Paris - Jeunes.gouv.fr

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Paris - Jeunes.gouv.fr
NUMÉRO 59
MARS 2001
Spécial
candidature
de Paris
aux JO de 2008
Paris et l’olympisme
p. 2-3
Le sport, la fête, l’amitiép. 4-5
Les JO de 1900 et 1924 p. 6-7
2008 Attitude
p. 8-9
Une chance pour Paris
et l’Ile-deFrance
p. 10-11
Les retombées
économiques
p. 12-13
Calendrier prévisionnel
et plan
p. 14-15
Les villes candidates
p. 16
Le ministère de la Jeunesse et des Sports
soutient la candidature de Paris aux JO de 2008
PARIS ET
L’OLYMPISME
D
© Jean Gorguet
epuis plusieurs mois déjà, la
candidature de Paris pour l’organisation des Jeux olympiques de 2008 mobilise les énergies,
bien au-delà du seul mouvement sportif. Étape après étape, le dossier de la
capitale française et, par là même, de
la région Ile-de-France, s’étoffe. L’idée
s’impose, y compris hors de nos frontières, que fort du succès du mondial 98 de football et tout récemment
du mondial 2001 de handball, le savoirfaire existe bien pour accueillir, dans les
meilleures conditions, de très grandes
manifestations.
Du palais omnisports de Paris-Bercy
(POPB), jusqu’au Stade de France, en
passant par Roland-Garros, le Champ
de Mars et le Grand Palais, la ville de
Paris offre une trentaine d’installations
prestigieuses, avec une concentration
de lieux jamais atteinte dans l’histoire
de l’olympisme. De surcroît, des
moyens de transports en commun très
diversifiés et des axes de circulation
efficaces en facilitent l’accès.
Première destination touristique au
monde, Paris, capitale culturelle, est
prête à offrir ses trésors à tous les visiteurs, avec la priorité constante du
respect de la qualité de l’environnement.
UN
CA
© Jean Gorguet
© Jean Gorguet
P
our la patrie du baron Pierre de Coubertin, père fondateur de l’olympisme
moderne, les Jeux olympiques demeurent
une véritable histoire d’amour. Paris et sa région
sont donc à nouveau en lice pour recevoir les JO
d’été, après le rendez-vous manqué de 2004 à
Lille. Postuler l’organisation des Jeux olympiques de 2008 est une opportunité formidable
pour la France de faire valoir ses atouts, sa diversité et son ouverture sur le monde. C’est aussi
l’occasion pour elle, en ce début du troisième
millénaire, de contribuer à l’édification de nouvelles valeurs dont l’olympisme se doit d’être
l’une des plus fortes manifestations.
Le 17 décembre 1998, le maire de Paris a
annoncé officiellement l’intention de candidature de sa ville.
Le 25 mai 1999, le ministère de la Jeunesse et des
Sports, la ville de Paris, la région Ile-de-France, le
Comité national olympique et sportif français
(CNOSF) créent un Groupement d’intérêt public
qui a pour but de porter la candidature.
Le 30 novembre 1999 le logo Oui Paris 2008 est
présenté.
Le ministère de la Jeunesse et des Sports soutient la candidature de Paris aux JO de 2008 • 2
DR
our Paris, pour la région
parisienne et pour la
France tout entière,
accueillir les Jeux olympiques
de 2008 serait une chance formidable.
Ce serait une chance pour le
sport français et son rayonnement international.
Le ministère de la Jeunesse et
des Sports a décidé de s’engager dans cette belle aventure
de la candidature olympique
avec la volonté de gagner.
Oui, nous voulons les Jeux
pour qu’ils soient une grande
fête du sport, de la jeunesse, de
la fraternité humaine.
Nous voulons les Jeux pour
offrir au monde entier des
moments d’émotion, de joie,
de solidarité, comme le sport
est capable de nous en donner.
Nous voulons les Jeux pour
permettre, une nouvelle fois à
travers un événement sportif,
l’expression de la communauté nationale dans sa diversité et sa richesse multiple.
Nous voulons les Jeux pour
créer de nouveaux équipements et contribuer ainsi à la
création d’activités, d’emplois,
et à un aménagement humain
de l’Île-de-France.
Nous voulons les Jeux, pour
valoriser la place nouvelle du
sport féminin,pour démontrer
que le dopage dans le sport de
haut niveau n’est pas une fatalité,pour rendre hommage aux
associations, aux bénévoles,
aux éducateurs.
Oui, Paris 2008 est un grand et
beau défi à relever.
© Jean Gorguet
P
E
NOUVELLE
NDIDATURE
Le 12 janvier 2000 les athlètes de haut niveau
s’associent au projet.
Le 24 février 2000, la procédure d’acceptation de
la candidature est officialisée à Lausanne.
Le 20 juin 2000, le dossier de Paris est bouclé.
Le 28 août 2000, Paris, Istanbul, Osaka, Pékin et
Toronto sont officiellement désignées comme
villes candidates aux Jeux olympiques d’été de
2008 par le Comité international olympique.
Jusqu’en avril 2001 la commission d’évaluation
du CIO va se rendre sur chaque site.
Il faudra attendre la mi-juillet 2001, à Moscou,
pour connaître la ville définitivement retenue.
Vitrine du sport de haut niveau, l’organisation
des Jeux olympiques à Paris en 2008 doit être
l’opportunité de créer des passerelles entre le
tissu sportif et associatif, les dirigeants, les éducateurs, les bénévoles et aussi entre les amateurs et les professionnels. Le moyen de confirmer l’engagement pour un sport sans tricherie
et sans dopage. Et enfin, la possibilité d’apporter un nouveau développement à l’ensemble du
sport français, féminin comme masculin, valide
et handisport.
3
Marie-George Buffet,
ministre de la Jeunesse
et des Sports
Lucie
Tir à la carabine
Les Jeux olympiques en
France, c’est un avantage puisque nous
serons chez nous. Il
n’y aura donc pas
de problèmes de
transport ou d’acclimatation. Nous aurons
aussi sans doute plus de
moyens pour nous préparer,
car l’objectif sera bien sûr de
récolter encore plus de
médailles que d’habitude. Et
puis les sportifs français bénéficieront de plus de soutien.
Grégory
Water-polo
L’avantage premier
c’est d’avoir un
grand nombre de
supporters pour
nous encourager.
Cela motivera tous
les athlètes français
qui voudront briller
devant leurs supporters.
Sandrine et Aurore
Tir à la carabine
Les Jeux olympiques,
pour un sportif,
c’est l’occasion
de participer à
une compétition
unique, de rencontrer et de vivre
avec des sportifs du
monde entier. Mais
aussi de découvrir
un autre pays. Alors
les avoir à Paris, cela
va nous priver de
cette découverte d’un
autre horizon. Nous
allons nous retrouver dans des
sites sur lesquels on s’entraîne
quotidiennement.
Nadji
Athlétisme
Pour moi le pays, la
ville où se déroulent
les Jeux olympiques, cela n’a
pas d’importance.
Je pense même
que les conditions
de préparation seront
identiques, que les JO se passent à Paris ou ailleurs.
LE SPORT,
LA FÊTE,
L’AMITIÉ
L
e triomphe réservé à l’équipe de France de football en juillet 1998 après
sa victoire dans le Mondial, puis
en juillet 2000 après la conquête
du titre européen, a balayé à
jamais l’idée que, chez nous, on
ne s’intéresse pas au sport. Et au
contraire, maintenant, tout le
monde le reconnaît : quelle que
soit son origine, que l’on soit
fille ou garçon, la fête, belle,
haute en couleur, fait recette. À
jamais gravée dans la mémoire
collective, l’image d’un million
de supporters envahissant les
Champs Élysée reste un bien
commun. Chaque année des
milliers de personnes se retrouvent aussi au pied de l’Arc de
Triomphe pour l’arrivée du Tour
de France cycliste ou du Marathon de Paris. L’engouement est
le même pour remplir les allées
et les tribunes du stade RolandGarros ou du POPB lors des
internationaux de tennis. Et que
dire des abords du Stade de
France à chaque sortie des équipes de France de football ou de
rugby. La fête fait bien partie de
notre culture et dans tous les
domaines, comme l’ont prouvé
les succès du défilé du bicentenaire de la Révolution française,
des Jeux olympiques d’hiver
d’Albertville en 1992 ou encore
les festivités de l’an 2000.
© Jean Gorguet
LA PAROLE AUX ÉLÈVES
DE L’INSTITUT
NATIONAL SUPÉRIEUR
D’ÉDUCATION
PHYSIQUE (INSEP)
Le ministère de la Jeunesse et des Sports soutient la candidature de Paris aux JO de 2008 • 4
UNE
GRANDE FÊTE
POPULAIRE
© Francine Bajande
Q
u’il s’agisse d’événements sportifs, culturels,
historiques ou populaires, la France et Paris ont
fait, depuis longtemps,
la preuve de leur créativité et de leur efficacité
dans l’organisation de
grands rendez-vous.
Dans la capitale, tous les
quartiers, des Champs
Élysées à Saint-Germain
des Prés, de la Bastille à
l’île de la Cité, en passant
par les Halles, plus de
150 musées, monuments et bâtisses historiques, des
théâtres, des lieux de spectacles en plein air, des
cabarets et des bonnes tables, fleurons de la gastronomie française se disputent la vedette. Une notoriété qui vaut à notre capitale de recevoir chaque
année près de 40 millions de visiteurs étrangers et
d’être aussi la capitale mondiale du tourisme d’affaires. Ses capacités d’accueil et d’hébergement sont
exceptionnelles. Elles assurent à tous les acteurs de la
fête olympique une hospitalité des plus réussies.
Soucieuse d’aborder ce projet dans un esprit d’hospitalité, de fraternité et de solidarité, toute la région
capitale se prépare déjà, sans attendre, à recevoir la
planète pour les Jeux olympiques de 2008.
Un sondage réalisé
par la SOFRES en
octobre 2000, auprès
de 1000 personnes
en province, 600 en Ile-de-France et 600 à Paris, montre
que 86 % des Français et 88 % des franciliens sont favorables à l’organisation des Jeux olympiques de 2008 à
Paris. Ce sondage met en lumière que la fierté et les
retombées économiques sont les principales motivations
des personnes interrogées. Elles se déclarent d’ailleurs
prêtes à porter la candidature parisienne par des actions
concrètes, comme par l’envoi de bulletins de soutien par
exemple.
Ainsi dans toute la France, le mouvement sportif se
mobilise à travers les comités départementaux olympiques (CDOS) pour soutenir cette candidature.
Confirmant cet engagement, un grand nombre des personnes interrogées annonce son intention de s’investir,
le moment venu, dans des actions bénévoles d’organisation ou dans l’accueil des visiteurs étrangers.
SONDAGE
5
Bérangère
Tir à l’arc
La chose certaine c’est
que nous pourrons
bénéficier de plus
de supporters. Et
cela, bien sûr, ça
compte dans des
épreuves comme les
Jeux. La place consacrée aux épreuves sera
encore plus importante dans
les médias. Mais ce n’est pas
essentiel pour nous sportifs.
Charlotte
Tir à l’arc
Je pense que c’est un
avantage pour nous de
participer à des Jeux
Olympiques organisés en France. Les
copains, la famille,
resteront proches de
nous. L’autre avantage
important, c’est de concourir dans un environnement
connu, sur des installations où
on a déjà ses repères. Et je suis
certaine qu’avec un objectif
de médaille à la hausse, tout le
mouvement sportif bénéficiera de moyens plus importants dans les années qui vont
précéder les JO
Olivier
Basket
L’avantage pour nous,
dans les sports collectifs, c’est d’avoir
la certitude d’être
qualifiés pour le
tournoi olympique
en tant que pays
organisateur.
Gaspard et Jordan
Base-Ball
Dans notre discipline, l’organisation des Jeux olympiques en France, c’est
un énorme avantage.
La certitude de participer d’abord, et sans
doute de faire parler
de notre sport, de
notre équipe de
France. Et c’est
surtout l’occasion d’avoir une
nouvelle infrastructure, un véritable stade de baseball à Paris. Une chance
incontestable que l’on ne
devra pas laisser passer.
1900
PARIS
CITÉ
OLYMPIQUE
L
© Rapport général administratif
e 14 mai 1900, s’ouvrent à
Paris les seconds Jeux olympique de l’ère moderne.
Trente-quatre disciplines sont au
programme auxquelles participent
près de soixante mille sportifs, - soit
plus qu’à Sydney. Professeur agrégé
d’éducation physique et sportive,
André Drevon, déjà auteur en 1998,
du film les Jeux olympiques retrouvés, Paris 1900, produit par CNRS
Audiovisuel, vient de publier (chez
CNRS Édition) un ouvrage les Jeux
olympiques oubliés - Paris 1900. Ils
nous entraînent sur la piste de cette
première véritable manifestation
sportive de dimension planétaire.
© BNF
Compétition cycliste au stade olympique
construit pour l’occasion au bois
de Vincennes et aujourd’hui appelé
vélodrome Jacques-Anquetil.
© BNF
Le match France contre Suède/Danemark
de lutte à la corde.
L’escrime aux Tuileries : le Cubain Ramon
Fonst, médaille d’argent, et le Français
Albert Ayat, médaille d’or.
Relais JS : Dans quel contexte les
Jeux olympiques de 1900 sont-ils
organisés ?
André Drevon : Le sport en ce début
de siècle en est à ses balbutiements.
Cependant on compte déjà en
France plusieurs milliers de sociétés
d’exercices physiques ou de sport.
Les disciplines comme l’athlétisme,
le tennis, le rugby, le football et
d’autres activités athlétiques provenant d’Angleterre sont surtout pratiquées dans les couches aisées de la
société. Toutefois les activités traditionnelles comme la gymnastique,
l’escrime, l’aviron sont déjà bien
répandues, ainsi que le cyclisme et
l’aérostation. Ce foisonnement n’échappe pas aux dirigeants politiques
qui, en cohérence avec les lois Jules
Ferry de 1880 pour le développement de l’école, s’intéressent de
près à la loi rendant l’éducation physique obligatoire dans le primaire.
Ces Jeux olympiques s’inscrivent
donc dans la logique de la Troisième
République du gouvernement de
Waldeck Rousseau (1900), qui voulait donner aux jeunes le goût du
sport. Dans le même temps, il s’agissait de rendre hommage « à tous les
braves gens », disait-on à l’époque,
qui se dévouaient dans les clubs
naissants. Ce fut donc la première
reconnaissance officielle pour les
dirigeants et les bénévoles du mouvement sportif français.
Relais JS : Qu’a pensé Pierre de Coubertin du rendez-vous de 1900 ?
André Drevon : Pierre de Coubertin
voulait que les Jeux olympiques
aient lieu à Paris en 1900, puisque
précisément cette année-là, pendant six mois, la capitale accueillait
l’Exposition universelle. Cependant
cette autre manifestation incluait
déjà des concours sportifs internationaux. Coubertin, n’a pas réussi à
faire en sorte que son projet de Jeux
olympiques se marie bien avec les
concours sportifs de l’Exposition
universelle. Finalement, il s’est rallié
au dernier moment au programme
officiel, faisant des concours sportifs
de l’Exposition universelle, la
deuxième olympiade de l’ère
moderne. Je pense d’ailleurs qu’il a
eu raison. En revanche, Pierre de
Coubertin n’a pas gardé un bon
souvenir de ces jeux, et dans ses
mémoires, il les a souvent négligés
ou critiqués. Cette mauvaise opinion s’est ensuite perpétuée car les
historiens des JO l’ont reprise sans
trop chercher à comprendre ce qui
s’était réellement passé. Cela
explique en partie pourquoi ces jeux
ont été oubliés aussi longtemps
dans la mémoire collective française. Alors qu’ils ont bien mérité le
titre de Jeux olympiques que Coubertin leur avait donné.
Relais JS : N’ont-ils pourtant pas été
des jeux exemplaires ?
André Drevon : Ils l’ont été à plus
d’un titre. Paris peut se prévaloir
d’avoir réussi à organiser au début
du siècle, et sans modèle de référence, une manifestation de cette
importance. Ces jeux ont dressé le
tableau complet et coloré du sport
en 1900. Une large place était faite
aux disciplines populaires comme
une régate particulière en aviron
sur la Marne, à Joinville, mais aussi
des épreuves scolaires, et ce, parallèlement aux grands sports. Les performances sportives de ces jeux ont
été excellentes. En athlétisme, par
exemple, les Américains ont dominé
avec des performances de très haut
Le ministère de la Jeunesse et des Sports soutient la candidature de Paris aux JO de 2008 • 6
© Musée d’art et d’histoire de Colombes
niveau : 10’415 au cent
mètres, et plus de 14
mètres au lancer du poids. Signalons aussi la première participation
significative des femmes, qui
auront plus tard beaucoup de difficultés à se faire admettre aux JO.
Relais JS : Autre aspect important,
ces jeux ont été l’occasion d’un
développement des équipements
sportifs.
André Drevon : En effet, prenons
l’exemple du Stade olympique de
1900, dans le Bois de Vincennes,
spécialement construit pour ces
Jeux olympiques ; il est devenu ce
qu’on appelle maintenant le vélodrome Jacques-Anquetil. Plusieurs
épreuves s’y sont déroulées : du
cyclisme, de l’athlétisme, des
matchs de rugby, de football, de
Base-Ball, des parties de cricket, et
surtout, des épreuves de gymnastique, le sport le plus populaire en
ce temps-là, après le cyclisme. L’équipement avait coûté à l’époque
300 000 francs or, dont 150 000
payés par la ville de Paris et les
150 000 restants par l’État. Outre
l’aspect matériel, ces Jeux olympiques ont apporté un mode de
fonctionnement nouveau, véhiculé
par un État devenu soucieux de
célébrer les vertus des exercices
physiques. Il ébauchait le système
d’organisation du sport qu’allait
connaître la France plus tard, et qui
lie l’État, à travers l’existence d’un
ministère de la Jeunesse et des
Sports, aux associations privées,
que sont les fédérations sportives,
auxquelles la loi reconnaît
d’ailleurs une mission éducative.
Relais JS : Quelle grande leçon
tirez-vous de l’organisation de ces
Jeux olympiques à Paris en 1900 ?
André Drevon : Un siècle plus tard,
à l’heure où le sport tangue
quelque peu, aux prises avec la
logique du marché qui voudrait le
dominer sans partage, la grande
leçon de ces jeux de 1900, si longtemps oubliés, réside sans doute
dans cette volonté affirmée de
fixer une dimension éducative et
morale à une activité dont l’intérêt
ne saurait se limiter à ses attraits
hygiéniques et ludiques considérables, ni même au prodigieux spectacle qu’elle nous offre.
7
Le stade olympique de Colombes.
1924
TOUT LE MONDE
AU
D
VILLAGE
u 3 mai au 27 juillet 1924, Paris a reçu les jeux de
la VIIIe olympiade. Plus de 3 000 participants s’y
sont retrouvés, représentant 44 pays. Leurs performances furent suivies par un millier de journalistes. La
France y remporte son dernier succès d’ensemble en totalisant quarante médailles. Les concours d’art voient la participation de créateurs de tout premier plan, parmi lesquels les écrivains Jean Giraudoux, Gabriel d’Annunsio,
Henry de Montherlant, et Paul Claudel, les musiciens
Arthur Honneger, Maurice Ravel et Paul Dukas, le sculpteur Aristide Maillol et le peintre Fernand Léger. Face au
manque de subvention, le Racing-Club de France offre son
terrain de Colombes pour édifier un stade, devenu le
stade Yves-Du-Manoir.
Le Finnois Paavo Nurmi avec cinq titres olympiques en athlétisme est le grand homme des jeux. Le nageur Johnny
Weissmuller, qui incarnera par la suite Tarzan au cinéma,
remporte trois médailles d’or et une de bronze, dans la
piscine des Tourelles spécialement construite pour ces Jeux
olympiques. Côté français l’escrimeur Roger Ducret
marque les jeux avec trois médailles d’or et deux d’argent,
tout comme les titres de Charles Rigoulot, en haltérophilie, et Henri Deglane, en lutte gréco-romaine.
Grande nouveauté pour ces Jeux olympiques de 1924 :
pour la première fois, l’ensemble des participants est réuni
dans un lieu unique, le Village olympique : un ensemble
de baraquements en bois, pourvu de chambres meublées
à trois lits, avec à disposition des lavabos à eau courante et
des douches. Des salles de restaurants sont prévues, ainsi
que des services généraux avec un bureau de change, un
service de blanchisserie, un salon de coiffure, un kiosque à
journaux, ou encore un bureau de poste.
Enfin, on peut noter que la tenue des Jeux olympiques à
Colombes en 1924 a permis à la ville l’implantation de
petites entreprises industrielles liées à l’activité sportive.
L’industrie du cycle y est florissante, et jusqu’aux années
soixante-dix, Colombes est la capitale de la fabrication des
raquettes de tennis en bois. Le succès des mousquetaires
(Lacoste/Cochet/Borotra/Brugnon) et de Suzanne Lengen
lors des Jeux de 1924 avait amplifié le phénomène.
© Jean Gorguet
2008 ATTITUDE
UN APPEL À L
A
MARIE CAROLINE TORTEY,
PAYSAGISTE (YVELINES)
« J’ai fait équipe avec mon amie Hélène
Laroire qui, comme moi, est lycéenne en
internat au lycée agricole de Saint-Germain-en-Laye. Je fais de l’aménagement
paysager. Je suis en terminale et Hélène est
en première. Nous avons reçu une plaquette d’information et Hélène qui est
très sportive (elle pratique le triathlon et
l’équitation) m’a poussée à faire ce
concours. Nous avons élaboré un projet
qui reprend la symbolique des cinq
anneaux olympiques dissociés. Dans
chacun de ces anneaux, nous proposons une évocation d’un paysage symbolisant la végétation d’un continent.
Pour le continent américain, nous avons
opté pour la forêt amazonienne, pour l’Asie nous avons retenu les rizières. Pour
l’Europe, cela a été le plus dur, et finalement nous avons opté pour une évocation
mélangeant champs de maïs et de blé
ainsi que la forêt à base de chênes et de
hêtres. Ce projet a l’avantage de pouvoir
être développé sur tous types de surfaces,
des plus grandes aux plus petites. Les jeunes n’ayant pas souvent, à notre avis,
l’occasion de s’exprimer, la participation au concours organisé par 2008
Attitude, est une véritable chance que
je ne regrette pas d’avoir tentée. C’est
l’occasion de prouver que nous pouvons
faire quelque chose, si on nous en donne
les moyens. Et si Paris est retenue pour
organiser les JO, j’espère bien que notre
projet verra le jour. »
STYLISTE
(PARIS)
« Je suis professeur au Lycée professionnel de la mode et du prêtà-porter Marie-Laurencin, dans le Xe arrondissement. J’ai proposé
à mes élèves de participer au concours 2008 Attitude. Un groupe
de jeunes filles de 18 à 22 ans, élèves de 1re Bac Pro, a relevé ce
défi. Dans un premier temps, elles ont travaillé sur l’idée de
marier les styles de la Grèce antique avec de nouvelles
matières, de nouvelles couleurs, tout ce que l’on peut trouver de nos jours et aussi les nouvelles formes de coupes. Partant de là, tout le monde a traduit en dessin ce qu’il pensait, ce
qui a donné la base de notre dossier. Ensuite il y a eu la création
des modèles, en vue de l’exposition de la Cité des Sciences. »
© Jean Gorguet
MANON CORBEAU,
ccueillir les Jeux olympiques à Paris nécessite bien
sûr les infrastructures adéquates et tout un
savoir-faire que la France a déjà démontré à
maintes reprises, lors de grands rendez-vous sportifs ou
culturels. Mais les Jeux olympiques ne sont pas qu’une
affaire de logistique. C’est avant tout une belle aventure
humaine, une grande fête populaire que toutes les formes
artistiques et créatives de la région sont invitées à investir.
2008 Attitude pour les jeux en est l’une des expressions les
plus marquantes. Organisée par Paris 2008, en partenariat
avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, le Comité
national olympique et sportif français, la région Ile-deFrance, la Chambre régionale de commerce et d’industrie,
cette opération lance un large appel à projet en direction
des jeunes franciliens pour imaginer et mettre en scène
l’accueil des jeux de 2008. Venus d’horizons très différents, ces jeunes artistes en herbe, âgés de 16 à 30 ans, ont
des idées plein la tête. Un jury, présidé par CharlElie Couture et composé de personnalités issues du monde du
sport, des arts et du spectacle, sera ensuite chargé de
sélectionner les cinquante meilleurs projets. Ceux-ci seront
exposés au salon 2008 Attitude qui se tiendra les 18, 19 et
20 mai 2001 à la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris.
Six lauréats monteront sur le podium et recevront chacun
une somme de 25 000 francs.
Le ministère de la Jeunesse et des Sports soutient la candidature de Paris aux JO de 2008 • 8
ALEXANDRA BERGY,
(HAUTS-DE-SEINE)
A PASSION
« Je suis en contrat de qualification à Paris, et c’est dans
notre formation que nous avons été informés de ce
concours 2008 Attitude. J’ai cherché à créer quelque
chose qui ne soit pas du déjà vu et qui soit dynamique
et moderne.
J’ai donc proposé un logo et toute une déclinaison de communication autour, des affiches dans tous les formats et
pour tous les supports. Le tout autour d’une charte graphique que je me suis imposée. Le sujet, bien sûr, en est les
Jeux olympiques à Paris. L’aspect intéressant pour moi de l’opération 2008 Attitude, c’est qu’il offre la possibilité de soumettre réellement mes idées et ma conception à un jury.
Voir ce qui plaît, ce qui ne plaît pas. Ce concours est un
moyen de me situer et de savoir si j’ai su proposer un
dossier qui réponde aux attentes d’un jury. Pour tout
cela, je trouve l’initiative très intéressante car elle permet à
des jeunes et à des étudiants, de faire leurs preuves dans un
contexte réel de monde du travail. C’est rare ! »
© Jean Gorguet
GÉNÉRALE
GRAPHISTE
9
« Je suis élève en terminale ES au lycée Fénelon-Sainte-Marie. Dès
que j’y ai vu l’affiche du
concours, plein d’idées
me sont venues. J’ai
passé mes vacances de
Noël à plancher sur
mon projet. Il est un
peu visionnaire.Il s’agit
de cinq stades entrelacés pour rappeler
les anneaux olympiques, avec des toits
en forme de pétales
de fleurs qui s’ouvrent en fonction des
conditions climatiques, avec des escaliers ou des
ascenseurs permettant aux spectateurs de circuler facilement. Entre ces stades,plutôt ronds,il y a les
tribunes présidentielles, des restaurants, des galeries
marchandes, les installations pour les médias, etc.
C’est un véritable complexe olympique avec des équipements polyvalents, avec de la couleur. Par exemple,
un système électrique permet d’éclairer les dômes
des stades aux couleurs olympiques. J’ai souhaité
que mon projet soit porteur des idées de l’olympisme, de l’humanisme et de la solidarité. Après
ces plans, j’ai construit une maquette de 80 sur
50 cm qui concrétise le projet. Pour moi cette aventure est formidable. Je rêve d’architecture depuis que
je suis tout petit. Je m’intéresse aux vieilles pierres, je
participe à de nombreux concours de dessin. J’ai
gagné le premier à l’âge de 9 ans. J’adore l’architecture et j’espère pouvoir bientôt entrer dans une école
spécialisée. »
© Jean Gorguet
© Jean Gorguet
VINCENT BARUÉ (PARIS)
ROBERT CLÉMENT,
PRÉSIDENT
« À l’occasion de la coupe du
monde de football, en 1998, la
Seine-Saint-Denis, ses habitants,ses collectivités territoriales, ses associations et ses
acteurs économiques ont fait
la démonstration de leur capacité à accueillir un événement
planétaire. D’ores et déjà, la
Seine-Saint-Denis recevra en
2003 les championnats du
monde d’athlétisme.La France
est aussi candidate pour
accueillir,en Seine-Saint-Denis,
l’Exposition internationale de
2004, autour du thème des
images. L’engagement du
conseil général, dans la construction de partenariats multiformes, avait été d’associer le
plus possible les habitants de la
Seine-Saint-Denis à cette fête,
en particulier les jeunes.Événements festifs, événements culturels et échanges de jeunes
s’étaient succédé, mais aussi à
travers tout cela, une réflexion
de tous sur les enjeux du
monde contemporain.
S’il est encore trop tôt à cette
heure pour dire dans le détail
ce que sera 2008 en SeineSaint-Denis, il est évident que
les mêmes priorités permettront de confirmer le dynamisme que chacun nous
reconnaît aujourd’hui.L’intérêt
de la conjonction de ces deux
événements avec le rendezvous olympique est évident.
L’organisation de l’exposition
internationale assure la réalisation pour 2008 d’une grande
part des investissements, par
exemple dans le domaine des
transports. Elle va hâter les
réalisations inscrites au contrat
de plan État-région. En
résumé, l’Exposition internationale Images 2004 nécessite
un socle d’équipements qui
sont,pour certains,indispensables au bon déroulement des
JO 2008, et pour d’autres qui
pourront être utilisés ou complétés le moment venu. La
mise en chantier de l’Expo
2004 prépare bien les aménagements requis pour 2008. En
ce sens, nous sommes déjà
prêts pour 2008 ! »
© Jean Gorguet
DU CONSEIL GÉNÉRAL
DE SEINE-SAINT-DENIS
UNE CHANCE
POUR PARIS
ET L’ÎLE-DE-FRANCE
P
aris, Ville lumière, fait rêver les touristes dans le monde
entier. Notre capitale est l’une des destinations les mieux
desservies du monde. La candidature à l’organisation des
Jeux olympiques de 2008 est néanmoins une occasion unique de
réaliser immédiatement des travaux d’aménagement divers.
Cela doit se concrétiser à travers une importante accélération
des chantiers dans le domaine des transports par exemple.
Ainsi, par souci de rééquilibrer la région capitale vers l’est et le
nord, le réseau des transports en commun va y être densifié et,
en particulier de banlieue à banlieue, avec le tramway, la prolongation de la ligne 12 du métro, la construction de nouvelles
gares et l’aménagement des rives du canal de Saint-Denis. Certains de ces projets devraient même voir le jour bien avant, pour
le Championnat du monde d’athlétisme au Stade de France de
2003 et peut-être aussi pour la candidature à l’organisation de
l’Exposition internationale de 2004.
Ce vaste travail d’aménagement du territoire va dynamiser l’ensemble du tissu social, économique et sportif. Un mouvement
sportif français d’ailleurs en pleine expansion et qui, avec ses
14 millions de licenciés au sein de 87 fédérations, était présent
à Sydney dans 22 des 28 disciplines olympiques au programme,
ainsi que dans 13 des 18 disciplines des Jeux Paralympiques.
Le ministère de la Jeunesse et des Sports soutient la candidature de Paris aux JO de 2008 • 10
JACK RALITE,
DE
NOUVELLES
INFRASTRUCTURES
D
ans le domaine sportif, l’essentiel des équipements
est déjà réalisé. Trois gros chantiers sont tout de
même en devenir : un vélodrome de 6 000 places au
fort d’Aubervilliers. Il devrait être en forme de dôme, avec un
anneau de 250 mètres. Après les jeux, outre le cyclisme, il
pourra accueillir de la gymnastique, des arts martiaux, ainsi
que du roller sur la grande plate-forme entourant l’anneau.
Grâce à un système hydraulique, les gradins seront amovibles
permettant la transformation en deux gymnases : un grand
de 500 places, pour des compétitions de handball, volley, basket ou badminton, et un plus petit, pour les entraînements.
Un stade nautique de 15 000 places (5 000 à 7 000 places en
configuration post-olympique) à l’emplacement de l’ancien
hôpital Claude-Bernard. Une salle omnisports de 25 000 places à la porte de la Villette.
Ces deux derniers équipements donneront naissance à un
véritable « Boulevard des sports ». La modernisation d’infrastructures existantes profitera aussi au tissu sportif local de la
région parisienne. Elle offrira des lieux de pratiques à même
de répondre aux besoins de nouveautés et de développement des activités physiques et sportives, pour les décennies
à venir.
L’objectif affiché des Jeux olympiques de 2008 est, bien sûr,
de tout mettre en œuvre pour proposer une manifestation
d’envergure planétaire, qui soit à taille humaine, où chacun
– sportifs, bénévoles, public ou gens des médias – se sente
bien. Mais, la tenue de ces JO à Paris est aussi une nouvelle
occasion de nous montrer sous notre meilleur jour, que ce
soit au niveau sportif, économique, touristique et culturel.
Une chance pour toute la population de la région, d’inviter la
terre entière à une grande fête multiculturelle, sous le signe
de la paix et de l’amitié entre les peuples.
MAIRE
D’AUBERVILLIERS
(SEINE-SAINT-DENIS)
À l’occasion de la présentation officielle de l’équipe de
cyclisme professionnelle Big
Mat Auber 93, Jack Ralite a
évoqué la candidature de Paris
et de l’Ile-de-France pour l’organisation des Jeux olympiques en 2008.
« C’est une chose immense…
S’il y a un mot qui caractérise
notre approche de ces Jeux,
c’est le mot passionnément.
Nous voulons passionnément
les Jeux olympiques. Les Jeux
olympiques sont porteurs de
valeurs : l’amitié entre les peuples, la connaissance et donc
le respect de l’autre, dans sa
vérité et sa diversité. Les Jeux
olympiques, c’est la fête, le
rêve et l’espoir, c’est le
contraire du racisme et de la
xénophobie, du regard hostile
sur l’autre, sur l’étranger. Audelà de l’argent et du mercantilisme, au-delà de tout ce
dont le sport aujourd’hui
souffre tant, les Jeux olympiques sont la plus grande fête
populaire du monde. Avec les
aménagements urbains créés
à cette occasion, Paris et sa
banlieue vont s’interpénétrer.
Ce sera une chose admirable.
Au cœur de notre participation, il y aura le vélodrome
olympique sur le site du fort
d’Aubervilliers. Un investissement de 300 millions de
francs. »
JEAN SIVY,
PRÉSIDENT DU CLUB
CYCLISTE
D’AUBERVILLIERS
STÉPHANE JAVALET,
© Jean Gorguet
DIRECTEUR GÉNÉRAL DU CLUB
CYCLISTE D’AUBERVILLIERS
11
« Ça va être un formidable outil pour travailler avec nos jeunes du département.
Avoir un tel équipement à deux pas, cela
va être formidable sur le plan pédagogique, scientifique et ça nous permettra de
travailler de façon plus rationnelle. Ce sera
un outil extraordinaire pour nous. Il est
clair que si nous pouvons ainsi travailler
avec des jeunes, sur un anneau olympique,
en travaillant la masse, nous allons détecter et former des champions parmi eux. Il
nous faudra adapter un projet spécifique.
Et alors aux Jeux olympiques à Paris, en
2008, l’équipe de France comptera sûrement, une fois de plus, des représentants
de notre club. »
« Que le projet de vélodrome
olympique soit ancré à Aubervilliers n’est pas le fruit du
hasard mais du bon travail
effectué pour faire vivre ce
sport dans notre ville et dans
tout le département. Il sera à
la disposition des 8 000 licenciés de l’Ile-de-France. Nous
devrons tous ensemble inventer quelque chose de nouveau
pour donner naissance à une
grande équipe de pistards
dans notre région. Cet équipement doit être le renouveau
du cyclisme sur piste populaire dans cette enceinte principalement réservée à cette
discipline. »
LA PAROLE
AUX TOURISTES…
Eugénie, touriste italienne
Déjà cinq séjours à Paris avec
son mari. De retour de vacances en Thaïlande, ils sont en
simple transit. Ils profitent
d’une poignée d’heure, entre
deux avions, pour un rapide
passage sur les Champs Élysées
et à la tour Eiffel.Juste le temps
de faire quelques clichés souvenirs.
« Paris, j’adore. Les monuments,l’ambiance,tout est formidable. Nous sommes tous
les deux amoureux de cette
ville. Je ne suis pas spécialement intéressée par le sport.
Mais l’organisation des Jeux
olympiques sera l’occasion
aussi de nombreuses manifestations culturelles, de grandes
fêtes, et cela bien sûr, peut
nous inciter à un nouveau
séjour pour en profiter. »
© Jean Gorguet
Takao, touriste japonais
venant de Nagoya
« Il n’est pas facile de venir à
Paris, lorsque l’on habite aussi
loin. Notre séjour ne dure que
quelques jours, et nous voulons découvrir plein de choses.
Alors les Jeux olympiques,je ne
suis pas assez sportif pour ne
venir que pour cela. Mais si
c’est l’occasion de faire un
voyage dans de bonnes conditions, alors je pense que je profiterai peut-être des circonstances. »
DES
RETOMBÉES
IMPORTANTES
L
a tenue des Jeux olympiques à Paris durant l’été 2008 peut
raisonnablement laisser penser que 5 à 10 millions de touristes extérieurs vont prendre le chemin de notre pays. Ils ont
été 4 millions à Sydney. Les retombées économiques d’un tel événement sont incontestables. La modernisation des équipements
sportifs existants et la construction de quelques nouveaux sites
reçoivent déjà l’engagement du conseil régional qui, par exemple
en ce domaine, assure entre 50 % et 90 % de la facture. Cet investissement se justifie pleinement si on se réfère à la récente organisation du Mondial de football en 1998. Autour du Stade de France,
construit à cette occasion au nord-est de la capitale, le secteur de
la Plaine-Saint-Denis a vu l’installation de dizaines d’entreprises.
L’accueil des festivités olympiques attirera de nouvelles entreprises,
dans les domaines les plus variées, et notamment dans celui la
haute technologie qui, au-delà du rendez-vous olympique, contribueront à former le plus grand pôle européen de communication.
Au total, pour l’Est parisien, certaines projections envisagent après
les jeux, la création de quinze à vingt mille emplois.
Des retombées sensibles sont aussi attendues dans d’autres secteurs
de la région grâce au raccordement de l’autoroute A 86, du prolongement du Tramway Bobigny/Saint-Denis ou encore de celui de
la ligne 8 du métro.
La réutilisation post-olympique d’équipements comme le village
olympique ou le centre de presse vont également apporter des
changements importants. Il est prévu notamment la mise à disposition d’un parc de logements pour étudiants dans l’Est parisien,
zone particulièrement déficitaire dans ce domaine. D’une manière
générale, c’est donc l’image de Paris et de l’Île-de-France qui sera
renforcée avec l’organisation des Jeux olympiques de 2008.
Aujourd’hui, alors que tout le monde est dans l’attente de la décision du CIO en juillet prochain, les choses bougent. L’accélération
du contrat de plan dans toute la région se concrétise. Le tramway
sera en place. La halle Carpentier (Paris) sera portée de 5 000 à
8 000 places. Le vélodrome d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) va
voir le jour, tout comme la base nautique de Vaires-sur-Marne
(Seine-et-Marne).
Avec un budget qui prévoit d’injecter 35 milliards de francs en
dépenses directement liées aux Jeux et 13 milliards de francs dans
le cadre du contrat de plan Etat-Région 2000-2006, les réalisations
seront nombreuses, même si cet argent ne servira pas uniquement
à l’aménagement et à l’équipement. De l’arrivée du tramway sur
les boulevards extérieurs à la couverture du périphérique entre les
portes de la Chapelle et d’Aubervilliers, les transformations seront
très visibles.
Le ministère de la Jeunesse et des Sports soutient la candidature de Paris aux JO de 2008 • 12
LA ROCHELLE
© Guy Genty/Mairie de La Rochelle
Avec 450 kilomètres de côtes, 250 kilomètres de
plage, La Rochelle dispose d’un plan d’eau de
3 300 hectares, protégé du large par les îles de Ré
et d’Oléron. Six parcours olympiques peuvent s’y
dérouler simultanément. De plus les spectateurs
auront la possibilité de suivre les finales des régates à terre, depuis des zones aménagées. Des
caméras vidéo installées sur chaque bouée et sur
des bateaux du comité d’organisation permettront de suivre les courses sur des écrans géants
installés à proximité des tribunes des spectateurs
mais aussi en ville. Au total La Rochelle et sa
région peuvent compter sur plus de 20 000 lits et
plus de 350 restaurants pour accueillir les Jeux
olympiques. Un village olympique pouvant recevoir 400 compétiteurs et leurs accompagnateurs soit environ 800 personnes - regroupera sur un
même site hébergement, restauration, soins, services divers, le tout en liaison direct avec le site
technique sportif. Un ensemble qui répondra bien
sûr aux exigences des Jeux paralympiques.
LA PAROLE
AUX PROFESSIONNELS
DU TOURISME…
Isabelle,
guide indépendante,
interprète en japonais
« La nomination d’une ville
comme organisatrice des Jeux
o lympiques braque sur elle les
feux de l’actualité, longtemps
avant les épreuves en ellesmêmes. On en parle beaucoup. On fait des reportages,
on montre des images. Cela
bien sûr est bénéfique pour le
tourisme avant et après les jeux
en eux-mêmes. Et cela a aussi
pour conséquence directe de
nombreux travaux d’aménagement qui profitent au tourisme très largement, bien audelà du rendez-vous sportif. »
JACK DILLENBOURG,
MAIRE ADJOINT AUX SPORTS,
LA ROCHELLE (CHARENTE-MARITIME)
« L’annonce du choix de La Rochelle pour accueillir les épreuves olympiques de
voile, dans le cadre de la candidature de Paris pour 2008, a donné naissance à un
enthousiasme exceptionnel. Nous comptons environ 15 000 licenciés dans 150
clubs sportifs pour 65 disciplines. Avec une caractéristique dont je suis fier :
le nombre croissant, de manière significative, des féminines. Le mouvement
associatif est un des trésors de notre cité, et sans la moindre réticence, il s’est dans
son ensemble déclaré heureux du projet. Sans attendre il s’est mobilisé pour apporter son soutien. Exemple caractéristique : lors de l’annonce de la sélection dans notre
ville, j’ai passé trois coups de téléphone, et une heure après, nous étions une bonne
centaine de personnes dans les salons de la société des régates rochellaise pour fêter
cela, une coupe de champagne à la main. Tout le monde dans la ville voit tout l’intérêt d’un dossier bien monté, bien huilé, qui permet de fédérer les énergies et de
retrouver une unité et de véritablement s’enthousiasmer ensemble. Ces sentiments
nous confortent dans notre souci de faire réellement de ces épreuves olympiques
une grande fête dans toute notre ville, pour tous ses habitants. Depuis des années
nous avons le souci, je dirais même l’obsession, de mettre la voile au cœur de la ville.
Nous l’avons fait en 1998 pour la Whitbread. Et pour les JO de 2008, nous veillerons à ce qu’un maximum d’animations soit organisé dans des sites très marquants de La Rochelle : le vieux bassin avec ses deux tours, l’ancien bassin des
chalutiers, toutes les vieilles rues du port… »
© B. Henry/Mairie de La Rochelle
Chico, agent
d’accueil d’une entreprise
de tourisme
« L’expérience que nous avons
eue au moment de la Coupe
du monde de football nous
apprend que les grands événements de ce style apportent
surtout un changement de
tourisme. Les clients habituels
ne viennent pas durant ces
périodes. Les hôtels et les restaurants sont bondés, ce qui
effraye ces touristes classiques.
Exception faite pour les provenances lointaines, comme l’Asie, qui profitent de ces circonstances pour visiter le pays,
et pas seulement aller dans les
stades. »
13
LES JEUX
À
PARIS
LE
CALENDRIER
DES MANIFESTATIONS
DES JEUX OLYMPIQUES
2008 EST PRÉVU
COMME SUIT :
JEUX
OLYMPIQUES
Vendredi 4 juillet
Ouverture
du Village olympique
Vendredi 18 juillet
Cérémonie d’ouverture
Dimanche 3 août
Cérémonie de clôture
Mardi 5 août
Fermeture
du Village Olympique
JEUX PARALYMPIQUES
Vendredi 18 août
Ouverture
du Village Paralympique
Vendredi 22 août
Cérémonie d’ouverture
Mardi 2 septembre
Cérémonie de clôture
Jeudi 4 septembre
Fermeture
du Village Paralympique
OUEST
Le ministère de la Jeunesse et des Sports soutient la candidature de Paris aux JO de 2008 • 14
NORD
SUD
ET EST
Sport(s) pratiqué(s) :
e-mail :
Code postal :
Prénom :
Nom :
(2,21 F la minute)
OUI au 0 892 70 2008
OUI sur le site www.paris2008.fr
OUI avec ce coupon réponse
OUI
Tous les moyens
sont bons pour dire
Relais JS, le journal des acteurs de la jeunesse et des sports est une publication du ministère de la Jeunesse et des Sports
78, rue Olivier de Serres - 75739 Paris CEDEX 15 - Site Internet : www. jeunesse-sports. gouv. fr
Directeur de la publication : François Signoles - Rédacteur en chef : Patrick Maurières - Coordination de la rédaction :
Béatrice Hopkins (01 40 45 99 67) - Rédaction : Patrick Pierquet - Créa et mise en page : Frédéric Charpentier Couverture : Sansblanc, photo : Benoît Teillet - Impression : Typocentre Color, BP 1117 - 03 113 Montluçon.
LE CALENDRIER DES
DÉCISIONS
Visites des cinq villes
candidates :
Pékin, du 21 au 24 février
Osaka, du 26 février
au 1er mars
Toronto, du 8 au 11 mars
Istanbul, du 21 au 24 mars
Paris, du 26 au 29 mars
CINQ
Rapport de la commission
d’évaluation :
Juin 2001
© Jean Gorguet
Élection de la ville hôte :
Mi-juillet 2001,
lors de la cession du CIO,
à Moscou
VILLES
DANS
L’ATTENTE
E
n juillet prochain, réunis à Moscou, les 130
membres du Comité international olympique
(CIO) vont désigner la ville chargée de l’organisation des Jeux olympiques de 2008. De dix prétendantes, elles sont cinq encore en course : Istanbul, Osaka,
Paris, Pékin et Toronto.
Pour en arriver à cette première sélection, le CIO avait
choisi de retenir dix critères pour départager les villes
requérantes. Le dossier parisien arrive en tête de cette
première étude en s’imposant sur les questions de la
qualité des infrastructures générales, de l’hébergement (à égalité avec Pékin), des transports, de l’expérience en matière d’organisation d’événements sportifs, d’infrastructures sportives (à égalité avec Toronto),
d’environnement (à égalité avec Toronto et Osaka) et
de concept général. Pékin devance notre capitale sur les
questions de concept du village olympique, et pour le
soutien de l’opinion publique (à égalité avec Toronto).
Toronto s’impose pour sa part aux yeux des responsables du CIO dans le domaine de la sécurité et bénéficie
en plus, hors des critères officiels de sélection, de l’avantage de ne pas accuser de décalage horaire avec les
États-Unis, aspect important pour les médias partenaires du CIO. Le dossier parisien, remis le 16 janvier dernier aux instances olympiques, a des atouts dans son
jeu, en promettant des « jeux compacts » et « propres »,
de la conception des infrastructures jusqu’au menu bio,
en passant par un carburant propre pour les véhicules
officiels. Cet aspect de respect de l’environnement est
particulièrement important face à la candidature de
Pékin, battue in extremis par Sydney pour les jeux 2000.
Affranchir
au tarif
en vigueur
Opération OUI Paris 2008
Cedex 3030
99303 Paris Concours