Leçon 17 : Ruth (2è partie)

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Leçon 17 : Ruth (2è partie)
Leçon 17 : Ruth (2è partie)
Prêché mercredi le 6 novembre 2013
Église réformée baptiste de Rouyn-Noranda
Par : Marcel Longchamps
Formation biblique pour disciples
(Comprenant des études sur tous les livres de la Bible,
sur la théologie systématique et sur l’histoire de l’Église)
Disponible gratuitement en format Word, PDF, et en MP3
Voir le contenu détaillé sur le site Web
Série : Survol des 66 livres de la Bible (T-2)
Leçon 16 : Ruth (2è partie)
Église réformée baptiste de Rouyn-Noranda
Adhérant à la Confession de Foi Baptiste de Londres de 1689
www.pourlagloiredechrist.com
Par : Marcel Longchamps
INTRODUCTION
Au 18è siècle, lorsque Benjamin Franklin était ambassadeur des États-Unis
en France, il lui arrivait de fréquenter occasionnellement le Club des
Infidèles, un cercle d’intellectuels qui passaient le plus clair de leur temps à
lire des chefs-d’œuvre de littérature et à en discuter.
Dans ses paroles d’introduction, il ne révéla pas le titre du livre ni d’où il
était tiré, et se contenta de lire l’histoire.
Ses auditeurs l’écoutèrent avec attention et ne manquèrent pas de vanter la
qualité du récit. Ils pensèrent que c’était une œuvre récente et ne tarirent pas
d’éloges.
Franklin leur révéla alors que c’était le livre de Ruth, une histoire tirée de la
Bible, ce livre qu’ils méprisaient.
Pour mieux apprécier le livre, nous ferons une brève analyse des différentes
sections du livre et nous examinerons plus attentivement ses principales
leçons.
-2I) BRÈVE ANALYSE DU CONTENU
Tiré de Survol de l’Ancien Testament, volume 1, Gareth Crossley,
Europresse, 2004 (pages 273-277).
A) Émigration au pays de Moab (1 : 1-5)
Élimélec et sa femme Naomi, de la tribu de Juda, quittent leur ville de
Bethléem, dans un état de grand désespoir à cause d’une famine pesante qui
les avait obligés à vendre leurs terres pour payer leurs dettes. Ils partent avec
leurs deux fils Machlon et Kiljon en direction de l’est, traversent le Jourdain,
longent la côte orientale de la mer Morte, franchissent la rivière Arnon et
pénètrent dans le pays de Moab. C’est là qu’Élimélec meurt. Les deux fils
épousent des femmes moabites. Après une dizaine d’années passées dans ce
pays, Machlon et Kiljon meurent à leur tour.
B) Triste retour au pays de Juda (1 : 6-22)
Naomi, seule avec ses deux belles-filles moabites, informée que la famine a
cessé au pays de Juda, décide de rentrer au milieu de son peuple. Elle presse
ses deux brus de retourner chez leurs parents respectifs; elle invoque sur
elles la bénédiction divine en leur souhaitant de trouver un mari et de fonder
une famille. À l’idée de devoir se séparer, les trois femmes versent
d’abondantes larmes. Les deux jeunes veuves proposent d’accompagner
Naomi à Bethléem. Mais Naomi insiste en leur disant qu’elles n’ont aucun
avantage à rester auprès d’elle, car elle ne pourra pas leur procurer de mari.
Elle les exhorte fermement à retourner dans leur famille respective. La
perspective de la séparation leur arrache de nouvelles larmes. Cette fois-ci,
Orpa fait ses adieux à Naomi, mais Ruth décide de rester avec sa belle-mère,
car elle a placé sa foi dans le Dieu d’Israël, le seul Dieu vivant et vrai. Ruth
déclare son allégeance à Naomi, au peuple de Naomi et à son Dieu.
Devant la détermination inflexible de sa bru, Naomi se rend compte que
toute protestation de sa part sera désormais inutile. Les deux femmes
poursuivent donc leur route vers Bethléem.
-3Les femmes de Bethléem sont surprises de voir Naomi rentrer au pays après
10 années d’absence. Elles se demandent même : « Est-ce vraiment
Naomi? ». Naomi leur répond en témoignant du grand chagrin qui l’habite :
« Ne m’appelez pas Naomi (« Agréable »); appelez-moi Mara (« Amère »),
car le Tout-Puissant m’a remplie d’amertume ». 1 : 20
III) Ruth et Boaz (2 : 1 – 4 : 17)
Les deux femmes arrivent à Bethléem au commencement de la moisson de
l’orge. Ruth obtient du contremaître chargé de surveiller les moissonneurs la
permission de les suivre et de glaner ce qui reste dans les champs. La loi de
Dieu pense aux pauvres et aux étrangers : « Quand vous ferez la moisson
dans votre pays, tu laisseras un coin de ton champ sans le moissonner, et tu
ne ramasseras pas ce qui reste à glaner. Tu abandonneras cela au pauvre et à
l’étranger. Je suis l’Éternel, votre Dieu » (Lévitique 23 : 22).
Boaz, un parent de Naomi par alliance, arrive de la ville, aperçoit Ruth en
train de glaner et se renseigne à son sujet. Apprenant que c’est Ruth la
Moabite qui est revenue avec Naomi, Boaz se fait un plaisir de lui venir en
aide. Il a entendu parler de la réputation de la jeune veuve et la recommande
à la bénédiction divine : « Que l’Éternel te rende ce que tu as fait, et que ta
récompense soit entière de la part de l’Éternel, le Dieu d’Israël, sous les ailes
duquel tu es venue te réfugier! » (2 : 12).
Boaz encourage Ruth à rester auprès de ses ouvriers auxquels il donne des
consignes strictes et fermes pour assurer la sécurité de la jeune femme. Il
leur demande également de laisser tomber intentionnellement davantage
d’épis pour elle. Tout le temps que dure la moisson de l’orge et de celle du
froment, soit environ deux mois, Ruth vient travailler journellement dans les
champs de Boaz.
. La stratégie de Naomi
Naomi a le souci de garantir une certaine sécurité à sa belle-fille Ruth. Il ne
semble pas que les veuves aient été incluses parmi celles qui pouvaient
hériter les terres d’un homme sans laisser d’héritier mâle (Nombres 27 : 811). Sur la base des dispositions de la loi de Dieu, Naomi cherche à
-4récupérer les terres de son mari en faisant jouer la clause de la rédemption et
de la perpétuation du nom de son mari par le biais du lévirat.
La première partie de ce plan consiste à rentrer de nouveau en possession
des terres : « Si ton frère devient pauvre et vend une portion de sa propriété,
celui qui a le droit de rachat, son plus proche parent, viendra et rachètera ce
qu’a vendu son frère. Si un homme n’a personne qui ait le droit de rachat, et
qu’il se procure lui-même de quoi faire son rachat, il comptera les années
depuis la vente, restituera le surplus à l’acquéreur, et retournera dans sa
propriété » (Lévitique 25 : 25-27).
La deuxième partie du plan fait intervenir le mariage de Ruth avec un proche
parent : « Lorsque des frères demeureront ensemble, et que l’un d’eux
mourra sans laisser de fils, la femme du défunt ne se mariera point au-dehors
avec un étranger, mais son beau-frère ira vers elle, la prendra pour femme, et
l’épousera comme beau-frère. Le premier-né qu’elle enfantera succédera au
frère mort et portera son nom, afin que ce nom ne soit pas effacé d’Israël. Si
cet homme ne veut pas prendre sa belle-sœur, elle montera à la porte vers les
anciens, et dira : Mon beau-frère refuse de relever en Israël le nom de son
frère, il ne veut pas m’épouser par droit de beau-frère. Les anciens de la ville
l’appelleront, et lui parleront. S’il persiste, et dit : Je ne veux pas la prendre,
alors sa belle-sœur s’approchera de lui en présence des anciens, lui ôtera son
soulier du pied, et lui crachera au visage. Et prenant la parole, elle dira :
Ainsi sera fait à l’homme qui ne relève pas la maison de son frère. Et sa
maison sera appelée en Israël la maison du déchaussé » (Deutéronome 25 :
5-10).
. L’aire de battage
Ruth suit le conseil de Naomi. Elle se baigne, revêt ses plus beaux habits et
se rend sur l’aire de battage où elle attend que Boaz vienne se reposer. Une
fois qu’il s’est endormi, elle se glisse à ses pieds. Au beau milieu de la nuit,
Boaz se réveille en sursaut et découvre ahuri Ruth couchée à ses pieds. Elle
décline son identité et ajoute : « Étends le pan de ton manteau sur ta
servante ». Ce n’est pas une invitation à l’immoralité, mais plutôt une
demande formelle de mariage dans le langage pittoresque de l’époque. Boaz,
un homme honorable et d’âge mûr (3 : 10), loue Ruth d’avoir cherché refuge
auprès de lui et promet de faire tout son possible pour combler son désir
-5après s’être assuré qu’un parent plus proche que lui renonce à ses droits et à
ses devoirs.
Boaz tient parole et prend les mesures prévues par la loi de Dieu pour le
rachat par le proche parent des terres d’Élimélec et de la femme de son fils.
Après avoir trouvé le plus proche parent d’Élimélec, Boaz lui demande en
présence de dix anciens de la ville s’il veut racheter les terres du défunt. Le
proche parent le veut bien. Boaz associe alors le rachat de ces terres au
rachat de la lignée familiale du défunt. Le proche parent n’est pas disposé à
racheter Ruth, de crainte de voir une partie de son héritage lui échapper. En
effet, si Ruth lui enfantait un fils, ce proche parent et sa famille perdraient
une grande partie de l’argent investie dans l’achat de terres que ni lui ni sa
famille ne posséderaient jamais.
Le proche parent est désormais placé devant une situation difficile, mais
c’est justement ce que Boaz voulait! Son amour pour Ruth brille de tout son
éclat dans ce dialogue. Car c’est précisément pour pouvoir épouser Ruth
qu’il imagine ce stratagème de mentionner les terres d’abord, Ruth ensuite.
Il réussit ainsi un joli coup de maître en se servant des possibilités de la loi
pour mettre le plus proche parent dans une situation impossible. Le goël
(c’est-à-dire le proche parent rédempteur) anonyme découvre qu’il doit
assumer deux responsabilités, et non une seule, et que les deux sont
indissociables. Il pouvait difficilement accepter l’une sans l’autre.
Boaz saute sur l’occasion, rachète les terres et rachète en même temps Ruth
en l’épousant. En tant que proche parent, Boaz ne prend pas possession des
terres, mais les réserve pour le fils premier-né de Ruth, et il héritera de ses
terres.
Boaz et Ruth ont un fils qu’ils nomment Obed. Il sera le grand-père du roi
David.
D) Ancêtres du roi David (4 : 18-22)
Le livre de Ruth s’achève en montrant comment, par la providence du Dieu
Tout-Puissant, la famille de Boaz figure dans la généalogie du grand roi
David (Matthieu 1 : 3-6).
-6II) LES PRINCIPALES LEÇONS DU LIVRE
A) La providence
L’action ordinaire de la providence est comme un fil qui parcourt tout le
livre. La rencontre de Ruth et de son proche parent rédempteur est présentée
comme un hasard : « Il se trouva par bonheur que la parcelle de terre
appartenait à Boaz » (2 : 3). Ce verset dit exactement le contraire de ce qu’il
veut dire! Le livre montre en effet que c’est Dieu qui guide et conduit Ruth
pour qu’elle rencontre le proche parent qui a droit de rachat.
Le nom de Dieu revient 23 fois dans ce petit livre; cette fréquence révèle au
lecteur un Dieu qui agit constamment dans la vie des gens ordinaires. On ne
trouve dans ce récit ni miracles, révélations célestes ou déclarations
prophétiques. On est cependant frappé par le dévoilement progressif du plan
de Dieu et de sa providence. À partir de l’illustration qu’il donne de la
pureté, de la fidélité et de la loyauté, du devoir et de l’amour, l’auteur veut
que ses lecteurs discernent la main de Dieu qui prend soin, soutient et
pourvoit.
B) Une conversion authentique
L’histoire de Ruth la Moabite illustre admirablement la grâce de Dieu qui
s’étend au-delà du peuple d’Israël. Ce récit présente cette grâce dans toute sa
splendeur et sa gloire. Conformément à la providence de Dieu, Ruth vient de
l’extérieur; elle ne cherche pas le Dieu vivant et vrai, car, dans sa condition
et son état naturels, « nul ne cherche Dieu » (Romains 3 : 11). Ruth non plus
ne cherchait pas Dieu, mais lui la cherchait. Elle a au ciel un bon berger qui
la guide vers la vérité de façon unique et inimitable.
Ruth s’est convertie « à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu
vivant et vrai » (1 Thessaloniciens 1 : 9). Sa déclaration : « Ton peuple sera
mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu » (1 : 16), démontre qu’elle renonce
à ses allégeances et à ses attaches passées.
C) L’amour pour le peuple de Dieu
-7Ruth prouve l’authenticité de sa conversion du paganisme au Dieu vivant et
vrai par l’amour qu’elle témoigne au peuple de Dieu. Elle exprime sa foi à
Naomi : « Ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu ».
Dans le Nouveau Testament, l’apôtre Jean développe le lien entre l’amour
pour Dieu et celui pour les enfants de Dieu : « Quiconque croit que Jésus est
le Christ est né de Dieu, et quiconque aime celui qui l’a engendré aime aussi
celui qui est né de lui » (1 Jean 5 : 1). Il montre également que cet amour
pour le peuple de Dieu est une preuve de la conversion : « Nous savons que
nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères.
Celui qui n’aime pas demeure dans la mort » (1 Jean 3 : 14).
D) Les signes du relâchement spirituel
Pourquoi Naomi et son mari Élimélec quittèrent-ils Juda? Il semble que
ceux qui restèrent au pays et supportèrent la famine s’en tirèrent mieux (1 :
6). Avaient-ils eu raison de quitter le pays de la promesse? Et pourquoi avoir
choisi le pays de Moab? Les Moabites adoraient Kemosh et offraient
apparemment des sacrifices humains (2 Rois 3 : 27). La pratique des rites de
fertilité cananéens était aussi très répandue. Il n’y avait pas de place dans ce
pays pour qu’un homme craignant Dieu s’y établisse avec sa famille.
L’émigration au pays de Moab résultait peut-être du désir de conserver la vie
sauve à la famille; or les trois hommes de cette famille moururent dans ce
pays étranger.
Le récit ne dit rien du rôle de Naomi dans ce déménagement. Elle a pu
l’avoir suggéré, avoir été d’accord avec la suggestion de son mari ou avoir
accepté cette décision par respect et soumission envers lui. Nous ignorons
aussi si elle fut d’accord que ses fils épousent des femmes Moabites,
transgressant ainsi le commandement de Dieu (Deutéronome 23 : 3).
Certains indices laissent cependant supposer qu’elle se trouvait dans un triste
état spirituel, même si elle n’avait pas complétement abandonné sa foi dans
le vrai Dieu.
Le premier signe évitement de l’éloignement spirituel de Naomi se trouve
dans le conseil qu’elle donne à ses deux brus. Naomi presse les deux jeunes
-8femmes de retourner chez leurs parents; Orpa s’en va, mais Ruth reste auprès
de sa belle-mère. Celle-ci lui donne le conseil le plus stupéfiant qui soit :
« Voici, ta belle-sœur est retournée vers son peuple et vers ses dieux; retourne,
comme ta belle-sœur » (1 : 15). On a beau admettre que Naomi fait preuve
d’altruisme en rendant leur liberté à ses brus, elle n’encourage cependant pas
moins Ruth à retourner « vers ses dieux ». Les paroles de Naomi donnent à
penser que Ruth avait déjà embrassé la foi dans le Dieu d’Israël, le seul vrai
Dieu. Elle s’était tournée vers l’Éternel. Au fond, ce que Naomi lui
recommande n’est rien de moins qu’apostasier sa foi nouvelle et de servir les
dieux moabites!
Le deuxième signe de la situation rétrograde de Naomi réside dans sa
réaction à la providence de Dieu. Naomi dit à Orpa et à Ruth : « À cause de
vous je suis dans une grande affliction de ce que la main de l’Éternel s’est
étendue contre moi » (1 : 13). Plus tard, elle manifeste encore ce
ressentiment quand elle rencontre les femmes de Bethléem : « Elle leur dit :
Ne m’appelez pas Naomi (« Agréable »); appelez-moi Mara (« Amère »),
car le Tout-Puissant m’a remplie d’amertume. J’étais dans l’abondance à
mon départ, et l’Éternel me ramène les mains vides. Pourquoi m’appelleriezvous Naomi, après que l’Éternel s’est prononcée contre moi, et que le ToutPuissant m’a affligée? » (1 : 20-21).
Le troisième signe montrant que Naomi ne vivait pas en communion intime
avec son Dieu est la stratégie qu’elle met au point pour s’assurer
l’intervention de Boaz. Naomi croit au Seigneur, mais elle ne fait pas
totalement confiance à sa providence. Sa foi en Dieu se même à de la
désobéissance. Elle connaît les préceptes de la loi divine, mais elle oublie
que les moyens utilisés pour parvenir à ses fins sont aussi importants pour
Dieu que les fins elles-mêmes. Le conseil que Naomi donne à Ruth aurait pu
grandement nuire à la réputation de Ruth et de Boaz qui étaient deux
personnes très vertueuses. Il n’est pas sage de conseiller à une jeune femme
de se glisser dans la « chambre à coucher » d’un homme, même si celui-ci
jouit d’une solide réputation morale et spirituelle. Le fait de passer la nuit
ensemble aurait pu donner lieu à des ragots. D’un point de vue moral,
l’action préconisée par Naomi et accomplie par Ruth semble tout à fait
inacceptable. Ceux qui connaissent bien l’histoire de l’époque suggèrent
toutefois que cet épisode n’aurait pas été jugé choquant à la lumière des
coutumes pratiquées en Israël en ce temps-là. Mais alors, pourquoi Ruth
-9s’empresse-t-elle de quitter l’aire de battage avant qu’on puisse la
reconnaître? Et pourquoi Boaz insiste-t-il pour que personne ne soit informé
de la présence de Ruth auprès de lui cette nuit-là? (3 : 14).
Nous devons faire attention à tout ce qui prouve que nous nous sommes
détournés « du Dieu vivant », des signes comme les excuses avancées pour
ne pas aller au culte, la répugnance à se trouver au milieu des enfants de
Dieu, le refus d’assumer des responsabilités dans l’église, l’abandon de la
prière, ne plus trouver le temps de lire et méditer la Parole de Dieu. Le
relâchement spirituel commence dans le cœur : la perte du premier amour
(Apocalypse 2 : 4), la disparition de la joie du salut (Psaumes 51 : 14), la
disparition du plaisir à méditer la loi du Seigneur (Psaumes 1 : 2, Romains
7 : 22).
E) Les femmes dans la Bible
Aucun lecteur impartial ne peut conclure que la Bible défend une idée
rabaissée de la femme. Dans notre survol du livre de Juges, nous avons déjà
fait remarquer qu’il contenait le premier cas d’une femme parvenue au
sommet de la notoriété et à la direction d’un peuple (Juges 4 : 4). Débora y
apparaît comme une femme très capable et « juge » de plein droit en Israël.
Par son enseignement, ses illustrations et ses exemples, la Parole de Dieu
repend et corrige le chauvinisme masculin, cette croyance irrationnelle et
auto-suffisante en la supériorité des hommes sur les femmes. Il y a certes
des cas de chauvinisme dans la Bible, comme lorsque Lot propose de livrer
ses filles à des hommes pervers, où lorsque le Lévite fait de même avec sa
concubine (Genèse 19 : 8; Juges 19 : 24). Ces cas sont horribles et
inexplicables, et la Parole ne les approuve pas. Le fait que de telles
monstruosités soient rapportés dans l’Écriture ne signifie pas que Dieu
approuve ces pratiques, pas plus qu’il n’approuve le comportement immoral
ultérieur des filles de Lot, ou le péché commis par Tamar avec son beau-père
(Genèse 19 : 31-36; 38 : 14-18). L’Éternel s’attend à ce que son peuple lise
les Écritures avec soin et beaucoup de réflexion pour arriver à en tirer des
conclusions morales et spirituelles qui l’honoreront.
-10La Bible condamne avec la même rigueur le féminisme radical avec ses
attaques agressives contre Dieu, jugé hostile aux femmes. Pour défendre leur
cause, les hommes et les femmes partisans d’un féminisme radical doivent
faire abstraction de nombreuses pages de l’Écriture ou en déformer le
contenu. Ils doivent passer sous silence ou mal interpréter les illustrations
sublimes de femmes pieuses qui remplissent les pages de la Bible. La Parole
de Dieu brosse de ces femmes un portrait élogieux, souligne leurs prouesses
et le respect qu’elles se sont acquis de la part de leurs compatriotes israélites,
aussi bien hommes que femmes.
Ruth et Esther sont deux de ces femmes remarquables. Chacune a donné son
nom à un livre biblique; elles rayonnent comme des exemples de piété, de
loyauté, de dévouement, d’obéissance ou de service. Elles honorent Dieu et
sont des modèles pour tous ceux qui veulent les imiter, qu’ils soient hommes
ou femmes. Ruth est une païenne et épouse un Juif, et Esther est une Juive et
épouse un roi païen.
APPLICATIONS
1) Reconnaissons la main active de Dieu dans nos circonstances
quotidiennes : nous serons éblouis de sa sagesse et nous en serons
grandement bénis!
2) Manifestons par nos actions l’authenticité de notre conversion comme
Ruth le fit.
3) Méditons sur le fait que lorsque nous sommes des enfants de Dieu, nous
aimons concrètement le peuple de Dieu comme le fit Ruth.
4) Demandons au Seigneur de nous sonder pour voir s’il y a des signes de
relâchement spirituel dans nos vies (comme il y en a eu dans la vie de
Naomi).
5) Rendons grâce au Seigneur pour nous avoir donné au travers des pages
de la Bible une image noble de la femme.
QUE L’ÉTERNEL SOIT BÉNI, LOUÉ ET ADORÉ
ÉTERNELLEMENT!
A M E N !