Séchage du maïs - Chambre d`Agriculture de la Dordogne

Transcription

Séchage du maïs - Chambre d`Agriculture de la Dordogne
FAIRE DES ÉCONOMIES
EN CHIFFRES
2
kg
de gaz par quintal
de maïs séché soit
2 500 kwh / ha de
consommation
d’énergie
En filière maïs, le séchage est un poste de consommation très important. À raison de
2 kg de gaz environ par quintal de maïs, séché de 30 à 15 % d’humidité, il représente une
consommation de 2 500 kWh/ha, soit environ deux fois plus que le fuel nécessaire pour
cultiver un hectare de maïs. L’irrigation représente quant à elle 1 kWh/m3 d’eau soit
environ 1 800 kWh/ha.
D
evant ce constat conjugué à la
hausse du prix du gaz, il est apparu important aux chambres
d’agriculture d’Aquitaine de travailler sur le sujet afin de voir quelles
marges de manœuvre peuvent être
trouvées pour réduire la facture énergétique.
La phase d’enquête
Les chambres ont joint leurs moyens
à ceux d’ARVALIS et de Coop de
Innov’A 2013 - Chambre d’agriculture Dordogne
29
France en participant à une étude
commanditée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) intitulée « Utilisation
rationnelle de l’énergie dans les séchoirs agricoles : situation technico-
Gestion et économie ●
Séchage du maïs
EN CHIFFRES
Gestion et économie ●
40
réponses de
séchoirs à la ferme
ont été reçues dont
4 en Dordogne.
économique du séchage des grains
et leviers d’action actuels et futurs ».
Cette étude a été réalisée sur la base
d’une enquête auprès des utilisateurs de séchoirs, l’objectif étant de
dresser un état des lieux du parc de
séchoirs et des pratiques de pilotage
et des consommations énergétiques,
afin d’identifier, puis de diffuser des
leviers d’action.
Cellule
Silo séchoir
sécheuse
3%
8%
Continu à
colonne
21%
Mobile à
recirculation
21%
Continu à
convoyeur
3%
Fixe à
recirculation
44%
Le bilan énergétique
Deux tiers des séchoirs fonctionnent
au gaz, en grande majorité
propane. Le tiers restant est constitué
de séchoirs fuel à recirculation dont
le tiers sont des mobiles.
La consommation en combustible
varie de manière très importante
avec les humidités d’entrée et de
sortie du maïs. Afin de s’affranchir
de ce paramètre, on compare les
consommations des séchoirs en
Innov’A 2013 - Chambre d’agriculture Dordogne
30
La typologie des séchoirs
enquêtés
L’enquête témoigne de la diversité
du parc. On note une forte prédominance des séchoirs à recirculation
surtout sur les petites et moyennes
exploitations.
La capacité des séchoirs varie de 3
à 187 tonnes, la plupart se situant
entre 10 et 25 tonnes.
Les séchoirs enquêtés sèchent en
moyenne 1090 tonnes de maïs par
an (amplitude de 60 à 6000 t/an,
la plupart sont situés entre 300 et
1300 tonnes).
calculant leur consommation thermique spécifique (CTS) ramenée à
la tonne d’eau évaporée (ratio entre
la consommation d’énergie en kWh
et la tonne d’eau évaporée).
La CTS moyenne des séchoirs de
l’enquête est de 1090 kWh pa
tonne d’eau évaporée pour 2010,
1187 kWh pour 2009, et 1104
kWh pour 2008.
Pour poursuivre et valider les résultats, nous souhaitons mettre en
œuvre, toujours avec la collaboration d’Arvalis, un réseau de séchoirs
à la ferme de références où nous
vérifierons, par audit préalable,
que les conditions sont réunies pour
recueillir des données fiables. Les
paramètres indispensables sont les
relevés des humidités et des tonnages de maïs entrées et sorties et
la consommation en combustible.
Des modifications de pratiques...
• Un itinéraire agronomique précoce (semis, récolte, variété) permet
d’économiser du combustible en
jouant sur la température d’entrée de
l’air au moment de la campagne de
séchage.
• Le pré-stockage du maïs doit être
évité au maximum.
• Il faut, dans la mesure du possible,
éviter les arrêts et redémarrages afin
de limiter les pertes liées à la montée en température de la masse du
séchoir.
• Un bon suivi du séchoir est indispensable pour optimiser ses capacités sur tous les plans (énergétique,
qualité du maïs, rentabilité).
...en passant par l’équipement...
• Un tiers seulement des séchoirs
enquêtés est pourvu d’un pré-nettoyage. Le nettoyage préalable du
grain permet d’éviter de sécher les
impuretés et génère des économies
de combustible.
• Le type de séchoir impacte probablement la consommation énergétique, même si l’enquête n’a pas
pu le quantifier précisément : la
conception des séchoirs mobiles à
recirculation est par nature énergivore
et les séchoirs continus seraient plus
économes en évitant les pertes inhérentes aux démarrages et arrêts.
• Les systèmes spécifiques économies d’énergie : dryeration et recyclage de l’air chaud apportent des
économies qu’il faudra chiffrer mais
restent des systèmes coûteux en investissement. Ils sont peu nombreux dans
le panel. Une pseudo-dryeration est
plus souvent pratiquée.
• L’isolation des séchoirs est un axe
de travail qu’il faudra chiffrer en
terme de rentabilité.
Vous souhaitez
participer au
réseau de séchoirs
de référence ?
Contactez votre
conseiller !
...jusqu’au changement de système.
• Éviter le séchage en utilisant du
maïs humide pour l’alimentation animale : cette pratique, courante pour
les porcins, se développe en filière
palmipède.
• Sécher à la biomasse : combustible
meilleur marché et presque neutre du
point de vue du bilan gaz à effet de
serre. La Chambre d’agriculture des
Landes a accompagné trois projets
pilotes de séchage au bois (concept
développé ensuite par Agriconsult,
installateur de cellules sécheuses).
Une dizaine d’installations fonctionnent en France.
Contact
Votre conseiller spécialisé en
énergie, agronomie et grandes
cultures au 05 53 63 56 50
Florent WIECZOREK
[email protected]
Suivez l’évolution des essais sur
www.dordogne.chambagri.fr
rubrique «Agronomie-fourrages»
Innov’A 2013 - Chambre d’agriculture Dordogne
31
Gestion et économie ●
Les pistes d’amélioration

Documents pareils