goniométriques capables d’évaluer les déficiences du sujet et le gain généré par la méthode de rééducation. En pratique clinique, l’orthèse permet de mesurer la valeur angulaire de l’inversion et de l’éversion, de tester le sens arthrokinétique, d’objectiver la réactivité en charge et de quantifier l’endurance musculaire des éverseurs sur des modes de contraction musculaire excentrique et concentrique. L’étape suivante réside dans l’emploi de l’orthèse d’arrière-pied en tant qu’outil de prévention des entorses de la cheville: à ce titre, pour certaines équipes, elle est systématiquement employée au cours d’entraînements dans des sports à risques notamment au handball, basket, tennis et rugby. La philosophie de cette rééducation en situation «écologique», c’est-à-dire dans des situations fonctionnelles de la vie quo- tidienne ou des activités sportives, a conduit tout naturellement à la conception d’une orthèse plantaire peu encombrante, reproduisant les activités musculaires sollicitées en rééducation avec l’orthèse déstabilisante d’arrière-pied. Cette orthèse «dynamique» se veut complémentaire des orthèses de stabilisation «passives» (chevillères et contentions élastiques) et constitue le continuum du concept initial qui fait une large place aux notions de pré-activité et de protection pro-active de la cheville. Les perspectives d’évolution sont larges puisque ce concept peut être étendu à d’autres articulations et d’autres pathologies (entorses du genou, troubles posturaux) et à d’autres champs d’application (rhumatologie, médecine du travail ou neurologie par exemple). ––– Conclusion ––– L’intérêt de la rééducation des entorses de cheville réside dans le développement de phénomènes d’anticipation d’origine centrale et inter-centrale capables d’engendrer des activités musculaires préprogrammées en réponses à des déséquilibres potentiellement dangereux pour l’articulation tibiotarsienne. Cette programmation neuromusculaire est un véritable apprentissage qui doit modifier les schémas moteurs déjà engrangés par le cerveau en majorant l’activité des muscles protecteurs de la cheville dans des conditions proches des activités fonctionnelles. Il apparaît que l’orthèse déstabilisante d’arrière-pied engendre des effets bénéfiques susceptibles de s’appliquer à différents domaines comme celui de la kinésithérapie (évaluation et rééducation fonctionnelle ciblée des entorses de cheville) ou bien encore comme celui de l’entraînement sportif (prévention des mécanismes traumatiques d’entorses) en sollicitant les muscles éverseurs en situation «écologique». ϕ ––– Adresse de l’auteur ––– Pascal TOSCHI / 12 Avenue du petit port / F - 73100 Aix-les-Bains - 60 MAINS LIBRES RRP N° 2 / 2005 ––– Références bibliographiques ––– Barfred T. Achilles tendon rupture. Acta Orthop. Scand., 1973, Supp1.l52, 74-98. • Billuart F.,Chanussot JC. 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