Nelson MANDELA - PAROISSE SAINTES MARTHE et MARIE

Transcription

Nelson MANDELA - PAROISSE SAINTES MARTHE et MARIE
Nelson MANDELA
1918-2013
Biographie de Nelson Mandela
Nelson Rolihlahla Mandela est né dans l'ancien Bantoustan, en Afrique du Sud.
Son père était l'un des chefs de l'ethnie Xhosa. Après avoir obtenu un diplôme en
droit en 1942 à l'Université du Witwatersrand de Johannesburg, il entre à l'ANC
(l’African National Congress) qui est alors un parti politique modéré de la
Bourgeoisie noire.
Avec Oliver Tambo, Nelson Mandela fonde le premier cabinet d'avocats noirs en
Afrique du Sud, puis, en mars 1944, crée la Ligue de la jeunesse de l'ANC (Youth
League). Au moment où l'apartheid est "officialisé" par le premier ministre sud africain Daniel Malan en
1948, Nelson Mandela et Olivier Tambo parviennent à accéder à la tête de l'ANC avec la Ligue de la
jeunesse.
Après plusieurs années de lutte contre l'Apartheid, d'arrestations et de procès, Nelson Mandela est
condamné en 1964 avec sept de ses compagnons à la prison à vie pour sabotage, trahison et complot.
Durant toute sa captivité, il refuse d'être libéré contre le renoncement public à la lutte anti-apartheid. En
1986 ont lieu des rencontres avec les autorités qui le placent en résidence surveillée à partir de 1988.
Nelson Mandela est finalement libéré le 11 février 1990 après avoir passé 27 ans et demi en prison. Le
gouvernement sud africain légalise le Parti communiste et l'ANC dont Mandela devient le président en
1991.
En 1993, avec le président De Klerk, il reçoit le prix Nobel de la paix. Les premières élections
pluralistes et multiraciales ont lieu en 1994. L'ANC remporte une très large victoire. La même année,
Nelson Mandela est investi Président de l'Afrique du Sud, poste qu'il occupe jusqu'en 1999 pour laisser
la place à ThaboMbeki.
Nelson Mandela crée en 1999 la Fondation Nelson Mandela et se consacre à la lutte contre le sida.
Nelson Mandela est décédé le 5 décembre 2013 à l’âge de 95 ans.
Présentation de Nelson MANDELA par la rédaction de « Prier 15 jours avec »
Héros de la lutte contre l’apartheid, Nelson MANDELA (1918-2003) eut un destin hors du commun. Sa
force inébranlable, son grand courage et sa ferme espérance ont changé la face de l’Afrique du Sud. Il
est devenu, à maints égards, un maître de sagesse, maître de réconciliation, maître d’unité, maître de
justice sociale.
Sa foi l’a-t-elle soutenu ? Élevé par sa mère dans la foi méthodiste, il convient de respecter sa pudeur
extrême dans ce domaine. Ce que l’on peut lire de sa foi, on le découvre dans sa vie exceptionnelle,
son comportement pacifique, ses choix audacieux et la manière profonde dont il a vécu les épreuves
auxquelles il a dû faire face. Oui, un homme peut tout changer.
Mini retraite 13 Août 2015 – Spiritualité ou plutôt sagesse de Nelson MANDELA
Père René PICHON 414 rue de l’église 73490 LA RAVOIRE – mail : [email protected]
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Spiritualité ou plutôt sagesse
de Nelson MANDELA
1. Être fidèle à nos racines
« La structure et l’organisation des premières sociétés africaines de ce pays me
fascinaient et elles eurent une grande influence sur l’évolution de mes conceptions politiques.
La terre, principale ressource, appartenait à la tribu tout entière, et la propriété privée n’existait
pas. Il n’y avait pas de riches ni de pauvres, pas d’exploitation de l’homme par l’homme. Tous
les hommes étaient libres et égaux, tel était le principe directeur du gouvernement, principe qui
se traduisait également dans l’organisation du conseil qui gérait les affaires de la tribu… Le
conseil était parfaitement démocratique et tous les membres de la tribu pouvaient participer à
ses délibérations. » (plaidoirie au procès de Prétoria, novembre 1962).
Un proverbe africain bien pour notre époque qui ne sait pas où elle va : « Quand tu ne
sais où tu vas, dit le proverbe africain, regarde d’où tu viens… »
Nelson MANDELA a toujours été fidèle à ses racines pour leur faire produire du fruit
dans l’évolution de son pays vers la modernité. Sommes-nous fidèles à nos racines ou les
avons-nous oubliées, racines familiales, sociales, chrétiennes, etc…
Méditation : Je prends conscience de ce que je dois à ma famille, mon milieu de
vie, ma religion… et de ce que j’ai trop oublié…
Exercice spirituel : toujours enraciner nos grandes décisions dans
ce que nous devons à notre passé pour qu’elles soient le fruit de notre
passé et non une rupture brutale.
Faire
sans
cesse
« Mémoire »
comme
Jésus
et
la
Bible : « conformément aux Écritures. »
2. Être fidèle à des valeurs et à la méditation : avoir une vie spirituelle
« L’honnêteté, la sincérité, la simplicité, l’humilité, la générosité, l’absence de vanité, la
capacité à servir les autres – qualités à la portée de toutes les âmes – sont de véritables
fondations de notre vie spirituelle. La détention a au moins le mérite d’offrir une bonne occasion
pour travailler sur sa propre conduite, corriger le mauvais et développer le bon que l’on porte
tous en soi. La pratique régulière de la méditation, disons un quart d’heure chaque jour avant de
se coucher, peut être très utile. Il est possible que dans un premier temps tu aies du mal à
identifier les éléments négatifs de ta vie, mais tu seras récompensé si tu en fais l’effort
régulier. »
Méditation : Quelles sont les sept valeurs qui nourrissent ma vie spirituelle ?
Quel temps est-ce que je consacre quotidiennement à la méditation ?
Quels sont les deux ou trois éléments négatifs de ma vie actuelle m’empêchant
d’avoir une vie plus spirituelle ?
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Exercice spirituel : « Travailler sur sa propre conduite »
 Prendre chaque jour un temps de méditation pour évaluer ma vie
spirituelle, mon ressenti intérieur.
 Faire des efforts de vie en essayant de vivre concrètement la
valeur dont j’ai le plus besoin d’après les résultats de ma
méditation, pratiquer le sport de l’âme, l’entraînement spirituel…
3. Porter un regard positif et bienveillant sur les autres même si ce sont nos ennemis
Lettre à sa fille Zindzi :
« Zeni et toi, et peut-être maman elle-même, vous pensez probablement, non sans
raison, que le magistrat qui nous a traités avec une telle absence d’humanité et une
mesquinerie si effroyables est un homme cruel. Il a sans doute lui-même une femme et des
enfants, et il a probablement conscience du déchirement que provoque cette séparation forcée
entre papa et maman, puisqu’on nous refuse le plaisir de nous voir. Pourtant, je sais que cet
homme est loin d’être cruel. Au contraire, dans les limites imposées par certaines habitudes
désormais de mise dans notre pays, il est gentil et courtois, et en toute sincérité je le considère
comme un gentleman. »
Monseigneur Desmond TUTU, archevêque anglican du Cap, prix Nobel de la Paix en
1984, avait cette réflexion : « Pourquoi est-ce que les gens aiment MANDELA ?
Est-ce parce qu’il a passé 27 ans en prison ? Est-ce parce qu’il a délivré
le pays de l’apartheid ? Non, les gens l’aiment parce qu’il est bon ! »
Monseigneur LAFONT commente : « Alors, oui, il a choisi délibérément de
s’appuyer sur le bon côté des personnes et de les considérer avec bienveillance, tant
qu’il n’aurait pas la preuve de leur malveillance foncière. Il savait bien que le regard de
bonté suscite la bonté, et que la bienveillance suscite la collaboration. »
Méditation : Je prends conscience du mal que j’ai à avoir un regard positif sur
telle ou telle personne de mon entourage.
J’essaie d’avoir une méditation de bienveillance à son égard en éveillant en moi
un sentiment de bienveillance à son égard comme le fait MANDELA pour son juge.
Exercice spirituel : M’exercer à voir systématiquement le positif
dans tous ceux que je rencontre par-delà les premières impressions
comme Jésus avec Zachée, la Samaritaine, le Centurion, etc…
4. Transformer l’ennemi en adversaire
« En Afrique du Sud comme dans beaucoup d’autres pays, divers problèmes divisent les
prisonniers et les hommes au pouvoir. Je déteste la suprématie blanche et je la combattrai avec
toutes les armes à ma disposition. Mais quand la rupture entre nous aura pris des formes
extrêmes, j’aimerais vous combattre sur le plan des principes et des idées, sans haine
personnelle, de sorte qu’à la fin de la bataille, et qu’elle qu’en soit l’issue, je puisse vous serrer
la main avec fierté, parce que j’aurai le sentiment d’avoir eu affaire à un adversaire digne et
droit, qui a observé un code élémentaire d’honneur et de décence. »
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L’ennemi, c’est celui pour qui j’ai de la haine, l’envie de le détruire, ou celui qui a de la
haine contre moi, l’envie de me détruire.
L’adversaire c’est celui contre qui je lutte ou qui lutte contre moi, mais sans haine et avec
le désir que le meilleur gagne !
Jésus nous dit : « Aimez vos ennemis. » Aimer, c’est transformer l’ennemi en
adversaire !
Méditation : Je pense au conflit qui me tracasse le plus en ce moment et j’essaie
d’évacuer ma haine, mon désir de vengeance, mes sentiments négatifs en vivant déjà par
anticipation la réconciliation, les retrouvailles, l’accord, la paix retrouvée… bref l’issue
heureuse !
Exercice spirituel : Apprendre à valoriser et à aimer ceux qui
s’opposent à moi et me poussent à me dépasser.
5. Savoir faire des choix
« Je me suis souvent demandé si le combat qu’on mène pour d’autres justifie qu’on
néglige sa propre famille. Y a-t-il plus important que de s’occuper de sa mère qui approche de
la soixantaine, de lui construire une maison de rêve, de lui donner de la bonne nourriture, de
beaux vêtements et tout l’amour qu’on a ? Dans des cas pareils, la situation n’est-elle pas une
excuse pure et simple pour fuir ses responsabilités ? Il n’est pas facile de vivre avec une
conscience qui soulève de telles questions de temps à autre. »
Nous avons tous des problèmes de conscience, des conflits de devoir. Choisissons-nous
de suivre après mûres réflexions notre conscience en acceptant qu’elle soit travaillée et pas en
paix ?
Méditation : Je prends conscience des conflits de devoir qui me travaillent en ce
moment.
Exercice spirituel : Accepter de vivre avec en permanence des
problèmes de conscience et choisir ce qui nous semble le mieux sans
pour autant rejeter le moins bien autant que faire se peut.
Avancer en acceptant cet équilibre instable !
6. Privilégier le collectif aux dépens de l’individuel
« Je ne me rappelle pas avoir jamais été seul à la maison. Il y avait toujours d’autres
enfants avec qui partager les repas et les couvertures la nuit… En me repenchant sur ce passé,
j’en viens à penser que le type de vie que je menais à la maison, mes expériences dans le Veld
(campagne) où nous travaillions et jouions ensemble, en groupe, m’ont sensibilisé très jeune à
la conception de l’effort collectif. »
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MANDELA a toujours joué le jeu collectif et n’a jamais voulu prendre des décisions et
des orientations sans l’avis des autres dans ses mouvements et associations diverses.
Méditation : Je prends conscience des équipes qui me portent dans la vie et dans
la foi !
Exercice pratique : Toujours agir en équipe.
7. Garder la maîtrise de soi et être exigeant envers soi-même :
« Vivre une vie ordonnée et disciplinée, délaisser les plaisir tapageurs qui attirent les garçons
ordinaires, travailler dur et systématiquement à tes études tout au long de l’année, tout cela
t’apportera de grandes récompenses, ainsi que le bonheur personnel. » (lettre à son fils Makgatho, prison
de Robben Island, 28 Juillet 1969)
Monseigneur LAFONT précise : « Peu de gens ont chéri autant l’acquisition d’une vie
disciplinée que Nelson MANDELA. La maîtrise de soi et de ses sentiments fut pour lui
une longue bataille… Au fil des années, il s’est forgé une discipline de vie à travers le
sport et une nourriture sans excès dont il ne déviait pas facilement. Ne mangeant
jamais trop, ne buvant pas, il a toujours pratiqué même comme président, un footing
régulier très tôt le matin… » Aux jeunes il disait : « En tant que futurs leaders, nous
espérons que vous observerez certaines règles, en ayant une discipline de fer. Sans discipline,
vous ne gagnerez jamais notre confiance. »
Méditation : Chacun pense à ce qui constitue sa discipline de vie, son ascèse …
les règles qui cadrent sa vie pour rester fidèle à l’essentiel.
Exercice pratique : Voir dans quel domaine de ma vie « serrer les
boulons », être plus rigoureux pour être plus efficace.
8. Accepter la critique
« Walter et Kathy partagent un point commun qui forme l’une des bases de notre amitié,
et qui est inestimable à mes yeux : ils n’hésitent jamais à critiquer mes erreurs et tout au long
de ma carrière politique, ils m’ont tendu un miroir dans lequel je pouvais me regarder. »
« C’est une grave erreur pour tout dirigeant d’être exagérément sensible aux critiques,
de mener les discussions comme un maître d’école pérorant devant des écoliers moins
informés et expérimentés. Un dirigeant doit toujours encourager et accueillir avec équanimité un
échange libre et sans entraves. »
Emmanuel LAFONT commente : « La nécessité de la critique a toujours été pour
MANDELA une exigence : « Un reproche a plus d’effet sur l’homme intelligent que cent
coups de bâtons sur un sot. » Proverbes 17.10Un incident manifeste bien son accueil de la
critique et ce regard critique sur lui-même. Peu de temps avant les élections de 1994, il
émit la proposition insolite d’abaisser l’âge du droit de vote à 14 ans. Beaucoup de gens,
de tous bords, furent profondément choqués par cette idée. MANDELA la retira aussi
vite qu’il l‘avait proposée, et reconnut son erreur. Il avait failli sur un de ses principes
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majeurs, celui de consulter avant de déclarer publiquement une proposition aussi
insolite ! »
Méditation : Je prends conscience des dernières critiques ou derniers reproches
qu’on m’a fait et à ma manière de les recevoir.
Exercice spirituel : Ne pas prendre des décisions importantes sans
consulter ceux qui sont concernés pour avoir leur avis et leurs critiques.
Plutôt que de tout critiquer systématiquement et de toujours
ronchonner, oser faire des critiques constructives qui proposent des
solutions aux problèmes.
9. Affronter les problèmes au lieu de les fuir
« Ne fuyez pas les problèmes, affrontez-les. Parce que si vous n’y faites pas face,
ils ne seront jamais réglés. »
Pour MANDELA, dit le Père LAFONT, « il est toujours possible de s’asseoir autour
d’une table, de regarder plus loin que soi vers l’intérêt général, d’apprendre à dépasser
les différences afin de trouver des solutions à une situation qui avait d’abord semblé
totalement insoluble ! »
Méditation : Je pense à un ou deux problèmes actuels que je devrais résoudre
assez rapidement !
Exercice pratique : Résoudre les problèmes dès que possible quand
il y en a au lieu de refuser de les voir, de les fuir ou de les laisser traîner.
10. Préférer la méthode douce à la méthode forte
« Le soleil et le vent se disputaient. Le soleil dit : « Je suis plus fort que toi » et le vent
répond : « Non, c’est moi qui suis le plus fort. » Pour se départager, ils décident d’éprouver leur
force sur un voyageur… qui porte une couverture. Le vent commence. Il se met à souffler, mais
plus il souffle fort, plus le voyageur s’accroche à sa couverture. Le vent souffle encore et encore
mais en vain. Il finit par abandonner. Alors le soleil commence avec ses rayons, doucement
d’abord, puis ils gagnent en puissance et à mesure qu’ils chauffent … le voyageur se dit que sa
couverture ne lui est plus très utile… et il finit par la rejeter. Grâce à la méthode douce, il est
possible de l’emporter. Par la paix, vous pouvez convertir les gens les plus déterminés.
(conversation avec Richard STRENGEL écrivain New-Yorkais qui a co-écrit l’autobiographie de Nelson MANDELA)
Nelson MANDELA n’a jamais été un partisan de la non-violence, il a même appelé à la
lutte armée en 1960 après le massacre de Sharpeville où la police tua 79 personnes
désarmées… puis après mûres réflexions propose une stratégie claire : pour obliger le
gouvernement à négocier, il invite à une stratégie de sabotage, car elle atteint les
infrastructures du régime sans qu’il y ait mort d’homme, il prône donc une violence « modérée »
en somme. Mais évidemment c’est le dernier recours il préfère de loin la méthode douce du
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dialogue à la méthode forte de la violence même modérée. Il n’eut de cesse, avant et après sa
sortie de prison, d’appeler à la négociation.
Méditation : J’écoute les béatitudes : « Heureux les pauvres… les doux… les
pacifiques… les persécutés… »
Exercice pratique : Pour transmettre mes idées, mes convictions,
ma foi, ne jamais employer la force, la violence, la pression, le chantage…
mais chercher à convaincre avec patience… (et avec confiance en Dieu
qui travaille les cœurs !)
11. Lutter pour la justice sociale et la liberté de tous
« Pour être libre, il ne suffit pas de se libérer de ses chaînes, il faut vivre en
respectant et en augmentant la liberté des autres.
Trop de gens dans notre pays souffrent encore de privations et sont dans la difficulté.
L’une des racines de cette pauvreté est le manque de travail. Rien n’entame plus la dignité d’un
individu que l’incapacité à trouver un emploi rémunéré. (message vidéo pour marquer les dix ans de la
démocratie en Afrique du Sud, avril 2004)
Là où la pauvreté existe, il n’y a pas de vraie liberté…Tant que la pauvreté, l’injustice
et l’inégalité persistent dans notre monde, aucun d’entre nous n’a le droit de se reposer pour de
bon. »
Après avoir lutté avec acharnement contre l’apartheid, Nelson MANDELA a lutté pour la
justice sociale car l’opposition entre les riches et les pauvres était aussi grave que celle
opposant les Noirs et les Blancs.
PLANTU avait à ce sujet croquer un dessin où noirs et blancs se tapaient sur les épaules
en disant : « c’est formidable, l’apartheid, c’est fini ; les Blancs et les Noirs, c’est fini, il ne reste
que les riches et les pauvres ! »
MANDELA a notamment payé de lui-même pour sortir les enfants de la misère en
fondant une association la « MANDELA Children’sFund » à qui il versait un tiers de son salaire
et qui a bénéficié d’un soutien international peu commun.
Exercice pratique : Payer de ma personne pour les causes qui me
sont chères ! Se sacrifier pour ces causes et pas seulement en parler en
disant : « il faudrait faire ceci, faire cela. »
12. Accepter l’échec : la séparation d’avec Winnie
Le Père LAFONT commente : « La vie affective de MANDELA fut mouvementée. Son
premier mariage avec Evelyn MASE ne tiendra pas, Evelyn lui reprochant son
engagement politique trop prenant, son succès parfois recherché auprès d’autres
femmes et ses nombreuses absences du foyer. Elle rejoignit les Témoins de Jéhovah !...
En 1958, MANDELA rencontre Winnie… C’est le coup de foudre ! Ils eurent deux filles
mais dès 1961 il vécut comme un fugitif avant d’être emprisonné près de 27 ans… Elle
subit tout ce que la cruauté de l’apartheid pouvait faire à une femme… et tomba dans
une certaine délinquance abritant chez elle un gang de garçons qui terrorisait le
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quartier… » Quand MANDELA sortit de prison il ne put jamais vraiment la retrouver et
reprendre une vie commune : «Alors qu’ils étaient unis dans leur séparation, dira leur
amie Fatima MEER, dans leur réunification ils commencèrent à découvrir combien
éloignés l’un de l’autre ils étaient devenus. »
Nelson MANDELA dira : « Personnellement, je ne regretterai jamais la vie que nous avons
essayé de partagé… Je me sépare de ma femme sans récrimination. Je la serre dans mes bras
avec tout l’amour et toute l’affection que j’ai toujours éprouvée pour elle, à l’intérieur et à
l’extérieur de la prison, depuis la première fois que je l’ai vue. »
Méditation : Je prends conscience de deux ou trois échecs qui m’ont le plus
marqué…
Exercice pratique : Accepter les échecs mais savoir rebondir en en
tirant des leçons !
Transformer la mort en résurrection !
13. Pardonner pour permettre la réconciliation
« Pour notre nouvelle nation, la reconstruction marche main dans la main avec la
réconciliation. Nous nous tournons vers l’Église, vers son message de justice, de paix, de
pardon, de guérison, pour qu’elle joue son rôle et qu’elle aide les individus de toutes les
couleurs à dépasser les divisions du passé et à envisager un avenir dans l’unité, où l’on
rectifiera les erreurs pour restaurer un ordre juste. Monseigneur TUTU, qui a célébré notre
Nation Arc-En-Ciel et guidé si puissamment la Commission Vérité et Réconciliation pour guérir
nos plaies, est une inspiration pour chacun de nous dans cette tâche si cruciale. Sa joie de
nous voir si divers et son esprit de pardon sont une contribution incalculable. » (Service du jour de
l’action de grâce pour le départ à la retraite de l’Archevêque Desmond TUTU, cathédrale Saint Georges, le Cap, 23 Juin 1996)
Pour permettre le pardon et la réconciliation, MANDELA en appela à tous, coupables et
victimes, à la fois à dire la vérité sur ce qui s’est passé pendant les années de lutte et à
présenter excuses et pardon… mais comme ce n’était pas facile il appella à l’aide l’Église dont
c’est le message et la mission de réconcilier les hommes les uns avec les autres. La
commission « Vérité et Réconciliation » avait pour but de faire accepter l’idée d’une amnistie
générale pour qu’une nouvelle unité entre tous se construise et donc son message essentiel
était de s’adresser aux victimes en disant : « Acceptez pour l’unité du pays que la justice ne
vous soit pas rendue ! » Nelson MANDELA est allé jusqu’au bout de cette logique : « Faire en
sorte que tout le monde y gagne, non pas par la défaite de l’autre mais par une victoire
commune sur les peurs, les rancœurs, et les incompréhensions mutuelles. »
Méditation : Je pense aux pardons déjà donnés ou à donner.
Exercice pratique : Dans nos groupes et nos communautés,
privilégier l’unité et la réconciliation en acceptant une certaine injustice,
en mettant sur le même plan ceux qui font beaucoup et ceux qui font
peu !
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